Alexia Stantzos - HES-SO

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01.12.2013
AMENHOTEP
Repenser la pratique du soin intensif en psychiatrie aiguë
recherche‐action élaboration
implantation évaluation un objet musical en chambres de soins intensifs
La musique est un espace contenant, un
“espace transitionnel”, c’est en fait
un “pont” entre l’intérieur et
l’extérieur, entre l’imaginaire et le réel.
Un terrain de jeu ou le sujet pourra
s’exprimer.
D. Winnicott
Le Projet
‐ La mise en chambre fermée vise à réorganiser l’interaction soignant/patient
sur un mode soutenu, contenant et apaisant (Vignat, 2009).
‐ En théorie, ce soin poursuit plusieurs objectifs : permettre au patient de reprendre
le contrôle de son état psychique et de son comportement par une interaction
concentrée avec les soignants, assortie d’une réduction de son espace, d’une
ritualisation de son temps afin d’établir ou restaurer une alliance thérapeutique.
Idée de départ: la clinique
‐ En premier lieu, la diminution des stimulations sensorielles peut présenter certains
risques: « Privé de la perception d’éléments extérieurs, la perception de son
propre corps augmente, ce qui est inquiétant, parce que, généralement, on vit
avec un corps silencieux » (Bayard, 2011).
• Elaborer conjointement (équipe interdisciplinaire) un objet diffusant de la musique à disposition du patient en Crise.
‐ Dans son rapport sur les mesures de contention dans les hôpitaux psychiatriques du
canton de Vaud, le Dr. Pierre Bovet signale les travaux de Spitz (1945 ; 1946) et de
Mason (2009) qui montrent que la déprivation sensorielle, même de
relativement courte durée, provoque des symptômes psychotiques. Afin
d’en limiter les effets négatifs, le rapport de Bovet préconise d’entrecouper la
période d’isolement par « des moments de stimulation "normale"», sous une
certaine forme de protection (visites infirmières et médicales, sorties
accompagnées en division etc.) »
(Bovet et al., 2009)
Trois objectifs seront donc au centre de cette recherche:
• Equiper les chambres de soins intensifs en psychiatrie en tenant compte des recommandations faites dans la première étape d’élaboration du dispositif et des réflexions.
• Analyser et comprendre l’apport de ce dispositif pour le soignant et le patient en état de crise.
Partenaires: Hôpital, Patients, Ingénieurs, Sociologue, Musiciens, Infirmiers
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1er Recueil de données à l’hôpital
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Ça me permet d’oublier mes hallucinations.
Me sent en contact avec l’extérieur.
Je me sens plus triste.
Ça m’a permis de m’endormir.
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Le patient en écoutant de la musique avec le soignant aborde ses difficultés familiales, les émotions sont présentes.
Le patient pleure pendant l’écoute musicale et redemande une séance le lendemain.
Le patient est nettement plus détendu.
En réutilisant le morceau écouté, il nous parle de ce qu’il vit et met à distance ces idées délirantes.
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Le patient demande de lui‐même l’arrêt de la musique car il se sent trop stimulé.
N’aime pas les musiques choisies.
Dispositif technique
en collaboration avec la Haute Ecole d’Ingénierie
• Choix des musiques
• Pas d’objet dans la pièce
• Pas d’écran, clavier, etc…
• Suivi des actions
• Catégories de musiques
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Interface utilisateur (patient)
Dispositif envisagé pour le futur
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Groupe d’écriture
en collaboration avec le GRAAP
• La musique est importante pour notre vie. Surtout dans ces temps difficiles. Elle est bonne pour la maladie psychique. Elle peut nous aider à surmonter des moments difficiles.
• « La musique enchante et délivre des choses d’en‐bas, bercez ma douleur je vous en supplie ne lui parlez pas », je ne sais qui a dit cela, un poète bien entendu. Mais il y a toutes sortes de musiques, surtout dans le 20ème et le 21ème siècles, cacophonies et autres qui répondent peut‐être à une besoin d’expression. Pour mon compte, j’aime l’harmonie et la profondeur qui touche le fond de mon cœur.
• A chaque étape de ma vie la musique ma apporté bonheur, réponses, échange, parties de rires lorsque nous essayions des duos. Et même si certains textes paraissent « tristes », ce qu’ils expriment correspond peut‐
être à un état d’âme du moment. La musique est telle que notre humeur.
• La musique, c’est un baume pour le cœur et l’âme. Je pense que si j’avais pu entendre, lors de mes hospitalisations, de la musique classique, cela m’aurait bien aidée. Cela touche le fond de notre être, l’âme, qui est nourrie par la musique.
• Que serait‐on sans musique ? De pauvres êtres desséchés. Envie de saluer bien fort ces musiciens de l’âme. Choix des morceaux
4 catégories
en collaboration avec la Haute Ecole de Musique
1) Activation joyeuse
Geneva Emotional Music Scale
Telemann, concerto
9 dimensions
‐ émerveillement
‐ transcendance
‐ tendresse
‐ nostalgie
‐ calme
‐ puissance
‐ joie
‐ tension
‐ tristesse
Zentner, Grandjean, & Scherer (2008)
Bach, concerto italien (+ émerveillement)
2) Nostalgie
Tansmann, élégie (+ tristesse)
Schumann, quatuor (+ tristesse et calme)
Polka
Bruch, Kol Nidrei (+ tristesse)
Warp (+ émerveillement)
Violentango (+ calme et tristesse)
Stan Getz (+ calme) Andy Mc Kee (+ calme et tristesse)
4) Calme
3) Tension
Liszt, consolation (+ nostalgie et tendresse)
Debussy, la Mer (+ puissance)
Lutoslawsky (+ tristesse) Grieg, Peer Gynt (+ nostalgie, tendresse, émerveillement) Conan (+ puissance)
Ironie du son (+ nostalgie)
Prince of darkness (+ puissance)
Frisell & Hersch (+ émerveillement)
Souvenirs (+ tristesse)
Anouar Brahem (+ nostalgie)
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Merci de votre attention
Photos: Marie‐Noëlle Decoret
http://www.marienoelledecoret.com
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