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que dans le contexte pour le moins agité de ces églises d’Asie naissantes, il devait en
permanence lutter contre des divisions de l’intérieur, les attaques extérieures, en particulier des
philosophes grecs, qui l’obligeaient à rappeler en permanence que depuis le chemin de Damas,
il était en contact permanent avec le Christ par le Saint Esprit et que son seul but, unique but
depuis, était d’appeler juifs et grecs à se convertir et reconnaitre Jésus Christ comme leur
Seigneur.
Mais, à côté, la tonalité générale du discours le rapproche plutôt des épîtres pastorales
(Timothée 1 et 2, Tite), qui sont attribuées à Paul mais sont en fait des lettres circulaires,
rédigées par des disciples de Paul, à la fin du 1° siècle, à destination des églises de la région,
pour les aider à régler leurs problèmes, nombreux, donc contemporaines de la rédaction de ce
discours par Luc.
Par exemple, au temps de Paul, on ne parlait pas encore d’anciens, (les presbytres) car les
églises n’étaient pas encore organisées ainsi, mais on parlait de diacres, chargés simplement de
l’intendance.
C'est donc Luc qui a voulu, sous le couvert de ce testament pastoral de Paul, reformuler ce qui
fonde la foi des communautés naissantes, en quelque sorte, les prémices de notre profession de
foi :
Jésus Christ est le Messie, le fils de Dieu ;
Il est ressuscité, et chaque chrétien en rend témoignage personnellement ;
L’appel à la conversion.
Alors, dans ce jeune christianisme foisonnant, où les théories les plus farfelues ou les plus
contradictoires se livraient à une farouche compétition, sans compter les responsables d’églises
qui profitaient de leur position pour en tirer des avantages personnels ou se conduire en
véritables dictateurs, il n’était pas inutile pour Luc, de rappeler comment il comprenait
l'héritage de Paul :
Une action pastorale sans relâche, désintéressée et généreuse, dans une vie quotidienne toute
d’humilité et une recherche constante de fidélité à Jésus Christ, celui qui a racheté nos vies, par
grâce, par amour de Dieu pour l’humanité.
Qu'est-ce qu'être fidèle ?
Mais aujourd’hui, de quelle fidélité s’agit-il ? Fidélité à quoi ou à qui, en l’absence de notre
Seigneur ? Fidèle à une tradition, fidèle à la Parole ?
Pa chance, Notre Seigneur n’a rien écrit, à part quelques signes sur le sable, cela nous évite de
considérer cette Bible comme un héritage immuable, en nous crispant sur un mot-à-mot
sclérosé; comme peuvent le faire d’autres religions.
Va-t-on se refermer, se recroqueviller sur une parole, sur des mots, sur un système de pensée
clos une fois pour toutes, comme le font par exemple les Amish, cette communauté d’origine
alsacienne, anabaptiste donc issue de la Réforme, émigrée aux Etats Unis au 17° et accueillie en
Pennsylvanie, qui, au prétexte que Paul a écrit aux Romains (12,2) : « Ne te conformes point au
présent siècle et à ce monde qui t’entoure », refusent l’électricité, le téléphone, etc.., et vivent à
l’écart du monde, alors que le dernier message que Jésus nous adresse est « Allez, évangélisez
les nations, et baptisez les en mon nom ».
Alors, où est la fidélité à Christ ? Nous replier dans nos temples, rechercher dans la Bible le
verset qui confirmera nos points de vue ?