3ème DECLARATION DE TANGER, 13 NOVEMBRE 2010 "Le SUD

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3ème DECLARATION DE TANGER, 13 NOVEMBRE 2010 "Le SUD entre crises émergence" - Institut Amad
par l'institut Amadeus
Considérant la nécessité de renforcer le dialogue et les coopérations Sud-Sud ;
Considérant le blocage actuel dans la recherche d’une solution pacifique définitive entre Israël
et l’Autorité Palestinienne
considérant l’Initiative Arabe de Paix, et considérant l
a volonté officielle des Etats-Unis de voir la création d’un Etat Palestinien lors de la prochaine
session de l’Assemblée Générale des Nations-Unies en 2011 ;
Considérant les conclusions des rapports du GIEC et le changement climatique inéluctable;
Considérant la nécessité de préserver les populations des risques environnementaux et
climatiques auxquels les pays du Sud sont confrontés bien plus que ceux du Nord;
Considérant l’enjeu énergétique majeur, et celui des ressources en eau auxquels est confronté
le monde;
Considérant les nécessaires engagements qui devront être trouvés d’ici 2012 pour assurer la
poursuite du processus de Kyoto ;
Considérant, le chemin parcouru depuis dix ans par les pays du Sud vers la réalisation des
Objectifs du Millénaire pour le Développement et la part croissante des pays en voie de
développement dans la consolidation de la reprise économique
Considérant le mouvement de fond que connaissent les pays du Sud dans le sens d’une plus
grande ouverture, d’une meilleure gouvernance, et les avancées récentes vers plus d’équilibre
dans la gouvernance mondiale ;
Entendues les positions et les propositions des intervenants invités dans les différents panels,
L’Institut Amadeus émet les 6 recommandations suivantes visant à encourager les pays du
Sud à œuvrer de concert pour répondre aux défis du changement climatique, de la paix
de la sécurité, et d’un développement humain harmonieux :
Œuvrer sans relâche en faveur d’une meilleure coordination diplomatique des pays du Sud,
afin de peser avec plus de force et d’efficacité au sein des instances en charge de la
gouvernance mondiale, dont le Sud doit exiger toujours plus de transparence et de
responsabilité. Avec le soutien de tous les media, libres, objectifs et ouverts, le Sud doit faire
entendre sa voix et la place qui est la sienne dans le concert des nations ;
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Appeler tous les chefs d’Etats à la reconnaissance de l’Etat palestinien dans les frontières du
4 juin 1967, seule voie possible aujourd’hui pour débloquer une négociation, dont l’essentiel
des paramètres de règlement est connu. Le principe d’intégrité territoriale doit être partout
respecté, conformément au droit international et aux résolutions du conseil de sécurité.
Pour Al Qods Al Cherif, où se cristallisent les tensions et les humiliations subies
quotidiennement par les Palestiniens, l’idée a été émise de mettre en place des services
publics urbains de proximité, gérés par les habitants de la vieille ville de façon paritaire, pour
enrayer le phénomène de ghettoïsation accélérée.
La colonisation ininterrompue dont la responsabilité incombe au gouvernement israélien et à
une fraction de la société israélienne doit cesser.
Nous appelons également le gouvernement d’Israël à répondre de manière clair et univoque à
l’Initiative Arabe de Paix.
Passer du dialogue Nord-Sud à l’action conjointe, dans un esprit de co-responsabilité, pour
apporter les meilleures réponses dans la lutte contre le changement climatique, le terrorisme,
la corruption et les nouveaux défis qui appellent des réponses étatiques fortes.
• A l’exemple de ce que nous recommandons pour l’Afghanistan, le gouvernement doit être
aidé par la communauté internationale à reconstruire un Etat, sans qu’elle se substitue à lui.
L’Etat doit lui construire son rapport aux populations en tenant compte des spécificités locales.
La voie vers le développement passe aussi par l’émancipation des femmes, et par la création,
avec elles, de pouvoirs exécutifs locaux au plus près des citoyens.
• L’adaptation et l’atténuation du Sud face au changement climatique ne se fera pas sans
que le Nord partage une partie de ses technologies et de ses savoir-faire. Pour développer les
énergies renouvelables, la réaffectation des milliards de dollars de subventions actuelles aux
énergies fossiles pourra être la réserve financière par laquelle le Sud soutiendra sa révolution
énergétique et technique.
• Enfin l’aide au développement et l’aide à l’adaptation climatique des pays du Sud doivent
former une seule et même stratégie internationale.
Créer des instances de coopération technique et scientifique entre les pays du Sud, avec le
soutien des pays du Nord, pour doter les décideurs publics et privés des instruments
scientifiques de prospective et d’aide à la prise de décision adaptés aux problématiques
spécifiques des Suds, en particulier autour des questions d’urbanisation et de politiques
territoriales.
Certains pays, parmi les moins « développés » et parmi les grands pays émergents, ont su
développer une expertise de longue date au plus grand bénéfice de leurs populations, par
exemple en matière de santé, de scolarisation, de protection de l’environnement ou de
réduction de la vulnérabilité des populations contre les catastrophes. Cette expertise doit faire
école, et doit être mieux valorisée par les pays du Sud ;
Poursuivre et approfondir les efforts d’intégration régionale et subrégionale, non par
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seulement une approche uniquement politique mais par la définition de stratégies sectorielles
et territoriales intégrées en privilégiant une approche pragmatique associant largement les
autorités locales, la société civile, les entreprises, les syndicats et organisations
professionnelles, les établissements de formation et de recherche, les associations et ONG .
Dans le cas de la région Maghreb, le Maroc et l’Algérie doivent redevenir les poumons de cette
intégration.
Prendre en compte, dans tout investissement et dans toute politique publique, la formation, le
renforcement des capacités, et l’échange de bonnes pratiques,
Le triomphe du principe de liberté de circulation permettra le renforcement du capital humain
dans les pays du Sud. Ce principe fondamental devra s’appliquer dans le respect des lois et de
la règle de droit.
Il est de la responsabilité des pays du Nord d’accorder de façon beaucoup plus systématique
des visas aux étudiants, aux chercheurs, aux artistes, aux acteurs des coopérations
multilatérales, bilatérales, et décentralisées, et de favoriser les mouvements de migrations
circulaires.
L’engagement des pays du Sud en faveur de l’éducation gratuite pour tous, de l’égalité
hommes-femmes, du développement de l’esprit d’entreprise et d’un commerce équitable, doit
être exemplaire.
Ensemble, nous pouvons relever ces défis, pour aujourd’hui et pour demain. Il ne tient qu’à
chacun d’entre nous, à la place qui est la sienne, de le décider.
Tanger, le 13 novembre 2010.
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