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 D’après le roman Dix petits nègres
DE AGATHA CHRISTIE
ADAPTATION FRANçAISE DE ROBERT SANDOZ
Du vendredi 2 au mercredi 28 mai 2014
Salle François-Simon
En deux mots
Dix personnes qui n’ont a priori rien à faire ensemble se retrouvent sur une
île suite à une mystérieuse invitation. Un par un, ils décèdent. Qui est le
coupable de ces meurtres ? Un chef-d’œuvre du genre policier, une plongée
dans les eaux troubles de la culpabilité et les méandres du suspens.
CONTACT PRESSE
Jane Carton
Chargée de communication et de la presse
[email protected]
+41 (0)22 308 47 14
+41 (0)76 568 66 50
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DISTRIBUTION
D’après le roman Dix petits nègres
DE AGATHA CHRISTIE
ADAPTATION FRANçAISE DE ROBERT SANDOZ
Mise en scène Robert Sandoz
Assistants à la mise en scène Nathalie Jeannet et Thomas Matalou
Traduction Odile Cornuz
Dramaturgie Laure Fallet
Scénographie Nicole Grédy
musique et univers sonore Olivier Gabus
Lumière Stéphane Gattoni
Costumes Anne-Laure Futin
Avec
Anne Bellec
Giovanni Calò
Michel Cassagne
Jean-Jacques Chep
Anne-Shlomit Deonna
Nathalie Jeannet
Thomas Matalou
Joan Mompart
Thierry Romanens
Philippe Soltermann
Coproduction Théâtre de Carouge-Atelier de
Genève et Compagnie L’outil de la ressemblance
Ce spectacle est réalisé avec le soutien de
Genève Aéroport et JTI
EN TOURNÉE
Saison 2014-2015
Saison 2015-2016
INFORMATIONS PRATIQUES
Horaires des représentations
Les mardis, mercredis, jeudis et samedis à 19h, les vendredis à 20h et
les dimanches à 17h
Billetterie
Rue Ancienne 39 à Carouge
+41 (0)22 343 43 43 ou tcag.ch
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AVEC
LE PUBLIC
DOUBLE ENQUÊTE DANS LA VILLE !
Enquête n°1
Un meurtre s’est produit à la Société de Lecture...
Le me. 14 mai 2014 de 14h à 17h à la Société de
Lecture, Grand-Rue 11, Genève
Devenez détective pour un jour et menez
l’enquête dans ce véritable temple de l’érudition !
Un jeu réservé aux adolescents (12-14 ans).
Visite des coulisses du spectacle de Robert Sandoz.
Le ve. 16 mai 2014 au Théâtre de Carouge, à 18h30
visite des coulisses, et à 20h représentation de
Et il n’en resta plus aucun
Enquête n°2
Dix personnes sont retrouvées mortes au Musée d’art
et d’histoire...
Le di. 11 mai 2014 à 14h au Musée d’art et d’histoire, Rue Charles-Galland 2, Genève
Les participants mènent l’enquête à travers l’histoire
des civilisations, de l’Antiquité à aujourd’hui, afin de
résoudre une énigme qui n’est pas sans rappeler les
strophes d’une célèbre comptine...
BORD DE SCèNE
à la fin de la représentation, les comédiens
invitent les spectateurs à les retrouver pour échanger
sur le spectacle.
Le ma. 13 mai 2014
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LA PIèCE
Dix personnes venant de tous les coins de l’Angleterre et n’ayant aucun point commun entre elles,
sont invitées à passer leurs vacances sur une île.
à leur arrivée il n’y a personne pour les accueillir.
à l’heure de l’apéritif, ils se voient tous accusés
d’un crime par l’intermédiaire d’un disque qui
tourne sur un gramophone. Quelle n’est pas leur
surprise !
Et, quelques temps plus tard, Antony Marston
s’étouffe en buvant un whisky et en meurt. La
frayeur s’empare des invités mais plus encore
lorsque l’on retrouve le corps du général Macarthur, le crâne fracturé. Tout le monde est pétrifié
et il ne reste à présent plus que sept personnes
sur l’île. Il ne peut donc s’agir d’un accident ; mais
qui a bien pu tuer ces personnes ? Le mystère est
de plus en plus profond lorsque, le surlendemain,
est retrouvé le corps de Thomas Rogers, le crâne
fendu par une hache. On s’aperçoit que tous ces
crimes ont des liens avec une chanson inscrite
dans chacune des chambres ; on se rend compte
également que les dix statuettes, trônant sur la
table de la salle à manger, disparaissent au fur et
à mesure que les crimes surviennent... Il ne reste
alors plus que six invités. à qui le tour ? Au petit
déjeuner, Miss Brent meurt d’une piqûre ; puis
dans la soirée, le juge Wargrave meurt d’une balle
de revolver. Il ne reste plus que quatre personnes
vivantes sur l’île. Des recherches sont faites pour
savoir si quelqu’un se cache dans l’île, mais aucune cachette n’est possible ! Le meurtrier fait
donc partie des quatre survivants. Le jour suivant,
l’officier Blore est retrouvé, la tête fracassée par
une pendule, sur la terrasse. Tous les crimes s’enchaînent. Le docteur Amstrong est retrouvé noyé.
Il ne reste à présent que Véra Claythorne et Philip
Lombard.
Véra, convaincue de la culpabilité de Philip, saisit
un revolver et le tue. Des remords dans l’âme, elle
finit par se pendre.
Mais qui a donc pu les tuer ?
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NOTE
D’INTENTION
À l’origine du projet, il y a un profond questionnement sur la relation qu’entretient le théâtre avec
le genre policier. Alors que le cinéma, la télévision, les livres, les bandes dessinées comptent
une grande part d’œuvres policières, le théâtre, en
tous les cas francophone, n’en possède pratiquement aucune à son répertoire. Alors que ce qui fut
longtemps considéré comme un sous-genre obtient enfin ses lettres de noblesse dans les universités et auprès des critiques, le théâtre continue
de le bouder.
Il y a des oppositions dramaturgiques fondamentales entre la structure d’un whodunit et celle de la
tragédie classique. Au théâtre, le drame, la tension et l’humour viennent souvent du fait que le
spectateur sait quelque chose que le personnage
ignore. Dans l’intrigue policière, c’est l’inverse.
Dans le monde plein de secrets du polar, le spectateur est plutôt emporté, manipulé jusqu’à une révélation finale. Autre différence, le théâtre ne sait
que faire de ses cadavres et relègue en coulisse la
plupart de ses morts. Dans l’œuvre policière, leur
présence et leur étude sont souvent le déclencheur
de toute l’intrigue.
