LES BANQUES ISLAMIQUES ÉTUDE DE POSITIONNEMENT, SPÉCIFICITÉS RÉGLEMENTAIRES ET PARTICULARITÉS D’AUDIT Hassen BEN OUHIBA Chartered Public Accountant, CPA 2 0 1 5 مشروع )كتاب االقتصاد اإلسالمي االلكتروني المجاني ( إنَّ مشروعَ )كتاب االقتصاد اإلسالميّ االلكترونيّ اجملَانيّ( يهدِفُ إلى: • تEبنيّ نَشEرَ مEؤلEفاتِ عEلومِ االقEتصادِ اإلسEالمEيِّ فEي الEسُوقِ الEعاملEيِّ؛ لEتِصبحَ مُEتاحEةً للباحثنيَ واملشتغلنيَ في اجملالِ البحثيِّ والتطبيقيِّ. • توفيرُ جميعُ املناهج االقتصادية للطالبِ والباحثنيَ بصِبغةٍ إسالميةٍ متينةٍ. • أنَّ النشرَ االلكترونيّ يُعتبرُ أكثرَ فائدةً من النشرِ الورقيِّ. • أنَّ استخدامَ الورقِ مسيءٌ للبيئةِ ،ومُنهِكٌ ملَوارِدِهَا. واهللُ من وراءِ القصدِ عن أسرةِ مشروعِ )كتاب االقتصاد اإلسالميّ االلكترونيّ اجملَانيّ( الفقير إلى اهلل :سامر مظهر قنطقجي لدعم املشروع ،ميكنكم التواصل من خاللwww.kantakji.com : منشورات www.kantakji.com Page 2 of 180 TABLE DES MATIERES Titre Page INTRODUCTIONGÉNÉRALE 8 PREMIÈREPARTIE: 16 ÉTUDEDEPOSITIONNEMENTDELAFINANCEISLAMIQUE 16 CHAPITRE1:CONTEXTEETPRATIQUESDELAFINANCE ISLAMIQUE 18 SECTION1:EVOLUTIONETFONDEMENTSDELAFINANCE ISLAMIQUE 18 1.1.Crisefinancièreoucrised’éthique:L’alternaOve 18 1.2.Lafinanceislamique:Unefinanceéthique 23 1.3.LesPrincipalesInsOtuOonsFinancièresIslamiques 24 1.3.1.Lesétablissementsfinanciers 24 1.3.2.LesprincipalesorganisaOonsdusystèmefinancier islamique 26 SECTION2:L’ENVIRONNEMENTDESBANQUESISLAMIQUES 27 2.1.LarégulaOondesacOvitésdesbanquesislamiques 27 2.1.1.LanécessitédelarégulaOon 27 2.1.2.LesystèmederégulaOonactueldesacOvitésfinancières 27 2.1.3.LanormalisaOondusystèmecomptableislamique 32 2.2.OrganisaOonetgouvernancedesbanquesislamiques 34 2.2.1.Elémentsdel’organisaOon 35 2.2.2.LesorganesdegesOon 35 CHAPITRE2:MODESDEFONCTIONNEMENTETANALYSE CRITIQUEDESSYSTEMESDEGESTIONDESPRODUITS FINANCIERSISLAMIQUES 38 Page 3 of 180 www.kantakji.com SECTION1:LESPRINCIPAUXPRODUITSFINANCIERS ISLAMIQUES:MODESDEFONCTIONNEMENT 38 1.1.ProduitsbaséssurleprincipedePartagedesPerteset Profits 38 1.1.1.LecontratMoudharaba 38 1.1.2.LecontratMoucharaka 38 1.2.LesopéraOonscommerciales 39 1.2.1.LecontratMourabaha 39 1.2.2.Lecontratijara 39 1.2.3.LecontratIsOsna 40 1.2.4.LecontratSalam 40 1.3.Lescomptesbancaires 41 1.3.1.Lescomptescourants 41 1.3.2.Lescomptesd’épargnes 41 1.3.3.Lescomptesd’invesOssement 42 SECTION2:ANALYSECRITIQUEETLIMITESDELAFINANCE ISLAMIQUE 44 2.1.CriOqueopéraOonnelleetdegesOon 44 2.1.1.Limitesposéesparl’applicaOondelaréglementaOon internaOonale 44 2.1.2.Problèmeposéparlepartagedesprofitsetpertes(PPP) 45 2.2.TransparencedesinformaOonsrapportées 48 SECTION3:L’AUDITCONFORMITESHARI’AEXTERNE:BESOIN SHARI’ATIQUEETNECESSITEECONOMIQUE 50 DEUXIEMEPARTIE: 54 SPÉCIFICITÉSRÉGLEMENTAIRESETDÉMARCHED’AUDIT 54 Page 4 of 180 www.kantakji.com INTRODUCTIONDEUXIEMEPARTIE 55 CHAPITRE1:IMPLICATIONSREGLEMENTAIRES: GOUVERNANCE,CADRECONCEPTUELETTRAITEMENTS COMPTABLES 55 SECTION1:REGLESDEPRISEENCOMPTEETDE COMPTABILISATION 55 SECTION2:ANALYSEAPPROFONDIEDELACONVENTIONDELA PREEMINENCEDUFONDSURLAFORME 59 SECTION3:IMPLICATIONSETRECOMMANDATIONS GOUVERNEMENTALESETORGANISATIONNELLES 62 3.1Voletgouvernance 62 3.1.1.ProposiOonsrelaOvesauxcontrôlesetauditsexternes,et auréférenOelAAOIFI 62 3.1.2.ProposiOonsrelaOvesauraOodeliquidité 65 3.1.3.ProposiOonsrelaOvesauxréservesobligatoires 61 3.1.4.ProposiOonsrelaOvesàlalimitedeparOcipaOondansle capitaldesentrepriseshorsdusecteurfinancier 67 3.1.5.ProposiOonsrelaOvesauxcomptesd’invesOssements parOcipaOfs 68 3.2VoletOrganisa7on 70 3.2.1.EvoluOondel’organigramme 70 3.2.2.PréparaOondesmanuels 70 3.2.3.FormaOondupersonnel 71 CHAPITRE2:DEMARCHED’AUDITDECONFORMITESHARI’A (SHARI’ACOMPLIANCE) 73 SECTION1:FONDEMENTSD’AUDITDECONFORMITESHARI’A 73 1.1.Naturedelamissionauvudel’IFACetdel’AAOFI 73 1.1.1.PosiOonnementdelamissionparrapportàl’IFAC 73 Page 5 of 180 www.kantakji.com 1.1.2.PosiOonnementdelamissionparrapportàl’AAOIFI 73 1.2.Principesd’auditdeconformitéShari’a 74 1.2.1.DéfiniOon,objecOfetétendudelamission 74 1.2.2.Responsabilitédel’auditeurparrapportàlaShari’a 74 SECTION2:DEMARCHED’AUDITDECONFORMITESHARI’A 76 2.1.PlanificaOondestravauxàeffectuer 76 2.2.PrisedeconnaissanceetévaluaOondel’aspectShari’aOque 76 2.3.ExécuOondelarevue 78 2.4.DocumentaOondesconclusionsetrapport 79 TROISIEMEPARTIE: 81 INTRODUCITONTROISIEMEPARTIE 82 CHAPITRE1:LESOPERATIONSCOMMERCIALES 83 SECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOURABAHA 83 SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTIJARAETIJARA MUNTAHIABETTAMLIK 95 SECTION3:ContratdefinancementSalametSalamparallèle 102 SECTION4:CONTRATDEFINANCEMENTISTISNA 111 CHAPITRE2:PRODUITSBASESSURLEPRINCIPEDEPARTAGE DESPERTESETPROFITSETOPERATIONSDIVERSES 116 SECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOUCHARAKA 116 SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTMOUDHARABA 128 SECTION3:OPERATIONSDIVERSES 137 CONCLUSIONGENERALE 140 ANNEXES 145 ANNEXEI:MODELERAPPORTCONFORMITESHARI’A 145 Page 6 of 180 www.kantakji.com ANNEXEII:ModÈled’Étatsfinanciersd’unebanqueislamique 147 AnnexeIII:QUESTIONNAIREADRESSÉAUXPROFESSIONNELS AYANTAUDITEDESBANQUESISLAMIQUES 162 Bibliographie 175 Page 7 of 180 www.kantakji.com INTRODUCTION GÉNÉRALE Actuellement, le monde est en crise économique et morale. Il est à la recherchederéponsesdansd’autressystèmesouécolesdepensées.En effet,plusieursauteursetchercheursjugentqu’onaakeintleslimitesdu capitalismequiconsidèrequel’intérêtindividuelestsupérieuràl’intérêt collecOf contribuant ainsi à dilapider les ressources et créer les déséquilibresenvironnementaux,économiquesetpoliOques. Certaines idéologies, modes de pensées, échelles de valeurs, modèles, sont actuellement en cours d’analyse par des chercheurs et poliOciens afin d’inventer d’autres réponses à l’environnement complexe que connait l’économie mondiale. Parmi ces concepts, la finance islamique, danscequ’elleadeglobaletdemoraleaétéretenuepourdéfinirdes nouveaux modes de relaOons entre les agents économiques. Elle a été considéré par certains comme étant à-même d’apporter des réponses adaptées et saOsfaisantes se traduisant par un modèle économique et financier (différent de celui que nous connaissons et adoptons aujourd’hui) et qui est fondé essenOellement sur l’applicaOon de certainesdisposiOonsdusaintCoranvoiredelaShari’a. Communémentappeléelafinanceislamique,cetteterminologieaapparu depuislesannées40,dateàlaquellel’IndienAbualAlaaAlMaududi,futle premieràétablirsesprincipes.En1963,lapremièrebanqueislamique,la Mit Ghamr Saving Bank, fut créée en Egypte, et a formalisé pour la première fois les techniques financières (Mourabaha, Salam, Istisna, Ijara) pour des comptes d’épargne1. En tant que système idéologique basé sur l’éthique,etmettantencauselesprincipesdel’ultralibéralisme,lafinance islamique a pu séduire les non musulmans et apporter des éléments de réflexion pour une « révision morale » d’un système économique et financier actuel en pleine crise et ayant poussé le monde entier vers la récession.Lapratiqueàgrandeéchelledelafinanceislamiquemodernea commencéàsedévelopperaudébutdesannées70etce,aveclamontée de la religiosité des populations du monde Musulman après la deuxième guerremondiale(paysdunordAsie)etlaflambéeduprixdupétrole(pays du golfe). En effet, l’idée de banque islamique a ensuite été lancée par Olivier Carré, 1992, « Religion et développement dans les pays musulmans: éléments d’économie islamique », Social Compass, vol. 39, n° l, pp. 55-65. 1 Page 8 of 180 www.kantakji.com l’Organisation de la Conférence Islamique2 (OCI) en 1970 et a donné lieu, cinqansplustard,àlacréationdelaBanqueIslamiquedeDéveloppement (BID),puisdebanquestellequelaDubaïIslamicBank. Basée sur les principes de Shari’a qui imposent jusOce, équité et transparence,lafinanceislamiquesedisOnguedespraOquesfinancières convenOonnellesparuneconcepOondifférentedelavaleurducapitalet dutravail.Ainsi,cespraOquestrouventleurfondementdansl'éthiqueet la morale et puisent leurs sources dans la révélaOon divine et de la Sunna s’inspirant des praOques économiques et financières à l’époque duprophète(PBSL). La finance islamique se différencie de la finance tradiOonnelle par sa vision alternaOve de la valeur travail et du capital. Dans le cadre d'une relaOonprêteur-emprunteur,lafinanceislamiqueexigeunpartageplus justedurisqueentrelesdeuxparOes.Celadécoulede5grandspiliers3: - L'interdicOondelaRiba:IlestinterditdeOrerunavantaged'unprêt sicetavantagen'estpasjusOfié; - L'interdicOonduGhararetduMaysir:Avecl'interdicOonduGharar, la spéculaOon pure, notamment celle qui porte sur les produits dérivés et la vente à découvert est interdite. De plus, l'interdicOon du Maysir correspond à l'interdicOon de l'incerOtude dans les transacOons,avecpourfinalitédefinancerl'économieréelleaulieu d'encouragerlaspéculaOon; - La prohibiOon de certains secteurs: Les secteurs allant à l'encontre delamoraleislamiquesontinterdits(Alcool,élevageporcin,etc); - Le partage des profits et des pertes: Lors d'une relaOon emprunteur/prêteur, le risque et les gains sont partagés équitablement4. On parle de finance parOcipaOve. Si l'emprunteur échoue,sansfairedefautemajeure,leprêteursedoitdepartager lespertesavecsonclient; 2 Organisation intergouvernementale crée le 25 septembre 1969 qui regroupe 57 États membres. Cette organisation dont le siège est située à Djeddah, en Arabie saoudite, est une organisation au niveau supra-étatique et international à caractère religieux qui a pour but de renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques ainsi que dans les autres domaines. 3 http://www. andlil. com/definition-de-finance-islamique-125392. html. 4 Ali Al Qaradaghi, « اﻷﺳس اﻟﺷرﻋﯾﺔ ﻟﺗوزﯾﻊ اﻟﺧﺳﺎﺋر واﻷرﺑﺎح ﻓﻲ اﻟﺑﻧوك اﻹﺳﻼﻣﯾﺔ ﻣﻊ ﺑﯾﺎن 2010 ;« اﻟﻧوازل اﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻷزﻣﺔ اﻟﻣﺎﻟﯾﺔ. Page 9 of 180 www.kantakji.com - Le lien avec l'économie réelle: L’échange ne se fait que si un lien existeavecunacOfréeletnonavecdesacOfspurementfinanciers. Lapierreangulaireduraisonnementpréconisé,concernel’applicaOonde cesprincipes. Suite aux crises consécuOves par le biais des engagements croisés, des effets-dominos,puisdesfaillitesenchaîne,lesystèmefinanciermondial risque un effondrement total, face au système convenOonnel actuel, la réponsedelafinanceislamiquebienqueséduisanterestetributairede nombreuses interprétaOons, divergences et confusions dans les compréhensionsetlespraOques.Ainsi,lecadredelarégulaOonetdela supervision des insOtuOons financières islamiques en général et comptable et d’audit en parOculier reste peu développé, l'absence de posiOoncommunesurlesinstrumentsfinanciersliciteslimitefortement lesopéraOonsinternaOonales. En effet, et afin de faciliter le foncOonnement des banques islamiques côte à côte avec les banques convenOonnelles, il était nécessaire de mekre en place des lois bancaires islamiques concernant l’établissement,lefoncOonnementetlasupervisiondusystèmebancaire islamique, notamment la normalisaOon comptable, de contrôle et d’auditfinancieretShari’aOque. A ce Otre, l’AccounOng & AudiOng OrganizaOon of Islamic Financial InsOtuOon(AAOIFI),aétéfondéeauBahreinen1991,afindedévelopper etd’harmoniserdesnormescomptables,d’audit(quisontinspirésdans leursmajoritédesnormesinternaOonalesd’informaOonfinancière(IFRS) et normes internaOonales d’audit (ISA), avec prise en comptes des spécificités islamiques), de gouvernance, d’éthique ainsi que de mekre en place des standards Shari’a communs à l’ensemble des insOtuOons financières islamiques. En effet, l’informaOon contenue dans les états financiers et qui intéresse les uOlisateurs et les invesOsseurs n’est pas purement financière. La - Shari’a compliance - ou la conformité Shari’a est un facteur indispensable pour assurer la crédibilité des produits et des insOtuOons vis à vis des uOlisateurs des états financiers (invesOsseurs,…). Ainsi,lesbanquesislamiquessontdotéesd’unconseildelaShari’aou« Shari’a Supervisory Board » composé généralement par des jurisconsultes non permanents et qui rendent des décisions juridiques Page 10 of 180 www.kantakji.com religieuses(fatawas)surlabasedesrèglesetprincipesdelaShari’a,et d’undépartementinternedecontrôledelaShari’a,quiexaminelamise enœuvredesfatwaslorsdel'exécuOonduproduitetinformeleconseil delaShari’asurlaconformitédelagesOondefatwa5 . A chaque reporting, le conseil de la Shari’a émet des rapports aux actionnaires exprimant leurs opinions concernant la conformité des transactionsauxfatwas.Onremarquequeleprocessusdecontrôledela Shari’aestdéfaillant.Eneffet,lesmembresdudépartementdecontrôle internedelaShari’a,salariés,ainsiqueleconseildelaShari’a,mêmes’ils ne sont pas permanents, ne peuvent être considères comme externe a l’organisation6.Enconséquence,seposeleproblèmed’indépendance.Ce concept mal appliqué a un impact direct sur la fiabilité et plus généralementl’imagedesbanquesislamiquesetleursdéveloppementet enfin, sur la confiance recherchée en dernier recours d’obtenir des produits licites quel que soit les terminologies utilisées et les façades affichées. Toutefois, la norme ASIFI n°4 de l’AAOIFI exige de l’auditeur (financier) externe d’obtenir l'assurance raisonnable que les transacOons financières de la banque prise dans leur ensemble sont conformes à la loiislamique(Shari’a)7. D’où,l’intérêtdecemémoirequiseproposed’engageruneréflexionsur lesfondamentauxéconomiquesetShari’aOquesdelafinanceislamique, pourlesquelsnousproposonsd’analyserpourlesbanquesislamiques: - lesconceptsfondamentaux; - lespraOquesetdéclinaisonsbancairesetfinancièresproposées; - les praOques comptables et leur adéquaOon avec les principes de l’imagefidèleetlatransparence; - le caractère acceptable voir souhaitable d’un programme d’audit inspirédesprincipesislamiques;etenfin, - l’analyse structurelle des concepts de l’usure ou de l’intérêt et les différentesmanipulaOonspourlescontourneraffectantainsil’image demarquedesopéraOonsfinancières. 5 The control of the Shari’a Supervisory Board in the Islamic financial institutions, Samy Nathan Garas, International Journal of Islamic and Middle Eastern Finance and Management Vol. 5 No. 1; 2012. 6 Geneviève Causse Broquet: « La Finance Islamique »; 2009. 7 Accounting, Auditing & Governance Standards (for Islamic Financial Institutions), AAOIFI English version; 2008. Page 11 of 180 www.kantakji.com Par conséquent, ce travail ne pourra se concevoir sans l’étude de p o s i O o n n e m e nt et l a p ro p o s i O o n d ’a m é l i o raO o n s o u d e recommandaOonsàapporteràlafinanceislamique,notammentdanssa dimension: - éthique(enmoralisantlessourcesdefinancementetladesOnaOon dufinancement); - économique (contrat équilibré) et équitable (entre la banque et les co-contractants); - comptable (prééminence du fond sur la forme) et d’audit, et enfin informaOonnelle(reporOngettransparencefinancière). Dans le cadre de ce travail de recherche nous proposons de répondre auxquesOonsetinterrogaOonssuivantes: - Quelssontlesprincipesfondamentauxdelafinanceislamique?Les banquesislamiquessont-ellesdesétablissementsfinancierscomme lesautres? - Les banques islamiques sont-elles soumises à des parOcularités juridiques jusOfiant éventuellement des traitements parOculiers, si non,peuvent-ellesêtretraitéesselonlesméthodesconvenOonnelles usuelles ? et dans l’affirmaOve, est-on prêt à abandonner les principesactuelsdelafinance«classique»? - Est-il possible, en l’absence de normes comptables naOonales spécifiques, de traiter les produits financiers islamiques à parOr du cadreconceptuelactueletenparOculierduprincipedeprééminence dufondssurlaforme? - Est-on en mesure de concilier un traitement comptable selon les normes IFRS avec un traitement comptable selon les normes islamiques? - N’est-il pas opportun de prendre en compte un cadre conceptuel financier et une norme d’éthique spécifique à la finance et l’audit islamique? - Et comment l’auditeur, peut akeindre son objecOf de la perOnence de l’informaOon financière et en même temps, de la conformité Shari’a? De ces interrogaOons découle la problémaOque de la recherche que nousproposonsdemener:Quellespar*cularitésetplacedesbanques islamiquesdanslecontexteéconomiqueactuel?Etquellessugges*ons et implica*ons de ces spécificités sur le plan réglementaire, dans la pra*queetsurladémarched’audit? Page 12 of 180 www.kantakji.com C’est dans ce contexte que le mémoire envisagé, a pour principaux objecOfs d’étudier les parOcularités de la finance islamique, à travers l’analyse des techniques financières en la maOère et d’exposer les risquesd’auditspécifiques,ainsiquelesdiligencesd’auditquel’auditeur devraitintégrerdanssadémarched’auditselonlemodèleShari’a. CetobjecOfsedéclineenplusieurssous-objecOfscommesuit: i. ProcéderàuneétudeobjecOveetdeposiOonnementdesbanques islamiques; ii. Analyser la conformité de ces produits financiers avec les principesislamiques; iii. Mekre en exergue les principes fondamentaux de l’éthique des affairesenIslamainsiquelesfinalitésdelaShari’aenlamaOère; iv. Mekreenévidencel’existencedecertainescontorsionsauxrègles islamiquesdanslapraOqueactuelle; v. Analyserlestraitementscomptablesdecesproduits; vi. Proposerdesaxesd’amélioraOonsàlafinanceislamique; vii. Projeter les bases d’un cadre conceptuel basé sur la finance islamique; viii. Présenterunedémarched’auditquigaranOtlaconformitéShari’a deleursproduits. Ce mémoire se propose d’apporter des éléments de réponse à la problémaOqueprécédemmentsoulevée,selonunplanentroisparOes: UnepremièreparOeserapportantàl’étudedeposiOonnementetce,en analysantlanoOondefinanceislamique,sesprincipesetspécificitéspar rapportàunefinanceconvenOonnelle. CekepremièreparOeestcomposéededeuxchapitres.Lepremiersera réservé à la présentaOon du contexte et praOques de la finance islamique. Nous envisageons dans le deuxième chapitre d’expliquer les modes de foncOonnement et de procéder à l’analyse criOque des produitsfinanciersislamiques. La deuxième parOe, sera réservée aux implicaOons qu’auront ces parOcularitéssurdifférentsplans(règlementaires,référenOelsetnormes comptables et démarche d’audit) pour conclure par des recommandaOonsetaxesd’amélioraOondecertainsaspectsayanttrait aux banques islamiques. La deuxième parOe est composée de deux chapitres.Lepremierseraréservéàl’étudedesaspectsdegouvernance, Page 13 of 180 www.kantakji.com du cadre conceptuel et des traitements comptables. Nous envisageons dans le deuxième chapitre présenter une méthodologie d’audit Shari’a qui sera manifeste dans un manuel ou guide pour les professionnels d’audit. Afin d’apporter une réponse empirique à notre problémaOque, nous envisageons d’adopter l’approche internaOonale comme approche d’auditdeconformitéShari’a.C’estl’objetdenotretroisièmeetdernière parOequivisedoncàconcevoirunguidepraOqued’auditdeconformité Shari’a qui sera manifesté dans un manuel de support pour les professionnelsd’audit. Les méthodes de recherche et techniques d’invesOgaOon que nous adopteronspourmenercekeétude,serontbaséessur: i. l’analyse basée sur la doctrine et la documentaOon existante notamment: - LesouvragesgénérauxetspécialisésetarOclesenlamaOère; - Mémoires et thèses ayant traité des sujets en relaOon avec le présentmémoire; - Textesréglementairesetnormesprofessionnelles. ii. Mon expérience dans la vie associaOve (membre du Conseil de la ComptabilitéIslamique); iii. l’enquête, par quesOonnaire, réalisée auprès d’un panel d’experts comptables membres de l’Ordre de Experts Comptables de Tunisie afindeconfirmeretd’enrichirlesconstatsetsuggesOonsquenous proposeronsàtraverscekeétude. Notre expérience acquise tout au long du stage professionnel et les missionseffectuéessurtoutdanslesecteurfinancier(banques,sociétés deleasing,OPCVM..),sontàl’originedusujetdecemémoire.Eneffet, l’appariOon des insOtuOons financières islamiques en Tunisie nous a poussé à explorer ce domaine, faire des comparaisons avec la finance convenOonnelle déjà traitée, apporter des soluOons et contribuer finalementaudéveloppementdesditesinsOtuOons. Nousavonsainsiassistéàl’émergencederéflexionauseindesbanques tunisiennes sur la créaOon de départements pour introduire la finance islamique et profiter ainsi des opportunités de refinancement et de rentabilitéqu’elleassure. Page 14 of 180 www.kantakji.com En outre, dans le cadre de notre expérience, en tant qu’auditeur, dans unesociétédeproducOond’engraischimique(TunisianIndianFerOlizers – TIFERT) nous avons assisté au recours par ceke société à un financement important auprès de la Banque Islamique de Développement.Cefinancementaétél’occasionpournousd’étudierle processus de financement et la documentaOon juridique assez riche requise pour établir un financement islamique de la construcOon de cekeusineselonlaformule«IsOsna». Le choix de ce sujet a été aussi, moOvé par les essais depuis bien longtemps, par la plupart des instances financières à l’échelle internaOonale, de promouvoir la finance islamique par la préparaOon des études, lois, normes dédiées à ce thème, afin de se rapprocher d’avantage aux normes et régulaOons internaOonales et d’y être en harmonie. CekeétudenevisepasàétabliruneanalyseexhausOvedesspécificités etparOcularitésdelafinanceislamique,ouàproposerdessoluOonsou référenOels uniques et définiOfs des règles comptables et fiscales ou normaOves des banques islamiques mais de recenser les principales parOcularités et praOques ou référenOels actuellement mis en place à travers une étude de posiOonnement se déclinant en suggesOons et analysesourecommandaOons.Atraverscekeétudeonneprétendpas non plus, fournir un programme d’audit exhausOf pour les banques islamiques,maisplutôtcontribueràl’adaptaOondeladémarched’audit par les risques « approche internaOonale » aux parOcularités imposées par les spécificités et produits propres à ces insOtuOons. Enfin, ce mémoiren’abordepaslesujetdesSukuks8. Hassen Ben Ouhiba Chartered Public Accountant, CPA [email protected] Il s’agit là d’une alternative à l’obligation classique qui est illicite en islam, c’est un produit financier adossé à un actif tangible et à échéance fixe qui confère un droit de créance à son propriétaire. Celui-ci reçoit une part du profit attaché au rendement de l’actif sous-jacent. 8 Page 15 of 180 www.kantakji.com PREMIÈRE PARTIE: ÉTUDE DE POSITIONNEMENT DE LA FINANCE ISLAMIQUE Page 16 of 180 www.kantakji.com INTRODUCTION DE LA PREMIÈRE PARTIE Lacriseditedessubprimesatouchél’ensembledusystèmebancaireet financier et est, en fait, une crise bien plus profonde que celle de l’immobilier à risque américain, et qui est en train de transformer profondément la physionomie de la finance mondiale. Elle a soulevé diverses interrogaOons sur la résistance des acOvités de marché, et en parOculierdesacOvitésdeOtrisaOonetsurlerôledesrèglescomptables, d’audit et de gouvernance. Le ralenOssement de la croissance de ces acOvitésestinévitable,mêmesi,làencore,l’ampleurduphénomèneest difficileàdéfiniravecprécisionàcejour. C’est dans ce contexte que les enjeux d’une réflexion sur la finance islamique prennent toute significaOon. En effet, les seules banques qui ontrésistéàcekecriseontétélesbanquesislamiques.Mêmesi,comme nousleverrons,lafinanceislamiquen’estpasuniqueetindivisible(mais, aucontraire,hétérogènedanssesrèglescommedanssespraOques,elle n’en consOtue pas moins un univers dont le poids global croit rapidement et, surtout, va conOnuer à croître dans les années à venir. Elleestunedisciplinecomplexequinepeutêtreexaminéedirectement etuniquementdanssesdimensionstechniquessansprendreencompte sonenvironnementparOculier. Nous nous proposons donc de commencer, dans un premier chapitre, par remonter à l’origine de la crise et à ses conséquences; puis par décrire les facteurs qui ont aggravé ceke crise, nous présenterons, ensuite, les éléments de l’environnement du secteur des banques islamiquesainsiquelesprincipauxobstaclesàsonexpansion. Nous analysons, dans un deuxième chapitre, les caractérisOques des produitsislamiquesquiontfaitquelesbanquesislamiquesaientmieux résistéàlacrisequeleurscontreparOesconvenOonnelles. Finalement, nous procéderons à une idenOficaOon de leurs modes de contrôle et de gesOon, tout en démontrant l’importance de l’audit ShariaOque externe, la portée d’un tel raisonnement fera l’objet d’une analysepurementcriOque. Page 17 of 180 www.kantakji.com CHAPITRE1:CONTEXTEETPRATIQUESDELAFINANCEISLAMIQUE SECTION1:EVOLUTIONETFONDEMENTSDELAFINANCEISLAMIQUE 1. Crisefinancièreoucrised’éthique:L’alterna7ve Lacrisefinancières'estdéclenchéeen2007auxÉtats-Unissurlemarché des prêts hypothécaires aux emprunteurs les plus démunis (les personnes ayant des revenus faibles et qui risquent de se retrouver au chômage)etaussiauxclassesmoyennes. Ce marché s'est largement développé aux États-Unis à parOr de 2001, passantd'unmontantde 94milliardsUSDen2001à685milliardsUSDen20069 . Toutefois,lespremièresannéessontcouvertesparuntauxd'intérêtfixe quidevientensuitevariable.Lestauxd’intérêtsbasetl’encouragement de l’administraOon américaine à l’accès à la propriété immobilière ont incité les banques et les intermédiaires financiers à la distribuOon agressive de prêts immobiliers aux ménages américains, quels que soient leurs niveaux de revenus. Ces prêts à des clients à la cote de créditinsuffisanteontparOcipéàlacréaOond'unebulleimmobilièrequi elle-même nourrissait la bulle de crédits: tant que l'immobilier augmente, la maison acquise et mise en hypothèque assure que l'opéraOonnepeutquebienseterminer,puisqu'encasdedéfaillance,la banque pourra rembourser le crédit en saisissant, puis en vendant la maison. Parailleurs,cemouvementd’octroiexcessifdeprêtshypothécairesaété accéléré par l'uOlisaOon de la OtrisaOon comme ouOl d'évacuaOon du risque de crédit. Ce mécanisme de OtrisaOon a sans doute incité certaines insOtuOons prêteuses à accorder d’avantage de prêts à hauts risques. En effet, la OtrisaOon est une opéraOon financière qui consiste à transformer des prêts illiquides en Otres négociables sur des marchés, par l’intermédiaire des enOtés ad hoc. Le plus souvent, la banque à l’originedesprêts,lescèdeàunSpecialPurposeVehicule(SPV)ouenOté àunobjecOfspécial,quifinancecekeacquisiOonenémekantdesOtres sur les marchés financiers. Les invesOsseurs (fonds d'invesOssements classiques, etc. ) qui achètent ces Otres perçoivent en contreparOe les Artus et al, Conseil d’analyse économique, La crise des subprimes, La Documentation Française; 2008. 9 Page 18 of 180 www.kantakji.com revenus (intérêts et remboursement du principal) issus des prêts. La transformaOon d’acOfs illiquides en Otres négociables s’accompagne toujours d’une restructuraOon: les Otres émis par le SPV ont ainsi des caractérisOquesdifférentesdecellesdesacOfssous-jacentsentermesde modalitésdepaiement,desensibilitéauxrisques. Certains établissements financiers avaient fait des subprimes leur spécialité en se consacrant uniquement à l’octroi de ce type de crédits aussitôt revendus sur le marché de la OtrisaOon. Ceke revente élimine instantanément les risques associés au prêt pour l'établissement financierprêteuretlerisqueesttransmisauxacheteursdeOtresdetype P C A A ( p a p i e r c o m m e r c i a l a d o s s é à d e s a c O f s ) . C e k e déresponsabilisa*on des insOtuOons prêteuses a sans doute incité certaines d'entre elles à accorder davantage de prêts à hauts risques. Lorsqu’en2005,laBanqueCentraleAméricaine,laFederalReserveBank, a commencé à rehausser ses taux d’intérêts, plusieurs ménages américains se sont retrouvés dans l’incapacité de rembourser leurs emprunts.Eneffet,lahaussedutauxd’intérêt,quiestpasséde1%en 2003 à 5,25% en 200610, a engendré une augmentaOon brutale des mensualités,cequiaprovoquéledéfautdepaiementdesemprunteurs lesplusfragiles. La finance islamique: intérêt et contraintes de mise en place en Tunisie, mémoire en vue de l’obtention du diplôme national d’expert-comptable; Sonia Sellami; 2011. 