ÉCONOMIE
DÉMOGRAPHIE
Evelyne
DISDIER
Cette
bibliographie
des
documents
scientifiques
produits
en
1994
sur
l'économie
des
pays
du
Maghreb
n'a
pas
la
prétention
d'être
exhaustive.
Sa
constitution
a
donné
lieu
à des choix qu'il y a li
eu
de
préciser
ici.
Au
niveau
de l'
ensemble
des
bibliographies de
l'annuaire,
la
nécessité
de
coordonner
les
différentes
rubriques
thématiques
a abouti, comme
l'année
précédente,
à
regrouper
ci-dessous l
es
références
touchant
l
es
domaines
économiques
,
l'urbanisation,
l'aménagement
du
territoire
ou encore l'environ-
nement
lorsque
l
es
documents
repérés
avaient
un
caractère
économique.
L'ensemb
le
des
instruments
utilisés
dans
le
cadre
de
cette
rubrique
a
pe
rmi
s le
repérage
d'un
nombre
assez
important
de
références
qu'il
nous
a
se
mblé
utile
d'intégrer.
Dans
un
espace
restreint,
la
conséquence
immédiate
a
été de
réserver
les
résumés
aux
documents
dont
l
es
titres
n'
auraient
pas
été
suffisamment
explicites
de
leur
conten
u.
Parmi
les
instruments
que
nous
avons
utilisés,
notons
la
base
informati-
sée de l'IREMAM
et
la
base
Francis
du
CNRS
.
En
complément,
nous
nous
s
ommes
appuyés
sur
le solide
travail
de la
revue
Correspondances à
laquelle
nous
renvoyons
souvent
le lecteur, afin
d'éviter
toute
redondance
des
informa-
tions
,
pour
l
eur
donner
la
transparence
souhaitab
le
et
pour
enrichir
nos
données
au
cas
cas
nous
n'
aurions
pas
eu
accès
direct
au
document.
Quantitativement,
on
peut
faire l
es
remarques
suivantes
en
ce
qui
concerne
la
bibliographie
en
langues
européennes:
si
la
rubrique
concernant
la
Maurit
a
nie
s'
est
enric
hi
e, les
documents
concernant
la Libye,
et
qui
nous
sont
pa
rvenu
s,
restent
très
rares
. Les
rubriques
Maghreb,
Algérie, Maroc,
Thnisie
s
ont
rel
a
tivement
équi
libr
ées. Le
nombre
des
signalements
en
langue
arabe
est
bien
moindre
;
en
effet l
es
économistes
publient
encore
peu
dans
cette
l
angue.
Pour
chaq
ue
pays
on
trouvera
les
données
statistiq
u
es
en
tête
de
liste
.
Sa
ns
vouloir
décerner
de satisfecit,
nous
pouvons
remarquer
pour
cette
a
nnée
l
'activité
d'édition
de l'Association
des
Economistes
Marocains
,
qui
en
plu
s
de
s
quatre
li
vraisons
trimestrielles
des
Annales
marocaines d'économie a
é
dité
de
ux
numéros
spéciaux
consacrés
l'un
au
Bilan
décennal
du
Programme
d'
ajustement
structure
l
au
Maroc,
et
l'autre
aux
Enjeux
et
aux
implications
des
accords
du
GA
TT
po
ur
le Maroc.
En
effet,
pour
le Maroc, le dixième
anniver-
s
aire
du
PAS
coïncidait
presque
avec
la
fin
des
négociations de
l'Uruguay
Round
à
Marrakec
h.
Chacun
de ces évé
nem
ents
a
suscité
des
rencontres
d'études
qui
ont
ét
é l'occasion
d'une
réflexion
nationale
et
dont
ces
publications
se
font
l'écho. Au
moment
nous
constatons
pour
de
nombreuses
revues
maghrébines
Annu
a
ir
e de l'Afrique
du
Nord, tome XXXIII, 1994, CNRS Éditions
1054
BIBLI
OGRAP
HIE
la difficulté de
maintenir
une périodicité régulière, nous
so
uh
aiterions simple-
ment
sa
lu
er cet effort aussi
bi
en pour sa rég
ularit
é que pour sa qualité
sci
ent
ifiqu
e.
