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sur la mort remportée par le Christ. Elle a été préservée de toute souillure du péché originel et, durant toute sa vie
terrestre, par une grâce spéciale de Dieu, elle n’a commis aucune sorte de péché »7.
Pendant sa vie publique, Jésus, le Fils de Dieu, a multiplié les gestes de miséricorde. Devant les
pécheurs qu’il rencontre, il manifeste une compassion infinie : au puits de Jacob, il accueille la
Samaritaine et lui parle sans tenir compte du ton moqueur de ses paroles quand elle lui répond. «
Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? »8 Jésus connaissait la vie déréglée
de cette femme mais, puisqu’elle est venue « puiser de l’eau à la fontaine », elle y puisera aussi l’eau
vive que le Christ va lui donner à boire. De même, avec la femme adultère, devant la pécheresse
pardonnée ou face aux malades et infirmes qui viennent le trouver, Jésus pardonne, console et guérit.
Nous sommes tous des « enfants prodigues » et, malheureusement, notre attitude ressemble souvent
étrangement à celle du fils aîné de la parabole. Nous critiquons, nous jugeons avec notre justice
humaine sans chercher à comprendre le pourquoi de telle ou telle attitude et nous ne « supportons pas »
ce qui nous semble une injustice.
Regardons aussi la patience du Christ face au groupe des apôtres : ce sont tous des hommes de bonne
volonté mais dont l’intelligence et la culture sont limitées et dont chacune des personnalités a besoin
d’être purifiée : Jacques et Jean veulent les premières places, Thomas ne croit pas sans preuves, Pierre
qui le reniera et Judas qui le trahira. Là, au milieu d’eux, le Seigneur sait qu’il est venu pour servir et
donner sa vie pour la multitude9.
c) C’est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices.
L’amour infini du Christ est au cœur de notre réconciliation avec le Père. Il est venu pour sauver le
monde, non pour les justes, mais pour les pécheurs : il veut que ses disciples soient sanctifiés dans la
vérité, eux et tous ceux qui, grâce à leurs paroles, croiront en lui. « Que tous soient un, comme toi, Père, tu
es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »10.
Il veut que nous soyons miséricordieux comme le Père est miséricordieux : « Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde. »11. Son enseignement est clair et il nous en a lui-même donné l’exemple
« pour que vous fassiez comme j’ai fait »12. Il veut qu’à la place de notre pauvreté, de notre manque de
sagesse et de discernement, nous pratiquions sa sagesse, sa prudence, sa bonté, en un mot : « sa
miséricorde » !
Elle est sans limite. Il ne nous rejettera jamais si nous nous reconnaissons pécheurs, faibles et sans
excuses qui nous permettent de nous « justifier » par ce genre d’excuse qui est de toujours et qui a
commencé à la première chute lorsqu’Adam rejette la faute sur Ève qui la rejette sur le serpent :
chacun se trouve une excuse en accusant l’autre. « C’est la femme que tu m’as donnée. C’est le serpent qui m’a
dit »13.
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7 Catéchisme de l’Église Catholique 411.
8"Jn 4, 9"
9 Cf. Mt 20, 28.
10 Cf. Jn 17, 21.
11 Cf. Mt 5, 7.
12 Cf. Jn 13, 15.
13 Cf. Gn 3, 12-13.