Médecine fondée sur les preuves et médecine manuelle 4
pour l'enseignement. Une fois qu'un protocole a été élaboré, un algorithme précis peut-être couché sur
papier. Ceci forme alors la base de l'enseignement de la procédure correcte d'examen.
Tests d'examen clinique
On ne peut tirer de conclusions sur les tests cliniques qu'après des études de validité. Des résultats
négatifs concernant un test particulier ou une combinaison de tests ne signifient pas automatiquement
que ces tests sont sans intérêt. Ceci doit nous encourager à poser des questions comme "Pourquoi ces
tests marchent-ils dans la pratique quotidienne ?" et "Est-ce que mes suppositions par rapport au but
diagnostic de ce test étaient bonnes ? » Ceci peut mener à d'autres études de validité.
La précision clinique des tests d'examen est un point important. Aucun n'est parfait, mais en utilisant
un nombre suffisant de tests, on peut correctement localiser la source de la douleur. Il est juste de
remarquer que dans toute lésion pathologique, plusieurs structures sont concernées. En cas de fracture,
peut-être que la plus grande partie de la douleur provient du spasme musculaire autour du site
fracturaire. En médecine manuelle, nombre de structures sont concernées. Par exemple, dans une
subluxation articulaire postérieure, il y aura un déplacement osseux, un épanchement articulaire, un
étirement de la capsule, une augmentation du tonus musculaire et une nociception d'origine chimique.
Si le rôle des enseignants est de dire que l’on doit être précis et trouver une cause unique comme
diagnostic, alors peut-être devraient-ils reconsidérer ce problème à la lumière de la médecine
manuelle.
Ceci permet d'introduire maintenant le concept des syndromes. Il est nécessaire de bien comprendre la
différence entre lésion et syndrome. Peut-être que pour dénommer des lésions, comme par exemple
l'épicondylite, il devrait y avoir un terme plus général. Par exemple, un terme comme « atteinte fibro-
musculaire latérale du coude ». Ici, vous n'avez pas nommé une entité précise comme source de
douleur. En médecine manuelle, il est impossible de faire ainsi. De même qu'avec les articulaires
postérieures, de très nombreux autres tissus peuvent être concernés.
A l’évidence, il faut beaucoup de recherche pour améliorer nos tests ou en inventer de nouveaux, plus
précis. Simultanément, il est possible d’utiliser les tests cliniques disponibles pour localiser
précisément la source de la douleur. Il est raisonnable de dire : « si vous ne pouvez pas diagnostiquer,
vous ne pourrez pas traiter ». Il y a une différence nette entre un médecin de médecine manuelle
concluant qu'il y a, par exemple, un signe d'alerte sur le segment L5, et un non médecin qui manipule
ce même segment parce qu'il y a de la douleur à ce niveau. L'interrogatoire donne les clés principales,
mais l'examen joue aussi un rôle important. L'examen du patient à visée diagnostique ne comprend pas
seulement l'examen physique, mais inclut aussi d'autre procédures d'investigation. Ceci élargit la
recherche diagnostique en faisant proposer des algorithmes cliniques, des investigations radiologiques
et des examens de laboratoire. En établissant des recommandations, nous aurons besoin de réfléchir à
tout cela. Donner un nom à une maladie ou un syndrome requiert un temps considérable. Selon les
mots de Robert Ward, professeur d'ostéopathie, Michigan : « Traitons nous les mêmes problèmes ? »
Peut-être pouvons nous répondre à cette question en demandant à notre tour : « Ne sommes-nous pas
en train d'utiliser différents noms pour les mêmes maladies ? »
Pour l'homogénéisation de l'enseignement, des concours, de la réflexion et dans nos tentatives d'unifier
la médecine manuelle en tant que spécialité médicale autonome, nous devons avoir un dénominateur
commun pour chercher, diagnostiquer, définir et traiter. Tant que de grandes variations existeront, il
sera impossible d'avoir un standard internationalement accepté. Dans cette démarche, nous devons agir
avec logique. Mettre à la corbeille tous les diagnostics actuels est une autre illustration du balancement
du pendule.
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