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contre les enfants ou les femmes. Les Allemands achèvent les blessés, dépouillent les
morts, tirent après avoir hissé le drapeau blanc, fusillent un enfant de 7 ans qui les avait mis
en joue avec un fusil en bois, coupent des mains, décapitent une femme enterrée et
boivent beaucoup d’alcool. Seul crime de guerre non évoqué : le viol
22 août 1914 le jour « noir » de l’armée Française
Avec 27.000 soldats français tués, le 22 août 1914 fut la journée la plus sanglante de
l'histoire de France. On dénombrera près de 100 000 morts au mois d'août, qui, avec
septembre 1914, sera le mois le plus meurtrier de la première guerre mondiale. En outre,
un nombre élevé de blessés succombent à leurs blessures, dans les hôpitaux militaires
français et allemands. Le 22 août, la proportion dans les pertes du côté français s'établit à 1
mort pour 2 blessés, soit au moins deux fois plus que pendant toute la première guerre
mondiale
Le 22 août fut à ce point sanglant qu'avec une dizaine de milliers de morts côté allemand,
l'état-major du Kaiser se demanda en fin de journée s'il était bien vainqueur, tant les pertes
paraissaient incroyables.
Charleroi, Rossignol, Morhange : trois défaites cuisantes dont la France n'a jamais voulu se
souvenir. Dans la mémoire collective, le succès de la bataille de la Marne (5 - 12 septembre
1914) a progressivement gommé l'échec de celle des frontières, qui est venue à être
considérée comme un simple engagement préliminaire à la victoire française la plus
emblématique de toutes les guerres. Le 22 août 1914, sous un soleil de plomb, des dizaines
de milliers de soldats tout justes mobilisés, épuisés par des jours de marche forcée dans
leur pantalon rouge garance, vont brutalement connaître leur baptême du feu.
« On attaquera l'ennemi partout où on le rencontrera» : c'est avec cette formule aussi
vague qu'inefficace que le général Joffre, commandant en chef des armées françaises,
ordonne l'offensive le 14 août. C'est oublier que les progrès technologiques considérables
dans le domaine de l'armement ont multiplié la capacité de destruction des armées,
favorisant la défense contre l'attaque.
Les soldats français qui chargent à la baïonnette le 22 août au matin sont décimés par les
mitrailleurs allemands en position défensive. Et les officiers sommés d'affronter l'ennemi
"corps redressé", sans chercher à s'abriter, pour donner l'exemple, sont les plus touchés.
- Pourquoi tant de morts ? –
Pour Joffre, "il faut passer, quel que soit le prix".
Jamais dans l'histoire autant de soldats français - entre 400.000 et 600.000 - ne furent
exposés en même temps au feu ennemi que ce 22 août.