Perturbateurs endocriniens :
Quelles conséquences sur l’économie ?
Les perturbateurs endocriniens sont au cœur de l’actualité, la Commission européenne
doit bientôt livrer son projet de réglementation sur les perturbateurs endocriniens, une
première mondiale. Ce projet se base sur la conclusion d’un avis de l’Autorité européenne
de la sécurité des aliments (EFSA) de 2013 : "Les perturbateurs endocriniens
peuvent (…) être traités comme la plupart des substances préoccupantes pour la santé
humaine et l’environnement."
La CGPME fait le point sur le sujet.
Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien
Un débat intense existe sur ce qu’est un
perturbateur endocrinien. La définition qui a
été proposée par l’Organisation mondiale de la
santé en 2002 fait consensus : "Un perturbateur
endocrinien est une substance exogène ou un
mélange qui altère la/les fonction(s) du système
endocrinien et, par voie de conséquence, cause
un effet délétère sur la santé d’un individu, sa
descendance ou des sous-populations" En
d’autres termes, un perturbateur
endocrinien est une substance étrangère à
l’organisme qui dérègle le fonctionnement des
glandes qui sécrètent des hormones (thyroïde,
ovaires, testicules, pancréas…) avec un effet
négatif et un lien de causalité entre les deux.
Les perturbateurs endocriniens sont des
molécules qui ressemblent, plus ou moins
étroitement, aux hormones naturelles. Or, les
hormones indiquent aux organes comment
fonctionner. Les messages peuvent être
erronés à cause des perturbateurs endocriniens
et affecter le fonctionnement normal des
organes.
La compréhension exacte du rôle joué par ces
substances perturbatrices endocriniennes,
leurs modalités d’action, comme la part
attribuable de leur effet dans l’accroissement
de certaines pathologies (cancer, obésité,
diabète) fait l’objet de controverses
scientifiques et sociétales.
Interaction ou perturbation du système endocrinien ?
Une substance qui interagit avec le système
endocrinien n’est pas nécessairement un
perturbateur endocrinien. Certaines
substances naturelles, telle que la caféine, les
phyto-œstrogènes présents dans une grande
variété de plantes (génistéine de soja,
mycotoxine présente dans les silos à céréales,
etc), ou de synthèse (certains médicaments,
pilules contraceptives, etc) sont en interaction
avec le système hormonal sans toutefois le
pertuber ni lui causer des effets néfastes aux
doses auxquelles elles ont utilisées.
Toutes les études réalisées à ce jour ne
permettent pas de déterminer de manière sure
un lien de causalité entre l’exposition à des
perturbateurs endocriniens et certaines
pathologies. Cependant, il existe un faisceau de
présomptions et d’éléments scientifiques en
faveur d’un tel lien. Dans ce contexte, certaines
substances de synthèse sont suspectées d’être
des perturbateurs endocriniens. C’est le cas des
pesticides organochlorés, des herbicides, des
dioxines ou apparentés
(polychhlorobyphényles, PCB), de
certains retardateurs de flamme bromés, etc.