From
Un guide pratique du traitement antirétroviral pour les personnes vivant avec le VIH
2.2 Que fait le VIH dans votre corps?
Contenu [masquer]
Le VIH et le système immunitaire
Les phases de l’infection au VIH sans traitement
La primo-infection
L’infection chronique
Stopper la progression
Le VIH et le système immunitaire
Votre sysme immunitaire est censé vous proger contre les virus et les autres infections. Pourquoi donc n’est-il
pas capable de vous proger contre le VIH? La réponse est compliquée, mais c’est principalement parce que le VIH
truit les cellules CD4, c’est-à-dire les cellules chares de diriger laponse immunitaire. La destruction des
cellules CD4 (et un certain nombre d’autres processus que nous parvenons peu à peu à comprendre) empêche le
sysme immunitaire de faire son travail comme il faut.
En l’absence de traitement, le sysme immunitairenit par subir tant de dommages qu’il n’est plus capable de se
fendre contre les infections et cancers graves. Le nombre de cellules CD4 dans le sang—le compte de CD4
—figure parmi les marqueurs les plus importants de la force du sysme immunitaire des personnes vivant avec le
VIH.
Dans le passé, on brossait un portrait plutôt simple du déroulement de l’infection au VIH : le virus infectait et
truisait les cellules CD4, causant ainsi une baisse du compte de ces cellules.Cependant, nous savons maintenant
que cette description est trop simpliste. S’il est vrai que le VIH infecte et détruit directement les cellules CD4, nous
savons aussi qu’il cause de nombreux dommages indirects. Les eorts queploie le sysme immunitaire pour
combattre le VIH provoquent un état d’activation ou d’
inflammation
continue. Avec le temps, l’inflammation
chronique peut augmenter le risque de crise cardiaque et entraîner d’autres dommages, comme nous le verrons
plus tard dans la section sur l’infection chronique.
Les phases de l’infection au VIH sans traitement
Si on ne traite pas l’infection au VIH avec desdicaments antirétroviraux, la maladie évolue en suivant plusieurs
phases. Lors de la primo-infectiongalement dite infection aiguë), le VIH s’installe dans toutes les régions du
corps. Pendant les quelques semaines ou mois qui suivent, le sysme immunitaire fabrique des anticorps contre le
virus; on appelle ce processus la roconversion. L’infection passe ensuite à la phase chronique. Pendant celle-ci,
les symptômes peuvent être absents, légers ou graves. Sans traitement, l’infection au VIH continue de progresser,
jusqu’à ce que le sysme immunitaire soit trop faible pour sefendre contre les infections et cancers graves. On
parle alors de sida.
Il faut toutefois souligner que le sida n’est pas l’aboutissement ivitable de l’infection au VIH. En plus de prévenir les
infections potentiellement mortelles, les médicaments anti-VIH peuvent arrêter le cours de la maladie et permettre au
sysme immunitaire de se réparer, et ce, même chez les personnes qui sont déjà gravement malades.
Durant la première phase de l’infection au VIH (la primo-infection), la charge virale est élevée et le compte de CD4
diminue. Lorsque le corps produit des anticorps contre le VIH (séroconversion), la charge virale diminue et le compte
de CD4 remonte vers un niveau plus normal.
La primo-infection
Durant la première phase de l’infection au VIH, appelée primo-infection
ou infection aiguë, le virus se fraie un chemin depuis le site de l’infection—habituellement les tissusnitaux ou le
sang—jusqu’aux ganglions lymphatiques. Ce processus prend à peine quelques jours. Une fois installé dans les
ganglions, le VIH se met rapidement à
fabriquer des copies de lui-même
et à les lirer dans le sang. Cetteriode
d’activi virale intense dure habituellement de deux à trois mois.
Durant la primo-infection, la quanti de VIH dans le sang (charge virale) est très élevée. Par conséquent, les
personnes atteintes sont très contagieuses durant cette phase de l’infection, alors que beaucoup d’entre elles
ignorent qu’elles ont contrac le virus. On a souvent très peu ou pas de symptômes et les tests depistage du
VIH standard ne parviennent parfois pas àceler le virus à cette étape précoce de l’infection.
