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Emmanuel BAUDOUIN | 124-Sorbonne. Carnet de l'École Doctorale d'Histoire de l'Art et Archéologie
01/06/2016 16:28
EMMANUEL BAUDOUIN
Les figurines anthropomorphes en terre cuite du Proche-Orient et du Caucase entre le 10e et le
6e millénaire av. J.-C. :
marqueurs culturels et témoins d’échanges
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Communication présentée le 1er février 2012
Article soumis en janvier 2015
Article publié le 1er juin 2016
Résumé
Objets cultuels ou décoratifs, les figurines anthropomorphes retrouvées en grand nombre sur les sites du
Proche-Orient ancien sont des marqueurs chrono-culturels importants. La découverte de ces mêmes objets en terre cuite dans la région du Caucase à partir du 6e millénaire permet d’émettre de nouvelles hypothèses sur les influences inter-régionales entre la Mésopotamie et le Caucase.
La Mésopotamie est considérée comme un foyer culturel majeur pour ses innovations techniques :
apparition de l’agriculture, de la céramique, et plus tard de l’écriture. Moins connues sont ses régions limitrophes au nord, comme la région du Caucase, qui offre pourtant, par sa position géographique, un terrain d’étude fécond, au carrefour de plusieurs civilisations. Son enclavement apparent ne représente en rien la réalité « expansionniste » de l’Homme du Néolithique et du Chalcolithique. Au contraire, de nombreux restes matériels témoignent des influences entre ces deux
régions. Les figurines anthropomorphes en terre cuite sont à ce titre représentatives de ces
échanges et de ces influences culturelles. Leur étude stylistique offre une approche originale pour
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tenter d’expliquer les relations qui ont pu exister entre les différentes régions du Proche-Orient et
du Caucase.
Nous verrons que les reliefs accidentés du Caucase et les chaînes montagneuses d’Anatolie et
d’Iran ne sont en rien des obstacles pour l’homme, comme en témoigne la présence d’artefacts
allogènes sur les sites du Néolithique et du Chalcolithique dans le Caucase. Seuls quelques exemples représentatifs des influences stylistiques entre les différentes régions seront analysés. Cette
présentation succincte nous permettra d’émettre les premières hypothèses sur les relations culturelles entre la Mésopotamie et le Caucase.
La région du Caucase1 possède un relief accidenté et hétérogène (Fig. 1). Au nord, les montagnes
du Grand Caucase culminent à plus de 5600 m d’altitude, avec des escarpements très marqués et,
pour seuls axes de communication avec le nord, les zones côtières de la mer Noire à l’ouest et de la
mer Caspienne à l’est. Au sud, la chaîne du Petit Caucase, moins escarpée, laisse place à de nombreux plateaux culminant à plus de 1 500 m d’altitude. Entre ces deux chaînes montagneuses se
développe, à l’ouest, le long de la mer Noire, une vaste plaine côtière où le climat est subtropical,
alors qu’à l’est, la dépression de la Caspienne, étendue steppique, connaît un climat aride où les
pluies sont faibles. Dès lors, le Caucase se présente comme une région cloisonnée et enclavée où
les montagnes forment a priori de véritables obstacles naturels à la circulation des populations.
La Mésopotamie2 regroupe quant à elle la Syrie du Nord, le sud-est de la Turquie, l’Iraq et la frange
ouest de l’Iran (Fig. 2). Au nord et à l’est, les montagnes du Taurus (Turquie) et du Zagros (Iran) bordent la plaine mésopotamienne, vaste étendue steppique au milieu de laquelle s’écoulent le Tigre
et l’Euphrate. Les pluies abondantes des piémonts des montagnes laissent très vite place à une aridité marquée, qui s’accentue à mesure que l’on se déplace vers le sud-est. Les chaînes du Taurus et
du Zagros accentuent l’isolement du Caucase, mais à la différence du Grand Caucase, ces montagnes, moins abruptes et formées de plateaux, ne constituent pas un véritable obstacle et ont pu
permettre des mouvements migratoires de l’Homme en quête de nouveaux territoires.
Entre le 9e et le 4e millénaire se succèdent de nombreuses cultures bien distinctes dans ces deux
régions (Fig. 16 et 17).
