
Économistes et ESS • novembre 2013
1. Les enjeux de la
rencontre
Après avoir remercié l'université de Lille 1 et le Master 2 APIESS, Claude Alphandéry
s'est réjoui de constater que « l'Économie sociale et solidaire est devenue un sujet
d’intérêt, d’échanges, de créativité pour les enseignants, les étudiants, les chercheurs
en économie et en sciences humaines ». Soulignant qu'« on ne sortira pas d'une crise
systémique par la magie de la croissance du PIB », le président du Labo de l'ESS a appelé
au « renouveau d'un modèle économique en cours d'épuisement ». Pourtant, force est
de constater qu'encore trop peu de citoyens « reconnaissent dans l'ESS une force
possible de transformation ». De ce point de vue, le monde universitaire a certainement
un rôle à jouer pour « éclairer l'opinion et convaincre les dirigeants de sa puissance de
transformation ». Enfin, il a rappelé que cette journée, tout comme le premier séminaire
interne de janvier 2013, était organisée suite à l'enquête menée, avec Alternatives
économiques, auprès de 24 universitaires de renom en vue de leur demander ce qu'ils
pensaient de l'ESS.
Professeur d'économie à l'université de Lille 1, Florence Jany-Catrice, qui dirige le
Master 2 APIESS, a souligné que ses étudiants allaient aussi apporter leur pierre à
l'édifice en présentant les résultats de leur propre enquête, « Ce que les étudiants
pensent de l'ESS ». Dressant le constat que de plus en plus d'écoles de commerce, mais
aussi d'universités, proposent des diplômes avec un volet ESS, elle a ajouté que « cela
répond aux attentes de nombreux étudiants, notamment de ceux qui ont le goût pour
l'économie critique ». Tout en reconnaissant que « l'ESS n'a pas le monopole de la
réflexivité et de l'esprit critique », elle a affirmé son intention d'encourager
l'interdisciplinarité (le master fait appel à des économistes, des sociologues et même
des anthropologues…), mais aussi « l'évaluation des biens communs et des politiques
publiques ». Enfin, elle a expliqué les trois tables-rondes successives de la journée et
annoncé le message vidéo final de Benoît Hamon, ministre délégué à l'Économie sociale
et solidaire, qui n'avait pu répondre présent.
Chargé d'accueillir les participants, Jean-Philippe Cassar, vice-président de l'université de
Lille 1 (qui représentait Philippe Rollet, président, victime d'un empêchement de dernière
minute), s'est réjoui que cette journée se tienne au sein au sein de l'Espace Culture, « lieu
marqué par la transdisciplinarité et l'ouverture », car « la culture fait partie de la
formation universitaire ». Lui succédant, Jean-Baptiste Desquilbet, directeur de l'ISEM
(Institut des sciences économiques et du management), qui héberge le Master 2 APIESS, a
rappelé que cet institut « ne se préoccupe pas seulement de la création de richesses, mais
aussi de la création de lien social » et a félicité « les étudiants qui ont joué un rôle central
dans l'organisation de cette journée », car « cela fait partie de leur formation ».