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Chapitre 1 : Du gaz parfait au fluide réel
A.Modèle du gaz parfait
monoatomique
A.1. Notion de gaz parfait
Un gaz parfait monoatomique est constitué d’atomes (on parle souvent de
« molécules monoatomiques ») assimilés à des sphères dures de taille négli-
geable devant la distance entre elles.
Les diverses collisions sont supposées élastiques
1
. Les interactions entre ato-
mes étant à courte portée, il n’y a pratiquement pas d’interaction en dehors
du choc.
À cette définition, si on néglige l’influence de la pesanteur, s’ajoutent deux
propriétés :
– la répartition des particules est pratiquement uniforme dans le récipient qui
les contient
3
;
– les vitesses des particules sont
isotropes
, c’est-à-dire que toutes les orien-
tations possibles des vecteurs vitesse sont équivalentes.
A.2. Distribution des vitesses d’un gaz parfait
Les gaz inertes (hélium, argon, néon, …), formés de molécules monoatomi-
ques, constituent, en pratique, de bonnes approximations des gaz parfaits et
permettent une étude expérimentale.
Toutes les molécules d’un gaz n’ont pas la même vitesse. La distribution des
vitesses de molécules d’un gaz parfait peut être déterminée en comptant les
molécules qui sortent par un trou de la paroi d’un récipient rempli d’un gaz
inerte. On utilise des appareils à jet moléculaire (fig. 1).
Figure 1a
Appareil à jet moléculaire. Les disques D
1
et D
2
tournent simultanément et l’intervalle
entre D
1
et D
2
est constant : suivant le module de leur vitesse,
les particules franchissant le disque D
1
frappent le disque D
2
en différents endroits.
Figure 1b
Répartition des impacts sur le disque D
2
.
Définition 1
Un gaz parfait monoatomique est constitué d’un ensemble d’atomes
considérés comme des particules ponctuelles sans interaction entre elles2.
D1D2
11 12
10
91
2
3
4
5
6
7
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
1.
Lors d’un choc élastique,
l’énergie mécanique se conserve.
2.
Il s’agit de la définition la plus
répandue d’un gaz parfait, nous
présenterons la notion de gaz
parfait de façon expérimentale
au paragraphe F.
3.
Les interactions extérieures,
comme le poids, qui pourraient
influencer cette répartition sont
négligées.