1 Chapitre 7: travail et énergie Objectifs : Savoir établir l'expression du travail de la force de pesanteur. Savoir établir l'expression du travail de la force électrique dans un champ uniforme. Savoir établir l'expression du travail d'une force constante. I.TRAVAIL D'UNE FORCE CONSTANTE Un solide soumis à une force dont le point d'application se déplace peut : être mis en mouvement (exemple : shoot dans un ballon de foot) ; changer d'altitude (exemple : bille qui tombe) ; se déformer temporairement ou définitivement (exemple : les oscillations d'un ressort ou une voiture lors d'un accident) ; voir leur température s'élever (exemple : disques de frein lors d'un freinage). Dans tous ces cas, on dit que la force fournit un travail. α 1) définition Savoir établir l'expression du travail de la force de frottements (d'intensité constante au cours d'un trajet rectiligne). Savoir analyser les transferts d'énergie au cours d'un mouvement. α valeur du travail α =0 WAB F.AB. cos(α) F.AB 0 π 2 travail moteur ou résistant? travail moteur WAB F.AB. cos(α) 0 travail moteur π 2 WAB F.AB. cos(α) 0 travail nul π απ 2 WAB F.AB. cos(α) 0 travail résistant 0α Soit une force F constante appliquée entre les points A et B. Le travail de cette force entre le point A et B, notée WAB (F ) est égal au produit scalaire du vecteur déplacement par le vecteur force: Unités : WAB (F ) WAB (F ) F.AB F.AB. cos(F, AB) =F.AB.cos( ) en joule (J), F en Newton(N), AB en mètre (m). 2) Travail moteur, travail résistant Lorsque le système reçoit du travail d'une force extérieure, alors ce travail est positif, il s'agit d'un travail moteur. Lorsque le système fournit du travail au milieu extérieur alors le travail est négatif, il s'agit d'un travail résistant. 3) travail du poids Sur une zone étendue à quelques kilomètres, on peut considérer le vecteur poids est une force constante. La valeur du poids P = m.g. La grandeur g dépend de l’altitude et de la latitude. Pour un déplacement de quelques kilomètres on peut considérer que g = constante. ***************************************************************************************** 2 Exemple : Solide sur un plan incliné. Considérons un mobile autoporteur de masse m = 400 g se déplaçant sur un plan incliné d’un angle β = 26,2 ° par rapport à l’horizontale. 1. Que peut-on dire du travail de la force , réaction du support sur le même trajet AB ? 2. Donner l’expression du travail du poids sur le trajet AB. 3. Utiliser le fait que le vecteur est une force constante. 4. En déduire l’expression du travail du poids entre les positions A et B du mobile. sur le trajet AB en fonction de la dénivellation h 5. Le travail du poids sur le trajet AB est-il moteur ou résistant ? On choisit un axe vertical Oz, vertical, orienté vers le haut et d’origine O. Lorsque le mobile occupe la position A, il a l’altitude z A et lorsque il occupe la position B, il a l’altitude z B. 6. Exprimer le travail du poids sur le trajet AB en fonction de z 7. Calculer la valeur du travail du poids Corrigé : A et z B. Conclusion. sur le trajet AB sachant que AB = 10,0 m. 1. Le travail de la force , réaction du support, sur le même trajet AB est nul car la réaction du support est perpendiculaire au support. Les frottements sont négligeables (mobile autoporteur) 2. Expression du travail du poids sur le trajet AB. 3. On va utiliser deux propriétés du poids : 3 - La direction du poids est la verticale du lieu et la valeur du poids est constante. Le poids est une force constante. 4. On choisit le chemin suivant : AH et HB. Avec h = AB . cos α 5. Le travail du poids sur le trajet AB est un travail moteur : 6. Pour donner le travail du poids en fonction de z vecteurs et On peut écrire que : A et z B, il faut donner l’expression des en utilisant l’axe Oz et le vecteur unitaire . (1) En conséquence : (2) Conclusion : Lorsque le centre de gravité G d’un corps passe d’un point A à un point B, le travail du poids ne dépend que de l’altitude z A du point de départ et de l’altitude z B du point d’arrivée : Le travail du poids ne dépend pas du chemin suivi. Si le travail d’une force est indépendant du chemin suivi, c’est-à-dire s’il ne dépend que des positions du point de départ A et du point d’arrivée B, on dit que la force est conservative. Le poids est une force conservative. 