Les thèmes majeurs
traités
par
les documents que nous
pr
ése
nton
s d
ans
ce
co
rpu
s
so
nt
dan
s la continuité de ceux signalés dans la rubrique économique
de l'année précéde
nte:
-
l'
a
ju
stem
ent
structurel dans les pays du Maghreb;
- les rapports des économies
maghr
ébines avec
le
phénomène de mondia-
Ii
sa
tion ;
- le désengage
ment
de
l'Etat
et
la question
de
s privatisation
s;
- la de
tt
e.
To
ut
en conservant
un
discours positif
par
rapport
aux
changements de
str
uctures suscités
par
ces programmes, la tendance à con
state
r les ficits
sociaux qu'ils
ont
pu engendrer s'accentue.
De
même qu'apparai
ssent
des
propositions pour réorienter les efforts de restructuration en les
appuyant
plutôt s
ur
des initiatives originales que
sur
la stricte application des c
rit
ères
et
des recommendations du FMI ou de
la
Banque Mondiale.
Analyses
DENIEUIL
Pierre-Noël-La
PME
tunisienne.
Emergence
et
pérennité:
le
Sahel
et
Sfax. Abdelhalek B'chir, Stanislas
Rutin
et Pierre Lénel
(co
ll
.s),
IRESCO, Laboratoire de sociologie du changement des institutions, Groupe de
recherche
et
dchange technologique, travaux du LSCI, nO 39, Paris, CNRS,
1994,197 p.
La
PME
co
n
st
itu
e
un
enjeu fort
du
développeme
nt
parc
e
qu
'e
ll
e
est
un
outil stratégique de
stabilité
pour
l
'i
ndustrie
tunisienne
en
jou
a
nt
un
rôle
dét
er
min
a
nt
dans l
'a
ppare
il
product
if
indu
strie
l en
terme
d
'e
mploi, de formation
et
de régionalisation.
C'est
à
partir
de
cette
h
ypot
h
èse
que
Pierre-Noël Denieuil a mené
un
e e
nqu
ête
dan
s le
Sah
el
tun
i
sien
et
dans le
go
uve
rnor
at
de Sfax
sur
un
e
quarant
ai
ne d'e
ntr
e
pr
e
neur
s re
pr
ése
nt
ant
les
tissus
indu
s
triel
s locaux. Son objectif
est
de
démontr
er
que
le
changement
industri
el, plus
que
simpleme
nt
économique, est
un
fait de
co
llectivité,
un
processus de
st
ructuration sociale et
c
ultu
relle.
C'est
pourquoi
il
concentre son é
tud
e s
ur
les conditions dmergence
et
de
développe
mnt
de la
PME
tunisienne:
en
adoptant
une mé
thod
e
comparative
consi
sta
nt
à
me
ttr
e
en
parallèle
les
PME
de deux régions voisines
du
centre
tuni
sien,
il
met en
évidence l'importance de l'environneme
nt
historiqu
e, socioéconomique
et
cu
ltu
rel
dans
ces
dynamiques
écono
miqu
es?
De
ce
fait,
sont
cl
aireme
nt
isolés deux pôles
urbain
s et
régio
naux
disti
nct
s.
Ce so
nt
les processus de libé
ralisation
économiqu
es
actuels,
qu
e
connaît
la Tunisi
e,
mai
s
auss
i les
autres
p
ays
du
M
ag
hreb
, qui
ju
s
tifient
un
e telle e
nqu
ête
et
qui
en
structurent
l
es
enjeux. Face à
un
bouleversement
de la conjoncture économiqu
e,
et
tandi
s que s'accr
oît
l'inquié
tude
des
PME
vis-à-vis des
tr
a
ins
de mes
ur
es
adoptés
, il
s'ag
it
de
fair
e
un
état
des
li
eux des ressources
dont
dispose
nt
les
PME
pour
participer à
cette
dyna
mique
. A
cet
égard, les rés
ult
ats
de l'e
nqu
ête
montr
e
nt
que ces e
ntr
e
pr
ene
ur
s r
ent
un capital
ressource, qui recouvre un
capital
économique, mais
aussi
immaté
riel.