L’un des bouleversements majeurs de cette période est l’apparition – au milieu du 9e millénaire –
de la première domestication végétale en Anatolie. Ce phénomène se propagera très rapidement
vers l’Iran et la région du Levant et gagnera ainsi tout le Proche-Orient en l’espace d’un millénaire.
Parallèlement, la sédentarisation des populations connaît un développement important : la période allant du 6e millénaire au début du 4e millénaire est caractérisée par l’essor des villages, et l’on
voit émerger une multitude d’agglomérations dans des régions où l’agriculture n’est possible
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qu’avec l’existence de l’irrigation. Se succèdent alors les cultures de Hassuna/Samarra (début et
milieu du 6e millénaire), de Halaf (du 6e au milieu du 5e millénaire), d’Obeid (6e-5e millénaire) et enfin d’Uruk (4e millénaire). Chaque culture possède sa propre identité matérielle et sociale. Par
exemple, la culture de Halaf avec une architecture mixte – circulaire et/ou rectangulaire – se différencie de la culture d’Obeid caractérisée par son architecture rectangulaire tripartite. Les sociétés
d’apparence égalitaire du Hassuna/Samarra et du Halaf se transforment rapidement au profit de
sociétés inégalitaires où l’on constate les prémices de la différenciation sociale. Celle-ci ne fera
que s’accentuer pendant l’Uruk avec l’apparition de l’écriture et des systèmes économiques qui lui
sont associés (commerce, administration).
Les données restent à l’heure actuelle plus ténues pour le Caucase. Les fouilles soviétiques du XXe
siècle, publiées en russe, et l’isolement politique auquel a dû faire face la région jusqu’en 1991 ont
longtemps été un frein à la connaissance de ce territoire. Alors que la Mésopotamie offre à l’heure
actuelle une richesse documentaire remarquable pour le Néolithique et le Chalcolithique, le Caucase n’en est qu’à ses débuts. Cependant, les recherches soviétiques ont déjà mis en évidence une
succession culturelle entre le 6e et le 4e millénaire. La première culture connue est celle de Shulaveri-Shomu, au 6e millénaire, attestée le long de la Kura (l’un des deux fleuves principaux de la région, avec l’Araxe) et reconnaissable à son architecture circulaire. Lui succède au 5e millénaire la
culture de Kül-Tepe, plus au sud, dans la région du Petit Caucase, avec des sites de plateaux. A partir du milieu du 5e millénaire, et jusqu’au début du 4e millénaire, la culture de Sioni s’installera dans
la même région que celle de Shulaveri-Shomu un millénaire plus tôt. Enfin, au 4e millénaire, les cultures de Leilatepe et de Berikledebbi se développent dans la plaine steppique de l’Azerbaïdjan et
le long de la Kura.
La description minutieuse et la comparaison des différents artefacts permettent d’établir des
points de concordance ou de discordance entre les objets eux-mêmes et surtout entre les cultures. C’est le cas par exemple des figurines que l’analyse stylistique autorise à interpréter comme
des témoins d’échanges culturels. Les relations culturelles qui ont pu exister peuvent être de trois
ordres : commerciales (ou d’échange), techniques et humaines.
Dans une autre mesure, l’analyse des figurines nous amène à émettre des hypothèses concernant
leur fonction. Sont-elles des marqueurs d’une différenciation sociale, ou au contraire des objets de
la vie courante ?
Cette étude est fondée sur un corpus d’environ cent quarante figurines. Loin d’être exhaustif, il est
cependant représentatif. Cette délimitation du corpus s’est en effet imposée au vu des premiers
résultats obtenus : le choix d’un panel représentatif de chaque région et de chaque culture permet
d’obtenir une image des changements stylistiques qui ont pu avoir lieu. Les figurines analysées ici
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ont été choisies en fonction de ce critère.
Le Nord de la Mésopotamie s’impose comme le premier foyer producteur de figurines anthropomorphes en terre cuite dès le 10e millénaire. Jusqu’au 5e millénaire, cette production n’aura de
cesse que de s’accroître dans tout le Proche-Orient, et dans le Caucase à partir du 6e millénaire.
L’évolution stylistique de ces figurines montre une alternance entre simplification des formes et
réalisme. L’apparition des premiers décors peints ou incisés est certainement le signe d’un changement idéologique des populations du Néolithique et du Chalcolithique.
