Puissance 1/4
Sciences industrielles pour l’ingénieur
Puissance dune action mécanique
1. Puissance développée, à un instant t, par des actions mécaniques appliquées sur
un ensemble matériel (E ) dans son mouvement par rapport à un repère
R
Soit (E) un ensemble matériel et
r
R
P/
V
le vecteur vitesse du point P de
(E) dans son mouvement par rapport à un repère
R
.
Soit
{
}
F E
le torseur représentant certaines actions mécaniques
appliquées à l'ensemble matériel (E).
{ }
 
=
 
 
→ =
 
= ∧
 
 
 
r
r
uuur r
r
F E P E
A, F E P E
dF(P)
F E
dF(P)
AP
R
M
Alors la puissance développée par les actions mécaniques
{
}
F E
sur l'ensemble matériel (E) dans son mouvement par rapport à
R
vaut, par définition :
=
r r
R R
P
(F E/ ) P/
P E
V .dF(P)
2. Cas du solide indéformable
2.1. Puissance développée, à un instant t, par des actions mécaniques appliquées sur un solide (S) dans
son mouvement par rapport à un repère
R
Si (S) est un solide indéformable il est possible d’écrire son torseur cinématique :
{ }
∈ ∈
 
 
 
= =
 
= +Ω ∧
 
 
 
r
r
uuur
r r r r
R
R
R
RR R R
V
S/
S/
S/ A S/ P S/ A S/ S/
A
P
VV V AP
Alors la puissance des actions mécaniques
{
}
F S
sur le solide (S) en mouvement par rapport à
R
s'exprime par
→ ∈
∈ ∈
= = + Ω ∧
∫∫ ∫∫∫ ∫∫
uuur
r r r r r
r
R R R R
P
(F S/ ) P S/ A S/ S/
P S P S P S
V .dF(P) V .dF(P) ( ).dF(P)
AP
Or
= ∧
r r r r r r
(u v).w u.(v w)
(propriété du produit mixte)
Donc
∈ ∈
= +Ω ∧
∫∫∫ ∫∫∫
uuur
r r r
r
R R R
P
(F S/ ) A S/ S/
P S P S
V . dF(P) . dF(P)
AP
∈ →
= +
r
r
r
r
R R R
P R M
(F S/ ) A S/ F S S/ A,F S
V . .
Nous reconnaissons le produit du torseur cinématique et du torseur des actions mécaniques
{
}
{
}
= → ⊗
R R
P V
(F S/ ) S/
F S
Le résultat du produit de deux torseurs est indépendant du point auquel est effectué, donc quel que soit le point A considéré :
→ ∈
= + Ω
r
r
r
r
R R R
P R M
(F S/ ) F S A S/ A,F S S/
.V .
Puissance
2/4
Sciences industrielles pour l’ingénieur
Cas particuliers
Si (S) est fixe dans
R
, alors
=
R
P
(F S/ )
0
Si
{
}
F S
est un glisseur d'axe passant par A,
{ }
 
 
→ =
 
 
 
r
r
R
F S
A
F S 0alors
→ ∈
=
r
r
R R
P R
(F S/ ) F S A S/
.V
C’est par exemple le cas de la pesanteur,
{ }
 
 
→ =
 
 
 
r
r
G
m.g
pes S
0
et d’une manière
générale
{ }
 
 
=
 
 
 
r
r
R
R
V
S/R
S/ G S/
G
V
Alors
→ ∈
=
r
r
R R
P
(pes S/ ) G S/
m.g.V
, la rotation éventuelle du solide (S)
n’intervenant pas dans la puissance développée par la pesanteur.
Dans l’exemple ci contre
→ ∈
= −
rr
r
r
14243
R R
P
(pes S/ ) G S/
Composante
de la vitesse
du centre d'inertie
selon la direction
de g,ici z
m.g. V .z
Si le point A est fixe dans
R
(c'est-à-dire rotation du solide (S) autour du point A ou autour d’un axe passant par A,) alors
→ →
= Ω
r
r
R R
P M
(F S/ ) A,F S S/
.
Dans le cas de la liaison pivot (non parfaite) ci-contre
{ }
ω
 
 
= =
 
 
 
 
 
r
r
r
r
V
S/R
S/R
S/R A
A
.x
0
0
Et
{ }
 
 
 
→ = =
 
 
 
 
r r r
r
r
R
M
0 S
A,0 S
A
A (x,y,z)
X L
0 S Y M
Z N
0 0 0
→ →
=
= Ω = ω
r
r r
r
1442443
R R R
P M M
( S/ ) A, S S/ A, S S/
L, composante
du moment
selon la direction
du vecteur rotation
. .x .
Si
{
}
F S
est un torseur couple,
{ }
→ →
 
→ =
 
=
 
r
r
M
F S F S
P
0
F S
C .u
alors
→ →
= Ω =
r r
r
r
14243
R R R
P M
(F S/ ) F S S/ F S S/
Composante
duvecteur rotation
selon la direction
du vecteur couple
. C . .u
C’est par exemple le cas de la puissance développée par un moteur électrique
{ }
 
 
→ =
 
 
 
r
r
C
magnétique rotor
P
0
magnétique rotor
→ →
= Ω
r
r
P C
(magnétique rotor /stator) magnétique rotor r
otor/stator
.
,
Expression que l’on met souvent sous la forme
= ω
P C.
car
r
C
magnétique rotor
et
r
rotor /stator
sont de même direction
Si le mouvement de (S) par rapport à
R
est une translation,
{ }
0
 