10 Page 19 of 180 www.kantakji.com Ainsi,lesétablissementsdecrédit,censéspouvoirrécupérerleursmises en vendant les habitaOons hypothéquées, se retrouvèrent sans moyen rapidederedresserleurbilan,puisquevendrecesbiensnesuffisaitplus àcouvrirleurspertes.L'affluxdemisesenventedesbienssaisisamême aggravé le déséquilibre du marché immobilier où les prix se sont effondrés.Bienqu’elleaitparuiniOalementneconcernerquelemarché des subprimes aux États-Unis, la crise s’est propagée à l’ensemble des marchésfinanciersetàl’économie«réelle»àtraversuncertainnombre demécanismes. Unedescausesdelacriseaétélafragmentationd’actifspotentiellement «toxiques»endemultipleslignesdecréditremixéesplusieursfoispour former,parvoiedetitrisation,desfondsdecréances,etsouventdesfonds de fonds de fonds, dont les détenteurs ne connaissent plus du tout la composition (ce que l’on appelle les sous-jacents) et ne sont donc plus capablesd’enmesurerlesrisques. Ce manque de transparence, a rapidement provoqué une crise de confiance: ne pouvant discriminer avec cerOtude entre les bons et les mauvaisacOfs,lesOtresadossésauxprêtsimmobiliers,dontl’évaluaOon étaitjugéetropincertaine,n’ontplustrouvéd’acheteurs. Cekecrisedeconfianceafaitquelesbanquesn’ontplusacceptédese prêterentreelles.L’accèsaucréditestdevenupluscoûteuxetdifficile: lesprêteurs,confrontésàunrisquededéfautaccru,fontpayerpluscher lesemprunteurs,voirerefusentdeleurprêter.SelonJurgensen(2008),la criseestunecrisedeconfianceetdevaleurséthiquesquiaabouOàun gel presque total des marchés financiers, « Car ceke crise financière «systémique»peutenréalitéêtreakribuéenonseulementàl’explosion d’unebulle,phasederéajustementclassiquedescyclesd’uneéconomie capitaliste,maisencored’avantageaurejetcroissantdetouteunesérie devaleurséthiques»11 . Decequiprécède,lesproblèmeséthiquescausantlacrisedessubprimes peuventêtrerésumésainsi: 11JURGENSEN. Philippe: «Crise financière ou crise morale?», www.canalacademie.com; 2008. Page 20 of 180 www.kantakji.com - - - Une perte du sens de responsabilité: les banques prêteuses souhaitaient se décharger totalement du risque via la OtrisaOon en n’en conservant aucune part. Ceke technique a entraîné une déresponsabilisaOondesrisquesendiffusantdes«acOfstoxiques» des banques (de type subprimes) dans l’ensemble du système financier mondial. Certains produits structurés de OtrisaOon étaient conçus de manière à mélanger crédits toxiques et crédits sains afin dedissimulerlaqualitédescrédits. LemanquederégulaOon:Ilestclairquelacriseatenudavantageà l’insuffisanceduchampcouvertparlescontrôlesqu’auxdéfaillances supposées des superviseurs. la réglementaOon souvent incomplète etinadéquate,n’apaspupoursuivrelesinnovaOonsfinancièrespour contrôler leur mise en œuvre et protéger le système de la cupidité des acteurs. En effet, ce sont des secteurs non régulés comme les hedge funds12, les agences de notaOon, que sont venus les dérapages,etnondesacOvitésbancairesrégulées. Absencedestandardsdenotations:l’absencecomplètedelisibilitédes critèresdesratings(AAA),généreusementaccordésparcesagencesà des fonds de titrisation, correspondaient en réalité parfois à des activités risquées dont la valeur s’est brusquement effondrée. Les critèresutiliséspourobtenircesnotationsonttoujoursétéobscurset l’on comprend aujourd’hui qu’ils étaient, hélas, souvent biaisés. En effet, une procédure civile intentée la justice Américaine ayant pour objet: " les notations [de Standard and Poor's13] en 2007 de certaines obligations américaines adossées à des dette (CDO)", des titres financiers complexes qui étaient basés sur des montages liés à des emprunts immobiliers à risques dits "subprimes". L'exposition très élevée de nombreuses banques à ce type de produits financiers avait été l'une des causes principales de la crise financière mondiale qui a débuté en 2007-2008. Dans un communiqué, S&P "regrette profondément"quesesnotations"aientéchouéàanticipertotalement la rapide détérioration des conditions sur le marché hypothécaireaméricaindurantcettepériodetumultueuse"14. 12 Les hedge funds sont des fonds d’investissement d’un type particulier. Il n’existe pas de définition légale, précise et formelle du terme. Ce sont des « fonds de couverture et de gestion alternative », c’est-à-dire se livrant à des placements de protection contre les fluctuations des marchés considérés. 13 Agence de notation. 14http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/04/crise-financiere-les-etatsunis-preparent-une-plainte-contre standard-and-poor-s_1827049_3234. html Page 21 of 180 www.kantakji.com - Manque d’éthique des banquiers arrangeurs: un certain nombre de ces opéraOons était tellement opaque et peu transparent, voire complexe(différentestranches…)qu’ildevenaitparfoisimpossiblede connaîtrelacomposiOonexactedecequiétaitvendu. LesystèmefinanciertradiOonnelbasésurl’intérêtfixeetlaspéculaOon, ouOlléparunsystèmecapitalisteopportunisteàlarecherchederevenus à court terme toujours plus grands, a akeint ses limites. Ce système a permis le développement de comportements contraires à l’intérêt général,àlongterme.Lesystèmeestconstruitsurlacupiditédesgens, l’individualisme sans limite aucune et le non-respect des règles de comportementssocialementresponsables. Le développement de la finance islamique parait une soluOon possible après l’échec du système classique à assurer la stabilité du système financier, et à la suite de la demande des invesOsseurs musulmans détenant d’énormes surplus de liquidité et refusant de les placer dans desfondsclassiques. Page 22 of 180 www.kantakji.com 2. Lafinanceislamique:Unefinanceéthique La crise financière actuelle met en lumière des InvesOssements Socialement Responsable (ISR) et des placements dits « éthiques » qui résistent bien à la tempête que nous traversons et il parait donc intéressantdes’yakarderencherchantàcomprendrepourquoiilssont moinsvulnérablesetcommentilssontstructurés. L'Investissement Socialement Responsable (ISR) est un terme générique qui désigne les diverses démarches d'intégration du développement durableauseindelagestionfinancière.Ilconsistepourlesinvestisseurs quilepratiquentàprendreencomptedescritèresdits«extra-financiers »,c'est-à-direEnvironnementaux,SociauxetdeGouvernance(ESG)dans leurs choix d'investissement. Cela signifie qu'ils ne s'intéressent plus uniquement aux caractéristiques financières des actifs (actions ou obligations d'entreprises cotées, emprunts d'états, entreprises non cotées...)danslesquelsilsplacentleurscapitaux15. La finance islamique intègre des composantes éthiques et extrafinancières qui peuvent consOtuer des points de convergence avec le conceptdel’ISR.Elledésigneunsystèmeéconomiqueconçuenaccord aveclesfinalités(Maqassid)delaShari’a.LesmaqassiddelaShari’asont les noOons et les sagesses remarquées de la part du Législateur dans touteslessituaOonsdelaLoiouleurmajorité. Il y est intégré les points suivants: les caractérisOques de la Loi, ses finalitésulOmes,lessensetlesnoOonsquetouteLoicomprend 16. Appliqués aux transacOons financières (maqassid spécifiques ou élémentaires de la Shari’a), ces noOons visent plus spécifiquement: l’enrichissement de l’individu, la redistribuOon équitable des richesses, honnêteté dans les relaOons commerciales, la transparence dans la négociaOon et dans l’exécuOon des contrats, la prévisibilité des conséquences et l’équité dans les rapports contractuels, notamment quantauxmodalitésderémunéraOonparlepartagedesrisques. Leprinciped’équitéestdoncàlabasedelaconcepOonéconomiquedu droit musulman. Basés sur la parOcipaOon, pas sur l’endekement, les transacOons et produits financiers islamiques respectent en effet un 15 16 http://www.novethic.fr/isr-et-rse/comprendre-lisr/definitions-et-objectifs. html Mohamed Tahar Ibn Achour, « 2001 ;« ﻣﻘﺎﺻﺪ اﻟﺸﺮﯾﻌﺔ اﻻﺳﻼﻣﯿﺔ. Page 23 of 180 www.kantakji.com certain nombre de principes éthiques, dont la prohibiOon de l’intérêt (Riba)quiexigequeleprofitrésultedel’achatpuisdelaventedebiens et prévoit que la réparOOon du retour sur invesOssement soit déterminée à l’avance. La thésaurisaOon et de la spéculaOon ou l’incerOtude (Gharar, Maysir) sont également interdites, il est donc impossible de vendre un bien que l’on ne déOent pas ou qui ne nous apparOent pas et les flux financiers doivent être corrélés à des acOfs tangibles. Dans ce système, la banque s’en Oent au rôle d’intermédiaire commercial et ne peut exercer des acOvités de nature spéculaOves. L’invesOssement se doit également d’être socialement responsable puisqu’ilestinterditd’invesOrdanslesacOvitéscontrairesauxprincipes del’Islamcommel’alcool,letabac,lesarmes,lesassurancesoulesjeux d’argent. A ce filtre sectoriel s’ajoutent des critères portant sur la gouvernance,quidoitêtretransparente,éthiqueetrégulée. Enfin, le principe de partage des pertes et profits sOpule que l’invesOsseuretl’entrepreneurs’associentsurunprojetetenpartagent les pertes et les profits selon une quote-part définie à l’avance. Ce système suppose des risques plus importants pour l’invesOsseur tandis qu’il protège l’entrepreneur. En conséquence, l’existence des banques islamiquesreprésenteunealternaOveéthique:àlafoisconcurrenteset complémentaires des banques convenOonnelles, elles permekent de mobiliserlescapitauxenproposantunealternaOveauprêtàintérêtet fondent d’une raOonalité économique conciliant raOonalité sociétale et raOonalitéenfinalité. LesPrincipalesIns7tu7onsFinancièresIslamiques LesprincipalesinsOtuOonsfinancièresislamiquessont:d’unepart,les établissementsfinanciers,d’autrepartlesorganismeschargésdela régulaOonetdudéveloppementdelafinanceislamique. 2.1. Lesétablissementsfinanciers Ils peuvent être classés selon leur acOvité, selon leur implantaOon ou selonqueleursacOvitésfinancièresetounonenOèrementislamique. ▪ Selon leur acOvité, on disOngue: les banques islamiques, les compagnies d’assurances, les compagnies Moudharaba. On s’intéresse aux banques. Les banques islamiques sont soit des Page 24 of 180 www.kantakji.com banques de détail, soit des banques et des fonds d’invesOssement islamique: LesbanquesdedétailsontcellesquiassurentlafoncOontradiOonnelle d’intermédiaOon. Elles reçoivent l’argent des déposants et placent cet argentdansdesprojetspourlecomptedesdéposants.LesopéraOonsen amont (la collecte des fonds) et en aval (l’invesOssement) sont, en principe,baséessurlesmêmesprincipesdepartagedespertesetprofit et de l’interdicOon du Riba. Les banques d’invesOssement islamiques sontdesbanques«degros».Ellescollectentlesurplusdeliquiditésdes banques de détail et invesOssent dans des projets. L’acOvité financière degrosestalimentéeparlesfondssouverainsquisontàlarecherchede placements intéressants, essenOellement les banques centrales et les invesOsseursinsOtuOonnelsdespayspétroliers. ▪ ▪ Selon leur lieu d’implantaOon, on disOngue les banques qui se trouvent dans un pays enOèrement « islamisé » et les autres. Les banquesquisetrouventdansunpaysenOèrementislamisécomme l’Iran, le Soudan ou le Pakistan, ne sont régies que par une seule réglementaOon. Les banques qui se trouvent dans les autres pays sont dans un système financier dual. Elles sont donc soumises à deuxsystèmesderéglementaOonetderégulaOonquisontplusou moinscompaObles.Lesplusnombreusessontsituéesdanslespays du Golf, surtout à Bahreïn qui est reconnu comme étant la place financièreislamiquelaplusdynamique. Selonl’importancedeleuracOvitéfinancièreislamique,ondisOngue les banques dont l’acOvité financière est enOèrement islamique et celles qui n’ont que des guichets ou « fenêtres islamiques ». Le caractèrelicitedeces«fenêtres»n’estpasunanimementreconnu carlerisquedemixitédefluxlicitesetdefluxillicitesestréel. Le système financier tunisien compte actuellement (en 2014) trois banquesislamiquesàsavoir«NourIslamicBank»,«AlBaraka-Bank» et«LaBanqueZitouna»ainsiquedeuxsociétésd’assuranceislamiqueà savoir « Best Ré » et « La Zitouna Takaful », outre d’autres insOtuOons financières convenOonnelles qui ont commencé à offrir quelques produits financiers islamiques. A la faveur du changement du contexte poliOque suite à la RévoluOon, il est akendu que la Tunisie enregistre une croissance progressive au niveau du nombre des insOtuOons Page 25 of 180 www.kantakji.com financières offrant uniquement ou en parOe des produits financiers islamiques. Une telle croissance s’inscrit parfaitement dans le sens de l’évoluOon actuelleetprévisibledelafinanceislamiquequiestappeléeàjouerdans les années à venir un rôle de plus en plus grandissant sur la scène financièretunisienneainsiqu’internaOonale. 2.2. Lesprincipalesorganisa*onsdusystèmefinancier islamique ➢ LaBanqueIslamiquedeDéveloppement(BID) Aétécrééen1974,elleregroupedesmembresdeplusde40pays.Son objecOfestdepromouvoirledéveloppementéconomiqueetleprogrès social au sein des pays membres conformément aux principes de la Shari’a. On peut la considérer comme l’équivalent de la banque mondialepourlemondemusulman.ElleaparOcipéaufinancementde nombreuxprojetd’infrastructuredanslespaysendéveloppement. ➢ TheAccoun*ngandAudi*ngOrganiza*onforIslamicFinancial Ins*tu*ons(AAIOFI) A été fondée en 1990. Située à Bahrein, elle est chargée d’élaborer les standardsetprincipesenmaOèredelacomptabilité,d’audit,d’éthique, degouvernanceetdeconformitéShari’a.UneprésentaOondétailléede cetorganismeseraexposéeauniveaudelasecOonsuivante ➢ IslamicFiqhAcademy(IFA) Cree en 1981 à Djeddah, est une assemblée de jurisconsultes qui émekentdesavisreligieuxsurdifférentssujets. ➢ IslamicFinancialServicesBoard(IFSB) A été créé en 2002 en Malaisie. Il est composé de représentants des banques centrales de divers pays, des organismes internaOonaux notammentlabanquemondiale,leFMI(fondmonétaireinternaOonal), laBID.Cetorganismeinter-gouvernementalapourmissionl’intégraOon delafinanceislamiquedanslesystèmefinanciermondial. Page 26 of 180 www.kantakji.com SECTION2:L’ENVIRONNEMENTDESBANQUESISLAMIQUES 1. Larégula7ondesac7vitésdesbanquesislamiques 1. Lanécessitédelarégula*on La finance islamique s’est beaucoup développée au cours de deux décennies.Cequicompteactuellementestdepoursuivresacroissance mais surtout d’assurer sa respectabilité, de prouver que le système est viable.Enconséquence,larégulaOondelaprofessions’impose. La régulaOon dans la doctrine islamique doit être fondée sur des conceptsdesurveillanceetdecontrôlequifaitparOcipertouslesagents économiques (Hesba 17) qui, selon Ibn Taymia auront pour but de délimiter les contours d’un développement économique convenable aveclesfinalités(Maqassid)delaShari’a18. CekerégulaOonestd’autantplusnécessairequedurantcekepériodede forte expansion, pour concurrencer les banques convenOonnelles, elles ontdûcréerdenouveauxproduitsenimaginantdesprocédésdenature àrendrecesproduitsconformesàlaShari’a. 2. Lesystèmederégula*onactueldesac*vitésfinancières Actuellement, la réglementaOon prudenOelle dans le monde est un système global, c’est –à- dire que le cadre est le même quelles que s o i e n t l e s i n sO t u O o n s : b a n q u e s c o m m e rc i a l e s , s o c i é té s d’invesOssements,etc...L’autoritédecontrôleestlabanquecentralede chaque pays. Ceke dernière est conforme à la réglementaOon internaOonaledanslamesureoùlegouvernementdupaysaadoptéles règlesinternaOonales. LaréglementaOoninternaOonaleémaneduComitédeBâle 19.Lestextes réglementaireslesplusconnussontle«raOoCook»etlerécent«raOo MacDough»,tousdeuxdesnomsdesprésidentsducomitéaumoment deleurélaboraOon. 17 L’audit, le contrôle. Ibn Taymia, « 1995 ;« ﻣﺠﻤﻮع ﻓﺘﺎوى اﺑﻦ ﺗﯿﻤﯿﺔ. 19 Institution créée en 1974 par les gouverneurs des banques centrales des pays du G10, elle se réunit 4 fois par an. Ses missions ont pour but de renforcer la sécurité et la fiabilité du système financier, d’établir des standards minimaux en matière de contrôle prudentiel, de diffuser et de pouvoir les meilleures pratiques bancaires et de surveillance, de promouvoir la coopération internationale en matière de contrôle prudentiel. Même si un pays n’a pas adopté les accords du Comité, ils lui servent néanmoins de référence. 18Ahmad Page 27 of 180 www.kantakji.com LesprincipauxdomainesderèglementduComitédeBâleauniveaudu secteurbancairepourassurerlasantéetlastabilitédusystèmefinancier sont: - Lasuffisanceducapital, - L’idenOficaOon des principaux types de risques et les techniques uOliséespourlesgérerefficacement, - Lesméthodesd’évaluaOondelaqualitédesacOfsdelabanque, - LacréaOonderéservespourcouvrirlespertessurlesprêts, - Lesdifférentstypesdecontrôleinterne, - Lesauditsexternesnécessaires,unaccentestmiségalementsurla formaOon des contrôleurs, parOculièrement la capacité à idenOfier lesrisquesetàmekreenœuvrelesmoyensdelesanOciper,deles géreretdelescontrôler. Le calcul de la suffisance de capital est un élément essenOel de la réglementaOon. Lasuffisanceducapital Le raOo de solvabilité, dit < raOo Cook>, a été mis en applicaOon en juillet1998.IlestrelaOfàlamesureprudenOelledesrisquesdemarché (risques relaOfs aux instruments financiers détenus, risques de change…). Ra*oCook=Fondspropres/Risquespondérés Lesfondspropressontévaluésàdesniveauxsuccessifs: - Le niveau 1 est le capital de base, composé grosso modo de la situaOonnekediminuéedesacOfsimmatériels; - Le niveau 2 est le capital complémentaire, c’est le montant précédentauquelonajoutedesélémentsdequasifondspropres20. De ces éléments, on, retranche les fonds propres ou assimilés correspondant à des placements dans d’autres établissements, par exempledesOtresdeparOcipaOondansdesfiliales. Risquepondéréd’unengagement=Montantdel’engagement* Quo*téderisque 20 Par exemple les titres participatifs Page 28 of 180 www.kantakji.com LecomitédeBâleclasselesengagementsenquatregroupes,enfoncOon desrisquesencourus: 0%,20%,50%et100%. Lesengagementspondérésà0%doncnenécessitantpasdecouverture. Lesengagementspondérésà20%sontparexemple:lescréancessurles collecOvitésterritoriales,ougaranOesparcescollecOvités. Les engagements pondérés à 50% sont par exemple: les prêts hypothécaires. Les engagements pondérés à 100% sont ceux qui ne sont pas dans les groupesprécédents,ainsilecrédit-bailmobilier,lesprêtsparOcipaOfsen faveurdelaclientèle. LesexigencesduComitédeBâlesontlessuivantes: - Lerapportminimalàrespecterentrelesfondspropresetlesrisques pondérésestde8%. - Le capital de base (niveau 1) doit représenter au minimum 50% du total des fonds propres exigés au Otre des risques de crédit, le complément éventuel ne pouvant être consOtué que par le capital complémentaire21. Le Comité de Bâle a procédé à la révision du système de régulaOon. Il reposedésormaissurtroispiliers: ❖ LepremierpilierestrelaOfàl’exigenceminimaledesfondspropres, c’estle«raOoMacDough».Lesgrandeslignesdu«raOoCooke» sontmaintenuesmais: ✓ Audénominateur,cen’estplusseulementlerisquedecréditqui estprisenconsidéraOon,c’estunmontantcomprenant:lerisque decrédit(75%)pluslerisqueopéraOonnel(20%)etlerisquede marché(5%); ✓ Lesméthodesdecalculdesrisquessontplusélaborées:labase est toujours consOtuée d’une grille standard mais de méthodes de management internes plus sophisOquées, basées sur la gesOondesrisquespeuventêtreenvisagéesparlesbanques. La différence entre ces approches, c’est à dire entre le recours à une grille standard ou l’uOlisaOon de méthodes internes, est que le rôle Pour plus de détails sur ces points, voir; Rouach et Naulleau (2009). Le contrôle de gestion bancaire et direction financière, Revue Banque Edition. 21 Page 29 of 180 www.kantakji.com primordial est accordé au contrôleur dans le premier cas, à la banque elle-mêmedansledeuxième. ❖ LedeuxièmepilierestunprocessusdesurveillancedelagesOondes fondspropresparlesautoritésdecontrôle,cesdernièrespourront évaluerlesystèmeparlecontrôleinternedesbanques. ❖ Le troisième pilier vise à instaurer une discipline de marché en améliorantlacommunicaOonfinancièredesbanques,notammentla diffusion d’informaOons sur les méthodes d’évaluaOon des risques, leniveaudesfondspropres,etc. Les accords de Bâle sont appliqués dans la plupart des pays. C’est une nécessité pour se faire une place dans le système financier désormais globalisé. L’applicaOon de ceke réglementaOon est du ressort des régulateurs naOonaux mais également des établissements eux-mêmes quisouhaitentuneimplantaOonouunereconnaissanceinternaOonale. Laspécificitédesbanquesislamiques Si pour certaines acOvités les banques islamiques et les banques convenOonnelles fournissent des prestaOons similaires (dépôts à vue, servicesbancaires,etc.),surdenombreuxpointslesacOvitésdivergent. Toutefois,auniveaudesbanquesislamiques: - LesopéraOonsparOcipaOvessontdesopéraOonsrisquées; - LesproduitsbaséssurlesopéraOonsd’achat/ventesontengénéral peurisqués; - Les dépôts d’invesOssements (mobilisés sur la base du PPP) ne présentent pas les mêmes risques que les comptes courants, en l’occurrencecesontlesdéposantsquisupportentunrisqueélevé. Deplus,lesbanquesislamiques: - Nepeuventpasfaireappelàlabanquecentraleendernierressort(à causedel’interdicOonduribapraOquéparlabanquecentrale); - NepeuventpasuOliserlesinstrumentsclassiquesdecouverturedes risquesdufaitdel’interdicOonduribaetdugharar; - Nepeuventpasinfligerdespénalitésderetardpourpaiementtardif. L’examen des différences entre banques convenOonnelles et banques islamiquesfaitdoncapparaîtrequelesacOvitésdesbanquesislamiques sontsurcertainspointsplusrisquéesmaisquesurd’autreselleslesont Page 30 of 180 www.kantakji.com moins. La quesOon se pose alors de savoir si la réglementaOon prévue pourlesystèmeconvenOonnelestnécessaire,etsielleestsuffisante. Selon l’IIRF (InsOtut Islamique de recherches et de formaOon)22, la réglementaOon prévue pour le système convenOonnel doit être appliquéepourplusieursraisons: - Lastabilitédusystèmefinancier; - L’acceptaOon des banques islamiques sur le marché interbancaire internaOonal; - La sauvegarde des intérêts des Otulaires de dépôts à vue, et une protecOonrenforcéedesOtulairesdecomptesbancairesspécifiques. On mesure l’importance que revêtent la réglementaOon et le contrôle dans un système financier islamique qui est toujours à l’état embryonnaire. Cependant il faut éviter de soumekre les banques islamiques à une doubleréglementaOonquilespénaliseraitetconduiraitàunebaissede leurcompéOOvité. LaréglementaHonetlecontrôleenvigueur A Otre d’exemple, considérons le cadre de la réglementaOon et du contrôleexistantdansquelquespaysmembresdelaBID.Laplupartsont des pays a système dual, c’est-à-dire où coexistent banques convenOonnellesetbanquesislamiques23.LasituaOonestgénéralement lasuivante: - LesnormesinternaOonalessontadoptées(ycomprislesprincipesdu ComitédeBâle),malgrélesdifficultésrelaOvesaucalculdesrisques desacOfs,créesparlesmodesdefinancementspécifiques; - Lesbanquesislamiquessontsuperviséesparlesbanquescentrales; - Les banques islamiques sont, pour la plupart des pays, contrôlées danslecadredessystèmesinternaOonauxdecontrôledesbanques commercialesenvigueur; - Laconformitéaveclesnormesétabliesparl’AAOIFIn’est,engénéral, pasréalisée. INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « réglementation et contrôle des banques islamiques », 2000. 23 Seuls l’Iran, le Pakistan et le Soudan sont des pays où le système financier est entièrement islamisé. 22 Page 31 of 180 www.kantakji.com 3. Lanormalisa*ondusystèmecomptableislamique La comptabilité doit satisfaire les besoins d’information des différentes parties prenantes sur les activités des institutions en général: leur situation financière, leur performance, les risques encourus. En ce qui concernelesinstitutionsfinancièresislamiques,lespartiesprenantssont nombreuses: les actionnaires actuels et potentiels, les dirigeants, les clients(déposantsouemprunteurs),lesemployés,lesanalystesfinanciers, lesorganismesdecontrôleetderégulation,etc. Le système comptable des insOtuOons financières islamiques a pu et peutconOnueràapparaîtrecommepeutransparent,d’abordàcausede lajeunessedesinsOtuOonsquiontétécréésetsesontdéveloppéestrès rapidement dans différents pays soumis à des réglementaOons naOonales différentes, puis parce que les produits nouveaux et les nouveaux modes de foncOonnement exigent des règles spécifiques à imaginer24. LamondialisaOonaconduitàdesbesoinsaccrusd’homogénéisaOonet de transparence. Les informaOons produites doivent être claires, explicitesetcomparables. Se pose alors le problème de l’adéquaOon entre des standards comptablesetfinanciersspécifiquesetlesnormesinternaOonales. L’organismedenormalisaHon:l’AAOIFI ❖ Historiqueetmission C’est une insOtuOon implantée à Bahreïn en 199125, à l’iniOaOve de plusieurs groupes bancaires26. Financée au départ par ses fondateurs, 24 L’ensemble des produits offerts par les banques islamiques en Tunisie sont actuellement traités conformément au système comptable des entreprises tunisiennes sans aucun traitement particulier qui prend en compte leurs spécificités contractuelles et Shari’atiques. Ainsi, ils sont considérés en tant que crédits ordinaires à la clientèle sans aucune distinction des autres types de crédits conventionnels et sont présentés au niveau des états financiers des banques islamiques en Tunisie parmi les crédits et créances sur la clientèle et sont comptabilisés en tant que tels dès la mise à la disposition des fonds objet du contrat de financement au client concerné. 25 Créé en Algérie en 1990. 26 Al Baraka (Bahreïn), Al Rajhi (Arabie Saoudite), la BIB (Bahreïn Islamic Bank), la BID (Banque Islamique de Développement), Bukhari capital (Malaisie), la KFH (Koweït Finance House). Page 32 of 180 www.kantakji.com ses ressources proviennent actuellement de la coOsaOon de ses membres. Sonobjectifestdepromulguerdesstandardsbaséssurlesprincipesdela Shari’a pour les institutions financières islamiques et de contribuer à l’expansiondel’industriefinancièreislamique.Acetitre,elledispensedes programmesdeformationàlacomptabilitéetàl’auditdontlecontenuest conformeauxrèglesetprincipesdelaShari’a.Sesmembressontissusde différents horizons. On y trouve, outre les membres fondateurs, des membres associés (représentants des institutions financières islamiques, membres de l’Académie du Fiqh), des représentants des institutions de régulation(banquescentrales),desobservateurs(membresd’organisations et d’associations professionnelles, comme les cabinets d’audit internationaux, des savants de la Shari’a). Cette diversité lui assure une indépendancecertaine. L’AAOIFIeffectueungrostravaild’adaptaOondesnormesinternaOonales aux parOcularités des insOtuOons financières islamiques. Comme l’indiquel’étuderelaOveàlaréglementaOonetaucontrôledesbanques islamiques déjà citée27, une telle adaptaOon est nécessaire pour les raisonssuivantes: 1. Les produits islamiques sont spécifiques, ils exigent chacun des disposiOonscomptablesparOculières; 2. Lesnormesdoiventêtreuniformiséesdansletempsetdansl’espace (différentesrégionsetdifférentesinsOtuOons); 3. LesnormesontàfairefaceàdesdomainesparOculiers,ainsilazakat; 4. LesnormesdoiventfaciliterletravaildescontrôleursdelaShari’a; 5. La transparence est nécessaire en ce qui concerne la responsabilité desbanquesislamiques. ❖ Modedefonc*onnement C’estuneorganisaOonnonpermanente,structuréeainsi: - L’assembléegénérale,organedécisionnel; - Un conseil d’administraOon, dont les membres se réunissent, en principe,unefoisparan; - Unsecrétairegénéral; Etude Chapra et Khan; Règlementation et contrôle des banques islamiques; IRTI; 2000. 27 Page 33 of 180 www.kantakji.com - Deux organes: l’AccounOng AudiOng Board et le Shari’a Board dont lesmembresseréunissentplusieursfoisparan. Les normes sont élaborées et révisées en concertaOon avec les organismes représentaOfs de la profession. Les premières ont été introduitesen1993. ❖ Lesnormesislamiques La liste des thèmes couverts par les normes donne une idée de l’importance des travaux de l’AAOIFI. Les normes publiées comportent cinqparOes: Lacompa7bilité:comporte - LesobjecOfsetlesconcepts; - LesFinancialAccounOngStandards(FAS),aunombrede23,portent sur: ✓ Les états financiers des banques et insOtuOons financières islamiques; ✓ Les produits financiers: Mourabaha, moudharaba, moucharaka, Salam,ijaraetIsOsna; ✓ Lescomptesd’invesOssement; ✓ Lesprovisionsetréserves; ✓ Les états financiers, les provisions et réserves dans les compagniesd’assurances; ✓ Lesfondsd’invesOssement; ✓ LesopéraOonsendevise. L’audit: comporte 5 standards « AudiOng Standards for Islamique FinancialinsOtuOons»(ASIFI). La gouvernance: comporte 6 standards « Governance Standards for IslamiqueFinancialinsOtuOons»(GSIFI). L’éthique(ESIFI):comporte2standards. LaShari’a(SSIFI):comporte30standards. 2. Organisa7onetgouvernancedesbanquesislamiques Les banques islamiques sont généralement des sociétés par acOons relevantdudroitclassique. Etant donné leur mission, à côté des organes habituels détenant le pouvoir juridique, comme le conseil d’administraOon, des organes spécifiquesdéOennentlepouvoirmoral,ainsilecomitédelaShari’a.En conséquence, on se trouve face à une double gouvernance qui fait la parOcularitédecesétablissements. Page 34 of 180 www.kantakji.com La structure des banques islamiques sera examinée par comparaison aveccelledesbanquesconvenOonnelles: 2.2. Elémentsdel’organisa*on DansuneenOtéorganisaOonnelle,ondifférenciegénéralementainsiles centres de responsabilité: Les centres opéraOonnels, les centres de supportetlescentresdestructure.LescentresopéraOonnelssontceux chargédel’acOvitédeproducOon. DansunebanqueconvenOonnelle,onclasselesacOvitésendifférentes catégories: ▪ LesacOvitéscourantesdebanque(gesOondesdépôtsetmoyensde paiement…)ouacOvitédeguichet; ▪ LesacOvitésfinancières,dontlesacOvitésdemarché(achat/ventede Otres, placements…), les acOvités de gesOon administraOve (conservaOon des Otres, gesOon des valeurs mobilières…) et les acOvitésdeconseil(gesOondepatrimoine,ingénieriefinancière…). L’organigramme des banques comporte donc une structure ou l’on retrouvedesenOtésspécialiséesselonlestypesd’acOvité. Dans la plupart des banques islamiques les acOvités de marché et de conseil sont jusqu’à présent peu présentes et l’on trouve plutôt des enOtés chargées des acOvités courantes spécialisées par type de clientèle (parOculiers, entreprises) et par type de produit (Mourabaha, ijara…). 