
re
´aliser. La recherche de nodules et leur
localisation peuvent permettre d’orienter
la programmation du geste (thyroı
¨decto-
mie subtotale ou lobo-isthmectomie). En
pre
´sence de nodules, les crite
`res de
malignite
´sont a
`rechercher : hypoe
´cho-
ge
´nicite
´, microcalcifications, contours
flous, vascularisation intranodulaire [3].
Ils sont toutefois plus difficiles a
`e
´valuer
par un ope
´rateur non entraı
ˆne
´.
La radiographie du thorax de face
permet de rechercher une de
´viation ou
une ste
´nose trache
´ale, un e
´largissement
du me
´diastin supe
´rieur ou une masse
me
´diastinale.
L’examen des cordes vocales par
laryngoscopie indirecte au miroir peut
e
ˆtre utile si le patient pre
´sente une re
´cidive
de goitre. En effet, une paralysie re
´cur-
rentielle postope
´ratoire peut e
ˆtre asymp-
tomatique. Une paralysie re
´currentielle
peut faire modifier le geste ope
´ratoire,
voire le contre-indiquer s’il faut intervenir
dans une loge thyroı
¨dienne de
´ja
`disse
´-
que
´e et en pre
´sence d’une paralysie
re
´currentielle controlate
´rale. La re
´alisation
de la laryngoscopie indirecte peut e
ˆtre
de
´licate, mais dans la plupart des cas, elle
est faisable par un chirurgien ge
´ne
´raliste.
L’examen est re
´alise
´avec un miroir
laryngien ; il doit e
ˆtre pre
´chauffe
´pour
e
´viter qu’il ne soit embue
´lorsqu’il est
glisse
´dans la cavite
´buccopharynge
´e. La
bouche est largement ouverte, la langue
est tracte
´e entre le pouce et le majeur,
l’examinateur prend appui avec l’index
sur les incisives ou la le
`vre supe
´rieure
(figure 1). Cette traction forte est essen-
tielle pour assurer une bonne exposition.
L’e
´clairage doit e
ˆtre focalise
´sur le miroir.
Le miroir est glisse
´devant et sous le voile
qui doit s’e
´lever et reculer en faisant
prononcer le son « e
´». Les cordes vocales
en phonation sont ferme
´es. Elles s’e
´car-
tent a
`l’inspiration.
Indication
Compressions, hyperthyroı
¨die et suspi-
cion de malignite
´constituent les rares
indications ope
´ratoires des goitres qui
dans la majorite
´des cas ne repre
´sentent
pas un proble
`me chirurgical.
Goitre ende
´mique
Les goitres ende
´miques par carence en
iode de stades 1 et 2 (tableau 1)re
´gres-
sent, dans la majorite
´des cas (98 % pour
les stades 1), avec un traitement par des
huiles iode
´es (Lipiodol
1
ou Brassio-
dol
1
) apre
`s une pe
´riode d’environ trois
mois [4-6]. Les goitres de stade 2 ont un
risque de re
´cidive e
´leve
´a
`un an. La
posologie est de 1 mL de Lipiodol
1
en
intramusculaire tous les trois ans pour les
adultes et les enfants de plus de 4 ans. Son
cou
ˆt est de 10 euros par an. En l’absence
de Lipiodol
1
, le lugol fort peut e
ˆtre utilise
´
en supple
´mentation (1 mg d’iode par
semaine soit deux gouttes par semaine).
Il existe un risque d’hyperthyroı
¨die
induite par le traitement par iode (maladie
de Jod-Basedow) mais la balance be
´ne
´-
fice/risque est en faveur du traitement [7].
Les goitres de stade 3 (figure 2)
ou responsables d’une compression
me
´canique avec ge
ˆne respiratoire sont
a
`prendre en charge chirurgicalement.
La tendance re
´cente, dans le monde
de
´veloppe
´,a
`re
´aliser des thyroı
¨decto-
mies totales pluto
ˆt que subtotales pour
les goitres multinodulaires ne peut
pas e
ˆtre applique
´e dans ces re
´gions,
ou
`l’approvisionnement en thyroxine
est ale
´atoire [8]. Laisser du parenchyme
thyroı
¨dien en place est la meilleure
option pour les patients dont l’acce
`s
a
`la thyroxine est susceptible d’e
ˆtre
intermittent. La lobo-isthmectomie est
la meilleure option dans les goitres
de
´veloppe
´s de fac¸on unilate
´rale. Il est
beaucoup plus facile d’enlever tout le
lobe que d’effectuer une re
´section sub-
totale. De plus, la lobo-isthmectomie
n’expose qu’un nerf re
´current et deux
parathyroı
¨des.
Pour le goitre de
´veloppe
´bilate
´rale-
ment, une lobectomie totale du lobe
le plus volumineux est recommande
´e,
associe
´ea
`une re
´section subtotale
du co
ˆte
´controlate
´ral. Pour limiter le
risque d’hypothyroı
¨die postope
´ratoire, il
conviendrait de laisser en place l’e
´quiva-
lent du volume d’un lobe normal, ce qui
correspond classiquement a
`la taille de la
dernie
`re phalange du pouce du patient
[4].
En pratique, apre
`s exposition de la
loge thyroı
¨dienne, un bilan des le
´sions
est effectue
´. Il commande l’uni- ou la
bilate
´ralite
´du geste ainsi que le sie
`ge
de tissu thyroı
¨dien normal pouvant
e
ˆtre laisse
´en place. La tranche de section
est effectue
´e au-dela
`des nodules
thyroı
¨diens palpables. L’exe
´re
`se controla-
te
´rale s’adapte aux le
´sions ; ainsi l’inter-
vention peut-elle aller d’une lobectomie
Tableau 1. Classification clinique du goitre
ende
´mique (OMS 1986) [2]
Table 1. Clinical classification of endemic goiter
(WHO 1986) [2]
0 Thyroı
¨de normale
1a Lobe de la taille d’une phalange
du pouce, invisible
1b Thyroı
¨de visible le cou en extension
2 Thyroı
¨de visible le cou rectiligne
3 Thyroı
¨de visible a
`distance
Figure 1. Examen des cordes vocales avec un miroir en laryngoscopie indirecte en exerc¸ant une traction sur la
langue.
Figure 1. Examination of the vocal cords with a mirror by indirect laryngoscopy, with traction on the tongue.
24 Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 25, N81 - janvier-fe
´vrier-mars 2015
G. PAULEAU, ET AL.
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