L’étude de chaque culture sera abordée au travers d’un ou plusieurs exemples de figurines. Après
une brève description de la morphologie et du décor, nous reviendrons sur la question des influences stylistiques entre les cultures qui précèdent celle étudiée ou qui lui succèdent.
Les premières figurines anthropomorphes en terre cuite retrouvées au Proche-Orient datent du
10e millénaire : elles proviennent uniquement de la région du Haut-Tigre et du Moyen-Euphrate
syrien. L’une d’elles, retrouvée sur le site de Mureybet en Syrie, est une figurine féminine debout,
les jambes jointes, dont la tête est manquante (Fig. 3). Les détails anatomiques sont déjà très marqués, avec des bras ramenés sous la poitrine, mais ils restent schématiques, car les bras sont trop
courts et le sexe est à peine esquissé par trois traits incisés. A l’instar des autres figurines du
PPNA, elle ne porte pas de décor. Cette première tentative nord-mésopotamienne connaîtra un
franc succès dans les régions environnantes dès le 9e millénaire, même si la position dressée de la
figurine ne sera pas reprise.
On observe pour la première fois au PPNB des figurines anthropomorphes en terre cuite au Levant et dans le sud de l’Anatolie.
Sur le site d’Aswad en Syrie (Transition PPNA-PPNB ancien, niveau IB ou II), les figurines sont toutes en position assise (CONTENSON, 1972, fig. 6, p. 84) et – tradition peut-être héritée de la Mésopotamie du Nord – les bras sont ramenés sous une poitrine opulente.
En revanche, le sud anatolien semble prendre une autre voie, car sur le site de Çafer Höyük (Fig. 4)
ou encore sur celui de Cayönü (OZDOGAN & BASGELEN, 1999, fig. 74, p. 35), les figurines restent
très schématiques, anguleuses, sans détails anatomiques. Cette particularité régionale sera encore présente au moins jusqu’à la fin du PPNB. Aucune des figurines étudiées pour le PPNB ancien
ne porte de décor.
Alors que le Levant est proche stylistiquement du PPNA au Nord de la Mésopotamie, avec des figurines aux formes marquées et aux détails anatomiques encore maladroits, l’Anatolie prend la
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voie du « schématisme », avec des figurines que seule leur silhouette permet d’identifier comme
« anthropomorphe ».
L’apparition des premières figurines à l’est de l’Iraq dans la culture de Jarmo (seconde moitié du 8e
millénaire) est le signe d’une nouvelle expansion dans la production des figurines. Parallèlement,
cette production ne cesse de s’intensifier au nord de la Mésopotamie. Sur le site de Tell Seker alAheimar (Syrie), les archéologues japonais ont retrouvé une figurine féminine datant du 7e millénaire (Fig. 5), assise, les jambes en tailleur, les bras ramenés sur les jambes. Le visage, soigneusement travaillé, laisse apparaître des yeux en grain de café, un nez finement modelé et une bouche
incisée. D’autres figurines témoignent d’un réalisme marqué à la même période comme à Jarmo en
Iraq (Fig. 6) et à Hacilar en Turquie (MELLAART, 1970, pl. CXLIII, p. 201). L’apparition des figurines
iraniennes est marquée par la création d’un type original : le « cobra-shaped ». Sa forme schématique caractérisée par une base évasée et un corps tronconique laisse deviner une tête – une simple
excroissance – alors que les bras sont remplacés par un renflement lui donnant l’allure du cobra,
reconnaissable par l’élargissement de son cou. Les premières traces de décors peints apparaissent
également au 7e millénaire, comme la peinture rouge sur la figurine de Tell Seker al-Aheimar, ou
encore des décors incisés comme sur les figurines iraniennes « cobra-shaped » de Choga Sefid au
nord-est de l’Iraq (HOLE, 1977, fig. 91g, p. 230). Ces décors ont-ils une fonction particulière ?
Sont-ils le reflet de détails corporels réels ?
Le début du 7e millénaire marque ainsi un tournant important dans les relations entre le Nord de
la Mésopotamie et la région des piémonts du Zagros. Les ressemblances stylistiques entre les
deux régions pourraient correspondre à une influence des régions du Nord mésopotamien sur la
région du Zagros. Mais l’apparition du type « cobra-shaped » présent uniquement dans la culture de
Jarmo rappelle que l’on est en présence de cultures distinctes.