2.2. Lesorganesdeges*on L’assemblée générale des acOonnaires désigne les membres du conseil d’administraOonquidélèguesesfoncOonsàundirecteurgénéral. ❖ LeConseild’Administra*on Pour être membre du conseil d’administraOon, il faut remplir certaines condiOons:enprincipe,êtremusulman,disposerd’unnombred’acOons indiquédanslesstatutsetnepasexercerdefoncOonsdanslabanque. La durée du mandat est de 3 ans. Le nombre d’administrateurs est indiqué dans les statuts, ainsi que les pouvoirs et les modalités de foncOonnementduconseil. Les dirigeants managers exercent leur foncOon sous le contrôle du conseil d’administraOon. Leur rôle est difficile car ils doivent tenter de concilier la raOonalité économique et les contraintes de la réglementaOon islamique. (Il [le dirigeant] doit gérer deux systèmes de logique potenOellement contradictoires à savoir un logique d’efficience Page 35 of 180 www.kantakji.com et une logique de mainOen et de protecOon des valeurs éthique et religieuses. Ces logiques s’expriment à travers le système de double gouvernancequicaractériselesbanquesislamiques),(Siagh,2003). ❖ LeShari’aSupervisoryBoard(SSB) LescomitésdesupervisionShari’a,enanglaisShari’aSupervisoryBords, est un organe obligatoire qui peut être définis comme des « comités consultaHfs composés de spécialistes en loi islamique (Shari’a scholars) qui se prononcent sur la conformité à la Shari’a des produits financiers proposés» 28.IlsexercentleurcontrôleauregardduFiqhAl-Muamalat etréalisentcequel’onpourraitappelerun«auditShari’aHque». Les jurisconsultes connus sont ainsi très sollicités, certains apparOendraientàplusdetrenteconseils,d’autresferaientparOed’une cinquantaine de conseils. Il est vrai, comme il a été indiqué ci-dessus, que le profil exigé est rare puisque la foncOon suppose des connaissances tant dans le domaine religieux que dans le domaine bancaireetéconomique. ➢MissionsduShari’aSupervisoryBord LesinterventionsdesShari’aSupervisoryBordsontétéontdéterminépar l’AAOIFI,ainsiquel’IFSB: - Assister les insOtuOons dans l’élaboraOon des contrats et des produits qui soient en conformité avec les principes du droit musulman; - CerOfier l’acceptabilité des instruments financiers à travers des fatwas; - VérifierquelestransacOonssontconformesauxfatwasémises, - VérifierlecalculetlaliquidaOondelazakat; - Distribuer les revenus non conformes à la Shari’a à des œuvres caritaOves. ➢Délibéra*onsduShari’aSupervisoryBord Afin de veiller à la cohérence de l’ensemble de la finance islamique, l’IFSBrecommandequelesdécisionssoientprisesparconsensus 29. Jusqu’à présent, aucun système de supervision des comités Shari’a n’a été élaboré en Tunisie. Il a pu être proposé dans ceke hypothèse de « recourir à une organisaHon non-gouvernementale qui regrouperait des Élyes JOUINI et Olivier PASTRÉ, « La finance islamique - Une solution à la crise ? », 2009. 29 IFSB, Principes Directeurs IFSB-10 (2009). 28 Page 36 of 180 www.kantakji.com spécialistes en fiqh et des spécialistes du domaine bancaire et financier »30. Ce concept quant à lui seul reste inefficace comme on va le démontrerdanslasecOonsuivante. Fadi ACHI et Élisabeth FORGET, « La gouvernance des comités Shari’a », 2011. 30 Page 37 of 180 www.kantakji.com CHAPITRE2:MODESDEFONCTIONNEMENTETANALYSECRITIQUEDES SYSTEMESDEGESTIONDESPRODUITSFINANCIERSISLAMIQUES SECTION1:LESPRINCIPAUXPRODUITSFINANCIERSISLAMIQUES: MODESDEFONCTIONNEMENT 1. ProduitsbaséssurleprincipedePartagedesPertesetProfits 1.1.LecontratMoudharaba Ils’agitd’uneformed’associaOonentrelecapitalfinancierd’unepartet letravaildel’autre.LagesOondel’affaireesttotalemententrelesmains dutravailleur«Mourdhareb»alorsquelesacOfsacquisgrâceaucapital avancédemeurentlapropriétédu«Rabalmal».Lesprofitsnetssont partagés entre les deux parOes suivant des proporOons déterminées d’avancealorsquelapertesurlecapitalestàlachargeduseul«Rabal mal».Danscecas,labanquejouelerôlede«Mourdhareb»etaffiche son accord pour le principe de partager les profits avec les détenteurs descomptes. 1.2. LecontratMoucharaka LaMoucharakaestuneassociaOonentredeuxparOes(ouplus)dansle capitald’uneentreprise,projetouopéraOonmoyennantuneréparOOon desrésultats(pertesouprofits)dansdesproporOonsconvenues.Elleest baséesurlamoralitéduclient,larelaOondeconfianceetlarentabilité duprojetoudel’opéraOonainsiquesurlaréparOOondesrisquesentre les associés. Par ailleurs, la Moucharaka, telle que praOquée par les banques islamiques nouvelles, se présente le plus souvent sous forme d’une contribuOon au financement de projets ou d’opéraOons ponctuelles proposées par la clientèle. Ceke contribuOon se réalise suivantdeuxformules: - LaMoucharakapermanente:Labanqueparticipeaufinancementdu projetdefaçondurableetperçoitrégulièrementsapartdesbénéfices ensaqualitéd’associécopropriétaire.Ils’agitenl’occurrencepourla banqued’unemploiàlongoumoyentermedecesressourcesstables (fonds propres, dépôts participatifs... ). L’apport de la banque peut revêtir la forme d’une prise de participation dans des sociétés déjà existantes,d’unconcoursàl’augmentationdeleurcapitalsocialoula contributiondanslaformationducapitaldesociétésnouvelles(achat ou souscription d’actions ou de parts sociales). Ce type de Moucharaka correspond dans les pratiques bancaires classiques aux placements stables que les banques effectuent soit pour aider à la Page 38 of 180 www.kantakji.com - 2. formationd’entreprisesoutoutsimplementpours’assurerlecontrôle d’entreprisesexistantes. LaMoucharakadégressive(Moutanaqissa):LabanqueparOcipeau financement d’un projet ou d’une opéraOon avec l’intenOon de se reOrer progressivement du projet ou de l’opéraOon après son désintéressement total par le promoteur. Ce dernier versera, à intervalle régulier à la banque, la parOe de bénéfices lui revenant comme il peut réserver une parOe ou la totalité de sa propre part pour rembourser l’apport en capital de la banque. Après la récupéraOon de la totalité de son capital et des bénéfices qui échoient,labanquesereOreduprojetoudel’opéraOon. Lesopéra7onscommerciales 2.1. LecontratMourabaha LaMourabahaestuncontratdeventeauprixderevientmajoréd’une margebénéficiaireconnueetconvenueentrel’acheteuretlevendeur.La MourabahapeutrevêOrdeuxaspects: - TransacOondirecteentreunacheteuretunvendeurquiexposeàla vente sa marchandise sans préalable ordre ou promesse d’achat du premier. - TransacOon triparOte entre un acheteur final (ou donneur d’ordre d’achat), un premier vendeur (le fournisseur) et un vendeur intermédiaire(exécutantdel’ordred’achat). Ceke dernière formule a été retenue dans les praOques bancaires islamiques.Labanqueintervientenqualitédepremieracheteurvis-à-vis du fournisseur et de revendeur à l’égard de l’acheteur donneur d’ordre (leclient).Labanqueachètelamarchandiseaucomptantouàcréditet la revend au comptant ou à crédit à son client moyennant une marge bénéficiaireconvenueentrelesdeuxparOes. L’innovaOon du système de financement islamique relaOvement à la Mourabaha fut d’en faire une technique de finance indirecte et ce, en apportant certains ajustements aux ventes à crédit classiques. Ces ajustements sont dictés par la volonté de ne pas trop s’écarter de la nature classique des banques en tant qu’intermédiaires financiers manipulantdesdocumentsplutôtquedesmarchandises. 2.2. Lecontratijara Page 39 of 180 www.kantakji.com C’est un contrat de locaOon de biens, assorO d’une promesse de vente au profit du locataire. Il s’agit d’une technique de financement qui fait intervenirtroisacteursprincipaux:lefournisseur(fabricantouvendeur) dubien,lebailleur(enl’occurrencelabanquequiachètelebienpourle loueràsonclient)etlelocatairequilouelebienenseréservantl’opOon de l’acquérir définiOvement au terme du contrat de locaOon. Dans ce genredefinancement,lesbanquesislamiquesontvuunetechniquequi s’accommodeavecleurorientaOonaussibiendansl’effortdeconcourir audéveloppementdumondemusulmanquedansunstrictrespectdela Shari’a puisque ceke opéraOon est considérée comme étant licite et conforme aux préceptes du droit musulman31 . De la définiOon précédente, il découle que le droit de propriété du bien revient à la banque durant toute la période du contrat, tandis que le droit de jouissancerevientaulocataire. 2.3. LecontratIs*sna L’Istisnaestuncontratd’entrepriseenvertuduquelunepartie(Moustasni) demande à une autre (Sani) de lui fabriquer ou construire un ouvrage moyennantunerémunérationpayabled’avance,demanièrefractionnéeou à terme. Il s’agit d’une variante qui s’apparente au contrat Salam à la différence que l’objet de la transaction porte sur la livraison, non pas de marchandises achetées en l’état, mais de produits finis ayant subi un processusdetransformation.Laformuledel’Istisna,miseenpratiquepar une banque islamique peut revêtir l’aspect d’une opération triangulaire faisant intervenir aux côtés de la Banque, le maître de l’ouvrage et l’entrepreneurdanslecadred’undoubleIstisna. 2.4. LecontratSalam Le Salam peut être défini comme étant un contrat de vente avec livraison différée de la marchandise. Ainsi, contrairement à la Mourabaha,ils’agitd’uneventeàcréditàl’enversoùleprixestpayéau comptant alors que la marchandise n’est délivrée que plus tard. En praOque la banque (acheteur) passe une commande à son client pour une quanOté donnée de marchandises, d’une valeur correspondant à son besoin de financement. Le client (vendeur) lui adresse une facture Séminaire de l’IIRF de la Banque Islamique de Développement à Djeddah: Le leasing « Ijara» par Abdessatar Khouildi. 31 Page 40 of 180 www.kantakji.com proformaindiquantlanature,lesquanOtésetleprixdesmarchandises commandées.LesdeuxparOes,unefoisd’accordsurlescondiOonsdela transacOon, signent un contrat de Salam reprenant les clauses convenues. Parallèlement, les deux parOes signent un contrat de vente par procuraOon par lequel la banque autorise le vendeur à livrer ou à vendre(selonlecas)lesmarchandisesàuneOercepersonne.Levendeur s’engage, sous sa pleine responsabilité à recouvrer et à verser le montant de la vente à la banque. A l’échéance, au cas où la banque aurait choisi de mandater le vendeur pour écouler les marchandises poursoncompte,cedernierlesfacturerapourlecomptedelabanque et livrera les quanOtés vendues en prenant soin, si la banque le juge nécessaire, d’exiger des acheteurs de faire viser les bons d’enlèvement auxguichetsdecekedernière(mesuredesOnéeàpermekrelesuiviet lecontrôledel’opéraOon). 3. Lescomptesbancaires 3.1.Lescomptescourants Ces comptes sont quasiment idenOques à ceux des banques convenOonnelles.LesdroitetobligaOonsrespecOvesdudéposantdela banquesontlessuivants: Labanque,gardiennedesfonds: - neverseaucunerémunéraOon; - uOliselesfondsselonsongré; - exigeunsoldetoujoursposiOf; - jouit des fonds reOrés du placement des fonds déposés, en contreparOeassumelesperteséventuelles. Leclient: - peutreOrersonargentàtoutmoment; - estassurédepouvoirrécupérerlemontantdéposé; - ne perçoit aucune rémunéraOon mais la banque ne prélève pas defraisdegesOon. Peutbénéficierdesservicesclassiquesdesbanques:carnetdechèques, opéraOonsdevirement,etc. 3.2.Lescomptesd’épargnes Ce sont des comptes de dépôts à terme, basés sur le principe de la parOcipaOon.L’objecOfdecescomptesestd’inciterlesgensàépargner. Cescomptessontpeurépandus.LesmodalitésdefoncOonnementsont généralementlessuivantes: Page 41 of 180 www.kantakji.com Leclient: - nereçoitpasl’intérêt,labanqueneluigaranOtniunrendement déterminé,nileremboursementducapitaldéposé; - n’aaucundroitderegardsurlamanièredontlabanquegèreles fonds; - doit prévoir la banque s’il désir reOrer des fonds, le délai de préavisétantpréalablementprécisé. Labanque: - gèrelesfondscontrelesfraisdegesOon; - verse une parOe de son résultat selon le taux de réparOOon convenuetlesoldemoyenducompte; - estresponsableencasdenégligencedesapartdanslamanière degérerlesfonds. 3.3.Lescomptesd’inves*ssement Ils consOtuent la principale source de fonds des banques islamiques. LeurmodedefoncOonnementesttoutàfaitconformeauxprincipesde la Shari’a puisqu’ils sont basés sur le principe de PPP et associent le facteurcapitaletlefacteurtravail. CaractérisHques Ils s’apparentent plus à un achat d’acOons qu’à un dépôt de type convenOonnel.Eneffet,iln’yapasdegaranOederemboursementàla valeur nominale, les déposants n’ont pas de rémunéraOon fixe, leur rémunéraOonestbaséesurleprincipedupartagedeprofitsetdepertes delabanques. Paruncontrat,leclientautoriselabanqueàinvesOrlesfondsdansdes projets. Le contrat doit contenir toutes les modalités relaOves aux opéraOons envisagées: objet, échéance, règle de partage, etc…. La périodededépôtestgénéralementcompriseentre6moiset3ans,voire plus. Elle peut être renouvelée; la banque touche une commission de gesOon, « les dividendes » sont donc calculés après déducOon de la commission. Différentscomptesd’invesHssement OnpeutdisOnguerdeuxgrandescatégoriesdecomptes:lescomptes standards(nonaffectés)etlescomptes«affectés». - Les comptes standards s’appellent encore dépôts d’invesOssements illimités (ou non restricOfs). Les fonds sont alors intégrés dans ceux de la banque pour consOtuer un pool d’invesOssements. La rémunéraOon a lieu en fin d’année. La banque intervient Page 42 of 180 www.kantakji.com - successivement comme moudhareb, puis comme rab-el-mal. Ces comptes sont, en principe, moins risqués pour le client puisque l’invesOssementportesurplusieursopéraOons; Les comptes « affectés » s’appellent encore des dépôts d’invesOssements limités (ou restricOfs). La banque dispose des fonds selon les indicaOons du dépositaire. Les fonds déposés ne peuvent alors être mélangés avec ceux de la banque. La rémunéraOonalieuenfind’opéraOon. ModalitésdefoncHonnementdescomptes Alabasedecestypesdedépôt,ilyauncontratdetypemoudharaba. EnpraOquec’estlabanquequifixedesvariablesessenOelles: - Lecapitalminimum; - Letempsminimum; - Le%deréparOOon. Le problème important pour la banque est celui de la maitrise des risques, d’où les précauOons au départ: la nécessité d’effectuer une étude sérieuse de faisabilité, le recours à la diversificaOon (secteurs et zones) et la consOtuOon de réserves pour compenser les pertes éventuelles. Page 43 of 180 www.kantakji.com SECTION2:ANALYSECRITIQUEETLIMITESDELAFINANCEISLAMIQUE 1. Cri7queopéra7onnelleetdeges7on 1.1. Limites posées par l’applica*on de la réglementa*on interna*onale L’applicaOon de la réglementaOon internaOonale n’est pas sans poser quelques problèmes: D’abord, elle favorise l’expansion des modes de financement les moins risqués, ceux basés sur les opéraOons commerciales achat/vente au détriment des opéraOons parOcipaOves. Ensuite,ellemetsurunmêmeplan,quantàl’évaluaOondesrisques,les dépôts à vue et les dépôts d’invesOssement. Or ces derniers partagent les risques de la banque. Enfin, la parOcularité de la finance islamique estdeseconformeràlaShari’a. ➢Letraitementdescomptesd’inves*ssements La réglementaOon bancaire internaOonale met sur le même plan les comptesdedépôtsetlescomptesd’invesOssements,orcesderniersne peuventêtreconsidéréscommedesdépôts.Ilsnepeuventnonplusêtre considérés comme des parOcipaOons au capital de la banque, les déposantn’ayantpaslesdroitsakachésauxacOons.Ainsi,ilsnepeuvent parOciper aux réunions des acOonnaires et être représentés au conseil d’administraOon. D’où des interrogaOons à propos du « statut » de ces fonds: faut-il les intégrer dans le capital de la banque ? Faut-il les considérer comme des quasi-fonds propres ? Faut-il les considérer commedesacOfshors-bilan? Selon l’étude de Charpa et Khan (2000), « en prenant en compte la naturespécialedesdépôtsd’invesOssementsetlesrisquesencouruspar les acOfs des banques islamiques, l’applicaOon des normes internaOonalesdesuffisanceducapitalestdevenuunetâchedifficile». Ces auteurs font remarquer que la nature spécifique des dépôts d’invesOssements a conduit certaines banques islamiques à les placer hors-bilan,cequiestcontraireauxnormespréconiséesparl’AAOIFI. Dans la gesOon des comptes d’invesOssements, les banques islamiques assument un risque spécifique non couvert par les accords de Bâle: le risquecommercialdéplacé. Ce risque fait référence aux pertes que la banque islamique absorbe pour s’assurer que les Otulaires des comptes d’invesOssement parOcipaOfs sont rémunérés à un taux de rendement équivalent à un taux compéOOf et ce, par pression commerciale. La banque islamique peut décider de réduire sa marge afin d’assurer une rémunéraOon Page 44 of 180 www.kantakji.com compéOOveàsesclients.Onassistealorsàuntransfertd’unepartdes profitsdesacOonnairesverslesOtulairesdescomptesd’invesOssement. Il y a donc un transfert de risque, théoriquement supporté par la Otulaires des comptes d’invesOssement, vers les acOonnaires, d’où le nomakribuéàcerisquespécifique:lerisquecommercialdéplacé. 1.2. Problèmeposéparlepartagedesprofitsetpertes(PPP) Dans un souci commercial, les banques islamiques se réfèrent généralement pour le calcul du taux de rendement des CIP à des benchmarks basés sur des taux d’intérêt couramment uOlisés par l’industriebancaireconvenOonnellecommeleLIBOR. Toutefois,lecalculdelarentabilitédesCIPseferadifféremmentselonla catégoriedecomptes: ➢Lesdépôtssontlimitésouaffectés Lesprincipessuivantssontgénéralementappliqués: - LesopéraOonsrelaOvesàchaqueopéraOon,ouprojet,sontretracées dans un document prévu à cet effet, sorte de compte spécial d’invesOssement; - LarémunéraOonrevenantaudéposantestcalculéeàl’échéancede l’opéraOon,ouenfindeprojet; - Seules les charges directes affectables au projet sont prises en compte dans le calcul de la rentabilité, les charges générales d’exploita*on de la banque – difficilement répar*ssables entre les projets – sont couvertes par la par*cipa*on de la banque aux profits; - La banque remet au déposant un document comptable explicaOf, unenotedecrédit,quireprendlacomptabilitérelaOveàl’opéraOon. Le profit qui en résulte, diminué de la rémunéraOon de la banque, est ensuitepartagéentrelesdifférentsinvesOsseurs/déposants.Lesystème d’informaOon relaOf à ces comptes est déconnecté de celui de la comptabilité financière dans les banques ou les comptes d’invesOssements limités sont présentés hors-bilan et traites conformément à la convenOon comptable de prééminence du fond sur laforme32,c’est-à-diredanslaplupartdesbanques. ➢Lesdépôtssontillimités LesdéposantsparOcipentalorsaurésultatdelabanque.L’esOmaOondes profits est, dans ce cas, effectuée par période, la liquidaOon a lieu chaquefind’annéeàparOrdelacomptabilitéfinancière.Lesproblèmes 32 Voir Partie II Page 45 of 180 www.kantakji.com quiseposentsontdedeuxordres:lerésultatàconsidérer,laréparOOon durésultat. La déterminaOon du résultat à prendre en considéraOon est parfois délicate, ainsi en cas d’acOvités mulOples de la banque et lorsque la banqueréalisedesopéraOonspoursonproprecompte.Unsystèmede réparOOondeschargesindirectesdevraêtremisenplaceafindecerner lerésultatengendréparchaquecatégoried’acOvités. EncequiconcernelaréparOOondurésultat,labanquerecourtalorsàla méthodeuOliséeparlesbanquesconvenOonnelles,lorsqu’ellescalculent les intérêts débiteurs: la méthode des nombres, dite méthode des numars 33danslesbanquesislamiques.Unebanquenepeutpasmekre sur le même plan et rémunérer de la même manière des soldes de montantsdifférentsplacéspendantdesduréesdifférentes.Laméthode des nombres consiste à rendre les soldes homogènes, en ramenant chaqueunitémonétaireàl’unitémonétaireparjour.Lenombreestégal aumontantdusoldemulOpliéparlenombredejoursdurantlesquelsle soldeaétéidenOque.Ainsiunmontantde1000,placédurant10jours, estéquivalentàunmontantde10000placédurantunejournée. Illustra7ondelaméthodedesNumars:Supposonsunebanqueadeux déposantsdontlescomptessontlessuivantsdurantl’annéeN: Désigna7o ns Déposant 1 33 Date Dépôts Retraits Soldes Nombres Explica7on 01/02/20 14 10000 10000 300000 10000*30 jours 01/03/20 14 20000 30000 1800 000 30000*60 jours 01/05/20 14 30000 60000 5400 000 60000*90 jours 01/08/20 14 - 60000 - - 01/10/20 14 30000 30000 600000 30000*30 jours Recommandée par l AAOIFI, en l’absence de substitut. Page 46 of 180 www.kantakji.com Total1 Déposant 2 65000*60 jours 50000 7500 000 50000*150 jours 100000 9000 000 100000*90 jours - 100000 - 1500 000 35000 125000 60000 01/01/20 14 50000 01/06/20 14 50000 01/09/20 14 01/12/20 14 Total2 3900 000 01/11/20 14 150000 65000 12000 000 65000 50000 50000 100 000 50000 18000 000 50000*30 jours Supposons que le résultat à reparOr est de 18 000 au cours de la période,50%pourlabanqueet 50%pourlesdéposants. ▪ Ledéposant1recevra: 18000*50%*12000000/(12000000+18000000)=3600 ▪ Ledéposant2recevra: 18000*50%*18000000/(12000000+18000000)=5400 La réparOOon du résultat devra ensuite tenir compte du montant de la date des dépôts et des dates des retraits car les fonds peuvent être déposéspourdesmontantsetdesduréesdifférentes. Ceke technique est contraire au principe de partage de pertes et de profits(PPP),Eneffet,ledéposantencaissesesprofitsàladateduretrait enfoncOondumontantetdeladuréedudépôt(mêmeencasdeperte réelle). Ceci implique que rendement des comptes d’invesOssement parOcipaOfsnedépenddoncdelarentabilitéréelledel’acOfsous-jacent. Toutefois, Abdoullâh Ibn 'Amr (que Dieu l'agréé) rapporte que le Prophète(PBSL)adit:"Iln'estpaslicitedecombinerunempruntetune vente,nidespécifierdeuxcondiOonsdansunevente,nide*rerprofit Page 47 of 180 www.kantakji.com de ce dont il n’est pas encore garan*t 34, ni de vendre ce qui ne t'apparOentpas."(TradiOonauthenOfiéeparA•rmidhietAlAlbâni).35 En conséquence, les banques islamiques doivent abandonner ceke technique des Numars et avoir des techniques et systèmes de gesOonalternaOfsquiserontconformesàlaShari’a. 2. Transparencedesinforma7onsrapportées Consciente de l’ampleur du risque de non-conformité à la Shari’a, l’AAOIFIaadoptédesmesuresrelaOvesauxobligaOonsdetransparence, danscesens,elleaémis9Normestraitantlagouvernance,l’auditetla conformitéShari’a: - GSIFI n°1 Les comités de supervision de la Shari’a: DésignaOon, composiOonetrapport; - GSIFIn°2L’auditShari’a; - GSIFIn°3L’auditShari’aInterne; - GSIFIn°4Lescomitésd’auditetdegouvernancepourlesinsOtuOons financièresislamiques; - ASIFIn°1LesobjecOfsetprincipesd’audit; - ASIFIn°2Lerapportd’audit; - ASIFIn°3lestermesd’engagementd’audit; - ASIFIn°4lestravauxd’auditdeconformitéauxprincipesdelaShari’a parunauditeurexterne; - ASIFI n°5 la responsabilité de l’auditeur dans la détecOon de la fraude. Toutefois, il existe au moins deux types de contrôles Shari’aOques: un contrôleinterneetuncontrôleexterne,parfoiscomplétéparuncontrôle centralauniveauétaOque36 .Lecontrôleoul’auditinterneestdévoluà ungroupedevérificaOoninterneàlabanqueislamique;sesmissionsse limitentauxopéraOonsquoOdiennes.Sesmembressontdessalariésde l’insOtuOon financière, qui répondront de leurs éventuelles fautes professionnelles selon les règles du droit du travail. Le rôle de ce contrôleur est limité aux opéraOons quoOdiennes; il n’a pas le rôle d’iZaa 37, mais simplement de vérificaOon de la bonne applicaOon des fatawasetdesstandardsdéclarés. ﷲ ﺻﻠّﻰ ﱠ أﺧﺮج اﻟﺘﺮﻣﺬي ﻋﻦ اﺑﻦ ﻋﻤﺮ رﺿﻲ ﷲ ﻋﻨﮭﻤﺎ أَن رﺳﻮل ﱠ34 ﻒ ٍ َﷲ ﻋﻠﯿﮫ وﺳﻠﱠﻢ " ﻧَﮭَﻰ ﻋ َْﻦ َﺳﻠ " .ْﺢ َﻣﺎ ﻟَ ْﻢ ﯾُﻀْ َﻤ ْﻦ َ ْﺲ ِﻋ ْﻨ َﺪ َ َوﺑَﯿ ِْﻊ َﻣﺎ ﻟَﯿ، َوﺷَﺮْ طَﯿ ِْﻦ ﻓِﻲ ﺑَﯿ ٍْﻊ، َوﺑَﯿ ٍْﻊ ِ َوﻋ َْﻦ ِرﺑ، ك 35 Mohamed Salah Al Othaymeen, « ;« اﻟﻤﺠﻠﺪ اﻟﻌﺎﺷﺮ- اﻟﺸﺮح اﻟﻤﻤﺘﻊ ﻋﻠﻰ زاد اﻟﻤﺴﺘﻘﻨﻊ 1999. 36 F. ACHI et É. FORGET, « La gouvernance des comités Shari’a ». 37 L’iftaa est l’art de déclarer une fatwa. Page 48 of 180 www.kantakji.com Lecontrôleexterneest,quantàlui,lefaitdelaShari’aSupervisoryBord et de l’auditeur financier externe qui ne sont pas des employés de la banque. L’audit interne vérifie que l’insOtuOon est conforme à la Shari’a et que chaque incident de non-conformité a été enregistré, remonté aux instancesconcernéesetrecOfié,tandisquel’auditexterneeffectueune revue annuelle pour donner plus de crédibilité à l’insOtuOon et vérifier que les disposiOfs internes de conformité et d’audit Shari’a ont été correctementassurés. Les textes normaOfs sont le principal élément et support de transparence Shari’a, étant donné que leur structure et leur contenu fournissentlescritèresd’auditetindiquentdonccommentl’auditdoitse déroulerdanslecadred’undisposiOfspécifique. Dèslors,leursexamensuscitedenotrepartlesremarquessuivantes: ❖ Le référentiel Shari’atique de l’AAOIFI comporte une faille majeure au niveaudelapartieintroductionindiquantquelesnormesShari’atiquesne peuventsesubstituerauxavisdesjurisconsultesdesSSB.Cettefailleestà l'origine de divergences dans les avis, fatawas et interprétations. Cependant l’un des obstacles majeurs au développement de la finance islamiqueestladivergenced’opinionsentrelesdifférentsComitésdela Shari’a.Lesopinionspeuventnonseulementêtredifférentesd’unpaysà un autre mais peuvent aussi être distinctes d’un courant religieux à un autre. ❖ Selon le § 18 de la ASIFI n°2, l’auditeur externe (financier) doit clairement menOonner dans son rapport que les états financiers donnent une image fidèle, et ont été établis conformément aux disposi*ons de la Shari’a tel que déterminée par le Shari’a SupervisoryBoard.OnremarqueicilerenvoiauxdisposiOonsdela Shari’a tel que déterminée par le SSB; ce qui implique la référence auxfatawasduSSBadoptésdanslapréparaOondesétatsfinanciers, quivariaientfortementetpouvaientprovoquerdesconfusionsvisà-visdumarchéetdesuOlisateursdesétatsfinanciers. ❖ Le concept du SSB, tel que définit et appliqué par les banques islamiquesfavoriselecumuldetachesincompaOblesauxniveauxde la concepOon (l’i‘aa, concepOon des contrats…), l’autorisaOon (autorisaOon des produits financiers et des transacOons) et le contrôle (audit conformité Shari’a). Ceci risque d’engendrer des Page 49 of 180 www.kantakji.com dysfoncOonnementsetd'irrégularitésaffectantaussibienlaqualité desfatawasémisquel’efficacitédel’audit. ❖ Acesujet,Dr.AbdulBariMUSHALnousdécritlesconséquencesde cekesituaOon:38 " On réaffirme, d’après notre parOcipaOons aux travaux des SSB; qu’ils praOquent l’i‘âa et instaure les lois, et procèdent par euxmêmes ou par intérim, a l’audit Sharia. Sous prétexte de la non séparaOon des foncOons le cumul des taches incompaObles, En conséquence, ils se permekent souvent de changer les fatawas qu’ils ont imposé préalablement pour que les résultats de conformitéShari’anesoientpascontradictoires." ‑ ❖ Enfinetdanslapratique,laplupartderapportsd’auditShari’anefont aucuneréférenceàl’AAOIFI.Enrevanche,certainsrapportsrappellent quel’applicationdesrèglesdelaShari’aestduressortdeladirection de la banque, d’autres précisent que l’audit est effectué en accord avec les règles et principes de la Shari’a, tels que déterminés par le conseil de la Shari’a de la banque39. Il s’agit donc, dans ce cas, d’un contrôle de conformité aux règles définies par la direction de la banqueouleSSB. SECTION 3: L’AUDIT CONFORMITE SHARI’A EXTERNE: BESOIN SHARI’ATIQUEETNECESSITEECONOMIQUE Etant donné la dimension religieuse du système bancaire et financier islamique,lesopéraOonsdoiventêtreenconformitéauxexigencesdela Shari’a, pour cela ils doivent être impéraOvement audités. Ce souci de " ﻧﺆﻛﺪ ﻣﻦ ﺧﻼل اﻟﻤﺸﺎرﻛﺔ ﻓﻲ اﻟﮭﯿﺌﺎت اﻟﺸﺮﻋﯿﺔ أﻧﮭﺎ ﺗﻔﺘﻲ وﺗﺼﺪر اﻟﺘﺸﺮﯾﻌﺎت ﺛﻢ ﺗﻘﻮم ﺑﻨﻔﺴﮭﺎ )أوo38 ﺗﺤﺖ ﺿﻐﻂ ﻋﺪم اﻟﻔﺼﻞ ﺑﯿﻦ اﻟﺴﻠﻄﺎت،ﺑﺘﻮﻛﯿﻞ ﻏﯿﺮھﺎ( ﺑﺎﻟﺘﺪﻗﯿﻖ اﻟﻼﺣﻖ وإظﮭﺎر اﻟﻤﻼﺣﻈﺎت ﻋﻠﻰ اﻟﺘﻄﺒﯿﻖ ﺗﻨﺠﺮف ﻓﻲ ﺑﻌﺾ اﻷﺣﯿﺎن ﻟﺘﻐﯿﯿﺮ اﻟﻔﺘﻮى أو اﻟﻤﻌﯿﺎر اﻟﺬي أﺻﺪرﺗﮫ ﻣﻦ،واﻟﺠﻤﻊ ﺑﯿﻦ اﻟﻮظﺎﺋﻒ اﻟﻤﺘﻌﺎرﺿﺔ إن ﺧﺬا اﻟﻨﻮع ﻣﻦ اﻟﻤﻤﺎرﺳﺔ ﯾﺆدي إﻟﻰ ﻋﺪم.ﻗﺒﻞ ﺣﺘﻰ ﻻ ﺗﻜﻮن ﻧﺘﺎﺋﺞ اﻟﺘﻄﺒﯿﻖ ﻣﺨﺎﻟﻔﺔ ﻟﻠﻔﺘﻮى أو اﻟﻤﻌﯿﺎر ﻛﻤﺎ ﯾﺆدي إﻟﻰ ﺗﮭﻤﯿﺶ آﻟﯿﺎت اﻟﻤﺴﺎﺋﻠﺔ ﺧﺎﺻﺔ إذا ﻛﺎﻧﺖ اﻟﮭﯿﺌﺔ اﻟﺸﺮﻋﯿﺔ اﻟﺨﺎﺻﺔ ﺗﺠﺪ رأﯾﺎ،اﺳﺘﻘﺮار اﻟﻤﻌﯿﺎر ﺗﻘﻮﯾﻢ إﺳﮭﺎﻣﺎت اﻟﻤﺼﺎرف اﻟﻤﺮﻛﺰﯾﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﻮاءﻣﺔ/ " .