Ces questions m’ont donné envie d’emboîter le
pas à d’autres metteurs en scène ayant exploré
l’énigme du rapport entre le théâtre et le genre
policier. Il me fallait trouver un texte dans lequel
le spectateur et l’équipe de création auraient toute
confiance. Si l’on veut que la démarche de recherche soit probante, elle doit s’appuyer sur des
bases irréfutables. Il faut un texte dont la priorité reste l’intrigue avec le divertissement parfois
effrayant qu’elle procure. Les grandes œuvres
assurent ce suspens, mais sans négliger le fond. Il
fallait trouver aussi un texte à grande théâtralité.
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L’UNIVERS
D’AGATHA CHRISTIE
son sens de l’intrigue
Agatha Christie a montré, il est vrai, un autre
aspect du crime, de ses causes et de la manière
dont il faut s’y prendre pour le résoudre. Il ne
peut être considéré, selon elle, comme un simple
événement mais comme un fait expliqué par la
personnalité de la victime comme de l’assassin.
La recherche de la solution est donc envisageable
par une recherche de mobiles, plus que d’indices,
du pourquoi autant que du comment. Mais dans
tous les cas, le coupable ne peut être démasqué
qu’au terme d’une investigation, souvent psychologique, des antécédents de la victime et plus
généralement du crime. Parfois même, on a affaire
à un crime qui s’est déroulé dans le passé ; c’est
alors que tout indice matériel est absent et que la
résolution de l’énigme ne peut se faire que par une
recherche purement intellectuelle.
Selon Agatha Christie (et plus particulièrement
selon ses héros), tous les personnages du cadre
dans lequel se déroule l’action, sont ou du moins
peuvent être considérés comme suspects : le lord
respectable comme la femme de chambre, bonne
à tout faire. Par ailleurs, la romancière exprime
dans de nombreux livres que n’importe qui peut
devenir assassin pour, par exemple, protéger
quelqu’un d’un criminel ou tout simplement lors
d’une phase d’énervement incontrôlable. D’un
autre côté, l’intrigue des romans policiers d’Agatha Christie peut varier considérablement, passant
d’une lutte entre le bien et le mal, à l’existence
de criminels internationaux ou de troubles de la
jeunesse.
En ce qui concerne le cadre, on retrouve dans la
plupart de ses romans l’image de la maison ou du
terrain familial où se façonnent les plus terribles
crimes derrière l’aspect respectable des vieilles
traditions anglaises. On peut remarquer ainsi que
bon nombre de crimes possèdent un caractère privé. En conclusion, Agatha Christie montre que les
rôles d’auteur, de lecteur, de détective, de victime
et de meurtrier sont étroitement liés et toujours
susceptibles de permuter.
les carnets secrets d’agatha christie
d’après John Curran
Ces carnets étaient l’outil de travail de l’écrivain.
Comme le dessinateur qui jette sa première esquisse sur un papier, elle écrivait de manière aléatoire les idées qui lui passaient par la tête, puis les
retrouvait et les reprenait dessus jusqu’à trouver
le scénario le plus intéressant pour le fil de l’intrigue. Parfois, elle dressait toutes les hypothèses,
parfois simplement les idées clés qui étaient
notées et rédigées sommairement. Les écrits
montrent également qu’elle hésitait souvent pour
le choix de l’enquêteur principal lorsqu’elle débutait un nouveau roman. Ces cahiers, utilisés au
jour le jour de manière empirique, ne suivent pas
systématiquement un ordre chronologique, ce qui
n’a pas facilité le travail de l’auteur, et ils ne sont
pas datés non plus. Tout ces écrits représentent
une matière intéressante, sans pour autant permettre d’élucider complètement comment Agatha
Christie écrivait ses romans, mais en tout cas ils
permettent de constater à quel point les cellules
grises de l’écrivain étaient prolifiques et ingénieuses. Il le fallait bien au rythme d’un roman à
écrire par an. L’auteure a regroupé les romans par
thèmes, ce qui évite à l’ouvrage de ressembler à
un « catalogue » : les enquêtes à l’étranger, celles
se déroulant dans les transports en communs, les
enquêtes suite aux crimes avec empoisonnement.
Et pour conclure, deux enquêtes non publiées,
retrouvées dans les notes, dont une est assez
surprenante. J’ai vraiment eu l’impression de lire
plusieurs romans en un seul livre. J’émets juste
une réserve, il vaut mieux avoir lu pas mal de
romans d’Agatha Christie, surtout quand l’auteure
fait des liens entre les romans. Et surtout parce
que les solutions des énigmes sont pour la plupart
dévoilées !
Agatha Christie, une dramaturge
acclamée
Outre ses romans et ses nouvelles, Agatha Christie fut une dramaturge prolifique et acclamée. Ses
pièces rencontrent d’ailleurs toujours un immense
succès outre-Manche.
Ce n’est sans doute pas sa
casquette la plus connue en France. Peu traduites,
rarement jouées, les pièces d’Agatha Christie
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n’ont jamais eu ici la popularité de ses romans ou
de ses nouvelles. Outre-Manche, c’est une autre
histoire. Régulièrement acclamée pour ses qualités
de dramaturge, « la reine du crime » continue d’y
faire les beaux jours des théâtres britanniques, à
commencer par le St Martins et sa pièce phare, La
souricière. Il faut dire que l’univers des planches ne
pouvait laisser indifférente cette Anglaise à l’éducation raffinée, habituée à fréquenter les frontons
du West End londonien au fil de ses promenades
avec sa grand-mère. « Dans la famille, nous étions
tous des amateurs de théâtre », confirme Agatha Christie dans son autobiographie. C’est donc
en toute logique que, dès 1928, Michael Morton
adapte Le meurtre de Roger Ackroyd, sous le titre
Alibi, tandis que Charles Laughton (futur réalisateur de La nuit du chasseur) arbore le premier la
célèbre moustache d’Hercule Poirot. Mais Agatha Christie aura bataillé ferme pour corriger les
libertés prises par Morton avec l’histoire originale
- ce dernier voulait notamment faire du détective
belge un bourreau des cœurs prénommé Beau !
« J’ai connu une meurtrière –
connue intiment. J’étais fou d’elle...
