INTRODUCTION
La sous-région Ouest africaine est confrontée depuis mars 2014 à une épidémie de
maladie à virus Ebola (MVE), notifiée initialement en Guinée puis s’est propagée à ce
jour au Libéria, en Sierra Leone, au Nigéria et au Sénégal. Une flambée distincte de
maladie à virus Ébola a également été notifiée en République démocratique du Congo.
Face à la situation préoccupante de l’évolution de l’épidémie, l’OMS a appelé à la
mobilisation générale pour une réponse internationale et coordonnée à l’épidémie,
déclarée « urgence de santé publique de portée mondiale ».
Le Burkina Faso, de par sa position géographique et du fait de la grande mobilité des
populations dans la sous-région est à risque à l’instar des autres pays de la sous-
région. En vue d’une préparation et une réponse adéquate à une éventuelle épidémie
de MVE au Burkina, les présentes directives destinées au personnel de santé, ont été
élaborées et décrivent les mesures de prévention et de contrôle à mettre en place
avant, pendant et après l'épidémie.
I. GENERALITES SUR LA MALADIE A VIRUS EBOLA
1.1 Le virus Ebola et ses modes de transmission
Le virus Ebola, découvert en 1976, est le plus long virus connu, pouvant atteindre 8
μm pour un diamètre de 100 nm. Cette forme de fil a donné le nom de Filoviridae
(Filovirus) à sa famille qui inclut également le virus Marburg. L'enveloppe lipidique de
ce virus le rend sensible aux agents décontaminant classiques, détergents, alcool, eau
de Javel.
Il existe cinq espèces distinctes du genre Ebolavirus : Bundibugyo; Zaïre; Reston;
Soudan; Forêt de Taï.
Seules les 3 espèces Bundibugyo, Soudan et Zaïre ont été à ce jour, associées à des
épidémies de MVE de grande ampleur, caractérisées par une transmission
interhumaine élevée et causant la mort de 25 à 90 % des personnes infectées.
Depuis sa découverte en 1976, la maladie à virus Ebola (MVE) sévit principalement en
Afrique sub-saharienne.
Les premiers cas de MVE ont été rapportés en République Démocratique du Congo
(RDC) et au Soudan (1976); depuis, les flambées de MVE ont été rapportées en RDC
(1977, 1995, 2007, 2008, 2012), au Soudan (1979, 2004), au Gabon (1994, 1996,
2001, 2002), en Ouganda (2000, 2007, 2011, 2012), en République du Congo (2001,
2002, 2003, 2005), en Guinée (2014), au Liberia (2014), en Sierra Leone (2014) et au
Nigéria (2014, suite à l’importation d’un malade venant du Libéria) (Figure 1). La Côte
d'Ivoire (1994) a rapporté un cas isolé causé par l’espèce Taï chez un expatrié qui
s'était infecté au cours de l'autopsie d'un chimpanzé lui-même contaminé. Il n'y a pas
eu de transmission secondaire et le patient a survécu à l'infection.