Compte rendu de la séance publique du 12 octobre 2014
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SOCIÉTÉ DHISTOIRE ET DARCHÉOLOGIE
n° 188 - 19e année
LES ORIGINES DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE ET LES PREMIERS MOIS DE GUERRE (AOÛT-DÉCEMBRE
1914)
Pour débuter le cycle des conférences de la saison 2014-2015 et célébrer le centenaire de la Première Guerre
mondiale, les Amis de Montluçon ont invité Max Schiavon, docteur en histoire et ancien directeur de recherches au
service historique de la Défense pour présider la séance publique de rentrée du 12 octobre 2014.
Avant de céder la parole au conférencier, le président Jean-Paul Michard, après avoir accueilli les personnes présentes
et présenté les excuses d’un certain nombre de personnalités, rappelle brièvement les activités de l’année écoulée
(conférences, excursion), signalant au passage que le nombre d’adhérents est en diminution et qu’il est nécessaire de
recruter de nouveau membres. Il fait ensuite le point sur les travaux en cours au château de Bien-Assis : aménagement
de la bibliothèque et restauration des peintures de la salle du rez-de-chaussée. Ensuite le vice-président Samuel Gibiat
prend la parole quelques minutes pour évoquer la souscription qui va être lancée auprès des adhérents pour recueillir les
fonds nécessaires à la restauration d’archives et d’un ouvrage du XVIe siècle déposés au château de Bien-Assis.
Reprenant la parole, le président présente alors le conférencier Max Schiavon. Ce n’est pas un inconnu pour les
Montluçonnais puisqu’il était venu en 2010 pour présider la séance publique de rentrée au cours de laquelle il avait
rappelé la vie du général Alphonse Georges, né à Montluçon en 1875 et mort en 1951 à Paris.
Le contexte européen avant 1914
S’appuyant sur un support fort bien construit et projeté
sur écran, Max Schiavon va pendant près de deux heures
captiver l’attention des personnes présentes.
Pour parler des origines de la Première Guerre mondiale,
il débute son propos en partant de la défaite de la France en
1870, qui est écrasée par les troupes prussiennes avec l’aval
des puissances européennes. Ces dernières s’inquiétaient
de la politique extérieure menée par Napoléon III. À la
suite de cette défaite, Bismarck incite la France à se lancer
dans une politique d’expansion coloniale qui va entraîner
des confl its avec l’Angleterre mais aussi l’Espagne et l’Italie.
En 1888, Guillaume II accède au trône et écarte du pouvoir
Bismarck en 1890. Le nouveau souverain lance l’empire
allemand dans une politique d’hégémonie mondiale qui se
heurte en rivale dans plusieurs domaines : les colonies, les
Balkans et la mer.
Les Anglais, sujets à des sentiments anglophobes de la
part des continentaux après la guerre des Boers en Afrique
du Sud et les évènements de Fachoda au Soudan, cherchent
à nouer des amitiés alors que Guillaume II lors de la guerre
des Boers avait adressé un télégramme provocateur aux
Boers qui étaient opposés aux Anglais. Dans le même
temps, l’empire allemand, qui veut s’assurer sa suprématie
sur mer, lance beaucoup plus de bateaux que l’Angleterre
depuis 1898.
Devant cette situation, l’Angleterre, consciente que le
contrôle des mers est une question vitale pour elle, décide
de construire deux fois plus de bateaux que toutes les autres
nations réunies. Elle passe un accord avec la France, accord
qui prend le nom d’Entente cordiale. La France alors tente
de rapprocher l’Angleterre et la Russie. Cette dernière,
qui vient de subir une défaite dans la guerre qui l’oppose
au Japon, accepte, et un accord est trouvé en 1907 sur la
répartition des zones d’infl uences de ces deux pays en Iran,
au Tibet et en Afghanistan.
De leur côté, les Italiens renouvellent leur accord à la
Triple alliance, mais signent en secret un protocole avec la
France stipulant la neutralité de l’Italie en cas d’attaque de
la France par l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie.
