S ÉMINAIRE N. B OURBAKI A RNAUD B EAUVILLE Le problème de Torelli Séminaire N. Bourbaki, 1985-1986, exp. no 651, p. 7-20. <http://www.numdam.org/item?id=SB_1985-1986__28__7_0> © Association des collaborateurs de Nicolas Bourbaki, 1985-1986, tous droits réservés. L’accès aux archives du séminaire Bourbaki (http://www.bourbaki. ens.fr/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ Séminaire BOURBAKI Novembre 1985 année, 1985-86, n°651 38ème PROBLÈME LE DE TORELLI par Arnaud BEAUVILLE 1. Le cadre Soit sont X Dans la de suite, je Hodge considérerai que le ne alternée suivant que ble Q , avec est n qui signifie qu’on ce ainsi que des conditions de à ~I un de dimension question trie signe Q impair. ou n = dim(X) . cas (définie par le décomposition Le S-module cup-produit), symétrique Hodge est compati- La structure de a Q(x,x) la forme sur pour lesquelles je renvoie [De] . ou Soit pair cohomologie n , c’est-à-dire d’une poids de alors muni d’une forme bilinéaire est ou variété kählérienne compacte. Les groupes de une munis d’une d’isomorphisme ensemble de classes n , de type topologique suivante : soient (p : X, fixé. Le de variétés kàhlériennes compactes problème de Torelli (global) X’ deux variétés de m, telles respectant les - une est la isomé- Hodge (je dirai, X X’ et sont Hodge). isomorphes ? On peut être plus exigeant, c’est ce que j’appellerai le problème de Torelli (Àn : existe-t-il un isomorphisme u : X’ - X tel que u* = 03C6 ? Suivant les situations, on est amené à envisager diverses variantes. Si par plus brièvement, exemple une les variétés respecte (1) X considérées Peut-on conclure que sont d’un fibre ample, classe possède isométrie de qu’il structures de pour Q existe un élément cet distingué h; polarisées, c’est-à-dire si et on n est pair, munies de la le groupe demandera que l’isométrie de Hodge ~p élément. Cette convention n’est raisonnable que si H*(X,Q) Hn et est engendré par par les puissances de h .Ce sera le cas pour tous les exemples considérés dans la suite. S. M. F. Astérisque 145-146(1987) 7 A. BEAUVILLE On peut reformuler le de Torelli problème de me de Hodge r (cf. [Gr 1] Le (X,o) couples , isométrie. A est une . compatibles L sur avec D , le domaine des périodes, analytique peaux de Hodge un où X tel couple L , compatible sur le groupe qui [De]). Soit ou est une avec d’automorphismes de est Q , L (-1)n-symétrique QL . QL est paramétré type fini, muni d’une forme bilinéaire structures suit. Soit comme 2Z-module de un L’ensemble des une par d’une variété de dra- est un ouvert l’ensemble des classes m variété de et où (L,Q ) . On 0 a NI , structure de une Ï!I d’où = L --j application : une d’isomorphis- 0 : associée à l’aide de d’où variété ~ D . Notons diagramme un commutatif (Dans le cadre des variétés élément 9.- de L et rifiant pour on ; ne on polarisées (cf. (1)), si considère que les isométries prend Q E Hn/2,n/2 ~ lesquelles note , l’espace D pour et pour r n est pair, 0 : Hodge automorphismes fixe un vé- L --> des structures de le groupe des on sur L de fixant 9.- ). (L,QL) On dit que p (ou p) d~S est pour ~I Le théorème . l’injectivité de p , le théorème de Torelli fin à celle de considérerons, Ht et fi ont des structures naturelles que ~ . d’espaces analytiques, ainsi que D et D/F , et les applications p et p sont holomorphes. Le problème de Torelli infinitésimal pour X est la question de (2) savoir est une immersion en (X,o) pour un choix quelconque de 0 Cette question est souvent appelée problème de Torelli local dans la littérature. Oort et Steenbrink suggèrent de réserver ce nom à la question analogue pour ? Avec cette terminologie, le théorème de Torelli infinitésimal entraîne le théorème local, mais la réciproque est fausse [0-S]. Enfin, lorsque m est irréductible, on appelle problème de Torelli générique la question de savoir si p est génériquement injective. Cette question s’est révélée plus facile à attaquer que le problème de Torelli global, cf. §6. Je ne connais pas d’exemple où p soit génériquement injective mais pas injective. de Torelli . équivaut Dans les à cas nous , 2. Le cas Pour (2) A un des courbes une courbe grain (lisse, compacte) de sel près ; C voir §4 pour , la donnée de la un énoncé précis. décomposition de Hodge (651) LE PROBLÈME DE TORELLI à celle de la équivalente est pale (en tore tant que complexe, J(C) polarisation la ; J(C) jacobienne est quotient le est munie de , définie par le sa de cup-produit polarisation principar l’image de H1(C,~l)) . sur jacobiennes théorème de Torelli revient donc à énoncer que deux courbes dont les (polarisées) théorème a férentes en elles-mêmes sont été démontré par Torelli on toute en trouvera un (voir aussi [D] en une pour forme, ce isomorphes. [To]. De nombreuses démonstrations dif- 1913 été données par la suite : ont Torelli (étendue [Co] (dont isomorphes, sont Le Sous cette la démonstration outre de originale [Ma]), citons