L’hypothèse de l’influence du nord de la Mésopotamie sur la région du Zagros est renforcée à la fin
du 7e millénaire par une accentuation des ressemblances stylistiques entre les figurines de la culture d’Umm Dabaghiyah/Sotto et celles de l’Iran occidental. Sur le site d’Umm Dabaghiyah en
Iraq ont été retrouvées des figurines assises dont les jambes, tendues vers l’avant, restent très
schématiques : le seul détail anatomique est une incision circulaire marquant le départ des pieds
(KIRKBRIDE, 1972, fig. b, pl. IX). Ce détail stylistique se retrouve sur le site de Tepe Sarab en
Iran au début du 6e millénaire (Fig. 7). Le décor peint et incisé perdure durant cette période : la figurine de Tepe Sarab arbore un décor de petites incisions longilignes et circulaires matérialisant
peut-être un vêtement traditionnel. Ces détails dénotent le soin important accordé à ces objets. Il
en est de même pour l’une des figurines d’Umm Dabaghiyah (KIRKBRIDE 1972, fig. d, pl. IX) avec
un décor peint de pointillés disposés de manière verticale sur toute la partie arrière de la figurine.
On constate ainsi que les relations entre les cultures nord-mésopotamiennes et celles de la frange
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occidentale de l’Iran ne font que s’accentuer.
La culture de Halaf – dans le nord de la Mésopotamie et en Anatolie du Sud – voit naître un type
de figurine très caractéristique au 6e millénaire. Ces figurines féminines possèdent une poitrine
volumineuse, soigneusement modelée, avec des bras ramenés en dessous comme celles de Tell Halaf (OPPENHEIM & SCHMIDT, 1943, fig. 6, pl. CV). Elles sont assises, les jambes légèrement repliées sur le corps, et la tête est systématiquement schématique, symbolisée par une excroissance
(OPPENHEIM & SCHMIDT, 1943, fig. 1, pl. CV). Très souvent, ces figurines possèdent un décor,
soit peint comme sur le site de Chagar Bazar (Fig. 8), soit incisé comme à Tell Sabi Abyad, dans la
tradition héritée des cultures précédentes. Ce décor se résume à des lignes verticales ou horizontales qui peuvent être présentes sur tout le corps.
Les figurines de la culture de Halaf sont représentatives de la production nord-mésopotamienne.
Les formes volumineuses et la position générale du buste rappellent les figurines de Tell Aswad au
9e millénaire, mais s’en détachent par l’utilisation d’un décor peint ou incisé. Il est difficile dans ce
cas de déceler les indices d’une influence halafienne sur d’autres cultures à partir de leur morphologie du fait d’un certain « classicisme ». En revanche, le décor peint de lignes horizontales ou verticales connaîtra une pérennité dans le nord de la Mésopotamie.
La culture de Hassuna/Samarra s’impose comme une culture bien distincte, à l’image de celle de
Halaf. Les figurines de Tell Songor A (Fig. 9), toutes féminines, sont en position assise, les bras ramenés sous une poitrine marquée par des pastilles d’argile. Leur visage est anguleux et présente
de nombreux détails anatomiques très spécifiques de la période, comme les yeux en grain de café
ou un nez protubérant. Chaque détail anatomique est appliqué sous la forme de petites pastilles
d’argile, par exemple sur les épaules. Ce décor peut être complété par un décor peint, reprenant
des motifs circulaires similaires sur les épaules ou sur la poitrine, comme à Choga Mami (Fig. 10),
ou encore un décor incisé de lignes horizontales ou verticales comme à Tell Songor A (KAMADA &
OHTSU, 1995, VIII, p. 333) à la manière des figurines halafiennes.
La culture de Hassuna/Samarra possède également une identité culturelle forte : la position du
corps associée à l’apparition du décor appliqué – auparavant inconnu – permet d’identifier sans
difficulté une figurine de l’époque du Hassuna/Samarra. Ce décor appliqué est l’un des témoins de
l’influence du nord de la Mésopotamie sur les régions du Sud.
Il paraît vraisemblable que la culture d’Obeid ait été influencée dès le milieu du 6e millénaire par la
culture de Hassuna/Samarra et par celles de la frange occidentale de l’Iran. A la différence des figurines du Hassuna/Samarra, les figurines obeidiennes sont représentées en position debout.