ﻓﻘﮭﯿﺎ ﯾﻤﻜﻦ أن ﺗﻤﺮر ﻋﻠﻰ ﻛﻞ ﻣﺨﺎﻟﻔﺔ أو اﻧﻔﻼت اﻟﻤﺆﺗﻤﺮ اﻟﻌﺎﻟﻤﻲ اﻟﺜﺎﻣﻦ ﻟﻌﻠﻤﺎء، ﻋﺒﺪ اﻟﺒﺎري ﻣﺸﻌﻞ،اﻟﺸﺮﻋﯿﺔ واﻟﺮﻗﺎﺑﺔ واﻟﺘﻨﻈﯿﻢ ﻟﻠﺼﻨﺎﻋﺔ اﻟﻤﺎﻟﯿﺔ اﻹﺳﻼﻣﯿﺔ 39 .2013 أﻛﺘﻮﺑﺮ، ﻣﺎﻟﯿﺰﯾﺎ،اﻟﺸﺮﯾﻌﺔ Geneviève Causse Broquet: « La Finance Islamique », 2009. Page 50 of 180 www.kantakji.com conformitéauxprincipesdelaShari’aadonnénaissanceàunmodede foncOonnement alternaOf et à des règles de gesOon plus rigoureuses mais aussi à de nouveaux risques spécifiques à l’industrie financière islamique. En effet, la non-conformité à la Shari’a demeure l’un des risques opéraOonnels majeurs auquel sont exposées les insOtuOons financières islamiques et qui peut avoir un impact négaOf sur leur part demarché,leurrentabilitéetleurliquidité,voirmêmeleursurvie. L’auditShari’aestl’examendelaconformitédel’ensembledesacOvités d’uneinsOtuOonfinancièreislamiqueàlaShari’a.Cetexamenportesur lescontrats,lesaccords,lespoliOques,lesproduits,lestransacOons,les statuts,lesétatsfinanciers,lesrapports,etc. L’objecOf de cet audit est de s’assurer que les acOvités des insOtuOons financièresislamiquesnesontpasencontradicOonaveclesprincipeset règlesduFiqhAl-Muamalat. Toutefois, l’audit Shari’a externe renforce des différents niveaux de contrôle: ➢Auniveaudesdisposi*fsnorma*fs L’auditvapermekredereleverlesécartsparrapportauxprincipesdela Shari’a. ➢Auniveaududisposi*fdeRiskManagement Sil’unitédeRiskManagementdéfinitlespoliOquesdegesOondurisque de non-conformité à la Shari’a, l’audit va permekre d’apprécier l’efficacitéetlaperOnencedesdisposiOfsmisenplace. ➢Auniveauducontrôlepermanent L’auditvapermekred’évaluerl’efficacitédescontrôlesopérésparl’audit Shari’a interne et émekre les recommandaOons adéquates pour renforcercedisposiOf. Par ailleurs, l’audit Shari’a externe va permekre d’apprécier le système de gouvernance Shari’a en enOer en jouissant de l’indépendance et de l’objecOviténécessairespourémekreunavisneutre. Deplus,L’auditShari’aassisteetaccompagneledisposiOfdegesOondes risquestoutaulongduprocessusetce,àtraverscequisuit: ➢Lorsdelaphased’iden*fica*ondesrisques Lecomitédesrisquesdéfinitlesdifférentstypesderisquesetlesseuils d’exposiOon tolérables. Ces instrucOons sont prises en considéraOon dans le cadre de l’élaboraOon des poliOques de la banque islamique et lorsdelaconcepOondesproduitsetdesprocéduresinternes. Page 51 of 180 www.kantakji.com L’audit Shari’a intervient dans chacune des étapes précitées en présentant les conséquences et les risques de non-conformité à la Shari’a encourus de chaque configuraOon et de chaque choix opéraOonnel.Eneffet,ils’agitdes’assurerquelesorientaOonsdéfinies parlecomitédesrisquessontmisesenœuvreetce,enconformitéavec lesprincipesdelaShari’a. ➢Lorsdelaphasedemesuredesrisques L’audit Shari’a contribue à évaluer l’impact des risques auxquels l’insOtuOonfinancièreestexposée.Eneffet,ils’agitdedisOnguerentre lesrisquesayantunimpactimportantetceuxayantunimpactmoyenou faible.L’auditShari’adoitévaluerlesrisquesliésàchaquedisposiOfetà chaque procédure. Par exemple, un contrat de Mourabaha qui sOpule quelabanquevendàsonclientunbienavantqu’ellenelepossèdeest nul et les revenus générés d’une telle transacOon ne vont pas être intégrés dans le résultat de la banque. A cet effet, l’audit Shari’a peut évaluerl’impactdechaquedécisionsurlerésultatetlaréputaOondela banqueislamiqueafindelacorriger. ➢Lors de la phase de défini*on d’une stratégie de ges*on des risques Les missions d’audit Shari’a permekant d’idenOfier les anomalies et les écartsprésentantunrisqueimportantàlabanqueislamique.Al’issuede ces missions, l’auditeur émet des recommandaOons et des préconisaOonsafindecorrigerlesanomaliesetdecouvrirlesrisquesy afférent. Ces recommandaOons doivent être perOnentes, réalisables et contribueràlaréducOondesrisques. ➢Le rôle de l’audit Shari’a dans la réduc*on des risques d’inves*ssement Les banques islamiques mobilisent les fonds en leur possession et les allouent à des invesOssements en conformité avec les principes de la Shari’a.Eneffet,ils’agitdefinancerdesacOvitéslicitesetrentablesen uOlisant des formules légales Si l’invesOssement est entaché d’une irrégularité par rapport à la Shari’a, le revenu généré est exclu de celui de la banque islamique, ce qui porte akeinte à sa performance financière. Enoutre,l’auditShari’apermetauxbanquesislamiquesdeseprémunir contrelesrisquesd’invesOssementetce,ens’assurantde: ➢Laconformitédesrevenus Pour s’assurer de la légalité des revenus, l’auditeur Shari’a doit vérifier, parexemple,que: Page 52 of 180 www.kantakji.com - 40 Les projets illicites sont rejetés et que dans le cas d’invesOssement illicites,lesrevenusgénéréssontapurés; LesélémentsessenOelsdescontratssontsaOsfaits.Parexemple,en casd’uncontratdevente,labanquedoitposséderlebienavantde levendre; LesgaranOesontétéconsOtuéesenconformitéaveclesprincipesde la Shari’a. Par exemple, une assurance souscrite dans le cadre d’un financementdoitêtreconformeàlaShari’a; LesclientsnefontpasappelàdespraOquesillicitespourseprocurer de la liquidité auprès de l’insOtuOon. Par exemple, la banque à travers la formule Mourabaha l’acquisiOon, par une entreprise individuelle, d’un bien donné qui apparOent à l’associé unique. En fait, ceke transacOon est assimilée à Bai’ Al- Inah40 puisqu’il s’agit d’acheteretvendreunbiendeetàlamêmepersonne Cession Bail Page 53 of 180 www.kantakji.com DEUXIEME PARTIE: SPÉCIFICITÉS RÉGLEMENTAIRES ET DÉMARCHE D’AUDIT Page 54 of 180 www.kantakji.com INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE Après avoir présenter au niveau de la première parOe le contexte et l’environnement dans lequel les banques islamiques opèrent, quant au systèmedegouvernance,auxrèglesdegesOon,ladeuxièmeparOedece mémoireseraconsacréeauxrecommandaOonsenréponsesdeslimites idenOfiés et a l’adaptaOon de la méthodologie d’audit à travers la déterminaOon, dans le cadre d’un programme de travail détaillé, les diligences à mekre en œuvre par l’auditeur et ce, dans le cadre d’une missiond’auditShari’aOque. Nous proposons dans le cadre de ceke parOe de présenter, dans un premier temps, les diverses soluOons que nous jugeons adaptées aux difficultés liées au foncOonnement de ces banques. Dans un deuxième temps, le deuxième chapitre traitera le posiOonnement envisageable d’une mission d’audit Shari’aOque dans les deux référenOels d’audit (AAOIFI et IFAC), nous étudierons ensuite les diligences spécifiques relaOves à la compréhension de la banque islamique et de son environnement.NousprésentonsenfinuneconcepOond’unedémarche d’audit. CHAPITRE1:IMPLICATIONSREGLEMENTAIRES:GOUVERNANCE,CADRE CONCEPTUELETTRAITEMENTSCOMPTABLES SECTION1:REGLESDEPRISEENCOMPTEETDECOMPTABILISATION Un système comptable est inhérent à tout système économique et social,voirespirituel.Ilconvientdoncd'adapterlesystèmegénéralement admis, celui du système européen continental, aux spécificités de la finance islamique. Pour ce qui est des hypothèses de base et des principes, on constate donc une similitude certaine avec le système comptable internaOonal. En revanche, les documents à élaborerOennentcomptedesspécificitésdesbanquesislamiques. ➢Leshypothèsesdebase Leshypothèsesservantàl'élaborationdelaréglementationsontles suivantes:l'unicitédel'entité,lacontinuitéd'exploitationetlastabilitédu pouvoird'achatetdel'unitémonétaire: - L'unicité de l'entité (The Accounting Unit Concept) consiste à considérer l'entité comme une entité indépendante, son patrimoine estséparédeceluidespropriétaires. Page 55 of 180 www.kantakji.com - Lacontinuitéd'exploitationpeutêtreconsidéréecommeuncorollaire de la précédente: la durée de vie de l'entité est déconnectée de celledespropriétaires.Ellen'estpasdéfinie,ilfautdoncdécouperle tempsenpériodes(ouexercices)afindedonnerrégulièrementdes informations aux intéressés et de procéder à des rémunérations périodiques. En l'absence d'informaOons contraires fiables, on suppose donc que l'activité continue sur les mêmes bases, ce qui a des conséquences sur la comptabilité, notamment la praOque des amorOssements. - La stabilité du pouvoir d'achat et de l'unité monétaire. C'est considérer que le pouvoir d'achat et la valeur de la monnaie sont stables.C'estégalementnepastenircompted'uneaugmentationde la valeur qui serait due à l'écoulement du temps, donc respecterl'interdicOondugharar. Ces hypothèses sont celles généralement admises dans le système international, sauf la dernière, les IFRS prévoient une comptabilité d'inflaOondanscertainessituaOons. ➢Lesprincipesretenus Ilssontconformesàceuxcommunémentadmis: - Lapertinence,quiexigequel'informationaitunevaleurprédictive,soit vérifiableetdisponible; - La régularité, qui suppose la représentativité de la réalité, l'objectivité,laneutralité; - Lacomparabilitédansletempsetdansl'espace; - La compréhensibilité, qui sous-entend l'utilisation de classifications pertinentes pour les utilisateurs, des intitulés significatifs, une juxtaposiOon des données connexes qui nécessitent des comparaisons. Si ces principes sont conformes aux principes généralement admis, on note toutefois une différence avec les normes IFRS. L'AAOIFI n'admet pasleprincipedelasuprématiedelasubstancesurlaformequel'onpeut traduireparsuprématiedel'économiesurledroit.Enconséquence,dansla comptabilitéislamiqueonnetientpascomptedelavaleurréelledesbiens (actifs ou créances), sauf pour des actifs financiers côtés, mais de la valeurdanslecontrat,demêmenesontconsidéréscommeactifsquece dont on est propriétaire. Le concept de prééminence du fond sur la formeseradéveloppédavantageauniveaudelasecOonsuivante. Page 56 of 180 www.kantakji.com ➢Lesétatsfinanciers 41 Lesdocumentscomptablesetfinanciersdesynthèseàproduireparles banquessontdetroiscatégories: 1) LesétatsrelaOfsàl'acOvitébancaire: - lebilan; - lecomptederésultat; - letableaudesfluxdetrésorerie; - la variation des capitaux propres et la répartition des profits. 2) Les états financiers reflétant les variaOons des co m pte s d'invesOssementslimitésetéquivalents; 3) LesétatsrelaOfsàlamissionsocialedelabanque(comptedela zakatetdufonds(qardhassan42 )). ➢Lareconnaissancedesfaitscomptables Rappelons qu'en comptabilité un événement comptable peut être reconnu, c'est-à-dire pris en considération en comptabilité, soit au momentoùildonne lieu à une entrée ou une sortie d'argent, soit aumomentdela«réalité»del'événementquiestlacausedufluxde trésorerie.Danslepremiercas,onparledecomptabilitédecaisse,dans ledeuxièmecasdecomptabilitéd'engagement.Laplupartdesystèmes comptablesretiennentlacomptabilitéd'engagement.Ilenestainsidans le système comptable préconisé par l'AAOIFI dont les règles sont les suivantes: ▪ ▪ 41 42 En ce qui concerne les produits, le principe de base est qu'un produit est reconnu lorsqu'il est réalisé. La réalisation suppose la réuniondescondiOonssuivantes: - leprocessusd'obtentiondudroitaurevenudoitêtrecomplet, par exemple, pour une vente la livraison a été faite, pour une locationletempsestécoulé; - ilyaobligationderemettreàlabanqueunmontantdéterminé oufacilementdéterminable; - le montant doit être recouvrable avec un degré raisonnable decerOtude. Pour les charges, le principe est également la réalisation ou le rattachement aux produits réalisés, ou le rattachement à la Voir Annexe II Prêt sans contre partie Page 57 of 180 www.kantakji.com période (amorOssements, par exemple). Il s'agit donc d'une comptabilité d'engagement qui confirme l'application du principe de la primauté du droit sur le fait, teinté toutefois d'une dose de réalismeéconomique. Quantautraitementdelazakat,l'AAOIFIaélaboréunstandardspécifique relatifàladéterminationdelabaseimposabledelazakat,soncalculetàsa comptabilisation,ilestpréciséque: - lesactifsdoiventêtreévaluésàleurjustevaleuraumomentducalcul; - la banque doit publier l’information sur la base du calcul et sur le montantdurespectivementparchaquedétenteurd’unepartdecapital etparlesdétenteursdescomptesd’investissementsparticipatifs. Page 58 of 180 www.kantakji.com SECTION2:ANALYSEAPPROFONDIEDELACONVENTIONDELA PREEMINENCEDUFONDSURLAFORME L’AAOIFIn’admetpasleprincipedelaprééminencedufondsurlaforme, contrairementaucadreconceptuelIFRS.Toutefois,lesnormesIAS/IFRS émises par l’IASB sont applicables aux opéraOons bancaires islamiques souscondiOondurespectdelaprééminencedufondsurlaforme(oude laréalitééconomiquesurl’apparencejuridique)43. Pour leur comptabilité, les banques islamiques peuvent appliquer soit les IAS/ IFRS, soit des normes spécifiques plus soucieuses de la forme juridiquedescontrats,cellesédictéesparl’AAOIFI.Cesdernièresnormes sontdénomméesFAS(FinancialAccounHngStandards) 44. Les banques islamiques qui privilégient l’approche juridique (AAOIFI) cherchent à accroitre la légiOmité morale et envoient, à travers leurs méthodes comptables, des messages de conformité des éléments financiersàlaShari’a,carlaconformitéàlaShari’adépendfortementde l’exacOtude de la comptabilité (exemple la comptabilisaOon erronée de l’amorOssementaffecteleprincipedePPP). Les banques islamiques qui privilégient l’approche économique (IAS/ IFRS)cherchentàaccroitrelacomparabilitéinternaOonaledeleursétats financiers. Elles esOment que la présence d’un SSB est suffisante pour garanOr la légiOmité morale des services offerts, ce qui leur suffit à jusOfierleurpoliOquecomptable. Concrètement, trois produits financiers (l’Ijara Muntahia Bekamlik, Mourabaha, comptes d’invesOssements parOcipaOfs CIP) peuvent être interprétés différemment selon que la banque islamique se conforme auxformesjuridiquesouqu’elleoptealasubstanceéconomique. Ainsi, les traitements de ces produits seront analysés selon les deux poliOques, juridique et économique, en étudiant les états financiers de deuxbanquesislamiquesdelarégiondugolfe:BahreïnIslamicBankBIB (approche juridique) et Abu Dhabi Islamic Bank ADIB (approche économique). Price Waterhouse Coopers: « Growing pains: Managing Islamic banking risks », 2008. 44 Aldo Levy et Hichem Rezgui: Politique des banques islamiques et principe comptable de la prééminence du fond sur la forme; N°452 Mars 2012 // Revue Française de Comptabilité. 43 Page 59 of 180 www.kantakji.com La différence entre l’apparence juridique et la réalité économique est parOculièrementpercepObleetvisibledanslecadredel’IjaraMuntahia Bekamlik(locaOon-financement),laMourabaha(créditclassique),etles CIP (comptes d’invesOssements parOcipaOf ou dépôts classiques condiOonnés).Onexpliqueci-dessouslescasdelijarah,delaMourabaha etdeCIP: ➢IjaraMuntahiaBefamlik Selonleprincipedelaprééminencedufondsurlaforme,unacOfloué encrédit-bailn’apparOentpasjuridiquementaupreneur,maiselleena l’usufruit et le contrôle. Il serait donc, selon le principe de “substance over form“, de capitaliser le bien chez le locataire comme s’il en était propriétaire. Réalitééconomique Ensubstance,lesdeuxcontrats,locaOon-financementetIjaraMuntahia Be`amlik,sontunmêmemodèleéconomiquequiimpliqueuntransfert de propriété soit au début, soit à la fin du contrat. En vertu de l’applicaOonduprincipedelaprééminencedufondsurlaforme,l’Ijara Muntahia Be`amlik est ici interprétée comme une forme de vente puisqueilyauntransfertaupreneurdelaquasi-totalitédesrisqueset avantagesinhérentsàlapropriétédel’acOfobjetdelalocaOonavecou sanstransfertdepropriétéenfindecontrat. Formejuridique Dans un contrat de locaOon simple (Ijara), la banque acquiert un bien pourunuOlisateurquileluiloueàtempéramentetleconservedansson bilan et, pour ceke facilité de trésorerie, la banque perçoit un produit financier. Dans un contrat de locaOon financement (Ijara Muntahia Be`amlik), le client pourra ou non lever l’opOon d’achat en fin de contrat. Ces deux contrats sont traités par IAS 17 et IFAS 08. Pour que l’opéraOon soit conforme aux préceptes financiers de la Shari’a, il faut uneséparaOondelanue-propriétéetdel’usufruit,cequiempêchetout transfertdepropriétéavantlepaiementtotaldeséchéances.Labanque (bailleur) doit donc capitaliser ce bien et supporter la totalité des charges relaOves à sa détenOon (amorOssement, entreOen, coût de réparaOon,... ) et ce, contrairement à la norme IAS 17. Bahreïn Islamic Bank, qui applique la norme FAS 08 de l’AAOIFI mainOent les acOfs de Page 60 of 180 www.kantakji.com l’Ijara Muntahia Be`amlik dans son patrimoine, les évalue au coût historiqueetensupportelescharges. ➢Mourabaha Réalitééconomique Silaformejuridiquedel’opéraOonestbienunetransacOoncommerciale (vente + marge), la substance économique rappelle une opéraOon de financement par crédit bancaire classique (prêt + intérêt) car la structuraOondelamargebénéficiaireestcalculéeparrapportauxtaux d’intérêtpraOquésparlesbanquesconvenOonnelles.CeciestjusOfiépar le risque commercial de fuite des clients trouvant des rémunéraOons plus akracOves dans la finance classique. Ainsi, les taux de marge de Mourabahatendentsouventversceuxdescréditsclassiques. Formejuridique LaformejuridiquedecekeopéraOonestsemblableàuneopéraOonde venteàcréditavecuntransfertdepropriétéimmédiat.Enapparence,la Mourabaha est une opéraOon commerciale. La marge prédéterminée doit être jusOfiée par le caractère commercial et non financier de l’opéraOon.C’estpourcekeraisonquelabanquedoitacquérirl’acOfet ledéteniravantdelevendre.Lesbanquesislamiquesconsidèrentquela margebénéficiairen’estpasassimilableàunintérêtmaisàunbénéfice commercialenrémunéraOondesrisquesdedétenOondetoutacOf. ➢Comptesd’inves*ssementsPar*cipa*fs(CIP) Réalitééconomique TroistraitementscomptablessontpossiblesquandlesCIPsont appréhendésselonleursubstanceéconomique: ▪ Ilssontconsidéréscommedesdekesetcomptabilisésentantque telles. En effet, les CIP revêtent les caractérisOques de dekes car leur resOtuOon est, en réalité, garanOe, contrairement à ce que suggèrelaformejuridiqueducontrat.Lerisquecommercialdéplacé (pression des régulateurs, de la concurrence ou des deux ensembles) pousse les insOtuOons bancaires islamiques à assurer implicitementlecapital. ▪ Les CIP ont des caractérisOques de fonds propres car ils absorbent une parOe des risques et des pertes opéraOonnelles. Certaines banquespeuventlescatégorisercommedes“OtresparOcipaOfs“car Page 61 of 180 www.kantakji.com ▪ lesCIPseraient,ensubstance,despartsdecapitalquinedonnent pasundroitdevote. LesCIPsonttraitésenhorsbilan:LasubstanceéconomiquedesCIP estsemblableàlafiducie.Sonrégimeestletransfertd’unacOfàun ou plusieurs fiduciaires qui le mainOennent séparé de leur patrimoine en l’exploitant au profit d’un bénéficiaire. La banque peutalorsseprévaloirdegérerlesinvesOssementspourlecompte debénéficiaires(déposants)etdegardercesacOfsendehorsdeson patrimoine. Formejuridique Les banques islamiques ont recours aux dépôts comme ressource financière importante. Ces deniers sont de plusieurs types, ils peuvent êtrecourantsoubaséssurleprincipefinancierislamiquedePPPcomme lesCIPetlescomptesd’épargne. Enapparence,cesCIPressemblentplusàunpartenariatqu’àdesdekes bancaireclassiques. La banque ne peut inscrire les CIP dans un compte de deke car la resOtuOondudépôtn’estpasgaranOe.Demême,cesdépôtsnepeuvent êtreinscritsdansuncomptedefondspropres,carsileprincipaln’apas subi d’altéraOons consécuOves à une perte, il doit être remboursé à la maturité du contrat. Aussi, les déposants ne peuvent prétendre au même statut que les acOonnaires car ils n’ont pas le droit de vote. La Bahrein Islamic Bank, conformément à la norme FAS n°1, comptabilise lesCIPdansunerubriquehybrideentredekesetcapitauxpropres45. SECTION3:IMPLICATIONSETRECOMMANDATIONS GOUVERNEMENTALESETORGANISATIONNELLES 1. Voletgouvernance 1.1. Proposi*onsrela*vesauxcontrôlesetauditsexternes,et auréféren*elAAOIFI Comparéeauxdécisionsdivergentesethétérogènes(avis,fatawa…),des SSB d’une banque islamique à une autre, le référenOel AAOIFI semble Voir Etats Financiers Consolidés pour l’exercice 2013 du Bahrein Islamic Bank, (BIB), www. bib. com. 45 Page 62 of 180 www.kantakji.com être le plus adéquat et couvrant exhausOvement tous les aspects Shari’aOques,vuquel'AAOIFIaadoptéunprojetindépendantdetextes etnormesquiadéjàfaitl’objetdetravauxderechercheetdevalidaOon et qui permet d'homogénéiser les praOques, rédiger les contrats, préparer les états financiers et aux auditeurs de valider les opéraOons parrapportàceréférenOeldonné,etfinalementpouréviterlesconflits éventuels.Ainsi,nousrecommandonscequisuit: ➢ Révision du référen7el: Il doit être inséré l’obligaOon pour les insOtuOons dont les états financiers ont été préparé selon les normes l’AAOIFI de procéder à une déclaraOon explicite et sans réservedecekeconformitédanslesnotesetce,àl’instardesIFRS. La banque ne doit décrire des états financiers comme étant conformes aux AAOIFI que s'ils sont conformes à toutes les disposiOons des AAOIFI. L’applicaOon est une quesOon importante car la mulOplicaOon des variantes de référenOels et des méthodes poseradesproblèmesdecomparabilité.Notonsquel’AAOIFIdanssa consOtuOon actuelle est un organisme de normalisaOon relaOvementjeune.Iln’apasencoreétéconfronté,dansladurée,à touteslesdifficultésdemiseenœuvredenormesfondéessurdes principes,surtoutcellesdelaShari’a.Celles-cicomportent,eneffet, unepartimportanted’interprétaOonetdejugementcequiimplique desprocessusd’adaptaOonetd’amélioraOondansladurée. ➢ Renforcementdurôledel’IFA:Nousavonssoulignéquedufaitque chaquebanqueislamiqueaitsonpropreSSBengendreunmanque d’uniformité dans les fatawas et les décisions prises en ce qui concerne la structuraOon de la même transacOon ou du même produitfinancierd’unebanqueàl’autre.Pourmekreuntermeàces praOques, nous recommandons que l’Islamic Fiqh Academy (IFA) (qui regroupe les spécialistes du fiqh les plus respectés, (et où toutes les écoles du fiqh Hanbalite, Chafiite, Hanafite, Malikite mêmeJafaritesontreprésentées),soitlaréférenceencequiatrait à la Shari’a. Le fait d’avoir une insOtuOon commune qui centralise toutes les décisions de jurisprudence islamique devrait être de natureàfaciliteretàaccélérerletravaildel’AAOIFIetfaireensorte quelesnormesqu’ilétablitsoientacceptéesetadoptéespartoutes les banques. Une telle proposiOon aurait pour conséquence l’éliminaOon des mulOples SSB, tout en jouant le rôle d’un SSB Page 63 of 180 www.kantakji.com uniquepourtouteslesbanquesislamiques.AuniveaunaOonal,un seulSSBpeutêtrecrééauniveaudelaBCT. ➢ Créa7on des départements d’audit Shari’a au sein des cabinets d’exper7se comptable: Sous la direcOon des Experts Comptables, auditeurs des banques islamiques, ces départements, ou les membres des SSB actuels des banques islamiques pourraient être employés,sous-traitants…,assureraientlerôled’auditeursexternes de la Shari’a, conjointement avec les auditeurs financiers via une équipe mixte. Une telle mesure aurait comme effet de séparer le rôle d’interprétaOon dévolu à l’IFA du rôle de surveillance dévolu auxcabinetsd’audit. Page 64 of 180 www.kantakji.com IslamicFiqh Academy Sharia Compliance Banque Islamique Fatawas/ Interprétations Normescomptables, d’auditetdelaSharia Cabinets d’Auditet d’Expertise Comptable AAOIFI Schémas1:Processusd’homogénéisa*ondespra*quesbancairesislamiques 1.2. Proposi*onsrela*vesaura*odeliquidité Les banques islamiques, malgré leur acceptaOon par les législaOons bancaires,ellesn’ontpasaccèsaumarchémonétaire.Cependant,elles setrouventdanslanécessitédeseconformerauxnormesprudenOelles édictéesparlesbanquescentrales,àsavoirleraOodesolvabilité46. En conséquence, la gesOon de liquidités s’avère très difficile tant en ce qui concerne le placement de trésorerie excédentaire qu’en ce qui concerneleréapprovisionnementencasderupturedeliquidités.Dufait de la prohibiOon de la praOque de l’intérêt, les banques islamiques ne disposentpasdemoyenspermekantdefairefrucOfierleursfonds.Ilen résulteunmanqueàgagnerparrapportauxbanquesconvenOonnelles. En cas de rupture liquidités, elles ne peuvent se réapprovisionner d’urgence, soit auprès de la banque centrale soit auprès d’autres En Tunisie, les banques sont tenues de déclarer mensuellement un ratio de liquidité (Actif réalisables / Passifs exigibles) à la BCT, qui doit être au moins égal à 100% et être respecté en permanence. De même, et suivant l’article 39 de la circulaire n°2006 -19 sur le contrôle interne, les établissements de crédits doivent mettre en place un dispositif de contrôle du risque de liquidité pour s’assurer qu’ils sont en mesure de faire face, à tout moment, à leurs exigibilités et d’honorer leurs engagements de financement envers la clientèle. 46 Page 65 of 180 www.kantakji.com établissements financiers (marché interbancaire). La situaOon est d’autantpluspénalisantequelesmarchésmonétairesetinterbancaires islamiquessontpeudéveloppés. Quelques techniques ont été essayées pour leur permettre de recevoir l’assistance financière requise dans de telles conditions, mais le problème demeure,àcejour,nonrésolu.L’unedecestechniquesconsisteàfixerune rémunération en rapport avec les taux de participation aux bénéfices sur comptesd’investissement,desortequelabanquecréditriceparticipeaux bénéfices de la banque débitrice. La difficulté provient du fait que les résultatsdesopérationsd’investissementnesontpasconnusaumoment delatransaction,quiestpardéfinitiondecourtterme.Deplus,iln’estpas très logique qu’une banque accepte de prêter des liquidités sur la base d’une participation aux bénéfices à une banque qui connaît de sérieuses difficultésdetrésoreriedenatureàréduiresesperspectivesdebénéfice. Une soluOon aujourd’hui largement recommandée serait que les banques islamiques forment un pool financier dont les ressources seraient employées en acOfs réels, exploités sur une longue durée en contreparOe de taux fermes. Les droits de propriété sur les fonds du pool, émis sous forme de cerOficats d’invesOssements, seraient négociablessurlemarchéparlesbanques. Proposi*onsrela*vesauxréservesobligatoires Chaque banque islamique doit déposer des réserves47 (une parOe des dépôts) auprès des banques centrales, ces réserves sont une garanOe En Tunisie: Conformément à l’Art 2 (nouveau) de la circulaire aux banques n °03/2011du 01/04/2011, relative à la réserve obligatoire, le montant de la réserve obligatoire est déterminé par l’application des taux suivants à l’assiette des dépôts ci-après: 5% de l’encours des dépôts à vue, des autres sommes dues à la clientèle, des Certificats de dépôts dont la durée initiale est inférieure à 3 mois et de l’insuffisance constatée pour le respect du ratio de liquidité ou titre du mois considéré ; - 1% de l’encours des certificats de dépôts, des comptes à terme, des bons de caisse et des autres produits financiers dont la durée initiale est supérieure ou égale à 3 mois et inférieure à 24 mois ; 1% de l’encours des comptes spéciaux d’épargne ; et 0% de l’encours de tout autre dépôt quelle qu’en soit la forme dont la durée initiale ou contractuelle est supérieure ou égale à 24 mois. 47 Page 66 of 180 www.kantakji.com minime en cas de défaillance de la banque islamique mais souvent, la banque centrale ne prend pas en considéraOon la nature des capitaux gérésparlesbanquesislamiquesquisontengrandeparOedesOnésaux invesOssements dans le cadre des opéraOons de Mourabaha et des Moucharaka, le niveau de réserve obligatoire appliqué par la banque centrale gèle une grande parOe des comptes d’invesOssement, notamment,danslespaysoùleniveaudelaréserveobligatoireesttrès élevé. Les mesures proposés dans ce cas-là, sont simples à appliquer et ne nécessitentpasdegrandesréformesmaisjustequelquesajustements: - Appliquer la réserve obligatoire sur les comptes courants des banques islamiques et non pas sur ses comptes d’invesOssements qui sont le noyau de l’acOvité de ces banques. La banque centrale peut même élever le niveau des réserves requises sur les comptes courants par rapport à ce qui est appliqué sur les autres banques convenOonnelles. - Labanquecentraleappliquelaréserveobligatoiresurlesdeuxtypes decomptesdelabanqueislamique,encasd’insuffisanceoubesoin d’invesOssements, la banque centrale s’engage à refinancer la banque islamique en donnant la possibilité de réinvesOr la réserve obligatoiredescomptesd’invesOssementsd’unemanièrecompaOble aveclesprincipesdelaShari’a. 1.3. Proposi*ons rela*ves à la limite de par*cipa*on dans le capitaldesentrepriseshorsdusecteurfinancier Quelques législations interdisent aux banques de détenir des participationsdansdesentreprisesexerçanthorsdudomainefinancier48. Eneffet,laprincipaleactivitédesbanquesislamiquesestfocaliséesurle financement de l’économie réelle et la participation dans des projets à travers des opérations de Moudharaba et moucharaka basées sur le principedepartagesdespertesetdesprofits. Dans un contexte dominé par l’omniprésence des banques convenOonnelles et l’absence d’un marché interbancaire islamique, les Conformément à la réglementation prudentielle en Tunisie (loi 2001-65), les banques ne peuvent pas détenir directement ou indirectement plus de 30% du capital d’une même entreprise opérant dans un secteur non financier. 48 Page 67 of 180 www.kantakji.com projets et parOcipaOons ciblés par les banques islamiques sont quasimentendehorsdusecteurfinancierconvenOonnel(nonconformes auxpréceptesdelaShari’a).Ainsi,cegenrederestricOonsconsOtueune vraie contrainte pour les banques islamiques, limitant leurs champs d’intervenOondanslefinancementdel’économietoutenétantenligne aveclesprincipesfondamentauxdelaShari’a.NotonsquelesopéraOons de Moucharaka et Moudharaba consOtuent les principaux produits offerts par les banques islamiques, en se basant sur le principe de partage des pertes et des profits. En effet, la Moucharaka consOtue le modedefinancementleplusadaptéaubesoindescyclesdecréaOonet de développement des entreprises aussi bien pour ce qui est de la consOtuOon et/ou augmentaOon du capital que l’acquisiOon et/ou la rénovaOondeséquipements.Aussi,laMoucharakaest-elletrèssollicitée parlespromoteurspourlacréaOondepeOtesetmoyennesentreprises sousformedesociétésdediversesformes. Pour les opérateurs économiques (partenaires), le principe de partage durisquefaitdelaMoucharakaunesourcedefinancementakrayante. LarémunéraOondelabanque,loindeconsOtuerunechargefinancière fixe, est une contribuOon variable directement liée au résultat d’exploitaOon. En akendant, le développement d’un marché interbancaire islamique et l’accroissement d’insOtuOons financière islamiques (Takaful, Ijara, Islamic funds,…), les banques centrales devraient revoir ceke restricOon pour les banques islamiques pour les libérer en les permekant d’accroitre le financement de l’économie à traversdesopéraOonsMoucharakaetMourabahaendehorsdusimple secteurfinancier. 1.4. Proposi*ons rela*ves aux comptes d’inves*ssements par*cipa*fs ➢ Repor7ng LesOtulairesdecomptesd’invesOssementdevraitavoiruneinformaOon clairequantà: - L’affectaOon des acOfs et les changements y afférents mekant en relieflesrisquesassociésàchaqueclassed’acOfs; - L’étendue et la nature de la gesOon commune des comptes d’invesOssementetleursallocaOonsauxdifférentsinvesOssements; Page 68 of 180 www.kantakji.com - L’affectaOon des résultats aux réserves visant la garanOe d’un minimumdeprofit; Laméthodedecalculdespartsdeprofitspourlesdifférentstypesde déposants. Généralement, les législations des sociétés commerciales prévoient que les banques constituées sous forme de sociétés anonymes, rendent compte de leur gestion au conseil d’administration. Pour ce qui est des contrats participatifs, il n’existe aucun texte légal qui prévoit que les banquesislamiquesdoiventrendrecompteauxdéposantsparticipatifsde lagestionqu’ellesonteffectuéedeleursfonds. AinsinousrecommandonsdenormaliserladivulgaOonlesinformaOons relaOvesauxcomptesd’invesOssementsauxdéposantsparOcipaOfs. ➢ Disposi7fdeges7ondurisquecommercialdéplacé LabanqueislamiquepeutêtreamenéeàfairevarierleraOodepartage duprofitréduisantainsisarémunéraOonentantqueMourdhareb.Elle pourrait réduire ou même abandonner sa commission de Mourdhareb au-dessousdelapartcontractéeetakribuetemporairementdefaibles bénéfices ou des pertes aux acOonnaires et ce, au profit des Otulaires descomptesd’invesOssementparOcipaOfs. Pour akénuer l'impact d’un faible rendement sur les dépôts d’invesOssement et éviter un retrait massif des fonds, la banque peut prélever des réserves à parOr des profits akribuables aux Otulaires des comptes d’invesOssement et aux acOonnaires. Elle peut inclure une clausedanslestermesducontratdonnantledroitàlabanqueislamique deretenirunecertaineproporOonduprofitakribuableauxOtulairesdes comptesd’invesOssement. IlexistedeuxpraOquesefficacesderétenOonderéservespourakénuer le risque commercial déplacé: Profit EqualisaHon Reserve (PER) et Investment Risk Reserve (IRR). Ces deux réserves sont recommandées parl’AAOIFI49 . LaPERestretenueàparOrdurésultatbrutdelabanqueislamiqueavant l’allocaOondesprofitsentrelesacOonnairesetlesOtulairesdescomptes 49 FAS n°11, § 16 et 17. Page 69 of 180 www.kantakji.com d’invesOssement. Elle réduit ainsi les fonds réellement akribuables aux Otulairesdescomptesd’invesOssementetauxacOonnaires. EnpériodesoùletauxderendementdesinvesOssementsestsupérieurà celui des invesOssements comparables sur le marché, la banque islamique peut maintenir une rémunéraOon comparable à la rémunéraOondumarchétoutenprélevantuneparOedesrevenuspour alimenterlaPER.LemontantdelaréserveapparOentauxacOonnaireset aux Otulaires des comptes d’invesOssement parOcipaOfs (suivant le mêmeraOodepartageduprofitconvenudanslecontratMoudharaba) etserviraàlisseruntauxderendementfaiblemaisposiHf. L’IRR est retenue à parOr du revenu de Moudharaba qui représente la part du profit akribué aux Otulaires des comptes d’invesOssement. Elle estprélevéeaprèslecalculdelarémunéraOondelabanqueentantque Mourdhareb. A la différence de la PER, le montant retenu d’IRR apparOent enOèrement aux Otulaires des comptes d’invesOssement parOcipaOfsetserviraàabsorberlespertessurleurcapitalinvesO.Elle estdoncuOliséedanslescénarioextrêmeoùletauxderendementsur lescomptesd’invesOssementparOcipaOfsestnégaHf. 