
Congrès Francophone de Techniques Laser, CFTL 2010, Vandoeuvre-lès-Nancy, 14 – 17 septembre 2010
que pour un nombre de Reynolds de 2230 l'écoulement en aval de la jonction est turbulent
même si il est à la limite de la transition en amont de chaque branche.
Pour comparer l’écoulement des deux fluides, on a tracé les profils de vitesse et de fluctuation
(au sens de Reynolds) pour différentes sections (figure 2). Ici, les deux entrées correspondent
aux sections 1 et 2 et la sortie à la section 6. La position 5 correspond à la zone de mélange
turbulent aval au niveau de la jonction du T.
Aux entrées on compare les profils de vitesse de l’eau et de la solution aqueuse de
polyacrylamide (figure 3). Il faut noter qu'au repos la viscosité de la solution aqueuse est
200 fois plus grande que celle de l’eau. A faible débit, le régime est laminaire pour la solution de
Zétag avec une légère dissymétrie qui est probablement due à la proximité de la jonction. Cette
dissymétrie est plus marquée pour l’eau profil, dans ce cas le profil de vitesse s’écarte du profil
classique de vitesse dans une conduite cylindrique. A grand nombre de Reynolds, les deux
écoulements changent de régime, les profils de vitesse s’approchent d’avantage d’un régime
turbulent avec une vitesse plus homogène sur une grande partie du passage.
En aval de la jonction, les sections 5 et 6, correspondent sont situées dans des zones où il y a
un mélange turbulent des fluides provenant de chaque entrée. Dans la section 5, la plus proche
de la jonction, on observe une zone de faible vitesse moyenne avec une forte intensité
turbulente pour y/D > 0 (figure 4). La répartition de la vitesse est identique, toute fois on peut
noter que la zone de faible vitesse pour le Zetag est plus étendue. Pour l’intensité turbulente
(figures 4c, 4d), le pic d'intensité turbulent est sur une zone de fort cisaillement où les deux
écoulements d’entrée se rencontrent. L’intensité turbulente est plus faible pour la solution
aqueuse comparée à celle enregistrée pour l’eau. Ce résultat semble être conforme avec la
viscosité de l’eau qui est nettement plus faible que la viscosité initiale de la solution de Zetag.
La figure 5 présente les résultats obtenus pour la sortie de la jonction (section 6). Avec l’eau, le
profil de vitesse est marqué par un gradient relativement homogène. Par contre, dans le cas de
la solution de Zetag, le profil de vitesse est caractérisé par une grande variation du gradient de
vitesse. A l’aval de la jonction, la vitesse moyenne du fluide rhéofluidifiant est moins uniforme
que dans celle du fluide newtonien. En revanche, les niveaux d'intensité turbulente sont assez
proches pour les deux fluides. Toutefois, la turbulence est moins homogène avec la solution
aqueuse de polyacrylamide pour la quelle les niveaux enregistrés semblent montrer une
croissance de l’intensité turbulente dans la direction avale contrairement à celle de l'eau dont le
pic de turbulence s'atténue entre les sections 5 et 6.
La figure 6 présente la distribution de l’énergie cinétique turbulente dans l’ensemble de la zone
couverte par les mesures. Pour le cas newtonien, quelque soit le débit, l’énergie cinétique
turbulente est plus élevée au niveau de la jonction c'est-à-dire dans la zone où les deux
écoulements d’entrée se rencontrent. Elle s’attenue par la suite en avale de la jonction. Avec le
fluide rhéofluidifiant, la tendance est inversée et l’énergie cinétique turbulente croit quand
l’écoulement avance vers la direction avale.
Discussions
Les résultats obtenus avec de l’eau pure et la solution de Zetag 0,1% nous permettent d’avoir
une première interprétation sur l’influence des propriétés rhéologiques, sur le mélange. En
particulier dans la zone de mélange en aval de la jonction, la zone de turbulence maximale du
Zetag n’est pas localisée au même endroit que celle du cas de l’eau. Pour le Zetag 0,1% la
zone de recirculation (derrière le coin aval de la jonction) est plus étendue et la zone de forte
turbulence est plus en aval. La zone de mélange est beaucoup plus réduite en amont. Les
zones de mélange s’intensifient progressivement avec le Zetag alors qu'elles diminuent avec
l'eau.