Pierr
e-Noël
Oenieuil
est
ime,
d'ap
rès
les rés
ult
a
ts
obtenus,
que
ce
capital
est
le
fruit
d'
un
e
dynamiqu
e
sociale,
par
référence au conce
pt
de
ca
pital
social développé
par
Pierre
B
ourd
ieu. Ainsi,
l
es
PME
s'appuie
nt
s
ur
une
éthique
-voire un
e"
morale
d'e
ntr
epri
se»
-,
des
li
ens
famili
aux
particulièrement
mobilisateurs
,
un
ordre
professionnel
valorisant
l'indépen-
ÉCONOMIE -DÉMOGRAPHIE
1055
dance
profe
ss
ionnelle
,
des
r
ése
aux
d'
aide
et
de
soutien
tant
locaux
qu
'internationa
ux
(l'enq
u
ête
évo
que
la
question
de
l'appui
fourni
par
l'émigration
).
Une
typologie
des
entrepreneurs, agrémentée
de
portraits, permet
de
r
évé
ler
diverse
s
formes
de
dynamique
et
de
souligner
la
complexité
du
paysage
de
ce
tissu industriel.
Ainsi
so
nt
di
st
ingués
des
entrepreneurs
de
la
tradition
en
quête
d
'éq
uilibre et
de
réadaptation,
les nouveaux
indu
striels, l
es
innov
ate
urs
et
les a
rtisans
non-maximisants
qui
abordent
à
le
ur
m
an
i
ère
resp
ective les dynamiques de modernisation
et
de lib
éra
li
sa
tion.
La
co
mp
araison
int
e
r-r
égionale
et
la pe
rsp
ect
iv
e
anthropo
logique
dan
s laque
ll
e
se
sont
placés l
es
enq
uête
urs
valident
l'hypoth
èse
de l'importance du milieu porte
ur
dan
s les
projets de développeme
nt
des
PME
. A l'ide
ntit
é régionale hétérogène
du
Sahel est opposée
l'identi
sfaxienne
centrée
s
ur
un
e production
intern
e.
A une économie
du
tourisme
et de
l'ex
port
at
ion,
accompagnant
un
e dynami
qu
e inst
itutionn
e
ll
e
et
un
processus politique
est
co
mpar
é
un
marché local,
port
é
par
l'histoire d'une exclusion et d'un
re
pli sur soi,
co
njur
ée
dans
des débouchés commerciaux et la productivité industriell
e.
Ce
tte
étude
s'insc
rit
dan
s le prolongement d'une
pr
emière recherche
qu
e l
'a
uteur
avait
effectuée s
ur
Les entrepreneurs
du
développement, l'et
hn
a-indust
ri
alisation en Thnisie et
la
dynamique
de
Sfax
.
Faisant
référence à d
'a
utr
es
auteurs,
Pierr
e Noël De
ni
euil propose
un
travail
relativement
précurseur
,
par
la m
ét
hode
et
la perspective adoptées
qui
pe
rm
ette
nt de
sais
ir
l
es
enjeux
et
l
es
dynamiqu
es
du développeme
nt
industriel
dans le
cadre de processus socio-hi
stor
iques, voire même
culturels
. (
Myriam
Cat
usse).
NOHMANI
Farhad,
RAHNEMAAli -
Islamic
Economic
Systems.
London
&
New
Jersey, Zed Books
Ltd
, 1994,222
p.
Prése
nt
er
en
un
co
urt
ouvrage sy
nth
ét
iq
ue l
es
références sc
riptur
a
ir
es et philosophiques
de lconomie isl
am
ique;
en a
naly
ser
la construction théorique dans
sa
diversipo
ur
apprécier la r
éa
lit
é
et
la cohérence d'un
«s
ystème
écono
miqu
e isla
miqu
e.,;
pr
ése
nt
er
les
fondements micro-
et
ma
cro-économiqu
es
d
es
doctrin
es
islamistes:
le
co
nso
mm
ateu
r,
l
'entrep
rise, la pl
an
ifi
cat
ion, le
march
é, les banques, etc.
