
 
 Mais parler de Nouvelle Alliance, c'est dire que l'Ancienne est dépassée. Dire que l'Ancienne 
Alliance n'est pas caduque, parce qu'elle est "la racine, la source, le fondement, la promesse", c'est 
jouer sur les mots. Car c'est précisément parce qu'elle est la promesse qu'elle implique l'accomplissement. 
Cela, nous devons le dire clairement et loyalement, comme l'ont dit les premiers apôtres, comme 
l'a dit toute l'Eglise. Une phrase nous inquiète dans le texte du Comité, où il est parlé "d'un nouveau 
regard des chrétiens sur le peuple juif, non seulement dans l'ordre des rapports humains, mais 
aussi dans l'ordre de la foi". C'est cela précisément que nous ne pouvons faire. Nous n'avons pas le 
droit de changer la foi (...) ". 
IV LES RAPPORTS ENTRE LES DEUX TESTAMENTS ET LA QUESTION 
DU JUDAÏSME 
Article du Père André Feuillet, membre de la Commission internationale de théologie, 
publiée dans l'Osservatore Romano en juin 1973 : 
"Plusieurs faits récents ont attiré avec insistance l'attention sur la question du judaïsme. La note 
qui suit veut se placer au-dessus de toutes les controverses et rappeler en toute sérénité ce que le Nouveau 
Testament nous apprend sur les rapports entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Ce rappel est opportun 
: quelques prises de position récentes montrent que des catholiques, même cultivés, peuvent n'avoir 
qu'une idée sommaire de la complexité du problème. 
* Les livres du Nouveau Testament renvoient très souvent à ceux de l'Ancien Testament. On 
peut inférer de là que, même pour des chrétiens, les livres de l'Ancien Testament gardent 
une permanente actualité, car ils préparent et annoncent la religion du Christ. Le 
message religieux fondamental de l'Ancien Testament est constamment présupposé par le 
Christ ; nous ne pouvons en faire abstraction. 
* Le Nouveau Testament pris dans son entier proclame avec force ce que déjà les prophètes 
laissaient prévoir quand ils prédisaient une nouvelle alliance : pour quiconque a 
rencontré le Christ, l'ancienne alliance est désormais périmée ; elle a été remplacée aux 
yeux des chrétiens par la nouvelle alliance. Les affirmations les plus nettes à ce sujet se 
trouvent sans doute dans l'épître aux Hébreux. En voici quelques-unes. Nous les 
empruntons à la Traduction oecuménique du Nouveau Testament : "Un 
changement de sacerdoce entraîne forcément un changement de loi... On a, d'une 
part, l'abrogation du précepte antérieur en raison de sa déficience et de son 
inutilité et, d'autre part, l'introduction d'une espérance meilleure par laquelle nous 
approchons de Dieu... Si la première alliance avait été sans reproche, il ne serait 
pas question de la remplacer par une deuxième... En parlant d'une alliance 
nouvelle, Dieu a rendu ancienne la première ; or, ce qui devient ancien et vieilli 
est près de disparaître... Le Christ supprime le premier culte pour établir le 
second" (7 12 , 18-19 ; 8 7,13 ; 10 9). Ces textes sont si clairs qu'ils se passent de 
commentaires". 
Ainsi donc, aux yeux des chrétiens, entre l'Ancien et le Nouveau Testament il y a à la 
fois continuité et rupture, car la religion du Christ est vraiment une religion nouvelle, bien 
qu'elle ait été préparée par la religion d'Israël. C'est être infidèle au Nouveau Testament que de 
souligner la rupture sans marquer en même temps la continuité, comme ce serait le trahir 
également que de n'affirmer que la continuité en oubliant la rupture et le passage à une nouvelle 
économie." 
CHAPITRE SAINT JOSEPH 
(tiré d'un ouvrage de Jean-Daniel GRANVILLE) 
Association Notre Dame de Chrétienté