EXPERTISE POUR L`EMERGENCE D`UN CLUSTER

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Philippe Deléarde
Directeur
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EXPERTISE POUR L’EMERGENCE D’UN
CLUSTER MEDITERRANEEN DE L’EFFICACITE
ENERGETIQUE DES BATIMENTS
LIVRABLE 1 - CARTOGRAPHIE DES CLUSTERS
ET ANALYSE DES BONNES PRATIQUES DE
COOPERATION
REGION PACA – PROJET MED MARIE
Document technique
Octobre 2014
Sommaire
1
Rappel sur les enjeux de l’étude et le contexte initial ............................. 4
1.1
Contexte et enjeux de l’étude ...................................................................................... 4
1.2
Méthodologie déployée ............................................................................................... 5
2
Recensement et qualification des clusters efficacité énergétique des
bâtiments....................................................................................................... 7
2.1
Cartographie des clusters à l’échelle méditerranéenne .............................................. 7
Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée bâtiment ...................................... 10
Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée énergie ......................................... 11
Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée matériaux .................................... 12
Cartographie des initiatives structurantes sur « Autres entrées » ..................................... 13
Principaux constats ............................................................................................................ 14
2.2
Analyse approfondie de 8 clusters hors PACA ........................................................... 14
Cluster Euskal Eureka - Aquitaine....................................................................................... 14
Cluster Bâtiment économe – Midi-Pyrénées ...................................................................... 18
Cluster Cémater - Languedoc-Roussillon ............................................................................ 21
Cluster DERBI - Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées ..................................................... 25
Cluster HABITECH – Trentino (IT) ....................................................................................... 27
Cluster Construccion Sostenible (CCS) – Iles Canaries (ESP) ............................................... 30
Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction – Oran (Algérie) ........................ 33
Cluster Efficacité des matériaux de construction (EMC) – Settat, région du Chaouia
(Maroc) ........................................................................................................................ 36
Principaux constats ............................................................................................................ 38
2.3
Quelques éléments sur PACA..................................................................................... 39
Sur l’entrée bâtiment ......................................................................................................... 39
Sur l’entrée énergie ............................................................................................................ 41
Sur l’entrée matériaux........................................................................................................ 43
Sur « Autres entrées » ........................................................................................................ 45
Principaux constats ............................................................................................................ 46
2.4
Enseignements pour le projet Med Marie ................................................................. 48
3
Identification et analyse de bonnes pratiques de coopération entre
clusters .........................................................................................................49
3.1
Typologie et première cartographie des réseaux de coopérations ........................... 49
La coopération-échange, ou réseau ................................................................................... 51
Livrable 1 – inno TSD
2
La coopération-coordination .............................................................................................. 52
La coopération-intégration ................................................................................................ 54
Autres formes de coopérations .......................................................................................... 55
Principaux constats ............................................................................................................ 56
3.2
Analyse approfondie de 5 réseaux de coopération ................................................... 57
IMEDER............................................................................................................................... 57
Le projet pilote BioXCluster ................................................................................................ 59
CESBA - Common European sustainable building assessment ........................................... 60
Construction 21- Portails international et français ............................................................ 62
EDCA- European Diagnostic Cluster Alliance...................................................................... 65
Principaux constats ............................................................................................................ 67
3.3
Enseignements pour le projet Med Marie ................................................................. 68
Livrable 1 – inno TSD
3
1 Rappel sur les enjeux de l’étude et le contexte
initial
1.1 Contexte et enjeux de l’étude
La lutte contre le changement climatique et la réorientation de la consommation énergétique vers
une consommation durable est l’une des priorités européennes actuelles, inscrite parmi les priorités
définies dans le cadre de la stratégie politique Europe 2020 (stratégie pour une « croissance
intelligente, durable et inclusive » de l’Union européenne).
La stratégie Europe 2020 a innové en fixant des objectifs quantifiés communs aux pays de l’Union
européenne en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (une réduction
d’émissions de 20% par rapport à 1990), d’utilisation d’énergie renouvelables (qui devront constituer
20% de la consommation européenne en 2020) et d’efficacité énergétique (une augmentation de
20%) à horizon 2020. Les bâtiments sont une cible majeure de la politique communautaire en
matière d’efficacité énergétique.
Parallèlement, des réflexions autour des spécificités des pays de la Méditerranée émergent en
Europe, et sont soutenues depuis 2007 dans le cadre du programme européen MED. Parmi ces
spécificités, la construction est un enjeu commun fort pour les pays de la Méditerranée, qui ont des
problématiques communes en matière d’ensoleillement, de température, de vent, d’humidité,
principalement marine, et de climat, mais aussi une culture locale de vie en extérieure, qui impactent
la construction en Méditerranée. Exemple fort, la nécessité du « confort d’été » impose à la région
d’imaginer des solutions d’isolation, d’occultation et de ventilation toujours plus innovantes,
intelligentes et durables afin de faciliter la vie en Méditerranée pendant la période estivale.
Le projet européen Med MARIE (2011-2014) est un projet stratégique de coopération
méditerranéenne qui vise à répondre aux questions émergentes d’adaptation des bâtiments aux
spécificités climatiques et au changement climatique. Il a pour ambition de contribuer à la
construction d’une stratégie méditerranéenne pour l’efficacité énergétique des bâtiments (la
stratégie « MEDBEES »). Cette stratégie devrait permettre d’impulser et de faciliter la rénovation
énergétique des bâtiments du bassin méditerranéen, notamment par des politiques (cadres
réglementaires, outils institutionnels, mécanismes financiers) en mesure d’agir sur la demande de
rénovation énergétiques de bâtiments, et des mesures de soutien aux PME du secteur.
Le projet Med Marie a donc pour ambition de favoriser l’émergence d’une compétence des
entreprises dans le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments sur le climat méditerranéen. Il
a identifié un fort besoin de structuration de l’offre, et notamment des entreprises. L’émergence
d’un cluster méditerranéen sur le domaine de l’efficacité énergétique, constitué comme un réseau
des acteurs et clusters déjà existants, est une réponse apportée pour structurer l’offre à un niveau
transrégional et permettre une véritable dynamique opérationnelle entre les acteurs.
La présente mission devra permettre de caractériser le contenu du cluster méditerranéen de
l’efficacité énergétique des bâtiments en répondant aux questions suivantes :
Livrable 1 – inno TSD
4
■ Quels acteurs impliquer (typologie d’acteurs et quelles régions) ?
■ Comment formaliser la coopération (cadre juridique, gouvernance, …) ?
■ Quelles actions concrètes mettre en place sur l’axe mesures au soutien des PME de la
stratégie MEDBEES (et si incidences / irrigation sur les autres axes de la stratégie : cadres
réglementaires, mécanismes financiers et formation)?
■ Et selon quelles modalités de gouvernance multi-niveaux (cluster, institutions publiques
régionales et européennes) ?
De part son inscription dans le projet Med Marie, le périmètre de l’étude doit cibler l’ensemble du
pourtour méditerranéen. Néanmoins des analyses à périmètre variables ont été menées pour les
besoins de l’étude.
1.2 Méthodologie déployée
L’étude sur l’émergence d’un cluster méditerranéen de l’efficacité énergétique des bâtiments s’est
déroulée en 4 étapes (et en 5 phases) :
■ Une première étape de cadrage de la mission, et de validation des enjeux (phase 0)
■ Une seconde étape de collecte d’information et d’analyse sur 2 entrées : la cartographie des
clusters positionnés sur le domaine et l’identification de bonnes pratiques de coopération
(phase 1) ; et l’analyse de l’offre et la demande en PACA (phase 2)
■ Une troisième étape de validation du concept (phase 3)
■ Une quatrième étape de travail sur la gouvernance (phase 4)
CADRAGE
Entretiens de cadrage
Note de
cadrage
Identification des enjeux
OFFRE ET DEMANDE EN PACA
ETATS DES LIEUX
Analyse de l’offre
CLUSTERS EXISTANTS
Analyse de la demande
Cartographie des clusters méditerranéens &
Analyse approfondie de 8 clusters
BONNES PRATIQUES DE COOPÉRATION
Analyse croisée et recommandations
Cartographie des réseaux de clusters
Analyse approfondie de 5 réseaux de clusters
Etudes de cas de 2 réseaux de clusters
PERSPECTIVE D'ÉMERGENCE DU CLUSTER
Focus Group
Analyse croisée
Formalisation du concept
MODALITÉS ET OUTILS DE MISE EN ŒUVRE
Echanges tripartites gouvernance
Propositions concrètes de partenariats
F IGURE 1 - M ETHODOLOGIE GLOBALE
Livrable 1 – inno TSD
DE L ' ETUDE
5
Des livrables pédagogiques sont associés aux différentes étapes de la missions :
Cartographie des clusters et analyse des
bonnes pratiques de coopération (Livrable
1 – Document technique)
Analyse de l’offre et la demande en PACA
(Livrable 2 – Document technique)
Bases de la
structuration du
cluster
méditerranéen
(Livrable 3 –
Présentation)
Propositions
concrètes de
partenariat
public/privé
(Livrable 4 –
Document
technique ;
Livrable 5 –
Présentation)
Synthèse de
l’étude (Livrable
6 – Document
technique )
F IGURE 2 - L IVRABLES DE LA MISIS ON
Le présent document correspond au livrable 1 de l’étude, soit les résultats de la collecte des données
et des analyses conduites dans la cadre de la phase 1 : cartographie des clusters et analyse des
bonnes pratiques de coopération.
D’un point de vue méthodologique, l’identification des clusters a mobilisé plusieurs canaux :
■ L’utilisation de bases de données de type ECCP (European Cluster Collaboration Platform),
ECA (European Cluster Alliance)…
■ L’utilisation du travail déjà mené dans le cadre du projet Med Marie, ou d’autres projets
européens (IC-Med, ELIH-Med) et régionaux (étude de la filière du bâtiment durable en
Languedoc-Roussillon, SRI 2020 PACA…)
■ La recherche web complémentaire
■ La sollicitation des acteurs locaux et institutionnels en PACA et Languedoc-Roussillon
notamment.
L’identification des bonnes pratiques de coopération s’est effectuée par :
■ L’utilisation de notre expérience et de nos missions passées dans le domaine des réseaux de
clusters et des coopérations inter-cluster
■ L’utilisation de la base de données ECCP (European Cluster Collaboration Platform)
■ Une documentation issue de notre réseau d’entreprise constitué en partie de clusters
■ La consultation de Marc Pattinson, expert en matière de cluster auprès de la Commission
européenne
■ Des recherches web complémentaires
Livrable 1 – inno TSD
6
2 Recensement et qualification des clusters
efficacité énergétique des bâtiments
L’objectif de ce premier volet est tout d’abord d’identifier et repérer les clusters méditerranéens
positionnés sur l’efficacité énergétique des bâtiments, en réalisant une cartographie la plus
exhaustive possible des clusters ou autres initiatives structurantes positionnées sur le périmètre
géographique et technique concerné. Une analyse approfondie de 8 clusters hors PACA, ainsi que des
échanges avec les initiatives structurantes localisées en PACA, doit également permettre d’identifier
des bonnes pratiques de coopération opérationnelle transrégionale ou transectorielle par exemple,
et d’établir les premières attentes de ces clusters dans le cadre de l’émergence d’un cluster
méditerranéen.
2.1 Cartographie des clusters à l’échelle méditerranéenne
L’approche retenue pour cartographier les initiatives structurantes a d’abord été de définir de
manière large les composantes de l’efficacité énergétique des bâtiments. Les analyses
documentaires montrent que d’un point de vue technologique, trois briques essentielles forment
l’efficacité énergétique des bâtiments :
■ La gestion de l’énergie, qui se traduit par des réponses passives sur l’enveloppe du bâtiment
(matériaux, isolation…), ou des réponses actives de gestion intelligente (capteurs,
domotique…).
■ La production de l’énergie, notamment par le développement des énergies renouvelables
intégrées ou non au bâtît (solaire thermique, photovoltaïque, géothermie…), et avec l’enjeu
du smart grid pour favoriser l’intégration des productions d’énergies décentralisées au
réseau électrique.
■ Le stockage de l’énergie, que ce soit le stockage de l’électricité ou de la chaleur (mécanique,
électrochimique / électrodynamique, thermique/ thermochimique, chimique).
Ainsi, l’enjeu de l’efficacité énergétique des bâtiments est à la croisée de plusieurs secteurs, dont les
principaux sont : le bâtiment, l’énergie, les matériaux, la domotique, les télécoms.
Livrable 1 – inno TSD
7
Gestion de l’énergie
Production d’énergies
• Enveloppe : isolation,
matériaux  réponses dites
passives
• Technologies de gestion
intelligente de la chaleur
(domotique, capteurs..)
réponses dîtes actives
• Energies renouvelables
intégrées au bâti (bois,
solaire thermique et
photovoltaïque, géothermie
et pompe à chaleur…)
• Energies renouvelables non
intégrées
Stockage de l’énergie
• Stockage thermique
(hydrogène, pile à
combustible…)
• Stockage électrique
(batteries…)
Différentes entrées pour traiter de l’efficacité énergétique des bâtiments
Entrée Bâtiment
Entrée énergie
Entrée matériaux
Autres entrées
Notre cartographie a donc cherché à identifier les initiatives structurantes (de type cluster, mais
également d’autres formes) relevant à minima de ces domaines, la domotique et les télécoms étant
regroupés sous l’intitulé « Autres entrées » avec d’autres composantes telles que la gestion de l’eau
ou des déchets par exemple. Notre cartographie repose donc sur 4 entrées :
■ L’entrée bâtiment qui recense les initiatives structurantes travaillant sur la construction, la
construction durable, l’éco-construction, résidentielle, tertiaire et d’activités.
■ L’entrée énergie qui recense les initiatives structurantes travaillant sur la production
d’énergies notamment renouvelables, sur la gestion de l’énergie, et les réseaux intelligents.
■ L’entrée matériaux qui recense les initiatives structurantes travaillant sur les matériaux
locaux et traditionnels, mais également sur les matériaux biosourcés, et sur l’analyse de la
performance des matériaux.
■ Les « Autres entrées », qui recense les initiatives structurantes travaillant sur des domaines
connexes mais utiles dans le développement de nouveaux produits et services, tels que l’eau,
les déchets, la domotique, les télécom, la photonique/optique (éclairage)…
Nous avons au total identifié 96 initiatives réparties sur les 4 entrées et les différentes zones
géographiques visées.
PACA
3
3
3
3
12
LR
4
4
-
-
8
MP+AQ
6
1
2
-
9
Esp, IT, Port
11
24
6
5
46
Autres régions Med EU
2
3
2
-
7
Livrable 1 – inno TSD
8
Autres régions Med
4
7
3
-
14
30
42
16
8
96
Livrable 1 – inno TSD
9
Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée bâtiment
Livrable 1 – inno TSD
10
Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée énergie
Livrable 1 – inno TSD
11
Cartographie des initiatives structurantes sur l’entrée matériaux
Livrable 1 – inno TSD
12
Cartographie des initiatives structurantes sur « Autres entrées »
Livrable 1 – inno TSD
13
Principaux constats
1. Des initiatives réparties sur les 4 entrées, mais prédominance des entrées bâtiments et
énergies
2. Des initiatives très diverses dans leur forme : association, label cluster, centre de
ressource, groupement professionnel, Universités… mais avec des ambitions relativement
homogènes : animation / structuration de l’écosystème, innovation et R&D
3. Peu d’initiatives sur du B to C
4. La France, l’Espagne et l’Italie concentrent la majorité des initiatives
Ce travail a permis la formalisation d’une base de données recensant les différentes initiatives,
remplie de 6 indicateurs (entrée thématique, périmètre géographique, forme de l’initiative,
nombre de membres, orientation B to B ou B to C, coopérations affichées, …), comme outils d’aide
à l’identification des acteurs d’une démarche Med
2.2 Analyse approfondie de 8 clusters hors PACA
Cluster Euskal Eureka - Aquitaine
Quelques éléments de contexte régional
La filière BTP est le premier secteur d’activité et d’emploi d’Aquitaine avec 28 350 établissements et
97 450 emplois. En outre, la région se positionne au 35eme rang européen sur « l’achèvement de
bâtiment / construction » avec 17.900 emplois dans ce domaine. La filière Construction-BTP
bénéficie également d’un dynamisme particulier lié au secteur touristique et au marché de
résidences de tourisme mer et montagne.
Malgré la présence de quelques grandes entreprises (FAYAT, VINCI Constructions, Eiffage), le tissu
régional demeure très artisanal sur cette filière, mais l’Aquitaine a su prendre le virage de l’écoconstruction : elle est la 2e région française pour le nombre de bâtiments construits aux normes
HQE. « La filière classique s’est enrichie de fabricants de maisons à ossature bois (Entreprise Maison
de Cèdre, Groupe Aboxia – Habitat bois), de modules constructifs pour maisons à basse
consommation, de matériaux isolants à base de laine de mouton (entreprise Isoa) ou ouate de
cellulose (entreprise Ouateco)… ». La filière est soutenue par le Centre de Ressources technologique
NOBATEK, qui développe des activités de recherche appliquée et des prestations de service dans les
domaines de l’aménagement et de la construction durable, l’Espace Aquitain Construction Durable
(EACD) qui est en charge du volet information / dissémination, l’Association CDPEA - Construction
Durable et Performance Energétique en Aquitaine - centre régional d’accompagnement et de
ressources dédié aux acteurs professionnels de l’acte de construire.
Cinq principales initiatives sont recensées en lien avec le bâtiment durable (sur les différentes
entrées) :
■ Le pôle CREAHd - Pôle régional Construction, Ressources, Environnement, Aménagement et
Habitat durables. Sa mission est de stimuler l’innovation et de renforcer la compétitivité des
Livrable 1 – inno TSD
14
■
■
■
■
entreprises du BTP. Soutenu par le Conseil régional, ce pôle n’a pas été retenu à l’appel à
projet « pôle de compétitivité ». Il regroupe environ 150 membres.
Le Cluster ESKAL EUREKA sur le BTP du futur. Ce cluster soutient notamment des projets
collaboratifs et transfrontaliers. Issu d’une démarche entrepreneuriale, ce pôle est
essentiellement soutenu par l’Etat. Il a obtenu les labels PFT de MESR, grappe d’entreprises
de la DATAR et fait partie des 10 plateformes du Plan Grenelle. Le cluster regroupe une
soixantaine d’adhérents, dont environ 40 PME - soit 22% du poids économique du Pays
Basque - 4 grands groupes : Saint Gobain Habitat, GDF Suez, Eiffage et le Crédit Agricole, et
des acteurs de la recherche et la formation (Ecole d’architecte ENSAPBx, le CNAM, Ecole
d’ingénieur ESTIA, Centre technique de Toulouse, CDPEA, …)
Le Réseau C.L.E - Cluster Landais Eco-construction. Le Réseau C.L.E est une association crée
en 2012 qui rassemble sur le territoire des Landes, les entreprises, acteurs économiques,
organismes de recherche et partenaires publics agissant dans le domaine de la construction
durable. Il regroupe 63 adhérents, dont 45 entreprises.
NOBATEK – Centre de Ressources Technologique de la région Aquitaine, ces thématiques de
travail portent sur l’aménagement et la construction durable. Il compte parmi ces membres
la Fondation Tecnalia, qui regroupe six centres technologiques basés en Espagne avec plus
de 1300 ingénieurs et chercheurs travaillant sur des projets internationaux dans de multiples
domaines scientifiques et techniques. NOBATEK porte et pilote également l’Institut National
d’Excellence Facteur 4 (INEF4), dédié au secteur de la construction et réhabilitation durables.
Il s’agit d’une d'une plateforme interdisciplinaire dans le domaine des énergies décarbonées,
rassemblant les compétences de l'industrie et de la recherche publique dans une logique de
co-investissement public-privé (financée dans le cadre du programme national
d’Investissements d’avenir). Les autres membres fondateurs d’INEF4 sont : le PRES de
l’Université de Bordeaux, l’Institut technologique FCBA1, le Conseil Régional d’Aquitaine, et
l’association PROMODUL2.
Xylofutur – pôle de compétitivité centré sur le matériau bois (Produits et matériaux des
forêts cultivées) et plus particulièrement touche les filières forêt-bois-papier. Il regroupe 94
membres, et a permis le financement de plus de 100 projets depuis sa création. Parmi ses
axes d’actions nous trouvons le développement de l’offre en matériaux et solutions
constructives (tri et classement, assemblage bois, durabilité des performances) ; et le
développement du bois source de fibres, et ses applications thermodynamiques (énergie) ou
de stockage du CO2.
La Région Aquitaine a identifié 11 domaines de spécialisation dans la cadre de sa 3S, parmi lesquels
l’éco-construction à base de bois et efficacité énergétique du bâtiment.
Zoom sur le cluster ESKAL EUREKA
Présentation du cluster
Le Cluster ESKAL EUREKA est une association de loi 1901 créée en 2002, issue d’une démarche
entrepreneuriale (soit peu dépendant des fonds publics), et ayant une gouvernance professionnelle.
1
Forêt Cellulose Bois-Construction Ameublement
2
Association du confort thermique et de la performance énergétique des bâtiments
Livrable 1 – inno TSD
15
Il dispose aujourd’hui de 3 labels (PFT du MESR, Plateforme du plan énergie grenelle, et grappe de la
DATAR), et d’une équipe opérationnelle de 7 personnes.
