Immunopathologie

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Immuno Rappels
Immunopathologie
Rappels : relire le cours de 3è année !
Il existe 2 formes d'immunité:
l'immunité innée :
Elle comprend la barrière cutanéo-muqueuse, la phagocytose et le signal danger (déclenché par les
cellules phagocytaires et les cellules résidentes).
Le signal danger induit la réponse inflammatoire via la production de cytokines. Ceci provoque un afflux
de cellules : monocytes, polynucléaires (PN), lymphocytes.
L'activation du complément (C) permet l'afflux de cellules compétentes et l'augmentation de la
phagocytose.
Les cellules NK (natural killers), les lymphocytes T (LT) γ/δ et les cellules NKT font aussi partie de
l'immunité innée. Les NKT sont à la frontière de l'immunité innée et de l'immunité adaptative.
L'immunité innée est souvent suffisante, elle est liée à l'immunité adaptative par les cellules dendritiques
qui présentent l'antigène (Ag) aux LT.
l'immunité adaptative:
Elle implique une double sélection des LT et des coopérations entre cellules.
Les LT CD4 se différencient en LT H1 ou H2 selon le signal reçu. Leurs fonctions et les cytokines qu'ils
produisent sont différentes.
Les LT H2 produisent de l'interleukine 4 (IL-4) et coopèrent avec les lymphocytes B (LB) pour permettre la
transformation des LB en plasmocytes puis la production d'anticorps (Ac).
Les LT H1 produisent de l'interféron γ (IFNγ) puis aident les cellules NK, les macrophages et les
lymphocytes pré-cytotoxiques (pré-CTL).
Il existe aussi des LTH-mémoires.
Il existe également des LT régulateurs, si leur activité est insuffisante on a de problèmes d'allergies, de
maladies auto-immunes...
Immuno Hypersensibilité
LES REACTIONS D'HYPERSENSIBILITE (HS)
Quand la réponse immunitaire est trop forte, elle devient pathologique.
Classification de Gell et Coombs :
type 1 :
HS médiée par les immunoglobulines E ,IgE, = HS immédiate = allergies.
Production anormale d'IgE. Elle se déclenche dans les minutes (2-30min) suivant le contact avec
l'antigène (Ag).
Mécanisme: le pontage des IgE par l'allergène active les mastocytes
Clinique: forme générale : anaphylaxie (choc anaphylactique, spectaculaire et souvent mortel)
formes locales : urticaire, rhinite allergique...

type 2 :
HS due aux IgG. Elle se déclenche en quelques heures (5 à 8h).
Mécanisme : via des Ac cytotoxiques (mécanisme ADCC ou par le complément) ou par activation/blocage
de récepteurs cellulaires.
Clinique : réactions transfusionnelles, anémies hémolytiques auto-immunes

type 3 :
HS due aux immuns complexes (IC) = aux complexes antigène-anticorps (Ag-Ac). Apparaît en quelques
heures (entre 2 et 8h).
Mécanisme : mal connu. Les IC forment des dépôts et entraînent une réaction inflammatoire.
Clinique : réaction d'Arthus, maladie sérique

type 4 :
HS retardée, se déclenche 24 à 72h après contact avec l'Ag.
Mécanisme : par les LTh (cytokines), les LT CD8 (cytolyse)
Clinique : rejets de greffes, tuberculose, dermatite de contact

Immuno Hypersensibilité
Chapitre 1 : Hypersensibilités de type 1 (allergies)
Découvertes par Clemens von Pirquet (pédiatre autrichien) en 1908
Définition de l'époque: allergie = capacité altérée d'un organisme à réagir à une substance étrangère
Exemple : on entre en contact avec un allergène (grain de pollen par exemple). Pour qu'il y ait une
allergie, l'allergène doit entrer dans le corps, par une rupture de la peau ou des muqueuses par exemple.