Mon dieu, parfois je crois que je le
suis toujours... C’est l’enfer, je vous
dis – l’enfer. Vous voyez, elle l’a fait
plus ou moins pour moi... Vous ne
penseriez pas qu’une fille comme
ça –jolie, droite et enjouée – vous
ne penseriez pas qu’une femme
pourrait faire un truc pareil. Qu’elle
enverrait un enfant se noyer dans la
mer. »
« Ne faites pas l’idiot. C’est
notre tour ! Nous sommes
les prochains ! Il veut qu’on
le recherche ! C’est ce qu’il
attend ! »
« Elle s’approche de lui lentement et l’embrasse. Cette fois,
c’est Lombard qui recule. Il
comprend, mais trop tard. Elle
a reculé d’un ou deux mètres
et lui fait face, le revolver à la
main. »
John Curran
Né en 1960, professeur à l’université de Dublin, il
a la chance d’accéder aux carnets d’écriture d’Agatha Christie sur lesquels il écrit avec passion. Un
esprit littéraire, passionné par la reine du crime. Il
nous dévoile d’infinis petits détails, qui à coup sûr
ne pourront pas laisser indifférents les nombreux
lecteurs des romans d’Agatha Christie.
« Voilà ce que c’est un
meurtre – pas plus compliqué que ça ! »
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ENtretien avec
Robert Sandoz
Par Delphine de Stoutz, Carouge le 3 avril 2014
Quelques jours avant de quitter la salle de répétition et de passer sur le plateau de la salle
François-Simon, Robert Sandoz nous parle de son
adaptation, de ses doutes, et à travers le roman,
de son théâtre.
Réécrire
L’adaptation a connu beaucoup de couches successives. Le questionnement a porté principalement
sur ce qu’il fallait ou non révéler et dans quel
ordre. Avec le roman policier contemporain, nous
sommes habitués à des narrations plus complexes,
moins chronologiques. J’ai donc voulu apporter
une certaine modernité mais sans aller trop loin.
Cette adaptation est avant tout une grande réflexion sur le hors-champ. Au théâtre, on trouve
surtout la narration des choses qui se sont faites
hors de la scène et ce que cela provoque chez les
personnages. Comme quand, chez Racine, Œnone
raconte à Phèdre la mort d’Hyppolite sur la plage.
Agatha Christie, parmi toutes ses qualités, n’a pas
ce don là. Ce qu’elle fait en revanche très bien,
c’est narrer les choses se passant dans le moment
présent. Mon choix a donc été, contrairement aux
autres adaptations du roman d’Agatha Christie,
de garder beaucoup de choses à vue. Je crée des
décors extérieurs, je conserve des morts. Mon
travail a été, et est encore de structurer cela.
Créer des personnages
Les personnages ne sont pas très développés
dans l’écriture. Mais tout va très vite. Souvent,
ils passent d’une chose à l’autre en deux ou trois
phrases. Ils peuvent en l’espace d’une minute exprimer énormément de choses. C’est une matière
qui permet au comédien de donner beaucoup de
relief à un personnage. Ce n’est pas réducteur. Au
contraire cela donne de la couleur, les rend insaisissables, multiples. Humains. Ce n’est pas parce
que ces personnages ne sont pas construits, qu’ils
ne sont pas intéressants. Si le roman est un texte,
somme toute, assez bavard - chacun des personnages y va de sa théorie, je crois que cela raconte
quelque chose des mécanismes humains. Comment et pourquoi on soupçonne l’autre ? Comment on se défend ? Et comment cela influe sur
des relations ? Et c’est peut-être au final cela, un
texte sur les relations. En laissant la place à cela,
je quitte l’obsession du Cluedo.
Tchekhov et Racine
Pour moi, deux matières nourrissent cette pièce.
Nous sommes tout d’abord dans quelque chose
qui ressemble à Tchekhov, avec un texte où il faut
à la fois faire passer le premier degré et être tout
le temps à l’affût de ce qui se dit en dessous. En
particulier à propos des relations qui se nouent ou
se dénouent. C’est un texte qui se joue à la fois en
surface et par derrière.
D’un autre côté, il y a quelque chose qui relève
profondément de la tragédie classique. On sait
qu’ils vont tous mourir. On regarde alors des
gens se débattre face à une destinée qui paraît
inéluctable. La seule différence avec Phèdre, est
de ne pas savoir par qui. Des gens sous pression
qui vivent une situation extraordinaire. Nous ne
sommes pas dans un théâtre du quotidien, mais
face à la fatalité, à la mort.
On débute dans un univers bourgeois des années
50, puis l’on glisse dans une pièce que je nommerais de tchekhovienne pour finir dans la tragédie.
Cela va être difficile de glisser de l’un à l’autre
surtout avec une écriture d’une telle efficacité.
Contrairement à Tchekhov, ici tout se joue beaucoup plus vite, les rapports sont beaucoup plus
succins. Cela demande une grande virtuosité du
comédien.
Agatha Christie dramaturge *
Si elle a un grand sens du dialogue et crée une
structure très efficace, elle reste limitée par le
théâtre de son temps. Elle n’a pas l’audace qu’elle
a eue dans les romans et s’adapte aux moyens du
théâtre de l’époque. Je crois, qu’ « à la limite », la
version scénique d’Agatha Christie pourrait m’aller, si elle avait les outils que l’on a maintenant :
la parole au public, l’ellipse, le rapport au lieu, la
codification de l’espace, etc.
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Dans un texte contemporain, il y a tellement de
rebondissements, de changements de situation,
qu’on est obligatoirement très narratif. L’adaptation scénique, per se, devrait réduire le roman à
moins. On serait alors uniquement dans le policier. Ce qui m’intéresse relativement peu. Je n’ai
pas envie de faire un spectacle que l’on voit une
fois et que l’on jette après, parce qu’on a compris
qui est coupable. Dans cette œuvre plus classique,
il y a beaucoup moins de rebondissements mais
cela est largement suffisant pour deux heures de
spectacle.
Hitchcock et Feydeau
Le roman policier à la même contrainte que
Feydeau - une mécanique huilée à l’extrême, qui
pose encore d’autres problèmes : le champs/hors
champs, la multiplicité des lieux, etc. Plutôt que
de rendre plus contemporaine la pièce de Agatha Christie, j’ai voulu m’attaquer au roman afin
d’injecter du polar sur scène. Mais cela est difficile. J’ai dû abandonner l’idée de traiter le horschamp, comme Hitchcock a pu le faire, car le livre,
contrairement aux Oiseaux, est un bon roman. On
sent parfois des pistes, mais on se rend compte
assez vite qu’en faisant cela on fait du tort au
texte.
* Agatha Christie est l’auteure d’une adaptation
théâtrale de son roman.
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comptine
Dix petits nègres s’en allèrent dîner.
L’un d’eux étouffa
et il n’en resta plus que Neuf.
Neuf petits nègres veillèrent très tard.
L’un d’eux oublia de se réveiller
et il n’en resta plus que Huit.
Huit petits nègres voyagèrent dans le
Devon. L’un d’eux voulut y demeurer
et il n’en resta plus que Sept.
Sept petits nègres coupèrent du bois avec
une hachette. L’un d’eux se coupa en deux
et il n’en resta plus que Six.
Six petits nègres jouèrent avec une ruche.
