Vendre en mai ?
Il y a un vieux dicton boursier qui recommande « Sell in may and go away » soit « Vendez
votre portefeuille en mai et partez en vacances ». C’est clairement la recommandation qui
prévaut en ce moment parmi les stratégistes de Wall Street. Les sujets d’incertitude sont en effet
nombreux: le niveau de valorisation des entreprises est historiquement élevé, les flux
d’investissement ne se dirigent plus en priorité sur le marché américain, l’évolution des taux
d’intérêts dans les prochains mois est très difficile à anticiper, la croissance reste molle, la hausse
récente du dollar pourrait entamer les marges des sociétés qui exportent et surtout l’évolution de
la campagne pour les prochaines élections présidentielles ne va pas dans le bon sens….
Tout le monde a conscience que la politique de la Federal Reserve a été beaucoup plus favorable
aux marchés financiers qu’aux économies. Les taux négatifs seront peut être jugés bientôt
comme la pire bêtise commise par les banques centrales depuis la crise de 1929…
Les républicains ne sont plus le parti du monde des affaires. Ils dépendent autant que les
démocrates des syndicats, de la police, des pompiers et du lobby des ventes d’armes. Donald
Trump le sait bien, c’est pourquoi il a axé toute sa campagne sur des postures populistes qui
rapportent des voix. Il aurait selon les dernières simulations réalisées, 45% de chances de gagner,
en hausse de 10 points sur la semaine. Il a désormais 1107 délégués sur les 1237 qui lui sont
nécessaires pour remporter la nomination définitive de la convention républicaine. Il devrait
trouver sans difficultés les délégués qui lui manquent chez ceux de Ted Cruz (564) ou ceux de
John Kasich (153) qui tous les deux viennent de se retirer de la compétition.
Après avoir expliqué la semaine dernière qu’il n’était pas aussi riche qu’il ne le disait et que
plusieurs de ses entreprises avaient fait failllite, tous les journaux américains se sont répandus
amplement sur les comportements de Donald Trump avec les femmes…
Du côté démocrate, Hillary Clinton est passée de 74% à 62% de chances de gagner. Elle a
2239 délégués sur les 2383 nécessaires pour remporter la nomination définitive de la convention
démocrate. Il faudra qu’elle arrive à séduire les 1469 délégués qui se sont portés sur Bernie
Sanders.
La presse américaine est remplie cette semaine d’organigrammes montrant comment la « Clinton
Global Initiative Foundation » a servi à financer en priorité des amis proches de la famille Clinton,
comment Marc Mezvinsky le gendre des Clinton, ancien de Goldman Sachs a été obligé de
clôturer le « Eaglevale Hellenic Fund » après avoir perdu 90% de sa valeur…