On distingue deux phases:
La phase de sensibilisation
L'Ag est alors pris en charge par les cellules dendritiques, internalisé, dégradé et présenté aux LTCD4. Il
doit y avoir en parallèle une réaction inflammatoire pour que les cellules dendritiques soient activées.
Les LT deviennent des LTh2 qui coopèrent avec des LB qui ont aussi pris en charge l'allergène de manière
spécifique (par le BCR). Les LB deviennent alors des plasmocytes qui produisent des IgE. Les IgE se fixent
à la surface des mastocytes (et des PN basophiles).

NB : au 1er contact, il n'y a aucun risque de choc ou d'allergie.
La phase effectrice
Elle correspond au 2ème contact avec l’allergène qui nécessite un temps de latence avec le 1 er contact de
8 à 10 jours.
L’allergène est réintroduit, se fixe à la surface des IgE qui sont elles-mêmes fixées à la surface des
mastocytes et des basophiles. Cela entraîne une agrégation des récepteurs qui déclenchent la réaction
allergique (manifestations locales ou systémiques)

I.
Les IgE
- 1921: Prausnitz et Küstner: découvrent que l’allergie est due à quelque chose qui est dans le sang =
réagines.
- 1966: Ishizaka met en évidence les IgE
IgE = isotypes des Ig.
Lorsqu’ils sont circulants leur T1/2 est court (2 à 3 jours) mais ce dernier est beaucoup plus long lorsque
les IgE sont fixées à la surface des cellules (mastocytes et basophiles)
Le taux IgE dans le sérum est faible: 0,1 à 0,4 µg/mL.
Dans les cas d’allergie, ce taux n’excède jamais 1 µg/mL.
Sujets atopiques : > 1µg/mL
Les IgE se fixent aux récepteurs cellulaires par leur fragment Fc (fixation forte et durable sur le récepteur
RFcI)
II. RFc
Récepteur du FC à 7 segments transmembranaires, de haute affinité, présent sous sa forme normale sur
les mastocytes, les basophiles et les cellules dendritiques.
Il est composé de 4 chaînes: 1 chaîne α, 1 chaîne β, 2 chaînes γ
Chaîne α :
C’est la chaîne la plus importante: fixation de l'IgE sur la chaîne α.
Immuno Hypersensibilité
Elle est monovalente et composée d’une partie extracellulaire avec 2 domaines Ig-like, d’un domaine
transmembranaire et d’un domaine intracytoplasmique.
Les IgE se fixent par leurs domaines CH3 sur la chaîne α du récepteur
Chaîne β :
Ses deux extrémités sont cytosoliques.
Rôle dans la stabilisation de l’ensemble du récepteur
Chaîne γ :
C’est un homodimère lié par un pont disulfure.
Rôle des chaînes γ et β dans la transmission du signal par les motifs ITAM (motifs d’activation des
tyrosines) qui va permettre d’interagir avec des kinases et de transmettre le signal.
III.
RFcε II
= récepteur CD23 = protéine de type II (partie N terminale cytosolique)
Il est présent de façon constitutive sur les LB, monocytes, macrophages, éosinophiles, plaquettes,
cellules de Langerhans.
Le récepteur présente :
- un domaine très extracellulaire = domaine leptine où se fixe l’IgE.
- un domaine leucine-zipper qui permet de former des dimères ou trimères
- un site de clivage
Les différentes fonctions :
- permet l’internalisation des complexes IgE-Ag (allergène) qui permettra à ces cellules de présenter
l’Ag aux LT.
- Il peut être coupé en fragments (par le site de clivage) capables de fixer les IgE et induit donc une
régulation négative des IgE.
En résumé (à retenir !)
RFcε I → interaction avec IgE puis allergène
→ entraîne un phénomène d’allergie
RFcε II → internalisation du complexe IgE-allergène
→ entretien de la réaction allergique par présentation aux LT
IV.
Le mastocyte :
D’origine myéloïde, il se développe à partir des progéniteurs sous l’influence de l’IL-4 et du Stem Cell
Factor.
