Vendre en mai ? Il y a un vieux dicton boursier qui recommande « Sell in may and go away » soit « Vendez votre portefeuille en mai et partez en vacances ». C’est clairement la recommandation qui prévaut en ce moment parmi les stratégistes de Wall Street. Les sujets d’incertitude sont en effet nombreux: le niveau de valorisation des entreprises est historiquement élevé, les flux d’investissement ne se dirigent plus en priorité sur le marché américain, l’évolution des taux d’intérêts dans les prochains mois est très difficile à anticiper, la croissance reste molle, la hausse récente du dollar pourrait entamer les marges des sociétés qui exportent et surtout l’évolution de la campagne pour les prochaines élections présidentielles ne va pas dans le bon sens…. Tout le monde a conscience que la politique de la Federal Reserve a été beaucoup plus favorable aux marchés financiers qu’aux économies. Les taux négatifs seront peut être jugés bientôt comme la pire bêtise commise par les banques centrales depuis la crise de 1929… Les républicains ne sont plus le parti du monde des affaires. Ils dépendent autant que les démocrates des syndicats, de la police, des pompiers et du lobby des ventes d’armes. Donald Trump le sait bien, c’est pourquoi il a axé toute sa campagne sur des postures populistes qui rapportent des voix. Il aurait selon les dernières simulations réalisées, 45% de chances de gagner, en hausse de 10 points sur la semaine. Il a désormais 1107 délégués sur les 1237 qui lui sont nécessaires pour remporter la nomination définitive de la convention républicaine. Il devrait trouver sans difficultés les délégués qui lui manquent chez ceux de Ted Cruz (564) ou ceux de John Kasich (153) qui tous les deux viennent de se retirer de la compétition. Après avoir expliqué la semaine dernière qu’il n’était pas aussi riche qu’il ne le disait et que plusieurs de ses entreprises avaient fait failllite, tous les journaux américains se sont répandus amplement sur les comportements de Donald Trump avec les femmes… Du côté démocrate, Hillary Clinton est passée de 74% à 62% de chances de gagner. Elle a 2239 délégués sur les 2383 nécessaires pour remporter la nomination définitive de la convention démocrate. Il faudra qu’elle arrive à séduire les 1469 délégués qui se sont portés sur Bernie Sanders. La presse américaine est remplie cette semaine d’organigrammes montrant comment la « Clinton Global Initiative Foundation » a servi à financer en priorité des amis proches de la famille Clinton, comment Marc Mezvinsky le gendre des Clinton, ancien de Goldman Sachs a été obligé de clôturer le « Eaglevale Hellenic Fund » après avoir perdu 90% de sa valeur… Les investisseurs ont aussi besoin de changement, surtout dans le domaine des hedge funds. Le premier serait de faire évoluer la rémunération des gérants de hedge funds qui paraît aux yeux de nombreux investisseurs, comme beaucoup trop élevée au regard des performances réalisées. Les 25 gérants les mieux payés ont gagné 12,9 Md USD en 2015. Rappelons que James Simons le patron de Renaissance Technologies a gagné 1, 7 milliard de dollars pour des performances de ses fonds situées entre 15,6% et 16,5%, Ray Dalio de Bridgewater Asssociates, 1,4 Md USD alors que son principal fonds le « All Weather Fund » a baissé de 7% en 2015. Pendant ce temps le patron de JP Morgan a gagné entre son salaire et ses stock options la somme de 27 M USD… La très importante « Sohn Conference » a eu lieu la semaine dernière à New York. Bill Ackman le gérant de Pershing Square avait chaudement recommandé l’année dernière, l’achat de Valeant Pharmaceuticals dans laquelle il détenait une position très importante. Depuis le titre a baissé de 84,4%. Il n’a pas jugé utile d’assister à la conférence cette année. Sequoia Fund avait aussi 30% de ses actifs investis dans Valeant Pharmaceuticals. Le fonds a perdu 27% sur les douze derniers mois…. Plusieurs compagnies d’assurance n’acceptent plus de payer 2% frais de gestion fixes et 20% des plus values réalisées à des gérants qui réalisent des performances très médiocres. American International Group a ainsi décidé de faires passer son exposition aux hege funds de 11 Md USD à 5,5 Md USD d’ici la fin de 2017. MetLife, de son côté, diminuera son exposition de deux tiers. Toute cette évolution va peut être profiter aux gérants qui s’intéressent directement aux sociétés et continuent d’investir directement dans des affaires ou des paniers de sociétés dont les perspectives sont bonnes. Elle va être moins favorable pour tous les gérants qui ne font que de la gestion quantitative. Une grande partie d’entre eux risque d’être remplacée dans les cinq ans qui viennent par des robots gérant à partir d’algorithmes. En France le gouvernement attire tout le monde de la passivité vers la révolte Les risques de baisse des marchés ne manquent pas : la chute des matières premières, les tensions géopolitiques, la baisse de la croissance chinoise, la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne, l’afflux de migrants incontrôlé, l’endettement dans le monde qui croit deux fois plus vite que la croissance, le volume du commerce mondial qui se trouve à un niveau de crise….sont autant de raisons de diminuer l’exposition d’un portefeuille aux actions. D’ailleurs les Fonds souverains ont retiré 46,5Md$ chez leurs différents gérants en 2015 Les taux d’intérêts négatifs intéressent en ce moment beaucoup les commentateurs. Ils déstabilisent toutes les classes d’actif en créant des bulles. On ne peut plus faire de calcul d’actualisation. On ne peut plus calculer la valeur future d’un actif. Tout cela est exact et nous le répétons depuis de nombreux mois, mais ce qui est important c’est que le niveau des taux d’intérêts soient inférieur au taux de croissance de l’économie. Si ce n’est pas le cas on assiste à une sorte de « grève de l’investissement » qui ne permet pas d’évoluer vers l’économie de demain. L’économie de service, c’est moins de matières premières et de délocalisations. Le problème c’est qu’avec ce type de croissance on crée peu d’emplois très bien payés et beaucoup d’emplois peu payés ce qui accroit les inégalités. François Hollande est entrain de faire basculer la société française de la passivité à la révolte en se mettant progressivement à dos tous les acteurs de l’économie française. Son gouvernement avait déjà contre lui les médecins. Maintenant ce sont les cliniques qui réalisent des « bénéfices déraisonnables » qui sont pointées du doigt. Si elles ont été bien gérées, elles devront rendre une partie des fonds publics dont elles ont bénéficié. Le même phénomène s’était déjà produit avec les universités qui avaient réalisé des efforts de gestion. Le gouvernement avait décidé de pratiquer un système de péréquation pour assurer de la redistribution ! Le régime d’indemnisation du chômage doit être « sauvé » par les partenaires sociaux. La dette dépassera 35Md€ en 2018. Les dernières statistiques publiées avec 28 000 demandes d’emploi en moins