Vendredi 14 novembre 2014,
20 h 30
Salle Salicis
Henri BOURBON :
Saint Roch : sa vie, ses représentations et
leurs enseignements ; son culte autrefois et
maintenant en Bourbonnais et en France
Vendredi 12 décembre 2014,
20 h 30
Salle Salicis
Bernard FORESTIER :
Jacques II de Chabannes de La Palice
Assemblée générale annuelle
À noter sur votre agen
da…
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Ainsi la Triple alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie
et Italie) a face à elle la France et la Russie car l’Angleterre
n’a pas pris position en cas d’agression de ses alliés par la
Triple alliance qui apparaît beaucoup plus puissante que la
Double entente France-Russie.
La poudrière des Balkans (1905-1908)
Les Balkans, région située au sud de l’Europe, sont, au
début du XXe siècle, sujets à des mouvements nationalistes
de la part de différents états de cette région : la Bulgarie,
offi ciellement ottomane, est en fait autonome ; les Russes
se tournent à nouveau vers les Balkans après leur défaite
face au Japon ; la Serbie veut un accès à la mer et devient
le foyer de l’agitation slave en vue de réunir en un seul
pays les slaves du Sud (Slovènes, Croates, Bosniaques et
Serbes) ; l’empire ottoman est en déclin, mais en 1908,
les « jeunes turcs » renversent le sultan. Enfi n le territoire
de Bosnie-Herzégovine, offi ciellement ottoman, est
administré et mis en valeur par les Autrichiens depuis
1878. La convocation d’élections en Turquie « oblige » le
gouvernement austro-hongrois à l’annexer en 1908, sous
peine de le perdre. Devant de telles situations, les Turcs,
mais surtout les Serbes et les Russes, sont furieux.
En 1908, la Bulgarie devient offi ciellement
indépendante, et l’île de Crête quitte l’empire Ottoman pour
rejoindre la Grèce. La Russie est contrainte de renoncer au
libre passage des détroits car l’Angleterre et la France ne
la soutiennent pas. En 1911, l’Italie entre en guerre avec
l’empire Ottoman et prend rapidement possession de
Tripoli et des îles du Dodécanèse.
En 1912 et 1913, deux guerres « balkaniques »
éclatent dans la région : les Serbes doublent la surface
de leur territoire et la Grèce s’étend en Macédoine.
Simultanément les grandes puissances décident que
l’Albanie est désormais un état indépendant ce qui
exacerbe les Russes et les Serbes.
À la veille de 1914, les puissances européennes ont
réussi à désamorcer une première guerre balkanique, mais
ont échoué pour éviter la seconde. Dans ces conditions la
situation peut devenir catastrophique si une crise éclatait
prochainement…
La crise diplomatique de l’été 1914
À la n du mois de juin 1914, l’archiduc François-
Ferdinand et son épouse quittent leur château de Bohème
pour assister à des manœuvres militaires qui se déroulent en
Bosnie-Herzégovine. Le dimanche 28 juin 1914, le couple
est assassiné à Sarajevo par un bosno-serbe : Gavrilo Princip.
Mais ce personnage n’est que le bras armé d’un mouvement
terroriste à la tête duquel on trouve le colonel Dragutin
Dimitrilevic, chef des services de renseignements serbes.
Les chancelleries européennes s’inquiètent car
cet assassinat ne peut rester impuni. Lors du Conseil
de la couronne réuni à Vienne le 7 juillet 1914, les avis
divergent : guerre, ultimatum… Mais tous pensent que si la
guerre éclate elle sera courte et limitée géographiquement.
À la suite d’un nouveau Conseil de la couronne le 19
juillet, un ultimatum est adressé à la Serbie le 23 juillet. Dès
lors, les évènements vont se précipiter puisque l’état-major
russe décide le 24 juillet de préparer la mobilisation sur ses
territoires faisant face à l’Autriche-Hongrie. Dans l’après-
midi du 25 juillet les Serbes décrètent la mobilisation
générale, et ce même jour à 18 heures ils refusent la
participation des enquêteurs autrichiens dans l’enquête
sur l’assassinat de l’archiduc et de son épouse. Dans ces
conditions, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie
le 28 juillet. Face à cette situation, la Russie décide la
mobilisation générale le 30 juillet.
