Monde chinois Monde chinois

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Actualité
Jean-Pierre Cabestan, La Chine entre intégration et affirmation de sa puissance
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Monde chinois
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Le consensus de pékin
Barthélémy Courmont, Quand la Chine cherche à séduire le monde
Roromme Chantal, L’énigme de la puissance chinoise : originalité et fondements théoriques
Julien Bois, Le consensus de Pékin : coopération ou nouvel impérialisme ?
Marie-Hélène Pozzar, Le soft power chinois en Asie du Sud-Est : l’exemple de la Thaïlande
Éric Nguyen, La Chine, superpuissance en Afrique
Ondine Martinez, Quand la Chine s’affirme en Amérique latine
Paul André, La dimension confucéenne du soft power chinois
Luo Hui, Cultures chinoises et altérité dans leur rapport au pouvoir
Emmanuel Meneut, Le consensus de Pékin et la lutte contre le changement climatique
Amélie Agbo, Le soft power taiwanais en Afrique : l’exemple du Burkina Faso
Questions d’Asie
Simon Tay, Les relations États-Unis-Asie après la crise
Shamsul Khan, Ibrahima Diallo, Le réveil du dragon : la conceptualisation des implications stratégiques
et linguistico-culturelles de l’ascension de la Chine
Michel Bonnin, Une génération oubliée ? Mémoire, culture et entraide chez les anciens jeunes instruits
Chroniques régionales
Asie centrale, par Gaël Raballand
Asie du Sud-Est, par éric Mottet
Taiwan, par Barthélémy Courmont
Lu, vu, entendu
Emmanuel Lincot, Peinture et pouvoir en Chine (1979-2009) : une histoire culturelle
Luo Hui, Jouer le réel : langage, identité et conscience personnelle dans le cinéma de Jia Zhangke
Le Consensus de Pékin
le consensus de Pékin
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tel +33 1 40 15 70 00
fax -33 1 40 15 68 00
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isbn : 978-2-36259-015-3
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Monde chinois
nouvelle Asie
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revue
Books
L’énigme de la puissance chinoise :
originalité et fondements théoriques
par Roromme Chantal
Quand, au tournant de la décennie 1980,
Deng Xiaoping a engagé la Chine sur la voie
pragmatique des réformes, il a par la même
occasion projeté l’empire du Milieu sur l’un des
chemins les plus sinueux, avec pour ambition
de le conduire vers le sommet de la puissance.
Avec l’implosion du bloc de l’Est en 1989 et de
l’Empire soviétique deux ans plus tard, la Chine
devient par défaut le premier rival stratégique
des États-Unis dans la course à l’hégémonie
mondiale. Un petit cadeau fait par l’ancien
rival soviétique, mais un cadeau empoisonné. Il
s’agissait en effet pour Pékin de se mesurer à la
première puissance « réellement universelle »
de l’histoire des relations internationales. Mais,
de la puissance latente à la puissance effective,
le génie chinois ne se dément pas, et on mesure
aujourd’hui les résultats de cette montée en
puissance spectaculaire.
La Chine se pose au monde comme une
véritable énigme qu’elle est jusqu’ici la seule
à savoir résoudre : une économie capitaliste
florissante tenue par un régime communiste. À
défaut de pouvoir capitaliser sur le hard power
(la puissance militaire), elle fit de l’économie,
le levier principal de sa stratégie d’affirmation
de puissance. Insaisissable, la réponse chinoise
à l’hégémonie américaine est venue ouvrir une
dichotomie irréductible au sein de la discipline
des relations internationales, tiraillée entre
approches du statu quo et révisionnisme. Preuve
que, pour beaucoup, discerner l’ascension de
cette superpuissance atypique demeure un
exercice malaisé.
Relever le défi américain
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Désormais principal candidat au leadership
mondial, la Chine a basculé dans le XXIe siècle
avec un défi important. En dépit d’un déclin
relatif, l’hyperpuissance américaine continue
d’être une donnée essentielle dans l’ordre
mondial post-Guerre froide. Les États-Unis
produisent plus du quart du total de l’économie
mondiale et comptent pour près de la moitié des
dépenses militaires de la planète. L’économie
américaine est équivalente à celles réunies de
l’Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni, de la
France et de l’Italie et, en termes de puissance,
leurs dépenses militaires sont plus importantes
que celles de tous les autres pays du monde
pris ensemble. Dans l’histoire moderne, aucun
autre État n’a jamais enregistré une telle
prépondérance en termes de richesse, puissance
et influence.
La Chine, de son côté, avec plus de 1,3 milliard
d’habitants (soit le tiers de la population
mondiale et cinq fois celle des États-Unis), une
croissance économique quasi exponentielle (et
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
L’énigme de la puissance chinoise 28
soutenue d’environ 9,4 % depuis au moins trois
décennies) et dotée d’un arsenal nucléaire, est
la principale puissance émergente. Elle a le
potentiel de rivaliser avec les États-Unis dans
les affaires mondiales 1. Mais vu l’énorme écart
qui la sépare de son rival, la question de la
suprématie américaine se pose pour la Chine
sous la forme d’une équation dont la variable
clé est le potentiel de l’adversaire à affronter.
