Les économistes et
l'Économie Sociale
et Solidaire
Compte-rendu de la rencontre du 21 novembre 2013
Les publications du labo
2013
Nov.
Sommaire
1. Les enjeux de la rencontre ......................................................................... 5
2. Ce que les économistes pensent de l'ESS ................................................... 6
Philippe Frémeaux : les leçons d'une enquête auprès de 24
économistes .......................................................................................... 6
Isabelle Laudier : encourager la diversité des modes de pensée ......... 8
Une enquête auprès des étudiants en économie ................................. 8
Hervé Defalvard : introduire la micro-économie morale et politique .. 9
Dominique Plihon : comprendre l'apport de l'ESS à l'alternative à
construire ............................................................................................10
Jean-Louis Laville : ne pas oublier la crise démocratique ...................11
Le débat avec la salle ..........................................................................12
3. Le rôle de l'ESS dans la préservation des biens communs .......................14
Jean Gadrey : renforcer le modèle coopératif dont l'ESS est issue ....14
François Flahault : renverser la vision anthropologique occidentale .16
Philippe Hugon : distinguer les différentes approches des biens
publics mondiaux ................................................................................16
Olivier Petit : substituer aux biens communs le patrimoine commun17
Antoine Détourné : prouver que l'on peut compter autrement ........18
Véronique Branger : créer l'utilité sociale par la négociation entre les
acteurs.................................................................................................19
Le débat avec la salle ..........................................................................19
4. L'Économie Sociale et Solidaire en 2025 ..................................................21
Claude Alphandéry : partir de l'exigence du « mieux vivre » .............21
Christiane Bouchart : garder intacte la capacité d'utopie ..................23
Florence Jany-Catrice : critiquer l'engouement sans borne pour la
croissance ............................................................................................24
Le message de Benoît Hamon .............................................................25
Les économistes et
l'Économie Sociale et
Solidaire
« Les économistes et l'ESS ». Tel était le titre de cette journée, organisée le jeudi 21
novembre 2013 par le Labo de l'ESS, le master 2 APIESS (Actions publiques, institutions et
économie sociale et solidaire) de l'université de Lille 1, l'Institut CDC (Caisse des dépôts et
consignations) pour la Recherche et le programme ADA (porté par la Maison européenne
des sciences de l'homme et de la société et Lille Métropole), avec le soutien d'Alternatives
Économiques Études et communication. Une bonne centaine de participants étaient
présents dans la grande salle de l'Espace culture de l'université de Lille 1.
De 9h30 à 17h, trois tables rondes ont permis de s'interroger sur trois questions
successives : « Ce que les économistes pensent de l'ESS » ; « Le rôle de l'ESS dans la
préservation des biens communs » ; « L'ESS en 2015 ». Cette journée faisait suite à un
premier séminaire de travail, « Regards d'économistes sur l'économie sociale et solidaire »,
organisé en janvier 2013 par le Labo de l'ESS et l'Institut CDC pour la Recherche.
Novembre 2013
Document rédigé par Philippe Merlant | EMI-CFD, pour le Labo de l’ESS
Économistes et ESS novembre 2013
Les rencontres du labo
1. Les enjeux de la
rencontre
Après avoir remercié l'université de Lille 1 et le Master 2 APIESS, Claude Alphandéry
s'est réjoui de constater que « l'Économie sociale et solidaire est devenue un sujet
d’intérêt, d’échanges, de créativité pour les enseignants, les étudiants, les chercheurs
en économie et en sciences humaines ». Soulignant qu'« on ne sortira pas d'une crise
systémique par la magie de la croissance du PIB », le président du Labo de l'ESS a appelé
au « renouveau d'un modèle économique en cours d'épuisement ». Pourtant, force est
de constater qu'encore trop peu de citoyens « reconnaissent dans l'ESS une force
possible de transformation ». De ce point de vue, le monde universitaire a certainement
un rôle à jouer pour « éclairer l'opinion et convaincre les dirigeants de sa puissance de
transformation ». Enfin, il a rappelé que cette journée, tout comme le premier séminaire
interne de janvier 2013, était organisée suite à l'enquête menée, avec Alternatives
économiques, auprès de 24 universitaires de renom en vue de leur demander ce qu'ils
pensaient de l'ESS.
