permettent de confirmer la présence de l’infection, c’est-à-dire des taux de VIH détectables dans le sang et un
compte de CD4 inférieur à la normale.
Même s’il n’y a aucun signe ou symptôme évident d’infection, le virus peut continuer d’endommager l’organisme de
manière plus subtile. Lorsque le corps combat activement une infection comme celle au VIH, les cellules immunitaires
produisent de grandes quantités de molécules messagères appelées
cytokines
, lesquelles incitent d’autres cellules
immunitaires à passer à l’action. Ce phénomène de « réveil » entraîne l’activation immunitaire ou l’inflammation.
La plupart des infections sont de courte durée, et les cellules immunitaires retrouvent rapidement leur état normal de
repos. Par contre, l’infection chronique au VIH fait entrer le système immunitaire dans un état d’inflammation
constant, ce qui peut nuire au corps de plusieurs façons.Tout d’abord, le VIH infecte plus facilement les cellules CD4
activées; ainsi, un système immunitaire activé donne au virus davantage de cellules à infecter.
L’activation immunitaire prolongée réduit également l’espérance de vie des cellules CD4 et, possiblement, celle
d’autres cellules immunitaires. Elle peut endommager lentement les vaisseaux sanguins et accroître ainsi le risque de
maladies cardiovasculaires (crise cardiaque et AVC). De plus, elle risque d’accélérer la progression des lésions du foie
chez les personnes atteintes d’une hépatite virale et d’endommager les os, les reins et d’autres parties du corps.
Sans traitement, la plupart des personnes vivant avec le VIH finiront par présenter des symptômes plus évidents.
Quelques personnes maintiennent un compte de CD4 normal et ne présentent aucun symptôme pendant très
longtemps, parfois jusqu’à leur mort (on emploie le terme
non-progression à long terme
pour décrire ces cas). Par
contre, chez certaines personnes, l’infection au VIH progresse beaucoup plus rapidement, causant des symptômes
et une baisse importante du compte de CD4 après quelques années seulement.
Infection symptomatique
Avec le temps, en l’absence de traitement, le VIH cause progressivement d’autres dommages, les défenses du
corps s’affaiblissent et des symptômes de l’infection au VIH commencent à apparaître. La nature des symptômes et
le temps qu’ils mettent à se manifester varient largement d’une personne à une autre. Les symptômes les plus
couramment signalés comprennent : fatigue chronique, perte de poids inexplicable, diarrhée, fièvre, sueurs
nocturnes et problèmes de peau.
Cette étape de l’infection est souvent associée à l’apparition d’infections secondaires au VIH, telles que la candidose,
une infection fongique qui cause le muguet buccal et la candidose vaginale. D’ordinaire (mais pas toujours), les
premiers symptômes et infections ne sont pas dangereux et ne mettent pas la vie en danger. Ils servent de mises
en garde que le système immunitaire a subi des dommages considérables qui continueront de s’aggraver si
l’infection au VIH n’est pas traitée.
Infections potentiellement mortelles et sida
Lorsque le système immunitaire des personnes séropositives est très endommagé, elles deviennent vulnérables à
des infections qu’un système immunitaire en bonne santé pourrait normalement maîtriser. De façon générale, ces
infections sont très graves et parfois mortelles. On les appelle parfois des infections opportunistes.
On m’a diagnostiqué à l’hôpital. J’étais très malade et je ne savais pas ce qui m’arrivait. On m’a fait passer un test du
VIH et il était positif. J’étais dans un état lamentable; il ne me restait que 33 cellules CD4 et ma charge virale était d’un
demi-million. Et j’avais la pneumonie (PPC).
—Ken
Certaines, telles les infections fongiques, sont relativement mineures et faciles à traiter (bien que même une infection
fongique buccale puisse devenir très dangereuse chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli). Les
autres infections susceptibles d’entraîner de graves complications, voire la mort, comprennent la PPC (pneumonie à
Pneumocystis
), le MAC (complexe
Mycobacterium avium
), la toxoplasmose (
Toxoplasmosis gondii
) et le CMV
(cytomégalovirus). Certains types de cancer, tels que le lymphome, sont également plus courants chez les
personnes vivant avec le VIH.
De façon générale, les risques d’infections opportunistes sont étroitement liés au compte de CD4. Ils augmentent
quand le compte de CD4 passe sous le seuil des 200 cellules. Il est crucial pour toute personne ayant un compte de
CD4 faible de prendre des médicaments pour prévenir et guérir les infections opportunistes.