Une abeille a piqué l’un d’eux
et il n’en resta plus que Cinq.
Cinq petits nègres étudièrent le droit.
L’un d’eux devint avocat
il n’en resta plus que Quatre.
Quatre petits nègres s’en allèrent en mer.
Un hareng saur avala l’un d’eux
et il n’en resta plus que Trois.
Trois petits nègres se promenèrent au
zoo. Un gros ours en étouffa un
et il n’en resta plus que Deux.
Deux petits nègres s’assirent au soleil.
L’un d’eux fut grillé
et il n’en resta donc plus qu’Un.
Un petit nègre se trouva tout seul.
Il alla se pendre
et il n’en resta plus Aucun.
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ENTRETIEN AVEC
OLIVIER GABUS
Comment as-tu rencontré Robert Sandoz ?
Vers l’âge de 18-19 ans nous étions dans le même
lycée et nous faisions de la musique ensemble. Chacun a pris son chemin et à la fin de nos études,
nous nous somme retrouvés sur un projet. Le son
pour moi et la mise en scène pour Robert. Ensuite,
cela a continué avec la Compagnie L’outil de la ressemblance, avec son équipe technique fixe dont je
fais partie.
Comment en es-tu venu à faire ce métier ?
Petit j’inventais déjà des mélodies. J’ai étudié durant
3 ans comme acteur à l’école Dimitri en suisse,
une école de théâtre du mouvement. En terminant,
j’ai tout de suite refait de la musique. En fait je
n’ai jamais arrêté. Finalement les deux se sont vite
mariées, la formation dans le théâtre ainsi que la
passion pour la musique. Cela me permet de sentir
les besoins du metteur en scène, de la pièce, et de
comprendre de quoi une scène peut avoir besoin.
suspens. En Suisse romande le théâtre à suspens
n’est pas très connu. Robert souhaite ne pas copier
le « grand frère cinéma », mais trouver des outils
théâtraux afin de créer une pièce de ce genre. Bien
sûr, la musique ne doit pas trop s’éloigner du cinéma afin de garder les codes que l’on connaît, sinon il
n’y aurait plus de repères.
Ces codes sont une musique très orchestrale avec
de grandes ruptures et de petits sons. De gros coups
qui font sursauter tout le monde. En gardant cela,
je rajoute pour cette pièce une petite particularité à l’orchestre, il s’agit du oud, instrument qu’on
ne retrouve pas habituellement dans ce genre de
musique. J’aime cet instrument pour le son plein
et tranchant, percussif, profond, noir parfois, mais
aussi chaleureux.
Comment intégrer la comptine ?
Non pas tellement. On m’a d’abord proposé de
petites choses, puis des choses un peu plus grandes
avec le temps. Au départ, j’avais un duo avec
une fille. Ma principale activité était de faire des
concerts et spectacles avec elle. à ce moment je
n’étais pas dans le circuit. Ensuite, la musique pour
le théâtre a pris de plus en plus de place, jusqu’à ce
que cela remplisse principalement mon temps.
Dans la plupart des adaptations, les comédiens
chantent. Là nous avons imaginé une boîte à musique qui peut non seulement chanter la comptine
mais aussi jouer la mélodie. Grégoire de Saint
Sauveur et Simon Georges du Théâtre de Carouge
m’ont aidé à concevoir une boîte légèrement trafiquée avec des capteurs. Je n’avais jamais fait une
chose pareille auparavant. Il s’agit d’un système qui
permet, suivant la rotation de la manivelle, de chanter plus ou moins vite et dire les paroles à l’envers.
C’est une autre manière de passer ces 10 couplets et
cette boîte peut aussi être utilisée pour dire d’autres
choses.
Pour toi quelle place occupe la musique dans
le théâtre ?
Quels instruments comptes-tu utiliser dans
ce spectacle ?
Pour moi la musique est au service du théâtre. Elle
vient soutenir, souligner le spectacle. Et il n’en resta
plus aucun pourrait presque n’être qu’une comédie,
mais Robert souhaite également y ajouter du suspens, une tension. Dans ce cas précis, la musique
aide à créer un univers.
Le oud, la boîte à musique, un programme de
synthèse granulaire, un programme qui déforme
les sons. Il y a aussi des solos de flûte traversière,
trompette, violon, clarinette. J’aime utiliser des
vraies séquences de son avec des musiciens, entendre les respirations. à partir de cela, les parties
sonores sont déformées, recomposées. Les sonorités
sont parfois étirées, ralenties, passées à l’envers,
utilisées pour une lecture dans tous les sens, pour
au final ressembler à un orchestre contemporain.
Avais-tu déjà des contacts dans le milieu ?
Comment créer du suspens grâce à l’univers
musical ?
En s’approchant des codes du cinéma.
Il y a une musique bien typée dans le cinéma à
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Avec qui collabores-tu directement ?
Avec Robert, tout d’abord, mais aussi les musiciens
s’il y en a. Puis avec l’éclairagiste, la scénographe et
les comédiens bien sûr.
Avec l’éclairagiste on ne discute pas énormément.
On met au point l’atmosphère globale. Il y a parfois
beaucoup d’inconnu, on doit sentir le rythme. Sentir
à quel moment la musique et la lumière se croisent.
J’avais déjà préparé quelques éléments, musique
d’ambiance, vague, ni début ni fin. Il s’agit d’un matériel de travail, c’est une base que je peux ensuite
retransformer.
Par exemple pour la boîte à musique, il a été évident
de faire des changements en voyant la réaction des
comédiens et leur façon de l’utiliser. C’est un renouveau constant.
J’aurais pu choisir d’utiliser ce que je connais ou sais
déjà faire, mais avec le temps, je remarque qu’il y a
toujours une petite nouveauté. C’est à chaque fois
l’occasion d’apprendre et de rajouter des cordes à
mon arc.
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REPèRES
robert sandoz
agatha christie
Après une maturité scientifique, Robert Sandoz étudie le français, l’histoire et la philosophie à l’université de Neuchâtel. Lors de la dernière année d’étude,
il se spécialise dans l’étude théâtrale. Mémoire avec
mention sur la notion de sacré dans le théâtre de
Jean Genet et Olivier Py. Parallèlement, il joue dans
des troupes amateures puis professionnelles grâce
aux encouragements de Charles Joris au Théâtre
Populaire Romand (TPR) et Françy Schori au Centre
de Culture ABC. En 2002, il est l’assistant de Gino
Zampieri au TPR. En 2004 et 2005, il assiste Olivier
Py à Orléans, Lyon, Paris et au festival IN d’Avignon.
De 2007 à 2008, il dirige les arts de la scène du
centre de culture ABC.
