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Problématique de la décentralisation et réalité des Collectivités
Territoriales
INTRODUCTION
Tous les systèmes politiques, dans leur dynamique de structuration et de
fonctionnement, sont soumis à un double mouvement : un mouvement centripète qui
pousse vers la centralisation et un mouvement centrifuge qui plaide pour la
décentralisation. Chaque Etat, en tenant compte de son histoire, de sa culture, du
choix de régime politique qu’il a initialement adopté, de ses possibilités et de ses
contraintes, essaie de trouver le meilleur équilibre entre ces deux phénomènes dans
un mouvement de balancier tantôt favorable à l’un tantôt favorable à l’autre.
Ce mouvement de balancier, dans le cas d’Haïti a été réglé, dès le départ, pour que
le fléau ne penche que dans le sens de la centralisation parce qu’il fallait, dans un
premier temps, assurer la sauvegarde de l’unité nationale et, par la suite, canaliser
les ressources du pays en un seul lieu – la Capitale – ou leur partage entre les
détenteurs du pouvoir et leurs alliés, les oligarchies nationales, serait plus aisé.
Ce n’est qu’à la faveur de l’élaboration et de l’adoption de la Constitution de 1987, à
la suite du renversement du régime des Duvalier, que le fléau de la balance a pris le
virage de la décentralisation, sans pour autant y parvenir concrètement quatorze
années plus tard.
Pourquoi un tel virage ? Sur quoi se fonde t-il ? Quels sont ses avantages ?
Quelles sont les voies qui ont été explorées jusqu’à présent pour faciliter son
émergence ?
Une fois que des réponses satisfaisantes auront été données à ces questions, il
conviendra de brosser le portrait de la décentralisation telle qu’elle se pratique
actuellement en Haïti pour être en mesure de procéder au meilleur partage des
attributions entre le niveau central et les nouvelles instances décentralisées.