Ce sont des cellules proches des monocytes et macrophages, bourrées de granulations. Ils sont non
circulants et possèdent une durée de vie longue (quelques jours à quelques mois)
Ils sont présents dans le tissu conjonctif sous muqueux et le long des vaisseaux sanguins et
lymphatiques ce qui explique les manifestations de l’allergie.
Fonctions physiologiques :
coagulation
contraction des muscles lisses et péristaltisme intestinal
sécrétion du mucus
réparation tissulaire
régulation de la réponse immunitaire innée et spécifique.
Immuno Hypersensibilité
Tolérence
En conditions pathologiques :
→ Rôle dans l’allergie
Pour assurer ses fonctions physiologiques et pathologiques, le mastocyte libère des médiateurs (4
groupes) :
Histamine
prostanoïdes (PG, leucotriènes)
protéases
cytokines
Activation des mastocytes :
Variations de pH, l’osmolarité, les neuropeptides, les facteurs de croissance, la stimulation des R (TLRs)
Dans les conditions pathologiques (allergie) : l'activation des RFc ε I déclenche la libération des
médiateurs.
Sur les mastocytes et les basophiles, il existe également des récepteurs au Fc des IgG: les RFCγ (de type I,
II et III).
En particulier, les RFCγIIA et C portent des motifs ITAM, tandis que les RFCγIIB1 et B2 portent des motifs
ITIM et participent à la désensibilisation.
TGF- et Il-10 sont également des inhibiteurs des mastocytes
V.
L’activation des mastocytes dans la réaction allergique :
Pour que les mastocytes déclenchent la réaction allergique, il y a nécessité d’agrégation des récepteurs
RFcε I par l’allergène (l’allergène doit au moins être divalent pour effectuer un pontage). La cytokine IL4, produite par les LTh2 et les LB est également nécessaire aux mastocytes
Le pontage des récepteurs déclenche la phase d’hypersensibilité immédiate avec 3 types d’effets
biologiques:
- libération par exocytose de médiateurs préformés dans les granules (notamment l’histamine)
- synthèse de médiateurs néoformés (médiateurs lipidiques formés à partir de précurseurs
membranaires: ac.ara).
- synthèse de cytokines par le mastocyte.
Ces différents effets impliquent différentes voies de signalisations complexes.
V.1
Les voies de signalisation :
Agrégation des récepteurs  activation de la tyrosine-kinase lyn qui est associée constitutivement à la
chaîne β  phosphorylation des motifs ITAM des chaînes γ et de la chaîne β.
La phosphorylation des chaînes γ recrute la kinase Syk qui phosphoryle de nombreuses protéines :
Protéine adaptatrice LAT : recrute PLCγ qui transforme le PIP2 en IP3 et DAG.
L’IP3 entraîne la libération de calcium depuis le RE et l'entrée de calcium extracellulaire 
dégranulation.
DAG active une PKC  dégranulation et la libération d'histamine.

La PLCγ est aussi activée par Fyn qui phosphoryle Gab2, qui fixe la PI3K et le complexe Gab2-PI3K est recruté à la membrane.
Il y a alors production de PIP3 qui permet l'attraction vers la membrane de PLCγ et de Btk (Bruton tyrosine kinase)
Le blocage de Fyn diminue de 70% la dégranulation !
Immuno Hypersensibilité
 Facteurs d'échanges de nucléotides: Vav, Grb2 et Sos.
Ceci stimule de petites GTPases telles que Ras et Rac -> activation de la voie des MAPK.
Ex: - JNK (jun kinase) active des facteurs de transcription (TF) qui entraîne la production de cytokines.
- Ras -> ERK -> PLA2 -> acide arachidonique (AAR)
 Adénylate cyclase (AC) membranaire :  augmentation transitoire d'AMPc. La diminution
d'AMPc qui s'ensuit est indispensable à la dégranulation.
NB: il existe des régulations négatives par des phosphatases.
