• « Ce sont les romans qui disent le plus de vérité sur la vie. La meilleure fiction fournit rarement des réponses mais elle formule exceptionnellement les questions… » Julian BARNES « Par la fenêtre », Julian BARNES, Mercure de France, 2015 Quand les arts s’invitent en littérature ou le dialogue des arts VI-Théâtre et littérature: tous en scène UNIVERSITE POPULAIRE DE LAVAL Module littérature 2014-2015 Jacques DREMEAU VI- Théâtre et littérature: tous en scène • Plan Le théâtre un genre littéraire: repères historiques, similitudes et différences VI-1 Un acteur doit-il sacrifier son honneur pour accéder à la gloire? • Klaus MANN, Mephisto, 1936 VI-2 Double lecture mais c’est le théâtre qui dévoile la vérité • MO YAN, Grenouilles, 2009 VI-3 Quand l’Art contemporain fait débat et interroge sur la condition humaine • Yasmina REZA, Art, 1994 VI –Théâtre et littérature 1. Le théâtre: un genre littéraire particulier Il concilie à la fois littérature et spectacle Théâtre: racine grecque: « regarder » Définition:: « montrer » un monde de conventions dans lequel les comédiens - interprètent des personnages prêtent leurs voix et leurs gestes pour donner vie à un texte VI- Théâtre et littérature Repères historiques: • 1. En Grèce: le théâtre est né en relation avec un contexte religieux et tient un rôle social important (exploitation des mythes fondateurs, ritualise la vie des citoyens grecs) (tragédies d’Aristote, Eschyle, Sophocle, Euripide) • 2. Dans la Rome antique: le théâtre, art secondaire (concurrence des jeux du cirque) (Comédies de Plaute, Térence; tragédies de Sénèque) VI- Théâtre et littérature • 3. Le théâtre dans la littérature française Au Moyen-Âge: renaissance du théâtre • Œuvres anonymes, théâtre religieux (« miracles » et « mystères » • (RUTEBEUF, « Miracle de Théophile »,1260 ou « Mystère de la Passion » Au XVI è s.: le théâtre, un art mineur (Etienne JODELLE, Robert GARNIER) • Mais âge d’or du théâtre en Espagne (Lope de Vega, Tirso de Molina) , en Angleterre (SHAKESPEARE) et en Italie (« Comedia dell’arte) VI- Théâtre et littérature Le théâtre dans la littérature française (suite) Au XVII è s.: Le théâtre littéraire gagne son statut de premier plan (comédies de Molière; tragédies de Corneille et Racine) Au XVIII è s.: évolutions dans un contexte nouveau (Régence, apport des comédiens italiens, contexte des Lumières) 2 grands auteurs de comédies: MARIVAUX et BEAUMARCHAIS VI- Théâtre et littérature Le théâtre dans la littérature française (suite) Au XIX è s.: revendication de liberté du drame romantique (V.HUGO, A.de MUSSET, A.DUMAS, père) (La production de textes de théâtre s’affaiblira ensuite) Au XX ès. Nouvelle force seulement dans les années 1930-1940 (J. GIRAUDOUX, J-P SARTRE, A. CAMUS) 2ème moitié du XX è s.: « Le théâtre de l’absurde » (E. IONESCO, Samuel BECKETT), la dérision du langage. Aujourd’hui, évolution des textes de théâtre vers un éclatement des codes traditionnels (notion de « spectacle vivant ») En quoi le théâtre semble-t-il différent de la littérature? • Le roman • Le théâtre • Un texte destiné à être lu • • Une histoire, des idées et des personnages • • Raconte ce qui est fait et dit • • Une narration • Un texte destiné à être joué (spectacle) Id° mais histoire reproduite à travers les paroles des personnages L’action est découpée en actes et en scènes (4 temps forts: l’exposition, le nœud dramatique, les péripéties et le dénouement) Pas de narration mais didascalies. Théâtre et littérature: deux genres opposés? • Le théâtre: une originalité plus aiguisée que la littérature • La littérature reste cependant le mouvement fondateur • Conclusion: • Des antagonismes certes mais 2 genres toutefois complémentaires car l’un peut être la mise en acte de l’écriture contenue dans l’autre… VI-1 