Art de se connaître Formation Avancée en Yoga
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Physiologie de lʼétirement
Dans cette section, nous tenterons de mieux comprendre ce qui se produit dans notre corps
lorsque nous étirons nos muscles en bougeant nos articulations. Nous nous concentrerons sur les
chaînes de réactions physiologiques qui se produisent spontanément en réponse à nos efforts
conscients pour ramener ou conserver la mobilité de nos articulations en étirant nos muscles.
Avertissement !!
Le but de ces explications est de favoriser une meilleure compréhension
des mécanismes en présence lors de la pratique du yoga afin dʼaider
les élèves à retrouver graduellement la mobilité des articulations.
Il est tout à fait contre-indiqué de laisser lʼégo utiliser ces connaissances
pour pousser le corps trop rapidement vers lʼexpression « ultime » des postures.
Le rôle des endorphines
Le fait dʼétirer les muscles durant une pratique de yoga déclenche la productions de divers
facteurs neuroendocriniens et composés chimiques qui influencent notre système nerveux central
Parmi ceux-ci, il y a les endorphines qui sont responsables de la sensation de bien-être et de
relaxation après une bonne session de yoga. La période dʼintégration à la fin dʼun cours de yoga
leur permet de faire le travail et de déclencher la réponse de relaxation.
Les arcs flexes de la moelle épinière
Lorsque lʼon décide de bouger une articulation, certains muscles doivent se contracter (agonistes,
fixateurs et synergistes) tandis que dʼautres résisteront au mouvement et seront étirés
(antagonistes).
Dans chacun des muscles impliqués, des récepteurs internes tiennent automatiquement le
système nerveux central informé de ces actions par lʼentremise des nerfs sensitifs. Ces signaux
sont traités dans la moelle épinière qui génère un signal le long des nerfs moteurs pour initier une
réponse appropriée en indiquant aux muscles impliqués de relaxer ou de se contracter.
Ces arcs réflexes font le pont entre le système musculo-squelettique et le système nerveux
central. Il y a une multitude de types de récepteurs avec leurs arcs réflexes particuliers.
Dans les sections qui suivent, nous considérerons les arcs réflexes des trois principaux processus
physiologiques impliqués dans les trois types dʼétirement décrits dans lʼArt de bouger :
1. Les fuseaux neuromusculaires qui sont surtout impliquée dans les étirements
dynamiques et dans les étirements statiques passifs.
2. Lʼinhibition réciproque qui entre en jeu dans les étirements dynamiques et dans les
étirements statiques actifs.
3. Les organes tendineux de Golgi qui sont à la base des étirements facilités.
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Chaque muscle squelettique contient des récepteurs spéciaux dans des fuseaux
neuromusculaires au cœur du muscle pour détecter tout changement de longueur et de tension
dans le muscle et en informer le système nerveux.
Lorsquʼils détectent un étirement, ces récepteurs envoient un signal à la moelle épinière par
lʼentremise des nerfs sensitifs. Sur réception de ce signal, celle-ci envoie par un nerf moteur un
signal au muscle en question pour quʼil se contracte afin de résister à lʼétirement.
Cet arc réflexe de la moelle épinière protège les fibres musculaires contre les étirements excessifs
et les déchirures.
Il ne faut donc jamais « forcer » un étirement parce cela ne fera quʼaccentuer la contraction réflexe
du muscle ciblé et, éventuellement, cela pourrait causer des spasmes ou des crampes.
Dans le contexte du yoga de Kripalu, on parle essentiellement dʼexplorer la Limite.
Technique
Cette technique accessible à tous consiste à dissoudre cette Limite en douceur en « jouant » avec
la tension pour apprivoiser lʼétirement et réduire graduellement les contractions réflexes. Il y a
deux façons de le faire :
1. Maintenir un étirement modéré pour 30 à 60 secondes pour permettre aux fuseaux
neuromusculaires dʼapprivoiser la tension et de diminuer graduellement leur réaction.
Par exemple dans le Bâton – Dandasana, on maintiendra la posture en respirant
calmement tout en se concentrant sur les sensations derrière les jambes et dans le bas du
dos pour les sentir se dissoudre.
2. Sortir un peu de lʼétirement pour permette aux fuseaux neuromusculaires de cesser leurs
signaux dʼalarme avant de revenir graduellement à lʼétirement en douceur.
Par exemple, dans la Chien tête en bas – Adho Mukha Svanasana, on pliera légèrement
les genoux tour à tour pour permettre aux mollets de relaxer graduellement.
Référence : The Key poses of Hatha Yoga, Ray Long, Bandha Yoga
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