4 Une force est conservative si le travail de cette force est indépendant du chemin suivi, c’est-àdire s’il ne dépend que des positions du point de départ A et du point d’arrivée B. Remarques : Si z A > z B, l’altitude du point G a diminué : le travail du poids est moteur. Si z A < z B, l’altitude du point G a augmenté : le travail du poids est résistant. Si z A = z B, l’altitude du point G n’a pas changé : le travail du poids est nul. Pour déterminer la valeur du travail du poids, on peut utiliser la relation suivante : Attention au signe ! Pour utiliser cette relation, il faut savoir si le travail est moteur : - Si le travail est moteur : - résistant ou Si le travail est résistant, alors : Le travail du poids ne dépend pas du chemin suivi (voir figure ci dessus) mais uniquement de l'altitude initiale et de l'altitude finale: on dit que le poids est une force conservative. Remarque : le travail des forces de frottements dépend du chemin suivi, une force de frottement n’est pas conservative. ***************************************************************************************** 3) Travail d'une force électrostatique conservative a) Expression du travail de la force électrostatique. Considérons une particule de charge q, assimilée à un point matériel M, qui se déplace d’un point A à un point B dans un champ électrostatique uniforme Dans un champ électrostatique uniforme électrostatique constante : . , la particule M est soumise à une force Expression du travail de la force électrostatique sur le trajet AB ? Schéma : On considère le cas où la charge q > 0 pour pouvoir représenter la force . 5 Lorsque la particule, de charge q se déplace du point A au point B, dans l’espace où règne le champ électrostatique uniforme , le travail de la force électrostatique est donnée par la relation : Avec ℓ = AB . cos α b)- Différence de potentiel. Par définition, la différence de potentiel entre deux points M et N placés dans un champ électrostatique uniforme - est donnée par la relation : cette différence de potentiel dépend du champ électrostatique uniforme et des positions des points M et N. c) Retour sur l’expression du travail de la force électrostatique : Autre expression du travail de la force électrostatique : d)- Conclusion : Une particule de charge q, placée dans un champ électrostatique force . est soumise à une 6 Lorsque cette particule se déplace d’un point A à un point B, le travail de la force est donnée par la relation : Remarque : Cette écriture se rapproche de celle du travail du poids sur le trajet AB : Dans un champ électrostatique uniforme, le travail de la force électrostatique à laquelle est soumise la particule ne dépend que des potentiels électriques (liés aux positions) de son point de départ et de son point d’arrivée. La force électrique est une force conservative. Le travail de la force électrostatique ne dépend pas du chemin suivi. Remarque: quand est-ce que le travail de la force électrostatique est moteur? Résistant? Sur le schéma ci dessus UAB > 0 . 7 - si q > 0 , WAB (F ) > 0 travail moteur, la force est dans le sens du mouvement - si q < 0, WAB (F ) < 0, travail résistant, la force est opposée au mouvement. 4) force de frottement non conservative Considérons le cas ou un solide est en mouvement rectiligne sur une table. Le solide est soumis à une force de frottement f . Soit une force de frottement f constante appliquée entre les points A et B. Le travail de cette force entre le point A et B, notée WAB ( f ) est égal au produit scalaire du vecteur déplacement par le vecteur force: WAB (f ) f.AB f.AB. cos(f, AB) =f.AB.cos( α ) si α = π , WAB (f ) f.AB.cos( π )=-f.AB WAB ( f ) en joule (J), f en Newton(N), AB en mètre (m). En règle générale le travail de la force de frottement est < 0, il est résistant car la force de frottements est généralement opposée au mouvement. Ce travail dépend du chemin suivi. Considérons un chemin 1, A-> B, puis un chemin 2, A ->D->C->B. Le travail W1 de la force de frottement le long du chemin 1 et le travail W2 le long du chemin 2 sont différents. En valeur absolue W1 < W2. Le travail d'une force de frottement dépend du chemin suivi: la force de frottement est une force non conservative. II) ENERGIES ET TRAVAUX DES FORCES CONSERVATIVES 1) Variation d'énergie potentielle de pesanteur Epp et travail du poids Considérons une altitude de référence zo = 0 m. Un solide de masse 'm' placé dans le champ de pesanteur terrestre 'g' à une altitude 'z' possède une énergie potentielle de pesanteur: Epp m.g.(z zo ) m.g.z Unité: Epp(J), m (kg), z(m). La variation d'énergie potentielle d'un objet de masse m se déplaçant d'un point A d'altitude zA à un point B d'altitude zB est: Epp Epp(B) Epp(A) m.g.zB mgzA m.g.(zB zA) On a vu que le travail du poids d’un objet de masse m se déplaçant d'un point A d'altitude zA à un point B d'altitude zB dans un référentiel galiléen était: WAB (P ) P .AB mg .(zB zA) Le travail du poids, force conservative, est égale à l'opposée de la variation d'énergie potentielle: WAB (P ) mg.