Mise à jour sur le virus H1N1 à l`intention des rhumatologues

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SECTION MEDICAL
SPÉCIALEISSUES
: PANDÉMIE DE GRIPPE A(H1N1) 2009
Le JSCR présente une section spéciale
sur la pandémie de grippe A(H1N1)
Les médecins canadiens se préparent à un début d’automne inquiétant parce que l’apparition de la souche H1N1 du virus
de la grippe, d’abord au Mexique et maintenant à travers le monde, suscite beaucoup d’inquiétudes à cause de l’absence
d’immunité innée de la population. Les patients immunodéprimés à cause de leur maladie ou de leur traitement risquent
de réagir différemment de la population générale. Dans le milieu de la rhumatologie, le débat se poursuit en vue de s’entendre sur les conseils appropriés à donner aux patients ainsi qu’aux autorités responsables des mesures de santé publique,
notamment à propos des vaccins et de la distribution des médicaments antiviraux. Les pays de l’hémisphère Nord peuvent
tirer d’importantes leçons des expériences initiales des pays de l’hémisphère Sud, aux prises avec la pandémie depuis près
de six mois. Le Journal de la Société canadienne de rhumatologie (JSCR) a communiqué avec l’Australian Rheumatalogy
Association (ARA) pour connaître les opinions et obtenir des conseils d’experts australiens au sujet de la saison de la
grippe imminente.
Mise à jour sur le virus H1N1 à l’intention
des rhumatologues canadiens
Par Philip Baer, MDCM, FRCPC, FACR
e Comité des traitements de la Société canadienne de
rhumatologie (SCR) est informé des préoccupations du
conseil d’administration de la SCR et des rhumatologues
canadiens à propos des conséquences potentielles de l’infection par le virus H1N1 pour nos patients, en particulier ceux
dont la fonction immunitaire est compromise soit par leur
maladie soit par leurs médicaments, notamment les divers
antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM)
immunosuppresseurs, les glucocorticoïdes et les modificateurs de la réponse biologique (MRB). Vous avez déjà pu lire
quelques conseils dans « Consultation de couloir » du JSCR Été 2009. La situation reste fluctuante en raison de la controverse persistante à propos de la gravité et du moment
d’apparition d’une pandémie, de la priorisation des groupes
les plus vulnérables et du risque de rupture des stocks de vaccins antigrippaux et d’antiviraux.
D’après ce qu’on sait maintenant, il semble que l’immunisation contre le virus H1N1 nécessitera deux doses de vaccin
par personne et que ce vaccin ne sera pas prêt avant le mois
de novembre 2009. Le gouvernement canadien a confié à un
fabricant canadien de vaccins, la société GlaxoSmithKline, le
contrat d’approvisionnement d’une réserve de vaccins suffisante pour tous les Canadiens. Il existe déjà des stocks d’antiviraux et le fabricant de l’oseltamivir a affirmé détenir des
stocks suffisants de ce médicament.
L
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JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 3
Quant à l’établissement des priorités pour l’immunisation,
on prévoit que les recommandations canadiennes seront publiées en septembre. Les actualités récentes donnent à penser
que les professionnels de la santé et les autres personnes qui
jouent un rôle clé dans l’infrastructure essentielle du pays
seront parmi les premiers à recevoir le vaccin. Un groupe de
travail sur la vaccination ainsi qu’un comité spécial réunissant
les médecins hygiénistes en chef des provinces et des territoires et leurs conseillers décideront quels seront les autres
groupes à vacciner en priorité, selon la Dre Theresa Tam, directrice, Maladies infectieuses et Préparation des mesures d’urgence, Agence de la santé publique du Canada.
Entretemps, le Comité des traitements de la SCR a
demandé conseil au Dr Michael Gardam, un spécialiste des
maladies infectieuses à l’Université de Toronto; à son avis,
« les patients immunodéprimés viendraient au troisième
rang, après les travailleurs de la santé et les femmes
enceintes, des groupes à vacciner en priorité. »
Aux États-Unis, le comité consultatif en matière de pratiques
de vaccination (Advisory Committee on Immunization Practices)
recommande d’inscrire les femmes enceintes, les travailleurs de
la santé et les enfants âgés de moins de six mois ou plus sur la
liste des groupes à vacciner à en priorité contre la grippe
A(H1N1). En outre, parmi les premiers à recevoir le vaccin, on
devrait inclure les parents et les personnes qui prennent soin
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d’enfants en bas âge, les adultes non âgés atteints de maladies
à haut risque et les jeunes adultes de 19 à 24 ans
(www.cdc.gov/media/pressrel/2009/r090729b.htm).