ne sont pas crédibles puisque même le ministère du travail dit que le recul est « inexpliqué » ! Pour les intermittents du spectacle la Cour des Comptes ne cesse de fustiger « la dérive » du régime mais aucune mesure n’est prise…. Cela n’empêche pas Martine Aubry, « la dame des 35 heures » qui devrait être disqualifiée à tout jamais pour s’exprimer sur le sujet du chômage de prendre la tête du « socialisme d’indignation » La création de treize grandes régions dotées de nouvelles compétences devait selon le gouvernement permettre des économies substantielles. C’est le contraire qui se produira avec le développement des nouvelles couches du millefeuille territorial… Le RSA qui avait été mis par l’Etat à la charge des départements va être « renationalisé » Le budget sera très difficile à boucler car il ne sera pas possible de prendre une fois de plus Ie budget de la défense comme bouc émissaire. Depuis 2014 c’est celui qui a subi 60% des suppressions de postes de l’Etat. L’Etat providence empêche bien l’Etat régalien de remplir son rôle…. Heureusement, beaucoup de résultats annoncés par les sociétés françaises ont été supérieurs aux attentes des analystes : Atos, Axa, Bouygues, Danone, Peugeot, SEB. Pour toutes ces sociétés très exposées à l’exportation il faut rappeler que le pourcentage de leur capital détenu par des actionnaires ne payant pas l’impôt en France est passé de 10% en 1980 à environ 50% aujourd’hui. Les déceptions proviennent essentiellement de Areva, EDF, Engie où le rôle de l’Etat actionnaire est plus que défaillant. Il faut ajouter à cette liste Zodiac Aerospace qui est probablement la société du secteur qui communique le plus mal avec le marché. La faible croissance européenne est très fragile En Europe, malgré la baisse du pétrole et la politique très accommodante de la BCE la légère reprise de l’économie semble très fragile. Comme d’habitude, les marchés attendent les prochaines décisions de la BCE le 10 mars prochain. L’Allemagne affiche un excédent public pour la deuxième année consécutive, mais l’inquiétude augmente dans l’industrie. Même si c’est la bonne tenue des investissements qui a sauvé la croissance au quatrième trimestre, la confiance des chefs d’entreprise allemands se détériore. En Grande Bretagne, The Economist a lancé la campagne anti-brexit en montrant bien que en cas de sortie de l’Union Européenne tout le monde serait perdant, surtout la Grande Bretagne. En Italie, malgré les mesures courageuses prises, on assiste à une baisse de la production industrielle Aux Etats Unis, la croissance reste médiocre, La confiance des consommateurs se détériore. Les introductions en bourse, ces derniers mois, ont été dans la plupart des cas un échec avec notamment GoPro -48%, CBS Outdoor -32%, Lending Club -41%, Santander Consumer -58% Les sociétés offrant un bilan solide vont continuer à surperformer. La Chine Juste après la réunion du G20, a baissé le taux pivot autour duquel le Renminbi peut évoluer par rapport au dollar US. La nouvelle parité est en baisse de 0,17% par rapport à la précédente. Il n’y a pas de quoi, comme le font beaucoup de commentateurs, parler de dévaluation. La stratégie pour les autorités monétaires semble toujours d’aller en direction d’une monnaie dont le cours est de plus en plus fixé par référence au marché et de moins en moins par la banque centrale de Chine (PBOC) Le pays n’est pas en déflation en dehors du prix des matières premières La cyber sécurité a encore de beaux jours devant elle Les sociétés américaines spécialisées dans la cyber-sécurité sont en baisse d’environ 20% depuis le début de l’année, comme si la demande allait ralentir. Ce ne devrait pas être le cas car elles sont évidemment très bien placées pour profiter de la multiplication des opérations de piratage. Depuis deux ans on peut estimer que les dépenses mondiales dans ce domaine ont représenté 150 Md$. Palo Alto Networks est une société qui a un chiffre d’affaires en hausse de 50% chaque trimestre. Elle est en train de prendre des parts de marché à Cisco Systems et Juniper Networks, car elle propose de plus en plus des services de maintenance sur lesquels les marges sont plus élevées que sur les logiciels. Fortinet qui a débuté dans les logiciels de sécurité low cost (firewalls)proposés aux sociétés moyennes et petites. Elle est désormais en train de s’attaquer aux gros comptes. Check Point est une société israélienne mature qui a les plus fortes marges du secteur. Son produit phare est une plateforme intégrée qui permet de gérer des systèmes de sécurité complexes de façon très intégrée. Le parfait bouc émissaire Le lecteur « informé » aura sans doute remarqué que les marchés des actions ont été quelque peu chahutés en ce début d’année, les baisses des indices un peu partout s’étageant entre -5 % et -10 % sur la première semaine de l’année . Du coup, les maigres gains réalisés l’an dernier ont quasiment disparu, ce qui est fort désagréable. Le même lecteur, s’il a lu les quelques articles que j’ai pu consacrer aux marchés financiers en 2015 n’a pas du être vraiment surpris : après tout, pourquoi s’attendre à ce que les entreprises fassent des prouesses si les banques centrales ne cessent de manipuler les taux d’intérêts et les taux de changes ? TOUS les prix dérivent d’une façon ou d’une autre de ces deux prix et donc TOUS nos systèmes de prix ne veulent plus rien dire…et comme le système des prix est le seul système d’information dont disposent les entrepreneurs, ces derniers sont obligés de naviguer sans instruments, ce qui garantit que les naufrages seront coûteux et nombreux. Bref, un accès de mauvaise humeur des marchés était quasiment certain à un moment ou à un autre, surtout si la banque centrale Américaine cessait de faire n’importe quoi…Et donc dire que ce qui s’est passé cette semaine est une surprise pour tout boursier ayant quelque expérience c’est faire preuve de beaucoup de …naïveté – au mieux, ou d’incompétence – au pire. Et pourtant… Ayant écouté les radios, regardé (un tout petit peu) la télévision et parcouru la presse, spécialisée ou pas, j’ai été dûment «informé» par tous ces journalistes que tous les problèmes ne venaient en aucun cas de l’incompétence incommensurable de nos hommes politiques et de nos banquiers centraux (ce qui est ma thèse) mais venaient tout simplement des erreurs commises par …les autorités Chinoises qui seraient en train de dévaluer le Yuan (la monnaie Chinoise) sauvagement. Et donc, le pelé, le galeux, celui dont venait tout le mal, c’est la Chine qui est en train de foutre en l’air nos économies si remarquablement gérées par nos élites. Et je dois dire, en toute honnêteté, que ce coup là me laisse un peu pantois! On retrouve les animaux malades de la peste, c’est le mouton qui est le seul responsable… Je m’explique. Pendant des années, la monnaie Chinoise était fixée par rapport au dollar Américain, mais avec un biais « haussier ». De temps en temps, le Yuan était un peu réévalué par rapport au dollar. Et