L’Autriche-Hongrie et l’Allemagne sont directement
menacées sur leurs frontières de l’Est. La première déclare
la mobilisation générale tandis que la seconde qui a exigé
en vain le retrait des troupes russes massées près de sa
frontière déclare la guerre à la Russie le 1er août 1914 et à la
France le 3 août, prétendant que cette dernière va apporter
son aide à la Russie. L’Angleterre, bien que n’étant pas liée
par des accords militaires avec la France, mobilise à partir
du 2 août et déclare la guerre à l’Allemagne le 4 août suite
à l’invasion de la Belgique. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie
incitée par l’Allemagne déclare la guerre à la Russie et le
12 août, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
La crise, initialement localisée dans les Balkans, prend en
ce début du mois d’août 1914 une tout autre dimension.
La mobilisation et les débuts de la guerre
Devant la gravité de la situation, les dirigeants
politiques français acceptent l’Union sacrée.
À gauche : L’archiduc François-Ferdinand ; à droite : la page du
Petit journal illustré consacrée à l’assassinat de François-Ferdinand
et de son épouse.
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En août 1914, l’armée française comprend 884 000
hommes et la mobilisation décrétée début août porte les
effectifs à 3 781 000 hommes. 130 000 chevaux, 13 000
locomotives et 400 000 wagons sont réquisitionnés. Si
autant d’hommes sont appelés, c’est bien pour faire face
à la supériorité des effectifs de l’armée allemande car les
dirigeants comme les généraux français pensent que la
guerre sera courte.
De leur côté, dans le plan « Schlieffen-Moltke », les
Allemands ont prévu de neutraliser la France qui sera
écrasée en 42 jours, et ensuite de se retourner contre la
Russie. Pour cela 80 divisions attaquent à l’Ouest (59 au
nord par la Belgique et 21 par l’Est de la France), tandis que
10 divisions font face à l’Est.
Côté français, le général Joffre, commandant les
armées françaises depuis 1911, a mis sur pied 82 divisions
(plan XVII). Les renseignements obtenus laissent prévoir
une invasion massive par la Lorraine sans négliger la
menace par la Belgique, mais l’insuffi sance de corps
d’armée d’active ne permet pas d’aller au-delà. Le plan de
campagne français envisage deux possibilités : offensive
principale de l’armée allemande en Lorraine entre les
Vosges et la Moselle avec une offensive secondaire dans
la région de Stenay en direction de Thionville sans violer
la neutralité de la Belgique. La seconde prévoit la violation
de la neutralité de la Belgique par les Allemands avec une
offensive principale en Lorraine suivie d’une offensive
secondaire en direction de Neufchâteau et des Ardennes
Belges. L’état-major français pense qu’il faut attendre deux
semaines avant d’avoir une idée précise de l’option prise
par les Allemands.
Les forces en présence sur le front occidental sont
sensiblement de force égale à l’exception des canons car
si la France possède 3914 canons, l’armée allemande en
dispose de 5250.
Les premières opérations
Les Allemands veulent éviter trois régions françaises
fortifi ées : Verdun-Toul, Épinal, Belfort. L’aviation française
repère les colonnes allemandes marchant plein Ouest. Le
21 août le général français de Langle de Cary reçoit l’ordre
de se porter au nord du pays et d’attaquer l’ennemi. La
IVe armée française s’engage dans la zone des forêts des
Ardennes ainsi que celle du général Lanrezac commandant
la Ve armée. Or la IVe armée allemande pivotent sur la
gauche. Les deux armées françaises pensant attaquer
l’armée allemande sur son anc se retrouve au contraire
face à face avec elle, en étant de surcroît en infériorité
numérique et matérielle.