En même temps, on constate habituellement une chute vertigineuse mais temporaire du nombre de cellules CD4. Le
corps commence également à produire de grandes quantis de cellules CD8. Celles-ci fabriquent à leur tour des
substances naturelles qui aident à neutraliser les cellules infectées par le VIH, ce qui contribue à réduire la quanti
de virus dans le sang.
Certaines personnes éprouvent des symptômes pseudo-grippaux de deux à 12 semaines après avoir contracté le
VIH. Ces derniers peuvent comprendre un ou plusieurs des symptômes suivants :
èvre
maux de gorge
fatigue ou manque d’énergie inexplicable
enflure des ganglions lymphatiques
douleurs articulaires ou musculaires
éruption cutae
Toutefois, de nombreuses personnes n’éprouvent aucun symptôme juste après avoir é infeces par le VIH.
À mesure que le sysme immunitaire apprend à reconnaître et à combattre le VIH, il se met à fabriquer des
anticorps contre le virus. Ce processus de séroconversion se produit habituellement de un à trois mois après le
moment de l’infection. La séroconversion est très importante, car le meilleur test dont nous disposions pour
terminer si une personne est infectée par le VIH est le test de dépistage des anticorps anti-VIH. Ce test ne
recherche pas sciquement le virus, mais les anticorps que le sysme immunitaire produit en réponse à l’infection
par le VIH.
Le test depistage des anticorps est très ecace, mais il ne peut donner de résultat fiable que plusieurs semaines
après la transmission du virus (la durée précise de lariode d’attente varie selon le test utilisé). Pourquoi? La
séroconversion doit avoir lieu avant que le test puisse donner un résultat positif, ce qui veut dire qu’il doit détecter
des anticorps anti-VIH dans l’échantillon de sang. Si une personne qui vient d’être infece par le VIH passe le test de
pistage avant la séroconversion, celui-ci donnera un résultat « faussement négatif » ou un « fauxgatif »; en
d’autres mots, le test indiquera, à tort, que la personne tese est séronégative.
On a mis au point de nouveaux tests qui permettent de rechercher directement le VIH plutôt que les seuls anticorps.
Ces tests peuvent détecter l’infection plus tôt, soit s la deuxième semaine après la transmission du virus.
Cependant, on eectue habituellement un test depistage des anticorps à la suite de ce genre de test an de
confirmer le résultat.
La séroconversion indique que le sysme immunitaire a appris à maîtriser partiellement—mais pas complètement
—l’infection. À ce moment, les taux de virus dans le sang, jusque-là très élevés, diminuent quelque peu, et le compte
de CD4 remonte à un niveau plus près de la normale. Ces changements signalent lebut de la prochaine phase de
l’infection, soit la phase chronique.
Après que le corps a commencé à produire des anticorps anti-VIH, l’infection passe au stade chronique. Faute de
traitement, le niveau de VIH dans le sang finit par augmenter et le compte de CD4 diminue.
Linfection chronique
Après la primo-infection et la séroconversion, l’infection au VIH entre
dans une phase chronique à long terme. Durant cetteriode, même s’il n’y a aucun signe ou symptôme évident
d’infection, le virus continue de se répliquer. Le compte de CD4 diminue progressivement avec le temps (mais peut
demeurer stable pendant de nombreuses années), et les symptômes ont tendance à s’aggraver. Les particularis
de la progression varient largement d’une personne à l’autre. Il n’empêche que, sans traitement, l’infection
chronique au VIH passe ralement de la phase asymptomatique (sans symptômes) à la phase
symptomatique (avec symptômes) puis, finalement, à une phase caractérisée par des infections potentiellement
mortelles.
Infection asymptomatique
Le terme asymptomatique veut dire « sans symptômes ». Beaucoup de personnes séropositives présentent peu,
voire aucun symptôme de la maladie pendant une dizaine d’années. Pendant ce temps, seuls les tests de laboratoire
permettent de confirmer la présence de l’infection, c’est-à-dire des taux de VIH détectables dans le sang et un
compte de CD4 inférieur à la normale.