puis ,à partir de 2012, la valse des dévaluations compétitives vis-à-vis du dollar a commencé avec le yen, puis toutes les monnaies des pays émergents, puis enfin l’Euro, ce qui a eu pour résultat que le Yuan ayant suivi à la hausse le dollar par rapport à toutes les autres monnaies était arrivé à un niveau ou toute hausse supplémentaire aurait pu pénaliser lourdement les exportations Chinoises. Et donc la banque centrale (BOC) a décidé de passer en Août de l’année dernière d’un système de cotation fixe par rapport au dollar à un nouveau système ou elle s’appuierait sur les cotations contre 16 monnaies différentes, le poids de chacune des monnaies dans le panier étant déterminé par le commerce bilatéral entre chaque pays et la Chine. Voila un système beaucoup plus souple que la simple cotation par rapport au dollar, et donc il s’agit incontestablement d’un progrès vers une cotation « libre » qui finira bien par arriver un jour. En effet, dans ce nouveau système, si le dollar est monté contre les autres 15 monnaies, alors le taux de change du dollar vis-à-vis du Yuan sera automatiquement ajusté à la baisse, pour éviter que le Yuan ne se réévalue subrepticement pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la Chine et tout à voir avec le dollar. C’est ce qui s’est passé lundi dernier, à la stupéfaction générale et c’est cette variation minuscule qui serait à l’origine de la baisse des bourses mondiales, ce qui est quelque peu farfelu. Par exemple, la quasi totalité des lecteurs du site doivent être dans une monnaie Européenne et je suis persuadé qu’ils pensent tous que la monnaie Chinoise a sauvagement dévalué par rapport à l’Euro depuis un an ou deux. La réalité n’est pas tout à fait ce que dit la classe jacassière. Depuis un an le Yuan est monté de 2 % vis-à-vis de l’Euro, tandis que depuis deux ans, il est monté de …16 %. Il faut vraiment avoir une très grosse loupe pour discerner la moindre dévaluation Chinoise vis-àvis de l’ensemble des monnaies du vieux Continent. Certes, il a baissé vis-à-vis du dollar, mais il me semble plus justifié de parler d’une hausse du dollar que d’une baisse du Yuan. En fait ce que cherche à faire la banque centrale Chinoise est tout simplement de stabiliser ses taux de change en moyenne avec ses principaux fournisseurs ou clients de façon à mieux gérer son économie qui plus d’une fois dans le passé a été déstabilisée par les mouvements souvent erratiques de la monnaie US. Et le gouvernement Chinois a été jusqu’à publier les poids de chaque monnaie respective dans le panier qu’elle utilise, ce qui m’a permis de le recomposer immédiatement et de le faire apparaître dans le graphique ci-dessous. La première chose qui apparaît est que l’indice « officiel », en rouge, est très proche de l’indice calculé par la banque JP Morgan pour la Chine (ligne bleue). Pour les lecteurs qui n’auraient pas les moyens de calculer l’indice officiel, ils trouveront sur toutes les banques de données l’indice JPM qui en est un excellent substitut La deuxième est que le cours officiel ne s’est écarté de sa moyenne (100, ligne horizontale au milieu) que de +2 % ou -2 % 95 % du temps. Plus ou moins 2 % ne me semble pas devoir déclencher des tempêtes financières, et si j’en juge par les 12 derniers mois . A 98.7, nous serions plutôt à une position d’achat sur le Yuan qu’à une position de vente… Conclusion Pour moi, il est tout fait évident que les marchés Européens et Américains ont baissé pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la Chine et tout à voir avec la manière déplorable dont les économies sous jacentes ont été gérées depuis des années. Mais il est aussi tout fait évident que si je me trompe et que les autorités Chinoises aient décidé de dévaluer leur monnaie agressivement comme ont su si bien le faire les Européens et les Japonais depuis deux ou trois ans, alors, la baisse des marchés des actions sera sanglante partout dans le monde tant les baisses des prix vont s’accélérer partout. Je vais donc attendre encore un peu l’arme au pied et analyser ce que les Chinois vont faire dans les semaines qui viennent … Mais j’ai vraiment de plus en plus envie de commencer à acheter des actions en Asie… Les investisseurs sont toujours sur un petit nuage Les banques centrales savent très bien empêcher les marchés actions de baisser, mais ne savent pas encore relancer les économies. C’est très exactement ce qui se passe au Japon depuis vingt ans, ce qui s’est produit aux Etats Unis depuis six ans et ce que nous voyons aujourd’hui en Europe. On a toujours le droit de danser sur un volcan, mais autour du cratère il faut regarder les fumerolles qui se produisent. Les marchés des changes sont affectés par très une forte volatilité qui montre bien qu’il y a des problèmes de liquidité dans le système… Les marchés obligataires savent très bien que les taux devront remonter, mais en attendant ils sont confrontés aux taux d’intérêt négatifs. La Suisse vient d’emprunter à dix ans au taux négatif de -0,05% du jamais vu. L’Allemagne et même la France devraient suivre… Le pétrole Brent est remonté de plus de 5% dans la semaine à 57,87$, ce qui montre que le baril à 25$ n’est pas encore une certitude… Les marchés actions en profitent. Le CAC 40 en hausse de 22% depuis le début de l’année, n’a pas encore retrouvé son plus haut de septembre 2000 à 6944. Le Dax a pulvérisé depuis longtemps son record historique. Tout investisseur devrait maintenant se poser la question « comment préserver le capital que je détiens… » En France, la communication ne peut remplacer les réformes nécessaires Par rapport à la situation de décrochage de l’économie française, ce qui reste de la loi Macron c’est du bricolage. Quant aux dernières mesures en faveur de l’investissement de Manuel Valls, elles vont également dans la bonne direction. Malheureusement, ce n’est pas l’Etat qui décide. Pour relancer la croissance en France, il faut comprendre que les entrepreneurs du privé doivent avoir suffisamment confiance dans leurs perspectives pour prendre le risque d’investir. Le bon exemple est celui du PEA-PME qui était une bonne idée. Elle n’a pas rencontré le succès escompté pour une raison simple. Tout investisseur en France est sceptique compte tenu de la complication des règles fiscales qui ont été érigées en méthode de gouvernement. Quant à l’Etat actionnaire, il n’hésite pas pour préserver ses actions à droit de vote double à se comporter comme un vulgaire Hedge Fund. Pour ne pas avoir à acheter des actions Renault dans le marché, l’Etat a emprunté des actions Renault à la Deutsche Bank. « Mon ennemi c’est la finance » disait le candidat François Hollande au Bourget… La France devient année après année plus socialiste, comme le montre toute une série de chiffres. Les dépenses publiques représentent 57,3% du PIB, soit dix points de plus que l’Allemagne ; elle est aussi championne de l’impôt juste derrière le Danemark ; les dépenses sociales pèsent 32% du PIB ; les français sont enfin