Le principal problème de la Chine devient sa
capacité de penser une stratégie lui permettant
de consolider sa puissance sans atrophier
son ascension. En d’autres termes, elle doit
s’affirmer sans trop provoquer.
Chine que la logique de l’équilibre des puissances
promue par le réalisme défensif, mais comporte
tout de même un chaînon manquant 5. En effet,
la stratégie de la Chine ne correspond ni à celle
d’un pays qui accumule de la puissance à des
fins strictement défensives, ni à celle d’un pays
qui utilise la puissance militaire (hard power) et
à l’offensive comme l’aurait suggéré le réalisme
offensif. À maints égards, la Chine d’aujourd’hui
est plus pacifique que celle d’hier alors même
qu’elle est plus puissante. Elle se comporte
généralement comme un État responsable qui
accommode les voisins et s’insère dans les
règles internationales 6.
La Chine, entre réalisme
et pragmatisme
C’est que, bien que plus puissante, le
déséquilibre des forces est encore en sa défaveur.
Sa stratégie consiste alors à utiliser son soft
power (l’économie, la diplomatie, la culture, etc.)
comme levier tout en relevant parallèlement
son hard power. Une telle lecture est cohérente
avec l’histoire de la Chine qui démontre qu’elle
s’est toujours adaptée aux circonstances en
combinant au besoin une approche offensive/
défensive (offense/defense). En d’autres termes,
les grandes puissances agissent généralement
en acteur rationnel, c’est-à-dire empruntent
la voie de l’expansionnisme seulement quand
les opportunités se présentent. Elles agiront
ainsi uniquement si les bénéfices dépassent
clairement les risques et coûts.
Si l’on s’accorde pour dire que le comportement
de la Chine sur la scène internationale
actuellement est dicté par le réalisme 2, force
est toutefois de reconnaître l’originalité de
son approche, faisant du pragmatisme son
principal fil conducteur. Aucune des théories
en relations internationales n’a ainsi su
anticiper adéquatement la réponse chinoise
à l’hégémonie américaine. En particulier,
elle s’inscrit à l’antipode des prévisions de la
théorie de l’équilibre des puissances, promue
par le réalisme défensif de Kenneth Waltz 3.
Élevée quasiment au statut de loi, celle-ci eut
voulu que la Chine prît la tête d’une coalition
antihégémonique (hard coalition) contre la
superpuissance américaine. Cette prédiction ne
s’étant pas vérifiée, certains tenants du réalisme
ont été acculés à rectifier, affirmant qu’il serait
imprudent pour une puissance émergente,
nonobstant son potentiel, de se lancer dans
une telle aventure sans risquer d’essuyer les
représailles de la seule superpuissance du
globe 4.
La théorie du réalisme offensif de John
Mearsheimer fournit à cet égard un meilleur
modèle d’explication du comportement de la
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
La Chine a bel et bien entrepris un mouvement
de balancing, mais qui jure avec les formes
traditionnelles expérimentées jusque-là. Rendue
à l’évidence d’un énorme déficit à combler,
c’est-à-dire une supériorité incommensurable
des États-Unis dans les domaines économique,
militaire et technologique, la Chine a entrepris
de rééquilibrer l’ordre mondial d’une manière
intelligente et pragmatique. Dans ce contexte,
son principal défi a consisté à inventer
une recette lui permettant de parvenir au
sommet de la puissance sans avoir à affronter
prématurément son adversaire. Pékin a
conçu à cet effet une stratégie qui combine
trois dimensions complémentaires : sur le
plan interne, des réformes économiques et
militaires ; sur le plan externe, une diplomatie
agressive et efficace en adéquation avec ses
ambitions de puissance. Une telle démarche a
ceci de novateur qu’elle vise à relever le profil
national et international de la Chine à travers
essentiellement la puissance économique
plutôt que celle militaire. Les Chinois auront
ainsi saisi à la perfection l’essence même de la
philosophie du soft power développée pourtant
par un Américain. En effet, selon Joseph Nye, la
puissance efficace procéderait désormais d’une
ingénieuse combinaison de ressources variées :
celle militaire certes, mais aussi et surtout celles
économique, politique et culturelle 7.
Une telle option s’est imposée à l’évidence
à la Chine dans l’ère post-Guerre froide.
Elle ne dispose pas encore de tous les atouts
qui sont ceux de son rival, les États-Unis, en
termes de puissance et prépondérance. Par
ailleurs, la Chine évolue aujourd’hui dans
un monde différent de celui qu’ont connu
d’autres puissances émergentes dans le passé,
telle l’URSS dans le système bipolaire induit
par la fin de la Seconde Guerre mondiale. Si,
aujourd’hui comme hier, la puissance militaire
demeure la monnaie courante de la politique
internationale, elle tend cependant à perdre de
sa pertinence à un moment où la globalisation
de l’économie et la multipolarisation politique
accroissent l’interdépendance entre les
puissances, les incitant à intensifier leurs efforts
de coopération dans des domaines à la fois
conventionnels (militaire, économie, politique)
et non conventionnels (terrorisme, changement
climatique, l’aide au développement).