Un acteur doit-il sacrifier son honneur pour accéder à la gloire? Klaus MANN, Mephisto, 1936 Klaus MANN (1906-1949) Écrivain allemand, romancier, nouvelliste, dramaturge, diariste, poète, journaliste, critique littéraire Famille • • • Père: illustre écrivain Thomas MANN (« La Montagne magique » ), protestant Mère juive, bourgeoisie intellectuelle munichoise Cadet de 6 enfants Enfance • • • • Milieu artistique mais souffrirai toute sa vie de la comparaison avec son père. Relations distantes, froides avec son père, chaleureuses avec sa mère A 12 ans, lit un livre par jour (auteurs du monde entier) A 15 ans (PLATON, NIETZCHE, etc.) Klaus MANN (1906-1949) Études • 1912-1914, école privée puis école primaire de Bogenhausen • 1915, péritonite (ombre de la mort ) • • 1919 Kaus et sa sœur Erika, « un petit théâtre pour enfants » Klaus veut devenir acteur et écrire des pièces de théâtre • Résultats désastreux au collège de Munich • 1920, se drogue • • • 1922, dans un foyer à la campagne avec Erika Entre à l’internat du pédagogue progressiste Paul GEHEED à Oberhambach S’éprend d’un camarade de classe • 1924, Cours privés, arrête ses études avant le baccalauréat • Se fiance avec son amie d’enfance Pamela WEDEKIND (fille du dramaturge Frank WEDEKIND) Klaus MANN (1906-1949) L’esthète • 1925, première pièce de théâtre « Anja et Esther », acteurs: Klaus et Erika, Gustaf GRUNDGENS (mari d’Erika) Pamela WEDEKIND ( thème: amour lesbien; succès à scandale • 1er voyage à l’étranger (Angleterre, Paris, Marseille, Tunisie, Palerme, Naples et Rome) • 1926, 1er roman, « La danse pieuse » (homosexualité) • 1927, voyage de 9 mois avec Erika (,Japon, Corée, Sibérie, États-Unis) • L’engagement • Opposé au nazisme, quitte l’Allemagne en Mars 1933 (Amsterdam, France, Suisse) • Fonde une revue littéraire contre le nazisme • 1er novembre 1934, déchu de la nationalité allemande • 1936, 4 mois de conférences aux États-Unis mais dépendant de la drogue, dépression et cure de désintoxication à Budapest • • 1937, 4 mois aux États-Unis Cure de désintoxication à Zurich 1928, fiançailles rompues • • 1929 , fait la connaissance d’A.GIDE à Paris et des surréalistes parisiens • Klaus MANN, cible des bien-pensants (homosexualité) • 1930-1943, « Essais » »sur la figure de l’artiste Juin-Juillet 1938, correspondant à la guerre d’Espagne avec Erika 1938, installation aux U.S.A, décide d’écrire en Anglais Dépressif, ruiné, tente de se suicider 1939, publie avec Erika un livre sur l’émigration allemande « Escape to life » (gros succès) Klaus MANN ( 1906-1949) La difficile après-guerre • Ses livres refusés par les éditeurs de la République fédérale d’Allemagne • Difficultés matérielles, suicide de son ami Stefan ZWEIG, éloignement de sa sœur: retombe dans la drogue • 1948, tentative de suicide, « Le Last Day » (roman inachevé.) • 1949, 3 è cure de désintoxication à Nice • 21 mai 1949, se suicide à Cannes, il a 42 ans. Klaus MANN(1906-1949) Principales œuvres 1925, La danse pieuse 1932, Je suis de mon temps 1934, Fuite au Nord 1935, La symphonie pathétique (Tchaïkovski) 1936, Mephisto 1937, Ludwig 1939, Le Volcan (1931-1939) Journal 1952, Le Tournant Mephisto, 1936 Klaus MANN Intrigue Hendrik HOFGEN, un très grand comédien très admiré • Vit en Allemagne sous le régime national-socialiste mais ne compte pour lui que le théâtre Narcissique, ambitieux mais terriblement humain • Sa carrière est en jeu: monte jusqu’au sommet en écrasant tout le monde Au début du roman, communiste peu convaincu, va côtoyer GOEBBLE et GOERING • Une maîtresse, Juliette, prostituée pervertie. Joue Faust dans le rôle de Mephisto devant GOERING • Méphistp Phéleès, le diable = Hitler, le dictateur 2 destins: celui de Mephisto qui triomphe devant les nazis et celui de son ami Hans Otto ULRICH, torturé, assassiné par la Gestapo. • « Que me veulent les hommes? Pourquoi me poursuivent-ils? Pourquoi sont ils si durs? Je ne suis qu’un comédien tout à fait ordinaire!