ceux qui ont la retraite la plus longue avec une moyenne de 24 ans soit 4 ans de plus que la moyenne de l’Union Européenne ; enfin les syndicats font la triste démonstration qu’ils sont incapables d’accompagner le très timide réformisme social démocrate proposé par Manuel Valls. Pour éviter de traiter ces sujets importants, le gouvernement va occuper le terrain avec les candidatures de Paris et de la France pour l’Exposition Universelle et les Jeux Olympiques. Il faut faire du « consensuel trans courant » recommandent les communicants. Cela fait monter la popularité du Président… En Grèce , le gouvernement d’Alexis Tsipras est en train de montrer que les fantasmes populistes n’existent pas. L’idée qu’il y a une autre politique est une illusion. Il faudra peut être lui rendre hommage un jour pour son exercice pédagogique en vraie grandeur… Aux Etats Unis la hausse du dollar, au plus haut depuis douze ans, commence à ralentir l’économie. Plus de 85 sociétés de l’Indice S&P 500 ont annoncé une baisse de leurs perspectives de résultats. Les derniers chiffres sur la création d’emplois ont été peu encourageants. Cela est peut être du à la difficulté pour les sociétés de trouver des candidats correspondant à leurs besoins de recrutement. La sortie de General Electric des activités financières a une double signification : 1/ les perspectives dans la finance sont nettement moins intéressantes ; 2/ Le montant dégagé de la vente soit 90Md$ servira à racheter des titres GE en bourse. Au lieu d’avoir une progression des dépenses d’investissement, nous avons une explosion des rachats d’actions ! Au Japon , l’indice Nikkei 225 a dépassé un moment les 20 000 points. A Hong Kong, l’indice Hang Seng, en hausse de 7,9% en trois jours, a franchi un plus haut de sept ans grâce au succès du dispositif « Stock Connect »… La sécurité est un marché mondial très porteur La sécurité est un des quatre secteurs de l’économie qui permet de profiter dans la durée d’une croissance supérieure à celle de l’économie globale. Cela permet avec l’économie de la démographie, l’économie de la connaissance et l’économie verte de construire un portefeuille qui a plus de chances de résister aux turbulences boursières. En France, le marché de la sécurité par activité se décompose, selon les derniers chiffres disponibles de l’ « Atlas de la sécurité » de la façon suivante : 21,9Md€ pour sécurité intérieure de l’Etat, 3,3Md€ pour le gardiennage, 3Md€ pour la sécurité incendie, 2,8Md€ pour les équipements de protection individuels, 2,2 Md€ pour le contrôle d’accès électroniques, 1,3Md€ pour la sécurité des réseaux informatiques et des télécoms, 1,3Md€ pour les équipements blindés et les coffres, 1,1Md€ pour les alarmes, 1,1Md€ pour la vidéosurveillance, 1Md€ pour la sécurité aéroportuaire. Malheureusement les grands acteurs du secteur ne sont pas français. Safran, parmi les sociétés importantes, réalise une partie de ses activités dans la sécurité. Amarante est spécialisé dans la sécurité des sites industriels. Elle a pour clients Alstom, Sanofi, GDF Suez, Total, CNES… , Gallice a été fondé par Frédéric Gallois un ancien du GIGN. Ces deux dernières sociétés ne sont pas cotées. En Grande Bretagne, on trouve G4S qui est la première société mondiale du secteur à être intégrée ainsi que Serco et Ultra Electronics. L’Allemagne offre Basler AG spécialisée dans les caméras digitales pour le contrôle du trafic, la video surveillance et aussi la médecine. En Suède on trouve Securitas , Loomis , Gunnebo AB et Precise Biometrics société spécialisée dans la reconnaissance des empreintes digitales. Son concurrent norvégien est Next Biometrics En Espagne, Prosegur Compania de Seguridad (Spain) En Suisse, Kaba Holding AG qui produit des équipements de contrôle des accès. Aux Etats Unis, les grandes sociétés du secteur sont : Stanley Black & Decker qui réalise 30% de son chiffre d’affaires dans la sécurité, Honeywell et L-3 Communications Synaptics dans la reconnaissance des visages, Taser International. Dans le domaine des caméras on trouve Digital Ally ainsi que Image Sensing Systems. Le Japon est un marché qui est en retard dans son taux d’équipement. Les grands acteurs sont Secom, Sogho , Central Security Patrols (gestion de gardes), Aeon Delight (facilities management), Zuken Elmic (communications, hardware and middleware pour la surveillance), Hitachi Kokusai ( lutte anti incendie), Canon Marketing Japan (images pour la securité et la surveillance) La Chine dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres monte en puissance avec notamment Hikvision le numéro un des caméras de surveillance… Les caisses de retraite du privé en France vont être bientôt dans le rouge Dans un grand moment de consensus médiatique, on nous a expliqué cette semaine, qu’il y avait « des vents porteurs pour la croissance ». Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics qui, à de nombreuses fois a annoncé « la baisse du chômage et du déficit » a récidivé en annonçant que « Nous maitrisons nos dépenses et nous maitrisons notre dette ». Encore un petit effort et on pourra faire du « cagnoting » et éviter de faire les réformes nécessaires pour notre pays ! Le problème c’est que le nombre de demandeurs d’emploi reflue trop lentement pour conforter la croissance. En effet, les destructions d’emplois continuent malheureusement d’être spectaculaires (MoryGlobal, AIM, Vivarte etc …) Les dépenses d’investissement progressent moins vite que les dépenses de fonctionnement, notamment la rémunération des fonctionnaires. Pour le gouvernement tout cela n’est pas grave, puisque le Trésor Français va emprunter à des taux très bas, encore autour de 200 Md€ pour payer les fonctionnaires et le coût de notre modèle social. Le déficit des retraites vient de doubler en un an, il représente maintenant 10% de la collecte alors que les salariés se voient prélever 20% de leur salaire brut. Cela montre bien l’incapacité des politiques, toutes tendances confondues, à gérer ces régimes paritaires. Comme le fait très bien remarquer « Sauvegardes des Retraites », Les retraites complémentaires du privé Agirc sont menacées de faillite en 2018 et celles de l’Arcco en 2025. Il faudra donc inévitablement reculer l’âge du départ à la retraite, augmenter les cotisations et diminuer les pensions. Par contre les régimes spéciaux, à commencer par ceux de la fonction publique conserveront leurs avantages notamment pour les fonctionnaires celui de partir en retraite bien avant 60 ans ! Pendant ce temps Philippe Martinez, le nouveau secrétaire général de la CGT réclame « la semaine de 32 heures et l’arrêt de l’austérité », c’est à dire tout ce qu’il faut faire pour enfoncer un peu plus l’économie française. Dans un autre contexte, on aurait pu trouver positif que le Manuel Valls, premier ministre reconnaisse enfin que les impôts avaient étouffé l’économie, qu’Arnaud Montebourg ex ministre du redressement productif explique que la classe politique était devenue dangereuse pour notre