La montée en puissance de la Chine nourrit
cependant ses ambitions hégémoniques et, à
plusieurs égards, son nouveau statut remet en
question la prééminence américaine sur l’ordre
international comme seule superpuissance.
Autrement dit, l’émergence de la Chine tend à
induire de fait un rééquilibre dans le système
mondial de distribution de la puissance. C’est
ce que nous appelons plus exactement une
mutation vers un système bi-multipolaire,
c’est-à-dire un système hybride qui comprend,
d’un côté, les États-Unis et, de l’autre, la Chine
comme pôles dominants, même s’il convient de
garder à l’esprit la différence asymétrique des
deux superpuissances.
L’économie :
l’arme fatale chinoise
À l’église chinoise de la Realpolitik, rien
ne jouit d’une plus grande dévotion que
l’économie. Ce culte commence vers le milieu
de la décennie 1980 avec Deng Xiaoping.
Il exhortait ainsi ses camarades du Parti
communiste chinois : « Si la Chine veut évacuer
la pression inhérente à l’impérialisme et la
politique de puissance et préserver le système
socialiste, il est crucial pour nous de réaliser une
croissance économique rapide et exécuter notre
stratégie de développement 8 ». Au sortir de la
Guerre froide, cette philosophie favorisa un
consensus au sein du leadership communiste,
l’idée étant qu’une Chine faible n’aurait guère
de chance de rivaliser avec le géant américain.
Car, contrairement aux thèses ayant prophétisé
son déclin inéluctable, celui-ci n’en finissait
pas selon toute vraisemblance de gagner en
superpuissance.
Les dirigeants chinois sont dès lors
convaincus que la réalisation préalable du
développement économique doit constituer
leur tâche principale si l’empire du Milieu devait
de nouveau jouer le rôle central qu’il a exercé
par le passé et qu’il revendique à nouveau dans
les affaires mondiales. La stratégie économique
actuellement poursuivie par la Chine constitue
ainsi une étape préliminaire dans ses efforts
en vue de rétablir l’équilibre mondial de
la puissance 9. Autrement dit, elle est une
réponse logique aux contraintes imposées par
l’environnement géopolitique international
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
29
L’énigme de la puissance chinoise au seuil de la décennie 1990 avec lesquelles la
Chine se doit de composer.
30
Au cours des dernières décennies, la Chine
a accompli des progrès significatifs en vue de
la transformation d’un système bureaucratique
d’État planifié en un régime ouvert sur
l’économie de marché. D’un système autarcique,
elle s’est donc muée en un moteur alimentant la
globalisation en Asie et au-delà. Pratiquant une
politique d’ouverture, la Chine a graduellement
libéralisé ses politiques commerciales et
d’investissement. Elle peut compter avec une
diplomatie agressive qu’elle a ingénieusement
mise au service de son économie. En effet,
depuis la fin de la Guerre froide, la politique
étrangère de la Chine est inextricablement liée
à la promotion de son économie. La nouvelle
approche chinoise privilégie la réalisation d’un
développement qui soit bénéfique pour la Chine
et ses partenaires à travers des interéchanges
économiques croissants rendus possibles par la
globalisation économique 10.
Deuxième économie mondiale devant le
Japon, et talonnant désormais les ÉtatsUnis, la Chine contribuait déjà plus de 10 %
à l’économie mondiale en 2007 et 2008 et
par conséquent s’impose comme un moteur
de l’économie mondiale alors en proie à la
récession. Forte de ses 1,3 milliard d’habitants,
certains analystes projettent même la Chine
au sommet de l’économie mondiale, au plus
tard, avant la fin de la deuxième décennie
du présent siècle. La globalisation aidant,
les interactions de la Chine avec le monde
extérieur se font essentiellement à travers les
échanges économiques, cristallisés aussi par
un engagement accru dans les organisations
internationales (OI). Le but ultime d’une telle
stratégie (axée sur l’économie) est de propulser
la Chine au statut de grande puissance par
la voie du « développement pacifique ».
Autrement dit, une telle stratégie est conçue de
manière à créer les conditions requises pour la
modernisation économique et militaire accrue
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
de la Chine, ainsi qu’à minimiser les risques
que les États-Unis, entre autres, perçoivent
la Chine comme une menace à contenir ou à
détruire.
À cet égard, on peut dire que la stratégie
chinoise a valu son pesant d’or. Depuis
le lancement des réformes à la fin de la
décennie 1970, la Chine a réussi à gommer
l’écart abyssal qui séparait son économie de celle
des États-Unis. Si l’économie américaine valait
31,5 fois celle de la Chine à l’époque, en 2002,
la taille de l’économie américaine (9,2 trillions
de dollars) équivalait seulement à 7,6 celle de
la Chine (0,21 trillion de dollars). Si la tendance
se maintient, l’écart pourrait se résorber plus
rapidement que prévu et la Chine, friande des
records, pourrait devenir la première puissance
économique à un horizon temporel encore
plus proche, pour avoir été capable de ravir
successivement la troisième et la deuxième
place à l’Allemagne et au Japon 11. Face à cette
énigme que constitue le succès de l’économie
capitaliste la plus florissante au monde tenue
par un régime communiste, Deng Xiaoping
répondait : « Peu importe que le chat soit blanc
ou noir, seul un chat intelligent attrapera la
souris. Le succès est notre devise ».