… » Mephisto, 1936 Klaus MANN Analyse du roman • Un roman à clefs (histoire d’une carrière sous le troisième Reich) • Fresque extraordinaire du milieu théâtral des années 1930 • Histoire inspirée de la vie de Gustav GRÜNDGENS (ex-mai d’Erika) qui fit carrière dans l’Allemagne nazie (un cri de vengeance contre celui qui épousa sa sœur bien-aimée. • Une analyse des relations entre l’art et le pouvoir, l’être et le paraître, à travers la carrière d’un comédien à la naissance du nazisme. Mephisto, 1936 Klaus MANN Analyse du roman (suite) • Le roman: c’est l’histoire d’un homme qui considère que son unique chance de vie consiste à se faire accepter, à toujours obtenir l’approbation des autres, leur protection, leur affection, leur respect, un sentiment de sécurité (sentiment d’infériorité) • Sans cela il est incapable de vivre car il est lui-même incapable d’aimer les autres. • Il est comédien de sa propre vie, de son sort: du monde, il ne voit que ce qui l’intéresse. Mephisto, 1936 Klaus MANN • « Situé à la charnière grinçante du réel (politique) et de l’imaginaire (théâtral), ce roman rejoint la relation subtile et dangereuse de la vie et de l’œuvre de l’écrivain (…) Parce qu’il sut garder l’allure et la réserve d’un grand bourgeois nordique, Thomas MANN put laisser libre cours dans son œuvre à tous les démons de la chair et de l’esprit. Klaus MANN n’avait pas son génie, et son œuvre multiple, abondante, brillante, relève plus du témoignage que de la création. Mais on peut imaginer que sa vie éclatée, déchirée, haletante était une réponse à celle trop maîtrisée de son père. Thomas MANN n’avait jamais été jeune. Il incombait peut-être à Klaus MANN de ne pas pouvoir vieillir. Le suicide à 42 ans de cet éternel adolescent balance étrangement la terrible et efficace maturité du père. » Michel TOURNIER, de l’Académie GONCOURT VI-2 Double lecture mais c’est le théâtre qui dévoile la vérité MO YAN, Grenouilles, 2009 MO YAN (1955) Écrivain chinois, Prix Nobel de littérature en 2012 MO YAN, « celui qui ne parle pas » • Né à Gaomi, province de Shandong en Chine Famille: • Famille paysanne, pauvre • De 1959 à 1961, connaît la faim (« Le Grand Bond en avant » Enfance et adolescence: • 1966, Révolution culturelle, classé « mauvais élément », renvoyé de l’école. • Travaille en usine • 1976, intègre l’armée populaire de libération 1979, intègre le parti communiste • MO YAN (1955) Études: Éducation au sein de l’armée (lecture des grands romans classiques) • 1986, diplômé de l’Institut des arts et des lettres de l’Armée populaire de libération • 1991, diplômé de l’université normale de Pékin Carrière: • • • • • 1981, première nouvelle « Radis de cristal », succès immédiat 1993, notoriété avec « Le clan du sorgho » 1999, démission de l’armée (département de la culture) 2012, Prix Nobel de littérature Critiqué par les autres écrivains chinois MO YAN (1955) • • 80 romans, essais et nouvelles Thèmes: le sexe, le pouvoir, la politique, la quête des racines, les méandres psychiques de la Chine Œuvres principales: • • • • • • 1986, Le Clan du sorgho 1988, La Mélopée de l’œil paradisiaque 1989, Les Treize pas Après 1989, Le Pays de l’alcool 1995, Beaux seins, belles fesses 2009, Grenouilles Grenouilles, 2009 MO YAN L’intrigue Têtard, le narrateur, écrit à un grand romancier japonais, son maître à penser, pour lui annoncer qu’il est en train de composer une pièce de théâtre Sujet du roman: la vie fascinante et terrifiante de sa tante depuis les campagnes d’avortements forcés jusqu’aux délires de notre époque. Évocation de la longue histoire des familles et