Professeur d'économie à l'université de Lille 1, Florence Jany-Catrice, qui dirige le
Master 2 APIESS, a souligné que ses étudiants allaient aussi apporter leur pierre à
l'édifice en présentant les résultats de leur propre enquête, « Ce que les étudiants
pensent de l'ESS ». Dressant le constat que de plus en plus d'écoles de commerce, mais
aussi d'universités, proposent des diplômes avec un volet ESS, elle a ajouté que « cela
répond aux attentes de nombreux étudiants, notamment de ceux qui ont le goût pour
l'économie critique ». Tout en reconnaissant que « l'ESS n'a pas le monopole de la
réflexivité et de l'esprit critique », elle a affirmé son intention d'encourager
l'interdisciplinarité (le master fait appel à des économistes, des sociologues et même
des anthropologues…), mais aussi « l'évaluation des biens communs et des politiques
publiques ». Enfin, elle a expliqué les trois tables-rondes successives de la journée et
annoncé le message vidéo final de Benoît Hamon, ministre délégué à l'Économie sociale
et solidaire, qui n'avait pu répondre présent.
Chargé d'accueillir les participants, Jean-Philippe Cassar, vice-président de l'université de
Lille 1 (qui représentait Philippe Rollet, président, victime d'un empêchement de dernière
minute), s'est réjoui que cette journée se tienne au sein au sein de l'Espace Culture, « lieu
marqué par la transdisciplinarité et l'ouverture », car « la culture fait partie de la
formation universitaire ». Lui succédant, Jean-Baptiste Desquilbet, directeur de l'ISEM
(Institut des sciences économiques et du management), qui héberge le Master 2 APIESS, a
rappelé que cet institut « ne se préoccupe pas seulement de la création de richesses, mais
aussi de la création de lien social » et a félicité « les étudiants qui ont joué un rôle central
dans l'organisation de cette journée », car « cela fait partie de leur formation ».
5
2. Ce que les économistes
pensent de l'ESS
Richard Sobel, maître de conférences en économie à l'université de Lille 1, a introduit la
première table-ronde, « Ce que les économistes pensent de l'ESS », en rappelant qu'il
s'agissait d'abord d'une étude, menée par Alternatives Économiques auprès de 24
économistes et qui a fait l'objet d'un « hors-série poche ». Il était donc logique que ce
soit Philippe Frémeaux, éditorialiste de ce mensuel, qui la présente.
Philippe Frémeaux : les leçons d'une enquête auprès de 24
économistes
L'éditorialiste et ancien directeur de la
rédaction d'Alternatives Économiques a rappelé
que ce que fait l'économie sociale et solidaire
est « une histoire ancienne » ; ce qu'il y a de
nouveau, c'est que « la promesse qu'elle porte
rencontre les attentes et angoisses de la
population au moment l'économie
dominante produit le chômage et l'inégalité ».
Puis il a souligné ce paradoxe : alors que l'ESS pèse de manière significative dans l'économie
globale, « la grande majorité des économistes s'y intéressent très peu ». L'objectif
d'Alternatives Économiques, en lançant cette enquête, n'était donc pas tant d'interroger les
économistes qui s'intéressent à l'ESS que d'aller voir les autres. Philippe Frémeaux a tenu à
« saluer toutes les personnes qui ont accepté de répondre sur un sujet qui n'est pas leur
spécialité ».
Le questionnaire de l'étude comportait trois grandes parties :
les économistes interrogés sont-ils capables de définir
l'ESS, « de voir ce qu'il y a sous le capot » ? ;
peuvent-ils apprécier sa contribution au fonctionnement
de la société, en termes de réparation et de
transformation sociale ?
pourquoi ne s'y intéresse-t-on pas davantage ?
« Alors que l'ESS pèse de manière
significative dans l'économie globale, la
grande majorité des économistes s'y
intéressent très peu »
Philippe Frémeaux,
Editorialiste à Alternatives Economiques
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