Le militaire : symbole du retour
à la grandeur
Les aspirations de la Chine au statut de
superpuissance militaire ne souffrent guère
d’ambiguïté 12. Elle est de plus en plus confiante
dans la projection au niveau régional de sa
puissance militaire, affichant clairement un
potentiel croissant et une volonté à peine
dissimulée d’assumer à l’échelle planétaire son
rôle comme principal concurrent des États-Unis.
Mais, tirant les leçons quant aux liens probables
entre la course folle aux armements et la chute
brutale de l’URSS, la Chine semble avoir trouvé
un équilibre optimal entre la modernisation
militaire et le développement économique.
Portée par un boom économique, la Chine ne
se prive pas non plus de se doter d’un budget
militaire à la mesure de ses aspirations 13.
Depuis 1996, la Chine a augmenté son
portefeuille de la défense de l’ordre de 10 % l’an
en valeur réelle à l’exception de 2003. En 2009,
la Chine a annoncé une augmentation de son
budget militaire de 14,9 %, soit la 19e hausse à
double chiffres en vingt ans. Même s’il accuse
une baisse par rapport aux années précédentes
(17,6 % en 2008 et 17,8 % en 2007), pris
dans le contexte mondial délétère, caractérisé
par une sévère récession économique, cette
allocation qui totalise 6,3 % de son budget
national fournit tout de même une preuve de
l’importance que la Chine accorde à la question
militaire. « Nous devons augmenter notre
budget militaire, vu qu’il est important pour
la sécurité nationale. L’armée chinoise doit se
moderniser. Dans l’ensemble notre budget de la
défense est inadéquat 14 ».
La Chine est aujourd’hui dotée d’une force
navale jugée crédible, équipée de plus de 55 sousmarins de combat, entre autres vaisseaux
navals qui incluent des missiles localisés sur les
zones côtières du Sud et de l’Est de la Chine.
Et les experts n’ont de cesse de calculer les
implications de cette modernisation pour les
États-Unis sur le plan stratégique. La Chine
investit actuellement, de manière soutenue,
dans l’acquisition d’un système d’armement
sophistiqué, incluant des missiles balistiques
de moyenne portée, des avions de combat et
des systèmes de surveillance actualisés. Le
défi pour la Chine vise, avant toute chose, à
pouvoir mettre à mal le fonctionnement du
système militaire de la puissance américaine,
basé excessivement sur les technologies de
l’information, dans l’éventualité d’un conflit
armé, par exemple dans le détroit de Taiwan,
qui impliquerait Washington.
C’est aussi dans cette perspective que la
Chine entend faire de l’espace son nouveau
champ de bataille. En effet, le 11 janvier 2007,
emblématique de ses efforts de modernisation
militaire, la Chine réussit à détruire un de ses
anciens satellites en orbite (la collision a eu
lieu à quelque 800 km au-dessus de la terre) au
moyen d’un missile lancé depuis son territoire 15.
Au-delà du succès, c’est le symbolisme de
l’opération qui en dit tout. En effet, si les
États-Unis misent sur l’espace pour des raisons
à la fois commerciales et militaires, la conquête
spatiale, dans le cas de la Chine, signifie pour
Pékin « un retour à la grandeur 16 ».
Les événements militaires survenus au cours
des trois dernières décennies – qui ont renseigné
les Chinois sur la nette supériorité de l’Occident
dans le domaine militaire – lui ont fourni la
matière première à une série de réflexions
stratégiques. En particulier, ces événements
ont contribué à renforcer la perception déjà
bien ancrée à Pékin qu’une force militaire
adéquate et moderne est un élément essentiel
au statut de « grande puissance » auquel aspire
le leadership communiste. En réponse, les
dirigeants chinois ont réussi à promouvoir un
consensus susceptible de favoriser les conditions
nécessaires à la croissance économique et la
modernisation militaire tenant compte du
contexte international dominé par les ÉtatsUnis dans lequel il évolue. Ainsi, vers la fin de la
décennie 1990, le programme de modernisation
militaire chinois, lancé environ dix ans plus tôt,
a-t-il connu une nouvelle impulsion, en réponse
aux défis inhérents au nouvel environnement
sécuritaire post-Guerre froide. Au-delà de la
rhétorique en faveur de l’émergence d’une
société internationale harmonieuse dont Pékin
se veut le promoteur, deux tendances sont
généralement relevées comme preuves de sa
résolution à parachever un agenda militaire
inavoué.
D’une part, des investissements soutenus,
en particulier dans son arsenal militaire et ses
capacités stratégiques, aux fins du relèvement
des capacités de projection de l’armée
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
31
L’énigme de la puissance chinoise 32
chinoise au-delà de ses frontières asiatiques.
