Peut-on guérir définitivement l'hépatite B ?
En réalité, contrairement au VHC dont on peut réellement guérir, personne
ne guérit totalement de l’hépatite B. Même les personnes qui ont
“guéri” spontanément (90 % des cas) conservent des particules virales
dans leur foie. Ces personnes ont fabriqué des anti-corps efficaces et
ne risquent rien, mais en cas d’immunodépression sévère, ce virus
pourrait se réveiller. Pour les personnes qui n’ont pas réussi à éli-
miner spontanément le virus et qui sont en phase d’hépatite
chronique, le traitement (notamment par interféron alpha)
peut parfois aider à “guérir”, c'est-à-dire permettre l’ap-
parition d’anti-corps efficaces qui débarrasseront le foie
de tous les virus actifs. Mais là encore, quelques virus res-
teront cachés, endormis dans le foie...
Enfin, dans l’immense majorité des cas, le traitement ne fait que
bloquer la multiplication du virus, donc stopper l’évolution de la
maladie, mais le virus est bel et bien là. Le traitement doit être pour-
suivi en permanence, en veillant à une bonne observance.
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On récupère un petit
bout de foie grâce à une
aiguille passant à
travers la peau. Un peu
douloureux et
désagréable
Schéma 5 :
Comment mesurer l’état du foie ?
LA BIOPSIE
Existe-t-il un vaccin
contre l'hépatite B ?
Oui ! Et c’est une différence majeure par
rapport à l’hépatite C (voir Remaides,
N°72). Le vaccin existe et il est très effi-
cace, y compris chez les personnes
séropositives pour le VIH sauf en cas d'im-
munodépression sévère où le vaccin
pourrait être moins efficace. Tous les nou-
veaux-nés, les enfants et les adultes
sexuellement actifs devraient être vacci-
nés. A fortiori, les homosexuels et les
personnes d'origine sub-saharienne chez
qui le VHB est plus fréquent. La vaccina-
tion consiste en trois injections : une
première, puis une autre un mois plus
tard, et une troisième entre trois et six
mois après. Pour les personnes séroposi-
tives, le succès de ce vaccin pourrait être
réduit d’environ 20 % (surtout pour les
personnes dont le nombre de T4 est infé-
rieur à 200/mm3de sang). Un essai
actuellement en cours étudie alors l’inté-
rêt d’un doublement des doses à chaque
injection.
Que penser de la polémique
sur les risques de sclérose en plaque
après vaccination contre l’hépatite B ?
La sclérose en plaque est une maladie auto-immune dite “neuro-dégénéra-
tive” : cela signifie que pour une raison que l’on ignore, le système de défense
de notre corps se met à détruire nos propres neurones, comme s’il s’agissait de
microbes... Peu à peu, les transmissions nerveuses ne se font plus et l’on souf-
fre de paralysies et de problèmes de compréhension, de mémoire, etc.
Certaines études ont montré qu’il semblait y avoir un peu plus de cas de sclé-
roses en plaques chez les personnes ayant été vaccinées par le vaccin de l’hé-
patite B, d’où une polémique très médiatisée ces dix dernières années...
Qu’en est-il exactement ? Plusieurs études portant sur de grands nombres de
personnes vaccinées et non-vaccinées n’ont pas trouvé de différence pour la
sclérose en plaque. Par ailleurs, quelle que soit l’étude sur ce sujet, l’avantage
reste toujours largement en faveur de la vaccination. Aujourd’hui, on recom-
mande simplement de ne pas vacciner les personnes dont les parents ou les
frères/sœurs auraient une sclérose en plaque. Les experts considèrent que
cette polémique, spécifiquement française, a causé beaucoup de torts : de
nombreuses personnes en ont été victimes. Elles ne se sont pas fait vacciner (par
crainte d’une hypothétique sclérose en plaque) et ont fait une hépatite fulmi-
nante ou sont aujourd’hui en fin de vie à cause d’un cancer du foie lié à l’hépa-
tite B...