Femme de lettres britannique (Torquay 1890-Wallingford 1976). Avec 86 romans traduits dans toutes
les langues et vendus chacun à plusieurs millions
d’exemplaires, et près de 20 adaptations théâtrales
et cinématographiques, Agatha Christie apparaît
comme la grande dame du detective novel : le roman d’énigme est en effet un genre particulièrement
florissant dans l’Angleterre de l’entre-deux-guerres ;
héritiers de Sherlock Holmes, le détective créé par
Conan Doyle, ses personnages prétendent privilégier
les jeux de l’esprit et des « petites cellules grises ».
Après un quadriptyque sur la fratrie de plus de
quatre heures, il s’est attaqué à l’intégralité de La
Servante d’Olivier Py au Théâtre du Passage en 2002.
Il crée des ambiances en utilisant le lieu de représentation comme lieu de vie, comme dans En chantier sur le chantier de L’Heure Bleue en plein hiver, ou
Les fleurs de Jean joué dans des églises. Sans cesse,
il explore de nouveaux rapports au spectateur. Avec
notamment, un feuilleton théâtral, Dysfonctions et
maltraitances. Il monte principalement des auteurs
contemporains (O. Py, J.-L. Lagarce, H. Bauchau),
plus particulièrement de jeunes suisses (O. Cornuz,
A. Rychner, T. Huguenin-Elie).
Depuis 2002, il exprime ses obsessions et délires
théâtraux au sein de sa compagnie : L’outil de la
ressemblance.
Fille d’un Américain fortuné et d’une Anglaise,
Agatha Christie se destine d’abord à l’opéra et au
chant qu’elle étudie à Paris. Elle se tourne vers la
littérature, encouragée par le romancier Eden Philipotts. En 1914, elle épouse Archibald Christie. À la
suite d’un pari avec sa sœur, elle publie son premier
roman, La Mystérieuse Affaire de Styles (1920) où
apparaît le fameux détective Hercule Poirot, bientôt
rejoint par miss Marple. Elle divorce en 1928, et deux
ans plus tard, elle épouse l’archéologue Max Mallowan,
qu’elle accompagnera dans ses missions : Agatha Christie y puisera la matière de romans tels que Meurtre en
Mésopotamie (1936) ou Mort sur le Nil (1937). Parmi ses
titres les plus célèbres se distinguent Le Meurtre de
Roger Ackroyd (1926), Le Crime de l’Orient-Express
(1934), Dix Petits Nègres (1939). Elle est élevée au
rang de commandeur de l’Empire britannique par
èlisabeth II en 1971. Agatha Christie a publié aussi
six romans « sentimentaux » sous le pseudonyme
de Mary Westmascott, tels L’Absence au printemps
(1944) et La Rose et l’If (1947). Son autobiographie
fut publiée seulement en 1977, au lendemain de sa
disparition. L’œuvre d’Agatha Christie a suscité de
nombreuses adaptations à la télévision et au cinéma.
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l’équIpE
lES ComéDIEnnES, lES ComéDIEnS
GIovAnnI CAlÒ
AnnE BEllEC
Elle fait un apprentissage en Algérie dans une troupe de théâtre
fondée par Albert Camus à Oran dans les années 50. Reçue au
Conservatoire d’Alger, elle étudie au Centre d’art dramatique de la
rue Blanche avant d’obtenir un premier prix de comédie classique. Elle entre ensuite au Conservatoire National de Paris.
Depuis ses débuts dans les années 60, elle travaille avec de nombreux metteurs en scène : Ludovic Lagarde (Oui dit le très jeune
homme de Gertrude stein, Richard III d’après shakespeare de
Philippe Verhelst) ; Patrick Pelloquet (Trafic de Louis Calaferte, Le
Bourgeois gentilhomme de Molière, Misère et noblesse d’Eduardo
scarpetta, Charcuterie fine de François-Louis Tilly) ; René Loyon
(Rêve d’automne de Jon Fosse, Voyage avant l’an 40 de Yanis Kokos
et René Loyon) ; Olivier Py (Requiem pour Srebrenica de Philippe
Gilbert et Olivier Py ; Nous les héros de Jean-Luc Lagarce, La
Servante Histoire sans fin d’Olivier Py, La servante l’architecte et la
forêt-le jeu du veuf d’Olivier Py). Elle joue également au cinéma et
à la télévision : Commissaire Maigret ou elle interprète le rôle de
Mme Maigret. Elle s’essaye aussi à l’écriture dont une participation aux écritures des spectacle de Jean Jacques BLANC et une
nouvelle, Nina.
Il mène ses études à la section spectacle du DAMs à l’Université
de Bologne et est diplômé de l’Ecole Internationale de Théâtre
Jacques Lecoq à Paris. Il a aussi étudié l’acrobatie et le clown avec
Pierre Byland dont il a été assistant.
Depuis ses débuts dans les années 70, il travaille avec de nombreux metteurs en scène : Benno Besson (Hamlet de W. shakespeare, Moi de Labiche, Le Cercle de craie caucasien de B. Brecht, Le
Roi Cerf de C. Gozzi) ; Gigi Dall’Aglio (Nozze de E. Canetti, Murder
de W. Allen) ; Jerzy stuhr (Notte d’incanto de s. Mrozek) ; Marco
sciaccaluga (La Resistibile Ascesa di Arturo Ui de B. Brecht) ; Luca
de Fusco (Georges Dandin de Molière, La Trilogia della villeggiatura
de C. Goldoni) ; Kuniaki Ida (Kafka sulla spiaggia de H. Murakami) ;
Lluis Pasqual (La Famiglia dell’ antiquario de C. Goldoni) ; Dan Jemmett (UBU Enchainé de A. Jarry et Les Trois Richard d’après Richard
III de W. shakespeare).
Il joue dans les productions des grands théâtres nationaux italiens
comme le Teatro stabile di Genova, le Teatro Due di Parma, le
Teatro stabile dell’Aquila, le Teatro stabile del Veneto ; ainsi qu’en
France pour le Théâtre National de Chaillot et l’Opéra Comique
à Paris. Il joue également avec de nombreuses troupes dont la
Compagnia Pagliai–Gassman, Compagnia Lello Arena, Compagnia
Parole & Cose à Roma, Compagnia Donati & Olesen, Teatro Arsenale à Milan, la Compagnie des Petites Heures à Paris.
Il enseigne dans plusieurs écoles de théâtre en Italie (Fare Teatro
à Parma, scuola di Teatro di Bologna, scuolarsenale à Milano),
et en France (Centre National des Arts du Cirque de Châlons-enChampagne). Il participe à plusieurs productions de la télévision
italienne réalisées par Ugo Gregoretti, Fosco Gasperi ou Gerri
scotti. Au cinéma, il joue entre autres dans des films de Davide
Ferrario et Michele sordillo.