D’autre part, depuis 1996, et à l’exception de
2003, la Chine a, en termes réels, augmenté
significativement son budget de la défense d’au
moins 10 % annuellement. À l’évidence, ces
indicateurs inaugurent une nouvelle ère dans
la stratégie de défense dite active de la Chine.
Pour le moins, ils scellent une nette rupture avec
la politique suivie par la Chine dans le contexte
des « quatre modernisations », dont la défense
ne représentait que le dernier des quatre piliers
– à côté de l’agriculture, de l’industrie et de la
technologie 17.
nouveau paradigme en matière de philosophie
militaire au siècle naissant. Car, au-delà de
la rhétorique, et toute exagération gardée, il
paraît de plus en plus plausible que l’arme de
l’information pourrait doter l’armée chinoise
d’une force de frappe insoupçonnable que
même celles conventionnelles des États-Unis
risquent d’avoir du mal à contenir. L’exploration
par la Chine de ces technologies suscite déjà des
appréhensions leur conférant pour ainsi dire
un certain crédit au vu de la gestion novatrice
qu’elle s’ingénie à en faire dans sa stratégie de
puissance post-Guerre froide.
Une révolution militaire
à la chinoise
Mais la Chine a été prompte à tirer les
conséquences des premières opérations
militaires menées au début des années 1990. Les
guerres de haute technologie y sont apparues
comme un phénomène important, appelées à
déterminer dorénavant l’issue des nouvelles
guerres. Le focus de la stratégie militaire des
grandes puissances, telle qu’exemplifiée par
les frappes américaines en Irak et au Kosovo
au cours de cette décennie, s’est en effet
déplacé sur le déploiement de systèmes de
longue portée suivant une approche unifiée
de forces aériennes, terrestres et navales. Pour
réaliser un tel objectif, les forces armées ont
entrepris d’orienter leur militarisation vers
l’informatisation.
Cela dit, toute fixation excessive sur la
modernisation militaire conventionnelle de la
Chine, qui ne tienne compte de son pendant non
conventionnel, risquerait d’occulter une pièce
importante du puzzle. Car, si certes la Chine
s’est résolue à emboîter le pas à la révolution
occidentale dans les affaires militaires, ce n’est
néanmoins que dans le cadre d’une version
adaptée afin de refléter les réalités qui sont
celles de la Chine d’hier et d’aujourd’hui, mais
aussi celles de demain. En effet, consciente de
ne pas pouvoir envisager pour le moment un
rattrapage avec les États-Unis, la Chine, en guise
d’alternative, opte pour une modernisation
militaire non conventionnelle qu’elle conduit
en parallèle avec celle conventionnelle. Cellelà consiste en la définition d’une stratégie
de défense dite asymétrique, c’est-à-dire
procédant d’une prodigieuse combinaison des
technologies militaires classiques avec celles de
l’information dans la conception d’opérations
destinées à combattre avec succès des ennemis
qui lui sont supérieurs. Cette nouvelle tactique
est désormais placée au cœur d’une stratégie de
défense active promue par Pékin : se préparer
à combattre et gagner des guerres de haute
technologie. Si elle était avérée, une telle
approche aurait le potentiel d’inaugurer un
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
Dans la lignée des réflexions de deux de leurs
plus célèbres stratèges militaires, Mao Tsétoung et Sun Tzu, les Chinois sont mus par la
conviction que l’information warfare est l’une
des rares arènes technologiques où la course
à la suprématie entre grandes puissances
reste ouverte. Or, selon eux, dans ce domaine
une « révolution dans les affaires militaires »
suppose l’application novatrice de technologies
militaires dans l’accomplissement de nouvelles
compétences militaires non réalisables suivant
les méthodes conventionnelles à l’usage dans
les autres nations.
Autrement dit, les Chinois croient qu’en
exploitant la révolution de l’information, leur
pays pourrait surmonter des générations de
technologies obsolètes afin de s’élever au niveau
du monde développé. Le leadership communiste
semble ainsi persuadé qu’il est possible de bâtir
des capacités nouvelles permettant de gagner
des guerres asymétriques en exploitant certains
créneaux – tels que les missiles de croisière et
les missiles balistiques plus conventionnels de
courte portée. La Chine, selon les analystes, est
indiscutablement un des trois pays à mettre le
paquet sur le développement d’une stratégie
basée sur ce concept, après les États-Unis et la
Russie.
En Occident, on soupçonne régulièrement
la Chine de développer des stratégies afin de
mettre au point des virus puissants capables
d’infiltrer les systèmes d’information de ses
adversaires potentiels afin de les mettre à mal. Il
ne fait guère de doute que la Chine est en train
de développer de plus en plus et mettre au point
des capacités dans le cyberespace à des fins
militaires. Ces capacités visent non seulement à
collecter des informations sensibles, mais aussi
à réaliser des opérations militaires capables
d’occasionner des dommages économiques,
d’affecter des infrastructures cruciales et
d’influencer l’issue des conflits conventionnels
armés 18.
