MAPAR 2005
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bloc opératoire justifie un niveau d’exigence élevé en termes d’hygiène puisqu’il
est nécessaire d’y obtenir un niveau de propreté macroscopique bien sûr mais
surtout microbiologique. Il est donc parfaitement possible d’y soigner des patients
fragilisés en respectant les règles d’hygiène habituelles et à condition d’avoir
bien évalué le rapport bénéfice/risque d’une intervention chirurgicale pour de tels
patients à haut risque de complications infectieuses péri-opératoires.
Les patients à haut risque pour l’environnement et le personnel correspond
aux patients porteurs ou infectés par une bactérie multirésistante (BMR), la
tuberculose, le VHC, le VHB, le VIH, et le prion. Ils exposent à un risque de
transmission croisée inter patient par la contamination de l’environnement et le
partage éventuel de matériels. Ils exposent aussi à une contamination du person-
nel soignant essentiellement pour le risque tuberculeux et viral. Il est nécessaire
de marteler que la prévention de telles contaminations professionnelles impose
le respect strict des précautions d’hygiène standard. Ces différents risques sont
détaillés dans ce document.
1. LE RISQUE « PRION »
Les encéphalites subaiguës spongiformes sont des maladies dégénératives
du système nerveux central, toujours mortelles, touchant l’homme et l’animal.
Chez l’homme, ces atteintes du système nerveux central correspondent à la
maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), au syndrome de Gerstmann-Straussler-
Scheinker, au Kuru (lié au canibalisme du cerveau des morts en Nouvelle-Guinée),
à l’insomnie fatale familiale, à la maladie d’Alpers et maintenant au nouveau
variant de la MCJ. Elles correspondent à l’accumulation d’une isoforme patho-
logique d’une protéine normale du système nerveux central ou prion. Celle-ci
est particulièrement résistante notamment à la chaleur jusqu’à 130°C en milieu
humide, au-delà en chaleur sèche mais aussi aux ultrasons, aux UV, aux radiations
ionisantes, à l’éthanol et au formaldéhyde.
Le nouveau variant de la MCJ provenant de « la maladie de la vache folle » et
transmis à l’homme par voie alimentaire, pose un redoutable problème de santé
publique par l’ampleur de la contamination potentielle [4-8]. Ce risque impose la
mise en route d’une traçabilité pour les dispositifs médicaux (DM) réutilisables.
Il aboutira à moyen terme à la disparition de la désinfection des DM, à la géné-
ralisation de la stérilisation et surtout à l’utilisation de DM à usage unique pour
tous les actes invasifs pour lesquels ce choix pourra être fait.
1.1. LES CONSÉQUENCES POUR LE MÉDECIN ANESTHÉSISTE RÉANIMA-
TEUR
Elles sont importantes en termes de gestion des patients éventuellement
à risque et du matériel nécessaire à la pratique de l’anesthésie réanimation. La
mise en évidence d’arguments en faveur d’un risque élevé ou d’une maladie
évolutive doit faire rediscuter la réalisation de l’acte invasif et proposer une
consultation spécialisée. Ce dépistage est donc au mieux, réalisé par le méde-
cin prescripteur qui pose l’indication de l’acte invasif qu’il soit diagnostique ou
thérapeutique. De plus la logique repose, en cas de dépistage positif, sur une
remise en cause de l’indication de la procédure invasive par le prescripteur, en
amont de la consultation d’anesthésie. Un tel dépistage repose sur la prise
de conscience du risque et de ses implications par l’ensemble des médecins
impliqués dans la prescription d’un acte invasif programmé qu’il soit chirurgical,