pays, car elle était une bourgeoisie d’Etat formée de hauts fonctionnaires coupés du peuple. On sait bien qu’entre les déclarations et les actions il y a un immense écart et que surtout la seule chose qui compte désormais c’est le prochain congrès du parti socialiste et les élections présidentielles. Les taux zéro sont un véritable poison pour les économies Les banques centrales nous font entrer dans un monde de moins en moins connu qui génère des anomalies économiques très importantes. Le fait que le Portugal, dont le marché actions a progressé de 24,3% au premier trimestre, emprunte moins cher que les Etats Unis ne peut s’expliquer que par un risque qui vaut désormais zéro. Dans l’histoire économique aucun pays, aucune zone économique n’a pu se développer durablement avec des taux d’intérêts négatifs car cela entraine une très mauvaise allocation d’actif qui se termine toujours pas l’éclatement de bulles. La hausse du dollar réduit les profits des sociétés américaines dès le quatrième trimestre 2014. Il diminue la croissance de nombreux pays en Afrique (Zambie, Nigeria, Uganda, Angola, Afrique du Sud…). Le Renminbi augmente régulièrement sa part de marché dans les transactions internationales. Il devrait être bientôt inclus parmi les devises qui composent les Droits de Tirages Spéciaux (DTS), car depuis 1969 les pondérations sont : Dollar 41,9%, Euro 37,4%, Livre Sterling 11,3%, Yen 9,4% La Chine détient par ailleurs 3,8% des droits de vote au FMI alors qu’elle pèse 16,5% du PIB mondial ! L’Europe du sud va aller encore mieux En Europe, l’Europe du Sud devient plus compétitive comme le montre l’évolution des exportations espagnoles, la fiscalité a évolué dans un sens plus favorable aux entreprises et des réformes structurelles significatives ont été entreprises. Les deux pays les plus intéressants sont l’Espagne et le Portugal. Pour l’Italie il est encore trop tôt. En Grande Bretagne, la bonne tenue de l’économie britannique a permis de diminuer le chômage. Il est difficile d’anticiper qui sera le vainqueur des prochaines élections. Entre les Conservateurs et les Travaillistes ce sont les petits partis qui arbitreront, ce qui risque de rendre le pays difficilement gouvernable. Aux Etats Unis, le dernier chiffre de l’emploi a été décevant…Peter Diamandis un des fondateurs de Singularity University a son explication. Les mutations que nous sommes en train de vivre entrainent une reprise créant peu d’emplois anciens. Dans une « économie à la demande » de nombreux produits ne seront plus achetés mais tout simplement loués pendant leur temps d’utilisation…. La production de pétrole aux Etats Unis, ralentit beaucoup moins que prévu Le nombre de puits en activité aux Etats Unis a diminué de 46% depuis le mois d’octobre dernier, au moment où le baril était encore à 90$. Malgré cela, la production a atteint encore 9,6 M/b par jour en mars. C’est comme avec les banques centrales, nous entrons dans un territoire inconnu, car au moment où la demande de pétrole augmentera de nouveau les producteurs pourront très rapidement fournir toute la demande au marché. Cependant les stocks de pétrole aux Etats Unis n’ont jamais été aussi élevés à 449 M/b et il n’est pas sûr que les Etats Unis puissent facilement remplacer le rôle de « Swxing Producer » qui a été joué par l’Arabie Saoudite pendant des années. De nombreuses sociétés américaines seront en mesure d’en profiter notamment EOG Resouces, Anadarko Petroleum, Apache Corp, Chesapeake Energy et Continental Resources. Quand on regarde les mouvements des grandes sociétés de gestion sur le secteur, on constate qu’elles estiment que le pétrole a trop baissé et que certaines sociétés méritent d’être achetées dans les niveaux actuels. Dans les services pétroliers sur Halliburton et Baker Hugues, dans les sociétés de production de pétrole de schiste sur Chesapeake Energy Corp, ainsi que des pétrolières intégrées comme sur BP Group, Eni et Total L’analyse boursière par pays devrait redevenir à la mode La croissance mondiale en 2015 devrait être un peu supérieure à celle de 2014. C’est le sentiment que l’on retire en parcourant les prévisions économiques des grandes maisons pour l’année prochaine notamment Joachim Fels économiste chez Morgan Stanley qui anticipe 3,5% en 2015 et Sharon Bell de Goldman Sachs pour qui ce serait 3,4%. La baisse du pétrole enflamme les esprits. La baisse s’analyse comme un transfert de liquidités des produits producteurs aux produits consommateurs de l’ordre de 460Md$ selon le calcul effectué par Charles Gave de GaveKal à New York. Il fait remarquer que lors de la dernière forte baisse du pétrole en 1985 on a assisté à la faillite de 175 banques au Texas et à l’explosion de l’Union Soviétique à la fin de la décennie…. La bataille contre la déflation sera encore le centre d’intérêt principal des banques centrales au cours des prochains mois. Tout cela incite la majorité des stratégistes à penser que la hausse des marchés n’est pas terminée, car les niveaux de valorisation ne sont pas encore selon eux excessifs. C’est ce qu’ explique Matthew Hombach de Morgan Stanley. Pour lui, Le catalyste de la poursuite de la hausse sera plus la croissance des bénéfices que l’expansion des multiples. Les actions sont toujours attractives comparées aux obligations… Aux Etats Unis l’économie surprend par la vigueur de sa croissance. Wall Street bat régulièrement de nouveaux records, +12% pour le S&P 500 depuis le début de l’année, alors que les bourses européennes ne progressent que de + 4% pour l’Eurostoxx. Les créations d’emploi sont au plus haut depuis janvier 2012. L’économie US reste pour le moment le seul moteur de la croissance mondiale. Au moment où la Fed devrait remonter ses taux, à l’été 2015, on pourrait assister à un transfert d’allocation des actions américaines vers les actions non américaines… Le Dollar est au plus haut depuis cinq ans. La hausse devrait se poursuivre. La devise sort d’un marché baissier qui dure depuis 30 ans. Attention, plus le dollar monte, plus les risques de faillite augmentent pour les sociétés qui se sont endettées dans la devise américaine. Beaucoup d’entre elles se trouvent dans les pays émergents. En Europe, Mario Draghi continue son numéro d’équilibriste L’Europe va profiter de la baisse du prix du pétrole et du recul de l’Euro qui a baissé de 11% depuis son précédent plus haut. Cela ne se perçoit pas encore, car pour le moment, l’économie suffoque sous la pression déflationniste. Le dernier indice PMI est encore en baisse pour novembre. L’inflation a encore reculé dans la zone Euro en novembre à 0,3% contre 0,4% le mois précédent. La croissance a été de 0,2% au troisième trimestre. La BCE devrait agir vite mais les résistances allemandes sont toujours la. La Bundesbank reste toujours opposée à tout achat de dette publique sur le marché primaire. Les investisseurs passent leur temps à s’interroger sur les intentions de la BCE. Un scénario de poursuite de la dégradation semble le seul à pouvoir forcer la BCE à agir…. Dans le reste de l’Europe la situation est contrastée. La France est en déficit chronique et sous tutelle de Bruxelles. Il n’y a pas d’autre voie que de diminuer le coût des services publics ou de mettre fin notamment à la distribution de prestations sociales sans conditions de ressources. Malheureusement le contre choc pétrolier pourrait dissuader le gouvernement socialiste d’aller aussi loin qu’il le faudrait dans les réformes. Certains proches de François Hollande que l’équation pétrole + euro pourrait même l’aider à se faire réélire comme cela s’était produit pour François Mitterrand.