clairement son choix, dès le départ, d’investir les laïcs dans les matières financières, économiques et administratives »,
estime-t-il. La réforme des médias du Vatican a aussi été imaginée par un comité ad hoc faisant appel à des
professionnels du secteur et présidé par l’homme politique britannique , qui remet de ce fait les rênes de laChris Patten
BBC. Même démarche pour la réforme des retraites, confiée il y a un an à quatre experts laïcs, dont l’assureur français
Antoine de Salins (Groupama).
> Lire notre dossier: La réforme de la Curie
Signe de cette tendance, la France mesure aujourd’hui son influence au Vatican non seulement à travers le nombre de
cardinaux français, mais aussi en distinguant les postes qu’y tiennent des compatriotes laïcs. Tels Jean-Baptiste de
Franssu, président de l’IOR (Institut pour les œuvres de religion, la « banque du Vatican »), et Michel Roy, secrétaire
général de Caritas, qui fédère les organes catholiques de charité (le Secours catholique en France). Deux postes déjà
confiés à des experts laïcs sous les précédents pontificats. Un poste de numéro deux d’un dicastère (équivalent de
ministère), tel celui du professeur Guzman Carriquiry à la Commission pontificale pour l’Amérique latine, demeure une
exception. La volonté est toutefois qu’elle ne le soit plus forcément.
> A lire : Jean-Baptiste de Franssu, un Français à la tête de la « banque du Vatican »
« La place donnée aujourd’hui aux laïcs est une inversion de tendance face à la cléricalisation qui a été poursuivie ces
trente dernières années au Vatican »,
observe l’historien Giovanni Maria Vian. Le gouvernorat de la Cité du Vatican était
dirigé au départ, lors de la création du petit État en 1929, par un laïc, avant de l’être, comme encore actuellement, par un
cardinal. , rappelle Giovanni Maria Vian,
« Des postes longtemps occupés par des laïcs l’ont été ensuite par des clercs »
dont la propre fonction de directeur de , le quotidien du Vatican, a, en revanche, toujours été
L’Osservatore Romano
réservée sans exception à un laïc.
Pas de femmes à la tête de dicastères
La lutte contre le « cléricalisme » fait partie des batailles déclarées du pape François dans le cadre de la réforme du
gouvernement de l’Église. Il l’a encore exprimé, le 12 juin, devant des prêtres, religieux et laïcs réunis au Latran, les
invitant à prendre garde contre ce :
« péché complice » « Le prêtre et le laïc aiment cléricaliser parce que c’est plus
La création, désormais acquise, d’une future Congrégation des laïcs pourrait servir, au-delà de la Curie, à
confortable. »
soutenir leur rôle propre dans l’Église.
> A lire : Le Vatican recourt à des professionnels pour moderniser son organisation économique
Quid de la promotion de femmes laïques? À Turin, dimanche 21 juin, le pape a de nouveau indiqué ne pas envisager de
nommer de femmes à la tête de dicastères à la Curie. Pour lui, cela serait faire, cette fois, du car il
« fonctionnalisme »
estime que la place des femmes dans l’Église est une question beaucoup plus complexe qui ne se résume pas aux seules
fonctions qu’elles occuperaient à la Curie.
Femme ou homme, trouver sa juste place n’est pas aisé pour un laïc haut gradé au Vatican. Lors de la messe d’ouverture
de l’assemblée générale de la Caritas, en la basilique Saint-Pierre, les cardinaux précédaient les évêques, qui
précédaient les prêtres, eux-mêmes installés devant les laïcs, quelle que soit leur fonction dans l’organisation. Le pape
François a toutefois reçu ensuite en audience solennelle, au Palais apostolique, le secrétaire général de Caritas, seul.
selon l’intéressé, qui apprécie une réelle autonomie.
« Une forme de reconnaissance »,
Le laïc doit loyauté à l’Église