Ouvrir dans une fenêtre indépendante

publicité
Jacques Carral,
Président de la section AMOPA de Tarn-et-Garonne
EST la constitution de la IVe République,
adoptée par référendum le 13 octobre
1946, qui a consacré juridiquement La
Marseillaise comme l'hymne national de
notre République. Ce chant patriotique a
une histoire qui se confond à bien des moments avec
celle de notre pays. Elle commence en 1792, c'est-àdire en l'an I de la République.
Son auteur, pour la musique et les paroles, est un
officier du génie nommé Claude, Joseph Rouget de
Lisle. Il est né le 10 mai 1760 à Lons-le-Saulnier, dans
le Jura, où son père était avocat. Il fit d'abord ses études
au collège de cette ville et après six années à l'École Rouget de Lisle chantant pour la première fois « La Marseillaise », 1849, Isidore Pils,
Musée des Beaux-Arts de Strasbourg.
militaire de Paris, il entra à l'École du génie de
Mézières. Il servit dans cette arme de 1784 à 1789 où il atteint le grade de lieutenant, puis, de nouveau en 1791 où le 1er mai il fut
affecté à Strasbourg, dans l'armée du Rhin, avec le grade de capitaine. Tout en étant un modéré, il était favorable aux idées de la
Révolution. Il était aussi un musicien amateur et autodidacte.
Nous sommes le 24 avril 1792.
Les esprits s'échauffent à Strasbourg car on vient d'apprendre que, cinq jours plus tôt, la France a déclaré la guerre à l'Autriche
(dont le souverain est Léopold II, frère de Marie-Antoinette). Rouget de Lisle, si l'on en croit l'histoire qu'il a lui-même souvent
racontée, au cours de la soirée passée chez son ami le Baron de Dietrich, riche industriel et maire de la ville, reçut de son hôte cette
commande : « Mais vous, Monsieur de Lisle, trouvez un beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l'appel de la
patrie en danger et vous aurez bien mérité de la Nation ».
Pris de court, notre capitaine, dans la nuit qui suivit, se mit au travail. Il se souvint alors d'une affiche placardée dans les rues.
C'était la « Société des Amis de la constitution » qui appelait les citoyens à se mobiliser contre l'ennemi autrichien. Il était écrit sur
cette affiche :
« Aux armes, citoyens ! L'étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir.
Aux armes, citoyens ! Si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l'Europe verront échouer leurs sinistres complots.
Qu'ils tremblent donc, ces despotes couronnés ! L'éclat de la Liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants
de la Liberté, courez à la Victoire, dissipez les armées des despotes ! Marchons ! Soyons libres jusqu'au dernier soupir et que nos
vœux soient constamment pour la félicité de la patrie et le bonheur de tout le genre humain ! »
Ces phrases l'inspireront et lui apporteront les principales idées qu'il développera dans ce chant qu'il compose à la hâte et dont, dès
le lendemain matin, il apporta la musique et les paroles à son ami de Dietrich. Le peintre Isidore Pils, soixante ans plus tard mit en
scène, sans grand souci de vérité, cette soirée du 25 avril où, chez le maire de Strasbourg, Rouget de Lisle chanta pour ses amis ce
chant patriotique qu'il intitula: Chant de Guerre pour l'armée du Rhin. Dans la réalité, il semble que ce soit le Baron de Dietrich luimême qui le chanta, mais cela n'a pas grande importance. Aussitôt imprimé, ce chant, paroles et musique, fut exécuté pour la première
fois le 29 avril sur la place d'armes de Strasbourg.
La composition de cette œuvre donna une certaine célébrité à son auteur mais ne lui assura pas une carrière fulgurante ni comme
'militaire ni comme musicien. Cette notoriété lui évita cependant d'être guillotiné quelques années plus tard. En effet, dès le mois de
juin, Rouget de Lisle quitte Strasbourg pour diriger la forteresse de Huningue, à l'extrême sud de l'Alsace, mais, pour avoir protesté
contre l'internement de Louis XVI, à la suite de la prise des Tuileries le 10 août de la même année, il est démis de ses fonctions.