La politique : une diplomatie
antihégémonique
Par une nouvelle politique étrangère
agressive et efficace, Pékin accomplit un autre
objectif essentiel de sa grande stratégie en ce
qui a trait à l’entretien d’un environnement
extérieur propice à son émergence. À michemin entre réalisme et pragmatisme, il va
jusqu’à cultiver un certain romantisme visà-vis du multilatéralisme qu’il combine avec
un bilatéralisme exemplaire au service d’une
diplomatique de grande puissance 19. En effet,
la Chine concentre de plus en plus ses efforts
à forger des relations bilatérales exemplaires
tout en embrassant en même temps le
multilatéralisme comme une voie royale 20. C’est
que, contrairement aux puissances émergentes
dans le passé, la Chine doit composer avec les
contraintes d’un système international peuplé
d’organisations internationales dont le contrôle
est indispensable à l’exercice de la puissance.
Au cours de la dernière décennie, la Chine a
courtisé plusieurs institutions internationales
importantes, incluant l’OMC qu’elle a intégrée
en 2001 et le régime de non-prolifération
nucléaire qu’elle a rejoint en 1996. En outre,
elle a commencé à jouer un rôle plus actif et
prédominant à l’ONU. L’adhésion de la RPC
aux organisations formelles gouvernementales
internationales a plus que doublé entre 1977
et 1997 (passant de 21 à 52), tandis que
sa participation dans les organisations
internationales non gouvernementales a
explosé au cours de la même période de 71 à
1 163.
Depuis 1996, la Chine a tenu à établir
des partenariats variés avec chacune des
puissances mondiales. L’expression « strategic
partnerships » est de ce point de vue dédiée
aux relations bilatérales chinoises avec les
grandes puissances du système ayant une
valeur particulièrement stratégique pour la
Chine. Ces partenariats permettent à la Chine de
résoudre certains problèmes liés à l’hégémonie
américaine sans qu’il soit nécessaire d’engager
des conflits directs 21. Depuis 1993, ces pays
incluent le Brésil, la Russie, les États-Unis,
l’Afrique du Sud, le Mexique, l’Égypte et
l’Union européenne (ainsi que les membres
influents de cette dernière individuellement).
C’est aussi dans ce cadre qu’il faut circonscrire
l’offensive chinoise en Afrique où, après ce qui
est considéré comme une « période de repli
relatif », la Chine fait un retour remarqué. Mais
les nouvelles relations sino-africaines ne sont
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
33
L’énigme de la puissance chinoise guère teintées des considérations idéologiques
qui, presque seules, fondaient les liens sinoafricains dans les années 1960 et 1970 quand
la Chine se présentait comme une alternative
aux États-Unis et à l’URSS et fournissait un
appui salutaire aux mouvements de libération
africains. La nouvelle politique africaine de la
Chine recèle une dimension qui dépasse par
ailleurs les ambitions strictement économiques
qui caractérisaient ses relations avec les pays
africains dans les années 1980.
34
Les enjeux de la nouvelle politique africaine
de la Chine dépassent donc de très loin ce
continent ; elle s’inscrit dans le cadre plus
large d’une stratégie de contournement ou
d’affaiblissement des puissances occidentales
ou assimilées, et principalement les États-Unis,
dans une situation internationale décrite par
Pékin comme « complexe », c’est-à-dire, pour
décoder la terminologie officielle, peu favorable
aux intérêts chinois. C’est précisément ce
contexte international contraignant qui conduit
la Chine à mener en effet une stratégie de
conquête politique sans précédent en Afrique.
à travers le sous-continent depuis la visite
officielle de Hu Jintao en 2004. Freiner sa
contagion risque même de constituer, au
début du XXIe siècle, le principal défi à la
doctrine Monroe (qui proclamait l’Amérique
aux Américains). En effet, depuis l’alliance
stratégique de l’URSS avec Cuba dans les
années 1960, aucune autre puissance ne semble
avoir autant convoité l’arrière-cour de la seule
superpuissance au monde. « Discrètement mais
résolument, dans des douzaines de régions du
Chili à Cuba, la Chine est en train de gonfler
ses muscles dans les étapes embryonnaires de
ce qu’analystes militaires et des services de
renseignement perçoivent comme étant un plan
visant à défier les États-Unis politiquement
et stratégiquement dans sa propre arrièrecour 23. » Ce cocktail économico-diplomatique
est généralement assorti des liens politiques et
militaires remarquables qui, par leur ampleur,
trahissent les velléités expansionnistes
chinoises, provoquant une onde de choc
ressentie jusque dans l’arrière-cour d’un
Washington visiblement désormais inquiet.

À la plus grande satisfaction de ses partenaires
sur le continent, la nouvelle politique africaine
de la Chine pose les bases d’une coopération
« mutuellement bénéfique », érigée sur la
non-ingérence comme principe directeur. Si
au cours des dernières années, la diplomatie
publique occidentale a fait des États voyous
son point focal, en contraste, Pékin soutient
une tout autre perspective. Par exemple,
ses relations avec l’Angola, le Soudan et le
Zimbabwe, constamment sur la sellette pour
les questions de droits de l’homme, ont permis
à ces pays d’ignorer royalement les pressions
internationales et ont nui constamment à tout
effort de l’ONU et des puissances occidentales
en vue de contraindre leurs dirigeants à
réformer leur gouvernance interne 22.
