Thème 3 : L’Union européenne : dynamiques de développement des territoires
Chapitre 8 : De l’espace européen aux territoires de l’Union européenne
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A ces « espaces accueillants », favorables en particulier à l’agriculture, mais non dépourvus
de contraintes surmontées par des aménagements anciens, s’opposent des milieux fortement
contraignants : le milieu montagnard, avec à l’est le Caucase (point culminant à 5 642 m à
l’Elbrouz), et à l’ouest les Alpes et les Pyrénées et enfin au nord, les hautes latitudes froides.
- un espace ouvert
Des « axes essentiels de circulation » traversent ces espaces : l’est et l’ouest sont reliés par la
grande plaine du nord et l’axe du Danube, en Europe occidentale, l’axe rhénan est
aujourd’hui l’axe vital de la mégalopole européenne. Compartimentée certes, l’Europe est
néanmoins un espace ouvert et d’intense circulation des hommes et des idées.
2) Un continent marqué par des héritages anciens
- une très grande diversité des peuples et des cultures
La diversité des peuples et des cultures européens résulte de l’ancienneté de son histoire et de
l’importance des migrations, « à l’échelle de l’Eurasie ». Même si les migrations restent
intenses, les bases du peuplement sont fixées dès le Moyen-Age: fortes densités de l’Ouest et
des littoraux méditerranéens, faibles densités des périphéries. Avec 102 langues reconnues, la
carte linguistique européenne illustre parfaitement la diversité culturelle. Les langues
indo-européennes dominent, mais sont constituées en groupes nettement différenciés : langues
romanes en Europe occidentale et en Roumanie, les langues germaniques au nord-ouest,
langues slaves à l’est. Les langues finno-ougriennes sont parlées en Finlande, en Russie
(Carélie) et Hongrie ; les langues altaïques dans le Caucase et en Turquie ; plus singulier est le
cas de la langue basque, véhiculant une identité originale dans le pays basque français et
espagnol.
- des héritages communs
Au-delà du brassage des peuples et des cultures, les Européens possèdent des héritages
communs, « ceux de la Grèce, de Rome et de la chrétienté ». Les héritages antiques sont
politiques (la démocratie) et juridiques ; ils transparaissent aussi dans un patrimoine commun
à l’ensemble des pays méditerranéens. Le christianisme peut être perçu comme facteur
d’unité, mais il est aussi facteur de division et de conflit, entre catholiques à l’Ouest et au
centre, protestants au nord et orthodoxes en Europe orientale. Juifs et musulmans constituent
deux minorités religieuses aux dynamiques contrastés : des populations musulmanes
autochtones sont dispersées dans les Balkans, le nombre de musulmans augmente en Europe
occidentale avec les apports de l’immigration contemporaine.
3) Vers une unification continentale ?
Bien que la diversité culturelle soit affirmée et revendiquée, les Européens reconnaissent – et
même sont identifiés par – des valeurs communes, qui fondent la civilisation occidentale.
Laurent Carroué cite l’invention des «formes modernes du parlementarisme, de la démocratie
et de l’Etat de droit, garant des droits des individus, des sociétés, des peuples ». Si ces valeurs
sont bien celles de l’Union européenne, l’implantation de la démocratie est récente à l’Est,
après 1989 et la chute des dictatures communistes. C’est aussi à ce moment-là que le modèle
économique libéral moderne, héritier des « révolutions techniques et économiques » du
XIX
ème
siècle s’impose à toute l’Europe.
Enfin, à l’origine de l’Etat-nation, l’Europe se caractérise aujourd’hui simultanément par un
grand morcellement politique et par une volonté de construction politique. L’incertitude sur le
nombre d’états (53 sur le site de l’ONU actualisé au 14/07/2011) montre bien que les
frontières ne sont pas figées. De nouveaux états sont créés en Europe balkanique et orientale