… L’Italie est confrontée à un chômage qui continue de progresser à 13,2% en octobre. L’Espagne est menacée par la déflation. En novembre les prix ont baissé pour le cinquième mois consécutif. Même l’Europe du Nord est maintenant touchée. La Norvège par la baisse du pétrole. La Suède dont la vie politique est en train de « s’italianiser ». En Russie, la situation de dégrade beaucoup. Le Rouble a perdu 26% de sa valeur face à l’Euro en un mois. Les russes s’empressent de dépenser leur argent car ils ont peur d’une inflation galopante. En revanche la Turquie profite à plein de la baisse du pétrole Le coût pour assurer 10M$ de créances sur l’Etat turc a baissé de 33% à 155 000$ alors qu’il a doublé en Russie à 355 000$… Parmi les grandes sociétés turques qui pourraient en profiter figurent : Turkiye Garanti Bankasi, Akbank, BIM Birlesik Magazalar, Turkcell Illetisim Hizmetieri, Turkiye Halk Bankasi, Had Omer Sabanci, KIC Holding, Turkiye petrol Rafinerileri, Anadolu Efes Biracilik. Il existe également des fonds spécialisés sur la Turquie comme : HSBC GIF Turkey et East Capital (Lux) Turkish Fund Le Japon entre « Abe-Nomics » et « Eutan-Abe » Le PIB japonais a enregistré une nouvelle chute pour le second trimestre consécutif. Le pays est donc officiellement en récession. Shinzo Abe premier ministre, explique que ce n’est qu’un accident de parcours. La consommation des ménages est en berne. Cela n’empêche pas les stratégistes de considérer que le marché japonais est toujours un des plus intéressants car on y trouve de nombreuses sociétés qui figurent dans les numéros un mondiaux de leur secteur. Ceux qui souhaitent s’y intéresser doivent pouvoir se couvrir contre la baisse du Yen Les batteries sont un des domaines de la technologie où le Japon est en avance. Parmi les acteurs qu’il faut suivre de près figurent : NGK Insulator (sodium-sulphur Nas), GS Yuasa (Lithium Manganese , Lithium Phosphate), Sony, Panasonic (Nickel Metal NiMH, Lithium Cobalt NCA fusionné avec Sanyo), AESC (coentreprise Nissan et NEC) , Nissan , NEC (Lithium Manganese LMO), Hitachi (Lithium Manganese LMO). Pour le stockage d’énergie on peut retenir : Panasonic (li-ion batteries, stockage) , Sumitomo Chem (batteries, stockage), Toshiba Dans le domaine de l’assistance aux conducteurs il existe également de nombreuses sociétés notamment : Aisin Seiki (systèmes de lutte contre l’endormissement), Alps (dispositif de sécurité biométrique), Denso (n°2 for des senseurs derrière Toyota), Fujitsu (vision virtuelle 3D), Hitachi Maxell (lentilles de cameras), Kyocera (vue arrière, angles morts et vision de nuit), Nippon Ceramics (senseurs à ultrason), Panasonic (a racheté Ficosa en Espagne = vision arrière), Pioneer (systèmes de navigation), Renesas (conduite assistée), Rohm (radar), Sony (cameras), TDK (prévention des accidents) , Zenrin ( cartes 3D) La France est devenue la capitale mondiale du pessimisme Le séminaire organisé deux fois par an par GaveKal à Paris est toujours un moment intéressant pour faire le point sur les perspectives des marchés. Voilà un résumé des principaux sujets abordés cette semaine par Charles Gave fondateur de GaveKal et François-Xavier Chauchat économiste de GaveKal en charge de l’Europe. En Europe l’optimisme du début de l’année est liquidé. C’est la déception sur la croissance, mais un timide redémarrage pourrait se produire en raison des éléments suivants : 1/ la baisse de l’Euro redonne un peu de compétitivité aux entreprises 2/ la baisse du prix du pétrole qui redonne un peu de pouvoir d’achat aux ménages 3/ la fin des contraintes sur le crédit 4/ la perspective d’une politique de « quantitative easing » qui sera conduite par la BCE 5/ la hausse des salaires en Allemagne suite à l’adoption d’un salaire minimum à 8,50€ de l’heure 6/ un allègement de la fiscalité sur l’immobilier qui devrait intervenir en France, en Espagne et en Italie. Trois voies sont possibles : 1/ une lente reflation tirée en partie par l’économie américaine 2/la japonisation de l ‘économie européenne. Ce n’est pas le scénario le plus probable 3/ une nouvelle crise qui mettrait fin à l’Union Européenne telle qu’elle existe aujourd’hui. Les banques centrales sont toutes engagées dans une politique où le prix des actifs a été mis au centre du système économique. Comme les actions, l’immobilier notamment sont utilisés comme collatéraux pour de nombreux prêts le prix des actifs n’est plus fixé par les marchés mais par les banquiers centraux. De nombreuses banques et sociétés sont ainsi maintenues en état de survie artificielle. Comme il n’y a pas de destruction il n’y a pas de création non plus, ce qui bien sûr ne crée pas d’emploi. La hausse des marchés a été uniquement alimentée par de la création monétaire qui ne s’est pas transmise à l’économie réelle. La croissance de l’économie n’est donc pas au rendez vous. Le résultat est que quand les chiffres de l’économie sont mauvais les marchés sont contents car la BCE va injecter encore des liquidités dans le système. Elle ne peut que gagner du temps mais certainement pas se substituer à une politique économique et sociale européenne. La BCE pourrait injecter 1000Md€ ce qui est très favorable aux obligations corporate Les taux d’intérêt sont bas, mais ils ne doivent s’apprécier que par rapport au taux de croissance nominal de l’économie. Il faudra trouver une voix moyenne entre la Bundesbank et la CGT…. Pour l’économie américaine, l’année 2014 est celle du retour de la confiance et du retour de l’investissement. C’est un événement majeur pour l’économie mondiale. Le taux de chômage est au plus bas depuis 2008. L’Europe du Sud ne va pas bien contrairement à l’Europe du Nord qui n’est pas dans l’Euro Le dollar devrait continuer de monter. La baisse de l’Euro pourrait entrainer un point de croissance en plus. Un portefeuille diversifié devrait comporter les postes suivants: Des sociétés qui ont un cash flow positif en dollar, ce qui signifie des revenus en dollar qui après paiement des dettes en dollar laissent un solde positif à la société. Ce sont les sociétés qui réalisent une partie importante de leur chiffre d’affaire aux Etats Unis. L’univers investissable comprend notamment les sociétés suivantes : Luxottica (55% du chiffre d’affaire en USD),Neopost (45%), BAE Systems (40%), ARM Holdings 37%, AstraZeneca 37%, Reed Elsevier (48%), Sanofi (31%), Delhaize (63%), SAP (31%), Roche (33%), MTU Aero Engines (60%), L’Oréal (23%), SCOR (29%), Dassault Systèmes (20%), Sodexho (30%), Safran (25%), Schneider (10%) Des sociétés liées à la construction car il devient inévitable de prendre rapidement des mesures de relance surtout en France. les principales sociétés concernées sont : Nexity, Maisons France Confort, Kaufman & Broad, Nouveaux Constructeurs Des actions de sociétés exposées à l’Europe non Euro : Suède, Norvège Danemark. On peut s’intéresser en Norvège à des sociétés comme Marine Harvest le leader mondial de la production de saumon ; en Suède, Nordea la première banque du pay, Au Danemark Coloplast dont l’activité comprend les soins des stomies, l’urologie et les soins des troubles de la continence et les soins des plaies et de la peau. Des actions exposées à l’Europe de l’Est. Ces pays ont restauré une grande partie de leur compétitivité vis à vis de l’Asie. Les fonds spécialisés sur cette zone sont surpondérés sur la Russie. C’est pourquoi il vaut mieux s’intéresser directement à des actions en Pologne, Hongrie et Bulgarie. En Pologne, de nombreux secteurs sont attractifs notamment dans les banques : Alior Bank, Bank Millenium, Bank Polska Kasa, Bank Zachodni, PKO Bank Polski; les services financiers: Bank Handlowy Warszavie, BRE Bank, Getin; la chimie: Boryszew, Grupa Azoty; la construction: Budimex; l’immobilier: Echo Investment, Globe Trade center; Retailer: CCC, Eurocash, les logiciels: Sygnity; les télécoms: Enea (mobile), Orange Polska (fixe), En Turquie, il faudra revenir sur le marché si le pétrole continue de baisser Des obligations en Renminbi. La monnaie chinoise ne finance pour l’instant que 1,6% du commerce mondial mais déjà le tiers du commerce de la zone Asie. Des obligations des pays de l’Europe de l’Est rapportent autour de 4% sur 10 ans Ce sont désormais les juges qui gèrent les entreprises françaises Les dernières décisions de justice vont toujours dans le même sens Continental : l’usine de Clairoix dans l’Oise avait été fermée en 2010 pour s’adapter à la crise qui touchait le secteur automobile. La cour d’appel vient de rejeter le motif économique du licenciement de 683 salariés. Il s’agit de la quatrième décision de justice qui remet en cause une décision de gestion. Comme l’a dit la CFTC « C’est une belle leçon pour tous les patrons qui agissent en voyou »…. Sanofi : le plan social mis en place par Sanofi pour restructurer ses activités de recherche a été invalidé par la justice. C’est une première car il avait fait l’objet d’un accord majoritaire des syndicats sur les mesures d’accompagnement . C’est en raison de ces décisions et de ces commentaires que l’économie française offre une image catastrophique et attire des commentaires très sévères. La France est « sclérosée, sans espoir et déprimée » a dit le patron des grands magasins John Lewis de retour d’un séjour à Paris… Les prochaines étapes En Ukraine les élections auront lieu le 26 octobre ; le budget de la France pour 2015 fera l’objet le 29 octobre de commentaires de la part de la Commission Européenne ; les résultats de la revue d’actifs des banques européennes seront publiés le 6 novembre. Chacun de ces événements peut avoir un effet très déstabilisant pour les marchés . A suivre de près… Malgré la tension internationale les marchés continuent de monter… Nous venons d’assister au décès du Parti Socialiste qui s’était converti à l’Europe avec difficulté, en imaginant que tous nos partenaires seraient séduits par les charmes de notre « modèle social que le monde entier nous enviait » ! La fameuse « synthèse hollandaise » permettait de gérer le Parti Socialiste, mais elle est particulièrement inefficace pour gérer la France. Le résultat c’est que « la gauche plurielle » n’existe plus, alors que le gouvernement n’a entrepris aucune des grandes réformes nécessaires pour redresser le pays et n’a pratiqué qu’une politique de fausse rigueur. On a eu droit à toute une série d’annonces : des « chocs » sans lendemain, suivis par des « pactes » sans contenu et des « plans » sans substance. Dès lors, peut on croire avec le tandem Valls-Macron à un aggiornamento social libéral de la gauche, qui serait un peu le pendant de ce qu’avait été la période Bérégovoy-Naouri de 1982 à 1986. Rappelons que dans les trois premières années de son premier mandat, François Mitterrand avait avec Pierre Mauroy son premier ministre, effectué une relance catastrophique à contre cycle pour soutenir la croissance. Cela s’appelait « une relance de la solidarité nationale » qui se fixait comme priorité le retour à l’emploi de 1,8M chômeurs avec extension du secteur public, des nationalisations massives, une décentralisation accrue, la réduction de la durée du travail avec passage à 39 heures hebdomadaires et surtout l’abaissement de l’âge de la retraite et l’annonce de la création d’un impôt sur la fortune. C’était à l’époque la recette pour aller dans le mur, ce qui ne manqua pas d’arriver. Pratiquée sur fonds de blocage des prix cette politique a ruiné à l’époque la compétitivité de la France et obligé François Mitterrand a dévaluer le Franc Français à trois reprises : le 4 octobre 1981 de 8,5%, le 14 juin 1982 de 10%et le 22 mars 1983 de 8%. Courageusement il nomma Pierre Bérégovoy ministre de l’économie dans le gouvernement Fabius. Converti à l’économie de marché, Pierre Bérégovoy s’attache à stabiliser le franc, afin de faire baisser l’inflation. Sous l’impulsion de son directeur de cabinet, Jean-Charles Naouri, il libéralise totalement les marchés financiers, allège le contrôle des changes et supprime l’encadrement du crédit. Il décide enfin de désindexer les salaires sur les prix, ce qu’aucun gouvernement de droite n’avait réussi à faire. Aujourd’hui, pour François Hollande, avec le tandem Valls-Macron, c’est la dernière chance de sauver son quinquennat. Malheureusement il n’a pas la stature de François Mitterrand. Il a contre lui une droite certes en mauvais état et toute la gauche du PS, pour qui le travail reste encore une aliénation, le patronat une association d’esclavagistes et « les profits des entreprises qui exploitent leurs salariés » un vrai scandale ! François Hollande n’a pas non plus le profil de Gerhard Schröder, le Chancelier allemand socialiste, qui avait eu le courage en 2002 de prendre dans le cadre de « l’agenda 2010 », une série de réformes libérales de l’État providence qui ont provoqué la colère de son électorat et une chute de sa popularité. Il n’a pas été réélu mais il a remis son pays sur le chemin de la prospérité. Avec le tandem Valls-Naouri, nous ne sommes certainement pas dans un moment BérégovoyNaouri. Manuel Valls a bien compris qu’on ne pouvait tenir sa place dans une économie globalisée sans en accepter les règles du jeu. Il aura beau répéter qu’il aime les entreprises, il n’a pas la majorité de sa politique. Le débat sur les 35 heures est un bon exemple. A peine ouvert, le dossier a été refermé rapidement au nom de ce que ni le