Cette
a
mbit
ion de deux
enseignants
en économie de l'Univ
ers
it
é américaine de P
aris
qui
ont
éc
rit
d'abord
pour
le
ur
s
ét
udiants
, les a poussés à écrire un ouvrage
cl
a
ir
, même
pour
le non-spécia
li
ste, d
oc
um
e
nt
é, rigo
ur
eux
dans
sa
terminologie
et
muni d'un a;>par
ei
l
cr
itiqu
e
très
utile -
en
p
ar
ticuli
er
l'index. Les
auteurs
confrontent l
es
principes
économiques
généraux
du
monde contemporain avec des théories de
l'
économie ancrées
dans une anthropologie
islamique
qui fait le
ur
spécificit
é,
sa
ns empêch
er
le
ur
di
versité,
vo
ire l
eu
rs
co
ntr
adictions et le
urs
apories.
L
es
qu
a
tre
cas
retenus
so
nt
traités
chacun en
une
vingtaine de pages, mais avec
un
e
g
rande
richesse factuelle
et
un
e exigence d'historiciser
et
de
contextualiser
l
es
processus
et
les po
li
tiques. Le
premier
cas retenu
est
celui
du
Pakis
ta
n de Zia ul-Haqq à pa
rtir
de
1978, d
ont
la politique économique islamique
s'
inscrit
d'ailleurs
dans
la
continuit
é de
ce
ll
e de ses
pr
édecesse
urs
. Le second
est
ce
lui de l'Arabie Saoudite, qui conduit les
aute
ur
s à
exa
miner
l'interprétation
«wa
hhabi
te"
de l'économie islamique. L
es
contradic-
tions de la République islamique d'
Ir
an,
surtout
depuis la
mort
de Khomeyni, font l'objet
du
troisme
cas
. Enfin
un
chapitre
est consacré
au
projet exposé par Qaddafi dans son
Livre ve
rt
,
et
à
sa
co
nfrontation
aux
r
éa
lités libyennes.
Les aute
ur
s,
per
sa
nophon
es
d'origine,
ont
visiblement privilégié d
es
pense
ur
s
et
des
éco
nomistes
chiites (en
particuli
er,
et
avec
juste
sse, Ba
kr
es
-Sa
dr
)
aux
dépens de sunni
tes
(aucune référence, à
Ishtirakiy
at il-Ism de Mus
tafa
al-Sibâ'î, p
ar
exemple
).
C'est
une
limit
e à l'i
nt
é
rêt
de l'o
uvr
age
dans
lequel les
auteurs
ont
heur
euseme
nt
évité polémiques
et
jugements
de
va
le
ur
,
pour
privilégier la compréhension de le
ur
objet. Un livre utile, en
particuli
er
pour
les
ét
udia
nt
s.
(Elisabeth Picard
).
Mauritanie:
un
courant
démocratique?,
Politique
Africaine,
55, oct. 1994.
Il
s'agit
d'une livraison
imp
orta
nt
e de la revue qui regro
up
e pour le
champ
écono
miqu
e
cinq
art
icl
es
dont
les a
nal
yses s
uivent
:
TANDIA D. - Les
ajustements
économiques
et
financiers, p. 66-73.
A la fin de la décennie 70, on
peut
dire
san
s exagération que la s
ituation
économique
mauritanienne
est
catastrophique.
Il est fallacieux de
pr
éte
ndre
que
l
es
facteurs exogènes
1056 BIBLIOGRAPHIE
(c
ri
se
é
co
no
miqu
e inte
rn
a
ti
onal
e,
ch
er
esse
sa
hél
ie
nn
e)
so
nt l
es
se
ul
s
facte
ur
s
explica-
tifs;
il
ex
i
ste
au
ssi
d
es
fac
te
ur
s e
ndog
èn
es
tels
qu
e la dé
fi
cien
ce d
ans
l'
action
ou
l'insuffisante planification de
l'
économie.