C’est le cas de la figurine d’Ur (Fig. 11), datée de la fin du 6e millénaire : la tête, finement modelée,
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rappelle celle d’un serpent (d’où son nom de figurine « ophidienne ») avec des yeux allongés en
grain de café et un crâne exagérément allongé. Les épaules, anguleuses, développent des bras assez fins, ramenés sous une poitrine esquissée. Le personnage semble tenir dans ses bras un enfant
modelé avec un grand soin. Le bas du corps est quant à lui cylindrique et le sexe est marqué par
une série d’incisions formant un triangle, attribut féminin. Les figurines possèdent un décor riche,
localisé principalement sur le buste. Il peut être soit peint, avec un décor de pointillés et de traits
en diagonales sur le torse et sur le dos comme à Tell el-Oueili (FOREST, 1996, fig. 24, p. 80), soit appliqué avec l’aide de petites pastilles d’argile comme sur la figurine d’Ur, à la manière des figurines
du Hassuna/Samarra. Les influences sont multiples : la position debout, assez rare en Mésopotamie, est certainement héritée du sud-ouest de l’Iran avec le type « cobra-shaped », qui perdurera au
moins jusqu’à la fin du 6e millénaire (DAEMS, 2010, p. 156). En revanche, le décor peint ou appliqué est hérité quant à lui de la culture du Hassuna/Samarra.
Peu d’exemples de figurines anthropomorphes en terre cuite sont actuellement connus dans le
Caucase (CHATAIGNER, 1995, p. 185-189). Les plus anciennes datent du 6e millénaire et appartiennent à la culture de Shulaveri-Shomu, qui correspond à la fin de la période de Hassuna/Samarra et à la période de Halaf en Mésopotamie. Il est possible de discerner trois types différents de
figurines en terre cuite :
1) les figurines assises les jambes jointes et tendues vers l’avant : on possède deux exemples en
Géorgie, l’un retrouvé à Gargalar Tepesi (Fig. 12), et l’autre à Aruchlo (Fig. 13). Dans les deux cas, la
figurine ne possède aucun détail anatomique marqué. Le buste cylindrique est marqué par l’absence de bras. Les jambes quant à elles sont tendues vers l’avant, jointes, et sont séparées par une légère incision longitudinale montant jusqu’à l’emplacement supposé du sexe qui n’est pas matérialisé. La schématisation des formes est remplacée par un foisonnement du décor, comme sur la figurine de Gargalar Tepesi : de petites encoches faites avant la cuisson de l’objet ont été positionnées
de manière à couvrir l’intégralité du corps. A Aruchlo, seul le buste est décoré de petites encoches.
2) les figurines assises les jambes écartées vers l’avant : l’unique figurine, retrouvée à Shulaveri
(DZHAPARIDZE & DZHAVAKHISHVILI, 1971, fig. 39), ne possède aucun détail anatomique. Le
buste est cylindrique, sans bras, alors que les jambes sont modelées à partir de deux boudins d’argile. En revanche, le décor est abondant avec une multitude de lignes horizontales et diagonales
incisées sur les jambes et le buste.
3) les figurines assises les jambes repliées vers l’avant : les détails anatomiques semblent plus marqués, avec une poitrine opulente, un crâne allongé sans détail anatomique et des jambes repliées
sous la poitrine à la manière des figurines halafiennes. En revanche, les bras sont absents. Les deux
exemples proviennent de Khramis Didi Gora en Géorgie (MASSON & MERPERT, 1982, p. 152). Ce
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type de figurine est marqué par une absence de décor.
On constate donc dans le Caucase une diversité des formes qui rend délicate l’élaboration d’hypothèses sur les influences entre la Mésopotamie et le Caucase.
Combinée avec l’étude d’autres artefacts, cette analyse stylistique permet d’émettre deux hypothèses sur les relations entre la Mésopotamie et le Caucase (Fig. 18) : soit les cultures caucasiennes
ont subi une acculturation lente par les populations iraniennes ou anatoliennes, soit les relations
ont été « directes » avec les sociétés mésopotamiennes du 6e millénaire.