Le cluster ESKAL EUREKA se positionne sur tous les métiers du « bâtiment du futur », que ce soit du
neuf ou de la rénovation. Ses principaux champs d’étude sont : l’efficacité énergétique ; la santé et
qualité de l’air intérieur ; l’accessibilité ; les méthodes numériques appliquées au bâtiment ; et les
nouvelles méthodes d’organisation, processus et groupement d’acteur du bâtiment.
Le cluster a pour ambition de servir de guichet unique au secteur, que çà soit de la recherche vers
l’entreprise, mais également de l’entreprise vers la recherche. Le cluster constitue donc un maillon
important de l’écosystème de l’innovation, que çà soit par la gestion de plateformes technologiques
/ d’innovation, où par son investissement dans des projets d’innovation.
Une autre dimension importante pour le cluster est l’usager : pour le moment le secteur du bâtiment
est assez déconnecté de la demande du client, et il y a assez peu d’écoute du besoin des clients, dont
les besoins de confort... Un des objectifs de la feuille de route est donc le développement de living
lab, tant sur l’innovation de services que de produits, afin de remettre l’usager au centre des
préoccupations et de sortir d’une logique trop technicienne.
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :
■ Projet RehabitaSystem (12/2011 - 12/2016) financé dans le cadre des Investissements
d’Avenir, soutien aux filières industrielles. L’objectif est de rénover les bâtiments précaires
énergétiquement en secteur diffus, en développant des outils de gestion de projet et de
collaborations efficaces, permettant de gagner en temps et en qualité, au profit de tous, et
surtout de l’utilisateur final. Dans ce cadre, les technologies numériques BIM3 (maquette
numérique permettant une définition 3D sémantisée) ont été achetées et déployées,
permettant de gagner 20% d’efficacité économique des chantiers.
■ Etude sur la rénovation de l’habitat vernaculaire (avant 1950) et les problématiques
énergétiques liées. En effet, le bâtiment ancien possède des qualités physiques différentes
des bâtiments modernes, souvent meilleure en terme de consommation énergétique.
L’enjeu de cette étude est de permettre la prise en compte des particularités du bâtiment
ancien lors des projets de rénovation, afin que « le remède ne soit pas pire que le mal ».
Cette étude a donc abouti à une analyse exploratoire des typologies constructives de
l’habitat ancien aquitain, mettant en lumière les matériaux locaux utilisés, et les procédés de
rénovation associés. Un outil logiciel a été développé sur cette base : Réhabita BOX,
prochainement accessible sur le web, permettant de mieux définir les travaux à effectuer (ou
non…). Le cluster ambitionne également de démultiplier la méthodologique à d’autres
territoires.
■ Projet Enertic : construction d’un bâtiment Beposs à St Sébastien, construit selon des
critères bioclimatiques de haute efficacité, livré en juin 2014, qui servira de centre de
ressources transfrontalier du secteur des énergies renouvelables et de l'efficacité
énergétique. Le projet est financé par le Pays Basque et la ville de San Sebastian, et mobilise
des fonds FEDER dans le cadre d’un Programme de Coopération Territoriale Espagne-France-
3
Building Information Modelling
Livrable 1 – inno TSD
16
Andorre (POCTEA). Du fait de la réussite du projet Enertic, un projet Enertic II est en cours de
réflexion, avec la construction d’un bâtiment côté France.
■ Projet Infomat : rénovation du patrimoine classé en utilisant des méthodologies globales de
consolidation du bâti sur la base de techniques numériques, et en utilisant de nouveaux
matériaux adaptés. Projet transfrontalier en coopération avec Navarre (Laboral de la
Construccion de Navarra, et le gouvernement régionale de Navarra). Projet qui s’inscrit
également dans le cadre du POCTEA 2007-2013.
Coopérations existantes
Le cluster ESKAL EUREKA s’inscrit dans une démarche partenariale, en France et dans une
dynamique transfrontalière avec l’Espagne.
Le cluster est très impliqué dans Intercluster du Plan Grenelle, et les Universités d’été organisées
(référent formation de l’intercluster). Dans ce cadre, l’Université d’été 2013 a eu lieu entre
l’Aquitaine et l’Espagne (San Sébastien) autour de 3 temps : réflexion intercluster, visites de
chantiers, et prospective pour le bâtiment du futur. Eskal Eureka a également participé à la mise en
place en 2011 de l’intercluster européen « European Sustainable Construction Intercluster Club »
(initiative Europa Intercluster, abandonnée depuis).
Le cluster a su développer des coopérations transrégionales intéressantes, en mobilisant les fonds
européens dédiés à la coopération territoriale. Il travaille plus particulièrement avec les régions
espagnoles frontalières : Pays Basque et Navarre. Deux projets Interreg se sont développés avec ces
régions, et des accords avec les Gouvernements régionaux Euzkadi et de Navarra ont été signés afin
d’entrer dans une vraie démarche eurorégionale.
Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter Sud)
Le cluster ESKAL EUREKA est très ouvert à une démarche « Habiter Sud », notion sur laquelle il a
déjà travaillé dans le passé avec d’autres régions, et notamment le Languedoc-Roussillon (Terreal) et
Midi-Pyrénées (TBC innovation). En effet, pour le cluster l’entrée du climat a un vrai sens constatant
que la RT 2012 ne marche pas du fait du climat, et les spécificités climatiques doivent donc être
prises en compte. Dans ce sens, la RDR 2020 en France reposera sur 3 axes : homme, le territoire et
le temps.
Outre l’aspect climatique, le cluster pense que la dimension usager (et confort) est une dimension
forte et un axe de progression à partager à un niveau transrégional.
Enfin, le cluster fait le constat que les typologies constructives (en termes de matériaux,
d’esthétique, de techniques…) sont très différentes selon les territoires, tout comme les structures
économiques et sociales. Un préambule à toute coopération large serait dans un premier temps de
comprendre ces différences, pour proposer des solutions adaptées à chaque territoire.
Concrètement, le cluster serait intéresser par une démarche transrégionale qui viserait à :
i.
ii.
Dresser un inventaire des différentes typologies constructives
Développer des concepts adaptés aux pays, en prenant en considération 3 critères :
i.
Logiques produits et ressources locales
Livrable 1 – inno TSD
17
ii.
iii.
Habitudes et coutumes des cultures locales : avec la question de comment intégrer le
comportement des usagers
iii.
Logiques de groupements d’entreprises, et dynamiques interprofessionnelles : avec
la nécessité de travailler sur les processus internes de travail, et réfléchir aux
possibilités de s'inspirer de ce qui se passe dans d'autres secteurs (automobile et la
démarche LEAN, aéronautique par exemple)
Trouver des relais locaux de la méthodologie sur chacun des pays, permettant la collecte
d’informations et le partage de bonnes pratiques et savoirs-faires. Par exemple, sur le volet
bioclimatique, le cluster pense que les régions françaises ont beaucoup à apprendre de ce
qui se passe en Espagne et en Italie.
Ainsi le cluster ESKAL EUREKA est ouvert à une politique de partenariat, pensant que « les
associations ne peuvent s’arrêter aux frontières géographiques ». Mais l’enjeu d’une telle démarche
sera de faire tomber les peurs, par beaucoup de pédagogie, et en assurant à chaque région une place
visible et différenciée.
Une forme partenariale est la démarche en format de contrat cadre : le cluster témoigne
d’expériences passées avec la Pays Basque et Navarre. Le cluster croit également beaucoup aux
démarches de coopérations territoriales interrégionales de type Interreg, SUDOE, Med, etc.
Cluster Bâtiment économe – Midi-Pyrénées
Quelques éléments de contexte régional
La filière BTP représente 120 000 emplois (de l’ordre de 14% de l’emploi régional) et 36 000
établissements. Cependant, la baisse prononcée de l’activité immobilière a conduit à une baisse de
8% de l’emploi dans la filière. La filière Construction-BTP pourrait cependant bénéficier du rebond
des surfaces autorisées de locaux non résidentiels (+11,5%).
Malgré la présence de quelques grandes entreprises (Bouygues, Eiffage), le tissu régional demeure
très artisanal sur cette filière. La région Midi-Pyrénées a impulsé une dynamique dans les bâtiments
économes :
■ En 2008 elle lance le plan bâtiment économe, refondu ensuite dans le plan Midi-Pyrénées
Energies 2011-2020 (doté de 260 M€) et des appels à projets (ECO INNOV et ENERGIE 2014)
■ Des salons de références pour le sud-ouest se tiennent : TP bat et Avenir bois
La Région Midi-Pyrénées a identifié 6 domaines de spécialisation dans la cadre de sa 3S. Aucun ne
cible directement l’éco construction, bien que le thème « Matériaux & procédés avancés » l’évoque
comme débouché. Pour autant, l’éco construction est un des axes prioritaires, définis sur la base du
Schéma Régional de Développement Economique (SRDE).
Zoom sur le cluster bâtiment économe
Présentation du cluster
Livrable 1 – inno TSD
18
Le cluster Bâtiment économe est une association loi 1901 créée en 2006. Une étude d’opportunité,
lancée à l’incitative de la région, a conclu à un potentiel économique lié à la maitrise des énergies et
de leurs modes de consommation4, sur la base des technologies maîtrisées par les acteurs régionaux.
La région Midi-Pyrénées a alors donné l’impulsion aux acteurs sur lancement d’une démarche de
structuration. Cette création s’inscrit dans une perspective d’« industrialisation » du transfert de
technologies, afin de permettre aux PME de s’orienter vers de nouveaux marchés et d'accroître leur
compétitivité.
Cette aspiration caractérise toujours le cluster Bâtiment économe®, qui se donne comme objectif de
fédérer les acteurs économiques, sociaux et industriels, autour de la maîtrise de l’énergie au sein
des bâtiments, au travers de projets. Il vise ainsi la mise en synergie de personnes physiques et/ou
morales pour partager et mettre en œuvre des travaux de recherche, transferts de savoir faire et de
technologies. En privilégiant les idées novatrices mais aussi la mise en œuvre des techniques
existantes concernant la maîtrise et l’économie d’énergie dans tous types de bâtis (habitat
résidentiel, tertiaire, industriel… neuf ou existant).
De manière opérationnelle, le cluster vise ainsi :
■
■
■
■
A développer des projets innovants pouvant être commercialisés
A former pour développer les compétences
A combiner les compétences afin d’offrir des solutions globales ou semi-globales
A offrir un label
Le cluster Bâtiment économe comprend une grande variété de membres, entreprises, laboratoires
publics, centres de formation, bailleurs sociaux (Habitat Toulouse). Les entreprises appartiennent
principalement aux secteurs du bâtiment, de l’énergie et des matériaux. On trouve parmi celles-ci
des architectes, des bureaux d’étude, des promoteurs (notamment GA entreprises, dont la part de
marché sur la construction tertiaire atteint 50% en midi pyrénéens), des bailleurs sociaux (Habitat
Toulouse), des industriels (comme Carel ou le leader français de la ouate de cellulose).
Le Cluster compte 38 membres en 2014. Le nombre des membres a diminué (il comptait une
centaine de membre avant 2012), mais devrait augmenter de nouveau (60 à 80 membres sont
anticipés pour 2015 et une centaine à plus long terme). L’objectif n’est cependant pas de disposer
d’un nombre de membre important, mais d’avoir une diversité de compétences. Tous les membres
ne participent pas aux projets, certains cherchant plutôt à être présents aux conférences ou aux
assemblées générales pour faire de la veille technologique.
Le Cluster dispose de 100m² de locaux et comprend :
■ Un secrétariat
4
Ce gisement englobe le domaine de la Maitrise de la consommation d’énergie au sein des bâtis (Bâtiment
Basse Consommation et Bâtiment à énergie positive), et celui des Systèmes de Gestion Intelligente de l’énergie
que l'auteur a résumé en "SMART ENERGY SYSTEMS" (Energy Systems, Smart Systems, Smart Home, Smart
Metering, Smart Building, Smart City, Smart Vehicle, Smart Grid, Smart Consumer). L'étude a montré que des
technologies de pointe maîtrisées en MIDI PYRENEES par les pôles AEROSPACE VALLEY, AGRIMIP Innovation,
Cancer Bio Santé, et par de nombreux laboratoires publics et privés peuvent être efficacement utilisées dans ce
vaste secteur émergent.
Livrable 1 – inno TSD
19
■ Un espace matériauthèque/bibliothèque (exposition des produits et services des membres)
■ Une pépinière d’entreprise « coloc innovation » : 4 bureaux de 12m² dont 2 libres
■ Une salle de réunion de 40m² (10 personnes en formation 40 en assemblée) et Cuisinedétente 15m²
Le cluster dispose d’un budget qui varie entre 50 000€ et 150 000€ par an (hors formation), utilisé
notamment pour développer des projets pilotes en partenariat (4 à 5 partenaires). Ce budget est
financé par des subventions à hauteur de 40k€/an (en moyenne sur les deux dernières années) et par
les cotisations (entre 20 et 50 k€ par an).
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation
Projet Habitats RT2012 & habitacles interactifs (2013) : Il se donne pour objectif de fédérer les
membres du Cluster Bâtiment Econome autour du développement de nouvelles solutions techniques
pour les maisons individuelles et groupées, pour les maisons groupés en rénovation, pour le
logement collectif avec commerce et l’habitat léger. Les technologies proposées devaient être
simples et duplicables à court voire moyen terme et prendre en compte les éléments suivants :
■ Construction durable
■ Maîtrise de la qualité de l’air
■ Faibles consommations
■ Production d’énergie renouvelable
■ Gestion avancée des équipements
■ implication des occupants dans le fonctionnement de leur habitat
La plupart des résultats de ces projets ont déjà été utilisés (par exemple pour l’appel à idée Habitat
Toulouse).
Plus récemment, de nouveaux projets ont été lancés :
■ Projet sur les cloisons verticales pour diffuser la chaleur (biomatériaux pour traiter l’air et
l’hydrométrie)
■ Projet franco-espagnol sur la définition d’une offre commune
■ Projet lié aux modulaires (confidentiel) à destination des copropriétés (ingénie technique et
financière).
Les axes de travail du pôle sont :
■ Un axe santé, qui vise à améliorer la qualité du bâtiment (par exemple, de la qualité de l’air)
sans préjudice pour les exigences de performances environnementales. Le développement
de l’isolation conduit à réduire le renouvellement de l’air intérieur. Or, ce renouvellement est
rendu nécessaire par les polluants émis par les matériaux, meubles, équipements ou par
l’humidité. Un air pur réduit le développement des allergies, des problèmes respiratoires
(comme de l’asthme) et des cancers. Il offre une sensation de confort et de bien être
importante. C'est un enjeu de santé public.
■ Un axe visant à simplifier les systèmes actifs et à développer les systèmes passifs (matériaux,
construction). Les systèmes actifs ont été longtemps privilégiés, alors que les systèmes
passifs permettent de réduire de manière davantage les consommations et de manière
Livrable 1 – inno TSD
20
moins couteuse : il faut par exemple jouer sur les matériaux (par exemple ils développent
des biomatériaux pour traiter l’air), la conception et simplifier les équipements5.
Coopérations existantes
Le Cluster est ouvert aux démarches de coopération qu’il estime insuffisantes. Parmi les
coopérations déjà mises en œuvre.
Au niveau national le Cluster Bâtiment économe a notamment développé une coopération avec
Envirobat et participe à l’intercluster du Plan grenelle.
Il a par ailleurs développé des relations avec le Turquie et le Maroc, qui ont permis, dans ce dernier
cas, d’être associé à la préparation du code de la construction.
Il a également participé au projet habitat économe, qui rassemble 7 acteurs français et espagnols
dans le cadre du programme SUDOE.
Intérêts et motivations pour une démarche structurant transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranée (habiter sud)
Le cluster Bâtiment économe est très ouvert au développement d’une structuration de l’offre, en
particulier dans une logique fédérative. Il est sensible à la problématique des spécificités du sud et de
la nécessité d’une prise en compte de ces spécificités dans la conception des bâtiments, ce qui
répond par ailleurs à ses ambitions en termes de santé et de simplicité des bâtiments économe.
Il insiste sur l’importance du lobbying, notamment pour faire évoluer les réglementations françaises
(prise en compte du confort d’été dans la RT 2012), mais également dans les autres pays européens,
afin notamment de réduire la distance entre ceux qui définissent les règles et les outils de calcul et
de mesure de la performance énergétique et les professionnelles qui possèdent l’expérience et
l’expertise.
Cette dimension lobbying suppose de disposer d’un poids politique important. Dans cette
perspective, il évoque la structure COBATY, qui est une fédération professionnelle déjà ancienne sur
différents pays (francophone). Il connait très le président de COBATY international et le Président
régional.
Il soutien par ailleurs le projet afin:
■ D’échanger de bonnes pratiques sur les budgets, lancer des projets communs (notamment
au niveau de la R&D afin de créer des réponses adaptés)
■ De créer une plateforme d’échange
■ D’organiser des visites (perspective de délégations)
Cluster Cémater - Languedoc-Roussillon
Quelques éléments de contexte régional
La filière BTP représente environ 53 500 emplois et 26 171 établissements. Dans le contexte de
difficultés persistantes dans l’immobilier résidentiel depuis 2008, la filière a détruit en moyenne
2000 emplois par an (11 900 emplois sur 6 ans). La construction de logements neufs a été très faible
5
Ce qui permet de réduire le risque de panne et l’énergie consommée
Livrable 1 – inno TSD
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en 2013, notamment en raison de la réduction des mesures incitatives (avantages fiscaux accordés à
l’investissement locatif ou TVA réduite). Les travaux d’entretien et de rénovation ont sans doute pâti
de la baisse du pouvoir d’achat des ménages observée au niveau national, en lien avec la montée du
chômage.
Pourtant, le bâtiment, et en particulier la rénovation des bâtiments restent des secteurs porteurs,
qui nécessiteront dans l’avenir des investissements considérables pour réduire la consommation
énergétique des bâtiments.
Le SRCAE (Schéma Régional Air Climat Energie) a mis met en évidence que le Bâtiment est le 1er
consommateur d’énergie en Languedoc-Roussillon (avec 43% du total). Le logement représente à luiseul 2/3 de cette part. La consommation d’énergie liée à ce parc (logement et tertiaire) a progressé
de 42% entre 1990 et 2008 contre 26% au plan national. La projection à 2020 par rapport à 2005
anticipe une nouvelle croissance de 17% du fait de l’essor démographique régional.
Aussi, la région a pris un engagement important dans le cadre du SRCAE : rénover à un niveau BBCEffinergie d’ici à 2020 plus de 125 000 résidences principales construites avant 1975. La Cellule
Economique Régionale du BTP de Languedoc-Roussillon a estime ce potentiel de rénovation
énergétique du parc de logements du Languedoc- Roussillon à 19 milliards d’euros d’ici à 2050
Cet engagement en faveur de la rénovation s’est par exemple traduit dans le cadre de la SRI par le
choix d’un domaine de spécialisation « économie littorale », dont l’une des ambitions est d’être
leader en produits, techniques et services dédiés à l’habitat littoral méditerranéen et adaptés aux
changements climatique
Quatre principales initiatives sont recensées en lien avec le bâtiment durable (sur les différentes
entrées) :
■ ECOBATP LR (Construction et aménagement durable – 74 structures) est un centre de
ressources régionales pour la construction, la rénovation et l’aménagement durable. Il est
ouvert à l’ensemble des professionnels afin de permettre le partage des connaissances,
d’informations, des savoir-faire, des bonnes pratiques ou des retours sur expériences. Il vise
également à favoriser les actions collaboratives et innovantes et à accompagner et orienter
les acteurs (maitrise d’ouvrage, maitrise d’œuvre et les entreprises/artisans) vers
l’écoconstruction (en neuf et rénovation) et l’aménagement durable.
■ Pôle Derbi (Energies renouvelables appliquées au bâtiment et à l'industrie – 150 membres)
Il a pour mission de développer, au niveau régional, national et international, l'innovation, la
recherche, la formation, le transfert de technologie, le développement et la création
d’entreprises. Il couvre les domaines du bâtiment producteur d’énergie en climat
méditerranéen, gestion des réseaux et stockage d’énergie, production d’énergie hors
bâtiment
■ CEMATER - Groupement des professionnels de la filière des énergies renouvelables et
construction durable en Languedoc-Roussillon (énergies renouvelables et construction
durable- 44 entreprises). L’objectif du Cluster est d’assurer la structuration et la
consolidation de la filière régionale des énergies renouvelables et de la construction durable
Livrable 1 – inno TSD
22
dans une perspective éthique. Cette dimension éthique est importante pour le Cluster, et
pour son fonctionnement6
■ CAMDIB - Grappe développement durable (Eco-construction et éco-rénovation dans le Bâti
– 47 entreprises) : La CAMDIB est un groupement de 47 entreprises de la filière «Travail des
métaux» et « développement durable ». L’objectif de cette grappe est de proposer une offre
globale en rénovation énergétique du bâti, en cohérence avec les exigences du Grenelle de
l’Environnement, des impératifs d’accessibilité et de sécurité.
Zoom sur le cluster Cémater
Présentation du cluster
Le cluster Cémater est une association relevant de la loi 1901, créée en 2010. Il est issu d’une
démarche entrepreneuriale7 et se considère comme un cluster d’entreprises pour les entreprises.
Tous ses membres (une quarantaine) sont d’ailleurs des entreprises.
L’objectif du cluster est d’assurer la structuration et la consolidation de la filière régionale des
énergies renouvelables et de celle de la construction durable dans une perspective éthique. Cette
dimension éthique est importante pour le Cluster et pour son fonctionnement8
Le Cluster se positionne sur deux grandes thématiques: éco-construction (23 membres sur la
thématique) et énergies renouvelables (25 membres sur la thématique). Le Cluster dispose d’une
couverture large des différentes solutions d’énergies renouvelables (biomasse, géothermie, éolien,
solaire photovoltaïque et thermique).
Services proposés : valorisation des compétences et des savoir-faire, développement commercial,
recrutement, innovation, mutualisation intra-entreprise. L’animation constitue la première valeur
ajoutée du cluster, avec sa dimension éthique. Elle permet aux membres de se rencontrer (lors de
petits-déjeuners mensuels ou du colloque annuel du cluster) et développer un climat de confiance,
ce qui constitue un préalable indispensable pour structurer une offre et proposer des solutions
communes (globales ou semi-globales).
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation
Le cluster ayant été mis en place récemment, les projets restent limités :
6
La particularité du cluster vient de la dimension éthique exigée par la région pour son financement. Cela se
traduit par une procédure d’adhésion spécifique (cooptation et étude du dossier et par la possibilité de résilier
l’adhésion (2 ou 3 cas). Cette dimension éthique qui devrait être formalisée dans une charte (en cour de mise
en place) a favorisé la coopération interentreprises par l’instauration d’un climat de confiance).
7
Cémater est né sur la base d’un club organisé par les 3 CCI de l’Hérault, le Club énergie 34. Les entreprises
fréquemment présentes dans ce club ont décidé de se structurer et les pouvoir public ont appuyé la démarche
(Conseil général de l’Hérault, Région), sous la condition que cette démarche s’inscrive dans une perspective
éthique.
8
La particularité du cluster vient de la dimension éthique exigée par la région pour son financement. Cela se
traduit par une procédure d’adhésion spécifique (cooptation et étude du dossier et par la possibilité de résilier
l’adhésion (2 ou 3 cas). Cette dimension éthique qui devrait être formalisée dans une charte (en cour de mise
en place) a favorisé la coopération interentreprises par l’instauration d’un climat de confiance).
Livrable 1 – inno TSD
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■ Développement d’une action pour proposer des solutions globales ou semi-globales : L’un
des freins majeurs au développement du bâtiment économe est la méconnaissance de la
rentabilité des opérations. Partant de ce constant, Cémater cherche en amont à donner une
information objective sur le potentiel des opérations, et à identifier avec les donneurs
d’ordre les potentialités. Il travaille également sur les solutions d’ingénierie financière
permettant de financer ces travaux (ces solutions sont nourries par l’expertise des membres
sur les solutions techniques). Enfin, le cluster identifie la valeur ajouté que peuvent apporter
les membres afin de permettre la constitution d’équipe projet pour répondre aux appels
d’offre
■ Exemple de réalisation: Médiathèque de FRONTIGNAN, qui a 3 labels (HQE, BBC, label « or »
de BDM)
■ Mise en place d’une charte éthique et d’une sensibilisation à la responsabilité sociale des
entreprises9
Coopérations existantes
Le cluster Cémater apparaît centré sur la région. Il collabore ainsi avec So Eco10 afin de sensibiliser ses
membres aux questions de responsabilité sociale des entreprises, mais également avec DERBI dans
une perspective d’internationalisation des entreprises. Il cherche enfin à développer des relations
avec les clusters des TIC afin de développer des partenariats relatifs à la technologie BIM et aux
smart grids.
Intérêt et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter sud).
Les entreprises de Cémater s’inscrivent peu dans la recherche de marchés extérieurs. Au niveau
régional, la direction du développement économique invite le cluster à développer des coopérations
(notamment vis-à-vis d’IPmed11) dans une perspective d’internationalisation des membres. Les
entreprises d’ENR sont les plus prêtes à travailler direction.
9
La charte éthique : les professionnels de Cémater ont souhaité s’engager dans une démarche éthique et
durable de développement de leurs activités en assurant à leurs clients des interventions à haute valeur
ajoutée qualitative. La volonté de Cémater est de faire reconnaitre la qualité des prestations apportées par ses
membres aux clients :
- l’utilisation de technologies éprouvées et qualitatives en accord avec les projets des clients
- du personnel compétent et formé en continu
- un respect des cadres réglementaires
- une vraie transparence d’intervention
10
So Eco est un groupement né en 2009 qui réunit déjà dix-sept entreprises en Languedoc Roussillon (tout
secteur confondu et de tailles différentes) particulièrement sensibilisées aux problématiques de
Développement Durable et de l’humain (logique de RSE) et qui partagent les mêmes préoccupations
environnementales, économiques et sociales. L’objectif est d’échanger, partager et capitaliser les bonnes
pratiques, de mutualiser les moyens (informations, formations) et de coopérer avec les acteurs territoriaux.
11
L’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED) est un think tank
euroméditerranéen, qui vise à rapprocher les pays des deux rives de la Méditerranée. Financé par des
entreprises méditerranéennes, membres fondatrices d’IPEMED, et des personnes physiques qui partagent ses
valeurs, il est indépendant des pouvoirs politiques dont il ne reçoit aucun financement. Par son positionnement
Livrable 1 – inno TSD
24
Le cluster Cémater est intéressé par une perspective méditerranéenne car cela constitue leur
stratégie naturelle d’évolution dans une perspective internationale. Ils ont un intérêt pour la
démarche afin d’enrichir les apports (circulation d’information), se développer, ou faire évoluer les
réglementations dans un sens plus favorable aux problématiques méditerranéennes du bâtiment.
S’agissant du fonctionnement du cluster de cluster, Cémater :
■ Met en garde sur le manque de lisibilité induit par la multiplicité de réseaux de structures et
recommande de s’appuyer au maximum sur les structures existantes.
■ Considère que leur organisation au fonctionne bien. Les entreprises ont la main. Il y a un
comité de pilotage avec un maximum d’acteur public pour les impliquer dans la dynamique.
La chartre éthique permet de prévenir une dimension trop lobbyiste.
Cluster DERBI - Languedoc-Roussillon / Midi-Pyrénées
Zoom sur le pôle DERBI
Présentation du cluster
Le Pôle de compétitivité DERBI est une association loi 1901, labellisée par le Comité Interministériel
de l’Aménagement et du Développement du Territoire (CIADT) du 12 juillet 2005. Il est implanté sur
la région Languedoc-Roussillon et la région Midi-Pyrénées. Il a été évalué comme performant à la
dernière évaluation des pôles de compétitivité (en 2012), ce qui lui permet d’aborder sereinement la
phase 3 de la politique. Il dispose d’un budget de fonctionnement de 650 000 € qui lui permet de
financer une équipe de 6 personnes.
Il a pour mission de développer, au niveau régional, national et international, l'innovation, la
recherche, la formation, le transfert de technologie, ainsi que la création et le développement
d’entreprises. Il couvre les domaines du bâtiment producteur d’énergie en climat méditerranéen, de
la gestion des réseaux et du stockage d’énergie, de la production d’énergie hors bâtiment.
Il dispose de 150 adhérents :
■ 81 entreprises dont 8% de PME et 20% de grands groupes français et internationaux ;
■ 20 centres de recherche, laboratoires, universités et établissements d’enseignement
supérieur ;
■ 39 fédérations professionnelles et partenaires institutionnels ;
■ 10 collectivités territoriales.
Services proposés: Derbi offre à ses adhérents un appui pour l’obtention d’un financement public
(lancement d’appel à projet, accompagnement lors du montage de projet, orientation vers les
différents financements publics en fonction du projet), une mise en valeur du projet par des actions
proche des mondes des entreprises, des experts et des politiques (Etats, collectivités territoriales, institutions
multilatérales), IPEMED favorise l’échange et le décloisonnement et permet l’émergence de projets
opérationnels.
Livrable 1 – inno TSD
25
de communication12, une assistance pour la recherche de financement (organisation d’un forum de
l’investissement spécialisé sur les ENR) et un accompagnement à l’international via une convention
avec Ubifrance et la DGCIS et via le développement d’un réseau méditerranéen.
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation
Le pôle est très présent sur les énergies renouvelables et les réseaux et beaucoup moins sur le
bâtiment. Ainsi, seuls 8% des projets labellisés entre 2006 et 2012 concernent le bâtiment durable et
la maîtrise de l’énergie et aucun projet dans ce domaine n’a été labellisé en 2012.
Pour autant, certains projets énergies peuvent s’inscrire dans la perspective du bâtiment durable.
Ainsi, en 2012, le projet CLIMATHYS Climatisation réversible thermo-hydraulique Solaire a bénéficié
d’un financement (ANR émergence)
Coopérations existantes
DERBI est membre fondateur d’Imeder : L’IMEDER est une association 1901 créée le 11 Juin 2009,
qui a pour objectif de fédérer le monde professionnel des EnR autour de projets collaboratifs
intégrant des acteurs publics et privés mais aussi des centres de formation, des laboratoires de
recherches. IMEDER à vocation à être présent sur les territoires des 44 pays de l’Union pour la
Méditerranée et aux acteurs et porteurs de projets dans le domaine de énergie renouvelables Il vise
à:
■ Développer les échanges, les flux intra méditerranéens et les relations Nord / Sud
■ Accélérer les transferts de technologie
■ Assurer la synergie entre la recherche et les applications industrielles
■ Favoriser la mise en œuvre de projets adaptés aux besoins des populations.
Ecopark Borj Cedria: Lancé en Tunisie en 2008 dans le cadre de la coopération tuniso-japonaise, cet
écopark est spécialisé dans le développement durable et les énergies renouvelables. Il s est cons tué
autour d établissements de recherche, existant pour certains depuis 20 ans, comme le Centre de
recherche et des technologies de l énergie (CRTEn). Une convention de partenariat a été signée en
février 2012 pour confirmer les collaborations existantes et les échanges sur les pratiques de
structuration d’une technopole.
Collaboration avec le cluster SOLARTYS (Espagne) : Solartys est un cluster espagnole qui vise à
encourager et aider l’internationalisation de l’industrie espagnole du solaire, (ii) assurer
développement d’une industrie fondée sur la technologie et l’innovation, (iii) promouvoir
développement de réseaux et la coopération entre les entreprises espagnoles, internationales,
avec les institutions
(i)
le
le
et
Participation à Smart Grids France : Neuf pôles de compétitivité français spécialisés dans le domaine
de l’énergie et des TIC ont créé SmartGrids France, un dispositif de collaboration et de concertation
ayant pour objectif le développement et la valorisation de la filière Smartgrids française. L’objectif
est de favoriser l’établissement d’un référentiel commun (construction d’une feuille de route du
12
Présentation de projets et innovations lors de séminaires et colloques, organisation d’évènements dans les
locaux des entreprises et laboratoires adhérents, mise en contact entre entreprises membres du pôle et clients
potentiels membres du pôle
Livrable 1 – inno TSD
26
smart grids français, représentation de la filière au niveau national ou international), d’une démarche
de projets innovants (projets collaboratifs, coopération avec les communautés de la connaissance et
de l’innovation) et une démarche de mutualisation (études de marchés, réseau d’ambassadeurs,
communication et promotion de la filière française).
Membre du réseau des pôles Energies propres : Il rassemble en 2012 six pôles (CAPENERGIES,
TENERRDIS, S2E2, DERBI, AVENIA et Alsace EnergiVie). L’objectif est de partager une vision
stratégique de l’innovation concernant les énergies renouvelables en associant les organisations
pouvant nourrir cette réflexion (ADEME, ANR, PREBAT, Europe...) et de définir une stratégie
coordonnée à l’international. Dans ce cadre, des missions internationales mutualisées ont été
organisées avec l’appui de la DGCIS et Ubifrance.
Intérêt et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter sud).
Le pôle DERBI a trouvé certains intérêts à la démarche, mais a deux réserves principales :
■ Beaucoup de structures existent déjà mais n’ont pas les moyens de fonctionner
■ Aucune offre solide de conception spécifique au climat méditerranéen sur le bâtiment
durable n’existe, et il doute que des entreprises soient suffisamment solides pour s’impliquer
dans une telle offre
Pour le pôle, la mise en place d’un cluster de cluster devrait viser à :
■ réunir les structures déjà existantes et leur donner les moyens de fonctionner
■ développer la présence d’ambassadeurs dans les pays du sud de la méditerranée afin
d’assurer la promotion de l’offre française et d’influer sur les appels d’offre
■ à plus long terme, possibilité d’influer sur les réglementations (lobbying)
Cluster HABITECH – Trentino (IT)
Quelques éléments de contexte régional
La Province autonome de Trento (Trentino) forme avec la Province autonome de Bozen, la région
Ternio Alto Adige est composée. La région couvre environ 13 600 km² et se compose essentiellement
de hauts plateaux alpins et de zones montagneuses. Le PIB/hab de la région est 22 % supérieur de la
moyenne de l'UE. La région constitue l'Euregio Tyrol - Trentin -Haut-Adige, avec le Tyrol en Autriche
du Nord.
L’environnement naturel riche de la région a marqué son économie, qui est notamment orientée
vers les énergies renouvelables, l’éco construction ou le tourisme durable, les filières bois. La région
investit beaucoup dans les technologies «bâtiment vert», comme l'efficacité énergétique et les biomatériaux, qui sont mis en œuvre dans le cluster « Habitech » basé dans le Trentino.
Trentino, la province sur laquelle Habitech est localisé est dynamique, aussi bien sur le plan
démographique (+1,4% de population entre 2001 et 2011) qu’économique. Le taux de chômage en
2013 est de 6,6% pour un taux d’emploi important (70,5% de la population âgée de 20 à 64 ans). Elle
représente 1,05% du PIB national pour seulement 0,9% de la population. Il y a environ 49 000
Livrable 1 – inno TSD
27
entreprises actives, près de 10 pour 100 habitants - organisés au sein d'un réseau et unis par une
tradition de longue date des sociétés coopératives.
Au niveau industriel, Trentino se caractérise par un système relativement diversifié de types de
produits réalisés. Le secteur de la construction génère un chiffre d'affaires de plus d'un milliard
d'euros et la valeur ajoutée représente environ 8 % du total provincial. Dans ce cadre, les entreprises
orientées vers le développement durable et celles utilisant le bois comme matériaux de construction
primaire ont une influence croissante sur le secteur.
Zoom sur le cluster HABITECH
Le cluster HABITECH est le premier cluster italien dans le domaine des technologies vertes à avoir été
labellisé district technologique par le ministère de la recherche. Il est né en 2006 à l’initiative des
autorités publiques qui souhaitaient structurer l’offre locale. Deux secteurs forts sont apparus, le
bâtiment et l’environnement, ce qui a conduit à la mise en place d’un cluster visant à réunir les
entreprises de ces secteurs pour travailler au développement du bâtiment durable. Il a été créé
comme un consortium privé avec des entreprises et des institutions publiques, notamment des
laboratoires.
Habitech vise à intégrer le savoir-faire des universités, des laboratoires, des instituts de recherche,
des entreprises et des institutions et à faciliter l'expérimentation de nouvelles combinaisons de
connaissances et de technologies. Habitech est un cluster de taille importante. Il comprend près de
190 membres (dont 170 sociétés privées) et représente 8000 salariés et un chiffre d'affaires de près
un milliard d’euros
Le cluster Habitech se positionne sur 3 axes :
■ La construction écologique constitue le premier axe sur lequel HABITECH s’est développé. Il
a notamment acquis une expertise qui lui permet de proposer, à côté de leur activité
d’animation, une offre de services supports (notamment une labellisation). Habitech a
d’ailleurs participé au développement de LEED® (« Leadership in Energy and environmental
Design ») en Italie et au développement du label ARCA sur les bâtiments en bois.
■ L’énergie : Habitech est impliqué dans une grande diversité d’énergies renouvelables
(photovoltaïque, hydroélectricité, biomasse, hydrogène, réseaux de chaleur et dans des
travaux d’efficience énergétique). Par ailleurs, il travaille avec des ESCo (Energy saving
companies) en leur fournissant son expertise (diagnostic, définition des bouquets de travaux
à réaliser), ses compétences pour la réalisation de travaux, ainsi que des prestations
d’entretien.
■ La mobilité durable : Habitech intervient pour assurer des prestations de veille et de
transfert de technologies, pour des analyses de marchés, mais également sur des projets
intégrés de développement des transports.
Habitech dispose d’une équipe importante (25 personnes) et d’un budget de près de 2M€, financé à
85% par les prestations qu’il commercialise, et pour le reste, par les cotisations des membres, des
honoraires sur les projets, etc. Le lancement du cluster a été réalisé grâce à une subvention de 1,8M€
sur 5 ans (2007-2011), donnée par la province autonome de Trentino. Pour autant, sur la période,
HABITECH a produit un chiffre d’affaires de 4,8 Md€. Cette capacité à dégager des recettes lui a
Livrable 1 – inno TSD
28
permis de ne plus solliciter de nouveaux financements publics de la région à partir de 2011. Les
recettes excédentaires que dégage le cluster sont réinvesties dans des projets de R&DI.
Habitech aide au développement des projets, offre des services d’accompagnement à l’innovation
(1,4 millions de financements levés), ainsi que du soutien technique et commercial. Il intervient
également sur des actions de formation, notamment dans le cadre de la construction écologique, de
conseils aux collectivités territoriales. Sa principale activité concerne la certification LEED, que ce soit
au niveau de la certification des bâtiments (réflexions amont, modélisation des consommations
énergétiques, assistance au maître d’ouvrage) ou de la construction de produit et services (HABITECH
conseille les entreprises sur les stratégies de marchés par rapport à la certification).
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :
■ Adaptation du système d’évaluation des constructions économes LEED au marché italien
(Projet LEED Italy)
■ Projet SHELL du gouvernement Italien sur des écosystèmes domestiques partagés
interopérables, confortables et sûrs, qui porte sur la domotique.
■ Habitech travail à la standardisation des modèles d’ESCo et des standards contractuels, ainsi
qu’à la création et au développement d’ESCo.
■ Projet SOUTH ZEB : Le projet vise à combler le manque de formations et de certification sur
les bâtiments zéro émission en Europe, en offrant des programmes de formation pour les
professionnels intermédiaires et supérieurs impliqués dans les processus de construction des
bâtiments zéro émission (ingénieurs, architectes, employés municipaux et les décideurs).
■ Project européen “RENEW SCHOOL” afin de développer des méthodes de rénovation rapide
pour rénover les écoles (de manière à réaliser les rénovations pendant les vacances), avec
notamment des partenaires autrichiens
Coopérations existantes
Au niveau régional, peu de coopérations, plutôt de nature informelle.
Au niveau national, Habitech est un membre fondateur de Green Building Council (GBC) Italia, un
réseau de construction durable basé à Rovereto, qui a développé et présenté la certification LEED
italien en Avril 2010.
Au niveau européen et international : Le Cluster a signé un protocole de coopération avec sa région,
mais également avec les régions partenaires dans la cadre de l’Euroregion Tyrol - South Tyrol Trentino sur les bâtiments économes en énergie. Il travaille également avec des organisations aux
Etats-Unis (dans le cadre de l’association GBC) et à la création d’un cluster au Brésil, à Santa Catarina.
Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter Sud)
Les domaines d’intérêts pour une démarche transrégionale de structuration de l’offre sont :
■ Habitech trouve qu’un Cluster euro-méditerranéen pourrait intervenir pour favoriser des
échanges d’information et de connaissances sur les typologies constructives (moins sur les
technologies) et plus particulièrement sur les architectures locales dans les anciennes
constructions.
Livrable 1 – inno TSD
29
■ Habitech est également favorable à des opérations de lobbying communes
En revanche Habitech ne croit pas qu’il soit possible de constituer une offre transrégionale en raison
des coûts de transaction liés à la coopération d’entreprises ayant des cultures très différentes
Habitech attend que lui soit soumis un projet précis avant de se prononcer sur sa participation. Pour
autant, le cluster a déjà eu une mauvaise expérience d’interclustering.
Cluster Construccion Sostenible (CCS) – Iles Canaries (ESP)
Quelques éléments de contexte régional
Le développement économique de la région, en tant qu’archipel ultrapériphérique, est fortement tiré
par deux secteurs : le tourisme qui représente 29,5% du PIB régional et 34% des emplois, et la
construction (11,5% des entreprises, fortement tiré par le tourisme), deux secteurs qui ont fortement
souffert de la crise.
La région des Canaries présente également une très forte dépendance énergétique : elle importe
pratiquement toute l’énergie dont elle a besoin, ce qui impacte le coût énergétique. Ainsi la
transition énergétique est un thème hautement stratégique pour les Iles canaries, qui pense agir
selon deux canaux : le développement des énergies renouvelables, et l’amélioration de l’efficacité
énergétique des bâtiments. Ces objectifs sont clairement affichés dans le PECAN (Plan Energies des
Canaries) 2006-2015.
Par exemple, la production d’énergies par des sources renouvelables était d’environ 7% en 2012,
alors que le potentiel du territoire pourrait permettre de produire 100% des besoins de la région, à
partir d’un mix énergétique entre le solaire, éolien, et les systèmes hydrauliques. En effet, les Iles
Canaries peuvent tirer profit des conditions climatiques qui permettent la production d’énergies
renouvelables (éolien, solaire, maritime, activités volcaniques), et une consommation énergétique
par personne plus faible que dans d’autres régions du monde. Exploiter ce potentiel naturel est donc
un des principaux enjeux de la région.
Un autre enjeu est de développer de nouvelles méthodes de constructions, le bâtiment étant
responsable de 40% des consommations d’énergies. La région souhaite prendre le tournant du
bioclimatisme et des bâtiments autosuffisants énergétiquement, notamment sur les constructions
touristiques.
Mais outre les nouvelles constructions, les iles Canaries souhaitent également s’attaquer au marché
de la rénovation, sur toutes ses dimensions : nouveaux matériaux, énergies renouvelables intégrées,
domotique, ardins muraux, récupération d’eau, éclairage efficient, systèmes de chauffages et
refroidissements nouveaux…
Deux principales initiatives sont recensées en lien avec le bâtiment durable (sur les entrées bâtiment
et énergies) :
■ Le cluster RICAM – Cluster des énergies renouvelables, de l’environnement et des ressources
hydriques des canaries, labellisée Agrupaciones Empresariales Innovadoras (AEI – label
espagnol). Crée en 2009, il regroupe une vingtaine d’adhérents autour de 5 thématiques ;
énergie solaire thermique, énergie solaire photovoltaïque, énergie éolienne, gestion des
Livrable 1 – inno TSD
30
déchets et ressources hydriques. Sont notamment parties prenantes les associations
professionnelles : les associations des entreprises de la métallurgie et des nouvelles
technologies (FEMEPA et FEMETE), l’association des entreprises des énergies renouvelables
(ASERPA), l’association de la gestion des déchets (AGERCAN)…
■ Le cluster CCS – cluster de la construction durable, également labellisé AEI.
La région des Iles Canaries a identifié 5 domaines de spécialisation dont un concerne la croissance
verte et durable, avec pour 4 sous-axes dont un intitulé « l’énergie à faible carbone, le
développement industriel et l’efficacité énergétique ».13
Zoom sur le cluster CCS
Présentation du cluster
Le cluster construccion sostenible (CCS) est une structure formelle sous forme d’association
professionnelle, inscrite au niveau régional (Communauté Autonome des Iles canaries). Le cluster est
né en 2009, suite à des relations tissées depuis 2005 entre plusieurs entreprises et centre
technologique. Après avoir fait plusieurs projets ensemble, ils ont profité d’aides publiques,
notamment du programme national AEI (Agrupaciones Empresariales Innovadoras) du Ministère de
l'Industrie, du Tourisme et de l'Energie. Le cluster risque de perdre son label cette année, les critères
d’obtention devraient changer pour favoriser les initiatives avec une certaine masse critique, sur le
cluster n’a pas : il regroupe 22 adhérents (PME, ETI ; syndicats professionnels, Ecoles et Universités –
les institutionnels pourront prochainement adhérer) et dispose d’une seule personne dédiée. Le
cluster a été labellisé bronze dans le cadre du programme ESCA.
Le cluster CCS se positionne sur 4 axes :
i.
ii.
iii.
iv.
Combler le fossé entre les besoins des citoyens et ce que l'industrie propose en termes de
bâtiments et de construction - Par exemple le cluster a mené un projet sur l'habitat durable
qui soutiendrait la dynamisation des personnes du 3eme âge.
Créer un secteur avec une responsabilité sociale et environnementale afin de réduire
radicalement les incidences négatives de cycle total de vie des bâtiments sur
l'environnement - Par exemple, le cluster organise des formations sur ses techniques de la
construction durable (bioclimatisme, matériaux, jardins verticaux (mur végétal)…)
Développer de nouveaux matériaux de construction, en coordination avec d'autres secteurs,
afin de créer des synergies – Par exemple le cluster mène des projets sur le bois, mais
également sur le caoutchouc
Convertir les TIC comme un outil essentiel pour développer avec succès des projets de
construction- Par exemple le cluster travaille sur l'outil BIM.
Les moyens d’actions du cluster sont l’animation et la sensibilisation de l’écosystème, tant des
entreprises que du grand public (évènements, débats, journées scientifiques…), la promotion du
cluster et de la filière au niveau régional, national et international (participation à des conférences,
missions commerciales comme à Pollutec en France, label ESCA…), et le développement de projets
de R&D, notamment sur les TIC appliquées à la construction, le tourisme, et les bâtiments innovants
13
http://aciisi.itccanarias.org/ris3-consulta/images/documents/ris3_canarias_v2.0.pdf
Livrable 1 – inno TSD
31
et durables. Le cluster délivre également des services aux entreprises de type expertise-conseil sur le
développement et la gestion de projets de R&D, et des formations sur la construction durable.
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :
■ Développement d’un outils TIC pour aider les professionnels de la construction (archi,
promoteurs) à développer des bâtiments durables, en utilisant des indicateurs quantitatifs
adaptés aux iles canaries (en fonction des matériaux régionaux et du climat)
■ Projet en cours sur la biomasse (bio digestion), qui consiste à profiter des déchets
organiques des professionnels du tourisme (hôtels) pour développer un réseau de chaleur.
Pour l’instant au stade de R&D, si fonctionne bien deviendra un projet pilote, puis développé
au niveau du marché.
■ Projet Nanowood : CCS et Tramat ont développé un important projet de recherche qui visait
à développer un matériau innovant combinant nanotechnologie et bois
■ Projet SERVOWOOD, projet européen sur la durée de vie du bois en extérieur (durabilité des
matériaux). l'objectif est de développer et d'établir des normes européennes qui faciliteront
la prédiction de durée de vie pour l'extérieur revêtement de bois
■ Recherches pour développer de nouvelles stratégies pour rendre les maisons plus saines
considérant la non-toxicité des matériaux, les ventilations, l’humidité, le rayonnement
électromagnétique naturel humain…
Coopérations existantes
Au niveau régional, le cluster travail avec 2 autres clusters et ont crées le "cluster club", sous forme
de relations très informelles basées sur l’échange qui fonctionne bien. Dans ce cadre, ils sont en
relation avec une municipalité des iles canaries pour travailler sur les smart cities. Ils participent
également ensemble à des salons à l'international / missions commerciales.
Au niveau national, le cluster a tenté de travailler avec un cluster de Madrid sur le caoutchouc, afin
d’ouvrir un nouvel horizon, le caoutchouc étant un isolant thermique, phonique et acoustique. Mais
l'expérience n'a pas été très fructueuse. Le cluster ne travaille pas avec la catalogne.
Au niveau européen, le cluster participe à leur premier projet européen depuis janvier
(SERVOWOOD), sur la protection et durabilité du bois en extérieur.
Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter Sud)
Les domaines d’intérêts pour une démarche transrégionale de structuration de l’offre sont :
i.
ii.
Méthodologies d’évaluation de la durabilité des bâtiments : le cluster peut apporter du
savoir-faire car un travail a déjà été réalisé sur place
Projets de R&D : compétences locales très fortes sur le SIG et le développement de logiciel
appliqués aux bâtiments qui pourraient être partagées ; volonté de développer des
compétences sur l’automatisme / domotique pour le contrôle d’énergie du bâtiment… A
déposé une offre sur ce thème au niveau national, à ce jour en attente de réponse.
CCS est ouvert à participer à des projets et à collaborer à une échelle transrégionale, et pense que
l’entrée climat chaud est pertinente. Mais CCS ne veut pas entrer dans un mode de coopération
Livrable 1 – inno TSD
32
lourd, qui nécessiterait des financements dédiés. CCS est dans une optique de partage de données et
de savoirs-faires.
Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction – Oran (Algérie)
Quelques éléments de contexte régional / national
L’Algérie, comme beaucoup de pays émergents, a connu une croissance considérable de sa
population, passant de 7.4 millions d’habitants en 1970 à 35 millions en 2009. Ainsi, la demande de
logements a mathématiquement augmentée, entrainant un très grand dynamisme du secteur du
bâtiment algérien, aujourd’hui un des principaux moteurs de la croissance du pays. En effet, l’Etat
algérien a engagé de grands investissements dans la construction d’infrastructures routières et de
logements, dans le cadre de son plan quinquennal d’investissements publics 2010-2014. Ainsi 70% du
budget (286 Md USD) sont consacrés aux infrastructures et au logement, visant par exemple la
réalisation de deux millions de logements, mais également la construction de 5 villes nouvelles,
plusieurs facultés et universités, des infrastructures routières…Ces investissements entraînent une
croissance du secteur du BTP de 9 à 10% par an.
Si le secteur est florissant, il témoigne cependant d’une faiblesse structurelle avec des entreprises
aux tailles très limitées, et une organisation très fragile. Les enjeux du secteur de la construction en
Algérie relève de la production de matériaux de construction (filières désorganisée avec de
nombreux blocages, entrainant une nécessaire importation de matériaux pourtant disponibles sur le
territoire), l'industrialisation du mode de construction, le développement de nouveaux produits ainsi
que l'introduction et le transfert des technologies modernes de gestion et de construction.
La consommation énergétique, dans le secteur du bâtiment résidentiel algérien, représente 35% du
total de l’énergie, tous secteurs confondus. Cette consommation a plus que triplé en 30 ans, et
devrait continuer sa trajectoire d’ici 2025, d’après l’Observatoire Méditerranéen de l’Energie (OME).
En effet devant l’urgence de créer des logements depuis son indépendance, la question de l’efficacité
énergétique n’a pas été posée dans de nombreux programmes de construction.
Depuis 2011, l’état s’est engagé dans un premier plan en faveur de l’efficacité énergétique des
bâtiments, à travers le programme triennal d’efficacité énergétique "2011-2013", qui émane lui
même du programme national des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, adopté par le
Conseil des Ministres en février 2011. Il s’articule autour de 6 axes :
i.
ii.
iii.
iv.
v.
vi.
Isolation Thermique des Bâtiments
Développement du Chauffe-eau Solaire
Généralisation de l’Utilisation des Lampes à Basse Consommation d’Energie
Introduction de la Performance Energétique dans l’Eclairage Public
Promotion de l’Efficacité Energétique dans le Secteur Industriel
Introduction des Principales Techniques de Climatisation Solaire par la création de projets
pilotes
Sur le volet de l’Efficacité Energétique dans le Secteur Industriel, l’Etat a mis en place les Auditeurs en
énergie, ainsi que des cahiers de charges pour la réalisation d’audits énergétiques des sites
industriels et des établissements du tertiaire. Pour l’instant, il n’existe pas d’initiative sur les
bâtiments résidentiels.
Livrable 1 – inno TSD
33
Zoom sur le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction
Présentation de l’initiative
Projet pensé suite à l’initiative REME (réseau des Entreprises Magrébines de l’Environnement), qui a
permis notamment la formation d’architectes et techniciens sur les notions d’efficacité énergétique
des bâtiments. Initiative financée par le GTZ (Allemagne, nouvellement GIZ), qui n’a plus de
financement aujourd’hui. REME continue d’exister en Algérie via la CACI (Chambre de Commerce
algérienne), mais n’existe plus vraiment en Tunisie et Maroc depuis la fin des financements.
Le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction doit être un centre d’animation régional
sur l’efficacité énergétique des matériaux. Il devrait être localisé à Oran, dans le cadre d’un
partenariat avec l’association r20 (Region of Climate- Actions).
Le Comité de Pilotage de ce projet regroupe :
■ Agence nationale pour le changement climatique (ANCC) - Ministère de l’environnement
■ L’Agence Nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l’Utilisation de l’Energie
(APRUE) - Ministère de l’environnement
■ Centre national de recherche en industrie du bâtiment
■ Université d’Oran
■ Chambre algérienne de commerce (CACI), partenaire principal du réseau REME
■ La wilaya d'Oran
■ Quelques entreprises : SAFEX, Lafarge
Le Comité de Pilotage est en train de réfléchir à la feuille de route du projet, qui devrait :
■ Pilote de rénovation énergétique sur une école primaire : audit de l’état actuel du bâtiment,
rénovation en injectant des technologies nouvelles ou ancestrales, puis nouveau bilan à la fin
du projet. Néanmoins un handicap pour l’Algérie est l’absence de référentiel poussé / label
sur les méthodologies d’évaluation des bâtiments : uniquement des lois peu détaillées.
■ Pilote d’une construction efficace : moins énergivore sur un bâtiment public, pas encore
choisi.
■ Formations : tant sur le volet rénovation (formation sur le diagnostic / audit, formation sur
les techniques associées…) que sur le volet construction (nouvelles méthodes / techniques),
tant à destination des architectes, des agents de l’Etat, que des artisans. Un master
professionnel est également envisagé avec l’Université d’Oran, sur l’efficacité énergétique.
■ Projet industriel d’isolation thermique : l’enjeu étant d’arriver à impulser la production de
matériaux isolants adaptés à leur(s) typologie(s) constructive(s).
Important d’agir tant sur les techniques traditionnelles que sur les techniques nouvelles :
aujourd’hui il existe une tendance en Europe et dans le monde à revenir aux techniques ancestrales,
qui se sont peu à peu perdues en Algérie comme dans beaucoup de pays. L’objectif aujourd’hui est
de réussir à allier les techniques ancestrales avec des technologies modernes et innovantes, car ces
solutions sont complémentaires. D’autant que l’Algérie est un pays aux paysages et climats variés,
avec de grandes amplitudes de température. Ainsi chaque région doit développer ses propres
solutions adaptées au climat et typologies constructives locales, car il n’est pas possible de construire
de la même manière partout.
Livrable 1 – inno TSD
34
Les principaux matériaux locaux utilisés sont : terre cuite, terre crue, paille, chaux, toub (terre crue
avec de la paille).
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation :
■ Dans le cadre de l’initiative REME, des architectes et prescripteurs locaux ont été formés sur
les dimensions de l’efficacité énergétique.
■ Le salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics
"Batimatec » est organisé depuis 17 ans, par la Société algérienne des foires et expositions
(SAFEX) et la société Batimatec expo. L’aspect efficacité énergétique des bâtiments prend
une place de plus en plus importante dans le cadre de cet évènement.
Coopérations existantes
■ Le réseau REME entretient des relations avec le CARMA : la prise de contact s’est effectuée
dans le cadre de l’initiative Européenne Invest in Med. Depuis, le CARMA est partie prenante
des discussions sur le projet pôle de promotion de l’éco-construction, et le soutient.
■ Le réseau REME a permis de développer certains contacts avec la Tunisie et le Maroc,
notamment entre les organisations patronales, chambre de commerce. Avec l’arrêt des
financements du réseau, aujourd’hui les contacts sont plus distants. Néanmoins, si le réseau
est en sommeil, les gens restent en contact de manière informelle, et le réseau pourrait être
réactivé facilement.
Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter Sud)
Le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction / antenne REME en Algérie est ouvert à
des collaborations transnationales / transrégionales, qui pourraient l’aider dans les défis auxquels il
doit faire face :
■ Méthodologies d’évaluation : reste un enjeu pour l’Algérie. L’APRUE s’occupe de pousser
cette thématique, a développé un cahier des charges, mais pour le moment aucun résultat
référencé au niveau national. Le projet de Pôle méditerranéen de promotion de l’écoconstruction souhaite pousser les pouvoirs publics à adopter ce type de démarche.
■ Sensibilisation et formations à l’efficacité énergétique : l’énergie reste à un coup
relativement faible en Algérie aujourd’hui. En outre, sur le volet bâtiment, la préoccupation
principale sur le est plus la création de masse de logements - objectif de 2 millions de
logements – pour répondre aux problématiques nationales, que les questions liées à
l’efficacité énergétique. Sur le volet énergie, la tendance est au financement de grands
projets sur de l’éolien et du solaire - objectif de produire 400 méga d’énergies renouvelables
– et non à l’intégration d’ENR sur le bâtit. Ainsi, le projet de Pôle méditerranéen de
promotion de l’éco-construction a également pour mission de sensibiliser les pouvoirs
publics aux enjeux de l’efficacité énergétique des bâtiments. Mais la sensibilisation doit aussi
être tournée vers les acteurs du secteur, c’est pourquoi les formations des architectes,
artisans et agents de l’état… est un vecteur important.
■ Echanges de technologies, savoirs-faires et retours d’expériences : sur des technologies et
savoirs-faires nouveaux et ancestraux. Par exemple, une thématique importante en Algérie,
Livrable 1 – inno TSD
35
est les matériaux isolants adaptés à des constructions faites en murs doubles à base de
briques, permettant d’éviter les déperditions d’air.
Cluster Efficacité des matériaux de construction (EMC) – Settat, région du Chaouia (Maroc)
Quelques éléments de contexte régional / national
Le secteur du BTP est un secteur stratégique au Maroc: il représentait 11% des emplois en 2009. Le
secteur est largement soutenu par les politiques publiques depuis 2003, dont un objectif majeur est
de résorber le déficit en logements dont souffre l’ensemble des régions du royaume du Maroc. Les
projets lancés ou réalisés visent également à améliorer les conditions de vie des habitants. Ainsi en
2009, de 843.000 unités sur les 1.200.000 qui avaient été lancés en 2003 étaient achevés. Cette
dynamique devait se poursuivre du fait de l’importance de la demande de logements émanant des
ménages marocains, et de l’offre soutenue générée par les pouvoirs publics à travers la création de
nouvelles zones urbaines et le lancement de nombreux programmes de construction de logements
sociaux.
La crise économique est venue bousculer ces perspectives de développement : le secteur a connu un
ralentissement des projets de construction émanant tant du privé que du public (diminution de plus
de 10% des logements sociaux produits en 2012 ; et diminution de près de 20% des logements
sociaux mis en chantier) ; conduisant logiquement à une baisse de l’emploi. Après avoir perdu 21 000
emplois en 2012, le secteur des BTP en a reperdu 50 000 en 2013. Après avoir été l'un des principaux
secteurs créateur d'emplois au Maroc entre 2008 et 2011 avec une création moyenne annuelle de
55 000 emplois, le BTP marocain en a ainsi perdu 71 000 emplois en l'espace de deux ans.
Néanmoins, le secteur continue de construire plus de 200 000 logements par an, et constitue un
marché de 5 millions de logements existants. Il représente 35% de la consommation énergétique du
Maroc, avec une augmentation de 41% en 8 ans. Les enjeux de construction et de rénovation sont
très donc très importants pour la question énergétique au Maroc, d’autant que le pays dépend à plus
de 90% de l'extérieur pour son approvisionnement en énergie.
Deux grandes initiatives publiques sont à souligner :
■ La stratégie énergétique du Maroc, adoptée en 2009 : il ambitionne de diminuer la double
dépendance du Maroc vis-à-vis des énergies fossiles d'une part, et de l'étranger d'autre part.
Le tout s'inscrivant dans une logique de développement durable et de préservation de
l'environnement. Elle a également pour objectif d'assurer la sécurité d’approvisionnement
et la disponibilité de l’énergie à des coûts plus avantageux que les énergies fossiles. C'est
pourquoi l'Etat marocain donne une place de premier ordre aux énergies renouvelables et
s'est fixé, à l'horizon 2020, l'objectif de porter à 42 % la part des énergies renouvelables
dans sa balance énergétique. A cette échéance, les énergies d'origines éolienne, solaire et
hydraulique devront occuper chacune 14 % de la puissance électrique installée.
■ Le programme national d’efficacité énergétique : également adopté en 2009, il vise l’habitat,
l’industrie et le transport. L’objectif affiché est de réduire de 12% la consommation
énergétique du Maroc d’ici 2020. Cette ambitieuse stratégie repose sur une logique de
partenariat public-privé (PPP), et s'élève à hauteur d'environ 20 Md USD. Porté par l’Aderee
(Agence de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique), le
programme a d’ores et déjà permis l’élaboration d’une réglementation thermique dans le
Livrable 1 – inno TSD
36
bâtiment. Un travail a été mené notamment en collaboration avec l’ADEME (2011-2012) sur
la finalisation et la mise en œuvre d’un code d’efficacité énergétique au Maroc, le
renforcement des capacités d’expertise, de gestion et de financement des partenaires
locaux, la formation des professionnels marocains, la construction de projets à caractère
démonstratif et la valorisation des bonnes pratiques.
Zoom sur le Pôle méditerranéen de promotion de l'éco-construction
Présentation de l’initiative
Le cluster EMC est en cours de structuration autour d’acteurs clés comme l’Université de Settat côté
recherche, ou l’entreprise marocaine Orobrique. L’ambition du cluster est d’améliorer la
compétitivité de l’industrie des matériaux de construction par l’apport de solutions innovantes en
termes d’efficacité énergétique. Le levier choix étant la collaboration internetreprises.
La feuille de route du cluster s’organise autour de 4 axes :
1. Optimiser la consommation énergétique des entreprises opérant dans l’industrie des
matériaux de construction
2. Développer des solutions innovantes d’efficacité énergétique notamment dans le secteur du
bâtiment
3. Contribuer à la promotion de l’usage des solutions d’efficacité énergétique
4. Participer à la mobilisation et à la formation des compétences dans le domaine de
l’efficacité énergétique
Pour chaque axe, une commission thématique a été mise en place. Une cinquième commission a
également été crée pour la sélection et labellisation des projets.
Projets et actions sur l’efficacité énergétique des bâtiments et la rénovation
Aujourd’hui 7 projets sont envisagés, répartis entre projets collaboratifs et projets de coopération.
Livrable 1 – inno TSD
37
Coopérations existantes
Le cluster est en cours de naissance, donc peu de collaborations sont identifiées aujourd’hui.
Néanmoins, le cluster travaille aujourd’hui avec la Plateforme Construction 21France, afin de porter
la plateforme Construction 21Maroc, premier portail Construction21 au sud de la Méditerranée
(lancement prévu en octobre 2014).
Intérêts et motivations pour une démarche structurante transrégionale / transnationale sur le
bâtiment méditerranéen (habiter Sud)
Nous n’avons pas réussi à nous entretenir avec le Président monsieur Rachid Naanani, donc nous ne
connaissons pas la vision du cluster EMC sur ce sujet.
Principaux constats
1. Les enjeux identifiés:
o Le besoin d’harmonisation des méthodologies d’évaluation des bâtiments
o Le besoin d’influer sur les réglementations
o L’utilité d’échanges de retours d’expériences, permettant une montée en
compétences des acteurs de toute la chaine
o La nécessité de prendre en compte les spécificités locales et typologies constructives
: climat, matériaux, techniques, culture et habitudes de vies…
o La nécessité d’allier techniques ancestrales et techniques innovantes
o La nécessaire prise en compte du confort de l’usager
2. Les voies de collaborations imaginées
o Le partage des méthodologies sur :
-
l’évaluation des bâtiments, et la capacité de lobbying pour la réglementation
de ces méthodologies (national / Eu)
-
l’identification des typologies constructives,
-
la prise en compte de l’usager final, et sa sensibilisation
o La formalisation de réponses adaptées aux typologies constructives :
-
par les techniques de rénovation (sur la base d’échanges et retours
d’expérience) – produits et ressources
-
et par la structuration des filières de manière adaptée – dynamiques
professionnelles
o La formation sur les techniques et savoirs-faires – acteurs de toute la chaine
o La R&D, pour créer de nouvelles solutions, avec une approche transversale aux
entrées thématiques
Livrable 1 – inno TSD
38
2.3 Quelques éléments sur PACA
Sur le domaine de l’efficacité énergétique des bâtiments, le paysage régional est constitué
d’initiatives variées dans leurs formes (pôle de compétitivité, PRIDES (ou ex PRIDES), centres de
ressources, centre de recherche, association professionnelle, PTCE…) et leurs objectifs, réparties sur
les 4 entrées.
Entrée Bâtiment
Entrée énergie
Entrée matériaux
Autres entrées
1.
2.
1.
2.
3.
1.
2.
3.
4.
1.
3.
BDM / Envirobat
Initiatives locales :
PTCE 05,
Ecobâtissons
Fédérations /
Syndicats : FFB,
CAPEB…
4.
Capenergies
Cité de l’énergie
Initiatives locales :
Club énergie CCI
NCA, Nice Grids
Fédérations /
Syndicats :
EnerPlan
CARMA
Fibra terra
Novachim
Initiatives locales:
Champs de
Traverse, le
Village, ADMINPACA
2.
3.
Ea écotechnologies
SCS
Opttiec
Sur l’entrée bâtiment
La région PACA possède de réelles compétences reconnues au niveau national, avec la présence
d’acteurs tel que le CSTB à Sophia-Antipolis (5 implantations en France), ou les initiatives BDM et
Envirobat. L’écosystème sur cette entrée a récemment évolué : le paysage s’est simplifié avec la
fusion des associations BDM et Envirobat, mais a également vu naitre de nouvelles initiatives
reconnues sur le plan national telle que le label PTCE14 (Pôles Territoriaux de Coopération
Economique) obtenu par le Comité d‘expansion 05.
Description des initiatives
■ BDM – Envirobat : Association de loi 1901, issue de la fusion des structures BDM (ex PRIDES,
groupement interprofessionnel d'acteurs du bâtiment né en 2008) et Envirobat (Centre de
ressources régional sur le développement soutenable des aménagements et des bâtiments).
Positionné sur la construction durable en climat méditerranéen, en prenant en considération
les piliers économiques, sociaux et environnementaux, BDM-Envirobat vise 6 objectifs :
Débattre, Innover, Former, Evaluer, Capitaliser, Valoriser, les 3 premiers objectifs
correspondant aux missions du centre de ressource. Sur les 3 derniers objectifs, BDM a
développé un référentiel, outil d’évaluation de bâtiment (système participatif de garantie)
14
Les PTCE s’inscrivent dans la politique d’égalité des territoires, et doivent constituer des moteurs de la
redynamisation des territoires. Ils ont pour objectif de favoriser la coopération entre entreprises de l’économie
sociale et solidaire, entreprises commerciales et collectivités territoriales, centres de recherche ou encore
organismes de formation. Ils permettent la mutualisation de locaux, de services et de compétences.
Livrable 1 – inno TSD
39
spécifique à la méditerranée (label Bâtiment Durable Méditerranéen et BBC Effinergie),
reposant sur 7 éléments : territoire et site, énergie, gestion de l’eau, confort et santé, social
et économie, gestion de projet. BDM intervient en phase de conception du projet, de
réalisation des travaux, et après au niveau du fonctionnement avec les usagers. BDMEnvirobat possède aujourd’hui environ 280 membres représentant 13.000 salariés. Il
mobilise 14 personnes salariées.
■ Comité d’Expansion 05 - PTCE 05 : Le Comité d’expansion 05 est une Association de
développement économique locale de plus de 30 ans. Elle a obtenue le label PTCE en 2014,
sur le domaine de l’éco-construction : l’ambition étant de travailler sur la filière en
s’appuyant sur les matériaux locaux. Dans le cadre du label PTCE (sur 3 ans), 3 axes d’actions
sont déployés :
o Les éco-matériaux locaux, en ciblant 3 matériaux dits bio-sourcés (chanvre, paille de
céréale et bois (menuiserie, bardage)) et 4 dits géo-sourcés (chaux, recyclage de
plâtre, terre et roche). Par exemple, le développement d’une unité de filage du
chanvre pour le territoire est envisagé.
o L’assistance AMO pour des collectivités ou des privés, afin de valoriser leurs
matériaux.
o L’insertion et la formation : avec un projet de centre de formation régional de l’écoconstruction. Un travail est également prévu sur l’insertion et les chantiers écoles.
■ EcobatissonS : est une association loi 1901, déclarée en préfecture du Var le 05 février 2010.
L’association fédère des acteurs locaux de l’éco-construction dans l’ensemble de la chaine
(analyse préalable, conception des bâtiments, construction, rénovations, équipement,
décoration et aménagement paysager). EcoBatissonS se donne comme objectif de
sensibiliser à l’éco-construction, mais également, à travers sa charte et de la réunion de
compétences le long de la chaîne de valeur, de donner au donneur d’ordre l’accès à des
prestations complètes, de qualité et qui offrent une grande cohérence. Ancrée dans la
région, l’association propose des prestations adaptées au climat méditerranéen, avec
notamment des écobâtiments qui prennent en compte dès leur conception la problématique
du confort d’été et d’hivers afin d’offrir à l’usager de bonnes performances énergétiques tout
en lui assurant un logement confortable, sans climatisation. L’adhésion à l’association n’est
pas libre. Elle suppose une cooptation, un engagement dans les actions et valeurs de
l’association et le respect de critères de qualité, vérifié notamment par des visites sur les
chantiers. 6 mois sont nécessaires pour devenir membre à part entière. L’association est
également présente dans les salons, auprès des décideurs publics ou privés afin de
sensibiliser sur le potentiel des éco-bâtiments. Elle comporte une trentaine de membres.
Les fédérations professionnelles sont également fortement présentes et actives sur ce secteur : la
FFB – Fédération française du Bâtiment (sa délégation FRB PACA, et les 6 délégations
départementales), la CAPEB - Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment,
mais également la FRTP - Fédération Régionale des Travaux Publics PACA, l’UNICEM - Union
Nationale des industries de carrières et matériaux de construction PACA-Corse, la Fédération des
syndicats des métiers de la prestation intellectuelle du Conseil, de l’Ingénierie et du Numérique PACA
Corse, la Fédération des Promoteurs Immobiliers de Provence …
Livrable 1 – inno TSD
40
Les enjeux identifiés par les acteurs
■ Se former et développer une approche globale, surtout dans un tissu économique constitué
de très petites entreprises (artisans).
■ Garantir un résultat en termes de performance énergétique conforme à la demande ou au
cahier des charges (indépendamment du comportement de l’usager).
■ Se former / être sensibiliser à d’autres techniques que les traditionnelles (par exemple sur la
construction bois, difficile de trouver des artisans et un architecte hors territoires montagne)
et efficaces pour les typologies constructives locales.
■ Intégrer l’humain : aspect usage et comportement, un apport possible des SHS est à prendre
en considération sur cette dimension.
Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment
méditerranéen (habiter Sud)
■ La réglementation et les méthodologies d’évaluation des bâtiments
■ L’échange de retours d’expériences / savoirs-faires à partager : par exemple avec l’Italie sur
le chanvre, avec le Maghreb sur la construction pierre / terre, etc.
Sur l’entrée énergie
La région PACA s’intéresse depuis longtemps à la thématique de l’énergie tant du fait de ses atouts
que de ses contraintes. Au niveau des atouts tout d’bord, le territoire dispose d’importantes
ressources pour l’entré énergies renouvelables : solaire (1er gisement solaire français, avec 300 jours
de soleil par an soit 30% de plus que la moyenne nationale), hydraulique (2eme gisement
hydraulique français après Rhône-Alpes), éolien (3eme gisement national), bois (3eme région
forestière de France). Le territoire s’est également fortement engagé dans le nucléaire, avec des sites
de recherche de dimension européenne tels que Cadarache et la présence du centre de recherche
CEA, l’investissement dans le projet ITER... Au niveau des contraintes, la configuration du réseau
électrique fait de la région une péninsule électrique, notamment l’est du territoire, qui font de la
sécurisation du réseau et de la maitrise de la demande en électricité des enjeux importants. D’autant
que le territoire possède un parc de logement construit avant 1975 conséquent, et donc propice à la
rénovation énergétique.
Description des initiatives
■ CapEnergies : pôle de compétitivité labellisé en 2005 sur le domaine de l’énergie, il regroupe
aujourd’hui 568 membres. CapEnergie se structure autour de 3 filières / métiers : les
énergies renouvelables : solaires, éolien, hydraulique, biomasse,… ; l’énergie nucléaire ; et la
maîtrise de la demande en énergie : stockage, smart grids,… Sa feuille de route s’organise
ainsi sur 3 domaines stratégiques : efficacité énergétique : bâtiments, industrie, transports,
etc. ; systèmes énergétiques isolés ; et énergies décarbonées. En tant que pôle de
compétitivité, la mission de CapEnergies est :
o d’animer l’écosystème : organisation de réunions thématiques, conférences,
visibilité des membres…,
o d’être un catalyseur de projets de R&D : accompagnement de projets de R&D,
labellisation (450 projets labellisés) et accès aux fonds (350 projets financés),
Livrable 1 – inno TSD
41
o
d’accompagner des entreprises, sur des actions de marchés et de commercialisation,
et sur leur stratégie internationale,
o et de développer de démonstrateurs pour les nouvelles technologies. Deux
démonstrateurs sont plus particulièrement en lien avec l’efficacité énergétique : le
projet PREMIO, démonstrateur de smart grid ; et le projet pilote régional SmartEE,
destiné à mesurer l’impact de la sensibilisation aux économies d’énergies sur les
occupants d’un bâtiment tertiaire (le Lycée Paul Héraud de Gap).
■ Cité des énergies : projet du CEA Cadarache, représentant un investissement de 23,6 millions
d’euros, abondé par les collectivités territoriales. La Cité des énergies dispose d’un bâtiment
de 1 000 m2, inauguré le 12 juin à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône). Comparable à
un centre de transfert de technologie, la Cité des Energies se veut proche du marché,
l'objectif est de faire du benchmark de prix pour de solutions. Le projet dispose ainsi
d’installations de recherche et d’essais (une maison pilote) sur des technologies énergétiques
innovantes spécifiques aux bâtiments méditerranéens. La Cité des énergies travaille sur 3
axes : (i) solaire : smart grid, thermique et photovoltaïque ; (ii) micro-algues et biocarburants
; (iii) bâtiments et efficacité énergétique. Sur cette dernière dimension, 3 entrées sont plus
particulièrement visées :
o Le confort d’été : travail sur la ventilation naturelle, les matériaux, avec un projet de
création de maison démonstrateur avec BDM-Envirobat.
o Les matériaux bio-sourcés : trouver des modèles économiques sur les filières,
travailler sur des matériaux/végétaux qui ont des capacités d’évaporation différentes
le jour et la nuit, etc.
o Usage et comportement avec les SHS : l’objectif étant de placer l’humain et son
confort au centre des développements.
■ Club Energie CCI NCA : initiative plus locale, portée par le CCI Nice Côte D’Azur, qui a
souhaité développer une cellule thématique énergie depuis 2010 dans son pôle
développement durable, lié au besoin très local de sécurisation du réseau électrique. Dans ce
cadre 4 groupements ont été créés : smart grid (100aine entreprises), éclairage efficace
(10aine entreprises), photovoltaïque (60aine entreprises), et EEB - Efficacité Energétique des
Bâtiments (40aine entreprises). Le groupement Smart Grid lancera officiellement le ’Club
Smart Grids Côte ‘Azur’ le 20 Novembre 2014. Le groupement EEB, plus récent, n’a pour
l’instant pas développé de projets structurants, mais réfléchit sur des idées de
démonstrateur sur la base de solutions nouvelles et archaïques, adaptées au climat
méditerranéen. Le groupement travaille à la sensibilisation et évangélisation sur le domaine
de l’EEN, et à la structuration des entreprises. Le groupement ne balaye pas aujourd’hui
toute la chaine de valeur, et est essentiellement constitué de PME, mis à part Schneider et
EDF. Il est quelque peu déconnecté acteurs du bâtiment (qui de plus sont adhérents des
CMA, et non des CCI), ce qui constitue un vrai frein au développement des
entreprises locales, qui n’ont pas accès aux acteurs leaders du domaine.
■ Nice Grids est un démonstrateur de quartier solaire intelligent, financé dans le cadre du
premier programme d’investissements d’avenir. Il s’appuie sur des technologies innovantes,
le compteur communicant Linky, et les infrastructures électriques existantes pour tester
l’ensemble du concept de réseau électrique intelligent. Il permet de développer un système
électrique qui intègre une forte proportion de production d’électricité photovoltaïque locale,
Livrable 1 – inno TSD
42
des unités de stockage d’énergie et des équipements électriques communicants dans les
foyers volontaires. Ainsi, le démonstrateur place l’usager comme un chainon du projet, et
transformer le consommateur en véritable « consomm’acteur » qui pourrait gérer son poste
énergie.
La filière se structure également au moyen de représentant de type syndicat professionnel :
■ Enerplan : est un syndicat professionnel sur le solaire thermique et photovoltaïque, basé en
PACA, mais au périmètre national. Il représente 115 membres aujourd'hui, d’un secteur
fortement en crise depuis 4 ans : le syndicat a compté jusqu’à 250 à un moment. Parmi ses
adhérents, 8 à 10% sont localisés en PACA. L’objectif d’Enerplan est de défendre les intérêts
des membres, et de réussir à structurer le développement de l'offre en matière solaire : sur
des centrales solaires photovoltaïques, mais aussi sur le solaire et bâtiment (thermique et
photovoltaïque).
Les enjeux identifiés par les acteurs
■ Besoin de restructuration de la filière solaire, surtout sur le photovoltaïque.
■ D’un point de vue technologique :
o Le développement de l'autoconsommation sans stockage et de l'enveloppe active
du bâtiment sont des sujets d'attention sur le solaire
o Le transport de la chaleur produit par solaire thermodynamique.
■ Le développement des Smart grids est fortement poussé. Néanmoins pour le moment les
projets sont plutôt centrés sur le volet gestion de la distribution que sur la partie
décentralisation de la production d‘énergie.
Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment
méditerranéen (habiter Sud)
■ Sur le solaire, association PACA / LR semble faire plus de sens dans un premier temps, que le
niveau Med du fait des réglementations, de l’ensoleillement, de la structuration de la filière…
la structuration à l’échelle Med n’apparait pas réaliste, et très compliquée à moyen terme.
■ La formation professionnelle peut être un axe de développement sur la Med : maitrise
d’œuvre, architectes et autres prescripteurs, mais également les installateurs, permettant
d’accéder aux marchés, et aider aux partenariats industriels.
■ Réglementation : harmonisation au niveau européen, et lobbying au niveau du Maghreb,
dont beaucoup de pays sont en cours de développement de leurs réglementations.
■ Retours d’expériences et visibilité pour des démonstrateurs, sur la partie smart grids
notamment.
Sur l’entrée matériaux
Description des initiatives
■ CARMA - Centre d'Animation Régional en Matériaux Avancés: centre de ressource
technologique (Label CRT) crée en 1994 (20 ans d'existence), le CARMA a obtenu le label
PRIDES (sous le nom ARTEMIS) de 2007 à 2013. L’objectif du CARMA est de travailler sur
l’analyse des propriétés mécaniques, acoustiques et thermiques des matériaux, dans une
optique d'éco-conception. Il travaille sur de nombreux matériaux : les matières plastiques et
Livrable 1 – inno TSD
43
composites, les métaux et alliage, et les matériaux bio-sourcés, fibres et résines ; et de
nombreux domaines d’application : électronique et médical (forte concentration liée au tissu
régional), aéronautique, bâtiments, énergies renouvelables (notamment sur le solaire
thermodynamique)... le CARMA témoigne aujourd’hui de 173 adhérents, dont 146 PME,
auxquels il offre de l’animation et de l’information (organisation de groupes de travail,
d'ateliers, et de journées de restitution), des prestations de services à destination des
entreprises (il offre notamment des possibilités de calcul sur les propriétés mécaniques), et
de la formation (habilitation).
■ Novachim : le CRITT - Centre Régional d'Innovation et de Transfert de Technologie Novachim possède également les labels CDT et PRIDES. Ses domaines technologiques
concernent la Chimie, la Formulation et les Matériaux. Il possède 80 entreprises adhérentes
dans la région, dont plus de 75% sont des PME/TPE. Sur le volet de la rénovation
énergétique, Novachim travaille sur les applications matériaux avancés et l’énergie : apports
de la chimie pour les solutions de stockage de l’énergie, pour l’amélioration de l’efficacité
énergétique, et pour le développement des énergies renouvelables. En tant que CRITT et
PRIDES, Novachim apporte 3 catégories de services à l’écosystème : l’animation (intégration
à des réseaux, mises en place d'actions collectives…), l’accompagnement individuel des
entreprises via une plateforme de services mutualisés (assistance juridique, soutien REACH,
brevets, définition du besoin et mis en relation…), et le lien entre recherche et entreprises
(information et diffusion des compétences, aide aux partenariats laboratoires / entreprises,
organisation de rencontres, formation des étudiants).
■ Fibraterra : est un groupe de travail régional sur les matériaux bio-sourcés animé par BDMEnvirobat, issu de l'action Plateforme Local, appel à proposition du réseau rural français
financé par le FEADER. Il couvre un grand nombre de filières: celles que l’on trouve ailleurs
mais aussi la paille de riz ou de lavande, les balles de riz, le chanvre, le liège ou encore la
pierre sèche. L’objectif de Fibraterra est de : (i) mutualiser un premier diagnostic sommaire
de chacune des filières régionales, permettre une connaissance réciproque des filières, et
réfléchir à des outils communs (par exemple une unité de défibrage pour certaines
bioressources) ; (ii) caractériser les différents systèmes constructifs typiques de la région
(chalet alpin, mas camarguais, etc.), pour formuler des recommandations appropriées à
chaque système : essais, démonstrateurs ; (iii) aider la commande publique, par de la
formation, communication et promotion des systèmes constructifs ; (iv) et mettre en place
des actions ponctuelles à certaines filières : potentiel de certains matériaux pour le gisement,
la transformation, le stockage, etc.
D’autres initiatives plus locales existent sur des matériaux bio-sourcés telles que :
■ Association Champs de traverses : qui porte des réflexions sur la valorisation des pailles de
lavande/lavandin et de riz (+ balles) depuis 2007. L’Association a notamment mené des
études sur le gisement total, ses possibilités de valorisation, le retour économique, les
qualités techniques, etc. Aujourd’hui, il semble que la ressource soit disponible, l’ambition
est donc de créer tout l’aval de la filière, soit trouver comment exploiter cette paille par un
travail sur la caractérisation des matériaux. Un autre enjeu reste la construction de
partenariats avec les agriculteurs.
Livrable 1 – inno TSD
44
■ Association le Village : association d'insertion par l'emploi (via des chantiers d’insertion) qui,
entre autre, fabrique et commercialise à petite échelle des matériaux écologiques, comme
des isolants à base de balle de riz. Les premiers tests pour caractériser le comportement
thermique du matériau ont été menés. Quelques initiatives de démonstration pour isoler une
maison ont également été menées. Néanmoins, cette démarche reste à une échelle et une
ambition artisanale.
■ ADMIN-PACA est une association pour le Développement des Matériaux Isolants Naturels
créée en 2009, visant à fédérer et faire collaborer les professionnels et acteurs des matériaux
d’isolants biosourcés. L’Association portait notamment depuis 2009 une initiative sur le
développement d’une filière locale de valorisation de la laine (de mouton) pour ses
débouchés textile et isolant, qui s’est vu récompensé en 2011 par l’obtention du label Pôle
d’Excellence Rurale pour le projet Alpes Provence Laine. La structure Alpes Provence Laine
devait permettre la collecte des toisons, la mutualisation pour ses adhérents des outils de
gestion, de recherche et de commercialisation, et le développement de la colonne de lavage,
unique colonne de lavage de laine industrielle française aux normes environnementales
européennes, servant à laver et traiter la matière première. Un bâtiment de 1000m2 dédié
au projet (BBC, orienté HQE, et suivant la Démarche BDM) devait voir le jour. Néanmoins le
projet n’a pas vu le jour pour des rasions financières, et la SCIC Alpes Provence Laine a été
liquidée en mars 2013.
Les enjeux identifiés par les acteurs
■ Utilisation des matériaux produits localement : riz, lavande, laine de mouton…
■ Structuration des filières pour un approvisionnement sécurisé
■ D’un point du vue technologique, les nouveaux matériaux pour l’isolation thermique et
phonique sont : liège, polystyrène, nouveaux produits végétal (balle de riz, lavande, fibre de
bois…) et lien chimie du végétal, nouveaux produits de recyclage (cellulose)
Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment
méditerranéen (habiter Sud)
■ Formations et échanges de savoirs-faires, notamment sur les techniques ancestrales
■ Projets de R&D communs pour trouver des débouchés / caractériser de nouveaux matériaux
locaux
Sur « Autres entrées »
La région PACA est reconnue pour son écosystème TIC et photonique (25% de la filière photonique
française est située sur le Sud-Est, et en grande majorité dans la région PACA), deux technologies
transversales ayant des perspectives et débouchés importants dans le bâtiment du futur et les
économies d’énergies. Elle possède des acteurs leaders sur la gestion active des bâtiments, comme
l’entreprise Schneider Electric basé à Carros sur les automates.
Description des initiatives

SCS : le pôle de compétitivité Solutions Communicantes Sécurisées, également PRIDES
économie numérique, intervient sur le volet efficacité énergétique par la porte Smart grid,
Livrable 1 – inno TSD
45
qui s'applique dans 2 axes de spécialisations du cluster: Réseau, M2M, et services mobiles ;
Sécurité et identité digitale. Ainsi, le pôle travaille plutôt sur les solutions de monitoring des
appareils de production électrique des maisons, ou sur tout ce qui touche la domotique. Le
pôle possède 250 adhérents, dont 75% sont des TPE et PME. Il a 4 missions principales : (i)
animation de l’écosystème, catalyseur de projets de R&D (410 projets labellisés et 177
projets financés depuis sa création, accompagnement des entreprises (levée de fonds,
dossiers de subvention (CIR, JEI...), international (dont du soft landing)), et développement
et mise à disposition de plateformes mutualisées d'innovation et de test : Comm4Innov, CIM
PACA, CNR, CIU....

Optitec : est un pôle de compétitivité transrégional avec le LR, mais la majorité des 205
adhérents se situent en PACA (dont 135 entreprises). Il vise la chaine de valeur photonique :
conception de composants, de systèmes et de sous-systèmes ; et se positionne dans un rôle
d’intégrateur. Il cible plus particulièrement 4 domaines, dont l’énergie (Grid/Photonique),
notamment les thématiques du photovoltaïque de 3eme génération, de l’éclairage
intelligent, des Led et Oled (Organic Light-Emitting Diode).

Ea-éco-entreprises : est concerné de façon plus lointaine sur le sujet de l’efficacité
énergétique des bâtiments, néanmoins dans une dimension plus vaste d’empreinte
environnementale, la grappe locale travaille sur les capteurs et la gestion de l’eau. Ea-écoentreprises assure une mission d’animation et d’appui au développement économique à
travers les différents leviers que sont l’innovation, le développement international, la gestion
des ressources humaines et des TIC et la responsabilité sociétale.
Les enjeux identifiés par les acteurs
■ Le compteur intelligent est un sujet d’intérêt, largement identifié dans le plan industriel
smart grid
■ Accéder aux industriels du bâtiment et fédérations professionnelles pour les acteurs de
filières plus technologiques
■ Acceptabilité des usagers à ces nouvelles technologies de gestion active
Les voies de collaborations à l’échelle transrégionale / transnationale sur le bâtiment
méditerranéen (habiter Sud)
■ Visibilité supplémentaire pour des projets pilotes et démonstrateurs des technologies
appliquées au bâtiment
Principaux constats
1. Il existe peu de lien entre les différentes entrées, notamment entre les acteurs de la
construction et ceux des télécoms et domotique : les initiatives structurantes ne se
connaissent pas ou peu, et n’échangent pas sur le sujet. Le secteur fait face ainsi à une
réelle difficulté d’accès aux marchés et aux acteurs clés du bâtiment, pour des petites
entreprises issues d’autres domaines, ce qui peut constituer un frein au développement de
nouvelles solutions.
2. A l’intérieur d’une même entrée, il existe des ambitions divergentes sur les questions de
Livrable 1 – inno TSD
46
construction durable et de l’efficacité énergétique : l’efficacité énergétique est un but en
soi qui a plusieurs composantes (production d’énergie, matériaux et isolation, stockage,
gestion…), alors que la construction durable vise un objectif global dont l’efficacité
énergétique est une des dimensions (mais également le respect de l’environnement dans
l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, confort et santé de l’usager). Ainsi, les
« meilleures » solutions ne sont pas les mêmes suivants les ambitions, pouvant entrainer
des incompréhensions et /ou illisibilité des stratégies pour les acteurs.
3. La consultation des initiatives locales montre un intérêt pour :
o Le volet réglementaire et législatif : travail d’harmonisation et de lobbying sur la
réglementation et les méthodologies d’évaluation des bâtiments en Europe, mais
également travail de lobbying auprès des pays méditerranéen sur le développement
de réglementation, comme par exemple sur le solaire qui est en cours de
développement.
o L’échange de retours d’expériences et savoirs-faires : partager les expériences,
comme par exemple avec l’Italie sur le chanvre, avec le Maghreb sur la construction
pierre / terre, etc. Les échanges sur les démonstrateurs sont également
intéressants, assurant une meilleure visibilité des démonstrateurs et technologies
mobilisées. La partie Smart grid est plus particulièrement concernée sur les
démonstrateurs existants.
o La formation professionnelle comme un axe de développement sur la Med (maitrise
d’œuvre, architectes et autres prescripteurs ainsi que des installateurs), comme
porte d’entrée pour accéder aux marchés et aider aux partenariats industriels
4. La consultation des initiatives locales nous apprend également les limites de l’exercice :
o Sur le secteur du solaire par exemple ; il semble qu’un travail de structuration à
l’échelle française, et notamment sur les régions PACA et LR, semble être
d’avantage pertinente (ensoleillement, structures locales…) et réaliste
(réglementations) qu’une structuration plus large.
Livrable 1 – inno TSD
47
2.4 Enseignements pour le projet Med Marie
Le travail effectué auprès des clusters PACA et autres régions méditerranéenne nous a permis de
mettre en lumière 3 catégories d’objectifs potentiels pour la collaboration inter-cluster à l’échelle
méditerranéenne sur la rénovation énergétique des bâtiments :
1. Partage de méthodologies
1. Evaluation des bâtiments
2. Identification et inventaire des typologies constructives locales, et formalisation de
réponses de rénovation adaptées en local (produits, ressources, dynamiques
professionnelles…)
3. Démarches de type living Lab pour une prise en compte de l’usage
2. Echanges de savoir-faire
1. Retours d’expériences
2. Formations
3. Projets collaboratifs de R&D
3. Création d’une masse critique
1. Lobbying des institutions pour réglementation
2. Lobbying des institutions et des acteurs financeurs pour élaborer de nouvelles
ingénieries financières
3. Visibilité et branding à l’international
4. Sensibilisation maitrise d’ouvrage et du grand public
5. Accéder à une bibliothèque large de compétences pour accéder à des marchés
externes (brique équipementier)
Livrable 1 – inno TSD
48
3 Identification et analyse de bonnes pratiques
de coopération entre clusters
L’objectif de ce second volet est tout d’abord d’établir une typologie des initiatives de réseaux et de
coopération entre clusters en Europe, en réalisant une cartographie non exhaustive d’initiatives
européennes et en analysant cette cartographie à travers les critères de la structure, gouvernance,
des membres (type et nombre), de la finalité de la coopération et de l’étendue de cette coopération.
De cette typologie ont été tirées certaines conclusions, et de la cartographie ont été identifiées des
initiatives intéressantes à approfondir. Une analyse approfondie de 5 réseaux et coopération a ainsi
permis d’identifier des bonnes pratiques de coopération opérationnelle inter-cluster, mais aussi
d’identifier des structures existantes pertinentes qui pourront jouer un rôle dans le cadre de
l’émergence d’un cluster méditerranéen.
3.1 Typologie et première cartographie des réseaux de coopérations
L’approche retenue pour cartographier les initiatives structurantes a d’abord été de définir de
manière large les initiatives de réseaux et coopérations inter-cluster ou impliquant des acteurs de
ce type. Ainsi, nous avons identifié 25 initiatives, tous secteurs confondus.
Les analyses documentaires ont parallèlement montré que d’un point de vue structuration, trois
niveaux d’intégration pouvaient être distingués, auxquels correspondent des objectifs de
coopération différents :
■ La coopération-échange ou réseau : il s’agit notamment pour les acteurs de type clusters de
se mettre en réseau afin d’échanger des connaissances, savoirs-faires, expériences,
contacts, etc. Ces initiatives sont et furent fortement encouragées par la Commission
européenne, en particulier dans les années 2000 dans le cadre de son initiative EuropeInnova. Ce type de coopération peut être général ou thématique. Les réseaux sont souvent
établis formellement sous la forme d’une association et dispose souvent d’un outil web
permettant d’échanger l’information.
■ La coopération-coordination : il s’agit pour les clusters de s’entendre autour d’une stratégie
commune, souvent dans un domaine précis de coopération (politique
d’internationalisation, de communication/promotion) et ainsi de coordonner leur politique.
Ne nécessite pas encore d’avoir une structure établie et permanente.
■ La coopération-intégration : elle est la forme la plus aboutie de coopération entre clusters.
Elle consiste à créer des consortia pérennes entre clusters, complémentaires sur une même
chaîne de valeur, agissant dans une logique d’offre commune sur le marché, et de création
de ressources communes.
Un classement des initiatives en fonction de cette typologie a ainsi été réalisé sous forme de
cartographie, en y ajoutant des entrées en termes d’étendue géographique de la coopération et en
terme de couverture sectorielle (disciplinaire ou transdisciplinaire).
Livrable 1 – inno TSD
49
Coopération inter-clusters
Niveau d’intégration
Forme de réseau, il s’agit notamment pour les
acteurs de type clusters de se mettre en
réseau afin d’échanger des connaissances,
savoirs-faires, expériences, contacts.
Il s’agit pour les clusters de s’entendre autour
d’une stratégie commune, souvent dans un
domaine précis de coopération (politique
d’internationalisation, de communication /
promotion) et ainsi de coordonner leur
politique. Ne nécessite pas encore d’avoir une
structure établie et permanente.
Forme de coopération entre clusters la plus
aboutie. Elle consiste à créer des consortia
pérennes entre clusters, complémentaires sur
une même chaîne de valeur, en suivant une
logique de marché.
Ainsi, d’un point de vue méthodologique, certaines précisions sont à apporter sur :

Les échelles géographiques : 4 échelles ont été utilisées, l’échelle globale permettant de
prendre en compte des initiatives de coopération entre deux ou plusieurs régions du monde,
l’échelle européenne, l’échelle transfrontalière et l’échelle nationale (les initiatives
transrégionales françaises).

Le degré d’intégration désigne le degré de coopération des clusters en termes de stratégie
et gestion commune des politiques par les clusters. Les réseaux d’échange de
connaissance/bonnes pratiques se trouvent au degré nul de cette intégration, même
lorsqu’ils sont dotés d’une structure juridique, et ne visent pas, le plus souvent, à la
coopération-intégration, pas même à moyen ou long terme (hormis les initiatives Europe
Innova recensées dans le tableau qui débutaient par un échange de bonnes pratiques, en vue
de poursuivre avec des stratégies communes).

Distinction transdisciplinaire/disciplinaire : les réseaux ou coopérations entre clusters
peuvent être d’ordre général ou sectoriel. Les réseaux transdisciplinaires ont généralement
des objectifs transversaux, en matière d’excellence des clusters, de management des
clusters, ou de promotion d’une région. Les initiatives sectorielles ont par contre des
objectifs centrés sur un secteur d’activité et de recherche (exemple: les biotechnologies,
l’aérospatial).

Les exemples nominatifs de réseaux ou coopérations : il s’agit bien d’exemples donnés dans
chaque catégorie. Cette typologie ne vise pas à l’exhaustivité.
Livrable 1 – inno TSD
50
La coopération-échange, ou réseau
■ Echelle internationale
 Disciplinaire
La Global Cleantech Cluster Association est un réseau de cluster sectoriel à l’échelle mondiale qui se
présente comme un « métacluster » à l’échelle globale. Il permet une collaboration des clusters du
domaine des technologies propres consistant en l’échange de bonnes pratiques, la réalisation de
benchmarks, et de la formation mutuelle.
■ Echelle européenne
 Transdisciplinaire
Cette catégorie regroupe des initiatives de réseaux à l’échelle européenne sur la thématique de
clusters en général, et non sur une thématique sectorielle. On note qu’il n’existe pas, à l’échelle
européenne, de réseau transdisciplinaire de clusters à proprement parler, les deux initiatives cidessous n’étant pas constituées essentiellement de clusters.
ECA : initiative de coopération-échange de nature transdisciplinaire à l’échelle européenne. Il s’agit
d’une plateforme ouverte pour le dialogue politique à l’échelle européenne en matière de clusters.
Cependant non composée de clusters, plutôt de financeurs.
Cluster-Excellence.eu : autre initiative de nature transdisciplinaire à l’échelle européenne, qui
regroupe des acteurs divers, parmi lesquels des clusters, autour de la volonté de progresser en
matière de qualité de gestion/management des clusters, en Europe.
 Disciplinaire
CEBR : le Conseil des Bio-régions européennes est un réseau de professionnels locaux du soutien aux
biotechnologies (en termes de networking, incubation, recherche de partenaire et promotion de
cluster). Il rassemble ce type d’organisations afin de rendre le secteur des biotechnologies en Europe
plus compétitif sur la scène mondiale, à travers des actions de réseaux, de collaboration via une
plateforme de projets, des recommandations et du partage de bonnes pratiques.
European network of maritime clusters : ce réseau de clusters ou structures équivalentes fonctionne
par la diffusion et l’échange de bonnes pratiques via une plateforme virtuelle, des réunions et
discussions informelles et l’organisation d’un sommet annuel lors duquel chaque pays/région fait une
présentation de son secteur maritime et des actions récentes réalisées. Son but est aussi de
constituer un cadre en vue d’actions communes ciblées dans le futur. Il possède une gouvernance
organisée, et une charte.
On trouve dans cette catégorie de nombreux projets/initiatives soutenus par les institutions
européennes pour mettre en réseau des clusters du même secteur d’activité et de recherche. Si
l’objectif de ces initiatives est aussi la poursuite de ces réseaux au-delà de la durée du projet, peu
survivent à ces projets en général. Certains réseaux d’échanges éphémères naissent de projets
financés par des programmes européens de recherche et développement (exemple : In2Wood porté
par le programme FP7), ou d’initiatives européennes ciblées telles que Europe INNOVA (2006- 2012),
laboratoire du développement et de la promotion d’outils de soutien à l’innovation. Les 11 initiatives
Livrable 1 – inno TSD
51
de réseaux de clusters industriels d’Europe INNOVA consistaient notamment à établir des
plateformes permettant à différents clusters d’identifier, d’analyser et de partager, en commun, des
bonnes pratiques dans les domaines de la gestion des clusters et des défis de la mondialisation
(projets Net BioCluE, mClusters, NICE , ENOC , CENCE , CASTLE , INNOTEX , TCAS , ABC-Network,
etc.).
■ Echelle nationale
 Transdisciplinaire
Cette catégorie regroupe des réseaux français non sectoriels d’organisations de type clusters.
Réseau France Clusters : réseau de clusters français, de 180 adhérents, créé en 1998 à l’initiative de
clusters français. Il s’agit d’une plateforme nationale, qui anime, observe, capitalise et accompagne
les clusters français dans la mise en œuvre d’actions collectives interentreprises. Le réseau organise
le transfert d’expertises entre les clusters et l’échange de bonnes pratiques entre animateurs
organisés en réseaux territoriaux.
Association des Pôles de compétitivité : l’Association française des pôles de compétitivité a été
créée en 2013 et vise à fédérer l’ensemble des pôles de compétitivité français, afin notamment de
porter la voix des pôles auprès des pouvoirs publics nationaux et européen, et d’échanger des
connaissances sur le financement des PMEs.
 Disciplinaire
Réseau « inter-clusters » éco-construction : ce réseau (qui se présente sous la forme d’une réunion
spontanée d’une trentaine d’acteurs) se compose de structures de différentes natures (clusters,
organismes de développement économique, associations, collectivités, etc.) regroupées sous le nom
générique d’inter-clusters. La vocation de l’inter-clusters est de créer un réseau d’échange sur des
programmes et des bonnes pratiques, et une émulation autour du Grenelle.
La coopération-coordination
■ Echelle européenne
 Disciplinaire
De nombreuses initiatives de ce type ont été promues par les institutions européennes. Parmi ces
initiatives, les 13 ESCPs (pour European Strategic Cluster Partnerships) ainsi que les 6 projets pilotes
de European Cluster Consortia développés actuellement figurent parmi les plus intéressantes à
étudier. Des initiatives plus anciennes telles que les « Cluster-IP » (Plateformes européennes
d’innovation pour clusters) dans le cadre d’Europe INNOVA de (ABCEurope et EcoClup) sont
également à prendre en compte.
13 European Strategic Cluster Partnerships : ces 13 initiatives européennes développées dans le
cadre du programme CIP ont pour vocation d’aller au-delà de la logique de réseau, en développant et
mettant en œuvre des stratégies communes entre clusters européens visant à pénétrer de nouveaux
marchés internationaux. Ces initiatives récentes ont été développées en tant que projet, et la
pérennité de ces initiatives au-delà des projets n’est donc pas garantie. Liste d’ESCPs : The European
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Aerospace Cluster Partnerships (EACP) ; ICT4Future ; European LightingCluster Alliance (ELCA) ;
European Sports Clusters Partnership ; European Semiconductor Cluster Consortium (ESCC) ; Food,
Health & Wellbeing ; Textile 2020 ; Energy in Water ; Mind the Gap – Health and Wellbeing for the
Elderly ; International Cleantech Network (ICN) ; Photonics & Packaging for Innovation (3P4I) ;
Personalized Healthcare ; Natural Resource Efficient Europe (Natureef).
6 European Cluster Consortia (projets-pilotes) : pour renforcer l’internationalisation des clusters, 6
projets-pilotes ont été lancé en 2012, soutenus au niveau européen, qui rassemblent des clusters
européens leaders dans leur domaine et leurs PMEs, dans le but de tester comment des stratégies
internationales communes et des activités communes entre les clusters peuvent être développées et
mise en œuvre afin de créer le plus de synergies possibles entre les clusters. Listes des projets-pilotes
: Wiintech, bioXclusters ; REINA ; EU4Sports ; Textile2020 ; Feeding the Planet.
■ Echelle transfrontalière
 Disciplinaire
BioValley : cette initiative trinationale réunit 3 clusters, allemand, suisse et français et une
plateforme d’échange allemande. Il s’agit d’un réseau de compétences et de savoirs-faires constitué
à destination des membres des clusters dans le domaine des sciences de la vie. Cette initiative vise
également à accompagner conjointement des entreprises et laboratoires ayant pour volonté de
s’installer dans la région trinationale, organise la promotion de l’activité de la région au niveau
international et dispose de services mutualisés de promotion des membres à l’international.
BioValley est une association, mais son équipe est composée de membres référents des 4 structures
membres.
Alps Bio Cluster : créé dans le cadre d’un projet INTERREG IVB, ce cluster a pour objectif de
promouvoir la région alpine en matière de biotechnologie et de médical. Son but est notamment de
réunir les données de chacun pour pouvoir fournir aux investisseurs à la demande des informations
communes détaillées sur la zone alpine, ainsi que de participer en commun en tant qu’entité unique
à des évènements, et mener des actions communes de promotion et communication. Pour
formaliser cette initiative, les partenaires ont signé un Memorandum of Understanding. Sans
organisation formelle, ce méta-cluster est coordonné par une plateforme, avec un président
renouvelé chaque année.
Mais aussi de nombreuses initiatives temporaires dans le cadre de projets européens.
■ Echelle nationale
 Disciplinaire
Plant Intercluster Consortium : Coopération entre 4 clusters français dans le domaine de l’aide à
l’internationalisation seulement. Le PIC regroupe Qualimed, Qualitropic, Terralia and VEGEPOLYS
pour bâtir une stratégie visant à faciliter le développement international des clusters et de leurs
membres. L’objectif de la coopération est de se lier à d’autres clusters internationaux de ces
secteurs, avec des missions telles que l’organisation de missions à l’international, et l’ambition de
création d’un réseau mondial.
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53
Life Science Corridor : Lancé en 2007, il s’agit de la réunion de trois pôles de compétitivité du
domaine de la santé, Cancer-Bio-Santé en Midi Pyrénées, Lyonbiopôle et Innovations thérapeutiques
en Alsace en une alliance stratégique pour développer des actions à l’international et d’un point de
vue marketing se "positionner en tant que super-biocluster de dimension mondiale". Le
regroupement des trois pôles mise sur la complémentarité des activités des clusters. En termes de
relations internationales, chaque pôle négocie des accords de partenariat interclusters au nom des
trois pôles. D'ores et déjà, des partenariats concrétisés avec les bioclusters d'Osaka, Kobe, San Diego
et Boston.
Réseau Bâtiment durable : le réseau compte 18 pôles de compétitivité et constitue un appui aux
structures de gouvernance des pôles de compétitivité, afin de faire émerger, conformément à leur
mission, des projets de R&D qui soient collaboratifs, notamment entre les membres des différents
pôles. L'adhésion à cette démarche s'est traduite par la signature, en février 2011, par l’ensemble des
pôles concernés, de la charte de coopération du réseau, qui exprime leur vision collective et leur
stratégie commune en matière de bâtiment durable.
France Green Plastics : France Green Plastics est avant tout une initiative qui vise à stimuler et à
coordonner les projets de recherche et de développement sur la thématique des bioplastiques. Elle
regroupe 4 pôles de compétitivité (Céréales Vallée, Industries & Agro-Ressources, Plastipolis et
MAUD) et vise ainsi à fédérer les initiatives nationales pour développer et industrialiser de nouveaux
matériaux issus de ressources végétales pour la plasturgie. France Green Plastics agit par la
coordination de la stratégie technologique nationale des pôles sur la thématique, la détection et
montage de projets d’innovation et de R&D, la réalisation d’une veille technique et économique,
l’organisation d’actions de sensibilisation, formation et transfert, la conduite d’actions de
communication et de lobbying et le lancement de coopérations avec des clusters internationaux.
Mais aussi : United Bio-Economic Clusters ; dans le domaine de l’eau, la coordination des pôles
Hydreos, DREAM et EAU, avec ce dernier en chef de file ; le groupe de Team Water France, marque
export des entreprises de l’eau, fruit du partenariat entre le Pôle EAU, les associations SWELIA
(Languedoc-Roussillon), WSM (Midi-Pyrénées), Éa éco-entreprises (PACA) et le Club Régional des
éco-entreprises de Midi Pyrénées (CCIR).
La coopération-intégration
■ Echelle européenne
 Disciplinaire
European Diagnostic Cluster Alliance : ce groupement de clusters possède une structure
permanente, avec une assemblée générale, et des membres réunis sous la forme d’une association.
Ses buts et objectifs sont la promotion de la compétitivité de l’industrie européenne dans le domaine
du diagnostic médical, favoriser la croissance des PME du domaine, la promotion du développement
de clusters dans ce domaine en Europe et les projets collaboratifs de R&D
Projets Europa InterCluster : dans le but de devenir leader sur un marché mondial ; et les
EuroCluster®, communauté d’open innovation constituée directcréée en 2007 pour jouer un rôle de
« laboratoire d’idées », Europa Interclusters a développé une plateforme collaborative en ligne
depuis 2012, afin de créer des espaces d’open innovation inter-entreprises. Europa InterCluster
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développe deux types de communautés d’open innovation : les InterCluster® regroupant à minima 3
clusters européens et leurs membres, complémentaires sur une chaîne de valeur et les EuroClusters
regroupement d’entreprises, de centres de recherche et d’universités, se répartissant sur une même
chaîne de valeur et mobilisés par un même défi. A ce jour 2 InterCluster® développés : InterCluster®
EcoConstruction et InterCluster® Vieillissement actif ; et 4 EuroCluster : Smart grids, EcoMobilité,
Industries éducatives et Maladies rares. Initiatives portées par l’association Europa InterCluster.
Autres formes de coopérations
Le champ de nos recherches a également été élargi à des formes de coopération ne correspondant
pas strictement de la coopération inter-cluster. Ainsi les initiatives IMEDER (Institut Méditerranéen
des Energies Renouvelables), MediconValley, les GETC, les Plateformes européennes de technologie
(ETP), ainsi que les réseaux d’excellence ont également été étudiées, car pouvant présenter un
intérêt pour la future collaboration inter-clusters.
■ Les initiatives de type IMEDER -Institut Méditerranéen des Energies Renouvelables :
l’IMEDER est une association 1901 qui a pour objectif de fédérer le monde professionnel des
EnR autour de projets collaboratifs intégrant des acteurs publics et privés mais aussi des
centres de formation et laboratoires de recherches sur les territoires des 44 pays de l’Union
pour la Méditerranée. Cette structure a pour but de développer les échanges
méditerranéens en matière de RDI du domaine des énergies renouvelable, d’accélérer les
transferts de technologies, et de favoriser les projets adaptés aux besoins des populations
méditerranéennes. Elle agit notamment pour cela par le soutien à la recherche et au
développement, le conseil auprès des porteurs de projets, en assurant l’échange de bonnes
pratiques et leur dissémination, et la lisibilité des formations aux énergies renouvelables.
L’IMEDER est portée par des membres variés, mais peuvent adhérer au réseau les clusters,
groupement de professionnels et d’entreprises, centres de formation, centres de recherche
et institutions publiques.
■ Les initiatives de type MediconValley, cluster binational européen (Danemark-Suède) :
dans le domaine des sciences de la vie, il rassemble des universités, hôpitaux et entreprises
de la région transfrontalière d’Oresund. Son caractère transnational en fait l’un des clusters
les plus puissants dans son domaine en Europe. Deux agences publiques sont en charge de
l’animation du cluster, la danoise Copenhagen Capacity, and la suédoise Invest in Skåne. Son
but est en particulier de mettre en relation les différents acteurs de la RDI, mais aussi de
promouvoir la région internationalement et attirer des investissements.
■ L’Eurorégion ou GECT (Groupement européen de coopération territoriale) : une structure
administrative de coopération transfrontalière établie entre plusieurs territoires issus de
différents Etats européens. Cette association de collectivités territoriales peut constituer le
cadre nécessaire à la structuration en commun de filières communes aux territoires,
notamment par des appels à manifestation d’intérêts permettant le financement d’initiatives
communes dans des domaines de spécialisation.
■ Les Plateformes européennes de technologie (European technology Platform - ETP) : ces
initiatives de partenariat public/privé soutenues par la Commission européenne ont pour
Livrable 1 – inno TSD
55
ambition de réunir le savoir-faire technologique, l’industrie, les régulateurs et les financeurs
en un même réseau/forum afin de développer un agenda de recherche et innovation
stratégique commun. Leur but est de développer les synergies entre les différents acteurs de
la recherche et du développement. Ces initiatives s’inscrivent sur la durée.
Principaux constats
L’analyse de cette cartographie permet d’établir une typologie des objectifs et formes juridiques et
opérationnelles des coopérations inter-clusters.
■ Différents objectifs de coopération
o L’échange : savoirs-faires, connaissances, expériences, bonnes pratiques… Aussi bien
entre les acteurs membres des clusters qu’entre les structures d’animation et
management des clusters, et sur des sujets sectoriels aussi bien que sur le
management de cluster en général.
o Stratégie commune / actions conjointes : internationalisation des entreprises et
notamment PME, évènements, formations,…
o Accéder à de nouvelles compétences : R&D pour du montage de projets
collaboratifs (au niveau européen); marché pour compléter sa chaîne de valeur
o Avoir du poids / être visible : marketing / branding international ; lobbying /
représentation auprès des institutions
■ Différentes formes de coopération
o Coopération informelle sans gouvernance commune établie
o Coopération avec structure de gouvernance mais sans statut juridique : ex :
European Network of maritime clusters
o Coopération dans le cadre d’un projet européen, avec signature d’un consortium
agreement
o Signature d’un Memorandum of understanding (MoU) ou accord de partenariat,
souvent entre clusters étrangers
o Coopération formelle via une structure commune : l’association (aussi bien
nationale que type AISBL) – exemple : la European Diagnostic Cluster Alliance
■ Différentes sources de financement
o Fonds européens : projets dédiés, programmes Interreg  initiatives à durée de vie
limitée
o Fonds de développement et innovation nationaux / régionaux
o Cotisations des membres / commercialisation de services (exemple : formation,
expertise, bases de données, etc.)
■ Différents modes de gouvernance
o Gouvernance partagée : solution préférée dans le cas de coopérations bilatérales
inter-cluster
o Gouvernance alternée : solution préférée dans le cas de coopérations
multipartenariales
o Gouvernance confiée à un acteur tiers supposé neutre
Livrable 1 – inno TSD
56
3.2 Analyse approfondie de 5 réseaux de coopération
5 réseaux de coopération ont été sélectionnés, en partenariat avec la Région PACA, pour en étudier
les modalités de structuration, la stratégie de coopération et les activités et services proposés.
IMEDER
Présentation générale de la structure
L’objectif global de la structure est de développer l’utilisation des énergies renouvelables dans les
pays du pourtour méditerranéen, avec notamment un échange entre rives Nord-Sud. L’idée qui a
également présidé à la création de l’IMEDER était de permettre aux PME d’accéder aux opportunités
créées par la dynamique du Plan Solaire Méditerranéen et de l’Union Pour la Méditerranée.
Son histoire débute à sa création en 2009, en Languedoc-Roussillon, sur une idée imaginée
conjointement par des élus, responsables d’entreprises, clusters et associations. Ses activités
débutent ensuite réellement au 1er trimestre 2010. Le socle fondateur de l’IMEDER est constitué de
la CCI de Perpignan et des Pyrénées-Orientales (CCIPPO), la CCIR Languedoc-Roussillon, du Pôle
DERBI, de l’association française ENERPLAN, de l’association espagnole APERCA, de la Chambre
Syndicale Nationale des EnR de Tunisie (CSNER) et de l’Association Libanaise pour la Maîtrise de
l’Energie et pour l’Environnement (ALMEE).
Les membres de l’IMEDER sont actuellement une trentaine, en forte évolution depuis sa création, et
partagés entre rive sud et nord, bien qu’en majorité en provenance de la rive nord de la
Méditerranée. Ces acteurs sont divers, avec des clusters et groupements d’entreprise, mais aussi des
institutions publiques, agences de maîtrise de l’énergie, écoles, universités et laboratoires de
recherche.
Le champ géographique de l’initiative s’étend sur les 44 pays de l’Union de la Méditerranée en
principe, en pratique principalement en Europe de l’Ouest et Afrique du Nord.
Modalités de structuration
La forme juridique de l’IMEDER est celle d’une association française de loi de 1901
Sa gouvernance est organisée sur un mode de gouvernance confiée provisoire. L’ambition de
l’IMEDER est pouvoir créer des antennes plus ou moins autonomes dans les différents pays
représentés au sein de l’IMEDER. Les membres se réunissent sous la forme d’un Comité de réflexion
2 à 3 fois par an pour discuter de la stratégie de l’IMEDER et de ses activités. Les idées sont aussi
parfois le fruit de discussions bilatérales entre l’IMEDER et ses membres, de réunions de travail ou de
la plateforme collaborative d’échanges. Les grandes décisions de l’IMEDER sont également soumises
au vote des membres.
Le financement de l’IMEDER est majoritairement public, provenant notamment de la CCIPPO et de
l’ADEME, et également de subventions FEDER. La contribution des membres se réalise par une
cotisation de 250 € par an, soit environ 4500/5000 € annuels. L’IMEDER a la volonté de diversifier ses
financements dans le futur.
La structure de l’IMEDER en charge de l’animation est une structure permanente composée de 1 ETP
IMEDER (Chargée de mission), et 0,5 ETP en salarié détaché de la CCIPPO.
Livrable 1 – inno TSD
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Stratégie de coopération
La stratégie de sélection des membres de l’IMEDER repose sur une volonté de connaître une
diversité des membres, avec aussi bien des acteurs publics et financeurs (CCI, ADEME, agences…) que
privés, notamment des clusters et fédérations professionnelles, ainsi que des centres de formation et
laboratoires de recherche. Les membres sont également choisis avec des considérations de chaîne de
valeur et de complémentarité des activités, et avec le désir de rassembler les plus gros acteurs de la
Méditerranée dans le domaine des énergies renouvelables, et des membres actifs et opérationnels.
Le but à l’avenir concernant les membres est l’adhésion de plus en plus des Agences de maîtrise de
l’énergie, type ADEME sur le pourtour méditerranéen, pour créer un réseau de l’efficacité
énergétique.
Les objectifs de la coopération entre les membres est de permettre de fédérer le monde
professionnel des énergies renouvelables autour de projets collaboratifs publics/privés et développer
les échanges intra-méditerranéens et les relations N/S. L’ambition de l’IMEDER est de permettre le
développement opérationnel d’actions en réseau, et la diffusion des expériences réussies, en
particulier dans l’ingénierie de projet, la R&D et les programmes de formation.
L’approche de l’IMEDER est principalement BtoB.
La démarche collaborative entre clusters et l’ensemble des membres et partenaires de l’IMEDET se
réalise via l’IMEDER qui anime la coopération, et principalement sur de l’échange d’informations via
la plateforme d’échanges mise en place par l’IMEDER.
L’implication des entreprises dans cette initiative se réalise principalement par des invitations
envoyées lors de conférences et événement organisés dans les divers pays représentés, l’envoi des la
newsletter, et sur la diffusion des appels à projets.
Activités et services
■ Échange d’informations, bonnes pratiques, et contacts : l’Imeder agit comme une source
d’idées, un facilitateur de contacts, notamment entre les entreprises, une aide à trouver des
intervenants pour les colloques, etc. Le transfert de bonnes pratiques est important pour
l’Imeder, notamment entre entreprises méditerranéennes. Pour inciter aux échanges,
l’IMEDER organise des manifestations, colloques, missions d’études et assure la diffusion
d’opérations ou de programmes engagés par les différents partenaires. L’IMEDER a aussi mis
en place une plateforme d’échanges et une newsletter.
■ Appels à projets, pour des projets N/S, pour des projets dans les énergies renouvelables
dans le bassin méditerranéen en relation avec les pays du sud. Ils favorisent la R&D, les
actions de diffusion, les services innovants. Ces projets bénéficient alors d’une labellisation
IMEDER dans le contexte de l’Union pour la Méditerranée. Ces projets sont sélectionnés par
l’IMEDER avec l’appui d’un Comité d’évaluation composé d’experts scientifiques et
professionnels des EnR et de l’ADEME. Ce label doit permettre de crédibiliser le projet et de
faciliter le financement des projets par des banques spécialisées sous forme de prêt, ou des
subventions de programmes européens,
■ Conseils aux porteurs de projets : vérification de la faisabilité (notamment financière) des
projets proposés, et accompagnement des porteurs de projets dans leurs démarches.
Apporte une expertise sur les projets (notamment sur les financements les plus adaptés).
Livrable 1 – inno TSD
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■
■
■
■
■
Facilite le montage de partenariats internationaux, fournit des conseils en matière de
gouvernance de ces projets.
Projets et gestion de projets : l’IMEDER est aujourd’hui impliqué dans deux projets,
notamment un projet portant sur le transfert du label Qualit’EnR en Tunisie.
Labellisation de formations et stratégie méditerranéenne de formation aux EnR : l’Imeder a
impulsé une démarche de labellisation des formations, aussi bien techniques que
managériales, sur le pourtour méditerranéen. L’IMEDER finalise des accords avec les
universités françaises qui vont porter une formation pilote en matière d’EnR.
Organisation d’évènements :par exemple Colloque annuel IMEDER le 6 novembre 2014,
Veille réglementaire
Concernant le lobbying, c’est une activité en cours de développement par l’IMEDER, qui
commence à prendre des contacts notamment au sein des institutions européennes.
Le projet pilote BioXCluster
Présentation générale de la structure
L’objectif global de BioXCluster est de favoriser l’internationalisation des PME des clusters membres
dans un même secteur d’activités.
Il s’agit d’une initiative de coopération entre clusters au sein d’un projet européen (actuellement les
projets « European cluster consortia ».
L’historique de l’initiative est intéressant : le projet pilote BioXCluster dérive et s’inscrit dans la
continuité d’un projet européen précédent, de World-class cluster, « BioXCluster ». Le projet a ainsi
d’abord été financé par la Commission européenne, tandis qu’il est aujourd’hui en grande partie pris
en charge par les partenaires eux-mêmes, avec un moindre financement européen. Les partenaires
souhaitent aujourd’hui faire perdurer le projet. Le champ géographique de l’initiative est l’échelle
européenne, et il s’agit en pratique d’acteurs français, allemands, italiens et espagnols.
Ses membres sont quatre clusters européens du domaine des biotechnologies, BioM, Biocat,
bioPmed et Lyonbiopole, assisté dans le présent projet de l’Agence ERAI (Entreprise Rhône-Alpes
International) qui assure les tâches administratives.
Modalités de structuration
BioXCluster n’a pas de forme juridique, il s’agit encore d’une coopération dans le cadre d’un projet
européen.
Sa gouvernance est simplifiée par le peu de membres, les membres tiennent à une fonctionnement
démocratique, et le nombre restreint de cluster permettant que chaque décision soit le résultat d’un
consensus.
Le financement de l’initiative s’est réalisé via le call européen de World-Class Cluster au départ, puis
grâce au call des European Cluster Consortia (6 projets pilotes), pour lequel le financement était
cependant assez faible. Les clusters financent eux-mêmes aujourd’hui en grande partie la
collaboration. Ils cherchent cependant de nouvelles sources de financement pour perdurer : ils
regardent notamment vers prochaine génération des European Cluster Strategic Partnerships, les
programmes COSME, INTERREG; etc. Ils ont également réfléchi à demander un financement aux
Livrable 1 – inno TSD
59
entreprises pour les missions internationales, ce qui leur semble délicat. Il reste un fort travail à
réaliser sur la durabilité du projet.
En termes de structure, elle ne dispose pas de structure permanente, chaque cluster dédie les
ressources qu’il souhaite au projet et l’animation est réalisée conjointement par les clusters, en
fonction notamment des work packages sur lesquelles ils ont été désignés leaders. Cependant, au
sein de chaque cluster, le consortium a veillé à ce qu’il y ait un seul contact sur le projet, notamment
pour donner à l’extérieur de l’Europe une image de pérennité et de stabilité.
Stratégie de coopération
La sélection des membres a reposé sur la volonté d’association des clusters majeurs en Europe dans
le domaine des biotechnologies.
Les objectifs de la coopération sont de devenir point d’entrée international unique en Europe
concernant le secteur (expertise, contact), unique et exclusif. Cette coopération doit permettre une
activité internationale étendue pour les clusters et leurs entreprises (notamment PME) en
mutualisant les coûts, l’organisation, la communication/promotion. La coopération vise également à
une meilleure gestion, de meilleurs outils et compétences permis par les échanges entre clusters. Du
point de vue marketing enfin, dans toutes les relations du cluster, y compris au niveau local, les
clusters mettent en avant les avantages qu’ils ont à afficher une activité internationale.
La démarche collaborative entre clusters se manifeste par la mise en place d’une stratégie commune
d’internationalisation (Joint international strategy) : une stratégie globale, une méthodologie
commune, des outils communs. Le plus important dans cette stratégie était de définir ensemble des
stratégies différentes et adaptées selon les pays cibles. La décision concernant les cibles
internationales du projet s’est réalisée par la consensus. Chaque cluster est par ailleurs leader sur
une tâche du projet. Une collaboration très démocratique. BioPMed par exemple est leader sur le
côté stratégique, le business plan ; BioMCluster est leader sur la cible Japon ; Lyonbiopôle est plutôt
leader sur le marché Corée du Sud et BioCat sur la communication dans le projet. Cela permet de
valoriser les compétences de chacun.
Concernant l’implication des entreprises, la décision des cibles internationales des activités s’est
réalisée en fonction de la volonté des entreprises de chaque cluster. L’idée du partenariat a toujours
été d’aider les entreprises sur le court-terme à identifier des opportunités de coopération directe à
l’international.
Activités et services
■ Analyses de marchés conjointes et organisation d’ateliers avec des experts pour la
connaissance de différents marchés extérieurs – Diffusion de ces études aux 4 clusters et à
des centres de ressources
■ Mission d’entreprises à l’étranger, pour aller conclure des partenariats entre les entreprises
des clusters, ou de R&D.
■ Partenariat du consortium avec des clusters étrangers
■ Représentation commune dans les évènements internationaux, marketing/communication
internationaux
CESBA - Common European sustainable building assessment
Livrable 1 – inno TSD
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Présentation générale de la structure
L’objectif global de CESBA est de répondre collectivement en Europe au défi de l’efficacité
énergétique et de la durabilité de la construction.
Il s’agit à la fois d’une coopération entre acteurs variés sur l’harmonisation et le travail sur les
méthodologies et indicateurs d’évaluation du caractère durable des bâtiments, et d’une plateforme
d’échanges en ligne.
L’histoire de CESBA remonte à 2011, lorsque des acteurs issus de différents projets européens ont
constaté la prolifération des systèmes d’évaluation de la construction en Europe, et la confusion à
laquelle cela menait parmi les acteurs et sur le marché. Le projet ENERBUILD (programme européen
de coopération transnationale INTERREG IV Espace alpin) avait en particulier permis de comparer les
outils d’évaluation de durabilité et d’impact environnementaux de différents pays de l’espace alpin,
notamment les outils : Protocollo ITACA (Région Piemont, Italie), LEED Italia (Italie), Casaclima
Nature (Italy), DGNB (Germany), BDM (France), HQE (France), Total Quality Building (Austria),
Minergie P-Eco (Switzerland). Les projets européens NENA (2005-2009 – INTERREG IV Espace alpin créer un réseau de PME alpines), CABEE (2012-2015 – INTERREG IV Espace alpin – capitaliser sur les
expériences d’évaluation de la construction dans l’espace Alpin, notamment à travers les divers
projets européens), CEC 5 (programme Europe Centrale) ou encore ViSiBle (INTERREG IV Espace
alpin) ont également contribué à la création du CESBA.
Le champ géographique de l’initiative est donc l’Europe entière, même si l’initiative milite
notamment pour une prise en compte des spécificités régionales dans les systèmes d’évaluation des
bâtiments, et développe ainsi cette activité.
Les membres de CESBA sont donc une dizaine, et sont autant des clusters et initiatives similaires, des
réseaux d’acteurs, que des municipalités, Régions, et Ministères.
Modalités de structuration
Le CESBA n’a pas de statut juridique mais cela représente un projet à moyen-terme.
La gouvernance du CESBA est actuellement en cours de réflexion. L’initiative se présente encore
comme un réseau de membres, avec des membres leaders et actifs, et des membres intervenant
davantage en soutien. Secrétariat assuré par le réseau NENA (projet européen).
Le financement de l’initiative se fait depuis ses débuts au moyen de financements en provenance de
projets européens. Actuellement le CESBA se finance sur trois projets européens évoqués ci-dessus :
CABEE, CEC 5 et ViSiBLE. Le CESBA a cependant une volonté de diversification de ses financements à
horizon 2016-2017, avec notamment une possible commercialisation de services et d’expertise.
Le CESBA dispose d’une structure permanente, faisant office de secrétariat plus que d’animation. En
effet, le réseau d’entreprises des Alpes NENA (plateforme d’une dizaine de membres) sert de
secrétariat à CESBA.
Stratégie de coopération
La sélection des membres de l’initiative repose sur la volonté de structures variées en charge de
l’évaluation des bâtiments ou de la définition des indicateurs de l’évaluation des bâtiments, ou ayant
poids dans celles-ci, de participer à cette initiative collaborative.
Livrable 1 – inno TSD
61
Les objectifs de la coopération entre membres sont principalement de créer une approche collective
et holistique pour l’évaluation des bâtiments et quartiers à travers des méthodologies et indicateurs
harmonisés en Europe, et de militer dans le même temps pour une meilleure prise en compte des
spécificités régionales au sein de ces systèmes d’évaluation. CESBA revendique également de
soutenir des initiatives pour des systèmes incitatifs, réglementations et lois au niveau régional,
national, et européen en faveur des utilisateurs, et de pouvoir impacter le marché de la construction
avec une approche en termes de masse critique, atteinte à travers les certifications harmonisés par
CESBA.
La démarche collaborative entre clusters s’organise entre les différents pays et régions avec un
coordinateur par pays, qui diffuse ensuite les informations si besoin est aux autres membres du
réseau.
Activités et services
■ Travail conjoint sur l’harmonisation des méthodes d’évaluation : notamment comment
définir des indicateurs et quels indicateurs prendre en compte, pour adopter des approches
comparables en termes de caractérisation, normalisation, etc.
■ Harmonisation des indicateurs d’évaluation : création d’une base d’indicateurs communs en
Europe pour évaluer la durabilité de la construction, qui pourrait être adoptée dans les
systèmes existants comme dans de nouveaux systèmes. Objectif de faciliter la comparaison
des résultats en termes de performance.
■ Certification CESBA : pour les systèmes d’évaluation de la construction compatibles avec la
méthode et les principes CESBA, ayant intégré les indicateurs de performance CESBA.
■ Mise en place d’un Wiki CESBA : un hub de connaissance transnationale en matière
d’évaluation de la durabilité de la construction : échanges entre experts, coopération,
interactions, etc. Inscription gratuite à la plateforme. Cette plateforme contient notamment
des informations sur CESBA, des indicateurs, des packs de services, ainsi que des livrables de
projets européens en lien avec CESBA. CESBA wiki offrira aussi prochainement du matériel de
formation.
■ Pack services CESBA : Pour les services locaux et municipalités, CESBA pourrait fournir une
expertise, aider à définir des programmes locaux écologiques et services techniques en
matière architecturale, information sur l’investissement public, l’offre de formation pour les
acteurs, etc. CESBA pourrait également agir comme facilitateur de contact.
■ Organisation d’évènements CESBA : Évènements gratuits et ouverts à tous, notamment des
ateliers de partage de résultats.
Construction 21- Portails international et français
Il existe Constuction 21 International, ainsi que ses branches nationales.
Construction 21 International
L’objectif global de Construction 21 International est d’accélérer la diffusion de bonnes pratiques en
matière de construction durable, et contribuer au développement économique du secteur et à la
mutation de la construction vers le durable.
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Construction 21 International est une association internationale à but non lucratif (AISBL), un
portail d’information européen, et coordonne l’action d’un ensemble de plateformes nationales
également constituées sous la forme d’associations de droit national.
L’objectif de la coopération des acteurs au sein de ces plateformes nationales est l’échange
d’information, le développement de réseau et leur intégration dans les communautés thématiques.
Construction 21 international est aussi un réseau international en ligne qui propose aux
professionnels un accès aux dernières informations sur l’innovation en matière de bâtiment durable
en provenance de toute l’Europe.
Historiquement, le projet Construction 21 International a été lancé avec le soutien de l’Union
européenne via le programme Intelligent Energy Europe (projet mai 2011-mai 2013) notamment
porté par l’IFPEB et un consortium de 9 partenaires européens. Construction 21 International a, suite
au projet, perduré sous la forme d’une association internationale, créée en 2013, appartenant aux
gestionnaires des plateformes nationales et cogérée par ceux-ci. Chaque partenaire du projet conduit
sa propre plateforme nationale.
En termes de fonctionnement et de membres, les partenaires du projet Construction 21
International étaient au départ des organisations reconnues de chaque pays, souvent des
associations ou des universités très impliquées dans le secteur du bâtiment durable. Ces partenaires
ont créés des plateformes collaboratives nationales, dédiées à tous les professionnels du domaine de
la construction durable dans chaque pays. Ils sont accompagnés aujourd’hui pour les coordonner et
gérer de multiples partenaires nationaux et assurent l’indépendance des plateformes dans chaque
pays, la qualité de leur contenu et leur adaptation aux marchés nationaux. Le contenu de la
plateforme est créé par les utilisateurs eux-mêmes et modéré par ces experts reconnus. Le
financement de Construction 21 International se fait conjointement par les plateformes nationales.
Le champ géographique de Construction 21 International est aujourd’hui européen. Cette
plateforme est alimentée par les plateformes nationales en collaboration, et celles-ci sont au nombre
de 8 actuellement, basées en Europe : en France, Allemagne, Italie, Lituanie, Roumanie, Espagne,
Belgique, et Luxembourg. Construction 21 International se développe également ailleurs en Europe
et sur l’autre rive de la Méditerranée puisqu’une plateforme est actuellement en cours de
développement au Maroc. Un projet de développement d’une plateforme transnationale
méditerranéenne dédiée aux problématiques du bâtiment en climat méditerranéen est également
étudié actuellement. A horizon 2020, Construction 21 vise un objectif de 50 portails nationaux dans
le monde.
Construction 21 France
Présentation générale de la structure
L’objectif global de Construction 21 France est d’accélérer les échanges d’informations et de bonnes
pratiques entre les praticiens, institutionnels, chercheurs et enseignants de la filière du bâtiment
durable en France.
Il s’agit d’une plateforme collaborative nationale et d’un portail d’information, née du projet
européen Construction 21 International. Son champ géographique est le territoire français.
Ses membres sont divers, avec plusieurs niveaux d’adhésion :
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■ 7 partenaires associés portent l’association et en forment le Conseil d’Administration ; ils
sont des financeurs de premier rang de l’association et membres de droit du CA : le CSTB,
EGF BTP, le Gimélec, l’IFPEB, le Groupe Moniteur, Promotelec, et le réseau BEEP.
■ Sont également membres de l’association une trentaine d’organisations professionnelles et
entreprises du secteur de la construction et de l'aménagement durable, réunis dans 7
collèges selon leur activité et nature.
Les clusters et associations d’acteurs impliqués dans l’initiative sont donc le BEEP, Promotelec, et
également BDM, La Maison Passive France,…
Toute structure dont l'activité est en lien avec l'aménagement, l'immobilier et la construction durable
peut devenir co-gérante de la plateforme en devenant membre de l’association Construction21
France.
Le portail est ouvert à l’adhésion de tous, la cible étant surtout les entreprises mais les particuliers
impliqués dans ces thématiques pourraient également être une cible intéressante selon les gérants
de la plateforme. Le portail compte aujourd’hui 4000 inscrits, avec des adhérents très divers issus de
la recherche, de l’entreprise, des clusters, des médias, de la finance…toute la chaîne de valeur est
représentées (maîtres d’ouvrage, architectes, ingénieurs, industriels, chercheurs, exploitants…).
Modalités de structuration
Construction 21 France est légalement une association de loi de 1901.
Elle bénéficie pour son bon fonctionnement et son activité de plusieurs types de financements :
■ des subventions de l’ADEME,
■ les frais d’adhésion des membres de l’association – une cotisation annuelle des membres
variant entre 360 et 1200 € TTC en fonction du nombre de salariés de l’organisme.
■ La commercialisation de certains services et usages du site : la consultation de la base de
données sur la formation est payante par exemple. Une réflexion en cours sur la
commercialisation de davantage de services.
■ La commercialisation de bannières publicitaires sur le portail.
■ Construction 21 réfléchit aussi à participer à des projets européens sur le volet
Communication. Par exemple, Construction 21 a répondu à un appel d’offre pour piloter le
portail web Build UP.
Construction 21 France dispose d’une structure permanente composée de 2 ETP.
Stratégie de coopération
Les objectifs de la coopération des membres au sein de Construction 21 sont d’échanger de
l’information, de bonnes pratiques, de se mettre en réseau, et d’ainsi monter en compétence et
développer son activité.
La démarche collaborative entre clusters, et autres types d’acteurs, se manifeste à travers la volonté
de tous mais aussi le devoir de tous d’enrichir le portail C21 en publiant des article sur l’actualité du
bâtiment durable, de leur organisation, en ajoutant leurs bâtiments exemplaires à la base de
données, et participant aux communautés thématiques.
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Les entreprises sont tout aussi impliquées que les organisations de type cluster dans l’initiative
puisqu’elles peuvent être membres du portail et que certaines sont par ailleurs membres de
l’association.
Activités et services
Les activités et services proposés aux membres diffèrent selon le statut de la structure au sein de
l’association/ du portail, entre les membres de l’association et les simples adhérents de la
plateforme.
Globalement l’intérêt pour tous de participer à l’initiative est :
■ Une information en continu, dans le fil d’actualité et la bibliothèque du portail, sur la
construction durable provenant des autres membres, avec des contenus dont la qualité est
garantie par une modération avant publication.
■ La diffusion des retours d'expérience du secteur
■ La possibilité d’échanger avec des experts sur les sujets du bâtiment durable
■ L’appartenance à des communautés thématiques animées par l’expert national de chaque
sujet : ces communautés sont une nouveauté. Il existe une communauté du Bâtiment
durable sur le site C21, animée par BDM. C’est un sujet qui intéresse beaucoup de monde.
Cependant pour l’instant cette communauté est peu animée.
■ L’accès à une base de données de réalisations exemplaires à la fois nationale et européenne,
complétée par les membres eux-mêmes
■ L’accès à différentes bases de données, notamment « Formation », « Entreprises et
réseaux »…
■ La possibilité pour les membres de promouvoir leurs activités, évènements, etc., sur le
portail, leur permettant une bonne couverture médiatique
■ Le développement du réseau professionnel
■ L’accès à une bibliothèque de produits et solutions innovantes
L’intérêt supplémentaire pour les membres de l’association est notamment d’avoir conscience de
soutenir une démarche constructive pour la profession ainsi que des avantages plus poussés en
termes d’assistance, conseils, et de formation pour la structure.
EDCA- European Diagnostic Cluster Alliance
Présentation générale de la structure
L’objectif global de l’initiative est de promouvoir la compétitivité de l’industrie européenne dans le
domaine du diagnostic médical.
Cette initiative est une coopération entre une dizaine d’acteurs européens de type cluster.
L’histoire de cette initiative est aussi l’histoire d’une coopération bilatérale qui s’est élargie
rapidement pour se structurer finalement en 2011, lorsque l’EDCA est créée à Bruxelles autour de 8
membres. Cette coopération avait commencé par une coopération franco-belge entre Euromediag,
le groupe dédié au diagnostic médical au sein du cluster français Eurobiomed (Languedoc Roussillon Provence Alpes Côte d’Azur, et Wal-Dx, son pendant belge au sein du cluster BioWin (Wallonie). Ces
clusters ont rapidement été rejoints par d’autres clusters européens : le cluster espagnol BioCat
(Barcelone), le cluster polonais Sciences de la vie de Cracovie, le cluster suédois Uppsala Bio ainsi que
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les clusters Nexxus (Ecosse), OBN (Oxford, Angleterre), ZMDB (Berlin- Brandebourg, Allemagne) et
par Lyon Biopôle un peu plus tard.
L’initiative rassemble ainsi une dizaine de membres, et représente plus de 500 sociétés du diagnostic
médical (principalement des PME) et environ 50 Universités pratiquant des activités de recherche
dans ce domaine..
Modalités de structuration
L’EDCA est une association internationale à but non lucratif (AISBL).
En termes de gouvernance l’EDCA s’est doté d’un modèle classique et démocratique fonctionnant
bien. Elle dispose :
■ d’une Assemblée générale, qui prend les grandes décisions relatives à l’EDCA : décision sur le
budget, le montant des cotisations, approbation annuelle des comptes, recommandations au
bureau sur proposition des membres, élection du président et du bureau, etc.
■ d’un bureau, au sein duquel les clusters sont représentés par un représentant de cluster par
pays. Il élabore le programme de travail annuel de l’alliance, contrôle et supervise
l’utilisation des cotisations des membres et autres revenus propres, administre et supervise
les programmes de l’EDCA, présente le budget à l’Assemblée générale pour approbation, et
règle tout problème ou prend toute décision qui n’entre pas dans la compétence de
l’Assemblée.
■ Le bureau élit pour trois ans un président (Franck Molina, Euromediag), un vice-président, un
secrétaire-général et un trésorier (Thierry Leclipteux, BioWin), qui gèrent l’Alliance et
prennent des décisions pour le bureau. Le secrétaire-général, nommé par le président et
approuvé par le bureau est responsable de la gestion journalière des affaires, et du
secrétariat de l’Alliance. Biocat (Carlos Lurigados) est au secrétariat-général de l’EDCA.
L’EDCA dispose d’une structure permanente actuellement située au sein des locaux de la
représentation de la Région Languedoc-Roussillon à Bruxelles.
Stratégie de coopération
Les objectifs de la coopération au sein de l’EDCA sont de:
■
■
Renforcer la compétitivité des acteurs européens du domaine à travers la constitution d’un
réseau de coopération des acteurs majeurs du domaine en Europe, pour des activités de
lobbying, networking and des partenariats de recherche, développement et innovation
Faciliter et améliorer l’accès à des marchés étrangers pour ces clusters européens – en
particulier les PME (Etats-Unis, Asie). Cette initiative a été largement soutenue au niveau
européen dans le cadre de la stratégie européenne pour des clusters de classe mondiale.
La sélection des membres se fait sur la base du volontariat des acteurs européens, mais aussi avec
des considérations de chaînes de valeur afin de permettre des projets collaboratifs de recherche,
développement et innovation concluants et performants grâce à un catalogue de compétences
étendues. L’EDCA a élaboré une cartographie des acteurs européens du domaine à ses débuts, afin
d’en associer le plus grand nombre et les plus importants et pertinents à l’initiative. L’objectif était
alors de « recruter de nouveaux clusters du diagnostic médical afin d’atteindre une masse critique
nécessaire au développement et à la consolidation du projet ».
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Activités et services
L’EDCA pratique et favorise différents activités et services :
■ Encourage les partenariats collaboratifs entre les acteurs européens du diagnostic médical
(mise en relation, conseil, assistance) – cette activité est au cœur de l’EDCA
■ Encourage également les partenariats collaboratifs entre les membres de l’EDCA et des
acteurs d’autres domaines, pour des coopérations intersectorielles
■ Partage entre les membres de l’accès aux plateformes technologiques
■ Organisation d’évènements en commun, ou participation en commun : exemple “Connecting
Healthcare IT 2014 - Working together to shape the future of healthcare” en mai 2014 pour
de la formation et du networking.
■ Pratique la veille et l’analyse législative, le lobbying (publication de « position paper »
notamment), adresse des recommandations communes aux décideurs politiques, etc.
Principaux constats
L’analyse approfondie des 5 réseaux de clusters nous permet de mettre en évidence quelques
bonnes pratiques de coopération.
En termes de membres, les initiatives de réseau permettant l’échange de bonnes pratiques et de
contacts gagnent à rassembler un nombre important de membres (ex : Construction 21), ce qui est
moins le cas des initiatives de coopération-coordination et intégration (ex : BioXClusters) dans
lesquelles l’important est avant tout de bien choisir les acteurs, souvent avec des considérations de
chaîne de valeur.
Il est également souvent utile pour le bon fonctionnement de la coopération que les membres
leaders de l’initiative soient des acteurs ayant déjà une expérience de la coopération interclusters.
La forme juridique de ces initiatives est le plus souvent l’association, notamment le statut souple de
l’AISBL (Association international sans but lucratif).
En termes de gouvernance, peu d’initiatives ont réellement adopté un modèle démocratique
élaboré, mais toutes tendent vers ce type de gouvernance (l’EDCA en est cependant un bon
exemple).
En matière de financement, on note que ces initiatives sont souvent impulsées au départ par des
projets européens (par exemples les projets de European Cluster Consortia, ESCP, INTERREG, autres
fonds européens, etc.). Pour pérenniser les initiatives, il est cependant important que ces structures
diversifient leurs sources de financements par la suite.
Il est toujours bénéfique pour ces initiatives se doter d’une structure permanente de 1 ou 2 ETP
dédiés à l’animation de l’initiative, ou de davantage de personnel selon l’étendue des activités, mais
cela demande un financement stable et important. Il est également possible de désigner un membre
leader parmi membres, qui endossera ce rôle d’animateur. Par ailleurs, il est important dans tous les
cas de figure de garantir qu’une personne de référence (de préférence stable) soit désignée par
cluster, pour travailler sur l’initiative et représenter le cluster en son sein.
En termes de domaines de coopération, est possible d’impulser une coopération sur des activités
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précises au départ, suivant l’objectif de la coopération, la coopération est alors plus simple et moins
coûteuse.
Cependant le modèle de coopération le plus abouti prend en compte plusieurs finalités de
coopération :
■ Échanges d’informations, bonnes pratiques, mise en réseaux d’acteurs
■ Projets de recherche, développement et innovation collaboratifs
■ Mutualisation des coûts de certaines activités (par exemple des missions d’entreprises à
l’international, la formation, l’organisation d’évènements, etc.)
■ Stratégie commune d’internationalisation et activités à l’étranger
■ Proposition de services variés aux membres (formation, assistance au montage de projet,
base de données à consulter, etc.)
■ Branding international, prospection commune
■ Lobbying et veille réglementaire
3.3 Enseignements pour le projet Med Marie
Il existe de nombreuses initiatives d’interclustering et réseaux de clusters en Europe, dans des
domaines divers de recherche, développement et innovation, et avec des objectifs de coopération
variés. La grande difficulté de ces initiatives est souvent de perdurer au –delà des projets européens.
Néanmoins, un préalable indispensable avant le choix de la forme de l’interlcustering est le choix
des finalités de coopérations. En effet, l’interclustering peut poursuivre des finalités très variées et à
différentes finalités répondent différentes modalités de structuration :
■ Les initiatives visant à l’échange de bonnes pratiques, de connaissances et de contacts
gagnent à la participation d’un nombre important de membres et nécessitent souvent un
support sous forme de plateforme web. Les financements doivent être pérennes pour
entretenir l’outil web. Ces initiatives peuvent être impulsées par un financement public sous
forme de projet européen au départ (exemple : plateforme Construction 21 International), et
font par la suite appel à d’autres financements publics, et à une cotisation des membres plus
ou moins importante selon le profil des adhérents.
■ Les initiatives impliquant une stratégie commune des membres et des actions conjointes
sur un domaine précis (exemple l’internationalisation des activités des clusters) existent
souvent aujourd’hui sous forme de projet européen, rassemblant moins d’une dizaine de
clusters. Elles sont parfois également financées par les clusters eux-mêmes sur leurs
financements propres, ce qui amoindrit souvent leurs activités. Elles ne nécessitent pas une
structure permanente ni de statuts juridiques, mais des membres de référence au sein de
chaque cluster travaillant sur l’initiative. La coopération est parfois aussi actée par un
Memorandum of Understanding entre clusters. Cette forme de coopération nécessite
cependant au minimum de disposer d’un montant alloué de départ, qui encourage le début
de la coopération et permet le début des activités conjointes.
■ Des initiatives plus rares de consortia pérennes entre clusters agissant dans une logique
d’offre commune sur le marché (en vue de répondre à certains appels d’offre/appels à
projets notamment) et de création de ressources communes seront également limitées à
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une dizaine de clusters-membres et nécessiteront une structure permanente pour
l’animation de la coopération, des financements pérennes et une gouvernance démocratique
solide.
Il ressort enfin que de nombreuses initiatives de réseaux et coopération entre clusters et autres
acteurs existent en Europe et Méditerranéen sur les thématiques de l’efficacité énergétique des
bâtiments et de la construction durable. Ces initiatives ont cependant des focus différents :
■ L’initiative CESBA se concentre sur les outils et méthodes d’évaluation de l’efficacité
énergétique des bâtiments,
■ l’IMEDER sur les énergies renouvelables et se positionne peu à peu mais marginalement sur
le bâtiment,
■ Construction 21 France et International sur la mutation du secteur de la construction vers le
bâtiment durable ; et les projets naissant de Construction 21 en Méditerranée, en Afrique
du Nord au niveau national, mais aussi à l’échelle de la Méditerranée pour prendre en
compte les spécificités du bâtiment durable en climat méditerranéen.
Ces initiatives pourraient potentiellement intervenir à plus ou moins court-terme dans la
constitution d’une initiative de cluster méditerranéen de l’efficacité énergétique des bâtiments.
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