Le plus souvent importées
volontairement dans un but
d’ornement, la majorité
des espèces exotiques
envahissantes se sont
échappées de nos jardins
pour, au nal, infester
des écosystèmes déjà
fragilisés par les activités
humaines.
Les deux principales espèces concernées sont Ludwigia
grandiora et Ludwigia peploïdes mais leur différenciation
reste affaire de spécialistes. Ces deux espèces sont des
plantes aquatiques affectionnant les zones d’eau calmes voire
dormantes. Elles s’enracinent sur les berges ou au fond de
l’eau puis se développent sous la forme de tiges ottant à la
surface. En pleine végétation, elles sont en mesure de doubler
leur biomasse en quelques semaines !
Stade végétatif
Ce stade, en fonction de l’ensoleillement et de la température
de l’eau, débute courant mai.
Rosettes de feuilles ottantes,
alternes, avec nervures
bien visibles, d’un beau
vert luisant, enracinées ou
pouvant otter librement à la
surface de l’eau.
Stade oraison
A compter de juin, la plante se redresse, les feuilles s’allongent
et la oraison commence. Elle se poursuivra durant une bonne
partie de l’été.
Fleurs jaunes à cinq pétales, au
cœur très légèrement orangé
et de trois à cinq centimètres
de diamètre ;
Feuilles allongées (un peu
comme une feuille de saule),
plus ou moins velue dessus et
dessous de 2 à 3 cm de large
et jusqu’à 10 cm de long ;
Des prospections larges et un suivi régulier
VNF, l’EPTB et le Grand Chalon ont mis en place une
démarche de prospection généralisée en bateau ou à
pieds, entre Allériot et Ouroux-sur-Saône.
Différents foyers de Jussie ont ainsi été trouvés à Chalon-sur-
Saône mais aussi sur plusieurs communes voisines. La Saône,
ses afuents et l’ensemble des zones humides où la Jussie
pourrait s’implanter (Lux, Epervans…) ont alors été visités.
Un suivi annuel est mis en place avec deux prospections par an
an de vérier l’évolution des foyers.
Arrachage uniquement manuel
Pour une bonne efcacité des interventions, il est nécessaire
d’arracher toutes les racines enfouies dans la vase.
An de ne pas contaminer d’autres zones, il faut également
récupérer les éventuels fragments qui pourraient partir dans le
courant et donner naissance à nouveaux plants.
Gestion des résidus
Les résidus de Jussie doivent être traités avec la plus grande
précaution. Même après arrachage, cette plante conserve une
importante capacité de reprise au contact de l’humidité.
L’ensemble des résidus peut être déposé sur une
plateforme hors zone inondable pour y être composté
sous une bâche plastique avant d’être enterré.
La prolifération de la
Jussie dans les rivières,
les canaux et les plans
d’eau entraîne la formation d’un
tapis végétal épais. Ce caractère
envahissant conduit au recouvrement de la surface
des eaux et entraine une diminution du taux d’oxygène
dissous dans l’eau, provoquant la mort de la faune et de
la ore aquatique locale.
Les premières conséquences de la prolifération de Jussie
sont d’abord observables au niveau des écosystèmes mais
des conséquences économiques peuvent devenir importantes
lorsque l’envahissement se généralise. La Jussie peut en effet
remettre en question certaines activités liées à l’eau comme la
navigation, la pêche professionnelle et de loisir, la pisciculture,
etc.
Une action inadaptée peut être pire que l’inaction !