Dénoncer les stéréotypes de beauté - Éki-Lib Santé Côte-Nord

Invitation à dénoncer les stéréotypes de beauté
féminine
Les comédiennes québécoises Sylvie Léonard et Nathalie Gascon se
sont associées au Réseau québécois d'action pour la santé des
femmes pour dénoncer les stéréotypes de beauté féminine véhiculés
dans la société par la publicité, les médias et le milieu artistique
.
En Amérique du Nord, 95 % des femmes ne correspondent pas aux normes de beauté, qui
sanctifient minceur et jeunesse éternelle. Résultat : un sentiment d'insatisfaction grandissant
sourd dans les chaumières, sans que personne ne s'en émeuve. Mais le Réseau québécois d'action
pour la santé des femmes (RQASF) entend bien porter cette grogne sur la place publique afin
d'imposer un modèle où beauté rimera désormais avec diversité.
Il faut dire que le modèle de la jeune sirène -- plus irréelle que réelle, parce que souvent
retouchée et à peine pubère -- se multiplie, et pas seulement dans les publicités. En effet, la télé,
les vidéo-clips, les médias et le cinéma ont eux aussi adopté ce modèle, bien qu'il aille à l'encontre
de la diversité du corps des femmes, des lois immuables du temps et des traits de
caractéristiques ethniques."
L'omniprésence des ces stéréotypes amènent plusieurs femmes à modifier leur corps, notamment
par la chirurgie plastique, les produits amaigrissants et les suppléments alimentaires, afin de s'y
conformer.
"Cette attitude, la comédienne Sylvie Léonard l'interprète comme un dangereux recul pour les
femmes. Cette image est «complètement axée sur la séduction, la jeunesse éternelle, la
dépendance, la passivité, donc tout ce qui représente un recul évident pour l'autonomie et le
développement sain des femmes», dénonce la muse d'Un gars, une fille.
La comédienne est d'autant plus alarmée que cette hyper sexualisation a même gagné les cours
des écoles primaires. «C'est affolant le nombre de petites filles qui ne jouent pas au ballon, qui ne
courent pas, qui ne sautent pas à la corde à danser parce qu'elles portent des jupes trop droites,
des talons trop hauts.»
La pression du corps parfait est aussi une réalité quotidienne pour la comédienne Nathalie Gascon,
qui s'est déjà fait recommander, «par amitié», de faire remonter ses paupières tombantes.
«Pourquoi [...] toutes les petites morts que l'on doit vivre avant d'arriver à la mort ultime sont-
elle dépréciées au profit d'un jeunisme à tout crin ?», s'interrogeait-elle hier."
Le RQASF invite l'ensemble de la société québécoise à agir quotidiennement pour inciter les
médias, agences de publicité et commerces à véhiculer des modèles féminins plus conformes à la
réalité et plus axés sur la diversité.
On peut agir quotidiennement aussi pour soi et pour notre entourage en se conscientisant sur
cette problématique et en visant à être bien dans sa peau avec ses différences plutôt que de
vouloir correspondre à des modèles irréalistes ou sollicitant trop de ressources personnelles
(temps, énergie et argent) au détriment d'un meilleur bien-être. Vouloir être belle mais vouloir
être bien aussi.
Le Devoir, 4 mai 2005
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