1. Yuan-Kang Wang, “China’s Grand Strategy and U.A. Primacy: Is China Balancing American Power?”, CNAPS Taiwan Fellow, 2005-2006, p. 2.
Plus discrète en Amérique latine, la « fièvre
chinoise » se propage pourtant très fortement
10. R. G. Sutter, Chinese Foreign Relations: Power and Policy
since the Cold War, Lanham, Rownan & Littlefield, 2008, p. 7.
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
2. T. J. Christensen, “Chinese Realpolitik”, Foreign Affairs,
vol. 75, n° 5, 1996, pp. 37-52.
3. K. Waltz, Man, the State and War, New York, Columbia
University Press, 1959.
4. R. A. Paul, “Soft Balancing against the United States”,
International Security, vol. 30, n° 1, été 2005, pp. 8-9.
5. J. J. Mearsheimer, The Tragedy of Great Power Politics,
New York, W.W. Norton, 2001.
6. S. L. Shirk, China: Fragile Superpower, Oxford, Oxford
University Press, 2007, pp. 135-139.
7. J. S. Nye, Bound to Lead: the Changing Nature of
American Power, New York, Basic Books, 1990.
8. Yuan-Kang Wang, op. cit., 2005-2006, p. 16.
9. Voir par exemple, C. Layne, “The Unipolar Illusion
Revisited: the Coming End of the United States’
Unipolar Moment”, International Security, vol. 31, n° 2,
automne 2006, p. 9.
11. Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI), la Chine pourrait devenir dès 2016 la première
puissance économique mondiale en termes de parité du
pouvoir d’achat (PPA).
ence, Analysts Warn of Political, Strategic Challenges to
U.S. in Latin America”, The Miami Herald, 15 avril 2001,
www.latinamericanstudies.org/cuba/china-influence.htm
12. Pour une perspective militaire chinoise à ce sujet, voir
lieutenant général Li Jijun, Traditional Military Thinking and
the Defensive Strategy of China, Carlisle, Strategic Studies
Institute, U.S. Army War College, 1997.
13. China hikes military spending 14,9 %, http://www.cbc.
ca/world/story/2009/03/03/china-defence.html
14. Jiang Enzhu, porte-parole du National People’s
Congress. Propos rapportés dans J. Yardley, D. Lague,
“Beijing Accelerates its Military Spending”, The New York
Times, 5 mars 2007.
15. Pour une analyse approfondie de l’événement, voir
A. J. Tellis, “China’s Military Space Strategy”, Survival,
49 : 3, 2007, pp. 41-72.
16. China’s Space Program: Civilian, Commercial and Military Aspects, a CNA Conference Report, mai 2006, p. vii,
http://www.cna.org/Documents/china %20space %20
conference %20final.pdf
17. Lancé en 1975 par Zhou Enlai, le programme des quatre
modernisations voulait faire de la Chine une superpuissance
économique au tournant du XXIe siècle en mettant l’accent
sur l’autosuffisance économique, l’accroissement du volume d’investissements directs étrangers (IDE) et l’ouverture
du marché chinois au monde extérieur. Pour une revue exhaustive du concept, voir I. C. Y. Hsu, The Rise of Modern
China (6e éd.), New York, Oxford University Press, 2000 ;
R. Evans, Deng Xiaoping and the Making of Modern China,
Londres, Penguin Books, 1995.
35
18. B. M. Mazanec, “The Art of (Cyber) War”, The Journal
of International Security Affairs, n° 16, printemps 2009,
http://www.securityaffairs.org/issues/2009/16/mazanec.php
19. E. S. Medeiros, M. Taylor Fravel, “China’s New Diplomacy”, Foreign Affairs, vol. 82, p. 22 ; D. L. Lampton, Same
Bed, Different Dreams: Managing U.S.-China Relations,
1989-2000, Berkeley, University of California Press, 2001,
p. 163.
20. A. Scobell, “Chinese Diplomacy Goes Global: Motives,
Methods, and Mechanisms”, Testimony before the U.S.China Economic and Security Review Commission, Panel
on Tools of China’s Statecraft: Diplomacy, 18 mars 2008,
p. 6,
http://www.uscc.gov/hearings/2008hearings/
transcripts/08_03_18_trans/scobell.pdf
21. A. Goldstein, Rising to the Challenge. China’s Grand
Strategy and International Security, Stanford, Stanford University Press, 2005, pp. 133-134.
22. P. D. Rogers, “Dragon with a Heart of Darkness? Countering Chinese Influence in Africa”, Joint Force Quarterly, décembre 2007, http://goliath.ecnext.com/coms2/
summary_0199-8287624_ITM
23. J. Bussey, G. Garvin, “China Exerting Regional Influ-
Monde chinois, nouvelle Asie, n° 25, printemps 2011
Monde chinois, nouvelle Asie
DOSSIER |
Le consensus de Pékin
Créé par Joshua Cooper Ramo en 2004, le concept de « consensus de
Pékin » s’appuie sur celui de « consensus de Washington », à savoir un
modèle de développement et de gouvernance propre aux états-Unis, qui
met la démocratie en avant comme clé du développement économique,
et qui s’est développé dans le monde entier. Le « consensus de Pékin »
serait donc une diplomatie autour d’un modèle chinois, qui reposerait sur
le respect mutuel entre états et la non-ingérence, sur le développement
économique et structurel (puis éventuellement social et civique), sur la
tolérance envers la corruption des élites, etc.