 
=
 
=
 
 
r
r
r
R
R R
V
S/ S/ S/
P
V v .u
alors
→ →
= =
r
r r
r
14243
R R R
P R . R
(F S/ ) F S S/ S/ F S
Composante
de la résultante
selon la
direction de la
translation
.V v .u
Puissance
3/4
Sciences industrielles pour l’ingénieur
2.2. Travail développé par des actions mécaniques appliquées sur un solide (S) dans son mouvement par
rapport à un repère
R
, entre les instants t1 et t2
Par définition :
=
R
R
P
t2
t2
(F S/ )
t (F S/ )
1t1
W .dt
La quantité
=
R
R
P
(F S/ )
(F S/ )
dW .dt
est appelée le travail élémentaire développé par les actions mécaniques
{
}
F S
appliquées
au solide (S), dans son mouvement par rapport à
R
→ ∈
θ
= + Ω
uuuur r
r
r
r
r
14243 14243
R R R
R M
(F S/ ) F S A S/ A,F S S/
d
dOA
dW .V .dt . .dt
Avec
uuuur
dOA
= déplacement élémentaire du point A dans le repère
R
.
θ
r
d
= rotation élémentaire du solide (S) par rapport à
R
.
3. Puissance développée, à un instant t, par les efforts intérieurs à un ensemble de
solides en mouvement par rapport à un repère
R
3.1. Cas de deux solides en contact surfacique
Considérons deux solides (
1
S
) et (
2
S
) en contact sur une
surface
A
.
En chaque point P de la surface de contact
A
, nous pouvons
définir un effort élémentaire de liaison
→ →
= −
r r
P,1 2 P,2 1
dF dF
A
AA
A
La puissance développée par les efforts intérieurs dans le mouvement de (S1) et (S2) par rapport au repère
R
s'exprime par
1 2 1 2 2 1
→ +
= +
R R R
P P P
(int (S S )/ ) (S S / ) (S S / )
{
}
{ }
{
}
{ }
1 2 2 1
2 11 2
→ +
= → +
RRR
V VP
S /(int (S S ) S//)
. S S . S S
{ }
{
}
{
}
(
)
1 2 2211
→ +
= →
R RR
V VP
(int (S S )/ ) S / S /
S S .
Résultat que nous pouvons mettre sous la forme suivante
{ }
{
}
{ }
{
}
1 2 2 1
1 2 2 1 1 2 1 2
→ +
= → = → =P V V P
(int (S S )/R) S /S S /S S S
S S . S S .
La puissance d’une action mécanique intérieure à un système de solides ne dépend que de la vitesse relative entre
les solides
Ou, en utilisant la démarche inverse du paragraphe 2.1
1 2
2 1
1 2
2 1
1 2
→ +
 
 
 
 
=
 
 
 
 
 
 
A
r
r
r
uuur r
A
R
A
P
P,S S
P/
(int (S S )/ )
A /
P,S S A
P
A
dF
.V
P dF
C’est-à-dire,
2 1
1 2 1 2
→ +
=
r r
R
A
P
(int (S S )/ ) P / P,S S
P
V .dF
Puissance
4/4
Sciences industrielles pour l’ingénieur
La puissance développée par les efforts intérieurs est nulle si pour chaque point I de contact :
=
r r
I 2/1
V 0
, c'est à dire qu'il y a non glissement entre
(
1
S
) et (
2
S
).
Remarque 1 : cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de frottement
aux points de contact. Par exemple il est nécessaire d’avoir
adhérence du pneumatique sur la chaussée dans une
automobile.
Remarque 2 : Le résultat est démontré pour une action entre
deux solides indéformables (utilisation du torseur distributeur des
vitesses).
Dans le cas de solides déformables le non glissement n’est pas
une condition suffisante pour avoir une puissance dissipée nulle.
Exemples :
non glissement d’une roue
Roulements à billes, rouleaux.....
1 2 2 1
0
→ ∈
=
r r
P, P /
dF .V , c'est à dire que le contact est
sans frottement (la condition de HUNT implique que
=
r
r
P 2/1 12
V .n 0
donc
1 2
r
P,
dF doit être porté par
12
r
n
).
Exemples :
Liaison réalisée avec une bonne lubrification ou avec un
couple de matériaux possédant un faible coefficient de
frottement.
Palier hydrodynamique ou hydrostatique (interposition d'un
mince film d'huile "laminé" entre les surfaces de contact
suppression du contact métallique).
Palier magnétique (guidage asservi au moyen d'électro-
aimants).
Si la puissance développée par les efforts intérieurs est nulle la liaison est dite parfaite.
Application
Connaissant le torseur cinématique d’une liaison parfaite, on peut en déduire le torseur des actions transmissibles ou inversement car
{
}
{
}
1 2 2 1 0
→ ⊗ =
/ .
Si la puissance développée par les efforts intérieurs est non nulle, la perte énergétique se traduira par un
échauffement du mécanisme et par un rendement différent de 1.
Un glissement non nul, associé à des efforts, provoquera également une usure du mécanisme.
3.2. Cas de deux solides en interaction quelconque
Si 2 solides sont en interaction on généralise aisément le résultat précédent. C’est notamment le cas entre un rotor et un stator de
moteur (
→ →
= ω = ω = ω
P
int stator rotor rotor /stator rotor stator stator/rotor
C . C . C.
), dans un frein électromagnétique, entre deux solides
reliés par un ressort de masse négligeable, entre deux solides reliés par un amortisseur de masse négligeable...
3.3. Cas de plusieurs solides
On généralise le résultat précédent en étudiant les solides deux à deux.
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