Arrêté plus tard sous La Terreur, il échappe de peu à la guillotine parce que les juges ont bien voulu se souvenir qu'il était l'auteur de
La Marseillaise. Après la chute de Robespierre, il reprend brièvement sa carrière militaire en Vendée où il participe à l'expédition de
Quiberon avec Hoche, puis quitte définitivement l'armée en 1796 pour retrouver sa famille à Lons-le-Saunier.
Malgré quelques tentatives pour écrire et composer d'autres chants dans la même veine que La Marseillaise (il écrivit même un
hymne intitulé Vive le Roi sous la Restauration !), il vécut assez misérablement en se livrant à divers travaux d'écriture et de
traduction. Pour survivre, on dit même qu'il vendait le manuscrit (à chaque fois « unique ») de La Marseillaise, qu'il écrivait de sa
belle écriture, au fur et à mesure de ses besoins. Emprisonné pour dettes en 1826 puis accueilli par l'un de ses camarades d'arme, le
Général Blein, il eut une fin de vie un peu moins malheureuse grâce aux pensions qu'il reçut d'abord de Louis-Philippe puis de deux
ministères, à partir de 1830. À l'âge de 76 ans, le 26 juin 1836, il mourut à Choisy-le-Roi, une bourgade située au sud de Paris où il fut
inhumé.
Dans sa version originelle, l'œuvre de Rouget de Lisle ne comprend pas moins de quinze couplets.
La version officielle actuelle en contient sept.
Le premier couplet annonce l'arrivée prochaine des armées des tyrans (c'est-à-dire des monarques
coalisés contre la France) et dénonce en des termes très forts (féroces soldats/ égorger vos fils et vos
compagnes) les exactions qu'elles ne vont pas manquer de commettre contre les populations
innocentes. Pour Rouget de Lisle, cette évocation incitera les citoyens-soldats de l'Armée du Rhin à
combattre avec encore plus de courage. On peut noter la médiocrité de la versification: à côté de la
rime riche qui fait rimer « campagnes » avec « compagnes », on a de vagues assonances
patrie/tyrannie et soldat/bras. Le couplet lui, grâce à l'emploi de l'impératif,' rend plus impérieux
l'appel aux citoyens-soldats pour la défense de la patrie :
Aux armes citoyens
Formez vos bataillons
Marchons, marchons
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons
On a beaucoup commenté ce refrain, et particulièrement ses deux derniers vers : « Qu'un sang impur/abreuve nos sillons », pour
savoir ce que désigne ce « sang impur ». Cela voudrait-il dire que le sang des Français serait « pur » et celui de ses ennemis « impur »
? Ce serait un contresens de le penser. En réalité, dans la terminologie de la fin du XVIIIe siècle, sont de « sang pur » les nobles et de
sang « impur » le peuple. Il s'agit donc, dans l'esprit de Rouget de Lisle, d'un appel aux gens du peuple pour qu'ils acceptent le
sacrifice de leur vie pour la défense de la Patrie.
Les couplets suivants éclairent la signification du 1er couplet et du refrain. Ils condamnent les « rois conjurés » et « les vils
despotes » qui veulent asservir les Français et associent à cette condamnation les « traîtres », les « perfides » et « les complices de
Bouillé », c'est-à-dire les royalistes émigrés qui combattent aux côtés des ennemis de la France (les couplets 2 à 4). Ils plaident
cependant le pardon pour les peuples qui vivent sous la domination de ces tyrans et qui sont considérés comme des « victimes » par
Rouget de Lisle (couplet 5). Le 6e couplet est le dernier dont Rouget de Lisle est l'auteur. Il contient un rappel des idéaux républicains
qui conduisent le peuple en armes : l'amour de la Patrie et celui de la Liberté. Pour terminer ce chant, le 7e couplet dit le « couplet des
enfants », appelle les jeunes Français à suivre les traces glorieuses de leurs aînés « De les venger ou de les suivre ». Seulement la
vérité historique demande de signaler que ce couplet n'est pas de Rouget de Lisle et qu'il a été ajouté, probablement dès le mois de
juillet 1792. Il serait l'œuvre de l'abbé Pessonneaux, professeur au collège de Vienne (en Isère). Mais sur l'attribution de ce dernier
couplet, des incertitudes demeurent.