des femmes du village Le destin de cette tante s’achève en farce, entre horreur et grotesque… Grenouilles, 2009 MO YAN Composition du roman: Particularité: 2 parties: un roman ( en 2 volets)et une pièce de théâtre à suivre, formant une œuvre unique Grenouilles, 2009 MO YAN 1. Mao et les grenouilles Le titre « Grenouilles » se dit « WA » en chinois, homophone du mot « bébé » Entre au Parti en 1955 Début du récit: années 1950 de la victoire de MAO (disette) mais années suivantes abondantes récoltes. En 1965, devient fer de lance de la politique de contrôle des naissances (2000 avortements, stérilets, vasectomies, ligatures des trompes) Conséquence: un essor démographique problématique. Mais difficulté pour convaincre: les « grenouilles » résistent à MAO! La tante accoucheuse fait appliquer la loi de MAO (contraception, avortements obligatoires) • Elle élimine les vieilles « matonnes traditionnelles » et devient une héroïne locale. Ses relations avec les hommes: difficiles Pour les paysans: ne pas avoir d’héritier mal, inacceptable.( Traditions millénaires) La politique de l’enfant unique: succès mais sans l’adhésion des femmes comme des hommes. Grenouilles, 2009 MO YAN 2. L’avènement des grenouilles 20 ans plus tard, en 1976 ,MAO et la Révolution culturelle sont morts. • « Comment en est-on arrivé là ? » soupire la tante L’hôpital « Trésor familial pour les mères et les bébés’ », véritable enchantement pour la procréation: un centre d’élevage surprenant. Thème du mode contemporain: comment avoir quand même des enfants. Le héros du monde ancien ‘Le narrateur et sa femme Petit Lion) vont mère porteuse. Un retournement de l’histoire symbolique et féerique Le thème de l’expiation concerne le narrateur lui-même et sa tante « Le soir de son pot de départ, son patron avait servi un alcool frelaté, la tante rentra chez elle à pied et elle s’égara dans un marécage plein de grenouilles » (p. 334) • Scène cauchemardesque. Mais la tante est recueillie par le vieux sculpteur des bébés d’argile (rédemption) • Le dernier enfant sera l’enfant du narrateur Fin du roman dans le bonheur, dans un curieux mélange de modernité et de merveilleux: • « L’amour de la vie peut faire des prodiges » Grenouilles, 2009 MO YAN 3. La pièce de théâtre A/. Happy end qui n’est pas la fin du livre ! L’histoire va être réécrite sous forme de pièce de théâtre, annoncée depuis le début qui sera la véritable œuvre de l’auteur Têtard. Le roman n’est que le matériau brut auquel B/. Qu’apporte la version théâtrale au roman entier? La pièce raconte-t-elle autre chose que ce que nous venons de lire ? Oui et non mais la période traitée est celle de l’après MAO: « Comment en est-on arrivé là ? » Le narrateur, dans sa première lettre au maître japonais, expose la conception de la littérature selon MO YAN: « Utiliser ce matériau offert par la vie (…) en vue d’écrire des œuvres émouvantes, romans, poèmes ou pièces de théâtre. » (p.10) • C/. Comparaison roman-théâtre: Au niveau de la forme • -ton très différent • - Pièce moins triviale • Dialogues moins réalistes • Changement d’univers: poésie, merveilleux (charme visuel et esthétique) Au niveau du fond: • - Le théâtre dévoile la vérité (La vraie mère CHIEN le Sourcil veut son enfant volé par ¨Petit Lion mais le jugement de Salomon conduit par le préfet l’ attribue à Petit Lion (miracle du lait). • Le roman peut être considéré comme le matériau d’élaboration de la pièce de théâtre Grenouilles, 2009 MO YAN Conclusion 1. Un roman de facture audacieuse (composition et style inventifs, humour corrosif) 2. Modèle de MO YAN: J-P SARTRE (« Les Mouches » et « Les mains sales ») • . Le thème de ces 2 pièces identique à ceux de « Grenouilles »: la responsabilité du mal et le remords. • Allusion directe aux « Mains sales » et renvoi à la culpabilité de la tante: • ( La tante: • « C’est bien vrai ? Je ne suis pas coupable ? • Mes mains sont propres ? ») 3. Le remords poursuit les coupables (les milliers de grenouilles engluant la tante dans le marécage) mais il les amène à la prise de conscience. 