Il
fa
ut
a
tt
e
ndr
e
le
milieu des
années
80,
l'adoption, par l
es
pou
vo
irs publics, d'un
Pr
ogra
mm
e de re
dr
essem
ent
économique et
financi
er
- PREF - sous l'égide du binôme Banque mondiale-Fonds mon
étaire
i
nt
ernatio-
nal, pour voir une amé
li
oration des fin a
nc
es
publiques. En
co
ur
agés par ces rés
ul
tat
s,
ils
pours
ui
vent
l'exrience - 1989-199
1-
avec le programme de
co
n
so
li
dation
et
de relan
ce
-PCR -
ent
r
aînant
la r
est
ru
ct
u
ra
tion en pro
fon
deur du secte
ur
bancaire, de la pêche, du
se
cteur
rura
l
et
enfin du para pub
li
c.
Ce
rt
es les
pr
ogra
mm
es
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er
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l'
économie de
re
no
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avec la croissance mais para
ll
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,
il
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si
ll
age une
ri
e
de problèm
es
sociau
x.
C'est po
ur
y red
ie
r
qu
e l
es
i
ni
tiatives à ve
nir
do
i
vent
p
rendr
e en
co
mpte la valori
sat
ion des resso
ur
ces
hum
ain
es
.
CHARMES Jacques - Lconomie ma
urit
anie
nn
e au risque de l'i
nf
ormation,
p. 74-77.
Alors que la croissance mographique conn
aît
une forte accél
érat
ion (de 2,17 %
ent
re
1962
et
1976 à 2,93 % e
ntr
e 19
77
et 1988) engendrée par un profond processus de
denta
risation et d'
urb
anisation, lconomie ricl ite dangereusement. E
ll
e se
vo
it
co
ntra
i
nte
d'appl
iq
uer des
pr
ogrammes d
'a
ju
ste
ment
st
ru
ct
ur
e
l.
Les
taux
de chômage
so
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élevés
vo
ire en
co
nstante augme
nt
ation. Ils ne
tra
duisent pas
ta
nt l'exigu·lté du
ma
rché
de
l'emp
loi que la
diffi
c
ul
té,
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e et surtout pe
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du
secteur
inform
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absorbe
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eme
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ux
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sfo
rm
atio
ns essentielles:
l'informali
sat
ion progressi
ve
des diverses
br
anches d
'act
ivi
s,
la tertiar
isat
ion du
secteur
dans
so
n ensemble. Les mouveme
nt
s de pop
ul
at
ion issus des évén
ements
de 1989
-
ex
puls
io
n de 70 000 négalais
et
reto
ur
de 240 000 Mau
rita
ni
ens
-
ont
quel
qu
e peu
innéchi ce double ca ractère par un rééquilibrage sectori el des activités.
Cependant,
lquilibre reste fragile car les
qu
alifications
di
spensées
et
acquises ne sont guère
a
ff
ermies po
ur
se diffuser dans le reste de l'éco
no
mi
e.
BONTE Pie
rr
e - L'évolution de la s
oci
été
rur
ale ma
urit
ani
en
ne. Le p
arti
de la
curi
alim
enta
ir
e,
p.
78-88.
La société
rur
ale mauri
ta
nienne
est
restée r
emarquab
lement duale à plus
ieur
s niveaux
ju
s
qu
'
au
b
ut
d
es
a
nn
ées 70. Les in
vest
isseme
nt
s dans le secteur rural, ul
ri
eurs
à ceux
réa
li
sés dans le secteur minier, fo
nt
appar
tr
e les
ri
tab
les d
iffi
cultés de
ce
mond
e.
La
crise climatique de 1973 qui se
tr
ansforme en c
ri
se
éco
logique ne fera que les
aggraver
.
Malgré leur ampleur, ces crises
so
nt pe
ut
-être m
oi
ns tragiqu
es
en
Mau
r
itanie
qu
'a
ill
eurs
dans la mesu
re
e
ll
es s'inscrivent dans un
fi
c
it
réa
li
er
st
ructure
l.