Même s’il n’y a aucun signe ou symptôme évident d’infection, le virus peut continuer d’endommager l’organisme de
manière plus subtile. Lorsque le corps combat activement une infection comme celle au VIH, les cellules immunitaires
produisent de grandes quantis de molécules messares appelées
cytokines
, lesquelles incitent d’autres cellules
immunitaires à passer à l’action. Ce phénomène de « réveil » entraîne lactivation immunitaire ou linflammation.
La plupart des infections sont de courte durée, et les cellules immunitaires retrouvent rapidement leur état normal de
repos. Par contre, l’infection chronique au VIH fait entrer le sysme immunitaire dans un état d’inflammation
constant, ce qui peut nuire au corps de plusieurs façons.Tout d’abord, le VIH infecte plus facilement les cellules CD4
acties; ainsi, un sysme immunitaire acti donne au virus davantage de cellules à infecter.
L’activation immunitaire prolongée réduit également l’esrance de vie des cellules CD4 et, possiblement, celle
d’autres cellules immunitaires. Elle peut endommager lentement les vaisseaux sanguins et accroître ainsi le risque de
maladies cardiovasculaires (crise cardiaque et AVC). De plus, elle risque d’accélérer la progression des lésions du foie
chez les personnes atteintes d’unepatite virale et d’endommager les os, les reins et d’autres parties du corps.
Sans traitement, la plupart des personnes vivant avec le VIH finiront par présenter des symptômes plus évidents.
Quelques personnes maintiennent un compte de CD4 normal et ne présentent aucun symptôme pendant très
longtemps, parfois jusqu’à leur mort (on emploie le terme
non-progression à long terme
pourcrire ces cas). Par
contre, chez certaines personnes, l’infection au VIH progresse beaucoup plus rapidement, causant des symptômes
et une baisse importante du compte de CD4 après quelques années seulement.
Infection symptomatique
Avec le temps, en l’absence de traitement, le VIH cause progressivement d’autres dommages, lesfenses du
corps s’aaiblissent et des symptômes de l’infection au VIH commencent à apparaître. La nature des symptômes et
le temps qu’ils mettent à se manifester varient largement d’une personne à une autre. Les symptômes les plus
couramment signalés comprennent : fatigue chronique, perte de poids inexplicable, diarre, èvre, sueurs
nocturnes et problèmes de peau.
Cette étape de l’infection est souvent associée à l’apparition d’infections secondaires au VIH, telles que la candidose,
une infection fongique qui cause le muguet buccal et la candidose vaginale. D’ordinaire (mais pas toujours), les
premiers symptômes et infections ne sont pas dangereux et ne mettent pas la vie en danger. Ils servent de mises
en garde que le sysme immunitaire a subi des dommages consirables qui continueront de s’aggraver si
l’infection au VIH n’est pas traie.
Infections potentiellement mortelles et sida
Lorsque le système immunitaire des personnes séropositives est très endomma, elles deviennent vulrables à
des infections qu’un sysme immunitaire en bonne santé pourrait normalement mtriser. De façon gérale, ces
infections sont très graves et parfois mortelles. On les appelle parfois des infections opportunistes.
On m’a diagnostiqué à l’hôpital. J’étais très malade et je ne savais pas ce qui m’arrivait. On m’a fait passer un test du
VIH et il était positif. J’étais dans un état lamentable; il ne me restait que 33 cellules CD4 et ma charge virale était d’un
demi-million. Et j’avais la pneumonie (PPC).
—Ken
Certaines, telles les infections fongiques, sont relativement mineures et faciles à traiter (bien queme une infection
fongique buccale puisse devenir très dangereuse chez les personnes dont le sysme immunitaire est aaibli). Les
autres infections susceptibles d’entraîner de graves complications, voire la mort, comprennent la PPC (pneumonie à
Pneumocystis
), le MAC (complexe
Mycobacterium avium
), la toxoplasmose (
Toxoplasmosis gondii
) et le CMV
(cytomégalovirus). Certains types de cancer, tels que le lymphome, sont également plus courants chez les
personnes vivant avec le VIH.
De façon gérale, les risques d’infections opportunistes sont étroitement liés au compte de CD4. Ils augmentent
quand le compte de CD4 passe sous le seuil des 200 cellules. Il est crucial pour toute personne ayant un compte de
CD4 faible de prendre des médicaments pour prévenir et guérir les infections opportunistes.
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !