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La fertilisation de la femelle des élasmobranches, est
effectuée par les claspers des mâles. Cet appendice est
constitué par une déformation de l'aileron pelvien qui est
enroulé sur lui-même, ce n'est pas un pénis comme chez les
mammifères. Juste sous la peau, à la base des claspers, se
trouvent 2 petits sacs remplis d’eau qui servent à expulser le
fluide séminal hors du clasper. Certains chercheurs avancent
que ces sacs sont utilisés pour faire un lavage contraceptif
pour évacuer le sperme des concurrents. Le sperme fertilise
les ovules mûrs pendant qu'ils voyagent de l'oviducte à
l'utérus. Une fois dans l'utérus, les ovules commencent leur
développement. Chez quelques espèces, la femelle peut
retenir du sperme dans les spermatophores de son utérus, et
le libérer au moment le plus adapté de son cycle.
3 - LES SENS
a - La vue
Contrairement aux humains, qui ont les pupilles circulaires, beaucoup raies ont les pupilles en forme de
croissant. Cette particularité est partagée avec d’autres poissons, certains cétacés dont Tursiops truncatus
et même des mammifères terrestres.
Œil d’une raie pastenague
Cette forme a la particularité de garantir une petite
profondeur de champ et de limiter le flux lumineux sur
la rétine ce qui constitue un dispositif particulièrement
important dans un environnement aquatique
caractérisé par une lumière d’intensité variable. Par
ailleurs cette forme de pupille fournit un plus grand
champ visuel ce qui permet de mieux repérer les
prédateurs ou les proies potentiels, améliore la
résolution (capacité de distinguer les détails fins), et
augmente le contraste. Certaines espèces ont un genre
de paupière située au-dessus de l’œil qui peut couvrir
partiellement la pupille appelé operculum pupillary.
Cette paupière est frangée de cils qui permettent de tamiser la lumière, comme chez quelques cétacés,
lamas, chevaux, et autres mammifères artiodactyles. On peut en déduire que les objets qui se trouvent
devant ou derrière le plan du focal formeront des images multiples sur la rétine de l'animal.
b - L’ouie
A ma connaissance les raies ne disposent pas de ce type d’organe.
c - Le toucher
Il a été démontré que les pastenagues détectent les proies enterrées par l'intermédiaire du complexe réseau
de leur « ligne latérale » dont les canaux sont répartis sur toute la surface ventrale. Ces canaux détectent le
très faible jet d'eau créé par les bivalves. En effet, pour leur alimentation, les bivalves aspirent
continuellement de l'eau qui, une fois la matière organique en suspension ingurgitée, est expulsée par un
tube charnu appelé un siphon artériel, ce qui crée ce jet d’eau.
e - L’électro réception
Les élasmobranches possèdent la capacité plutôt unique, partagée seulement par l’ornithorynque, de
pouvoir détecter les champs électriques produits par une autre matière organique. Le sens fonctionne par
l'intermédiaire d'une série de pores, appelés Ampoule de Lorenzini, répartis sur la tête du poisson. 2052 de
ces ampoules ont été comptés chez le requin de Taureau (Carcharhinus leucas). Chaque pore est relié par un
canal contenant une gelée riche en potassium à un sac contenant cil récepteur. Ces cellules sont réceptives
à du courant électrique depuis le courant continu de basse fréquence jusqu’au courant alternatif de haute
fréquence. Diverses études ont prouvé que la sensibilité à l’électricité des élasmobranches est telle qu’ils
peuvent détecter cinq milliardièmes de volt à une distance de33cm. A titre d’indication, le mouvement des
ouïes d’un poisson génère un signal 5 millions de fois plus important que le seuil précité.
L’eau de mer absorbe rapidement les charges électriques, de ce fait la portée des ampoules de Lorenzini est
très restreinte. On suppose que ces organes servent également à détecter les champs magnétiques terrestres
et ainsi servir à la navigation.