PRÉSENTATION
Le comité d’organisation de la 2
e
Rencontre internationale du
Patrimoine historique, a choisi une nouvelle fois de faire partager
l’histoire et la culture occitane du Languedoc au XIII° siècle avec les
participants.
Pour cela, cette rencontre se déroule sur trois journées en Languedoc
avec des historiens des écrivains et des universitaires pour informer,
échanger et débattre sur la période choisie : 1209 - 1229.
LE CONTEXTE DU COLLOQUE
L’occasion de ce deuxième colloque international est d’autant plus
propice que 1209 marque le point de départ de la Croisade contre
les Albigeois. Le sac de Béziers, le 22 juillet, puis la prise de
Carcassonne, avec la fin ignominieuse de Ramon-Rogier Trencavel
dans les culs de basse fosse de son château, donnent le ton de la lutte
qui ravagea le Languedoc durant 20 ans environ et dont le traité de
Paris le 12 avril 1229 annoncera l’annexion des comtés et seigneu-
ries à la couronne de France.
Le rêve occitano-aragonais s’était évanoui le 12 septembre 1213 à
la bataille de Muret, par la mort de Pierre II roi d’Aragon et seigneur
de Montpellier.
LES CATHARES,
LA CROISADE CONTRE LES ALBIGEOIS
Aborder ce thème sans passion pour nous occitans, est un exercice
qui demande beaucoup de réflexion et de tolérance.
Céder à l’a priori qui voudrait que les gens du nord aient envahi le
sud pour s’emparer de ses richesses est bien simpliste. Cette raison,
si nécessaire, n’est pas suffisante pour comprendre la lutte acharnée
qui s’est livrée entre les belligérants et dont les cathares furent à la fois
l’objet et le moyen pour entériner la guerre. Rome attendait le facteur
déclenchant ; il survint en janvier 1208 avec l’assassinat du légat du
Pape, Pierre de Castelnau, près de Saint Gilles. Par ce méfait, le Pape
Innocent III finit par obtenir du roi de France, Philippe Auguste, son
accord pour lever une croisade contre les Albigeois, sachant que l’hé-
résie cathare était tolérée, voire soutenue, par la noblesse du Midi.
Trois paramètres appuient ce conflit : l’idéologie, la religion, la poli-
tique. Il ne faut pas les considérer sous l’angle de nos propres sché-
mas mentaux, c’est-à-dire dichotomiques, mais les aborder sous l’an-
gle de leurs interrelations. En effet, l’horizon idéologique des
monarques du Moyen Age était entièrement religieux ou chrétien et
ce, pour l’Europe à ce moment-là. Ainsi, le roi et l’église sont inter-
dépendants en dépit des règles qui régissent leurs actions : le droit
canon pour le Pape, le droit féodal pour le Roi.
Il est donc inévitable que lorsque les cathares disent que l’église de
Rome est l’église de Satan, le Pape veuille éradiquer sans concession
cette “nouvelle église” et que le roi l’y autorise. Elle est, pour la chré-
tienté, pire que l’infidèle musulman, étranger, lui, à l’église, alors que
l’hérésie cathare se développe en son sein. Il convient donc de lan-
cer une croisade, une guerre sainte où les croisés bénéficieront de
l’acquis de nouvelles indulgences pour le salut de leur âme et de l’ac-
quis de nouvelles terres pour leurs bienfaits au service de Dieu.
La messe est dite. “En avant les chevaliers du Christ”.
Halte ! Qui est l’ennemi que l’on va combattre, quel est son vrai
visage, pourquoi a-t-il droit de cité en Languedoc, en Catalogne ou
ailleurs ? En quoi l’idéologie cathare diffère-t-elle de celle de Rome ?
Où est l’hérésie ?
Nous laisserons de coté tous les mythes qui entourent le catharisme
pour nous interroger sur ses fondamentaux : la théologie, l’idéologie,
les territoires de prédilection, les rouages dans les sociétés occitane
et catalane où les “Bons Hommes” et les “Bonnes Femmes” émail-
laient le tissu social. Il faut préciser que les femmes cathares furent à
la fois le ciment et les apôtres de la nouvelle église.
L’histoire s’ancre sur des sources pour le moins inattendues. D’un
coté, pour le camp des croisés, le chroniqueur Pierre des Vaulx de
Cernay et le troubadour Guillaume de Tudèle, auteur de la Chanson
de la Croisade. Puis, pour le camp des Occitans, l’Anonyme qui la
poursuivra de 1213 à 1219. Ce troubadour, probablement
Toulousain, livrera les faits au rythme d’une épopée fantastique. Plus
poème engagé que fiction, la Canso sera, certes, “un amplificateur
mais aussi un diffuseur” selon Michel Roquebert. D’un autre côté,
plus tardivement, les registres de l’inquisition ont livré, avec la minu-
tie des interrogatoires, une connaissance appréciable du contexte.
Que reste-t-il aujourd’hui de cet épisode douloureux en Languedoc ?
Les siècles passent et le souffle épique s’est emparé de l’imaginaire
selon les modes et les générations comme si l’Esprit d’Oc ne pouvait
s’éteindre.
Maguy Chapot-Blanquet
VENDREDI 2 OCTOBRE - MONTPELLIER
Musée languedocien, Palais Jacques Cœur
et des Trésoriers de France
14h30, accueil
14h45, ouverture de la 2eRencontre
internationale du Patrimoine historique
15h, en avant première : visite commentée
de l’exposition par Laurent Deguara :
“Splendeurs et éternités des civilisations de
la Méditerranée, Egypte, Grèce, Etrurie,
Rome.”
16h30, intermède musical “Les voix du
Sud” avec les Chorégiens de Montpellier,
choeur et maîtrise sous la direction de
Michel Sotiropoulos.
Jean-Louis Lacroix
Président Histoire et
Cultures en Languedoc
Laurent Deguara
Président de la Société
archéologique et du
Musée languedocien
VENDREDI 2 OCTOBRE
CLERMONT L’HÉRAULT
Soirée festive organisée par l’association
Valeurs et Patrimoine - espace des Pénitents
•
19h45, accueil
•
20h, repas languedocien
•
21h, contes et légendes cathares : “Il était une foi…”
par Fabien Bages, conteur et Hervé Berteaux, musicien.
•
22h15, balèti avec le groupe occitan Tega los
LE XIII
E
SIÈCLE EN LANGUEDOC
Les Cathares,
la croisade contre les Albigeois
1209 - 1229
Idéologie - Religion - Politique - Guerre
programme
3 JOURNÉES HISTORIQUES
à Montpellier, Clermont l’Hérault et Carcassonne,
organisées par :
Histoire et Cultures en Languedoc,
Valeurs et Patrimoine,
Société archéologique de Montpellier,
Musée languedocien,
avec le soutien du CIRDOC et du Pays Coeur d’Hérault