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mICHEl CASSAGnE
JEAn-JACquES CHEp
Depuis ses débuts, il travaille avec de nombreux metteurs en
scène : Maurice sarrazin (La femme qu’a le cœur trop petit de
Fernand Crommelynck, L’Avare de Molière, La Nuit des rois de
shakespeare), Philippe Mentha (Les petits bourgeois de Balzac, Les
bas fonds de Jean Renoir, Naives hirondelles de Roland Dubillard). Il
s’est plusieurs fois produit au théâte de Carouge dans : (Chamaillis
à Chioggia de Carlo Goldoni, Puntila et son valet Matti de Bertolt
Brecht) ainsi qu’au Centre Dramatique de Lausanne (La muraille
de Chine de Charles Apotheloz, Victor ou les enfants au pouvoir de
Roger Vitrac, Les fausses confidences de Marivaux).
Le théâtre universitaire est en effervescence, en 1966-67,
Jean-Jacques Chep est à Dijon et il s’éclate ! Arrive 1968 et la
suppression des sursis. C’est pendant l’armée qu’il décide : sa
vocation sera le théâtre. La cave Poésie (Toulouse) dirigée par
René Gouzenne lui offre ses premiers contrats. Le conservatoire
lui fait travailler le répertoire classique. En 1972 le Centre d’art
dramatique de Bourgogne (dirigé par Michel Humbert) lui donne
la possibilité de s’exprimer comme comédien permanent.
Il joue entre autres au cinéma : Les Arpenteurs et L’Escapade de
Michel sotter, Sauve qui peut la vie de Jean Luc Godard, La mort
de Mario Ricci de Claude Goretta, Le quart d’heure Américain de
Philippe Galland, L’adversaire de Nicole Garcia.
Ainsi qu’à la télévision avec: Miroir des vies perdues, de Claude
Goretta, Passion et mort de Michel servet, Un enfant dans la peau
de Michel Dami, La laique de Maurice Failevic.
Il va y rester pendant 22 ans, ayant la chance de rencontrer de
nombreux metteurs en scènes : (A. Mergnat, solange Oswald,
A. Widmer, A. Bezu... ). Le répertoire du « CDN » est très large
et lui permet de jouer : Molière, shakespeare, Tchékhov, Brecht, O’Neill, Tourneur, schnitzler, Gombrowicz, Hugo, sartre,
M. Azama, Th Bernhard, Goldoni, Howard Baker. Le privilège de
la permence lui permet de tourner les spectacles longtemps et
de voyager. L’Afrique (d’ouest en est), l’Inde, La Martinique... En
1994 l’aventure du CDN arrive à son terme pour lui. Le Théâtre
Populaire Roman (suisse) dirigé par Charles Joris l’accueille pour
jouer dans de nombreuses mises en scènes de Gino Zampieri,
Eugeniusz Korin où il interprète : Beckett, Edouardo de Filipo,
Dostoïevski, Itsik Manger, Goldoni. La vitalité du théâtre suisse
roman lui donne l’opportunité de rencontrer de nombreux jeunes
metteurs en scène : Ziegler, P. Nicole, Pasquier-Rossier, Philippe
Luscher, M. Charlet, Jérôme Junod, Eléne Cattin, sandra Gaudin,
Andréa Novicov, sylviane Tille, Françoise Courvoisier, Jean Yves
Ruf, Cedric Dorier, Jean Liermier, Céline sorin, Alexandre Astier,
Robert sandoz...
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AnnE-SHlomIT DEonnA
nATHAlIE JEAnnET
Anne-shlomit Deonna a suivi une formation d’art dramatique au
conservatoire de Genève (EsAD). Elle débute au théâtre sous la
direction de Richard Vachoux et Dominique Catton. Alternant par
la suite théâtre et cinéma, elle collabore régulièrement en suisse
romande avec les metteurs en scène comme Denis Maillefer, Jean
Liermier, Julien George, Andrea Novicov, Anne-Cécile Moser, Jo
Boegli, et dernièrement avec Valentine sergo.
suite à sa formation au Conservatoire supérieur d’Art Dramatique
de Genève, aux cours Vera Gregh à Paris, et à l’école de la Maison
de la Culture de Bourges, Nathalie Jeannet joue au théâtre sous la
direction de Jean-Louis Hourdin, Daniel Mesguich, Jean-Louis Benoit, Claude Aufaure, Philippe Adrien et travaille en suisse pour le
Théâtre Populaire Romand avec Gino Zampieri, pour la Comédie
de Genève avec Martine Paschoud.
Elle interprète Horatio et Ophélie dans le Hamlet mis en scène par
Eric salama dans La Tour Vagabonde au théâtre de l’Orangerie.
Et joue Lisette dans l’Epreuve et Les Acteurs de bonne foi, deux
petites pièces en un acte de Marivaux, respectivement mises en
scène par Agathe Alexis et Robert Bouvier, au théâtre du Passage
à Neuchâtel, et reprises au théâtre de l’Atalante à Paris.
Elle tourne pour le cinéma et la télévision avec Alain Resnais,
Tonie Marshall, Alain Tanner, Fredi M.Murer, Claude D’Anna,
Jean Marboeuf, Bernard stora. Elle enregistre régulièrement des
fictions pour France Culture et France Inter. Elle est la chanteuse
du trio jazz L’O de Lune.
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THomAS mATAlou
JoAn mompART
Après quatre ans d’étude à l’école Florent (Michel Fau, Eric Ruff,
sandy Ouvrier, Claude Mathieu...) il travaille avec Olivier Py durant 6 ans, au CDN d’Orléans ainsi qu’au théâtre de L’Odéon.
Il rejoint Olivier Balazuc sur la reprise du Chapeau de Paille d’Italie
de Labiche en tournée dans toute la France. En 2008, il rejoint le
collectif DRAO, il participe à la création de Nature morte dans un
fossé de Fausto Paravidino au théâtre 71 de Malakoff et en 2010
ils mettent en scène un texte de Petr Zelenka Petites histoires de
la folie ordinaire au théâtre de la Tempête, et en 2012 il travaille
sur la création sonore de Shut your mouth une proposition scénique à partir de texte de Fosse, strindberg, Pialat, au Forum du
Blanc-Mesnil.