C'
est
d'aille
ur
s
ce
co
ns
tat
qu
i a
ame
né les
go
u
ve
rneme
nt
s mauri
ta
n
ie
ns à don
ner
la pri
or
i
au
problème
alimen
ta
ire plu
tôt
qu'à
celui de l'environnement. Cette
po
l
it
ique s'illu
st
re dans de
nombreux
pr
ojets à partir de 1970 :
agr
icultur
e
irr
iguée - aménagement de la vallée du
ne
uv
e négal, projets oasis (1986-1992
),
veloppement
qu
a
li
tat
if de
l'
élevage. Si, de
fon global
e,
des rés
ult
ats signi
fic
atifs
ont
été
obtenus,
il
reste que le développeme
nt
des
c
ultures
irriguées -
agr
ic
ultur
e sp
éc
ul
at
i
ve
à l'initiative de privés -pose d'une pa
rt
, d
es
problèmes fonciers et
do
nc sociaux, d'autre p
ar
t, des
pr
o
bl
èmes techni
ques
de d
rain
age
et
donc de coût. Le secteur
rur
al se transform
e,
p
assa
nt d'un cadre de soci
été
tribale à celui
d'un
cadre
sector
ie
l inscrit dans une écono
mi
e national
e.
La traduction
pate
nte de ces
évol
ut
ions
est
le remodelage des paysages tandis que para
ll
èlement à l'exode rural s'est
fait jo
ur
un mouvement de réinv
es
tisseme
nt
des
urb
ains dans le monde
rur
a
l.
CROUSSE
B.
et
HESSELING G. -
Tran
sfo
rm
ations foncières dans la vallée du
n
éga
l.
E
nj
eux polit
iqu
es et e
thniqu
es,
p.
89-100.
Depuis 1983, la Ma
ur
itanie
est
engagée dans un
pr
ocessus de réforme
fo
nci
ère;
son
appl
icat
i
on
n
'est
pas sans poser
pr
o
bl
ème
no
tam
me
nt
aux
divers groupes
et
hniques de la
rive droite du néga
l.
C'est dans la région du Trar
za-Est
qu
e l
es
a
ut
e
ur
s
ont
pu observer
son
ap
plication. Dans
l'
ordonnance qui ré
git
la réforme, le
co
ncept de
mi
se en val
eur
joue
ÉCONOMIE
-
DÉMOGRAPHIE
1057
un
le
esse
ntiel
dan
s
la
me
s
ure
il
permet
de
déterminer
ce
qui
est
propri
été
de l'État.
La
réglementation juridique
actuelle
comprend
deux
r
égi
mes
,
les
modalités
pour
y
sa
ti
sfa
ir
e
so
nt
complexes
pour
le
plu
s
grand
nombre
d
es
demandeurs
villageois
qui
d
'a
ill
e
ur
s ne
se
pos
en
t p
as
toujours
en
tant
que
tels
co
ns
id
érant
que
la terre le
ur
appartient
depuis
des
siècles
-
ce
qui
n'est
pas
le
cas
d
es
privés
. Par ailleurs,
le
s acteurs
se
différencie
nt
dans le
ur
logi
qu
e:
subsistance a
liment
aire
pour
les
uns
, profit
pour
l
es
au
tres.
Dur
a
nt
et a
pr
ès
les événeme
nt
s de 1989,
J'
arm
ée
mauri
tan
ie
nn
e a expul en
partie
ou en
tota
lit
é la population de villages toucouleurs, peuls ou wolofs vers le
nég
a
l,
al
ors
qu
e d
es
ra
patri
és
ma
urit
a
niens
sont
in
rés
dan
s des vill
age
s n
ég
ro-
af
rica
in
s d
ans
le
ur
s rimè
tr
es ou
dan
s d
es
rimètres
nouve
ll
ement amé
nag
és. Ces opérations ne fo
nt
que
complexifier
un
e si
tuation
co
nflictue
ll
e.
KOITA
T.
-
Migrations,
pouvoirs locaux
et
enjeux
s
ur
l'espace
urb
a
in
, p. 101-
109.