(zB zA) Epp Epp(B) Epp(A) 2) Variation d'énergie potentielle électrique et travail de la force électrostatique 8 La tension UAB est égale à la différence de potentiel électrique entre les points A et B: UAB =VA-VB avec VA et VB respectivement potentiel électrique au point A et B. Unité: potentiel et tension en volt (V). L'énergie potentielle électrique d'une charge q dont le potentiel électrique est V est: Epe = q.V Unité: Epe (J), q(C), V(V) La variation d'énergie potentielle électrique entre le point A de potentiel VA et le point B, de potentiel VB est: Epp Epe(B) Epe(A) qVB qVA q(VB VA) Or le travail de la force conservative électrostatique entre le point A et le point B est: WAB (F ) q.E.AB q.UAB q.(VA VB) Par conséquent le travail de la force conservative électrique est égale à l'opposé à la variation de l'énergie potentielle électrique: WAB (F ) q..UAB q.(VA VB) Epp q(VB VA ) WAB (F ) Epp Généralisation: la variation d'énergie potentielle d'un système se déplaçant d'un point A à un point B est égale à l'opposé du travail effectué par les forces conservatives entre le point A et le point B: Epp WAB (F ) 3) L'énergie mécanique: cas du mouvement sans frottement Rappel: - l'énergie mécanique d'un système de masse m, se déplaçant à une vitesse v dans un champ de pesanteur uniforme g est: Em Ec Epp si z 0 alors Em Ec Epp 1 .m.v2 mg (z zo ) 2 1 .m.v2 mg (z) 2 - Le théorème de l'énergie cinétique nous dit que la variation de l'énergie cinétique d'un système de masse m entre un point A et un point B est égale à la somme du travail des forces non conservatives (Fnc) et du travail des forces conservatives (Fc): EcA B WAB (Fnc) WAB (Fc ) Or la variation d'énergie potentielle de pesanteur entre les points A et est: Epp WAB (Fc ) Lorsqu'un système en mouvement n'est soumis à aucune force de frottement (force non conservative) la variation d'énergie mécanique est nulle au cours du temps. L'énergie mécanique se conserve. En effet: B 9 Em EmB EmA Ec Epp Em WAB (Fnc ) WAB (Fc ) WAB (Fc ) 0 Em 0 Ec Epp Ec -Epp L'énergie cinétique se transforme en énergie potentielle de pesanteur et inversement au cours du mouvement. 4) L'énergie mécanique: cas du mouvement avec frottement Comment évolue l'énergie mécanique au cours du temps? Considérons un système évoluant d'un point A à un point B soumis à des forces de frottements. La variation d'énergie mécanique entre le point A et le point B est: Em EmB EmA Ec Epp Em WAB (Fnc ) WAB (Fc ) WAB (Fc ) Em WAB (Fnc ) 0 Lorsqu'un système en mouvement est soumis à des forces non conservatives (forces de frottement) la variation d'énergie mécanique est égale au travail des forces non conservatives. L'énergie mécanique ne se conserve plus. Em WAB (Fnc) 4.1. Que vaut l'énergie potentielle élastique d'un dispositif solide-ressort ? Cette énergie est la part d'énergie liée à la déformation du ressort. On note ( ) l'axe du ressort de raideur k ; son origine O coïncide avec la position au repos de l'extrémité libre. On appelle la force exercée par l'opérateur pour tirer sur le ressort La variation d'énergie potentielle élastique du ressort est : . Or Nous obtenons donc et, par déduction, On choisit naturellement une énergie potentielle nulle pour la position du ressort où la déformation est nulle, soit donc . L'énergie potentielle élastique d'un ressort a pour expression : lorsque l'axe ( du ressort. ) est parallèle à l'axe du ressort et son origine O correspond à la position de repos 10 4.2. Que vaut l'énergie mécanique d'un dispositif solide-ressort ? Que vaut l'énergie mécanique s'il n'y a pas de frottements ? Dans le cas du dispositif solide-ressort horizontal, on éloigne le solide de sa position de repos O et, à l'instant de date to = 0 s, on le lâche sans vitesse initiale. Une interface d'acquisition donne x(t) où x est l'abscisse du centre d'inertie G du solide et permet de tracer, à partir de cette fonction, Ec et Epe. Les courbes obtenues montrent que lorsque Ec est maximale, Epe est minimale et réciproquement : il y a conversion d'une forme d'énergie en l'autre. L'énergie mécanique d'un système solide-ressort constitué d'un ressort horizontal d'axe ( ), de raideur k, et d'un solide de masse m a pour expression Lorsque l'axe ( ) est parallèle à l'axe du ressort et son origine O correspond à la position de repos du système, l'amplitude des oscillations reste constante au cours du temps, le régime est périodique de période To. L'énergie mécanique d'un système qui n'est soumis à aucun frottement se conserve : elle est constante au cours du temps. Que vaut l'énergie mécanique s'il y a des forces de frottements ? L'amplitude des oscillations diminue au cours du temps, le régime est pseudo-périodique de période T (ou apériodique si les frottements sont plus importants). Donc, l'énergie mécanique du système diminue au cours du temps, elle est dissipée par transfert thermique. Exemple : dans le cas d'un pendule, la dissipation d'énergie est due aux frottements. L'amplitude des oscillations diminue au cours du temps et l'oscillateur finit par être au repos. Le point de suspension d'un pendule est toujours le siège de frottements. minimes soient-ils, il y a échauffement, une partie de l'énergie mécanique du système est dissipée sous forme de chaleur. De plus, la période du pendule dépend également de la variation de l'intensité de pesanteur, de la température ou de la pression. 