On ne connaît pas encore le protocole qui servira à
rechercher et à vacciner les patients des groupes prioritaires.
Il peut être utile de discuter de cette question avec nos
patients, car nous les rencontrons lors des visites médicales
régulières. Ces patients pourraient envisager de rappeler à
leur omnipraticien qu’ils sont immunodéprimés, car il se
pourrait que les agences gouvernementales demandent aux
médecins de rechercher dans leur clientèle les patients qui
doivent être immunisés en priorité.
Les grandes entreprises privées ainsi que les gouvernements établissent leurs propres plans pour aider leurs
employés en cas de pandémie. Il se pourrait bien que ces
plans prévoient un accès prioritaire aux antiviraux. Il serait
bon d’inciter les patients qui travaillent pour ces employeurs
à se renseigner sur les plans établis dans leur milieu de travail pour faire face à une pandémie possible.
Pour le moment, la prophylaxie antivirale contre la grippe
saisonnière et les mesures de distance sociale (p. ex., éviter
les foules) ne sont pas recommandées.
Tous, y compris les patients immunodéprimés, doivent appliquer les mesures reconnues de protection contre les infections, pour se protéger eux-mêmes et protéger les autres si le
virus H1N1 venait à se propager rapidement au Canada :
• Lavez-vous les mains souvent et soigneusement avec de
l’eau tiède et du savon ou utilisez un liquide antiseptique.
• Toussez et éternuez dans le pli du bras et non dans vos
mains.
• Nettoyez bien et désinfectez toutes les surfaces et les objets
fréquemment touchés.
• Restez à la maison si vous êtes malade, sauf si on vous
ordonne de consulter un médecin.
Ce dernier point doit toutefois être éclairci dans le cas des
patients immunodéprimés. Ces patients sont en effet des
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Sources d’information
• H1N1 Influenza Center, site Web du NEJM, www.nejm.org
• Agence de la santé publique du Canada,
www.combattezlagrippe.ca
• Site Web des CDC, www.cdc.gov
• Avis de santé importants du Ministère de la Santé et des
Soins de longue durée de l’Ontario,
www.health.gov.on.ca/french/providersf/programf/emuf/i
hnf.html
• Site Web du BMJ, http://pandemicflu/bmj.com
candidats au traitement antiviral s’ils manifestent des symptômes évoquant la grippe H1N1 parce qu’ils sont à risque
élevé; ils devraient donc consulter un médecin dès que possible. Après l’apparition des symptômes, s’ils attendent trop
(> 48 heures) pour consulter un médecin et s’ils sont encore
fiévreux, ils peuvent quand même recevoir un antiviral, bien
que le médicament risque alors d’être moins efficace.
Le Comité des traitements de la SCR continue de surveiller
les recommandations émises par les agences gouvernementales et les publications scientifiques. N’oubliez pas de visiter
le site Web de la SCR pour des mises à jour importantes et de
consulter les sources d’information énumérées dans le
Tableau 1.
Philip Baer, MDCM, FRCPC, FACR
Rhumatologue
Coprésident, Comité des traitements
Société canadienne de rhumatologie (SCR)
Vice-président, Ontario Rheumatology Association (ORA)
Président, Section de rhumatologie de l’OMA
Toronto, Ontario
Conseils au sujet de la grippe A(H1N1) à
l’intention des patients de rhumatologie
Par Madame Robyn Middleton, Secrétariat de l’Australian Rheumatology Association
On conseille aux patients de rhumatologie de suivre les
recommandations générales formulées par les autorités gouvernementales relativement à la grippe A(H1N1). On peut
trouver ces recommandations sur le site Web du National
Pandemic Flu Service, Department of Health and Ageing, à
l’adresse : http://www.flupandemic.gov.au/internet/panflu/publishing.nsf/Content/where-help-1.
La grippe A(H1N1) 2009 est causée par une souche
entièrement nouvelle du virus de la grippe. La plupart des
gens ne sont pas pré-immunisés contre la grippe A et on
ignore si les vaccins antigrippaux actuels peuvent conférer
une protection contre cette nouvelle souche.
Ses symptômes ressemblent à ceux d’une grippe ordinaire,
c’est-à-dire, entre autres, fièvre subite (38 °C), toux, maux de
tête, frissons, douleurs musculaires et articulaires, maux de
gorge et écoulement nasal, parfois accompagnés de perte
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JSCR 2009 • Volume 19, Numéro 3
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