2. VoletOrganisa7on 2.1. Evolu*ondel’organigramme Dufaitdel’accroissementdelatailledesbanquesmaisaussidufaitde l’évoluOon de l’acOvité financière islamique, la structure organisaOonnelledoitévoluer.Desdépartementsoudivisionsprennent del’importance,quandd’autresdisparaissentouontrelaOvementmoins d’acOvités. AceOtre,parmilesenOtésquiprennentdel’importance,noustrouvons: - LedépartementauditinterneShari’a; - LedépartementaffairesinternaOonales(raisondeglobalisaOon). PourcequiconcerneleShari’aboard,c’estlanonuOlitédeson intervenOonetafind’éviterladoublegouvernanceetlecumuldes foncOonsquisetraduitparsadispariOondel’organigramme. 2.2. Prépara*ondesmanuels L’importancedesmanuelsdeprocéduresetd’auditinterneausenslarge n’estplusàdémontrer.Eneffet,deparleursnatures,cesdernierssont Page 70 of 180 www.kantakji.com appelés à définir et suivre des opéraOons dont le cycle, doit être scrupuleusementrespecté. Toutefois, les banques malaysiennes sont dans l’obligaOon d’avoir un manuel de procédures Shari’aOque. Conformément au § 20 du « Guidelines on the governance of Shari’a for the Islamic Financial InsOtuOons », toute banque islamique doit avoir un manuel de conformité Shari’a. Le manuel doit préciser la manière dont une demande d'avis Shari’aOque est faite et la manière/arguments de la conformitéavecunedécisiondelaShari’a50. De manière générale, un manuel de procédures Shari’aOque aura pour but de s’assurer de la bonne applicaOon du référenOel (objet de l’audit de conformité externe), et permekant ainsi de se subsOtuer au comité Shari’a,notamment: - définir les étapes à suivre dans l’exécuOon des acOvités principales dudisposiOfShari’aOque; - définirlesakribuOonsdévoluesauxdifférentsagentsàchaqueétape d’exécuOondesopéraOonsfinancières; - mekre à la disposiOon des intervenants des ouOls nécessaires à l’exécuOondesopéraOons; - idenOfierlestypesdecontrôlefondamentauxàeffectueràprioriou posteriorinotammentlecontrôlejournalier,hebdomadaire,mensuel ouannuel; - indiquer, pour les procédures administraOves, les responsabilités dans l’engagement de l’insOtuOon, le schéma de traitement et de contrôledesdossiers. L'applicaOon des instrucOons des manuels et le respect, pour chaque opérateur,desaresponsabilitédecontrôleetd'exécuOondestâchesqui luisontdévolues,serontainsiplusaisésaussibienpourlesorganismes decontrôleexterne. 2.3. Forma*ondupersonnel En raison du rôle unique qu'ils sont invités à accomplir, les auditeurs externes,lescommissairesauxcomptes,doiventêtrebienformésdans la loi islamique (Fiqh Al Mûamalat et les praOques comptables et Guidelines on the governance of Shari’a for the Islamic Financial Institutions; Central Bank of Malaysia; December 2004. 50 Page 71 of 180 www.kantakji.com commerciales). Dans la praOque, il s'avère que très peu de professionnels sont bien calés dans les deux disciplines. C’est une difficultéquis’ajoutecarlesétudesseronttrèslongueset,làencore,les besoinsn’ontpasétéanOcipés. AumêmeOtrequedanslesprogrammesdeformaOonsprofessionnelles, une formaOon complémentaire à la deuxième compétence s’impose. Toutefois,l’équiped’auditexternepeutaussiregrouperdessavantsdela Shari’aàl’appuietdesexpertsfinanciers. Page 72 of 180 www.kantakji.com CHAPITRE 2: DEMARCHE D’AUDIT DE CONFORMITE SHARI’A (SHARI’A COMPLIANCE) SECTION1:FONDEMENTSD’AUDITDECONFORMITESHARI’A 1. Naturedelamissionauvudel’IFACetdel’AAOFI 1.1. Posi*onnementdelamissionparrapportàl’IFAC La mission d’audit Shari’aOque s’inscrit dans le cadre d’une mission d’audit de procédures convenues 51. En effet, Conformément au § 2 de l’ISRS 44OO, est applicable à des missions relaOves aux informaOons non-financières à condiOon que l’auditeur ait une connaissance adéquatedusujetconsidéréetqu’ilexistedescritèresraisonnablessur lesquels baser ses conclusions. Les indicaOons contenues dans les normes internaOonales d’audit (normes ISA) peuvent également être uOlespourl’auditeurlorsdel’applicaOondelaprésentenorme52. L’objecOfd’unemissiondeprocéduresconvenuesest,pourl’auditeur,de mekre en œuvre des procédures de nature d’audit, définies d’un communaccordentrel’auditeur,l’enOtéettoutautreparOeintéressée, etdecommuniquerlesconstataOonsdefait53. 1.2. Posi*onnementdelamissionparrapportàl’AAOIFI ConformémentàlanormeASIFIn°4,lamissiond’auditShari’aOquefait parOeintégrantedelamissionprincipalederévisiondescomptesdela banque islamique. A ce Otre, l’auditeur financier externe est invesO d'une mission générale qui comporte une mission d'audit financier et une mission de vérificaOons parOculières, conduisant à obtenir une assurance quant à la fiabilité des comptes, au foncOonnement régulier des procédures comptables et de contrôle interne, et la régularité des opéraOonsettransacOonsparrapportauréférenOelShari’aOque. Enconséquence,l’auditeurexterneestappeléàconcevoiretàmekreen œuvredescontrôlesspécifiquespourchaquecatégoried'opéraOonsafin d’évaluer la conformité des transacOons au référenOel Shari’aOque de l’AAOIFI. 51 Norme internationale de services connexes (ISRS) 4400. ISRS 4400 § 3. 53 ISRS 4400 § 4. 52 Page 73 of 180 www.kantakji.com 2. Principesd’auditdeconformitéShari’a 2.1.Défini*on,objec*fetétendudelamission ➢ Défini7onetobjec7f Conformément à la norme GSIFI n°2 « Shari’a Review », l’audit de conformité Shari’a consiste à évaluer de façon indépendante si une banque islamique est, dans toutes ses activités, conforme à la Shari’a Islamique. En effet, l'objectif de la mission d’audit de conformité Shari’a est de s'assurer que les activités menées par une banque islamique ne contreviennentpasrèglesetprincipesdelaShari’a. ➢ Etendudelamission Lamissiondel'expert-comptables'étendauxfaitsdenatureàconfirmer lasituaOonShari’aOquepréoccupantedelabanque.Elleportesurtous les éléments d'ordre économique, financier ou social nécessaires à la compréhensiondel’aspectShari’aOqueetàl'appréciaOondelaposiOon de la banque vis-à-vis des règles islamiques. En effet, et examen comprend, selon la norme GSIFI n°2, les contrats de financements, les accords, les poliOques, les produits, les statuts, les états financiers, les rapports,lescirculaires,etc… L’auditeurdoitdoncdéterminerlescritèresd’auditsurlabasedestextes législaOfs et réglementaires applicables et du cadre de référence (le référenOel AAOIFI dans le cas d’espèce). Pour être appropriés, les critères d’un audit de conformité doivent être perOnents, fiables, exhausOfs,objecOfs,compréhensibles,acceptablesetdisponibles. En outre, selon le § 11 de la même norme, les procédures d’audit et d'examen doivent porter sur toutes les acOvités, les produits et les emplacements de la banque (toutes les direcOons et les agences). Conséquemment,larevuedoitêtreexhausOve. 2.2.Responsabilitédel’auditeurparrapportàlaShari’a Bienquel’auditeurestresponsabledeformeretd'exprimeruneopinionsur ledegrédeconformitédelabanqueàlaShari’a,laresponsabilitépourle respectdesesrèglesincombeàladirectiondelabanque. Toutefois, selon la norme GSIFI n°2 « Shari’a Review », le SSB de la banquedoitfournirdesconseilsetdesformaOonsportantsurlerespect delaShari’aetcepourpermekreàs'acquikerdecekeresponsabilitéde manièreefficace. Page 74 of 180 www.kantakji.com L'examendelaShari’ad'unebanqueislamiquen'exonèrepasladirecOon de leurs responsabilités de procéder à toutes les opéraOons conformémentàlaShari’a.IlestdelaresponsabilitédeladirecOondela banque de fournir aux auditeurs toutes les informaOons relaOves à la conformitédel'insOtuOonauxrèglesdelaShari’a. Page 75 of 180 www.kantakji.com SECTION2:DEMARCHED’AUDITDECONFORMITESHARI’A 1. Planifica7ondestravauxàeffectuer ConformémentàlanormeGSIFIn°2,laplanificaOonconsisteàélaborer unestratégieuneapprochedétailléeconcernantlanature,lecalendrier et l'étendue de l'audit dans le but de le réaliser efficacement et en tempsvoulu. CekeplanificaOonestformaliséenotammentdansunplandemissionet unprogrammedetravail.Elleconsisteàprévoir: - L'approchegénéraledestravaux; - Les procédures d'audit à mekre en œuvre par les membres de l'équiped'audit; - La nature et l'étendue de la supervision des membres de l'équipe d'auditetlarevuedeleurstravaux; - La nature et l'étendue des ressources nécessaires pour réaliser la mission,ycomprislerecourséventuelàdesjurisconsultesenShari’a; LaplanificaOonestengagée: - Après la mise en œuvre des vérificaOons liées à l'acceptaOon et au mainOen de la mission, en ParOculier de celles liées aux règles déontologiques; - Avantlamiseenœuvredesprocéduresd'audit. A ce stade, l’auditeur peut s'entretenir des quesOons relaOves à la planificaOon avec les personnes appropriées au sein de la banque (DirecOonGénérale,SSB...). 2. Prisedeconnaissanceetévalua7ondel’aspectShari’a7que Pendant ceke phase on effectue une évaluaOon de l’apOtude de la structuredecontrôleShari’ainternedelasociétéàgérerlesrisquesde non-conformité. EnmaOèredeprisedeconnaissancedelabanque,lanormeISA310« prise de connaissance des acOvités de l'entreprise » précise: «avant d'accepter la mission, l'auditeur rassemble des informaOons préliminaires sur le secteur d'acOvité, la propriété, la direcOon des opéraOonsdel'enOtésoumiseàl'audit,etdétermines'illuiestpossible d'acquérir un niveau de connaissance suffisant des acOvités de l'enOté pourréaliserl'audit». Page 76 of 180 www.kantakji.com Laprisedeconnaissancedelabanqueaurapourbutdecomprendrele contextedanslequelelleévolueetdelasituerdanssonenvironnement économique,socialeetjuridique. Ellepermetàl'auditeurd'assimilerlesprincipalescaractérisOquesdela banque,sonorganisaOon,sesresponsables,etsurtoutsesspécificitésde foncOonnement. Demême,selonI‟ISA315:«L’auditeurdoitacquérirlaconnaissancedu secteur d’acOvité concerné, de l’environnement réglementaire et des autres facteurs externes, y compris le référenOel comptable applicable. Ces facteurs incluent les éléments sectoriels, tels que le marché et la concurrence, les relaOons avec les fournisseurs et les clients et les développements technologiques, l’environnement réglementaire, parmi d’autres sujets, englobe le référenOel comptable applicable, l’environnement légal et poliOque et les exigences environnementales ayantuneincidencesurlesecteurd’acOvitéetl’enOté,ainsiqued’autres facteursexternestelsquedescondiOonséconomiquesgénérales.Ainsi, l’auditeurnedoitpasperdredevue,duranttoutelamission,lecontexte danslequelévoluel’entreprisecliente». L’auditeur,aprèsavoirmisenœuvrelesacOonsnécessairespourla bonneconduitedelamission,doitévaluerobjecOvementl’intégritéde ladirecOondelabanqueetd’unefaçongénéralel’intégritéde l’ensembledesorganesdegouvernance. Outrelesdiligencesstandardsdesprocessusd’acceptaOonet d’évaluaOondurisquedelamission,ildoit: - Examiner l’architecture du disposiOf de gouvernance de la banque: lesorganesdedirecOon,lesmembresduconseild’administraOonet duSSB,desstructuresd’auditShari’ainterneetdeconformité; - Evaluer l’expérience professionnelle des différentes parOes citées précédemment (notamment le SSB), leurs qualificaOons, et leurs réputaOons; - S’assurer de l’inexistence de conflits entre les divers organes de gouvernanceinternesàlabanqueetserenseignersurlescausesdes conflitséventuelsetlesparOesconcernées; - S’assurerdurespectdesrèglesd’éthiquedelafinanceislamiquepar lesdifférentsmembresdesorganesdegouvernancedelabanque; - Examiner les avis, fatawas, les prises de posiOon, les modèles des contratsdefinancementémanantduSSB; Page 77 of 180 www.kantakji.com - DécrirelesréférenOelsappliquésparlabanquepourlapréparaOon des états financiers et des autres formes de reporOng financiers et nonfinanciers,notammentShari’aOque; Examinerlesrapportsd’auditduSSB; Evaluer la nécessité de s’assister par des spécialistes en Fiqh AlMûamalat; Evaluer les possibilités d’existence de risque de fraude ou de nonconformitéauxloisetauxrèglesetprincipesdelaShari’a. 3. Exécu7ondelarevue Lanormed’auditASIFIn°4amisl’accentsurlerôleetlaresponsabilité del’auditeurexternequantàlavérificaOonparl’auditeurquelabanque islamiquearespectélesrèglesetlesprincipesdelaShari’asurlabase desfatawasetdesdirecOvesrecommandéesparleSSB. Acestade,l’auditeurdoitexécuterleprogrammedetravaildéjàplanifié. Concrètement,l’auditeurdoitprocéderà: ❖ La collecte d’éléments probants servant de base a exécuter les travauxdevérificationdurespectdelabanqueislamiquedesrègles etprincipesdelaShari’a.Notamment(demanièreindicative): ✓ L’obtenOon de l’état des dossiers de financements conclus, en cours, approuvés et non encore engagés, ou en cours d’approbaOon; ✓ L’obtenOon d’un état détaillé des règles, principes et fatawas appliquésparlabanque; ✓ L’obtenOon de détail des produits nouveaux ou des modificaOonsfaitesparrapportàl’exerciceprécédent; ✓ IdenOficaOon de toutes les nouvelles fatawas, règles et direcOvesdelaShari’a; ✓ ObtenOon des rapports de l’SSB, des audits internes et externes,lesétatsfinanciers… ❖ La mise en oeuvre des tests de conformité (compliance test): L’objecOfétantdefaireunétatdeslieuxdestransacOonsbancaires islamiques et produits de financement par rapports aux normes, standards et réglementaOons de l’AAOIFI. Toutefois, il s’agit de s’assurer du respect donc des disposiOons normaOves propres aux acOvités bancaires et financières islamique, mais aussi des normes déontologiques.Parexemple: Page 78 of 180 www.kantakji.com ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ VérifierquelesdiverstypesdescontratsuOliséscorrespondent àdesmodèlesstandardspréétablisetapprouvésparleSSB; Vérifier que les missions de revue Shari’aOque ont été bien documentées et conduites sur la base des programmes de travaildétaillés; Revoir toutes les défaillances décelées par l’auditeur Shari’a interne, Vérifier que les cas de non-conformité aux fatwas, règles et principes de la Shari’a ont été analysés et discutés, et des acOonscorrectricesontétéprisesparladirecOon; Vérifier que les transacOons réalisées par la banque sont conformes aux règles et principes de la Shari’a tel que déterminéesparl’AAOIFI; Vérifier l’existence d’acOvités de contrôle automaOsées pour l’idenOficaOon des revenus prohibés ou de sources illicites et vérifier via des tests de foncOonnement que ces acOvités foncOonnentefficacement. 4. Documenta7ondesconclusionsetrapport ➢ Documenta7ondestravaux L’auditeurconsOtueundossiercontenantladocumentaOondel’auditde conformité Shari’a. Il doit consigner dans son dossier les éléments qui permekentàtouteautrepersonneayantuneexpériencedelapraOque de l’audit et n’ayant pas parOcipé à la mission d’être en mesure de comprendre: - la planificaOon de l’audit dont les principaux éléments sont formalisésdansleplandemissionetleprogrammedetravail; - la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit effectuées; - les caractérisOques qui permekent d’idenOfier les éléments qu’il a testésafindepréciserl’étenduedesprocéduresmisesenœuvre; - lesrésultatsdecesprocéduresetlesélémentscollectés; LesélémentsdedocumentaOonconsignésdansledossiermenOonnent l’idenOtédumembredel’équiped’auditquiaeffectuélestravauxetleur datederéalisaOon. ➢ Rapportd’audit L’auditeurd’unebanqueislamiquedoitadresseràl’assembléegénérale des acOonnaires son rapport d’audit. Selon la norme GSIFI n°1, la Page 79 of 180 www.kantakji.com spécificité du rapport d’audit de conformité Shari’a consiste dans les élémentssuivants54 : ❖ LamenOonexpresseauniveauduparagraphederesponsabilitéde la direcOon que la conduite des opéraOons de la banque conformément aux principes et règles de la Shari’a sont la responsabilitédeladirecOondelabanqueislamique; ❖ LamenOonexpresseauniveauduparagraphedétendueque: ✓ l’auditeuraeffectuédestests,desprocéduresetdestravauxde révisionappropriés; ✓ les états financiers ont été audite pour s’assurer de la perOnencedel'allocaOondesbénéficesentrelesacOonnaireset les Otulaires de comptes d'invesOssement sur la base de la Shari’a; ✓ les revenus prohibes ont été mis à la disposiOon des œuvres caritaOves; ✓ le calcul de la zakat est conforme aux règles et principes de la Shari’a; ❖ LamenOonauniveauduparagraphed’opinion: ✓ que les contrats et la documentaOon connexe sont en conformitéaveclesrèglesdelaShari’a; ✓ lescasdenon-conformitéauxrèglesetprincipesdelaShari’a. 54 Voir Annexe I Page 80 of 180 www.kantakji.com TROISIEME PARTIE: GUIDE OPERATIONNEL& MANUEL D’AUDIT DE CONFORMITÉ SHARI’A (SHARI’A COMPLIANCE) Page 81 of 180 www.kantakji.com INTRODUCITON DE LA TROISIEME PARTIE Après avoir rapprocher le concept d’audit de conformité Shari’a aux référenOels internaOonal (ISA) et islamique (AAOIFI), et déterminer ses fondements,ilconvientdeprésenterunguidepraOqued’auditdécrivant lesétapesdestravauxquiserontexécutéspourchaqueproduitfinancier islamique (découpage par produit). En effet, ce découpage est en cohérenceaveclesstructuresfoncOonnellesdesbanquesislamiqueset entenantcomptedeleursstructuresdereporOng. CemanuelaurapourobjecOfdeservirdeprogrammedetravaillorsdes auditsdeconformitéShari’aconduitspardesexpertscomptables.Ainsi, ilrecenselesquesOonsclésquel’auditeurvaseposerlorsdelaconduite delamission. Ceguideseraaxésurtroismodules: ▪ LaprésentaOondescondiOonsdevaliditéShari’aOqueduproduit; ▪ L’exposiOon des schémas comptables adaptés à ces condiOons de validité; ▪ LaconcepOondestestsd’audit. Page 82 of 180 www.kantakji.com CHAPITRE1:LESOPERATIONSCOMMERCIALES SECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOURABAHA 1.1Condi7onsdevalidité • - Lamanifestationdevolontéetlapromesseunilatéraled’achat peuvent être faites par un seul et même acte signé par le client. Cet acte peut être rédigé par le client ou prendre la forme d’un formulaire de demande standard adopté par la banqueetsurlequelleclientapposesasignature. • - - - - - Lamanifestationdelavolontéduclientd’acquérirunbien parlavoiede l’institution Attitudedelabanqueàl’égarddelademandeduclientde réaliserlaMourabaha Tout engagement contractuel antérieur entre le clientdonneur d’ordre d’achat et le vendeur originaire doit être révoqué de leur consentement mutuel. Cette révocation doit êtreexpressémentconstatée.Leclientnepeutpastransférer àlabanquelecontratqu’ilaconcluaveclevendeur. Il incombe à la banque de s’assurer que le vendeur de l’actif est une tierce personne et non le client lui-même ou son mandataire. Le client-donneur d’ordre d’achat lui-même ou son mandataire ne peut pas, être le propriétaire originaire de l’actif,nilevendeurdel’actif,détenuparleclient.Siunetelle vente se réalise et que l’on découvre la réalité par la suite, l’opérationestnulle. Il est interdit de conclure un contrat de Mourabaha à terme (moyennant le paiement fractionné ou différé du prix de vente) ayant pour objet la vente de l’or, de l’argent ou de devises. Il est interdit de conclure un nouveau contrat de Mourabaha surlemêmebien. Lapromesseunilatéraled’achatduclient • L’acte constatant la promesse unilatérale d’achat du client ne Page 83 of 180 www.kantakji.com - doit pas comprendre une promesse synallagmatique des deux parties(labanqueetleclient). La banque et le client-donneur d’ordre d’achat peuvent modifier les clauses de la promesse jusqu’à la conclusion du contrat de Mourabaha, telles que celles relatives au terme de la promesse, au bénéfice, etc. Elle ne peut être modifiée que parconsentementmutueldesdeuxparties. • - - La banque ne peut pas percevoir du client une commission d’engagement. La banque ne peut pas percevoir une commission au titre de facilitésdecaisse. Les frais d’actes conclus entre la banque et le client sont supportés à parts égales par eux, sauf convention contraire despartiesmettantcesfraisàlachargedel’uned’entreelles, àlaconditionquecesfraissoientéquitables,c’est-à-direqu’ils constituent la juste rémunération du travail fourni afin qu’ils necomportentpasimplicitementdecommissiond’engagement oudecommissionautitredefacilitésdecaisse. La banque peut percevoir une commission au titre de la réalisation d’une étude de faisabilité à la demande du client et dans son intérêt, et à la condition qu’elle soit stipulée dans le contrat. • - - Commissionsetfrais Garantiesliéesàlamiseenœuvredel’opération Silebienapériousubidesdommageslorsdesontransportou de son stockage, la perte n’est pas imputée au client-donneur d’ordred’achat.Cetteperte n’est pas couverte par la garantie de bonne exécution des obligations du vendeur originaire qui ne comprend pas les risques de transport qui doivent être supportésparlepropriétairedubien(labanque). La banque peut, en cas de promesse unilatérale d’achat, percevoirduclientunesommed’argentappeléehâmichjiddiya pours’assurerdelacapacitéfinancièreduclientetgarantirles dommages qui pourraient résulter de l’inexécution par le client de sa promesse ayant force obligatoire. De cette façon, la banque n’a pas besoin de demander le paiement d’une Page 84 of 180 www.kantakji.com - - - - indemnitécorrespondantaupréjudicesubi,ellelaretranchedu montantduhâmichjiddiya. Le hâmich jiddiya ne constitue pas un arboun. Cette somme versée pour garantir le sérieux du client peut constituer une fiducie sûreté (amanah lil hifd) dont la banque ne peut pas disposer, ou une fiducie gestion (amanah de gestion) que le client autorise la banque d’investir sur la base d’un contrat moudharaba. Labanquenepeutpassesaisirdumontantdehâmichjiddiya en cas d’inexécution par le client de sa promesse ayant force obligatoire. Son droit se limite à retrancher le montant du préjudice réel subi résultant de cette inexécution. Ce montant est égal à la différence entre le coût de revient de la marchandise et son prix de revente à un tiers. L’indemnité ne doitpascomprendrelapertedechange. Si le client accomplit sa promesse et conclut le contrat de Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat, la banque doit restituerhâmichjiddiyaauclient.Ellenepeutl’utiliserqu’encas d’inexécutiondelapromesse.Labanquepeut,aumomentdela conclusion du contrat de Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat, convenir avec le client de déduire cette somme du prix delamarchandise. La banque peut recevoir l’arboun après la conclusion de la vente Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat avec le client. Ce versement n’est pas permis dans la phase de la promessed’achat. • - - Acquisition de la marchandise par la banque avant sa venteparlaMourabahapourledonneurd’ordred’achat Il est interdit à la banque de vendre le bien avant son acquisition.LecontratdeMourabahaavecleclientnepeutpas être signé avant la conclusion, avec le vendeur originaire, de l’achatdubien,objetdelaMourabahaetsadélivranceréelle oufictiveparlaremisedubienoudesdocumentspermettant la délivrance. La vente Mourabaha est nulle si la première vente est nulle et ne réalise pas de transfert de propriété de lachosevendueàl’institution. Lesdocumentsetcontratsétablisaumomentdelaconclusion du contrat d’achat du bien doivent être au nom de Page 85 of 180 www.kantakji.com l’institution. Ils ne doivent pas être établis au nom du client, mêmesicedernierestsonmandataire. • - - Il faut s’assurer de la remise réelle ou de plein droit du bien à la banque avant sa revente au client au moyen d’une Mourabahapourledonneurd’ordred’achat. La banque réceptionne elle-même le bien dans les entrepôts du vendeur ou du lieu désigné dans la clause réglant les conditions de livraison. Ainsi, la garantie du bien vendu est transférée à la banque au moment du transfert de la propriétédubien. L’assurance du bien, objet du contrat de Mourabaha relève de la responsabilité de la banque dans la phase de l’acquisition. Elle accomplit cette procédure à ses frais en raison de sa qualité de propriétaire de la marchandise et supporte, à ce titre, les risques qui en résultent. En conséquence, l’indemnité d’assurance est due exclusivement à la banque si lerisqueseréaliseavantletransfertdelapropriétéauclient. La banque peut ensuite ajouter les frais aux coûts de revient du bien acheté et par conséquent au prix de vente de la Mourabaha. • - - - Délivrance du bien avant sa vente au moyen d’une Mourabahapourledonneurd’ordred’achat LaconclusionducontratdeMourabaha Labanquenepeutajouteraucoûtderevientdelachosequeles dépenses financières directes payées à autrui. Elle ne peut pas, par exemple, ajouter au coût de revient la rémunération desesemployésoucequis’yapparenterait. Si la banque obtient du vendeur un rabais sur la marchandise, mêmeaccordéaprèslaconclusionducontrat,elledoitenfaire bénéficier le client en réduisant le prix global du montant de cerabais. Le prix de la chose objet de la vente Mourabaha pour le donneur d’ordre d’achat et la marge bénéficiaire doivent être déterminés. La détermination du prix ou de la marge bénéficiaire ne doit e n a u c u n e f a ç o n d é p e n d r e d ’ i n d i c e s i n c o n n u s o u Page 86 of 180 www.kantakji.com - déterminables dans le futur tels que la conclusion d’une vente dont la marge bénéficiaire serait indexée sur le taux LIBORquiseraconnudanslefutur.Iln’yapasd’inconvénientà désigner un indice parmi les indices connus, dans la phase de la promesse, pour s’y référer dans la détermination du taux de bénéfice à condition que la détermination de la marge bénéficiaire dans le contrat de Mourabaha pour le donneur d’ordred’achatsoitsurlabased’unpourcentagedéterminédu coûtderevientetquelamargenedépendepasduLIBORnidu facteurtemps. La banque ne peut pas percevoir de rémunération à raison de la prolongation du terme ou d’un retard, que ce dernier soit ounonjustifié. La banque doit stipuler qu’en cas de refus du client de réceptionner le bien aumomentprévuaprèslaconclusiondu contrat de Mourabaha, elle peut vendre le bien par représentation du client et pour son compte et recouvrer ses droitsduprixdeventeetseretournercontreleclient,lecas échéant,encasd’insuffisanceduprix. • - - GarantiesdelaMourabahaettraitementdesesdettes. LecontratdeMourabahanepeutpascomporteruneclausede réserve de propriété subordonnant le transfert de la propriété de l’actif au paiement intégral du prix. Cependant, l’enregistrement de l’actif au nom du client acheteur peut êtredifférédanslebutdegarantirlepaiementduprix. Toute rémunération accordée pour différer la date du paiement de la dette (rééchelonnement de la dette), que le clientsoitsolvableounon,estinterdite. En cas de défaut de paiement du client débiteur des sommes échues, le montant dû à la banque correspond seulement au montant de la dette. La banque ne peut pas contraindre le clientàpayerunerémunérationàsonprofit. 