Très rapidement, la musique et les paroles de ce chant sont diffusées en Alsace, à Paris et dans la France entière, souvent de façon
anonyme et dans de multiples versions. Il devient aussi rapidement populaire parmi les soldats des armées en campagne. C'est à
Montpellier, puis à Marseille que, dès le mois de juin, on retrouve sa trace. Comment l'hymne de Rouget de Lisle est-il parvenu dans
le sud-est de la France, on ne sait pas très bien (peut-être par l'intermédiaire de la grande foire de Beaucaire) mais toujours est-il que le
texte en est publié le 23 juin sous le titre de Chant de guerre aux armées des frontières dans un journal de Marseille, le Journal des
Départements méridionaux, qui relate un banquet patriotique à l'issue duquel le Docteur François Mireur l'a chanté, provoquant
l'enthousiasme général. Mireur, invité d'honneur de ce banquet, est, en qualité de délégué du Club des amis de la Constitution, chargé
d'organiser le départ des Volontaires du Midi dont la mission doit être de défendre Paris en cas d'attaque par les troupes ennemies.
Début juillet, six cents volontaires de Marseille et de Montpellier prennent la route pour « monter » à Paris. On a fait imprimer pour
eux (?) un tiré-à-part de ce chant qui sera leur chant de marche. Nos volontaires marseillais atteignent la capitale le 30 juillet où leur
hymne connaît immédiatement un grand succès et devient populaire sous le titre de La marche des Marseillais puis de L 'Hymne des
Marseillais et, un peu plus tard, (mais on ne sait pas précisément à quelle date) sous le titre officieux de La Marseillaise.
À partir de fin 1792/début 93 (l'an I et l'an II de la République), cet hymne est chanté sur les champs de bataille et lors des fêtes
patriotiques. Il fut chanté par les soldats de la République victorieux à Valmy (20 septembre 92) comme à Jemmapes (6 novembre
92), en Belgique. L'historien Michelet écrit qu' « au matin de Jemmapes, La Marseillaise tient lieu d'eau de vie ». À Paris, on chante
La Marseillaise dans tous les théâtres de la ville au moment de l'entracte. Elle est même interprétée à l'Opéra dans un spectacle
lyrique intitulé L'offrande de la Liberté dont la musique est du grand musicien François Joseph Gossec qui, à cette occasion ré
orchestre la musique de Rouget de Lisle. C'est la Convention qui, par décret du 4
frimaire an II (24 novembre 1793) institue, L'hymne des Marseillais comme
hymne national. À ce titre, il sera chanté lors de la fête de L'Être suprême, le 8
juin 1794 (le 20 prairial an II) au champ de Mars. La chute de Robespierre (lors
du coup d'État du 9 thermidor de l'an II) le fait tomber en disgrâce, mais on
redécouvre, le 26 messidor an III, « ces sons inattendus qu'on avait oubliés
depuis quelque temps » et l'on décrète qu'il sera exécuté chaque jour, par la garde
montante au Palais national. Rouget de Lisle reçoit alors un hommage officiel.
Mais L'hymne des Marseillais est alors un chant patriotique parmi d'autres.
Pendant la période du Directoire, le gouvernement arrête officiellement une
liste de chants patriotiques, en tout une vingtaine de morceaux dont trois sont
alors très populaires. Il s'agit de: Ah ça ira, Le Chant du Départ et Veillons au
salut de l'Empire. Progressivement cependant, en province comme à Paris, La
Marseillaise se diffuse. On la retrouve lors des victoires de la campagne d'Italie
et aux funérailles des généraux Hoche, en 1797 et Joubert, en 1799. Cependant, à
la fin de la période révolutionnaire, La Marseillaise est supplantée par deux
hymnes. Le plus célèbre est le Chant du départ, d'Etienne- Nicolas Méhul, pour
la musique et du grand poète André Chénier pour les paroles. Il sera joué pour la
première fois lors des cérémonies du 14 juillet 1794 et fut surnommé « La
seconde Marseillaise »,Après 1795, un autre chant patriotique, écrit en réaction
contre la Terreur, Le Réveil du Peuple, fit son apparition. Il était entonné par les
« réactionnaires » diront les républicains, en tout cas par ceux qui refusaient
l'idéal républicain pur et dur qu'avait incarné le régime de la Terreur instauré par
Robespierre.