V.2
Les médiateurs
Histamine
Protéases neutres: tryptases, chymase
Dérivés de l'AAR: PGD2, LTC4, LTB4 (leucotriènes)
Cytokines (via JNK): du TNFα, des IL-3,4,5,13, des chémokines (CCL3, CCL4, IL-8)
L'IL-5 recrute et active les éosinophiles
Le TNFα et l'IL-8 recrutent et activent les neutrophiles
L'IL-13 active les LB (et aide à la production d'IgE)
IL-3,5 et PGD2 stimulent la réponse des LTh
VI.
Les différentes étapes
VI.1
L'étape précoce (ndlr : comme BuGz)
Elle dure 5 à 30 minutes et est dominée par la libération des médiateurs primaires (ex: histamine) et
néoformés (dérivés de l'AAR)  vasodilatation, sécrétion mucus, constriction m.lisses.
A la fin de l'étape précoce, il y a libération de cytokines.
On peut traiter l'étape précoce par les antihistaminiques.
VI.2
L'étape tardive
Elle a lieu après 6-9h et persiste quelques jours.
On la traite avec des corticoïdes (les antihistaminiques sont inefficaces).
Elle est due à l'action des cytokines qui attirent in situ des Lth1, des éosinophiles et des neutrophiles.
Les LTh2 sont réactivés par les cellules dendritiques qui ont pris en charge le complexe Ag-IgE par le
CD23.
Interaction avec les LB mémoires (via IL-13 et IL-4) et production d'IgE
IL-5 active les éosinophiles qui produisent des facteurs d'augmentation de l'inflammation (ex: radicaux
libres)
Réactivation des mastocytes et activation des basophiles
Augmentation de la réactivité des muscles lisses
Les LTh1 augmentent aussi la réactivité des muscles lisses.
Les LTh1 et h2 sont attirés dans les tissus par les cytokines produites par les mastocytes.
VII.
La régulation de la synthèse des IgE
Rappel : les IL-4 et 13 permettent le switch IgG -> IgE
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Le problème est le rôle des LTh2.
- Chez le sujet « normal » (non allergique), il y a suppression de la réponse Th2 par les LT régulateurs.
- Chez le sujet allergique, il y a un défaut de suppression (en qualité ou en quantité ? Ce n'est pas clair
actuellement).
Le défaut de suppression a pour origine des facteurs environnementaux et génétiques.
VII.1 Les facteurs de l’environnement :
Ce sont essentiellement des facteurs infectieux.
VII.1.1 La théorie hygiéniste :
→ concerne la balance Th1 / Th2
→ rôle important des infections contractées au cours de l’enfance
Selon cette théorie, si un enfant est exposé très tôt au cours de sa vie à des infections susceptibles de
déclencher une réponse Th1 (ex : hépatite A, oreillons, tuberculose), le risque allergique diminue.
A la naissance, la réponse est plutôt orientée Th2 et puis au fur et à mesure des infections, la réponse
s’oriente vers Th1 avec une diminution des allergies.
Aujourd’hui, les vaccins, les antibiotiques ne donnent pas la même réponse que dans le cas des
infections et la balance est plutôt orientée vers Th2 et par conséquent vers une augmentation des
allergies.
Il existe d’autres facteurs :
- la flore commensale : s'il y a beaucoup de lactobacilles (présents dans les yaourts) → diminution du
risque allergique d’où le rôle défavorable des antibiotiques.
- les enfants élevés en milieu rural où il y a une grande quantité de LPS, sont moins allergiques en
comparaison au milieu urbain.
En réalité, cette théorie est à nuancer, elle est remplacée par la théorie hygiéniste régulatrice.
VII.1.2 La théorie hygiéniste régulatrice :
L’interaction allergène-infection fait intervenir des LT régulateurs.
Exemple : il a été démontré une relation inverse entre l’infection par les helminthes (Schistosomes) et le
risque allergique.
Les sujets infectés par des Schistosomes produisent des réponses anti-allergiques inhibitrices par la
production IL-10.
En cas de traitement anti-helminthique → diminution de la réponse protectrice et augmentation des
allergies.