2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptables LecontratdefinancementMourabahaesttraitéparlanormeFASn°2. Lorsdelasignatureducontratetleversementduhâmichjiddiyaparle donneurd’ordre: Page 87 of 180 www.kantakji.com Comptedetrésorerieoucomptecourantduclient DépôtdegaranOe Si le contrat ne sOpule pas le versement d’un hâmich jiddiya, aucune écrituren’estconstatée. Après la signature du premier contrat de vente (entre la banque et le propriétaire originaire), l’entrée du bien est constatée à son coût d’acquisi7on. A l’inventaire, le bien figure au bilan de la banque si le deuxième contrat de vente n’a pas encore été signé à la clôture des comptes: BiendeMourabaha Trésorerieoucomptecourantduclient Dans le cas où la banque est en mesure d’obtenir effecOvement une réducOonaumomentoùelleconclutàsontouruncontratMourabaha avecsonclient,etquecekeristourneestreçuesubséquemment,celle-ci doitêtrediminuéeducoûtdubientoutenconsidérantsoneffetsurles produitsdechaquepériodeetlesproduitsdifférésétablisparlerécent contrat. En revanche, dans les autres cas (tels que l’obtenOon de la réducOon après la signature du contrat Mourabaha), la réducOon est traitéecommeunrevenudansl’étatderésultatdelabanqueislamique: BiendeMourabaha Trésorerieoucomptecourantduclient RevenudesinvesOssements Page 88 of 180 www.kantakji.com Danslecas,oùlepaiementsefaitaucomptantouestéchelonnésurun seulexercicecomptable,lesproduitssontconstatésdèslasignaturedu contratdeventeentrelabanqueetledonneurd’ordre: Trésorerieoucomptecourantduclient BiendeMourabaha RevenudesinvesOssements Dans le cas où le paiement est échelonné sur plusieurs exercices comptables, la norme FAS n°2 admet deux méthodes pour la comptabilisaOondesproduitsdel’opéraOondeMourabaha.Lapremière est la méthode requise, c’est la méthode préférée par l’AAOIFI. La deuxième méthode est opOonnelle. Dans la praOque, les banques islamiquespréfèrentappliquerladeuxièmeméthode. ➢ Méthode requise: Les produits sont constatés à la clôture de l’exercice selon une allocaOon proporOonnelle sur la durée du créditindépendammentdufaitquelesencaissementssoientreçus ounon. Lorsdelasignatureducontratdevente(entrelabanqueetledonneur d’ordre): CréancesMourabaha BiendeMourabaha Revenudel’invesOssement Produitdifférédel’invesOssement Page 89 of 180 www.kantakji.com Al’échéance(paiementdesmensualités):écrituremensuelle: Trésorerieoucomptecourantduclient CréancedeMourabaha ConstataOondesproduitsàlaclôturedel’exercice:écritureannuelle: Produitdifférédel’invesOssement Produitdel’invesOssement ➢ Méthodeop*onnelle:Lesproduitssontconstatésaumomentetà hauteurdechaqueencaissementreçu. Lorsdelasignatureducontratdevente(entrelabanqueetledonneur d’ordre): CréancedeMourabaha BiendeMourabaha Produitdifférédel’invesOssement Al’échéance(encaissementdesmensualités): Page 90 of 180 www.kantakji.com Trésorerieoucomptecourantduclient Produitdifférédel’invesOssement CréancedeMourabaha Produitdel’invesOssement… Si le recouvrement d’une créance est incertain à cause des difficultés financièresdudonneurd’ordre: CréancedouteusedeMourabaha CréanceMourabaha Encasderecouvrementd’unecréancedouteuse: Trésorerieoucomptecourantduclient Produitdifférédel’invesOssement CréancedouteusedeMourabaha Produitdel’invesOssement Le donneur d’ordre est déclaré insolvable et la créance devient irrécouvrable(laresponsabilitédelabanquen’estpasprouvée): Page 91 of 180 www.kantakji.com Pertesdel’invesOssement Produitdifférédel’invesOssement CréancedouteusedeMourabaha Le donneur d’ordre est déclaré insolvable et la créance devient irrécouvrable(laresponsabilitédelabanqueestprouvée): Pertessurcréanceirrécouvrables CréancedouteusedeMourabaha Ledonneurd’ordrepeutserétracterpouruneraisonquelconqueaprès la conclusion du premier contrat de vente entre la banque et le fournisseuroriginaire.Labanquesetrouvedoncenpossessiond’unbien «indésirable»qu’elledoitrevendre.Danscecas,lanatureducontratde Mourabahadétermineletraitementcomptabledesgainsoudespertes éventuellessurl’opéraOonderevente. ➢ Mourabahaavecpromessed’achatparledonneurd’ordre Encasdereventedubienavecperteouaucasoùelleestréévaluéeavec valeurinférieureàsoncoûtd’acquisiOon,labanqueprélèvedudépôtde garanOlemontantsuffisantpourcouvrirsespertes: Trésorerie Hâmichjiddiya BiendeMourabaha Page 92 of 180 www.kantakji.com SileHâmichjiddiyan’estpassuffisant,unecréancepourlereliquatest constatée sur le donneur d’ordre. (Le reliquat peut être prélevé directementsuruncomptecréditeurdudonneurd’ordre): Trésorerie Hâmichjiddiya CréancedeMourabaha BiendeMourabaha Aucasoùlebienestrevenduavecungainousanspertes,ledépôtde garanOeestrétrocédéaudonneurd’ordre. ➢ Casoùilnyapasdepromessed’achatparledonneurd’ordre Labanqueassumel’enOèreresponsabilitédubien.Lehâmichjiddiyaest rétrocédéaudonneurd’ordreetl’opéraOondeventeesttraitéecomme s’ils’agissaitd’uneMourabahasimple(sansdonneurd’ordre).Labanque doitimpéraOvementdivulguer(danslesnotesauxétatsfinanciers)sielle effectue les opéraOons de Mourabaha avec ou sans promesse d’achat parledonneurd’ordre. Page 93 of 180 www.kantakji.com 3. Testsd’audit Obj. Faitpar Réf.W/ P Travauxintérimaires: - - - - - - S’assurerqueleclientestindépendantdu propriétaire originaire en comparant le prixd’achatetleprixdevente,leregistre decommerceduclientetdupropriétaire, la composition du capital des entités du clientetduvendeur(lecaséchéant). S’assurer de l’absence d’un contrat entre levendeuroriginaireetleclientàtravers l’offre de prix (signature de prix de deux parOes) ou l’existence de la menOon [le clientapayéunacompte]. Vérifierquelebien,objetdefinancement n’estpasorouargent. S’assurer que la date de signature du contratd’achatetlapossession(Facture/ bondelivraison)estantérieureàcellede contratdevente. Recalculer la marge bénéficiaire (sur la base du pourcentage déterminé du coût de revient) et vérifier que la marge ne dépende pas du LIBOR ni du facteur temps. S’assurer que la banque n’a pas prélevé une parOe du Hâmich jiddiya supérieure au dommage réel en cas de désistement surlapromesseobligatoire. S’assurer de joindre les documents probantsauxtravauxd’audit. S’assurer de l’exactitude des méthodes et desimputationscomptables. Conclure/SynthèsedelasecOon. Page 94 of 180 www.kantakji.com SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTIJARAETIJARAMUNTAHIA BETTAMLIK 2.1Condi7onsdevalidité Promessedelocation • - La banque peut demander au promettant de lui verser une sommedéterminée dont elle se saisit pour garantir le sérieux du client dans l’exécution de sa promesse de location et des obligations qui en résulteraient, à la condition de ne prélever sur la somme versée que le montant du préjudice réel, de sorte qu’en cas d’inexécution de sa promesse par le client, ce dernier supportera la différence entre le coût de revient du bien destiné à être loué et la somme des loyers effectifs due autitredubailconsentiàuntierssurlemêmebien,ouencas deventedubien,ilsupporteraladifférenceentresoncoûtde revient et le prix de vente. Cette somme versée pour garantir le sérieux du client peut constituer une fiducie sûreté dont la banque ne peut pas disposer, ou une fiducie gestion que le client autorise la banque à investir sur la base d’une moudharaba. Il est permis de convenir au moment de la conclusionducontratijaradeconsidérercettesommecomme faisantpartiedestermesdeloyer. L’acquisition par la banque du bien destiné à être loué ou desonusufruit Ilestexigépourlavaliditéducontratijaraquiapourobjetune chose déterminée qu’il soit précédé de l’acquisition du bien destinéàêtrelouéoudesonusufruit. a. Silebienoul’usufruitdubienappartientàlabanque,ce qui devrait en principe être le cas, le contrat ijara est constitué dès que les deux parties en expriment la volonté. b. Si le bien doit être acquis par achat de la banque au promettant, en cas de promesse de location, ou de toute autre personne, l’ijara ne peut être conclue qu’après l’acquisition du bien par la banque. La propriété est acquiseparl’établissementducontratdevente,mêmes’il n’a pas été enregistré sous le nom de l’acheteur (la banque). En ce cas, l’acheteur doit obtenir un titre opposablepourétablirsondroitdepropriété. • - Page 95 of 180 www.kantakji.com - - - - - Lelocatairepeutsous-louerlebienàsonpropriétairependant laduréedelalocationprincipaleaunloyerinférieur,supérieur ou égal au loyer de la location principale, dans le cas où les deux loyers seraient payés d’avance. Toutefois, cela n’est pas permis, s’il en résulte un contrat înah par la modification du loyer ou du terme, tel qu’une location principale en vertu de laquelle un bien est loué à 100 dinars comptant, puis le locataire sous-loue ce même bien au même bailleur à 110 dinarsàterme,ouunelocationprincipalea110dinarsàterme et une sous-location à 100 dinars comptant, ou un loyer identique dans les deux locations, néanmoins le loyer est différé d’un mois dans la location principale et de deux mois danslasous-location. Règlesrégissantlajouissanceetlebienloué • Le bailleur ne peut pas exiger que le locataire effectue les grosses réparations dont dépend la production/conservation des fruits. Toutefois, il peut donner mandat au locataire d’effectuer les grosses réparations. Le locataire n’est tenu qu’auxréparationsd’entretien. Lebailleurgarantitlebienlouépendantladuréedubailsaufen cas d’abus ou de négligence de la part du locataire. Il peut couvrirlebienparuneassuranceconformeàlaShari’achaque fois qu’il est possible. Les frais d’assurance sont à la charge du bailleur. Celui-ci peut les prendre en considération lors delafixationdubailetnepeutpasréclameraulocataireaprès la conclusion du bail toute dépense supplémentaire qui dépassecequiétaitprévulorsdeladéterminationduloyer.Le bailleur peut donner mandat au locataire d’accomplir les formalitésd’assurance. Leloyer • Leloyerpeutêtrepayéenespèces,ouennature(biens),ouen utilité(service).Ildoitêtredéterminéglobalementpourtoute laduréedelalocationouenplusieursversements.Ilpeutêtre fixe ou variable selon ce qui a été convenu entre les deux parties. Danslecasoùleloyerestvariable,lepremiertermedoitêtre déterminé. Pour les périodes suivantes, le loyer est indexé sur un indice régulier et lié à une norme connue et non Page 96 of 180 www.kantakji.com contestée car cet indice devient l’élément de référence pour les périodes restantes. Il doit comporter un seuil minimumet unseuilmaximum. - - - - - - Lespartiespeuventconvenirdedécomposerleloyerendeux parties:l’unepourlebailleuretl’autreresteentrelesmainsdu locataire pour toute dépense approuvée par le bailleur pour couvrirlesfraisd’entretiendebaseoud’assuranceouautreet doitêtregardéedansuncomptespécifique. Garantiesdel’Ijaraettraitementdesesdettes • Le bailleur ne peut pas stipuler une majoration du loyer en cas deretarddanslepaiementdesloyers. La location (Ijara) ou la location-acquisition (Ijara Muntahia Bettamlik) peut comporter une clause obligeant le locataire défaillant à disposer à titre gratuit d’une somme déterminée ou d’une partie du loyer en cas de retard dans le paiement du loyer échu au profit d’œuvres caritatives en coordination avec lecomitédeShari’adelabanque. Extinctiondelalocation • Le bailleur peut vendre le bien loué à un autre que le locataire. En ce cas, la vente ne modifie pas le droit de ce dernier, qui continue à jouir du bien. Parce que le bien appartientàautrui,l’accorddulocatairen’estpasrequis.Quant àl’acquéreur,s’iln’apaseuconnaissancedelalocation,ilpeut annuler la vente. S’il en a eu connaissance et l’a acceptée, il a droit au loyer correspondant à la période de bail restant à courir. En cas de perte totale du bien, le contrat de location prend fin si la location porte sur un bien déterminé. Dans ce cas, le bailleurnepeutpasexigerleversementdurestedestermesde loyer. Si le locataire met un terme à sa jouissance du bien ou s’il le restitueaupropriétairesanssonaccord,leloyerdelapériode restant à courir demeure exigible. Le bailleur ne peut pas le loueràuntierspourlapérioderestantàcourir. Résiliation,extinctionetrenouvellementdelalocation • Le bailleur peut exiger la résiliation du bail en cas de défaut ou de Page 97 of 180 www.kantakji.com - - - retarddepaiementduloyer. Lebails’éteintdepleindroitparl’expirationdutermefixé.Le bailpeutêtrerenouvelépourunepériodedéterminée,soitque lerenouvellementaitlieuavantl’expirationdutermeinitial,ou partacitereconductionprévueparlecontrat,saufsil’unedes partiesdonnecongéàl’autre. Ladispositiondubienlouédansl’IjaraMuntahiaBettamlik • Dans l’Ijara Muntahia Bettamlik, il faut déterminer par acte séparé la manière dont le locataire acquiert la propriété du bien, il n’est pas permis de mentionner qu’il fait partie intégranteducontratd’IjaraMuntahiaBettamlik. Il n’est pas permis de conclure une ijara assortie d’un contrat deventeàterme. 2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptables LecontratdefinancementIjaraetIjaraMuntahiaBettamlikesttraite parlanormeFASn°8. Lesbiensmobiliersetimmobiliersacquisenvued’êtreexploitésdansle cadredesopéraOonsdeIjaraetdeIjaraMuntahiaBekamliksontinscrits parmilesimmobilisaOonsetce,àleurcoûtd’acquisiOon,àsavoirleprix d’achatmajorédesfraisd’acquisiOon. ImmobilisaOonsdonnéesenIjara Trésorerie Lesfraisengagéslorsdelaconclusionducontratd’Ijara,autresqueceux inclusdanslecoûtd’acquisiOondel’immobilisaOon,sontcomptabilisés encharges: ChargessurImmobilisaOonsenIjara Page 98 of 180 www.kantakji.com Trésorerie Les loyers sur immobilisaOons données en ijara et de Ijara muntahia bekamliksontcomptabilisésenproduitsdelapériode: Trésorerie LoyerssurimmobilisaOonsdonnées enIjara Les amorOssements sur immobilisaOons données en Ijara et en Ijara muntahiabekamliksontcomptabilisésenchargesdel’exercice(selonla méthodelinéaire): DotaOonsauxamorOssementssurimmobilisaOons donnéesenIjara AmorOssementssurimmobilisaOons donnéesenIjara Les frais d’entreOen et de réparaOon des biens donnés en Ijara qui ne prolongent pas la durée de vie du bien seront, constatés parmi les chargesdel’exercice. S’il s’agit de charges qui prolongent la durée de vie du bien (ou qui procurent des avantages économiques futurs), des provisions seront consOtuéesenvuedefairefaceàcescharges: Page 99 of 180 www.kantakji.com DotaOonsauxprovisionssurimmobilisaOonsdonnées enIjara Diversesautresprovisionspourrisqueset charges Obj. Fait par Réf. W/P Travauxintérimaires - Examiner les contrats d’acquisiOon du bien objetdel’ijaraetceluidelalocaOonafinde s’assurerquelesdeuxactessontséparés. - Dans le cas où le promettant a versé une somme déterminée dont elle se saisit pour garantir son sérieux dans l’exécution de sa promessedelocationetdesobligationsquien résulteraient,vérifierquelabanqueneprélève sur la somme versée que le montant du préjudice réel, le cas échéant, en cas d’inexécutiondelapromesse. - Rapprocher la date du transfert de contrôle (date bon de livraison) du bien objet de l’ijaradeladateducontratafindes’assurer que la conclusion du contrat ijara a été précédé de l’acquisiOon du bien desOné à êtrelouéoudesonusufruit. - Vérifier que les deux loyers sont payés d’avance dans le cas d’une sous-locaOon du bien à son propriétaire (la banque) par le Page 100 of 180 www.kantakji.com - - - - - - d’avance dans le cas d’une sous-locaOon du bien à son propriétaire (la banque) par le locataire(pouréviterlecontratînah). S’assurer de l’absence d’une majoration du loyer en cas de retard dans le paiement des loyersparlelocataire. Dans le cas où le loyer est variable, vérifier quelepremiertermeaétédéterminé.Pour lespériodessuivantes,s’assurerqueleloyer est indexé sur un indice lié à une norme connue et qu’il doit comporter un seuil minimumetunseuilmaximum. Examiner s’il existe un PV de perte du bien objetdelalocationetencasdepertetotale dubien,s’assurerquelecontratdelocationa prisfin. Vérifier que la somme déposée par le locataireencasderetarddanslepaiementdu loyer échu a été cédée au profit d’œuvres caritatives S’assurerquelebienrestituén’apasétéloué àunautretiers(encasoulelocatairemetun terme à sa jouissance du bien ou s’il le restitue au propriétaire sans son accord), et q u e l a b a n q u e a r e n d u e x i g i b l e immédiatementleloyerdelapérioderestant àcourir. Vérifierquelalevéedel'optionàlafindubail a été faite par acte séparé sans mentionner qu’il fait partie intégrante du contrat d’Ijara MuntahiaBettamlik. Alafindubail,vérifierquelalocationn’apas étésuivied’uneventeàterme. S’assurerdel’exactitudedesméthodesetdes imputationscomptables. Conclure/Synthèsedelasection. Obj. Fait par Réf. W/P Si le bien objet du contrat est cédé par le propriétaire au locataire, la cession est comptabilisée selon les mêmes modalités que celles applicables aux immobilisaOons classiques (Avec prise en compte des résultatsdecession). Page 101 of 180 www.kantakji.com SECTION3:ContratdefinancementSalametSalamparallèle 3.1Condi7onsdevalidité - - - - - RémunérationduSalametsesconditions • La rémunération du Salam doit être déterminée afin d’éviter toute ambigüité et tout litige. Si la rémunération est en espèces, ce qui est le principe, sa monnaie, son montant et sesmodalitésderèglementdoiventêtrefixés.Enrevanche,si la rémunération est une autre chose fongible, son espèce, sa nature,saqualitéetsaquantitédoiventêtrefixés. La délivrance de la rémunération du Salam doit se faire au lieu de conclusion du contrat. La délivrance peut toutefois être différée de deux ou trois jours au maximum même en présence d’une clause et à la condition que la délivrance de la rémunération intervienne avant la date de délivrance de l’objetduSalam. La rémunération du Salam ne peut pas être une dette, telle quelesdettesbancairesoucommercialesquelevendeurdoit àl’institution. L’actif,objetdel’obligationetsesconditions • Le contrat Salam peut avoir pour objet des choses fongibles, telles que les choses qui peuvent être pesées, comptées ou mesurées. L’actifnepeutpasêtreunesommed’argent,oudel’or,oude l’argent, si la rémunération du Salam est une somme d’argent,oudel’or,oudel’argent. L’actif doit pouvoir être déterminé de telle sorte que le vendeur puisse être tenu responsable de sa conformité à la spécification. Il suffit que cette spécification soit précisée de manière qu’il ne subsiste aucune ambiguïté. Si quelques incohérences mineures demeurent, personne n’y prête habituellement attention, elles sont jugées acceptables et ne sont généralement pas considérées comme des motifs de litige. La quotité de chaque élément doit être déterminée conformément à son espèce (poids, mesures, dimension/ volumeetnombre). L’actif doit être disponible dans son lieu, en général, à Page 102 of 180 www.kantakji.com - - - l’échéance du terme du contrat Salam pour que le vendeur puisseledélivreràl’acheteur. Le lieu de la délivrance de l’actif doit être déterminé. Le lieu de la conclusion du contrat sera le lieu de la délivrance, sauf encasd’impossibilité,auquelcasilconvientdeseréféreraux coutumesenvigueur. Délivrancedel’actif • Si le vendeur propose la délivrance d’un actif de moindre qualité, l’acheteur peut ne pas accepter la délivrance. Les parties peuvent s’accorder sur une délivrance assortie d’un rabais. La clause pénale n’est pas admise en cas de défaut de délivranceautermeconvenu. Si l’actif n’est pas disponible ou n’est disponible que partiellement sur le marché de sorte que le vendeur n’a pas pu l’obtenir au terme du contrat Salam, l’acheteur a le choix entre: ▪ Attendrejusqu’àcequelebiensoitdenouveaudisponible surlemarché; ▪ DemanderlarésiliationducontratSalametlarestitutionde sarémunération. 2. Schémasélémentairedesopéra7onscomptables LecontratdefinancementSalamesttraitéparlanormeFASn°7: ConstatationducapitalSalam VirementducapitaldeSalamdanslecomptecourantdudemandeur (Mousalamilayh): FinancementparSalam Comptecourantduclient Page 103 of 180 www.kantakji.com Silecapitalestennature: FinancementparSalam AcOfdisponiblepourleSalam LivraisondelamarchandisedeSalamàlabanque Si la marchandise livrée est conforme au contrat: enregistrée au coût historique: MarchandisedeSalam FinancementparSalam Silamarchandisen’estpasconformeaucontratetsavaleurmarchande est égale à la valeur sOpulée dans le contrat, la marchandise de subsOtuOon est enregistrée au coût historique. Si la valeur marchande estinférieureàlavaleursOpuléedanslecontrat,labanqueenregistrela différencecommeuneperte. Valeur marchande de la marchandise de subsOtuOon = valeur sOpulée danslecontratdeSalam: MarchandisedeSalam FinancementparSalam Valeur marchande de la marchandise de subsOtuOon < valeur sOpulée danslecontratdeSalam: Page 104 of 180 www.kantakji.com MarchandisedeSalam Perte/invesOssementSalam FinancementparSalam Incapacitédudemandeuràlivrerlamarchandiseàladaterequisepour casdeforcemajeure Deuxéventualitéspeuventêtreenvisagées: - Lecontratpeutêtreprolongé. - Le contrat n’est pas prolongé et le capital du Salam (somme donnée) est enregistré en tant que créance sur le demandeur: CréancedeSalam FinancementparSalam Sil’incapacitéestparOelle(uneparOedelamarchandiseaétélivrée): CréancedeSalam MarchandisedeSalam FinancementparSalam Incapacitédulivrerlamarchandiseàladaterequisepourcausede négligenceoudemauvaiseges*on Page 105 of 180 www.kantakji.com Siledemandeursetrouvedansl’incapacitédelivrerlamarchandiseàla daterequiseàcausedesaproprenégligence,lecontratestannuléetla banque enregistre une créance pour un montant égal à la valeur de marchédelamarchandise: CréancedeSalam FinancementparSalam Produitsdel’invesOssement…/surSalam Letraitementdelanormecomptabledel’AAOIFIestcontradictoireavec lessOpulaOonsduShari’aBorddel’AAOIFI.SelonlesnormesShari’a,la banquenepeutpasrécupérerlavaleurdemarchémaisuniquementle capitaldonné. ReventedelamarchandisedeSalamaprèssarécep*onparlabanque Reventeavecprofit: Trésorerie FinancementparSalam Produitsdel’invesOssement…/surSalam Reventeavecperte: Trésorerie Pertesdel’invesOssement…/Salam Page 106 of 180 www.kantakji.com MarchandisedeSalam Réévalua*ondelamarchandisedeSalamàlafindelapériode comptable Al’inventaire,lamarchandisedeSalamestenregistréeàsoncoûtouàla valeur réalisable neke 55 si celle-ci est inférieure. Une provision est consOtuée si la banque esOme qu’une baisse significaOve impactera la valeur de la marchandise. Si la valeur réalisable neke est inférieure au coûthistorique,ladifférenceestenregistréeenperte: Pertesdel’invesOssement…/Salam Provisionpourbaissedevaleurdela marchandisedeSalam Salamparallèle(doubleSalam) PriseencompteduSalamparallèle Les opéraOons de Salam parallèle sont prises en compte dans la comptabilitédelabanquedèsquecelle-ciencaisselecapitaldeSalam del’acheteurfinal(mousalam): Trésorerie Salamparallèle Quand le contrat de Salam est conclu avec la parOe qui va fournir la marchandise,labanqueverselemontantdemandéparledemandeur: 55 Valeur marchande moins les charges avant la vente. Page 107 of 180 www.kantakji.com FinancementparSalam Trésorerieoucomptecourantduclient RécepOon de la marchandise par la banque (marchandise conforme au contrat): MarchandisedeSalam FinancementparSalam Livraisondelamarchandiseàl’acheteurfinal:ladifférenceentreleprix reçuparl’acheteurfinaletlecoûtdelamarchandiseestenregistréeen résultatdel’exercice. ✓ Coût de la marchandise pour la banque > montant reçu par l’acheteurfinal: Salamparallèle Pertesdel’invesOssement/Salam MarchandisedeSalam ✓ Coût de la marchandise pour la banque < montant reçu par l’acheteurfinal: Salamparallèle Page 108 of 180 www.kantakji.com MarchandisedeSalam Produitdel’invesOssement…/Salam Les opéraOons de Salam parallèle apparaissent dans le bilan parmi le passif. 3. Testsd’audit Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - Vérifierl’absencedelapratiqueduribadans la rémunération du contrat Salam qui peut être sur plusieurs formes (blé; céréales; les droitd’usageetd’habitation). - Vérifier que la rémunération du Salam ainsi quesescaractéristiques(montant,quantité, modalités de règlements…) sont fixes clairementdanslecontrat. - Vérifierqueladélivrancedelarémunération du Salam a été effectuée au lieu de la conclusion du contrat et avant la délivrance del’actif - S’assurer que La rémunération du Salam n’estpasunedettedueàlabanque. - Vérifier que la délivrance a été effectuée à l’échéance. - S’assurer que la rémunération du Salam et l’actif ne sont pas de la même nature (argent;or…). - S’assurer que l’actif a été déterminé sans aucuneambigüitéauniveauducontrat Page 109 of 180 www.kantakji.com Obj. - - - Fait par Réf.W/ P s’assurer que la quotité de chaque élémentestdéterminéeconformément à son espèce (poids, mesures, dimension/volumeetnombre). s’assurer que l’actif était disponible au lieu de la délivrance tel que déterminé danslecontrat,lorsdel’échéance. Recenserlesgarantiesdel’actifetleurs n a t u r e s ( s û r e t é r é e l l e , u n cautionnement…),lecaséchéant. Encasd’existenced’unrabaissurleprix convenuinitialement,vérifierqu’ils’agit d’une résolution d’un litige tel qu’un actifdequalitéinférieure. S’assurer que le contrat du Salam parallèleestdéfinitivementindépendant duSalamdanssesdroitsetobligations. S’assurer de l’exactitude des méthodes etdesimputationscomptables. Conclure/Synthèsedelasection. Page 110 of 180 www.kantakji.com SECTION4:CONTRATDEFINANCEMENTISTISNA 4.1Condi7onsdevalidité Objetetgarantiesducontratd’Istisna • - Un contrat d’Istisna ne peut avoir pour objet que des produits manufacturés, c’est à-dire issus de la transformation de matières premières. Le contrat n’est valide que dans la mesure où le fournisseur s’est engagé à fournir des produits manufacturés. Le contrat d’Istisna peut être conclu pour la fabrication d’objets répondantàdesspécificationsparticulièresdumoustasni,mêmes’il n’en existe pas de semblables sur le marché, à condition qu’elles soientdéterminables. - L’objet du contrat d’IsOsna peut être des choses similaires disponibles sur le marché et dont les éléments consOtuOfs sont subsOtuables les uns aux autres dans le cadre de l’exécuOon de l’obligaOon puisqu’ils sont fabriqués suivant les mêmes spécificaOons. - L’objet du contrat d’IsOsna ne peut pas être une chose désignée comme telle. Par exemple, le fabricant ne peut pas dire: « Je te vendscekevoitureoucekeusine».L’objetducontratd’IsOsnaest uniquement déterminé par ses spécificaOons et non par la désignaOon. Le moustasni ne peut exercer ses droits sur l’objet qu’après la livraison totale ou parOelle de l’ouvrage. Le moustasni n’a pas de droit de propriété sur les maOères premières qui se trouvent chez le fabricant, à moins que celui-ci ne s’engage à les uOliserseulementpourlaréalisaOondel’ouvrageàOtredegaranOe del’achèvementdestravaux. Leprixdanslecontratd’Istisna • - Le prix doit être déterminé lors de la conclusion du contrat. Il est payable soit en espèces, soit en nature, soit en usufruit établi sur un biendéterminéousurl’ouvragependantuneduréedéterminée. - Le paiement du prix peut être différé ou fracOonné en plusieurs versements déterminés à des termes convenus, ou en une somme verséed’avanceetlesoldeenplusieursversementscorrespondant aux dates de livraison des parOes de l’ouvrage. Les versements peuventaussiêtreàmesuredel’avancementdestravaux. - L’exécuOon d’un contrat d’IsOsna par le biais d’une Mourabaha, c’est-à-dire lorsque le prix est déterminé par le coût de revient augmentéd’unemargedéterminée,estinterdite. - DanslecasoùlecoûteffecOfqu’entraînepourlabanquel’exécuOon Page 111 of 180 www.kantakji.com - - - - de l’ouvrage est inférieur au coût esOmé, ou lorsque la banque a obtenuuneremisedufabricantdanslecadredel’IsOsnaparallèle, lefabricantnedoitpasbaisserleprixiniOalementconvenudansle contratetlemoustasnin’apasdroitàladifférenceouàuneparOe de celle-ci. Il en va de même en cas d’augmentaOon du coût de la fabricaOon. Révisionducontratd’Istisna • Lefabricantetlemoustasnipeuventconveniraprèslaconclusiondu contrat d’IsOsna de modifier les spécificaOons de l’ouvrage ou d’en ajouter d’autres et de déterminer ce qui en résulte par rapport au prixetàl’octroid’undélaid’exécuOon.LesparOespeuventsOpuler que la modificaOon des spécificaOons de l’ouvrage entraîne en contreparOelarévisionduprixseloncequerequiertl’experOseou la coutume en vigueur, ou tout indice connu afin d’éviter que l’ignorancedecertainspointsnesoitsourcedeliOge. LemoustasninepeutpasimposeraufabricantlesmodificaOonsde l’objet du contrat d’IsOsna, à moins que le fabricant ne les ait acceptées. Ilestinterditderéviseràlahausseleprixpourdifférerletermedu paiement. Quant à la révision à la baisse du prix pour paiement anOcipé, elle est admise à condiOon que rien ne soit sOpulé à la conclusioncontrat. Supervisiondel’exécution • La banque islamique en sa qualité de client peut, après l’approbaOon du fabricant, donner à un bureau technique mandat devérifierlaconformitédel’ouvrageauxprévisionsducontratetde lui dire si elle devait payer, si la livraison de l’ouvrage devait avoir lieu et si elle devait l’accepter, conformément aux termes du contrat. La banque islamique en sa qualité de fabricant peut, par acte séparé, donner au client mandat de superviser l’exécuOon de l’ouvrageconformémentauxprévisionsducontrat. 2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptables LecontratdefinancementIstisnaaététraiteparlanormeFASn°10: Les dépenses encourues avant la conclusion du contrat Istisna seront enregistrésdansuncompted’attente: Page 112 of 180 www.kantakji.com DépensesprécontratIsOsna Trésorerie Aladatedelaconclusionducontrat,cesdépensessonttransféréesdans uncompteIsOsnaencoursd’exécuOon: IsOsnaencoursd’exécuOon DépensesprécontratIsOsna En cas de non conclusion du contrat, les dépenses encourues seront déduitesdesrevenusdelaparOequilesafinancés: Produitsd’invesOssements DépensesprécontratIsOsna Lorsdel’exécuOondestravaux,lachargeIsOsnaseraconstatéecontreun passif: Chargesd’invesOssements DekesIsOsna Lorsdupaiementdel’entrepreneur: Page 113 of 180 www.kantakji.com DekesIsOsna Trésorerie ConstataOondescréancesIsOsnasurleclientalaclôture: CréancesIsOsna ProduitsIsOsna Remarque: les produits et les charges associés au contrat doivent être comptabiliséesenfoncOondudegréd’avancementàladatedeclôture. Eneffet,Ledegréd’avancementestdéterminéparréférenceauxcoûts du contrat encourus jusqu’à la fin d’une période selon un pourcentage descoûtstotauxesOmésdechaquecontrat. Page 114 of 180 www.kantakji.com 3. Testsd’audit Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - S’assurerquel’objetducontratIsOsnaporte uniquementsurdesproduitsmanufacturés. - S’assurer que l’objet du contrat d’Istisna est uniquement déterminé par ses spécifications etnonparladésignation. - Vérifierqueladuréedel’ouvrageetleprix ontétédéterminéslorsdelaconclusiondu contrat. - Vérifier que le prix de l’Istisna n’a pas été déterminé sur la base du coût de revient augmentéd’unemargedéterminée. - En cas de paiement différé, s’assurer de l’absenced’unerévisionàlahausseduprix ducontrat. - En cas de paiement anOcipé, s’assurer que larévisionàlabaisseduprixducontrat,le cas échéant, n’a pas été sOpule dans le contratiniOal. - Vérifier les principes comptables, et l’adéquation avec les normes Shari’atiques adoptesdanslecadredenotreaudit. - S’assurer de l’exacOtude des méthodes et desimputaOonscomptables. - Conclure/SynthèsedelasecOon. Page 115 of 180 www.kantakji.com CHAPITRE2:PRODUITSBASESSURLEPRINCIPEDEPARTAGEDES PERTESETPROFITSETOPERATIONSDIVERSES SECTION1:CONTRATDEFINANCEMENTMOUCHARAKA 1.1.Condi7onsdevalidité • - - Lecontratdesociéténedoitpascomporteruneclausedeventeet d’achat. Cependant, l’associé s’engage par une promesse constatée paracteséparé.Delamêmefaçon,laventeetl’achatsontconstatés paracteséparé.AucundesdeuxcontratsnedoitêtresOpulédans l’autre. Lecontratdesociéténedoitpascomporteruneclauseakribuantà l’unedesparOesledroitderachetersapartdanslecapitalsocial. Toute clause mekant la totalité des dépenses d’assurance ou d’entreOen à la charge de l’un des associés, au moOf que l’objet socialluireviendraitinfine,estnulleetdenuleffet. • - - Bénéfices Ilfautdéterminerlapartdechaqueassocié(labanqueetleclient) danslesbénéficesoulesrevenusdelasociété.LesparOespeuvent convenir de modalités de réparOOon des bénéfices qui ne seraient pasproporOonnellesauxapportsencapital.Enoutre,ellespeuvent convenir de garder la même réparOOon des bénéfices quoique la réparOOon du capital soit modifiée ou de la modifier suivant la modificaOon de la réparOOon du capital social sans porter akeinte au principe de contribuOon aux pertes à proporOon de la part de chacundanslecapitalsocial. Toute clause akribuant à l’un des associés une somme forfaitaire desbénéficesestnulleetdenuleffet. • - ContratdelaMoucharaka Acquisitiondesparts L’un des associés peut faire une promesse contraignante au titre de laquellesonassociéacquiertsapartprogressivementsurlabased’un contratdeventeàlavaleurdemarchéouàunevaleurconvenueau moment de l’achat. Il est interdit d’exiger la vente à la valeur nominaledesparts. Page 116 of 180 www.kantakji.com - L’unedesparOesaucontratdesociétépeutprendreàbaillapartde son associé en contreparOe d’un loyer déterminé et pendant une période déterminée. Chaque associé demeure responsable de l’entreOendesapart. 