gouvernement, ni les syndicats ni même les patrons n’ont intérêt à rouvrir ce dossier sensible… Cela aurait pu être pourtant l’occasion de faire un peu de pédagogie en expliquant que cinq lois ont déjà été adoptées par la droite et une par la gauche pour détricoter le texte d’origine. Symboliquement, il valait mieux en finir une fois pour toutes avec ce texte stupide, car on voit bien que les pays où le taux de chômage est le plus faible sont ceux où la durée du travail est la plus élevée par an. Comme chacun l’imagine, l’activité crée l’emploi. Si le gouvernement s’arrête aussi vite sur les sujets importants, on voit mal comment il pourra avancer sur le niveau des salaires, la flexibilité de l’emploi. Autant de réformes toujours annoncées et indéfiniment reportées… En attendant, le chômage a explosé une nouvelle fois en juillet et la France constitue maintenant une exception en Europe en matière d’emploi. La perspective d’une Europe qui tombe en récession est réelle. L’Italie et l’Allemagne sont déjà en récession. Pour la France, Wofgang Schaüble, ministre allemand des finances a répété devant l’Université d’été du MEDEF que la voie de réformes rigoureuses était la seule possible. Il a surtout refusé la proposition de François Hollande qui consistait à réunir un sommet de la zone Euro visant à mettre en place une nouvelle initiative de croissance tout en rediscutant de nouvelles « flexibilités » en matière de déficit… Les prêts des banques aux sociétés européennes continuent de se contracter. Les prix ont baissé de 0,3% sur un an dans la zone Euro. Les mauvais chiffres de l’inflation devraient pousser Mario Draghi à agir. On vient d’apprendre cette semaine que la BCE venait simplement de choisir Blackrock pour l’aider à mener un programme d’achat de dette dans les marchés. Il est très curieux que cette décision n’ait pas été prise il y a 6 mois ! La seule bonne nouvelle se trouve en Europe de l’Est. Les économies conservent un potentiel de croissance important. La Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie et la Roumanie ont réussi à rebondir. Même la crise ukrainienne ne devrait pas entraver leur reprise. Pour être exposé à l’Europe de l’Est, le moyen le plus simple est d’acheter un ETF comme : iShares MSCI Poland UCITS ETF (SPOL) ou Lyxor ETF WIG 20 La Suède qui votera le 14 septembre prochain dans le cadre d’élections législatives est confrontée à une dangereuse bulle immobilière. Cela n’empêche pas certains fonds d’investissement d’acheter de la couronne suédoise, ce qui leur permet à moindre risque de vendre de l’Euro à découvert. Les risques géopolitiques se multiplient… En Russie, Vladimir Poutine a absolument besoin d’une victoire en Ukraine pour compenser les médiocres performances de son économie. Le rythme de croissance est passé de 5% en 2012 à 0,7% au premier trimestre 2014. En face de sa stratégie l’Europe n’a que des sanctions à proposer. Le problème est que les contresanctions adoptées par la Russie vont aussi toucher l’Europe. Dans l’année qui vient 160Md$ de lignes de crédit contractées par des entreprises privées russes doivent être renouvelées auprès des banques européennes. Les investisseurs ne semblent pas trop inquiets puisque l’indice Euro Stoxx Banks a progressé de 9,5% depuis son plus bas du 7 août dernier, contre 6,2% pour l’indice Euro Stoxx pendant la même période. En Irak et en Syrie la montée des djihadistes du nouveau Califat pourrait obliger les Etats Unis à intervenir militairement sur le terrain pour apporter un soutien au Kurdistan dont les champs de pétrole ne doivent pas tomber entre les mains de l’Iran. Avec la montée de puissances régionales non arabes comme la Turquie et l’Iran et l’explosion du terrorisme djihadiste la sortie de crise semble très éloignée. Le conflit israélo palestinien semble être la pour durer encore longtemps, interrompu par des périodes d’accalmie. On devrait pouvoir constater que pendant que les projecteurs étaient dirigés sur l’Ukraine et sur l’Irak, l’armée israélienne a pu neutraliser une grande partie des tunnels et des missiles du Hamas. La Chine continue à augmenter ses capacités militaires pour défier le Japon, les Philippines et obtenir des droits de forage pétrolier au large du Vietnam. Elle est confrontée cette semaine aux revendications de Hong Kong pour obtenir plus de démocratie. C’est un domaine où entre le capitalisme et la démocratie, cela fait longtemps que la Chine a fait son choix. Elle continuera à faire de l’ancienne colonie britannique son laboratoire financier et lui donnera tous les moyens pour se développer… Les attaques sur internet « cyberwar » ciblent pour le moment les grandes banques, et bientôt semble t il les compagnies de distribution d’énergie. A tout moment une grande partie de l’économie mondiale par quelques « hackers »… …mais les marchés continuent leur hausse grâce à la morphine monétaire La progression des marchés n’a pas été perturbée par le regain des tensions en Ukraine et en Irak. Les investisseurs ont interprété les propos de Mari Draghi à Jacksonhole comme le signal du lancement d’une politique de rachat d’obligations publiques et privées dans les marchés. Ce qui a si bien réussi aux Etats Unis devant selon eux produire les mêmes effets en Europe. C’est un peu l’équivalent de « la morphine monétaire », cela soulage certes, mais cela ne fait pas repartir durablement l’économie. Pour le moment, les taux des obligations à 10 ans sont d’ores et déjà en dessous de 1% en Allemagne et le marché français a progressé de plus de 3% après la déclaration d’amour de Manuel Valls pour les entreprises ! Aux Etats Unis, l’indice S&P 500 se retrouve à son plus haut historique. Le PIB américain du deuxième trimestre a été révisé en hausse à 4,2%, ce qui est bien meilleur que prévu et devrait favoriser la reprise des investissements. C’est le moteur qui pourrait entretenir la poursuite de la hausse. Les taux devraient être remontés dans le courant du premier semestre 2015, car il y a maintenant consensus sur le fait qu’au niveau actuel, les taux extrêmement bas font plus de mal que de bien. Dans le reste du monde, en Inde la croissance a accéléré au premier trimestre à 5,7%, soit sa meilleure performance depuis deux ans. Par contre le Brésil est tombé à son tour en récession à deux mois de l’élection présidentielle et au Japon la confiance dans le programme Abenomics s’effrite, le PIB a baissé de 6,8% en rythme annuel au deuxième trimestre. La baisse du Yen a un impact sur les exportations allemandes qui ont baissé significativement en direction des pays émergents. Au total, rarement l’allocation d’actif d’un portefeuille n’a été un exercice aussi difficile. Malgré un environnement économique plus que préoccupant, la dynamique monétaire favorise encore les actions européennes et japonaises, mais il semble plus logique de se concentrer sur l’Asie et certains pays émergents qui sont moins sensibles que les pays occidentaux à la politique monétaire et aux tensions géopolitiques.