Il existe une origine génétique car on a identifié des polymorphismes de gènes qui prédisposent à
l’asthme et qui sont associés à une résistance aux helminthes.
D’autres infections, au contraire, peuvent augmenter la réaction allergique (ex : Bordetella pertussis,
Chlamydiae, Rhinovirus, parasites comme Ascaris ou la douve du foie)
On ne peut donc pas généraliser.
VII.2 Facteurs génétiques :
Il existe une composante génétique (ex de l’asthme). Gènes de prédisposition.
VII.3 Autres facteurs
Facteurs psycho-sociaux : exemple de la pollution qui est un facteur favorisant les réactions allergiques
mais n’est en aucun cas un facteur déclenchant.
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VIII.
Les formes cliniques :
Dépendent de 3 variables
- la voie d’entrée de l’allergène
- la dose d’allergène
- la quantité d’IgE spécifiques produites
VIII.1 Le choc anaphylactique :
C’est la forme la plus générale.
Quand l’allergène est introduit par la voie systémique ou absorbé par la voie digestive, les mastocytes
associés aux vaisseaux sont stimulés → choc anaphylactique.
C’est un accident brutal, le plus grave qui puisse être déclenché par un Ag.
Quelques minutes après l’injection ou l’ingestion de l’allergène, apparition des premiers symptômes :
signes cardiaques : vasodilatation (augmentation de la perméabilité membranaire), chute de
tension, tachycardie qui peut aller jusqu’à l’arrêt cardiaque.
signes cutanés : urticaire, prurit, érythèmes rouge homard, horripilation (ces signes dépendent
de la quantité d’allergène et de la sensibilité du sujet).
signes digestifs : douleurs abdominales, diarrhées, vomissements
signes neurologiques : céphalées, vertiges, convulsions
La clinique peut être dominée par une asphyxie avec l'oedème de Quincke = œdème de la face et du cou
puis de la glotte, langue…
Traitement d’urgence :
- injection d'adrénaline en SC / IM / IV (bolus) (0,25 à 1mg)
- corticoïdes IM / IV (contre l’œdème)
- apport en O2
- massage cardiaque
- trachéotomie (souvent)
rmq : les anti-histaminiques ne servent à rien !
VIII.2 Les formes muqueuses :
En général, la voie d’entrée est l’inhalation.
Signes cliniques :
rhinites allergiques avec rhinorrhée (= écoulement nasal), obstruction nasale, éternuements →
dues à l’activation des mastocytes sous l’épithélium nasal.
asthme allergique = asthme extrinsèque (rhume des foins)
Activation des mastocytes sous-muqueux des voies aériennes basses.
Episodes de dyspnées paroxystiques dues à une constriction bronchique avec production de mucus et de
fluides.
Cette inflammation peut devenir chronique et est due aux LTh2, aux éosinophiles et neutrophiles, qui
sont réactivés. Ainsi, la réponse chronique peut avoir lieu même sans l’allergène (réaction autoentretenue) et devient sensible aux facteurs de l’environnement (cigarette, produits chimiques,
pollution…)
conjonctivites allergiques → signes : œdème de la face, prurit, larmoiements.
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VIII.3 Les formes cutanées
Quand l’allergène est introduit au niveau de la peau : réaction cutanée qui peut se compliquer d’un
œdème.
Dermatose atopique ou allergique présente essentiellement chez le jeune enfant (dès le 3ème mois) avec
éruptions érythémateuses.
/ ! \ Ne pas confondre avec les urticaires chroniques auto-immuns.
VIII.4 Les allergies alimentaires :
2 aspects :
- réactions extradigestives (déclanche une réaction cutanée par exemple)
- simple réaction digestive avec douleurs abdominales, diarrhées, vomissements. Ce dernier aspect est
très fréquent.
IX.
L’allergène :
La plupart des allergies sont causées par un petit nombre de protéines. Ce sont des protéines de petite
taille, très solubles, résistantes et stables dans les produits desséchés. Elles sont présentes à très faible
dose au niveau du système immunitaire. De nombreux allergènes sont des enzymes.