En Lorraine le premier combat d’infanterie se déroule le
10 août à Lagarde. Ce village est pris et repris plusieurs fois
mais l’armée française est bousculée. Les 1ère et 2e armées
françaises attaquent à Morhange, Dieuze et Sarrebourg avec
l’objectif de pousser plus loin. Mais le 20 août l’offensive
échoue, car les français se présentent sur un terrain choisi
par l’ennemi où des tranchées ont été aménagées avec
une puissante artillerie et des mitrailleuses qui déciment
les troupes françaises et les forcent à battre en retraite en
direction de Charmes. Du 25 août au 1er septembre, lors de
la bataille de la trouée de Charmes, les troupes allemandes
tentent sans succès de rompre le dispositif mis en place par
les français. Ils reportent donc leurs efforts sur les ailes lors
des batailles de Saint-Dié et du Grand-Couronné, mais là
encore sans succès. Le front se stabilise en Alsace-Lorraine
le 13 septembre 1914.
En Alsace, l’armée française attaque du 7 au 13 août et
prend la ville de Mulhouse. Une contre-attaque allemande
contraint les Français à reculer, mais du 14 au 22 août,
une seconde offensive des Français permet de reprendre
Mulhouse et d’atteindre Colmar le 23.
Comme la bataille de la Marne nécessite de regrouper
tous les moyens, l’armée d’Alsace est disloquée et doit
abandonner des conquêtes. Elle se retire sur les crêtes des
Vosges et Belfort.
La bataille des frontières avec une infanterie lancée
en rangs serrés n’entraîne pas de succès car les Allemands
avec leurs mitrailleuses se révèlent beaucoup plus forts :
ainsi pour la seule journée du 22 août 1914, 27 000 soldats
français sont tués : il s’agit du jour le plus meurtrier de la
guerre. 77 % des blessés le sont à la tête et 80 % de ces
blessures sont mortelles. Les troupes ne sont pas encore
équipées du casque Adrian qui n’équipera les soldats qu’au
cours de l’été 1915.
Le général Joffre Le général Langle de Cary
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Si, à l’Est et au centre, l’ennemi a été contenu, au
Nord il n’en est pas de même : les Allemands ont traversé
la Belgique et envahi tout le Nord de la France. Fin août,
Paris est alors menacé. Joffre conscient de son échec décide
une retraite contrôlée.
La bataille de la Marne
La France découvre avec stupeur l’avancée de l’armée
allemande. Le 30 août un avion ennemi largue une
première bombe sur Paris. À Berlin on crie victoire « devant
l’ennemi en pleine retraite qui n’est plus capable d’offrir
une résistance sérieuse ». L’état-major allemand donne
l’ordre à son armée d’avancer sur la Capitale. Joffre, pour
organiser une contre attaque, accepte de céder du terrain
pour gagner du temps. Le gouvernement quitte Paris pour
s’installer à Bordeaux. Le 3 septembre 1914, les avant-
gardes allemandes sont à 17 km de Paris ! Le général Foch
prend la tête de la IXe armée qui vient d’être créée. Galliéni,
alors âgé de 65 ans, est rappelé pour défendre Paris, tandis
que le général Maunoury, à la tête de la VIe armée, est
chargé de couvrir la capitale.
Du 30 août au 5
septembre l’armée française a
reculé, mais le 1er septembre
une reconnaissance aérienne
découvre que von Kluck à la
tête de son armée bifurque vers
le Sud-Est. Joffre rassemble ses
forces pour contre-attaquer
quand il le décidera. Galliéni
donne l’ordre à Maunoury
d’attaquer les ancs de l’armée
allemande qui avance vers le
sud. La bataille de la Marne
s’étend sur un front de 250 km.
Elle débute le 6 septembre 1914
et va durer 5 jours. Galliéni fait
appel aux taxis parisiens pour
transporter sur le front entre
3 000 et 5 000 hommes1. Le 10
septembre l’armée allemande
bat en retraite poursuivie
par les Français. Mais cette
poursuite est délicate car les
Allemands, en se retirant,
construisent des fortifi cations
de campagne sur lesquelles
viennent butter les soldats
français. Les troupes et leurs
chefs (la plupart des généraux
ont soixante ans ou plus) sont épuisés par les trois semaines
de retraite. Les munitions commencent à manquer, car on
avait prévu une guerre courte, et les consommations ont été
bien supérieures aux prévisions. Bien que la situation soit
rétablie, l’ennemi se trouve encore sur le territoire français.