Joan Mompart est un acteur et metteur en scène suisse. Compagnon de longue route d’Omar Porras au Teatro Malandro de
Genève, Joan Mompart a joué les premiers rôles des spectacles
phares de la compagnie, le Quichotte de Cervantes, le Soldat de
Ramuz, Sganarelle dans Dom Juan entre autres, au fil de tournées
en Europe, Canada, festivals « Cervantino » à Mexico, « Iberoamericano » à Bogota, au Japon (shizuoka Arts) ainsi qu’au Théâtre de
la Ville - Paris. J. Mompart a joué, entre autres, le rôle de Dante
aux côtés de Romane Bohringer dans L’Enfer, les rôles de Dorante
dans Le Jeu de l’amour et du hasard et d’Horace dans l’Ecole des
femmes, mis en scène par Jean Liermier.
Durant le dernier trimestre 2009, il rejoint Robert sandoz et la
compagnie l’Outil de la ressemblance, afin de travailler pour le
théâtre du Passage à Neuchâtel, sur une adaptation de Kafka
sur le rivage d’Haruki Murakami, en 2012 le Combat Ordinaire de
Manu Larcenet et Antigone adapté du roman d’Henri Bauchau.
En janvier 2013, il participe au théâtre de l’Atalante, au sein de
l’édition Ce que nous fabriquons de la Cie RL, à la mise en espace
d’Olivia Kryger, Les Juifs de Lessing, qui sera repris à la Maison
des Métallos en septembre 2013. Parallèlement, il travaille en
tant qu’assistant et créateur sonore pour Olivier Balazuc dans La
Crise commence où finit le langage d’Eric Chauvier, à la Comédie
de Valence et la Comédie de saint-Etienne. Ainsi que pour Robert
sandoz, sur la reprise de Mr Chasse ! de Feydeau au Théâtre du
Passage de Neuchâtel, ainsi que sur la création de l’adaptation
des Dix petits nègres d’Agatha Christie au théâtre de Carouge à
Genève.
En tant que metteur en scène, en 2007, il crée son propre
collectif, le collectif ADM, ayant pour volonté de mutualiser les
démarches administratives, et met en scène un travail sur le
texte de Gustave Akakpo À petites pierres au théâtre du Tarmac,
repris à la prison de Fresnes, au théâtre des Deux sapins de
Belfort, ainsi qu’à la première édition du festival Impatiences du
Théâtre de l’Odéon et en 2011 au Théâtre de l’étoile du Nord ainsi
qu’à Aulnay sous bois. En 2012, il met en place une proposition
musicale/théâtre en lien avec Lulu de Frank Wedekind, Parce que
l’amour est aussi un théâtre de Louis Aragon, au théâtre de la
Loge à Paris. à l’automne 2013, création de Lulu, la boîte de Pandore, tragédie monstre, drame pour la lecture de Frank Wedekind à
l’étoile du Nord.
Il joue Moricet dans Monsieur Chasse ! et interprète le rôle de
Marco, dans l’adaptation du Combat Ordinaire de Manu Larcenet,
deux spectacles mis en scène par Robert sandoz. Joan Mompart
a collaboré entre autres avec Rodrigo Garcia, Ahmed Madani
(Centre dramatique de l’Océan Indien), Pierre Pradinas (directeur
du Centre Dramatique du Limousin) Thierry Bédard (Cie Notoire - Paris), Robert Bouvier (Passage-Neuchâtel), serge Martin.
Au cinéma avec les réalisateurs Régis Roinsard (France), Rémy
Cayuela (France), Elena Hazanov (Russie/suisse)... J. Mompart dirige le Llum Teatre / compagnie avec laquelle il crée La Reine des
Neiges d’après Andersen au Théâtre Am stram Gram - Genève
en 2010 (choisi dans les dix meilleurs spectacles de l’année par A.
Demidoff, du journal Le Temps). En tant que récitant, J. Mompart
collabore régulièrement avec l’Orchestre de la suisse romande,
le Philharmonique de Monte-Carlo, les Orchestres de Chambre
de Genève et Lausanne. En 2013, il met en scène On ne paie pas,
on ne paie pas ! de Dario FO à la Comédie de Genève ainsi qu’au
Théâtre 71, scène Nationale de Malakoff (Paris) et joue le rôle
d’Hugo dans Les Mains sales de Jean-Paul sartre, mis en scène par
Philippe sireuil. En 2014, Joan Mompart met en scène Ventrosoleil
au Théâtre Am stram Gram, deux acteurs interprètent le texte de
Douna Loup accompagnés par 4 musiciens de l’Ensemble Contrechamps, sur la musique de Jean-Pascal Chaigne. Au printemps
2014, il joue dans l’adaptation des Dix petits nègres d’Agatha
Christie mise en scène par R. sandoz au Théâtre de Carouge.
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THIERRy RomAnEnS
pHIlIppE SolTERmAnn
Comédien, chanteur et auteur, il sillonne les scènes francophones
depuis le début des années 90.
Auteur, metteur en scène et comédien, Philippe soltermann s’est
formé à l’Ecole Internationale de Théâtre Lassaad à Bruxelles. Il y
rencontre Marie Fourquet et dès 2001 ils entament leur collaboration artistique. Il définit son travail comme un état d’alerte
permanent. Il a à son actif plusieurs solos qui sont l’une de ses
disciplines de prédilection. Depuis la saison 2010-2011, Philippe
soltermann est artiste associé au Théâtre st-Gervais, Genève.
D’abord présent dans le milieu de l’humour, avec plusieurs
spectacles, il se consacre prioritairement à la chanson depuis
2000. Il a sorti 4 albums, dont le dernier s’intitule : Je m’appelle
Ro manens, qui a reçu le coup de cœur francophone Charles Cros
2009. En avril 2011, il sort un album autour de l’œuvre du poète
Alexandre Voisard : Round Voisard, qui a été vernis au théâtre
de Vidy, Lausanne. Comme auteur, il a écrit plusieurs spectacles
théâtraux, dont Piqûres de mystique mis en scène par Denis
Maillefer, Fa-mi, mis en scène par Gérard Diggelmann, L’effet
coquelicot ou la perspective de l’abattoir mis en scène par Olivier
Périat. Il travaille actuellement sur l’adaptation d’un conte de
Jules Vernes en livret d’opéra fantastique.
Enfin il jouera en mai au Théâtre de Carouge, dans la nouvelle
création du metteur en scène Robert sandoz. Il écrit régulièrement des chroniques humoristiques en tant que Dicodeur dans
l’émission éponyme sur la radio romande, RTs1. son expérience
de la scène le conduit à travailler comme metteur en scène ou
œil extérieur sur de nombreux projets. Il a en outre reçu le Prix
suisse de la scène en 1998 et le Prix culturel vaudois en 2006.
Il collabore régulièrement avec le Marchepied.