Ex : un allergène des acariens = Derp 1 (Dermatophagoïdes pteronyssinus)
Enzyme capable de scinder l’occludine, qui assure l’adhésion entre les cellules épithéliales, entraînant
une rupture des cellules épithéliales avec l’entrée de l’allergène.
 Les pneumallergènes :
pollens des graminées → action après inhalation (de mai à juin)
pollens des arbres : bouleau, cyprès (de février à avril)
pollens des composées (de février à août)
 les acariens : poussières des maisons
 les allergènes animaux : poils, squames,
 moisissures
 haptènes professionnels
 Trophallergènes : aliments ou additifs (fruits, crustacés, poissons, noix, graines, produits lactés,
viandes)
 Médicaments : pénicillines, insuline, antibiotiques…
 Venins d’insectes
X.
Explorations de l’allergie :
Il existe plusieurs méthodes pour identifier l’allergène, ce qui est souvent difficile car les personnes
allergiques sont la plupart du temps polysensibilisées.
X.1 Interrogation du malade
Sur la période de l’année, si l’allergie a lieu à l’intérieur ou à l’extérieur…
X.2 Tests cutanés chez l’allergologue
Il utilise des solutions d’allergènes (ruraux, urbains, en mélange), à des dilutions connues.
Il peut ensuite les appliquer sur la peau avec une petite scarification : il s’agit du Prick Test.
Il peut l’injecter par voie intradermique : il s’agit d’une intradermoréaction.
Immuno Hypersensibilité
Il peut l’appliquer en Patch Test : l’allergène diffuse à partir d’une membrane, ce test est rarement utilisé
et est plutôt indiqué pour les hypersensibilités retardées telle que les dermites de contact.
L’allergologue effectue également des témoins avec un contrôle négatif contenant de l’eau et un contrôle
positif contenant de l’histamine. Il mesure ensuite la réaction locale : mesure du diamètre de la papule
urticarienne qui se développe si le sujet est allergique.
Les réponses tardives apparaissent en 6-8h et ne sont pas mesurées. En fonction des résultats obtenus,
le médecin verra s’il peut tenter une désensibilisation.
X.3 Exploration fonctionnelle : tests de provocation
Ils sont essentiellement utilisés dans l’asthme (l’allergène est donné en aérosol) : mesure du volume
maximum expiré.
Ces tests sont effectués en milieu hospitalier car il existe quelques risques.
La plupart du temps, ils sont utilisés pour apporter une preuve en cas d’asthme professionnel.
Ces tests peuvent aussi être effectués en dépôt sur la muqueuse nasale, l’œil, ou pour rechercher une
allergie alimentaire.
X.4
Dosage des IgE
Dosage des IgE totales dans le sang : test immuno-enzymologique, Prist test
Un anticorps anti-IgE est couplé à un disque de papier ou à une bille d’agarose, on ajoute ensuite le
sérum du patient dont les IgE vont se fixer sur les anticorps, puis on ajoute des anticorps anti-IgE
marqués. Il s’agit d’un dosage en sandwich. (Attention : les IgE augmentent dans l’allergie mais
augmentent également dans certaines parasitoses)
Dosage des IgE spécifiques (elles sont en très petites quantités)
RAST : Radioallergosorbent test ou EAST : Enzymallergosorbent test
L’allergène est couplé à une phase solide, on ajoute ensuite le sérum du patient dont les IgE vont se fixer
à l’allergène, puis on ajoute des anticorps anti-IgE marqués : comptage du marqueur lié. Il s’agit d’un
dosage indirect.
Les IgE contenues dans le sérum ne reflètent pas forcément une allergie : ces tests restent très indicatifs.
Phadiatop : test utilisant un mélange d’allergènes, puis on affine vers un allergène au fur et à mesure des
tests.
XI.
Thérapies
XI.1 Réduire ou modifier l’exposition à l’allergène
Par exemple, aérer la literie longuement pour se débarrasser des acariens.
