EFFICACITÉ DE LA TACRINE ET MESURE DES RÉSULTATS
THÉRAPEUTIQUES DANS LA MALADIE D’ALZHEIMER
Office canadien de coordination de l’évaluation des technologies de la santé 1
SOMMAIRE - REMARQUES
RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX
La maladie d’Alzheimer se définit comme un déclin progressif de la mémoire et des facultés cognitives.
Il s’agit de la cause la plus fréquente de démence chez les personnes âgées, et elle ne peut être guérie.
Le fardeau que représente cette affection pour les patients et leur entourage ainsi que ses retombées
économiques en font un important problème de santé et de société.
Les études portant sur la tacrine (tétrahydroaminoacridine, Parke-Davis) ont permis d’en démontrer
l’efficacité dans les cas légers ou modérés de maladie d’Alzheimer. Les effets cliniques observés ne sont
pas spectaculaires, et les manifestations indésirables imputées au médicament en limitent l’utilité. De
façon générale, la tacrine est d’abord considérée comme un traitement dont l’effet est palliatif, puisqu’elle
n’agit pas sur l’évolution de la maladie. À noter que les outils de mesure employés pour évaluer les
traitements contre la maladie d’Alzheimer ainsi que la conversion des résultats sur l’efficacité éventuelle
en données d’efficacité réelle soulèvent une grande controverse.
Compte tenu du fardeau potentiel que représente la maladie d’Alzheimer dans la population vieillissante,
et du rôle contestable de la tacrine dans ce contexte, l’OCCETS a commandé une étude afin d’évaluer
les effets du traitement1. L’information relevant du domaine public étant restreinte, l’étude se limitait à faire
l’évaluation critique des données relatives à l’efficacité de la tacrine dans la maladie d’Alzheimer. Le
présent aperçu présente l'abrégé des résultats de cette analyse.
CONCLUSIONS
Voici la synthèse des données les plus concluantes obtenues dans le cadre de cinq essais croisés et de
cinq essais parallèles sur la tacrine jugés scientifiquement acceptables (résultats publiés depuis 1990 et
relevant du domaine public) :
1) D’après les résultats de trois essais, la tacrine a fait preuve d’une efficacité limitée dans les cas
légers ou modérés de maladie d’Alzheimer, se traduisant par une faible amélioration – non
significative sur le plan clinique – de la fonction cognitive. Selon les résultats des sept autres
essais, aucune différence n’a été relevée dans les paramètres relatifs à la cognition.
2) L’interprétation des résultats des essais cliniques en ce qui a trait à l’efficacité de la tacrine dans
la maladie d’Alzheimer soulève des difficultés. On note en effet une grande variabilité dans la
façon dont ont été évalués les outils de mesure des résultats (validité, fiabilité, sensibilité)
employés dans les essais portant sur la tacrine. En outre, il existe très peu d’échelles propres à
la maladie d’Alzheimer. Manifestement, de plus amples travaux de recherche et de
développement s’imposent au chapitre des échelles de mesure nécessaires à l’évaluation des
traitements dans le contexte de la maladie d’Alzheimer.