Mais le plan de guerre allemand a échoué.
1. Contrairement à une idée reçue, l’utilisation des taxis parisiens
mais aussi de quelques bus pour acheminer les troupes sur le front
n’a pas été décisive dans cette bataille de la Marne. Le nombre
de soldats transportés est dérisoire par rapport aux effectifs en pré-
sence sur le champ de bataille mais cette initiative originale aura
une portée psychologique sur la population.
La course à la mer
Le front étant verrouillé de l’Oise aux Vosges, Français
et Allemands vont essayer d’occuper un front allant de
l’Oise à la mer. On assiste alors à une course de rapidité
entrecoupée d’une série de batailles. Le 18 juin, Joffre
déplace la 2e armée depuis Toul en Lorraine, à Montdidier
dans la Somme. Les Allemands s’emparent de Lille le
13 octobre tandis que les Belges résistent sur une petite
portion de leur territoire (Ypres). Pendant un mois et demi,
de nombreuses batailles auront lieu depuis l’Aisne jusqu’à
Nieuport.
En novembre 1914, les armées sont épuisées par
120 jours de guerre. À la n du mois le front se ge, les
unités s’installent sur leurs positions. Les tranchées déjà
ébauchées lors des phases précédentes se multiplient pour
former une ligne continue de 750 km avec de nombreux
réseaux à l’arrière. On s’ancre dans le sol, « on s’enterre ».
La guerre de mouvement comme elle se pratiquait les
siècles précédents s’achève. Les pertes humaines sont déjà
colossales.
En cinq mois de guerre l’armée française a perdu
301 350 morts et 500 000 blessés. C’est dans la Marne et
la Meuse que les pertes sont les plus importantes. À titre
de comparaison, les pertes françaises durant les années
suivantes seront de 348 850 morts en 1915, 252 300 en
1916, 163 700 en 1918 et 223 300 en 1918.
Une guerre industrielle
Les batailles ont abouti à un blocage sur le terrain car
il est impossible de contourner la puissance de l’adversaire
par le mouvement. On assiste donc au développement
d’une guerre industrielle, car les armées ont besoin de
mitrailleuses, d’artillerie, d’avions et de munitions. Alors,
la victoire va se construire dans les usines. Le problème
est que 75 % des hauts fourneaux, 40 % du charbon et
90 % du minerai de fer de la France sont situés dans les dix
départements occupés par les Allemands. Il faudra donc
utiliser d’autres sites de productions à travers le pays. Et les
femmes, qui remplacent déjà les hommes à la terre, vont
aussi prendre leur place dans les usines, et de ce fait, jouer
un rôle important dans l’effort de guerre.
Un bilan peu brillant de 1914
Côté français, l’application du plan XVII a été désastreuse
car le commandement a commis des erreurs stratégiques
en sous-évaluant les forces ennemies. De même, il n’a pas
attaqué toutes forces réunies, sauf en Lorraine. Il n’a pas
non plus constitué une armée de réserve. Enfi n, il a commis
des erreurs tactiques par méconnaissance de l’effi cacité
des mitrailleuses, et par le mauvais usage de l’artillerie. Ces
cinq premiers mois de guerre ont été un échec cuisant de
l’ancienne doctrine d’offensive à outrance.
Joffre a imposé son autorité, tant aux élites militaires
qu’aux dirigeants politiques. Il a limogé 144 généraux sur
les 344 que comptait l’armée française. Si cette sanction
fut méritée pour certains, elle fut injuste pour d’autres
(Lanrezac, Pau, Sordet, d’Amade…), pendant que d’autres
encore étaient promus à une vitesse foudroyante (Foch,
Nivelle, Franchet d’Esperey, Pétain).
Jean-Paul Michard,
d’après le diaporama
de Max Schiavon
Le général Galliéni
Le général Maunoury
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