XI.2 Modifier la prédisposition des sujets allergiques à développer une réponse Th2 et à produire
des IgE
Il s’agit d’agir le plus en amont possible : 2 grandes approches :
Immunothérapie traditionnelle avec l’allergène : la désensibilisation
Cette thérapie marche bien chez les sujets jeunes en général. On administre l’allergène de façon
progressive, sur des périodes de l’année voire sur plusieurs années, en voie sous-cutanée (après avoir
identifié l’allergène bien évidemment). Depuis peu, on commence à faire des administrations par
voie sublinguale.
Immuno Hypersensibilité
Qu’est-ce qu’on modifie ?
on agit sur les cellules présentant l’antigène : les cellules dendritiques (elles ne vont pas
maturer mais présentent quand même l’antigène). Elles sont dites tolérogéniques : elles induisent
l’apparition des LT régulateurs (surtout ceux qui produisent l’IL-10 : les TR1)
on augmente aussi la réponse LT régulateurs FoxP3 (= LT régulateurs naturels que l’on
possède), et TH3.
on inverse la balance Th1/Th2
on augmente la réponse des LT régulateurs qui est habituellement déprimée chez l’allergique
on induit des IgG au lieu des IgE (participe à l’inversion de la balance). Les IgG vont bloquer
l’allergène avant qu’il aille se fixer sur l’IgE : inhibiteurs solubles de la réaction.
Les IgG collées à l’allergène vont se fixer sur le récepteur RFcIIB bloquant le signal par ses motifs ITIM (le
signal aboutit à la dégranulation et à la synthèse de médiateurs et cytokines).
Immunothérapie en cours d’essai :
On essaye d’induire la réponse Th1 ou de restimuler la production des LT régulateurs.
Réponse Th1 : injection de l’allergène avec des CpG (= CytosinePhosphoGuanine : il s’agit de
fragments d’ADN bactériens non méthylés), qui se fixe alors sur les récepteurs TLR9  action sur les CD
 induction de Th1
Réponse LT régulateurs spécifiques ou non : donner l’allergène avec des glucocorticoïdes et de
la vitamine D : induit des LT régulateurs non spécifiques.
Des essais avec une mycobactérie tuée (Mycobacterium vaccae) ont permis la production de LT
régulateurs sécrétant de l’IL-10, du TGF-β et le blocage des Th2 par contact cellule-cellule.
XI.3 Inhiber l’effet des IgE
Anticorps anti-IgE monoclonal : Omalizumab (Xolair®)
Cet anticorps fixe les IgE sur leur fragment Fc avant qu’elles ne soient fixées sur leur récepteur (si l’Ac se
fixait ailleurs, il entraînerait une agrégation des cellules dendritiques et jouerait ainsi le même rôle que
l’allergène). Ce médicament pose problème pour les traitements à long terme.
Anti-IgE et toxines : à l’essai !
Permettraient d’éliminer les clones de LB
XI.4 Interférence avec l’activation cellulaire
- classe des cromones : cromoglycate de sodium, Lomudal® en inhalation, Nalcron® par voie orale
- agoniste des récepteurs β2-adrénergiques : Ventoline®
- inhibiteur des phosphodiestérases : bases xanthiques : théophylline
- corticoïdes : pour l’asthme, les rhinites, dermatites atopiques
- immunosuppresseurs : ciclosporine A (Sandimum)
XI.5 Inhiber l’effet des médiateurs
Exemples :
- anti-histaminiques : antago des récepteurs H1 : Zyrtec® (Cétirizine), Virlix®, Clarityne® (pour
rhinites, urticaires, conjonctivites…)
- anti-histaminiques à effet sédatif : Phénergan®, Théralène®
- anti-histaminiques à effet retard : Dimergan®, Polaramine Repetabs®
Immuno Hypersensibilité
XI.6 Agir sur les organes cibles
Exemples :
- en cas de choc : adrénaline et corticoïdes
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