1.2.Schémasélémentairedesopéra7onscomptables La norme comptable FAS n°4 traite de la Moucharaka simple et la Moucharaka dégressive. Cependant, FAS n°4 propose des traitements comptables seulement lorsque le client /associé assure lui-même la gérancedel’associaOon.L’éventualitéquelabanqueassureelle-mêmela géranceduprojetn’estpaspriseencompteparlanormedel’AAOIFI. ➢ Casn°1:Leclient/associéestlegérantdel’associa*on Comptabilisa*on de la par*cipa*on de la banque dans le capital de l’associa*on • Alasignatureducontrat Lapartdelabanquedanslecapitalestconstatéelorsquelesfondssont mis à disposiOon de l’associé ou dans les comptes de la société de parOcipaOon.Cekepartestconstatéeàsavaleurnominaleouselonla juste valeur convenue entre la banque et son partenaire (si la contribuOon de la banque est en nature). Les gains ou les pertes de réévaluaOonsontconstatéesdanslerésultat. ParOcipaOondelabanqueennuméraire: FinancementparMoucharaka Trésorerieoucomptecourantdel’associé ParOcipaOondelabanqueennature: SilaValeurcomptable=valeurdumarché Page 117 of 180 www.kantakji.com FinancementparMoucharaka BiendonnépourlaMoucharaka SilaValeurcomptable<valeurdemarché FinancementparMoucharaka BiendonnépourlaMoucharaka Produit/invesOssement SilaValeurcomptable>valeurdemarché FinancementparMoucharaka Pertesdel’invesOssement… BiendonnépourlaMoucharaka Évalua*onaladatedeclôture LaparOcipaOondelabanquedanslecapitalMoucharakadégressiveest évaluée au coût historique après déducOon du coût des parOcipaOons transférées au partenaire. La différence entre le coût et la juste valeur des parOcipaOons transférées doit être constatée en tant que perte ou profitauniveaudel’étatderésultatdelabanque. Page 118 of 180 www.kantakji.com Si la Juste valeur des parOcipaOons transférées = valeur comptable (historique): Trésorerie FinancementparMoucharaka SilaJustevaleurdesparOcipaOonstransférées>valeurcomptable Trésorerie FinancementparMoucharaka Produitdel’invesOssement…/ Moucharaka SiJustevaleurdesparOcipaOonstransférées<valeurcomptable Trésorerie Pertesdel’invesOssement…/Moucharaka FinancementparMoucharaka Fin de la Moucharaka et non res*tu*on des parts de la banque par l’associé Page 119 of 180 www.kantakji.com CréancedeMoucharakasurl’associé FinancementparMoucharaka Constata*onduprofitoudespertesdelabanque Les profits ou pertes sont constatés à la liquidaOon de l’associaOon (si celle-cialieuaucoursdemêmeexercicecomptablequelasignaturedu contrat).SilaMoucharakas’échelonnesurplusieursexercices,lesprofits et les pertes sont constatés à la fin de l’exercice où ils sont réalisés. La pertevientendiminuOonducapitaldelabanque. Casdeprofits: • Trésorerie Profitsdel’invesOssementsur Moucharaka • Etencasdepertes: Pertesdel’invesOssement FinancementparMoucharaka • Casdepertes(laresponsabilitédel’associés’estavérée): CréancedeMoucharaka(oucomptecourantdel’associé) Page 120 of 180 www.kantakji.com FinancementparMoucharaka ➢ Casn°2:Labanqueestgérantedel’associa*on LanormeFASn°3n’apasprisencomptel’éventualitéoùlabanquegère elle-même le projet. En praOque, la banque islamique gère elle-même les projets de Moucharaka dégressive notamment les projets immobiliers où le client parOcipe avec le terrain alors que la banque financelestravauxdeconstrucOonetgèreleprojet. Comptabilisa*on de la par*cipa*on de la banque à la signature du contrat • Lesdeuxparticipationssontennuméraire RécepOondelaparOcipaOondel’associéparlabanque: Trésorerie DépôtsgaranOsdelaclientèlesur Moucharaka AlaconsOtuOondelasociété: FinancementparMoucharaka DépôtsgaranOsdelaclientèlesurMoucharaka ParOcipaOondelabanquedansla Moucharakan°… Page 121 of 180 www.kantakji.com ParOcipaOondelaclientèleassociéedans laMoucharakan°… Lorsdel’invesOssementdesfondsdeMoucharaka: AcOfsdeMoucharakaMoutanakissan°… Trésorerie Les deux par*cipa*ons sont en nature (pour la par*cipa*on de la banque:valeurde marché=valeurcomptable) ConsOtuOondelasociété: FinancementparMoucharaka AcOfsdeMoucharakaMoutanakissan°… ParOcipaOondelabanquedansla Moucharakan°… ParOcipaOondelaclientèleassociéedans laMoucharakan°… Al’invesOssementdesfonds: Page 122 of 180 www.kantakji.com AcOfsdeMoucharakaMoutanakissan°… Trésorerie Venteprogressivedespartsdelabanque • Venteàlavaleurcomptable Enregistrementdel’opéraOondevente: Trésorerie FinancementparMoucharaka ConstataOondel’augmentaOondelapartduclientetladiminuOonde celledelabanque: ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°… ParOcipaOondelaclientèleassociéedans laMoucharakan°… Venteàlavaleurdemarché • Casoulavaleurdemarché>valeurcomptable Trésorerie Page 123 of 180 www.kantakji.com FinancementparMoucharaka Puis ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°… ParOcipaOondelaclientèleassociéedans laMoucharakan°… AinsiàlafindelaMoucharaka,latotalitédespartsdelabanqueontété transférés: ▪ Lesoldeducompte«FinancementparMoucharaka»=0 ▪ Lesoldeducompte«ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharaka n°…»(Partdelabanquedanslecapital)=0 ▪ Le solde du compte « ParOcipaOon de la clientèle associée dans la Moucharaka n°… = solde du compte « AcOfs de Moucharaka Moutanakissan°…» Enconséquence,l’écrituresuivanteestpasséelorsquel’associéprend possessiondelatotalitéduprojetafindesoldertouslescomptes: ParOcipaOondelaclientèleassociéedanslaMoucharakan°… ActifsdeMoucharakaMoutanakissan°… Constata*onduprofitoudespertesdelabanque Page 124 of 180 www.kantakji.com Danscecas,labanqueouvreuncomptedénommé«Produitsetcharges de la Moucharaka Moutanakissa » dans lequel sont enregistrés les produitsetchargesdesMoucharakaauxquellesparOcipelabanque.Ce compte est clôturé à la fin de chaque exercice comptable (ou à la liquidaOondelaMoucharaka).Unsoldecréditeursignifiequelerésultat de la Moucharaka est excédentaire. Le profit devra alors être partagé entrelabanqueetsonassocié. EnregistrementdesproduitsdelaMoucharaka: Trésorerie ProduitsetchargesdelaMoucharaka Moutanakissan°… EnregistrementdeschargesdeMoucharaka: RevenusetchargesdelaMoucharakaMoutanakissan°… Trésorerie Clôture du compte « Produits et charges de la Moucharaka Moutanakissan°…»(Soldecréditeur): ProduitsetchargesdelaMoucharakaMoutanakissan°… Page 125 of 180 www.kantakji.com Produitdel’investissement…/sur Moucharaka ComptecourantduclientouParticipation delaclientèleassociée Clôture du compte « Produits et charges de la Moucharaka Moutanakissan°…»(Soldedébiteur): Pertesdel’invesOssement/surMoucharaka Participationdelaclientèleassociée danslaMoucharakan°… ProduitsetchargesdelaMoucharaka Moutanakissan°… LaparOcipaOondelabanqueestdiminuéedumontantdelaperte: ParOcipaOondelabanquedanslaMoucharakan°… FinancementparMoucharaka 3. Testsd’audit Page 126 of 180 www.kantakji.com Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - Vérifier que le contrat de société ne comportepasuneclausedeventeetd’achat etquelaventeetl’achatsontconstatéspar acteséparé. - S’assurer de l’inexistence d’une clause attribuant à l’une des parties le droit de rachetersapartdanslecapital. - S’assurer que la réparation des dépenses d’assurance ou d’entretien a été faite proportionnellement aux parts de chacun danslecontrat. - Vérifier que la répartition des bénéfices est conforme aux termes convenus dans le contrat. - S’assurer que les pertes sont imputés proporOonnellement aux parts de chacun danslecapital. - S’assurer que les prix de cessions progressives des parts sont déterminés sur labasedesvaleursdemarchésàladatede transactionetnonpasàlavaleurnominale. - Pour le loyer, voir le programme d’audit ijara. - S’assurer de l’exactitude des méthodes et desimputationscomptables. - Conclure/Synthèsedelasection. Page 127 of 180 www.kantakji.com SECTION2:CONTRATDEFINANCEMENTMOUDHARABA 2.1Condi7onsdevalidité - - - - - - - Capitaldelamoudharaba • Lecapitaldelamoudharabaestconstituépardesapportsen numéraire. Il peut également être constitué d’apports en nature. En ce cas, la valeur de l’actif au moment de la conclusion du contrat est considérée comme le capital de la moudharaba. Les apports en nature sont évalués par des experts,ouselonuneméthodeconvenueparlesparties. Lecapitaldelamoudharabanepeutpasêtreunecréancedu rabalmalàl’égarddumourdhareboud’unetiercepersonne. Règlesetconditionsduprofit • LesmodalitésderéparOOonduprofitdoiventêtredéterminéesafin d’éviter toute ambiguïté et toute contestaOon. La réparOOon du profit doit être effectuée sur la base d’un pourcentage indivis du profit et non sur la base d’une somme forfaitaire ou d’un pourcentageducapital. Enprincipe,lecumuld’unequote-partduprofitdelamoudharabaet d’unerémunérationn’estpaspermis.Riennes’opposeàcequeles deux parties conviennent, par acte séparé, que l’une d’entre elles accomplisseunactequinedépendpasdesactesdelamoudharaba moyennant une rémunération déterminée, de sorte que le contrat moudharabasurvive,s’ilvientàenêtreséparé. Les parOes doivent, au moment de la conclusion du contrat, convenirdesmodalitésderéparOOonduprofit.Ellespeuvent,d’un commun accord, modifier ces modalités de réparOOon du profit, à tout moment, en précisant la période pour laquelle cet accord produitseseffets. LerabalmalnepeutpasfairedeuxapportsencapitaldisOncts,de manière que le mourdhareb perçoive les profits de l’un des deux apportsetlerabalmalceuxdel’autre,ouquelerabalmalperçoive les profits des deux apports d’un exercice social donné et le mourdharebceuxdel’autre.L’unedesdeuxparOesnepeutpasnon pluspercevoirlesprofitsd’unetransacOondonnéeetl’autreceuxde l’autretransacOon. Aucunedistributionnepeutêtrefaiteauxpartiesauméprisdelarègle de l’intangibilité du capital de la moudharaba, c’est-à-dire lorsque la valeurliquidativedesinvestissementsestoudeviendrait,àlasuitede Page 128 of 180 www.kantakji.com - - - la distribution, inférieure au montant du capital de la moudharaba. Quand une perte résulte des opérations de moudharaba, elle est imputée sur les profits tirés des autres opérations. Ainsi, la perte antérieureest-ellereportéesurlesprofitstirésd’opérationsfutures. Le mourdhareb a droit à sa quote-part des profits dès leur appariOon (leur réalisaOon) dans les opéraOons de moudharaba. Toutefois, ceke propriété n’est pas ferme puisqu’elle est retenue pour garanOr l’intangibilité du capital de la moudharaba et n’est confirmée que par la réparOOon des profits au moment de la réalisaOonoudel’évaluaOondel’acOf.Enrevanche,ilestpermisde distribuerdesacomptessurdividendes,auquelcascesdernierssont revus au moment de la réalisaOon ou de l’évaluaOon de l’acOf. La distribuOon finale des profits est basée sur le prix de cession des acOfs,c’estcequ’onappellelaliquidaOonoularéalisaOondel’acOf. Il est également permis de distribuer les profits sur la base de l’évaluaOon/esOmaOon de l’acOf, à savoir l’esOmaOon des acOfs à leur juste valeur. Les créances sont évaluées à leur valeur neke, c’est-à-dire après l’imputaOon des provisions pour dépréciaOon lorsque le recouvrement de ces créances s’avère incertain. L’évaluaOondescréancesneOentpascomptedelavaleurtemps(la rémunéraOondel’intérêt),niduprincipederemisesurlabasedela valeur actuelle (remise de la deke en contreparOe d’un paiement anOcipé). Pouvoirsetactesaccomplisparlemourdhareb • Lemourdharebdoitexécuterlecontratmoudharabadebonnefoiet garanOr une gesOon saine et prudente du capital en bon père de famille. En cas de conclusion d’une moudharaba illimitée, le mourdhareb peut accomplir tous les actes que peuvent accomplir des invesOsseursdanssondomained’acOvité. Lerabalmalpeutlimiterlesactesdumourdharebdansunintérêt parOculier.Lamoudharabapeutêtrelimitéedansletempsoudans l’espace de sorte que le rab al mal sOpule que le mourdhareb doit invesOr le capital de la moudharaba à un moment déterminé, ou dansunpaysdéterminé,ousurunmarchéd’unpaysdéterminé. Lemourdharebnepeutpasvendreunechoseàunprixinférieurau prixdumarché,ouacheterunechoseàunprixsupérieurauprixdu marché,saufdansunintérêtqu’iljugemanifestedanslesdeuxcas. Lemourdharebnepeutniaccorderniprêt,nicadeau,nidonaOonà Page 129 of 180 www.kantakji.com une œuvre caritaOve sur les biens de la moudharaba. Il ne peut renoncer aux droits liés aux opéraOons de la moudharaba que sur mandatspécialdurabalmal. 2. Schémaélémentairedesopéra7onscomptables LecontratdefinancementMoudharabaesttraitéparlanormeFASn°3: Miseàdisposi*onducapitaldeMoudharabaparlabanque Si le capital est en numéraire, il est constaté pour sa valeur nominale. Lorsqu’il est convenu que le capital sera libéré en plusieurs tranches, chacuned’ellesestcomptabiliséeàsonéchéance: FinancementparMoudharaba ComptecourantduMourdhareb Si le capital est en nature, il est évalué à sa juste valeur, la perte ou le gainderéévaluaOonsontsupportésparlabanque. ✓ Juste valeur égale à la valeur comptable du bien donné en Moudharaba: FinancementparMoudharaba Lebiendonnéennature(terrainou marchandise,etc.) ✓ Juste valeur supérieure à la valeur comptable nette du bien donnéenMoudharaba: Page 130 of 180 www.kantakji.com Trésorerie FinancementparMoudharaba Lebiendonnéennature Produitdel’invesOssement… ✓ Justevaleurinférieureàlavaleurcomptabledubiendonnéen Moudharaba: FinancementparMoudharaba Chargesdel’invesOssement Lebiendonnéennature Leschargespourlasignatureducontrat:nepeuventêtreincluesdansle capitalsaufsilesdeuxparOess’yaccordent: FinancementparMoudharaba Trésorerie Évalua*onducapitaldeMoudharabaaprèslasignatureducontrat Si une parOe du capital s’est détériorée avant le commencement du projetetsansqueleMourdharebn’ensoittenupourresponsable,une perteestenregistréesurlabanqueetlecapitalestdiminuédumontant esOmédeladégradaOon.SilecapitalenenOerestdégradé,lescomptes Page 131 of 180 www.kantakji.com deMoudharabasontclosetlabanqueenregistreuneperte. ✓ DégradaOon parOelle du capital sans que le Moudhareb n’en soit tenupourresponsable: PertesdeMoudharaba FinancementparMoudharaba ✓ DégradaOon parOelle ou totale de la Moudharaba pour cause de négligenceparleMoudhareb: CréancedeMoudharabasurleMoudhareb FinancementparMoudharaba S’ilyaunversementd’unepartiedesbénéficesouducapitalalorsquele contratestencoreencours: Trésorerieoucomptecourantduclient FinancementparMoudharaba L’entrepreneur Moudhareb apporte des jusOficaOfs de créance sur les clientsdelasociétédeMoudharaba: CréancedeMoudharabasurlesclientsdelaMoudharaba Page 132 of 180 www.kantakji.com FinancementparMoudharaba Comptabilisa*ondespertesetprofitspouruneMoudharabaétaléesur uneseulepériodecomptable ✓ CasoulerésultatdeMoudharabaestexcédentaire: FinancementparMoudharaba Produitdel’invesOssementsur Moudharaba Comptecourantduclient ✓ Casoulerésultatestexcédentaireavecl’existencedecréancesurles clients de la société de Moudharaba (créances non garanOes par le Moudhareb): FinancementparMoudharaba Produitdel’invesOssementsur Moudharaba Comptecourantduclient RevenuretenupourleMoudhareb ✓ Casoulerésultatestexcédentaireavecl’existencedecréancesurles clients de la société de Moudharaba (créances garanOes par le Mourdhareb): le compte « créance de Moudharaba sur le Mourdhareb»estdébitédelavaleurdescréancessurlesclientsde Page 133 of 180 www.kantakji.com MoudharabacarleMourdharebestresponsabledelacollectedela créancequ’ildoitpayermêmeencasdedésistementdesclients: FinancementparMoudharaba CréancesdeMoudharabasurleMourdhareb Produitdel’invesOssementsur Moudharaba ProduitretenupourleMourdhareb CréancedeMoudharabasurlesclientsde laMoudharaba ✓ SilescréancesgaranOesparleMourdharebsontrecouvertes: Trésorerie ProduitretenupourleMourdhareb CréancesurleMourdhareb Comptecourantduclient ✓ LerésultatestdéficitairesansqueleMourdharebnesoittenupour responsabledelaperte: Pertesdel’invesOssement…surMoudharaba FinancementparMoudharaba Page 134 of 180 www.kantakji.com ✓ LerésultatestdéficitaireetleMourdharebesttenuresponsablede laperte: CréancedeMoudharabasurleMourdhareb FinancementparMoudharaba Comptabilisa*ondesprofitspouruneMoudharabaétaléesurplusieurs exercices Si le contrat de Moudharaba est échelonné sur plusieurs exercices comptables,lesprofitssontconstatésdansl’exerciceoùilssontréalisés. Quant aux pertes, elles sont constatées dans la limite du capital de Moudharaba. ✓ Pertes temporaires de Moudharaba à la fin de l’exercice comptable etavantlafinducontrat: Pertesdel’invesOssementsurMoudharaba FinancementparMoudharaba ✓ Profits temporaires de Moudharaba à la fin de l’exercice comptable etavantlafinducontrat: FinancementparMoudharaba Produitdel’invesOssement…/sur Moudharaba Page 135 of 180 www.kantakji.com 3. Testsd’audit Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - Examiner les rapports des évaluateurs, en cas d’apports en nature, lors de la d é t e r m i n a O o n d u c a p i t a l d e l a Moudharaba, et vérifier qu’ils sont évalués àleurjustevaleuràladatedelaconclusion ducontrat. - S’assurer que le capital moudharaba ne porte pas sur une créance du rab al mal à l’égard du mourdhareb ou d’une Oerce personne. - S’assurer que les modalités de réparOOon du profit ont été déterminées sur la base d’un pourcentage indivis du profit et non surlabased’unesommeforfaitaireoud’un pourcentageducapital. - S’assurer (à la conclusion du contrat) que les deux parOes se sont accordées sur l’ensembledesmodalités. - Examiner les variaOons du capital de la Moudharaba afin de s’assurer que Rab al mal ne réalise pas des apports en capital disOnct engendrant le partage des profits partransacOon. - S’assurer au moment de distribuOons des profits que la valeur liquidaOve des invesOssements est supérieure au montant ducapitaldelamoudharaba. - S’assurer que la distribuOon finale des profitsestbaséesurl’esOmaOondesacOfsà leur juste valeur et que les créances sont évaluéesàlavaleurcomptableneke. - S’assurer de l’exacOtude des méthodes et desimputaOonscomptables. - Conclure/SynthèsedelasecOon Page 136 of 180 www.kantakji.com SECTION3:OPERATIONSDIVERSES 3.1Lesopéra7onsdechange 3.1.1Testsd’audit Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - S’assurer que toutes les opéraOons de change se font au comptant et non pas à terme(bienqu’ellessoientréaliséespourse prémunir contre l’écart de conversion du bénéfice d’une opéraOon libellée en monnaie étrangère), et ce, avec livraison immédiate et avant que les parOes se séparent. - Vérifierquelesrèglementsdesversements relaOfs aux opéraOons à terme dans une autre devise, (telles que la Mourabaha internaOonale), ont été effectués au cours dechangeofficieldujourdupaiement. - Rapprocherlesfacilitésdecréditaccordées par l’banque avec les soldes des comptes clientsafindes’assurerdel’inexistencedes opéraOons de change effectuées par le client pour des sommes supérieures à ce qu’ilpossèderéellement. - S’assurer de l’inexistence des promesses synallagmatiques à force obligatoire dans touslescontratsdechange. - S’assurer de l’absence d’un contrat de changedansunautrecontratdechangede devises. - Conclure/SynthèsedelasecOon. Page 137 of 180 www.kantakji.com 3.2Moné7que 3.2.1Testsd’audit Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - Parcourir les relevés des comptes courants pour s’assurer le non existence d’intérêts prélevés en cas de retard de paiement par leporteurdelacartedesmontantsdûs. - Vérifier que si le porteur de la carte déposer, à Otre de garanOes, une somme d’argent,ildoitalorsêtreclairementsOpulé au niveau du contrat que la banque invesOra ceke somme pour le compte du Otulaire de la carte sur la base d’une moudharaba,etquelesbénéficeséventuels de ceke moudharaba seront réparOs entre leOtulairedelacarteetlabanqueselonun raOoprédéterminé. - Examiner les condiOons contractuelles afin des’assurerdunonémissiondescartesde crédit qui akribuent à leur Otulaire une réserve de crédit renouvelable, avec un remboursementaumoyendeversementsà termeetlepaiementd’intérêts. - S’assurer,lors de l’achat de l’or, de l’argent ou des devises en uOlisant les cartes monéOquesquelabanquerèglesansdélai le montant dû à la parOe qui accepte le paiementparcarte. - Conclure/SynthèsedelasecOon. Page 138 of 180 www.kantakji.com 3.3Créditsdocumentaires 3.3.1Testsd’audit Obj. Fait par Réf.W/ P Travauxintérimaires - S’assurer que les rémunéraOons des services rendus pour l’émission de crédits documentaires sont soit un m o n t a n t fo r fa i t a i r e e t n o n u n pourcentage et quelles ne Oennent pas c o m p t e d e l a d u ré e d u c ré d i t documentaire. - Conclure/Synthèse. Page 139 of 180 www.kantakji.com CONCLUSION GENERALE Lacrisedessubprimesamisenexerguelafinanceislamiqueetasuscité un intérêt parOculier pour les produits bancaires islamiques, étant donné que les banques islamiques les banques islamiques ont prouvé leurrésistancefaceàcekecrisequiatouchélafinanceconvenOonnelle. Les banques islamiques se caractérisent par l’intervenOon directe dans lestransacOonsfinancesparelles-mêmesetlerespectdelaShari’a.En effet, comme nous l’avons souligné dans les chapitres précédents, tout créditreposantsurunacOfréeletlaspéculaOonestinterdite.Aussi,la praOque de la OtrisaOon, à l’origine de la crise est interdite par la règlementaOonislamique. Cependant, ces contraintes ont été à l’origine de la résistance de ces banques à une crise financière d’envergure internaOonale. Toutefois, malgrédesprojecOonsdedéveloppementencourageantesdel’industrie bancaireislamique,cesbanquesprésententdesaspectsquiconsOtuent des obstacles de nature à freiner leur développement, notamment les aspectsd’auditetdecontrôle. Nousavonsessayéauniveaudecemémoirededémontrerl’apOtudede l’expert-comptable a effectuer des intervenOons portant sur l’audit Shari’aOque, d’idenOfier les diligences spécifiques de l’auditeur dans le cadre d’une mission d’audit de conformité Shari’a d’une banque islamiqueàtraversl’adaptaOondel’approcheinternaOonaled’audit. Dans une telle perspecOve, nous avons essayé de posiOonner les banques islamiques dans l’environnement normaOf et règlementaire internaOonal comparaOvement aux banques convenOonnelles, d’analyser leurs caractérisOques foncOonnelles et organisaOonnelles et d’idenOfierlesprincipaleslimitesetobstaclesqu’ellesrencontrent. Nous avons également analysé le référenOel AAOIFI en indiquant ses forces et ses faiblaisses, notamment en maOère de l’audit conformité Shari’atoutencriOquantlespraOquesactuelles. Dans la deuxième partie du mémoire nous nous sommes intéressés en parOculier au champ d’applicaOon, aux objecOfs du reporOng financier islamique. Nous avons établit également, une comparaison entre le Page 140 of 180 www.kantakji.com cadre conceptuel islamique et le cadre internaOonal afin d’évaluer les possibilitésdeconvergencedesdeuxsystèmescomptables. Enréponseauxlimitesspécifiquesidentifiés,nousavonsessayéd’apporter desrecommandationsetdespropositions,déterminéladémarched’audità mettreenœuvreparl’expert-comptabledanslecadred’unemissiond’audit deconformitéd’unebanqueislamiquesouslaformed’unguidepratique. Ainsi,nousavonsproposédesprogrammesdetravailspécifiques. Au niveau de la troisième partie, nous avons présenté un guide opérationneld’auditShariaquipeutconstituerunpremiersupport,depar sanature,quidevraêtreenrichi,notammentparl’additiondesspécificités des produits financiers des autres institutions financières islamiques (sociétésdetakaful,fondsd’investissementsislamique…). L’analyse approfondie de l’environnement et des spécificités des banques islamiques, nous a permis aussi de relever certaines proposiOonsetaxesd’amélioraOons: - L’adopOon du référenOel de l’AAOIFI pour toutes les insOtuOons financièresislamiques; - CentralisaOondesavisjuridiquesauseindel’IFA; - LimiterlerôledesSSBauxconseilsetlesintégrerdansdescabinets d’experOsecomptable; - Lamiseenplaceparl’AAOIFId’unprocessusconOnud’amélioraOon desnormesàlalumièredesincohérencesconstates; - L’aménagement des règles de gesOon et de couverture des risques, misesenplaceparleBanquesCentrales; - L’organisaOon des cycles de formaOon pour les experts comptables portantsurlafinanceislamique; - L’introducOon au niveau du cursus universitaire de l’expertcomptabledesprogrammesliésàlafinanceislamiqueetauxnormes comptables,Shari’aOques,d’auditetdegouvernancedel’AAOIFI. Cependant,cetravailderecherchen’apaspourobjecOfdemekreàla disposiOon des professionnels une documentaOon exhausOve et ne prétend pas non plus apporter une méthodologie formelle et innovatrice, mais pourrait consOtuer un guide praOque, uOle, à l’égard d’unprofessionnelqui,nonfamiliariséaveclesecteur,setrouveamené àintervenirauprèsd’unebanqueislamique. Page 141 of 180 www.kantakji.com Par ailleurs, les révisions et/ ou les nouvelles publicaOons des normes Shari’aOques, comptables, d’audit et de gouvernance ainsi que la réglementaOonenvigueurdoiventêtreprisesenconsidéraOonlorsdela lecturedecemémoire. Faute de documentaOon de recherche suffisante en la maOère, ce mémoire tente d’ouvrir les portes sur un champ de recherche relaOvementnouveauetquiprésenteunemulOtudedeproblémaOques intéressantes pour les chercheurs, théologiens, et experts-comptables. Eneffet,dansunsecteurauxperspecOvescertainesetquinécessitedes invesOssements en capitaux souvent importants, soutenir la recherche scienOfiqueestnecessaireafind'akeindrelesobjecOfsdeprogressionde l’ensemble du secteur, notamment en ce qui concerne les sukuks, qui sont sont des produits obligataires (semblable à une obligaOon dans le monde financier classique) conforme à la Sharia ou au droit religieux islamique. Il s’agit de Otres parOcipaOfs dont l’échéance est fixée d’avance et qui sontobligatoirementadossésàunacOftangible.CesacOfsgénèrentun revenu stable et négociable dépourvu du recours à tout intérêt. Autrementdit,lessukukssontdescerOficatsdepropriétéd’unacOf,ce qui les différencie des obligaOons convenOonnelles qui sont basées sur deladeke. De manière générale, le mécanisme des sukuks consiste en la créaOon d’un véhicule ad hoc (SPV) qui émet des obligaOons sur un marché à desOnaOon d’invesOsseurs. Ces invesOsseurs détenteurs des Otres émis procurentdesliquiditésàlaSPVquiachèteunbien(conformémentau principe de l’asset backing). Les invesOsseurs jouissent de l’usufruit de cesacOfsauproratadeleursinvesOssementsetsupportentlerisquede créditdel’émekeursaufdanslecasoùl’émekeurgaranOtl’opéraOonen s’engageantàracheterlebienàl’échéancedel’opéraOon. LaventedecetacOfsefaitaumoyend’autrescontratsdefinancements islamiques c’est pourquoi le plus souvent l’émission de sukuks fait intervenir un autre contrat de financement islamique; tel est le cas du SukukIjara. L’opéraOon de financement islamique Ijara est un contrat de locaOon dans lequel une insOtuOon financière achète un bien et le loue à un Page 142 of 180 www.kantakji.com parOculier ou une entreprise. Dans le mécanisme du sukuk ijara, une entrepriseconsOtueunSPVquivaémekredessukuks.LesinvesOsseurs détenteurs de ces sukuks versent des liquidités qui sont placées dans l’immeuble que le SPV est chargé d’acheter. Cet immeuble fait alors l’objetd’uncontratd’ijaraetestlouéàunOerspendanttouteladurée d’émission des sukuks. A l’échéance de ceke opéraOon, les SPV sont dissoutesetlesbénéficesissusdecekeopéraOonsontreversésentreles invesOsseurs. Parunenotedu2juillet2008,l'AutoritédesMarchésFinanciers(AMF)a admis l’entrée des obligaOons islamiques en France. Cet accueil des sukuks s’est accompagné de l’élaboraOon de condiOons d’acceptaOon à la négociaOon des sukuks sur le marché français. Ces condiOons prévoient notamment que l’émekeur devra au préalable déposer un prospectus auprès de l’AMF comportant une descripOon précise du produitproposé. Le27octobre2010,l’AMFréitèresaposiOonsurlanécessitéderéaliser unprospectussoumisauvisadel’AMFcommecondiOond’admissiondes sukuks sur le marché réglementé. Ceke posiOon s’accompagne d’un guide praOque qui détaille les modalités praOques d’obtenOon de ce visa 56. Ce guide énonce que bien que les sukuks ne soient pas expressément visés par le règlement européen et la direcOve Prospectus, il n’en demeure pas moins que les disposiOons de ces textes sont applicable aux obligaOons islamiques. En effet, l’AMF précise qu’aux termes de l’arOcle 23§2 du règlement, les valeurs mobilières assimilables aux catégories visés par ce même règlement sont soumises au même schéma de note retenu pour ceke catégorie avec en complément les informaOons perOnentes et les caractérisOques financières propres aux sukuks 57. L’AMF précise ensuite que sa compétence se limite à accorder un visa pour l’admission des sukuks sur le marché réglementé. Autrement dit, l’AMF met en évidence qu’elle ne contrôle pas le caractère charia 56 57 ww. amf-france. org. ww.amf-france.org. Page 143 of 180 