La Chine refuse pour le moment le qualificatif de « consensus de Pékin », et estime qu’il ne s’agit que d’une affabulation occidentale. On se
souvient toutefois de l’attitude, semblable, qu’elle avait adoptée à l’égard
du soft power dans les années 1990....
Au-delà des mots, la véritable question est fondamentale : la Chine
est-elle capable de proposer au monde un modèle de développement ?
Ce dossier exceptionnel de Monde chinois, nouvelle Asie examine en profondeur les enjeux politiques, économiques et sociaux de la diplomatie
chinoise et de son modèle.
Revue trimestrielle - Printemps 2011
144 pages | 185 x 255 mm |20 euros TTC
EAN 978-2-36259-015-3
en librairie le 7 juin 2011
Au sommaire
Actualité
La Chine entre intégration et affirmation de sa puissance
Jean-Pierre Cabestan
Le consensus de Pékin
Quand la Chine cherche à seduire le monde
Barthélémy Courmont
L’énigme de la puissance chinoise: originalité et fondements
théoriques
Roromme Chantal
Le consensus de Pékin: coopération ou nouvel impérialisme?
Julien Bois
Questions d’Asie
Les relations états-Unis-Asie après la crise
Simon Tay
Le reveil du dragon: la conceptualisation des implications stratégiques et linguistico-culturelles de l’ascension de la Chine
Shamsul Khan, Ibrahima Diallo
Une génération oubliée? Mémoire, culture et entraide chez les
anciens jeunes instruits
Michel Bonnin
Chroniques régionales
Le soft power chinois en Asie du Sud-Est: l’exemple de la
Thaïlande
Marie-Hélène Pozzar
Asie centrale
La Chine, superpuissance en Afrique
éric Nguyen
par éric Mottet
Quand la Chine s’affirme en Amérique Latine
Ondine Martinez
La dimension confucéenne du soft power chinois
Paul André
par Gaël Raballand
Asie du Sud-Est
Taiwan
par Barthélémy Courmont
Lu, vu, entendu
Cultures chinoises et altérité dans leur rapport au pouvoir
Luo Hui
Peinture et pouvoir en Chine (1979-2009): une histoire culturelle
Emmanuel Lincot
Le consensus de Pékin et la lutte contre le changement climatique
Emmanuel Meneut
Jouer le réel : langage, idéntité et conscience personnelle dans
le cinéma de Jia Zhangke
Luo Hui
Le soft power taiwanais en Afrique: l’exemple du Burkina Faso
Amélie Agbo
Books.
>> Derniers dossiers
MONDE CHINOIS n°24| Médias & Pouvoirs en Chine
Parler des médias en Chine se résume bien souvent à discuter de la censure, du contrôle de l’information et des droits de l’homme. Monde
chinois veut contourner cette représentation banalisée - sans évidemment la réfuter - et supposer, plutôt, l’hypothèse d’une relative liberté
de parole en Chine. Car celle-ci est bien existante dans les médias chinois. Avec la libéralisation de l’économie, le temps du monopole de
l’information par les journaux officiels s’est achevé, et les grands groupes de presse ou audiovisuels chinois disposent aujourd’hui d’une
véritable liberté éditoriale qui peut même parfois bousculer le Parti : dénonciation de scandales, corruption, trafics...
MONDE CHINOIS n°23| Chine-Moyen-Orient : la coopération du siècle ?
Les relations et les échanges entre la Chine et le Moyen-Orient, mal connus, sont pourtant au coeur des enjeux qui lient - et opposent la Chine aux états-unis. En effet, la Chine, qui continue son fulgurant développement économique, doit subvenir aux besoins énergétiques
croissants de son immense population. Ne disposant pas de l’influence politico-militaire des états-unis dans le région, la Chine, qui y jouit
d’ailleurs d’une bien meilleure image que son rival, noue d’importants partenariats commerciaux, notamment avec l’Iran, afin de sécuriser son
approvisionnement énergétique.
MONDE CHINOIS n°22| Tourisme et patrimoine, un mariage difficile
Architecture, artisanat traditionnel, folklore et modes de vie... La culture chinoise, plurimillénaire, recèle d’innombrables
trésors qui séduisent les touristes par millions. Le patrimoine chinois, au-delà de son immense valeur historique, est une manne économique
de premier plan pour le pays. Et le gouvernement chinois ne l’ignore pas. Toutefois l’état chinois délègue à ses collectivités locales la charge de
l’aménagement du territoire et du patrimoine, ce qui provoque d’importantes disparités et une politique désordonnée vis-à-vis l’héritage chinois.
Monde chinois, nouvelle Asie
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