4. Regard singulier, entre adhésion et distance critique, sur la la politique de l’enfant unique. VI-3 Quand l’Art contemporain fait débat et interroge sur la condition humaine Yasmina REZA, Art, 1994 Yasmina REZA (1959) Romancière, dramaturge et scénariste • Née le 1er mai 1959, à Paris Famille • Père: ingénieur juif, mi-russe, mi-israélien • Mère: Hongroise, violoniste juive émigrée en France . Études • Théâtre et sociologie à l’université de Nanterre Carrière A/.Dramaturge: • 1987, première pièce « Conversations après un enterrement » • 1994, « Art », succès immédiat en France et aux U.S.A • 2008, « le Dieu du carnage » • 2009, « Une pièce espagnole « ( « Chicas » à l’écran) • 2011, « Comment vous raconter la partie » Yasmina REZA (1959) Romancière: • 2002, Adam Haberberg • 2013, Heureux les heureux Récits et essais: • 1999, Une désolation • 2005, Nulle part • 2007L’aube, le soir et la nuit Scénariste: • 1983, A demain de Didier MARTINY • 2011, Carnage de Roman POLANSKI Prestigieuses récompenses: • Molière • Laurence Oliver Award (Royaume uni) • Tony Award (U.S.A) ART, 1994 Yasmina REZA 1. L’intrigue Histoire de 3 amis très liés depuis plus de 15 ans dont l’amitié est ébranlé par l’achat d’un tableau monochrome blanc. Serge, médecin dermatologue, aime l’art moderne et Sénèque qu’il trouve « modernissime ». Il a acheté « un tableau blanc avec des liserés blancs », 200 000F Marc; ingénieur dans l’ aéronautique, a des goûts plus traditionnels et ne comprend pas Serge Yvan, représentant dans une papeterie, ne voudrait contrarier aucun de ses deux précieux amis. Mais les disputes esthétiques autour du « tableau blanc » dégénèrent dans un crescendo hilarant et féroce n’épargnant personne. ART, 1994 Yasmina REZA 2. Composition de la pièce: • • • • • • 17 séquences de longueurs variables Séquences de 1 à 6: exposition (monologues et dialogues entre Serge et Marc) L’absence d’un « savoir partagé » sur l’art contemporain mène les 2 amis à une impasse. On demandera l’avis d’Yvan Séquences de 7 à 9 l’entrée en scène d’Yvan qui tente la médiation, au lieu de favoriser le dialogue et dissiper les malentendus, relance l’action Séquences de 10 à 12. Les personnages y sont montrés comme tournés vers eux-mêmes Séquences de 13 à 15 Serge agressif, recentre le disloque sur le livre de Sénèque qui devient le lieu de la discorde • • • • • • • La séquence 16: moment fort du drame L’escalade La discussion dégénère quand Serge évoque Paula, l’amie de Marc. Ce dernier » se jette sur serge » etr Yvan qui s’interpose reçoit un coup… L’apaisement Serge fait semblant de sacrifier sa toile, objet du litige. La profanation de la toile consacre à nouveau la cohésion du groupe Séquence 17: épilogue. Le groupe restaure la toile. Art, 1994 Yasmina REZA CONCLUSION 1. Un regard caustique sur la société et sur la complexité des rapports humains • • Y. REZA se joue des mesquineries, du non-dit, de l’ambition, de l’importance du paraître, de la place de l’homme social face à la force de l’amitié. Les rapports humains sont montrés comme fragiles et tendus, marqués par la théâtralité, le mensonge et la démesure 2.Une satire de l’art moderne, inspirée à Y.REZA par un proche ayant acquis un • tableau de Martin BARRE (1924-1993). Ce dernier avait repris le procédé « du blanc sur blanc » imaginé par MALEVITCH. Derrière le tableau, c’est le statut de l’Art qui est interrogé 3. Une pièce remarquable de finesse mais qui traduit une vision assez pessimiste de la nature humaine.