Caractérisation moléculaire des cancers du sein en récidive à partir

publicité
Dossier de Presse
Direction de la Communication
Vendredi 6 mars 2015
PROJET DE RECHERCHE DE MEDECINE PERSONNALISEE
NON INVASIVE POUR LES PATIENTES
Caractérisation moléculaire des cancers du sein en récidive
à partir d’une simple prise de sang
Projet dirigé par le Dr Jean-Sébastien Frénel, Institut de Cancérologie de l’Ouest.
Le cancer du sein représente la première cause de cancers chez la femme en France. Malgré un
diagnostic de plus en plus précoce et les progrès thérapeutiques, certaines patientes vont
présenter une évolution métastatique de la maladie. Au-delà de la chimiothérapie, la mise au point
de thérapies ciblées a permis l’enregistrement de nouveaux médicaments spécifiques de certains
sous-types tumoraux de cancer du sein. Le développement de ces médicaments innovants et
l’arsenal thérapeutique permettent d’envisager désormais le cancer du sein métastatique comme
une maladie chronique, alternant des périodes de surveillance et des traitements plus ou moins
toxiques en fonction de l’évolutivité de la maladie.
VERS UN TRAITEMENT « SUR-MESURE »
Pouvoir attribuer à chaque patiente le traitement adapté à sa maladie est l’enjeu de ces prochaines
années. Cette médecine personnalisée et de précision a pour but d’offrir aux patientes un traitement
« sur mesure », supposé plus efficace tout en évitant la toxicité de traitements potentiellement
inefficace. Cette approche rationalisée permet en outre d’optimiser la distribution de nos ressources
médico-économiques.
La caractérisation moléculaire des tumeurs est devenue la pierre d’angle des programmes de
médecine personnalisée. Elle a pour but d’identifier les anomalies présentes dans une tumeur
donnée et de les cibler spécifiquement avec un médicament.
En contexte avancé, cette
caractérisation moléculaire des tumeurs repose souvent sur des échantillons de tumeur prélevés
plusieurs années auparavant, lors du diagnostic initial. La validité de cette approche est incertaine.
En effet, on sait que les caractéristiques moléculaires des tumeurs évoluent au cours du temps et
selon les traitements reçus. De plus, la maladie cancéreuse est hétérogène, composée de plusieurs
types de cellules avec des caractéristiques différentes, représentant autant d’anomalie potentielles à
cibler. Cette hétérogénéité est mal appréhendée par les biopsies de tumeurs qui sont souvent de
petite taille et sont imparfaitement représentative de la maladie.
UNE RECHERCHE SUR l’ADN CIRCULANT TUMORAL A PARTIR D’UNE SIMPLE PRISE DE SANG
Récemment, il a été montré que l’on pouvait isoler dans le sang des patients atteints de cancer de
l’ADN circulant tumoral (ADNc). Cette molécule d’ADN est relarguée dans le sang par les cellules
tumorales et peut être isolée par une simple prise de sang. L’ADNc représente donc une source
alternative d’ADN tumoral facilement accessible, et présente des altérations génétiques comparables
à celles que l’on peut identifier dans la tumeur par une biopsie. De plus, il renferme potentiellement
les caractéristiques génétiques de l’ensemble des clones composant la tumeur et permet donc mieux
de rendre compte de l’hétérogénéité tumorale qu’une biopsie.
POUVOIR EVALUER ET ADAPTER LE TRAITEMENT A TOUT MOMENT
Cet ADNc peut être évalué de façon répété puisque il est accessible par une simple prise de sang. En
comparaison, réaliser de façon répétée des biopsies tumorales reste un challenge éthique et
technique. Ces dernières avancées ont fait naitre le concept de « biopsie liquide » signifiant qu’une
simple prise de sang pourrait à l’avenir remplacer les biopsies tumorales.
La faisabilité d’une caractérisation moléculaire de l’ADNc a déjà été démontrée par l’équipe du dr
Frenel. Des travaux préliminaires ont été présentés en 2014 au congrès mondial d’oncologie à
Chicago (ASCO) et au congrès européen d’oncologie à Madrid (ESMO). Les chercheurs souhaitent
désormais développer cette technologie pour les patientes traitées pour un cancer du sein triple
négatif en contexte de rechute, c’est pourquoi cette recherche s’intitule précisément :
Mise en place du séquençage de nouvelle génération de l’ADN circulant (ADNc) pour caractériser
et monitorer la réponse au traitement des cancers du sein triple négatif en rechute traités par la
chimiothérapie.
Contact Service Communication :
Sandrine Bertho 02 44 85 37 51 / 06 07 08 37 96
[email protected]
→
Dossier de Presse
Déroulement de la recherche
Population
Pour cette étude, il est prévu d’inclure 40 patientes présentant un cancer du sein HER2 négatif et
récepteur hormonaux négatifs (RH-) en rechute qui vont recevoir une chimiothérapie
Prélèvements biologiques
Ces patientes auront un prélèvement sanguin avant le début du traitement, 4 semaines après le
début du traitement et à la fin du traitement. En cas de ré-évolution de la maladie, un prélèvement
sanguin sera réalisé.
Extraction de l’ADNc et séquençage de l’ADNc
Le séquençage de l’ADNc sera réalisé sur la plateforme IonTorrent PGM disponible à l’Institut de
Cancérologie de l’Ouest. Cette plateforme expérimentée est une des 5 plateformes de séquençage
accréditée dans le cadre du grand essai thérapeutique français SAFIR02. Les données générées
seront analysées en coopération avec l’unité de bio-infomique disponible au sein de l’Institut de
Cancérologie de l’Ouest.
Résultats attendus et impact scientifique et médical pour les patientes

Obtenir les informations moléculaires nécessaires pour traiter les patientes à partir d’une
simple prise de sang.

Eviter aux patientes en rechute des biopsies de la tumeur, parfois compliquées et risquées
sur un plan technique.

Identifier rapidement les patientes qui vont bénéficier de la chimiothérapie reçue, par un
test sanguin après 4 semaines de traitement. Cette approche pourra
ainsi éviter de
continuer un traitement potentiellement insuffisamment efficace et toxique et de proposer
rapidement une alternative.

Réaliser une description moléculaire optimale de ces cancers du sein triple négatif en
rechute puisque l’ADNc permet une approche en temps réel et de la tumeur dans son
ensemble, rendant ainsi compte de l’hétérogénéité tumorale dans le temps et dans l’espace.

Mettre en évidence des mécanismes d’échappement tumoral par un simple test sanguin
Budget
Le montant total de cette recherche est estimé à 48 000 €
Le Comité féminin 49 de prévention et de dépistage des cancers soutient ce projet de recherche de
l’Institut de Cancérologie de l’Ouest sur le cancer du sein à hauteur de 2514€ (enveloppe
correspondant à l’extraction de l’ADN circulant), grâce aux bénéfices réalisés après leur grande
manifestation d’OCTOBRE ROSE à Angers.
Vos contacts
Direction de la communication
Christian HOUDOUX
02 40 67 99 11
06 93 95 95 41
[email protected]
Sandrine BERTHO
02 44 85 37 51
06 07 08 37 96
[email protected]
Téléchargement