De fortes ressemblances stylistiques entre certaines figurines retrouvées dans le Caucase et les
figurines du PPNB ancien d’Anatolie appuient l’hypothèse d’une acculturation lente. La figurine de
Gargalar Tepesi (Fig. 12) en Azerbaïdjan possède ainsi les mêmes caractéristiques que celle de Çafer Höyük en Turquie (Fig. 4). Ces deux figurines sont en position assise, les jambes tendues vers
l’avant, avec une tête schématique symbolisée par une excroissance. La seule différence stylistique réside dans le fait que la figurine de Gargalar Tepesi possède un décor incisé de petites encoches que n’a pas celle de Çafer Höyük.
Ce décor se retrouve sur tout le corps de l’une des figurines de Tepe Sarab (Fig. 7) ; datée du début
du 6e millénaire, elle a les jambes tendues vers l’avant et une tête schématique, plus allongée que
celle de Gargalar Tepesi. La comparaison stylistique permet dans ce cas d’émettre l’hypothèse de
relations entre le Caucase et l’Anatolie ou l’Iran. Si les ressemblances stylistiques sont plus étroites avec l’Iran, l’intervalle chronologique important entre les cultures du PPNB ancien d’Anatolie
et celle de Shulaveri-Shomu permet vraisemblablement d’écarter l’hypothèse de relations entre le
Caucase et l’Anatolie. Cependant, le simple parallèle stylistique ne suffit pas pour prouver l’existence de relations culturelles entre deux régions.
La présence de pierres rainurées dans tout le Proche-Orient et dans le Caucase nous permet d’offrir un point de concordance avec l’hypothèse d’une acculturation lente des populations caucasiennes au 6e millénaire. Ces objets taillés dans des pierres dures pourraient être en lien avec une
activité de chasse, comme invitent à le penser les exemples ethnologiques. Ils auraient pour fonction de polir et/ou de « redresser » les pointes de flèche (KOZLOWSKI & AURENCHE, 2005, p.
24). Il existe en réalité deux formes de pierres rainurées : la première possède des rainures parallèles à l’axe long de la pierre (pierres à rainures longitudinales) alors que la seconde possède des rainures perpendiculaires à cet axe (pierres à rainures transversales).
Ces objets se trouvent en abondance sur les sites du Néolithique précéramique (PPNA et PPNB)
comme en Anatolie, mais également sur les sites plus tardifs du Levant et de l’ouest de l’Iran au 7e
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millénaire (ARIMURA, 2010, p. 81). Les pierres à rainures longitudinales ont été retrouvées au Levant, en Anatolie du Sud et en Mésopotamie du Nord. A l’inverse, les pierres à rainures transversales n’ont été retrouvées que dans la frange orientale du Proche-Orient, dans la région des piémonts du Zagros, comme à Ali Kosh au sud des piémonts du Zagros à la fin du 7e millénaire
(VOIGT, 1983, pl. 26-u, -v et -w) ou à Hajji Firuz au nord de l’Iran (HOLE & NEELY, 1969, fig. 83-a)
au milieu du 6e millénaire. Or, on retrouve des pierres à rainures transversales dans le Caucase au
6e millénaire à Aratashen en Arménie et à Imris Gora en Géorgie (Fig. 14).
Ces nouvelles données renforcent l’hypothèse de l’existence de relations culturelles entre la région des piémonts du Zagros et le Caucase. On peut ainsi avancer l’idée d’une influence iranienne
dès le début du 6e millénaire remontant vers le nord et atteignant le Caucase au milieu du 6e millénaire. On peut supposer que de tels échanges entraînent une acculturation lente des populations
caucasiennes. Cette hypothèse, en cours d’étude, devra être vérifiée dans d’autres domaines tels
que l’architecture.
Elle n’exclut pas l’existence d’échanges entre les populations du Caucase et celles de Mésopotamie
au milieu du 6e millénaire. Certaines figurines, comme celles retrouvées sur le site de Khramis Didi
Gora (Fig. 15) en Géorgie, datées du 6e millénaire, possèdent des ressemblances avec les figurines
du Halaf en Mésopotamie. Ces dernières, tout comme celles du Caucase, sont représentées avec
une tête schématique, longiligne, sans aucun détail anatomique. En revanche, le décor peint caractéristique des figurines halafiennes est absent des figurines caucasiennes.