Jugée trop « révolutionnaire », La Marseillaise fut interdite sous le Premier
Empire et sous la Restauration. Napoléon le, lui préféra Le Chant de départ et
Veillons au salut de l'Empire comme hymnes officiels mais L'hymne des
Marseillais est resté très populaire parmi les soldats de l'armée impériale. À
Waterloo, le 18 juin 1815, le dernier carré de la garde impériale la chanta dans un
ultime effort avant de succomber face à l'ennemi. Ce n'est qu'à l'avènement de
Louis-Philippe, roi des Français, en 1830, qu'elle eut à nouveau sa place dans les
cérémonies officielles. Hector Berlioz en fit alors une orchestration nouvelle pour
grand orchestre symphonique mais ce retour en grâce fut de courte durée. Les
relations entre Louis-Philippe et l'opposition républicaine se dégradèrent très
rapidement si bien que La Marseillaise, à nouveau chant des opposants et des
contestataires, fut à nouveau interdite. Nouveau retour de 1848 à 1851, durant la
IIe République, puis nouvelle interdiction sous le Second Empire.
Après la défaite de Sedan et l'épisode de la Commune de Paris, s'instaure
Statue de Rouget de Lisle par Bartholdi à Lons-leprogressivement
un régime républicain mais il faudra attendre 1879 pour que les
Saulnier.
Républicains deviennent majoritaires à l'Assemblée Nationale et que Jules Grévy
accède à la Présidence de la République à la suite du Général Mac-Mahon. Le 14 février de cette année-là une proposition de loi du
député Talandier est débattue à la Chambre visant à reconnaître La Marseillaise comme hymne national de la France. Les députés
royalistes sont choqués par cette proposition. Le ministre de la Guerre, le Général Gresley, fait alors observer que le décret du 14
juillet 1795 est toujours en vigueur, et qu'en conséquence une nouvelle loi serait inutile. Comme il s'engage à ce que ce décret reçoive
sa « pleine et entière exécution », les députés acceptent le retrait de cette proposition de loi.
Assez rapidement, la IIIe République institue un culte républicain qui puise ses sources dans l'histoire de la Révolution française.
C'est à ce titre, par exemple, qu'une loi du 6 juillet 1880 déclare le 14 juillet comme jour de la fête nationale. La Marseillaise
contribue à ce culte naissant. On la joue lors de tous les défilés militaires, particulièrement à l'occasion de cette nouvelle fête
nationale. En 1882, le 23 juillet et le 27 août, deux statues de Rouget de Lisle sont inaugurées, l'une à Choisy-le-Roi, où il est décédé,
l'autre à Lons-le-Saunier, ville qui l'a vu naître. Cette seconde statue est du grand sculpteur Bartholdi à qui l'on doit la statue de la
Liberté de New-York. Ces deux inaugurations donnent lieu à de grandes cérémonies républicaines. À Choisy le Roi, le Premier
ministre, Charles de Freycinet, prononce un vibrant discours patriotique où il qualifie La Marseillaise « d'hymne de la Patrie » en
ajoutant : « qu'elle est une force, un honneur et un enseignement... ». Elle est à nouveau à l'honneur en 1889, à l'occasion des fêtes du
centenaire de la Révolution et lors de l'exposition universelle de Paris en 1900. On écrit alors une version officielle unique afin que
toutes les musiques militaires puissent l'interpréter ensemble et on prescrit son apprentissage dans toutes les écoles de France.