11 5. Oscillations libres: étude énergétique 5.1. Définition On appelle pendule simple un système mécanique constitué d’un fil inextensible attaché à un point O à l’extrémité du quel est fixé une boule de petites dimensions. 5.2. Oscillations libres d’un pendule simple L’évolution temporelle d’un pendule simple libre et non amorti est la suivante : Définition : On appelle période T0 d’un oscillateur non amorti la durée qui s’écoule entre deux passages successifs de l’oscillateur par des positions identiques avec des vecteurs vitesses identiques. Remarque : si l’amplitude angulaire est inférieure à 10° ( θ 0 <10° ), l’expérience montre que la période T0 ne dépend pas de l l’amplitude angulaire θ 0 . On dit qu’il y a isochronisme des petites oscillations. L’expérience montre que la période d’un pendule simple a pour expression : T=2π √ avec { T 0 : période du pendule (s) l : longueur du pendule (m) g : intensité de la pesanteur (m .s -2 ) 5.3. Transferts d'énergie au cours des oscillations La boule du pendule est soumise à deux forces : Son poids P → exercé par la Terre. La tension T → exercée par le fil. Le travail de la tension du fil est nul car sa direction reste normale au déplacement. Au cours des oscillations du pendule, lorsque l'énergie cinétique E C du pendule est maximale, l'énergie potentielle E P est minimale et réciproquement: il y a conversion d'une forme d'énergie dans l'autre par l'intermédiaire du travail d'une force conservative, le poids. L'énergie mécanique E m du pendule se conserve. 12 Cas d’un système soumis à des forces de frottement(ANIM P.186 Hachette) Lorsque le pendule est soumis à des frottements, l'amplitude de ses oscillations diminue au cours du temps et l'énergie mécanique E m du système diminue: il y a dissipation d'énergie par transfert thermique par l'intermédiaire de forces non conservatives, les forces de frottement. 6. Le temps atomique Les définitions successives de la seconde se sont appuyées sur des mouvements périodiques. Cependant, un oscillateur mécanique ne peut être utilisé comme étalon de mesure du temps car son mouvement n’est pas reproductible. Une horloge atomique est une horloge qui utilise la pérennité et l'immuabilité de la fréquence du rayonnement électromagnétique émis par un électron lors du passage d'un niveau d'énergie à un autre pour assurer l'exactitude et la stabilité du signal oscillant qu'elle produit. La précision et la stabilité des horloges atomiques sont telles que, depuis1967, l'horloge atomique au césium 133 est un étalon pour la mesure temps et sert à la définition de la seconde. Faire en DM activité p.188) Programme officiel Comprendre: Lois et modèles Comment exploite-t-on des phénomènes périodiques pour accéder à la mesure du temps ? En quoi le concept de temps joue-t-il un rôle essentiel dans la relativité ? Quels paramètres influencent l’évolution chimique ? Comment la structure des molécules permet-elle d'interpréter leurs propriétés ? Comment les réactions en chimie organique et celles par échange de proton participent-elles de la transformation de la matière ? Comment s’effectuent les transferts d’énergie à différentes échelles ? Comment se manifeste la réalité quantique, notamment pour la lumière ? Temps, mouvement et évolution Notions et contenus Compétences exigibles Travail d’une force. Établir et exploiter les expressions du travail d’une force constante (force de pesanteur, force électrique dans le cas d’un champ uniforme). Force conservative ; Établir l’expression du travail d’une force de frottement d’intensité constante dans le cas d’une trajectoire rectiligne. énergie potentielle. Forces non conservatives : exemple des frottements. Énergie mécanique. Analyser les transferts énergétiques au cours d’un mouvement d’un point matériel. Étude énergétique des oscillations libres d’un système mécanique. Dissipation d’énergie. Extraire et exploiter des informations sur l’influence des phénomènes dissipatifs sur la problématique de la mesure du temps et la définition de la seconde. Pratiquer une démarche expérimentale pour étudier l’évolution des énergies cinétique, potentielle et mécanique d’un oscillateur.