On peut admettre l’existence de relations entre la culture de Halaf et les cultures caucasiennes en
raison de la présence, sur certains sites du Caucase comme à Aratashen, de tessons Halaf. La question est alors de connaître leur origine : présence de populations halafiennes sur les sites du Caucase ? Extension de la culture de Halaf jusque dans la région du Caucase ? Echanges de savoir-faire
entre des populations mésopotamiennes et des populations caucasiennes ? Echanges de produits
finis entre les deux régions ?
On perçoit ici les limites de l’étude stylistique. Alors que des relations sont attestées par la présence de matériel halafien dans le Caucase, l’étude des figurines ne suffit pas à déceler clairement une
influence, d’où l’importance de croiser les données archéologiques lorsque cela est possible.
Le manque de données concernant le Caucase est un handicap important si l’on veut comprendre
les relations qui ont pu exister entre ces régions limitrophes. Ce bref aperçu des rapprochements
stylistiques que l’on peut établir entre ces deux régions en est la preuve.
En l’espace d’un millénaire, le sud de l’Anatolie et le Levant ont subi l’influence du nord de la Mésoe
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potamie. Dès le 7e millénaire, l’influence culturelle de la Mésopotamie du Nord sur la région des
piémonts du Zagros semble forte (Fig. 16). Ce phénomène d’influence ne cessera de s’accentuer
jusqu’au début du 6e millénaire.
Le 6e millénaire marque un tournant dans la production des figurines. On observe une diversité
importante, reflet d’une « identité culturelle » forte. La culture d’Obeid, dans le sud de la Mésopotamie, sera influencée stylistiquement à la fois par le Hassuna/Samarra – avec son décor peint de
points sur les épaules – et par la culture iranienne (région de Suse) avec le « cobra-shaped » (Fig.
17).
Les premières données stylistiques laissent également penser que l’Iran a pu jouer un rôle important dans les relations entre la Mésopotamie et le Caucase, comme semblent le confirmer les pierres rainurées. Il est certes trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les relations culturelles entre la Mésopotamie et le Caucase, mais toutes les hypothèses tendent à montrer que l’Iran a
joué un rôle moteur dans les relations entre ces deux régions (Fig. 18). Les montagnes du Taurus
constituent un obstacle naturel à l’expansion humaine à cause des changements de mode de vie
impliqués par une installation au sein de ces reliefs : les populations pratiquant l’agriculture dans
la région des piémonts ont un mode de vie qui diffère de celui des populations pratiquant la transhumance sur les plateaux du Taurus. Dans ce cas, la Mésopotamie aurait influencé indirectement
le Caucase par l’intermédiaire des cultures iraniennes. Le rôle de l’Iran dans les échanges culturels
entre la Mésopotamie et le Caucase que nous avons pu mettre en évidence tend donc à prouver
que les figurines anthropomorphes sont d’importants marqueurs d’échanges.
Cette analyse constitue une première étape qu’il faudra confirmer à la fois par une étude technique des objets (analyse des matériaux afin de déterminer si les échanges sont d’ordre technique,
commercial ou humain) mais également par une ouverture de l’étude à d’autres objets d’étude tels
que les pierres rainurées ou l’architecture, afin d’avoir une vision générale des relations culturelles. Ce n’est qu’à l’issue de ce travail que l’on pourra déterminer avec plus de précision la teneur
des relations culturelles entre la Mésopotamie et le Caucase.
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L’auteur
Emmanuel BAUDOUIN est doctorant en Archéologie du Proche-Orient ancien à l’université de
Paris-Sorbonne (ED 0124).
Il prépare actuellement une thèse intitulée Les relations culturelles entre la Mésopotamie et le Caucase du 6e au 4e millénaire : l’exemple de l’architecture, sous la direction de M. Jean-Yves MONCHAMBERT, Professeur (Université de Paris-Sorbonne), en co-direction avec Mme. Bertille LYONNET (CNRS/Collège de France).
1. La Géorgie au nord, l’Arménie au sud-ouest, et l’Azerbaïdjan à l’est. [↩]
2. Précisons que le terme de « Mésopotamie » sera utilisé dans la suite de l’article au sens large du terme pour plus de
commodité, désignant la région allant de la Méditerranée à l’ouest, aux piémonts du Zagros à l’est, et du sud de la Turquie au nord, jusqu’au Golfe Persique au sud. [↩]
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