Le changeme
nt
le
plu
s
imp
orta
nt
en Ma
urit
anie depuis l'
ind
épe
ndanc
e
est
celui
qui
a
affecté les rela
tions
entr
e le
monde
rur
al
et
le monde
urb
ain
provoquant
le développem
ent
d'enj eux consid
éra
bles s
ur
l'espace
urb
ain. Avec la crise clima
tique
de 1974, c'est un
brusque
et inco
ntr
ôlable éclateme
nt
de la soci
été
nomade, do
nt
l'a
bouti
sseme
nt
es
t
un
e
urbani
sa
tion accérée et m
ass
ive, dépa
rt
de la zone
agro
-p
asto
rale
ce
rt
es
mai
s aussi des
p
etites
vill
es
inca
p
ab
l
es
de r
ete
nir
le
ur
s ressortiss
ant
s.
L'ha
bit
at
constitue
un
ritabl
e
indic
ate
ur
d'i
ntég
r
ation
des
nomad
es
en milieu
urbain
. La réo
rgani
sa
tion foncre
du
5/6/1983 évacue le
système
tra
ditionnel de la gestion
du
sol mais
il
exis
te
un
e dichotomie
e
ntr
e les
pr
a
tiques
étatiques
et les
cap
acités à les fa
ir
e res
pecter
ce qui
co
nduit
les
laissés-po
ur
-co
mpte
à reco
urir
aux filières de l'inf
or
mel - ma rché c
land
es
tin
,
systè
me de
pr
ête
-n
oms
-
pour
accéder au so
l.
Quant
à la déce
ntr
a
li
sat
ion (1986), po
ur
l'insta
nt
, e
ll
e
acce
ntu
e la dépe
nd
ance des
municipalit
és
par
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aux
se
rvices financiers
que
le
ur
doit l
'état
. Le dével
oppement
urbain
en
Maurit
a
nie
re
ste problé
matiqu
e.
Cer
t
es
le chemineme
nt
de la Ma
urit
anie
pr
ése
nt
e d
es
ve
ll
é
it
és, des
que
st
ions fondamen-
ta
l
es
res
tant
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anéme
nt
sa
ns
réponses. De
J'
aptit
ud
e des
Mauritani
ens à asseo
ir
un
régime démocra
tique
, à
trouver
des réponses,
concerna
nt
en
parti
culi
er
l'islam
, la
const
ru
ction de l'
État
,
en
adé
quation
avec le
ur
spécificité, dépende
nt
des lendema
in
s
plu
s
sereins.
(Fra
n
ço
i
se
Be
ll
edent
).
Bibliographie
en
langues
européennes
MAGHREB
-
ABDELKAF
I
Jell
al -
Enjeux
urb
a
in
s et dé
fi
s
cultur
el
s:
à propos de
Mond
e
Arabe,
Villes, pouvoirs
et
so
ciétés
, Correspondances, 25, déc. 1994, p. 3-8.
Dan
s la
rubriqu
e Positions de rech
erche
,
J'
a
ut
e
ur
li
vre
sa
le
cture
de la
li
vraiso
n
14
3 de
Monde
Arabe
-
Maghr
eb-Machrek qui publie
un
num
éro sp
éc
ial coordonné par J
ea
n-
Ch
arles
Depa
uJ
e.
-Agence
Tuni
sie
nn
e de Com
munic
a
tion
Extérieure
-
Union
du
Maghreb
Arabe.
Do
ss
ier
de
presse.
Tunis, 1994.
-AKESBI Najib -
Annales
marocaines
d'économie
,
ll
,
print
e
mps
1995,
p. 181
-1
82.
Com
pt
e-re
ndu
de l'ouvr
age
co
ll
ec
tif
coo
rdonné
par
Driss
Guer
raoui
Ajust
e
ment
et
développement
au
Maghreb
,
en
Afrique
sub-saharienne
et
en
Europ
e
de
l'Est
.
Casa
blan
ca, éd
it
ions To
ubk
al,
Paris,
l'Ha
rm
atta
n, 1994.
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