Place de la chirurgie après un premier épisode de luxation de
l’épaule
R. Gravier, S. Airaudi
Institut de la Main et du Membre Supérieur
Clinique Monticelli Marseille
Centre de l’arthrose Sce du Pr Argenson
Hôpital Sainte Marguerite
Un premier épisode de luxation antéro-interne de l’épaule n’est jamais sans
conséquences anatomiques. Lors d’un premier épisode traumatique, la luxation
antérieure de la tête humérale entraine diverses lésions sur les formations intra-
articulaires ligamentaires, tendineuses ou osseuses.
On peut ainsi constater :
Une avulsion du bourrelet antéro-inférieur dans plus de 90 % des cas, et plus rarement
du bourrelet supérieur, une fracture du rebord antéro-inférieur de la glène, une
encoche de au niveau de la tête humérale, une rupture de la coiffe des rotateurs.
Dans certains cas il peut-être intéressant de réparer ces lésions traumatiques en semi
urgence pour permettre leur cicatrisation. L’arthroscopie a permis de mieux apprécier la
fréquence et l’importance de ces lésions. Elle permet aussi parfois d’apporter une
solution thérapeutique efficace au prix d’une morbidité faible.
Ainsi, si dans la grande majorité des cas le traitement orthopédique est la règle, un geste
chirurgical peut parfois se justifier d’emblée dans certaines situations. l’arthroscopie a
permis d’étendre les indications chirurgicales en première intention.
• Dans le cas de certains sportifs :
Un premier épisode de luxation chez un sujet de moins de 20 ans signifie une récidive
de luxation dans plus de 90%. La réparation arthroscopique du bourrelet avulsé permet
d’obtenir sa cicatrisation dans la majoré des cas, faisant chuter le taux de récidive à
moins de trente pour cent . Dans cette population restreinte une stabilisation
arthroscopique en première intention doit donc se discuter.
• Dans le cas de fractures du rebord antéro inférieur de la glène visible à la radio :
Le fragment osseux avulsé représente l’insertion des ligaments gléno huméraux moyen
et inférieur. Un déplacement important signifie l’incompétence du ligament à lutter
contre un nouvel épisode de luxation. Dans cette situation le repositionnement du
fragment osseux sous arthtroscopie permet de restaurer l’anatomie au prix d’un geste
peu invasif. Il est donc fondamental de bien analyser les radiographies afin de ne pas
laisser passer le bon moment pour intervenir. En effet la consolidation du fragment en
mauvaise position se fait en règle générale dans le premier mois. Une fois passé ce délai
le geste arthroscopique devient délicat voir impossible. Secondairement ces patients qui
récidivent quasi systématiquement ne peuvent plus bénéficier que d’une butée
coracoïdienne certe efficace mais plus invasive.