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Une plainte climatique historique contre le pétrole arctique sera entendue
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15 février 2017 (TORONTO) - Un tribunal de district en Norvège a accepté d'entendre une plainte
climatique historique contre le gouvernement norvégien porté par Nature et Jeunesse et Greenpeace
Nordic.
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C’est la première affaire judiciaire qui oppose des nouveaux forages pétroliers sur la base de l'Accord de
Paris, et c’est un signe aux politiciens que des citoyens vont prendre action pour les tenir responsables
devant le pacte. L'audience commencera le 13 novembre et se poursuivra pendant deux semaines. La
plainte affirme que la décision du gouvernement d'accorder des nouvelles licences de forage pétrolier
dans l'océan Arctique contrevient à l'Accord de Paris et viole le droit à un environnement sain et
sécuritaire pour les générations actuelles et futures, un droit protégé par la constitution norvégienne.
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"Cette affaire judiciaire a pour but de rendre les gouvernements de partout responsables pour
l'environnement et leurs promesses climatiques," a déclaré Truls Gulowsen, un responsable de la
campagne climat et énergie avec Greenpeace Nordic. "En permettant à des compagnies pétrolières de
forer dans l'Arctique, le gouvernement norvégien met les foyers, la santé et les familles partout à risque."
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C'est la première fois depuis 20 ans que le gouvernement norvégien a ouvert une nouvelle zone de forage
pétrolier dans la mer de Barents, ce qui permet à Statoil, Chevron et à onze autres compagnies
pétrolières de lancer des nouveaux projets d'exploration dans l'Arctique. Statoil a déjà annoncé qu'il va
forer dès cet été.
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Les demandeurs soutiennent que les licences ne peuvent pas être conciliées avec les engagements de la
Norvège dans le cadre de l'Accord de Paris afin de réduire ambitieusement ses émissions et aider à
limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 ° C.
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En décembre 2016, le gouvernement Trudeau a imposé un moratoire sur les nouvelles licences
pétrolières et gazières dans les zone extracôtière dans l’Arctique canadien, qui devra être evalué en cinq
ans par un test du climat. La promesse d'un test climatique était un signe de reconnaissance implicite que
les nouveaux projets pourraient être incompatibles avec les engagements climatiques du Canada.
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Ce n’est pas clair comment le moratoire impacte des projets existants, y compris le projet des détonations
sismiques approuvé pour l’exploration de pétrole Arctique dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, ce
pour quoi les Inuits de Clyde River se battent dans une plainte marquante à la Cour suprême.
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«Les producteurs de pétrole du monde entier sont aux prises avec ce que l'Accord de Paris signifie pour
l'avenir de l'industrie et le fait que, probablement, elle les forcera à laisser une grande partie de leurs
ressources dans la terre», a déclaré Alex Speers-Roesch de Greenpeace Canada. «Cette plainte pourrait
donner du mordant à l'Accord de Paris en Norvège et montrera l’exemple important pour le Canada et les
autres producteurs à propos des limites que les engagements pris à Paris mettent sur les activités
d'exploration pétrolière.»
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Cette plainte fait partie d'une vague mondiale de litiges climatiques qui visent à tenir des gouvernements
et des grands pollueurs responsable. Les autres plaintes comprennent la plainte en matière de droits de
la personne aux Philippines, la plainte de Our Children's Trust aux États-Unis et la plainte «Climate
Grannies» de la Suisse.