Dès 2004, il crée et dirige la compagnie ad-apte à Lausanne. Il est
également Professeur de théâtre pour des personnes souffrant
de problèmes psychiatriques. Entre 2001 et 2004 il crée et dirige
la compagnie Orgânik à Lille. Il met en scène et joue EUROPE
l’échappée belle, de Marie Fourquet, Dieu est dans ma langue qu’il
écrit et met en scène, ainsi que Les ondes incarnées, Le Réflexe
de la complainte, 50 cm/ sans l’aide des dieux, de Anna Van Brée.
Il joue entre autres : Pour la libération des grands classiques, de
Christian Geffroy schlittler, Utopie d’une mise en scène, de Christian Geffroy schlittler, Otage 06, co-réalisation avec Marie Fourquet, Droit de réponse, création collective, L’Histoire, de Witold
Gombrowicz, par la compagnie Orgânik à Lille, L’Opéra Panique,
de A. Judorowsky à Lille, il met en scène dans le cadre d’une
collaboration avec la classe professionnelle de l’Ecole du cirque
à Lomme L’accident, un court-métrage de Marine Place, Théâtre
sans animaux, de Jean-Michel Ribes à Denain, Cabaret Sexuel, écrit
avec Marie Fourquet, publié en 2006 chez ABs éditions.
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L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
Odile cornuz - Traduction
Odile Cornuz, née en 1979, a publié Terminus (L’Âge d’homme,
2005) et Biseaux (D’Autre Part, 2009, Prix Anton Jaeger 2010). Côté
théâtre, elle réside en 2003 au Royal Court de Londres et sa pièce
Amants / Amis / Ennemis, est traduite en anglais. La même année
Anne Bisang met en scène sa Saturnale à la Comédie de Genève.
En 2005, Robert Sandoz monte L’Espace d’une nuit au Pommier.
Elle écrit Cicatrice, pièce publiée chez Campiche en 2008. Sa pièce
Haut vol est traduite et jouée au Stadttheater de Berne en 2009.
En 2011 elle écrit le livret Morceau de nuit, pour une musique de
François Cattin (mise en scène d’Anne-Cécile Moser). En 2013
elle crée avec le musicien Maurizio Peretti Biseaux reloaded, une
aventure poétique et sonore. De plus, une version augmentée de
son premier livre paraît en poche, c’est Terminus et Onze voix de
plus (L’Âge d’homme, Poche suisse, 2013).
Nicole grédy - Scénographie
Née en 1971, Nicole Grédy étudie la scénographie à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, à Bruxelles. Elle
obtient son diplôme en 1998. Vivant et travaillant à La Chaux-deFonds, elle collabore à divers projets de théâtre, d’expositions et
de cinéma en Suisse romande. Dans son activité, elle privilégie
les compagnonnages au long cours, avec par exemple le Groupe
Tsekh, la Cie Aloïs Troll, le Théâtre Claque, Plonk et Replonk
et bien sûr L’outil de la ressemblance. En 2011, la Commission
interjurassienne des arts de la scène la sélectionne et lui octroie
un prix pour ses travaux récents. Et il n’en resta plus aucun est sa
dixième collaboration avec Robert Sandoz.
olivier gabus - Musique et univers sonore
Olivier Gabus fonde en 2001 la Cie Sous-sol avec Susi Wirth. Cette
compagnie présente ses quatre spectacles dans toute la Suisse,
ainsi qu’en Allemagne et en Italie. Depuis, il collabore avec
d’autres troupes de théâtre en tant que compositeur et créateur
sonore. Il est membre régulier de la troupe de Robert Sandoz,
L’outil de la ressemblance. Lorsqu’il travaille pour le théâtre, la
recherche musicale d’Olivier Gabus est liée à l’observation de la
scène pour lui apporter ce dont elle a besoin. Le résultat est parfois lyrique, abstrait, ou réaliste tout en développant un langage
évanescent et onirique. À l’occasion de chacune des pièces pour
lesquelles il compose, il aborde différents registres. Toujours de
manière personnelle il explore les sons électroniques, la musique
concrète, les sonorités des orchestres de chambre ou symphoniques et relève à chaque projet le nouveau défi qui s’impose.
En parallèle aux créations sonores, il travaille comme technicien
son pour différentes pièces de théâtre en tournée.
Stéphane Gattoni - Lumière
Bien qu’il soit né à la Chaux-de-Fonds et qu’il souffre de daltonisme dès l’origine (1976), Stéphane Gattoni est parvenu au fil des
ans à s’employer comme concepteur lumière et régisseur général,
étendant ses activités non seulement à la France, mais aussi aux
capitales romandes, ce qui lui a valu de recevoir récemment le
Prix Reconnaissance lémanique du péouse 2010. Formé à l’École
Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT), Lyon, dans le département réalisation lumière, il est l’inventeur du fameux contre jour bleu, dispositif qui, pour d’obscures
raisons, a manqué de très peu se voir intituler : « contre-jour à
la Gattoluci ». Qu’importe ! Quand tu n’as plus de bleu, mets du
rouge, aime à rappeler, en fin connaisseur de Picasso, ce jeune
ennemi de la routine. Remarquons que lorsqu’il arrive au bout du
rouge, il lui arrive d’avoir recours à la projection vidéo, procédé
fascinant avec lequel il s’est acoquiné en parallèle à l’éclairage
traditionnel.
Co-fondateur dévoué de la compagnie L’outil de la ressemblance,
collaborateur régulier de – entre autres – Robert Sandoz, Nicole
Seiler, Nathalie Sandoz, Olivier Gabus, Cédric Dorier – celui
auquel la profession attribue désormais le sobriquet de « Stéphicace » aura eu l’occasion d’assumer la direction technique de
différents festivals : La Plage des Six Pompes, La Chaux-de-Fonds
– Usinesonore, Bévilard – Les Amplitudes, La Chaux-de-Fonds. Il
est depuis 2011 responsable technique du Festival de la Cité – Lausanne.
Anne-Laure Futin - Costumes
Diplômée de scénographie de l’ENSATT en 2004, elle complète
sa formation par une année en conception de costumes à la HDK
de Berlin. Elle travaille comme scénographe pour des compagnies françaises de théâtre de rue et de marionnettes. Elle est
également engagée dans des ateliers comme le TNP et l’Opéra de
Lyon en tant que peintre-décoratrice. Elle rejoint la compagnie de
Robert Sandoz dès 2006 sur Océan Mer pour une première création de costumes. Elle a créé les costumes de La Nuit au cirque, La
Pluie d’Été, Kafka sur le rivage, Monsieur Chasse!, et dernièrement
Antigone. Récemment, elle a collaboré avec le metteur en scène
suisse Jean-Claude Issenmann sur Sept contes divers au Théâtre
de Carouge. Parallèlement, elle exerce le métier de peintre en
décors dans des ateliers lyonnais (TNP, Opéra de Lyon) et travaille
occasionnellement en tant qu’habilleuse sur des longs métrages.
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