À la veille de la guerre 1914-1918, elle symbolise l'unité nationale et l'espoir d'une revanche contre l'Allemagne après la perte de
l'Alsace et d'une partie de la Lorraine en 1870. Perçue comme militariste et nationaliste par certains mouvements anarchistes,
pacifistes et internationalistes, elle bénéficie cependant d'un large consensus dans la population. Elle est chantée dans les théâtres et
les cafés concerts pendant toute la guerre mais bien sûr aussi sur le front et lors des grandes commémorations patriotiques. Lors des
cérémonies du 14 juillet 1915 qui se déroulent pour la première fois aux Champs- Elysées, ce culte républicain prend une autre
forme : les cendres de Rouget de Lisle sont transférées aux Invalides pour bien marquer aux yeux de la population l'importance
particulière de cet hymne et de son auteur. Après l'armistice du 11 novembre 1918, La Marseillaise est de toutes les cérémonies
officielles, notamment lors de l'inauguration des monuments aux morts qu'on érige dans tous les villages de France durant les années
vingt. Les mouvements ouvriers ont parfois peine à se reconnaître dans cet hymne aux accents jugés trop guerriers et trop nationalistes
mais cette période de doute ne dure pas. Le très beau film de Jean Renoir, intitulé précisément La Marseillaise qui sort en 1938, tout
en étant implicitement à la gloire du « Front Populaire » montre un attachement fort aux valeurs de la Révolution qui se continuent
sous la IIIe République et réconcilie la gauche française avec l'idéal patriotique qu'incarne La Marseillaise.
Sous l'occupation et le Régime de Vichy, chanter notre hymne national redevient un moyen de contestation de l'ordre en place,
voire de résistance. Interdite en zone occupée et associée à Maréchal nous voilà en zone libre, elle fut entonnée en de multiples
circonstances par des petits groupes, le plus souvent d'étudiants ou de jeunes, en particulier pour commémorer de façon informelle la
fête nationale ou la victoire de 1918. Ce fut le cas à Paris, par
exemple, le 11 novembre 1940 où trois mille jeunes gens et
jeunes filles ont remonté les Champs-Elysées et ont entonné
La Marseillaise devant l'Arc de Triomphe. À la suite de cette
manifestation sévèrement réprimée par la Wehrmacht un
millier de jeunes fut interpellé et plus de cent emprisonnés.
Parfois, ce fut dans des circonstances encore plus dramatiques,
à l'occasion d'une exécution capitale ou d'un départ de
prisonniers vers des camps d'internement. À la Libération, elle
fut chantée en de nombreuses occasions, en particulier par le
Général de Gaulle, en Corse, à Paris et à Chartres. Elle fut un
facteur d'unité nationale en ces temps troublés d'après-guerre.
Depuis 1946, La Marseillaise fait partie de nos institutions
et aucune fraction organisée de l'opinion publique ou des partis
politiques français ne conteste sérieusement son contenu ou les
valeurs républicaines à laquelle elle fait référence. Son
apprentissage est dorénavant obligatoire à l'école primaire par
une loi adoptée le 23 avril 2005 et une autre loi, la loi 2003239 du 18 mars 2003, institue un délit d'offense au drapeau et à
l'hymne national, puni de 7500 € d'amende. Mais preuve que
Affiche du film « La Marseillaise » de Jean Renoir.
La Marseillaise n'est pas contestée, aucune personne n'a été
jusqu'ici sanctionnée pour offense à notre hymne national.
Même si dans la population française on a oublié la plus grande partie de son texte pour n'en retenir que le refrain et le premier
couplet, elle bénéficie d'une sorte de « sacralisation laïque ». Les Français le chantent lors des manifestations patriotiques et des
cérémonies commémoratives ou encore dans les tribunes d'un stade à l'occasion d'un match international de football ou de rugby mais
peu se soucient d'approfondir la véritable signification de ses paroles. Sans trop y penser ils replongent dans une histoire nationale qui
trouve ses racines dans la période révolutionnaire.
Notre devoir -devoir de mémoire, puisque tel est le terme qu'on emploie aujourd'hui- est de bien saisir la signification de cet
enracinement et de mesurer le chemin parcouru en plus de deux siècles par ceux qui malgré les obstacles ont fait vivre et perdurer
l'idéal républicain.
Téléchargement