www.kantakji.com compliantdessukuksproposésàl’émissionquirelèveuniquementdela compétenceduchariaboard. Successivement,l’AssembléenaOonaleconsOtuanteenTunisieaadopté endatedu30juillet2013uneloioctroyantlapossibilitéd’émekredes sukuks en dinars ou en devises. Ceux-ci représentent une version dite compaOble avec la charia et consistent en la souscripOon à des obligaOons émises en contreparOe de ressources que des créanciers acceptentdemekreàladisposiOond’undébiteur. LeministèreTunisiendesFinancesatablésuruneémissiondesukuksau Otre du budget 2013 d’un montant de 1000 Millions de Dinars, mais l’absence de cadre réglementaire pour le montage de l’opéraOon concernantlescondiOonsd’émission,lefondscommundegesOon,leur enregistrementetnégociabilitéetl’instauraOond’uncomitédecontrôle Shari’aOque, n’ont pas permis la mobilisaOon de fonds pour le gouvernement qui a subi, ainsi, un échec auprès des invesOsseurs potenOels. Plusieurs quesOons restent en suspens au Otre du lancement de tels montages sur le marché financier local en termes de liquidités, de potenOeld’affairesetdetransparence. Page 144 of 180 www.kantakji.com ANNEXES ANNEXEI:MODELERAPPORTCONFORMITESHARI’A (AAOIFI:GovernanceStandardforIslamicFinancialInsOtuOons) SHARI’ASUPERVISORYREPORT InthenameofAllah:thebeneficent,themercifultotheSharcholders oftheXYZIslamicFinancialIns7tu7on. AssalamAlaikumwarahmatallahwabarakatuh In complaisance with the leker of appointment, we are required to submitthefollowingreport. We have reviewed the principals and the contracts relaOng to the transacOons and applicaOons introduced by the Example Islamic FinancialInsOtuOonduringtheperiodended. We have also conducted our review to form an opinion as to whether theExampleIslamicFinancialInsOtuOonhascompliedwithShari’aRules and Principals and also with the specific fatwas, rulings and guidelines issuedbyus. TheExampleIslamicFinancialInsOtuOonmanagementisresponsiblefor ensuring that the financial InsOtuOon conducts its business in accordance with the Islamic Shari’a Rules and Principles. It is our responsibility to form an independent opinion, based on our review of theoperaOonsofTheExampleIslamicFinancialInsOtuOon,andtoreport toyou. We conduct our review which included examining, on a test basis of each type of transacOon, the relevant documentaOon and procedures adoptedbytheExampleIslamicFinancialInsOtuOon. Weplannedandperformedourreviewsoastoobtainalltheinformation and explanations which we considered necessary in order to provide us with sufficient evidence to give reasonable assurance that the Example Islamic Financial Institution has no violated Islamic Shari’a Rules and Principles. Inouropinion: Page 145 of 180 www.kantakji.com a) The contracts, transacOons entered into by the Example Islamic Financial InsOtuOon during the year ended … that we have reviewed are in compliance with the Islamic Shari’a Rules and principles; b) The allocaOon of profit and charging of losses relaOng to investment accounts conform to the basis that had been approved by us in accordance with Islamic Shari’a Rules and principles; Where appropriate, the opinion paragraph shall also include the followingmakers: ▪ Allearningsthathavebeenrealizedfromsourcesorbymeans prohibitedbyIslamicShari’aRuleshavebeendisposedofto charitablecauses;and ▪ ThecalculaOonofzakatisincompliancewithShari’arules. Nameandsignature Placeanddate Page 146 of 180 www.kantakji.com ANNEXEII: MODÈLED’ÉTATSFINANCIERSD’UNEBANQUEISLAMIQUE BANQUEISLAMIQUE ÈTATCONSOLIDÈDELASITUATIONFINANCIÈREARRETÉ AUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) xxx Unité Monétaire xx Unité Monétaire Ac7fs - - Liquiditésetéquivalentdeliquidités - - Mourabahaàrecevoir - - Note InvesHssements: - InvesOssementsenvaleurs mobilières - - - Moudharaba - - - Moucharaka - - - ParOcipaOons - - - Stocks - - - InvesOssementsimmobiliers - - - AcOfsdesOnésàl’Ijara - - - IsOsna - - - AutresInvesOssements - - Totalinves7ssements - - Autresac7fs - - Page 147 of 180 www.kantakji.com Ac7fs(nets) - - Totalac7fs - - Page 148 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATCONSOLIDÉDELASITUATIONFINANCIÈREARRETÉ AUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) Note Passifs,contratsd’invesOssementsnon affectés, Intérêtsminoritairesetcapitaux akribuablesauxpropriétaires xxx Unité Monétaire xx Unité Monétaire - - - - Passifs: - Dépôtsàvue - - - Dépôtsàvuepourbanqueset insOtuOons - - - Dekes - - - Dividendesàdistribuer - - - Autrespassifs - - Totalpassifs - - AcOonsdesOtulairesdecomptes d’invesOssementsnonaffectés - - Intérêtsminoritaires - - TotalPassifs,contratsd’invesOssements nonaffectésetintérêtsminoritaires - - Capitauxpropresakribuablesaux propriétaires - - Capitallibéré - - Réserves - - Page 149 of 180 www.kantakji.com Bénéficesnondistribués - - Totalcapitauxpropres - - Totalpassifs,contratsd’invesOssements nonaffectés,Intérêtsminoritaireset capitauxakribuablesauxpropriétaires - - Page 150 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATDERÉSULTATCONSOLIDÉPOURLAPÉRIODECLOSE AUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) Note xxx Unité Monétaire xx Unité Monétaire Revenus - Produitsdifférésdesventes - - - ProduitsdesinvesOssements - - - - Retoursurcomptesd’invesOssementsnon affectésavantlapartdelabanquecomme Moudharib - - PartdelabanquecommeMoudharib - - Retoursurcomptesd’invesOssementsnon affectésavantZakat - - Partdelabanquedanslesrevenusdes invesOssements(commeMoudharibet commebailleurdefonds) - - Revenusdelabanquedesespropres invesOssements - - Partdelabanquedanslesrésultatsdes invesOssementsaffectéscomme Moudharib - - Chargedelabanquecommeagent d’invesOssementdescomptesrestreints - - Revenusdeservicesbancaires - - Autresrevenus - - Page 151 of 180 www.kantakji.com Totalrevenus - - Chargesgénéralesd’administraOon DépréciaOon - - Résultatnetavantzakatetimpôts ProvisionpourZakat - - Résultatnetavantintérêtsminoritaires - - Intérêtsminoritaires - - Résultatnet - - Page 152 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATDEFLUXDETRÉSORERIECONSOLIDÉ(1/2) POURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) Note xxx xx Unité Unité Monétaire Monétaire Résultatnet - - Ajustements - - DépréciaOon - - Provisionpourcomptesdouteux - - Provisionpourzakat - - Provisionpourimpôt - - Zakatpayée - - Taxespayées - - Retoursurcomptesnonaffectés - - Gainsurventesd’acOfsnoncourants - - DépréciaOond’acOfsloués - - ProvisionpourdépréciaOondeOtres - - Dekesperdues - - FluxnetsprovenantdesacOvités d’exploitaOon - - - - FLUXNETSPROVENANTDESACTIVITES D’EXPLOITATION FLUXPROVENANTDESACTIVITES D’INVESTISSEMENT Ventesimmobilières Page 153 of 180 www.kantakji.com Achatsimmobiliers - - AcquisiOondevaleursmobilières - - A u g m e n t a O o n d ’ i n v e s O s s e m e n t Moudharaba - - VentesdebiensIsOsna - - FluxprovenantdesacOvités d’invesOssement - - Page 154 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATDEFLUXDETRÉSORERIECONSOLIDÉ(2/2) POURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) xxx Unité Monétaire xx Unité Monétaire AugmentaOondescomptesnonaffectés - - AugmentaOondecomptescourants - - Dividendespayés - - AugmentaOondedépensesdecrédit - - DiminuOondesdépensesdecrédit - - AugmentaOondesintérêtsminoritaires - - DiminuOonenautresacOfs - - FluxprovenantdesacOvitésde financement - - AugmentaOon(DiminuOon)desfluxde trésorerie - - TrésorerieiniOale - - Trésoreriefinale - - Note FLUXPROVENANTDESACTIVITESDE FINANCEMENT Page 155 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATDEVARIATIONDESCAPITAUXPROPRES POURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) Capital libéré Bénéfices non Total distribués Réserves légales Réserves générales Soldeauxxx - - - - Emission d’acOons - - - - Résultatnet - - - - Profitsdistribués - - - - Transferten réserves - - - - Soldeauxxx - - - - Résultatnet - - - - Profitsdistribués - - - - Transferten réserves - - - - Soldeauxxxx - - - - Page 156 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATDESVARIATIONSDESINVESTISSEMENTSAFFECTÉS POURLAPÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) Unitésdeportefeuillesd’inves*ssementsaffectés Descrip7on Portefeuilleen valeurs mobilières commercialisable s Portefeuill e immobilier Portefeuille mourabaha Total XX XX XX XX XX XX XX XX InvesOssement endébutde période - - - - - - - - NombreiniOal d’unités invesOes - - - - - - - - ValeuriniOale del’unité - - - - - - - - Dépôtset émissions - - - - - - - - Rachatd’unités etretrait - - - - - - - - Pertesouprofit d’invesOssemen t - - - - - - - - Charges administraOve - - - - - - - - InvesOssement enfinde période - - - - - - - - Nombrefinal d’unités invesOes - - - - - - - - Valeurfinalede l’unité - - - - - - - - Page 157 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATSURLESRESSOURCESETLESEMPLOISDESFONDSDESTINÉSALA ZAKATETAUTRESFONDSACARACTEREPHILANTHROPIQUEPOURLA PÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) xxx Unité Monétaire xx Unité Monétaire SourcesdeZakat - - Fonds(notes…) - - Zakatdueparlabanque - - ZakatdueparlesOtulairesdecomptes - - DonaOons - - Totalsources - - Note Emploisdesfondsdezakat - Zakatpourdespauvresetdes nécessiteux - - - Zakatpourdesréfugiés - - - Zakatpourlesendekés - - - ZakatpourlesnouveauxconverOsà l’Islam - - - Zakatpourservirlesautrescauses - - Totalemplois - - AugmentaOon(DiminuOon)des ressourcessurlesemplois - - Page 158 of 180 www.kantakji.com Zakatnondistribuéeaudébutde l’exercice - - Zakatnondistribuéeenfind’exercice - - Page 159 of 180 www.kantakji.com BANQUEISLAMIQUE ÉTATSURLESRESSOURCESETLESEMPLOISDESFONDSDESTINESALA ZAKATETAUTRESFONDSACARACTEREPHILANTHROPIQUEPOURLA PÉRIODECLOSEAUXXX(EXERCICE)XX(EXERCICEANTERIEUR) xxx Unité Monétaire xx Unité Monétaire Solded’ouverture - - Prêtsdebienfaisance - - Fondsdisponiblesauprêt - - Sourcesdufonds - - AllocaOondecomptescourants - - Sourceexternesàlabanque - - Totaldessourcesdurantlapériode - - Emploisdesfonds - - Prêtsauxétudiants - - PrêtsauxarOsans - - Règlementsencomptescourants - - Totalemploisdurantlapériode - - Soldeàlaclôture - - AllocaOon de bénéfices prohibés par la Shari’a Page 160 of 180 www.kantakji.com Prêtsdebienfaisance - - Fondsdisponiblesauprêt - - Page 161 of 180 www.kantakji.com ANNEXEIII:QUESTIONNAIREADRESSÉAUXPROFESSIONNELS AYANTAUDITEDESBANQUESISLAMIQUES La présente enquête a été lancée afin de valider les recommandaOons proposées et les diligences d’audit spécifiques aux banques islamiques enréponseàleursspécificitésdéjàidenOfiéesauniveaudelapremière parOedecemémoire. Dans cet objecOf, nous avons adressé le quesOonnaire présenté cidessous aux experts comptables et experts comptables stagiaires, membresdel’OrdredesExpertsComptablesdeTunisie,ayantaudité,au moinspourunefois,desbanquesislamiques. Le nombre des réponses obtenues s’est arrêté à 18 sur 30 personnes consultés.CeuxayantréponduontdéclaréavoirparOcipéàl’auditd’une banqueislamiqueenTunisieet/ouàl’étranger. Pour l’exploitaOon des réponses obtenues, nous avons opté pour l’adopOondesproposiOonsconfirméesposiOvementàplusde40%,ainsi quecellesproposéesparlespersonnesayantréponduetjugéesparnos soinsperOnentes. Ainsi, les proposiOons adoptées ont été intégrées, alors que celles rejetées, totalement ou parOellement (moins de 40% des réponses obtenues) ont été abandonnées et par conséquent éliminées des proposiOonslistéesauniveaudeladeuxièmeparOedecemémoire. Par ailleurs, 95% des répondants, ont confirmé qu’ils ont appliqué les référenOels comptables Tunisien (SCE) et InternaOonal (IFRS), et que leurs travaux d’audit ont été conduits conformément aux normes internaOonales de l’IFAC. Toutefois, ils ont confirmé aussi leur souhait pour l’adopOon des normes comptables, d’audit et de gouvernance de l’AAOIFI. Ci-aprèsletexteduquesHonnairediffusé: Page 162 of 180 www.kantakji.com Mesdames,Messieurs, Dans le cadre de l’élaboraOon d’un mémoire d’experOse comptable inOtulé«Lesbanquesislamiques,étudedeposiOonnement,spécificités règlementaires et parOcularités d’audit », nous avons le plaisir de vous adressercequesOonnaire. L’objecOf de ce quesOonnaire est de savoir la manière selon laquelle vousavezintervenufaceauconceptdeconformitéShari’a. En effet, votre expérience nous sera d’un précieux apport dans la finalisaOondenotretravailderecherche. JecerOfieque,parlasuite,vosréponsesseronttraitéesd’unemanière strictementconfidenOelleetanonyme. Jevousremercieinfinimentpourvotreaideetpourletempsquevous allezconsacreràlaréponseauques7onnaire. Confraternellement HassenBENOUHIBA Page 163 of 180 www.kantakji.com QUESTIONNAIRE 1. INFORMATIONSSURLERÉPONDANT 1. Qualitédurépondant: Expert-ComptableDiplômé Expert-ComptableStagiaire Autreàpréciser… 2. Votreexpérienceprofessionnelleestde: Moinsde5ans Entre5et10ans Plusde10ans 3. Avez-vousrenduunserviceprofessionnelauprofitd’unebanque islamique? Oui Non 4. Dansl’affirma*ve,préciserletypedeservicerendu: Auditlégal Page 164 of 180 www.kantakji.com Auditcontractuel PréparaOonsdesétatsfinanciers Autreàpréciser… 5. Danslecasoùvousavezréaliséunauditlégal,avez-vous expriméuneopinionsurlaconformitéShari’a? Oui Non 6. Un programme détaillé des travaux d’audit Shari’a est mis en place: Oui Non 2. CADRESDERÉFÉRENCES 1. Quel est le référen7el sur lequel vous vous êtes basé pour réaliserlamission? Lesnormescomptableslocales LesnormescomptablesinternaOonales(IFRS) LesnormescomptableséditéesparTheAccounOngandAudiOng OrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons(AAOIFI) Page 165 of 180 www.kantakji.com LesnormesinternaOonalesd’audit(ISA) Lesnormesd’auditéditéesparTheAccounOngandAudiOng OrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons(AAOIFI) LesnormesShari’aéditéesparTheAccounOngandAudiOng OrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons(AAOIFI) LesFatawasdesShari’aSupervisoryBord Autreàpréciser… 3. ORGANISATIONETGOUVERNANCEDELABANQUEISLAMIQUE: 1. LeprocessusdegouvernanceShari’a*queestassurépar: LeShari’aSupervisoryBord LeComitéd’audit Leconseild’administraOon DirecOond’auditinterneShari’aOque Page 166 of 180 www.kantakji.com 2. Ledisposi*fdegouvernanceretenuauseindelabanqueest conformeaux: ExigencesducomitédeBâle ExigencesBanqueCentraleLocale Normesdegouvernancedel’AAOIFI Autreàpréciser… 3. 3-3 Le système de gouvernance Shari’a est composé des organessuivants: L’auditeurinterne L’auditeurexterne LeShari’aSupervisoryBord Autreàpréciser… 4. L’organigramme de la banque islamique est-il élaboré pour afeindrelastratégieetlesobjec*fsfixésparlesac*onnaires entreautrelaconformitéShari’a? Oui Non 5. Les membres du Shari’a Supervisory Bord sont-ils indépendantsdelabanque? Oui Page 167 of 180 www.kantakji.com Non Page 168 of 180 www.kantakji.com 4. RÉCEPTIONSYSTÉMATIQUEDESINFORMATIONSLORSDELAPHASED’ÉVALUATION DUSYSTÈMEDECONTRÔLEINTERNE 1. 2. Labanquemet-elleàladisposi*onduprofessionnelune documenta*onsurlesprocéduresdecontrôleShari’a*que? Toujours Souvent Parfois Jamais Dansl’affirma*vecefedocumenta*onporte-t-ellesurles différentescomposantesdecontrôleShari’a*que? Toujours Souvent Parfois Jamais L’environnementdecontrôle favorisantlerespectdelaShari’a FixaOondesobjecOfs IdenOficaOondesévénements Lesprocéduresd’évaluaOondes risques(risquedenon-conformité Shari’aOque,risquecommercial deplacé,risqueopéraOonnel...) Lesystèmed’informaOonmisenplace pourletraitementdestransacOons conformémentàlaShari’a LesacOvitésdecontrôlespécifiquesà laconformitéShari’a Informationetcommunication Pilotage Autreàpréciser… 3. Est-cequevouspouvezaccédersystéma*quementaux documentssuivants? Page 169 of 180 www.kantakji.com Toujours Souvent Parfois Jamais LesrapportsdesauditsShari’a internes Lemanueldesprocédures Shari’aOque LesrapportsduShari’aSupervisory Bord Autreàpréciser… 5. COMMUNICATIONDUPROFESSIONNELAVECLESORGANESDEGESTIONDELA BANQUE 5.1. Les organes de ges*on de la banque procèdent-ils à une évalua*onducontrôleShari’a? Périodiquement Parfois Jamais 5.2. Dansl’affirma*vecestestss’avèrent-ils? PerOnents? Périodiquement Parfois Jamais Suffisants? 5.3. Lesorganesdeges*on(ycomprisladirec*ond’auditShari’a interne) de la banque établissent-ils un rapport sur les procéduresdecontrôleShari’a? Page 170 of 180 www.kantakji.com Périodiquement Parfois Jamais 5.4. Le Shari’a Supervisory Bord communique ses rapports d’audit: Al’auditeurexterne Aucomitéd’audit Auconseild’administraOon AlaBanqueCentrale 6. RELATIONDUPROFESSIONNELAVECLESHARI’ASUPERVISORYBORD 1. Est-ce que vous communiquez et discutez avec le Shari’a SupervisoryBordsurlessujetssuivants? Toujour s Souven t Parfoi s Le plan de travail d’une mission intérimaire de conformité Shari’a dans lecadred’unemissiond’auditdesétats financiers Lesdéfaillancesrelevéesaucoursd’une mission de de conformité Shari’a dans lecadred’unemissiond’auditdesétats financiers Le rapport avant sa transmission à la DirecOonGénérale Page 171 of 180 Jamai s www.kantakji.com Autreàpréciser… 7. UTILISATIONDESTRAVAUXDEL’AUDITSHARI’AINTERNEPARLEPROFESSIONNEL 1. Est-ce que vous recourez aux travaux des auditeurs Shari’a internes? Oui Non Dansl’affirma7ve: Toujour s Discussiondurésultatdetravailavecles desauditeursShari’ainternes Se baser sur le travail des auditeurs Shari’ainternespourfixerleplanningde l’intervenOon intérimaire dans le cadre d’une mission d’audit des états financiers Se baser sur le travail des auditeurs Shari’ainternespourfixerleplanningde l’intervenOon pour le contrôle des comptes dans le cadre de cadre d’une missiond’auditdesétatsfinanciers Souven Parfoi Jamai t s s Autreàpréciser… 8. TESTSDEFONCTIONNEMENTDESACTIVITÉSDECONTRÔLELIÉESAUPROCESSUS« LECONTRÔLEDELACONFORMITÉSHARI’A» 1. Lestestsdefonc*onnementcomprennent: VérificaOonquelesrègles,principesetfatwasappliquésparla banquesontvalidésetapprouvésparleSSB Page 172 of 180 Oui Non www.kantakji.com Revoirlesnouvellesfatwas,règlesetdirecOvesdelaShari’a,et s’assurerqu’ilsontétécorrectementappliqués Autreàpréciser… Vousavezconduitvotreaudit: 2. Oui Non EnuOlisantlatechniqued’échanOllonnage ExhausOvement 9. ANALYSEDEL'IMPACTDESTRAITEMENTSCOMPTABLESSURLACONFORMITÉ SHARI’A 1. Avez-vous évalué les répercussions des traitements comptablessurlesrèglesetprincipesdelaShari’a? Oui Non 2. Avez-vous communiqué l’impact néga*f des traitements comptables sur les règles et principes de la Shari’a aux responsablesdelagouvernanceetàladirec*on? Oui Non 10. RECOURS À UN SPÉCIALISTE DANS L’ÉVALUATION CONTRÔLEDELACONFORMITÉSHARI’A» 1. DU PROCESSUS « LE Le professionnel fait-t-il appel à un spécialiste du Fiqh AlMûamalat dans le cadre d’une mission intérimaire de l’évalua*onducontrôledelaconformitéShari’a? Page 173 of 180 www.kantakji.com Oui Non Dansl’affirma*ve,citezlesaxesdel’interven*on? 2. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………………. 11. RAPPORTDUPROFESSIONNELEXTERNESURLACONFORMITÉSHARI’A 11.1. Les défaillances soulevées sont-t-elles prises en compte par les organes de ges*on et de gouvernance de la banque? Oui Non 11.2. Avez-vous men*onné que vos diligences ont couverts la conformitéauxrèglesdelaShari’a? Oui Non 11.3. Avez-vous annexé un état des points de non-conformité Shari’aàvotrerapport? Oui Non Page 174 of 180 www.kantakji.com Bibliographie A. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. Ouvrages François Guéranger: « Finance Islamique: Une illustraOon de la finance éthique»,2009; Elyès Jouini et Olivier Pastré: « La finance islamique - Une soluOon à la crise?»,2009; TheAccounOngandAudiOngOrganizaOonforIslamicFinancialInsOtuOons: «AccounOng, AudiOng & Governance Standards (for Islamic Financial InsOtuOons)»,AAOIFIEnglishversion,2008; INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « EvoluOon des acOvités bancaires islamiques:problèmesetperspecOves»,1997; Artus et al, Conseil d’analyse économique, La crise des subprimes, La DocumentaOonFrançaise,2008. JURGENSEN P. (2008): « Crise financière ou crise morale ? », 17 octobre 2008 INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT « Banques Islamiques: réponses à des quesOonsfréquemmentposées»,2001; INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « la gesOon des risques: analyse de certainsaspectsliésàl’industriedelafinanceislamique»,2002; INSTITUT ISLAMIQUE DE RECHERCHES ET DE FORMATION BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « réglementaOon et contrôle des banquesislamiques»,2000; GenevièveCausseBroquet:«LaFinanceIslamique»,2009; BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « Les sciences de la Shari’a pourleséconomistes:lessourcesduFiqh,sesprincipesetsesthéories», 1998; INSTITUTISLAMIQUEDERECHERCHESETDEFORMATIONBANQUEISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT: « Statut légal (HOKM) des transactions bancaires avec intérêts»2002; Yunis,H.«GrowthofPrivateEquityFundsusingIslamicFinance»,Islamic FinanceGuide,2006; Ariff, M. « Research Report on Islamic Banking », Asian-Pacific Economic Literature,Vol.2,1988; Umer Chapra; Tarikullah Khan, RéglementaOon et contrôle des banques islamiques, Banque islamique de développent / InsOtut islamique de rechercheetdéveloppement,Etudespécialen°3,2000; Yunis,«GrowthofPrivateEquityFundsusingIslamicFinance»,2006; Page 175 of 180 www.kantakji.com 17. Mohamed Ali CHATTI, « DiversificaOon bancaire, performance, éthique: AlternaOveoucomplémentarité?Casdesbanquesislamiques»,2010. B. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. Articles,mémoires,étudesetconférences: The control of the Shari’a Supervisory Board in the Islamic financial insOtuOons, Samy Nathan Garas, InternaOonal Journal of Islamic and MiddleEasternFinanceandManagementVol.5No.1,2012pp.8-24; TheconflictsofinterestinsidetheShari’asupervisoryboard,SamyNathan Garas, InternaOonal Journal of Islamic and Middle Eastern Finance and ManagementVol.5No.2,2012pp.88-105; F. AcHL et E. Forget, « la gouvernance des comités Shari’a », op cit, §21, p30; The need of accounOng standards for Islamic financial insOtuOons: evidence from AAOIFIA, del Mohammed Sarea, Journal of Islamic AccounOngandBusinessResearchVol.4No.1,2013pp.64-76; Shari’a-compliance and value of analysts’ recommendaOons: evidence from the MENA region, Omar Farooq, Journal of Islamic AccounOng and BusinessResearchVol.5No.1,2014pp.61-76; L’IntermédiaOon Financière ParOcipaOve des Banques Islamiques, KhoutemBenJedidia,EtudesenEconomieIslamique,Vol.6,2012; PriceWaterhouseCoopers:«GlobalFinancialCrisis»,2009; Price Waterhouse Coopers: « Growing pains: Managing Islamic banking risks»,2008; ZAKIMyret,(2006),«Genève,oùseconcentrentlespétrodollars,aprisdu retarddanslafinanceislamique»,RevueLeTemps–Finance,2006; KPMG: « Finance islamique: ProblémaOque de présentaOon dans les référenOelsinternaOonaux(IFRS,BâleII,etc.)»,2008; SÉMINAIRE EUROMONEY CONFÉRENCE DE PARIS SUR LA FINANCE ISLAMIQUEPARIS:«Stabilitémondiale,l’avenirdesmarchésdecapitauxet delafinanceislamiqueenFrance»,Septembre2009; AnouarHassoune:«LagesOondesrisquesdanslesbanquesIslamiques», 2008; Mohamed Ibrahim, Shahul Hameed: « IFRS vs AAOIFI: The Clash of Standards?»,2007; Islamic Financial Services Board: « The recent crisis: Lessons for Islamic Finance»,2009; EmiratesBusiness:«IFRSformergerofIslamicAccounOngStandards»par KarenRemo-Listana,2009; WebCPA Staff: « IFRS to Converge with Islamic AccounOng Standards », 2009; Standard &Poor’s Paris, le 16/05/2007: « Les habits neufs de la finance islamique»parAnouarHassoune; Page 176 of 180 www.kantakji.com 18. Recueil des communications données dans le cadre du séminaire conjointement organisé par l’Institut Islamique de Recherche et de Formation et de la banque Al-Baraka mauritanienne islamique (Acte de séminairen°37)«Introductionauxtechniquesislamiquesdefinancement»; 19. Guidelines on the governance of Shari’a for the Islamic Financial InsOtuOons;CentralBankofMalaysia;December2004; 20. Rouach et Naulleau: Le contrôle de gesOon bancaire et DirecOon financière,RevueBanqueEdiOon,2009; 21. Séminaire de l’IIRF de la Banque Islamique de Développement à Jeddah. Leleasing«IjarawaIqOna»parAbdessatarKhouildi; 22. La finance islamique: intérêt et contraintes de mise en place en Tunisie: SoniaSellami,2011; 23. LafinanceislamiqueetlaproblémaOquedutraitementcomptableenIFRS, GaithHajji,2011; 24. Les banques islamiques: étude des spécificités et proposiOon d’une démarched’audit,KaisBklouO,2014. C. 1. 2. 3. 4. Codes,loisetnormes: Ahadithsduprophète(PBSL)etLeSaintCoran; AAOIFI, Accounting, Auditing and Governance Standards for Islamic Financial stitutions, Bahrain: 1421 H-2000, (Volume: Accounting, Auditing GovernanceandEthics).Edition2010; InternaOonalFinancialReporOngStandards; InternaOonalAudiOngStandards. SitesInternet: AccounOng and AudiOng OrganizaOon for Islamic Financial InsOtuOons: www.aaoifi.com; 2. Islamicfinancialservicesboard:www.ifsb.org; 3. BanqueIslamiquedeDéveloppement:www.isdb.org; 4. InsOtutislamiquederecherchesetdeformaOon:www.irO.org; 5. Ribh,lejournaldelafinanceislamique:www.ribh.wordpress.com; 6. Audit,ConformitéEtRechercheenFinanceIslamique:www.acerfi.org; 7. IslamicBusinessRecherchesCenter:www.kantakji.com 8. www.andlil.com; 9. www.novethic.fr; 10. www.canalacademie.com; 11. www.bct.gov.tn; 12. www.ifsb.org. D. 1. E. Bibliographiearabe()اﻟﻤﺮاﺟﻊ ﺑﺎﻟﻠﻐﺔ اﻟﻌﺮﺑﯿﺔ: Page 177 of 180 www.kantakji.com اﻷﺳس اﻟﺷرﻋﯾﺔﻟﺗوزﯾﻊ اﻟﺧﺳﺎﺋر واﻷرﺑﺎح ﻓﻲ اﻟﺑﻧوك اﻹﺳﻼﻣﯾﺔﻣﻊ ﺑﯾﺎن اﻟﻧوازل اﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻷزﻣﺔ اﻟﻣﺎﻟﯾﺔ -د .ﻋﻠﻲ اﻟﻘﺮة داﻏﻲ2010- اﻟﺨﺪﻣﺎت اﻻﺳﺘﺜﻤﺎرﯾﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﺼﺎرف واﺣﻜﺎﻣﮭﺎ ﻓﻲ اﻟﻔﻘﮫ اﻻﺳﻼﻣﻲ -د .ﻛﻤﺎل ﺗﻮﻓﯿﻖ2008- دوراﻟﻘﯿﻢواﻷﺧﻼق ﻓﻰاﻻﻗﺘﺼﺎد اﻻﺳﻼﻣﻰ-د .ﯾﻮﺳﻒ اﻟﻘﺮﺿﺎوي1995 - ﺳﯿﺎﺳﺎت ﺗﻮزﯾﻊ اﻷرﺑﺎح ﻓﻲ اﻟﺒﻨﻮك اﻹﺳﻼﻣﯿﺔ :اﻟﺒﺪاﺋﻞ اﻟﻌﺎدﻟﺔﺑﯿﻦ اﻟﻤﺴﺎھﻤﯿﻦ واﻟﻤﺴﺘﺜﻤﺮﯾﻦ-د .ﻋﺒﺪ اﻟﺤﻠﯿﻢ ﻏﺮﺑﻲ-2010 اﻟﺸﺮح اﻟﻤﻤﺘﻊ ﻋﻠﻰ زاد اﻟﻤﺴﺘﻘﻨﻊ -ﻣﺤﻤﺪ ﺑﻦ ﺻﺎﻟﺢ اﻟﻌﺜﯿﻤﯿﯿﻦ 1999 - ﻓﺘﺎوى اﺑﻦ ﺗﯿﻤﯿﺔ -اﺣﻤﺪ اﺑﻦ ﺗﯿﻤﯿﺔ 1995 - اﻟﺘﺤﺮﯾﺮ واﻟﺘﻨﻮﯾﺮ -ﻣﺤﻤﺪ اﻟﻄﺎھﺮ ﺑﻦ ﻋﺎﺷﻮر1997- ﻣﻘﺎﺻﺪ اﻟﺸﺮﯾﻌﺔ اﻻﺳﻼﻣﯿﺔ -ﻣﺤﻤﺪ اﻟﻄﺎھﺮ ﺑﻦ ﻋﺎﺷﻮر2001 - ﻓﻘﮫاﻟﻤﺤﺎﺳﺒﺔ اﻻﺳﻼﻣﯿﺔ -د .ﺳﺎﻣﺮ ﻗﻨﻄﻘﺠﻲ 1996 - ﺗﺤﻮل اﻟﻤﺼﺎرف اﻟﺘﻘﻠﯿﺪﯾﺔ ﻟﻠﻌﻤﻞ وﻓﻖ أﺣﻜﺎم اﻟﺸﺮﯾﻌﺔ اﻹﺳﻼﻣﯿﺔ -ﺧﻠﻒﺳﺎﻟﻢاﻟﻌﻄﯿﺎت 2007 - ﺗﻘﻮﯾﻢ إﺳﮭﺎﻣﺎت اﻟﻤﺼﺎرف اﻟﻤﺮﻛﺰﯾﺔ ﻓﻲ اﻟﻤﻮاءﻣﺔ اﻟﺸﺮﻋﯿﺔ واﻟﺮﻗﺎﺑﺔ واﻟﺘﻨﻈﯿﻢ ﻟﻠﺼﻨﺎﻋﺔ اﻟﻤﺎﻟﯿﺔ اﻹﺳﻼﻣﯿﺔ ،ﻋﺒﺪ اﻟﺒﺎري ﻣﺸﻌﻞ ،اﻟﻤﺆﺗﻤﺮ اﻟﻌﺎﻟﻤﻲ اﻟﺜﺎﻣﻦ ﻟﻌﻠﻤﺎء اﻟﺸﺮﯾﻌﺔ ,ﻣﺎﻟﯿﺰﯾﺎ ،أﻛﺘﻮﺑﺮ.2013 www.kantakji.com 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. Page 178 of 180 GLOSSAIRE DES TERMES UTILISÉS EN DROIT ET FINANCE ISLAMIQUE Arboun: dépôt de garanOe versée à la signature d’un contrat, Si l’acheteurestdéfaillantlevendeurleconserve. Rahn: Accord aux termes duquel un acOf est affecté en garanOe d’une deke.LagaranOepeutêtreuOliséeencasdedéfaillance. Amana: (fiabilité, loyauté, honnêteté. ) Le terme renvoie aux dépôts. Unepersonnepeutdétenirdesbienspourlecompted’autrui,parfoisen applicaOond’uncontrat. Qard hassan: Emprunt sans intérêt mais couverture des frais par l’emprunteur.Enfinanceclassiqueonappelleraitcelaunprêtmutualiste. Shari’a: Likéralement: ordonner, prescrire. Ensemble des lois et règles issuesduCoranetdelaSouna.CorpusjuridiqueenIslam Fatwa:Avis,réponse,décretreligieuxd’unOuléma(expertdelaSouna) ou d’un comité de la Charia, gardiens de la stricte observance de la Charia. Fiqh:JurisprudenceislamiquepourlaviereligieuseetsapraOque.C’est unesourceimportantedel’économieetdelafinanceislamique. Gharar: (Risqué, incertain) C’est l’une des trois interdicOons fondamentalesenfinanceislamique,avecleribaetlemaysir.LeGharar est un concept complexe qui recouvre certains types d’incerOtudes ou d’imprévus liés à un contrat. L’interdicOon du Gharar sert souvent de fondement aux criOques des praOques financières classiques telles que laventeàdécouvert,laspéculaOonetlesproduitsdérivés. Ijara:Contratauxtermesduquellabanqueachèteunbienpourunclient puisleluilouepourunepériodedéterminée. Ijaramuntahiabexamlik:Contratauxtermesduquellabanqueachète unbienpourunclientpuisleluiloueenlocaOonfinancementpourune périodedéterminéemaisleclientalapossibilitéd’acquérirlebienenfin decontrat.C’estunvraicrédit-bailenfinanceclassique. Is7sna: Financement progressif: contrat d’acquisiOon d’un bien avec paiementprogressifduprixaufuretàmesurequelebienestconstruit. S’apparenteàlasous-traitance. Moucharaka:Dechirka,quisignifieparOcipaOonouassociaOon.C’estun invesOssementparOcipaOf,oulepartagedeprofitsestproporOonnelau montant invesO. Les mouchariks parOcipent donc au capital et à la gesOon. C’est une sorte de cofinancement. C’est une sorte de capitalinvesOssement. Page 179 of 180 www.kantakji.com Moudharaba: Partenariat d’invesOssement ou le capital est intégralement apporté par la banque rab el mal et la gesOon du projet estassuréeparl’autremoudharebrabelmal.LebénéficeestréparOen findecontratselonunevenOlaOonfixéepréalablementmaislespertes nesontsupportéesqueparl’invesOsseur. Mourdhareb: Partenaire gesOonnaire, entrepreneur dans une moudharaba. Mourabaha: Contrat de vente à tempérament ou une parOe fait un apport en industrie (compétence, acOf immatériel, etc…) et l’autre un apportencapitalfinancier. Cela permet d’acquérir un bien sans contracter un emprunt portant intérêt.TrèsuOliséenmicrocrédit. Rab al mal: Personne qui invesOt les capitaux dans un contrat moudharaba. Riba: AugmentaOon, ajout. C’est l’une des interdicOons fondamentales en finance islamique, avec le Gharar et le maysir. Intérêt fixé prédéterminé perçu quel que soit le résultat du projet. Tout taux de rendement sans risque ou garanO sur un prêt ou un invesOssement relève du riba. On parle d’usure mais cela prête à confusion car ça rendraitlicitetoutintérêtserviautauxnormal. Sani:Sous-traitantdansuncontratIsOsna. Zakat: Sorte d’impôt ou taxe sur la fortune. C’est un des 5 piliers de L’islam. Bai’Al-Inah:Cessionbail Page 180 of 180 www.kantakji.com