celles de Comessatti [Ci]), d’Andreotti [A], de Weil [W] exposé version très simple), de Martens [M], de Saint-Donat [S-D], caractéristique dans moderne dans [G 1] . de Green géométrique, basées sur les propriétés jacobienne. Indiquons par exemple la recette donnée par Green : pour tout point singulier de e , on peut regarder par translation le cône tangent à 0 comme une hypersurface dans l’espace projectif tangent de la jacobienne à l’origine ; l’intersection de ces cônes tangents n’est Toutes très ces démonstrations particulières autre que la courbe si n’est pas hyper- C on traite facilement démonstrations donnent un théorème de Torelli fin : si de plane ces un isomorphisme nies d’une base - (p : u : C’ modules des courbes de genre groupe correct que degré 5; ou deux courbes et sont existe d’une ces cas particuliers méthode ad hoc). une Certaines de C’ de nature e (à vrai dire ceci n’est C elliptique, trigonale par sont du diviseur ~ g , symplectique Sp(2g,2Z) ; le diagramme On déduit de de H (G’,S) tel que C ÏR une u*=±03C6 . l’espace g demi-espace C , Hodge, il ïtl l’espace Notons des courbes le H isométrie de de genre C de Siegel , des mu- g 1 le du §1 devient ici est de degré qui précède que p est injective, tandis que image, ramifiée le long des courbes hyperelliptiques. De plus Oort et Steenbrink ont prouvé que p est un plongement [0-S]. Le problème de Torelli pour les courbes est donc bien compris. Un problème très lié, mais plus difficile, est celui de déterminer l’image de p : c’est le problème de Schottky, qui a connu récemment de très beaux développements. 2 sur son ce A. BEAUVILLE 3. Le théorème de Torelli a) Les variétés global : quelques cas connus. qui ressemblent à des courbes J’entends par là les variétés de dimension les la décomposition de Hodge se La donnée de la structure de d’une variété abélienne J(X) ; /te X . Un le ci manière + 1 pour , lesquel- réduit à Hodge H2p+~(X,~) sur principalement polarisée, exemple célèbre donc à celle équivaut la celui de est l’hypersurface cubique de dimension 3, [Cl-G], et indépendamment par Tjurin [Tj 1]. Voi- Griffiths et 2p de Torelli consiste à demander si celle-ci détermine problème traité par Clemens impaire simple d’énoncer leurs résultats [Bl] : si hypersurface cubique lisse dans IP4, le diviseur 0 de J(X) a un seul point singulier, de multiplicité 3 ; la base du cône tangent à e en ce point s’identifie à X . On en déduit sans peine un théorème de Torelli fin : étant données deux cubiques X , X’ et une isométrie de une phisme u : X’ Un autre Hodge ---~ X exemple, H3(X,~L) qJ: u* = tel que ---i ± c~ est une il existe , un isomor- . plus facile, nettement X est fourni par les intersections quadriques dans ]p2p+3 ([R],[Tj 2] . Les équations d’une telle variété, supposée lisse, s’écrivent dans un système de coordonnées convenable de deux Le sous-ensemble {ao,...,7~2 intermédiaire P +3} de IP PGL(2) près. La de la courbe hyperelliptique ramifié en ~o,...,a2 P +3 . . détermine J(X) jacobienne C obtenue bien déterminé à l’action de est de X comme s’identifie à la revêtement double de Par le théorème de Torelli pour les C , donc les points jacobienne À o ,...,ÀZ p+ 3 , donc les ]p1 courbes, équations (~). Le très beau travail de Clemens-Griffiths donne envie de le par exemple fibre aux canonique généraliser, variétés de Fano (variétés de dimension 3 dont l’inverse du est ample), telles que la quartique de lP4 , , l’intersection quadriques, etc... Mais l’extension à ces variétés du programme de [Cl-G] s’est révélée singulièrement difficile. De fait, à ce jour aucun autre exemple de ce type n’est connu. Le miracle de la cubique est qu’on arrive de 3 à paramétrer explicitement droites, ou le diviseur 0 par une famille de cycles (les sait pas le faire cubiques gauches) ; Signalons cependant que le théorème de Torelli cela résulgénérique est connu dans quelques cas : pour la quartique de de trois te du théorème de Donagi (§6); pour les intersections quadriques différences de les on ne pour d’autres variétés. IP , (651) LE PROBLÈME DE TORELLI TP dans cela résulte de la théorie des variétés de , Il faut aussi mentionner bien que cela ici, théorème de Torelli global obtenu dans Mérindol prouve quadriques minée par la structure de Hodge mixte variété de U H (U,Z) - de fixé §1, au le pour les intersections de deux [Me] qu’une Prym [F-S]. sorte du cadre ce déter- est type plus précisément, par le 1-motif associé. b) Lu variétés pour général En M . Dans quelques que celle de grande deô lesquelles l’application la dimension du domaine des est étale. périodes beaucoup plus très particuliers, ces dimensions D est cas . égales. Si l’on peut de plus prouver le théorème de Torelli infinitésimal (§4), l’application p est étale, ce qui tend à faciliter les démonstrations d’injectivité. De fait, le résultat est connu dans quelques sont exemples : - les surfaces K3, comprise; - les elle a pour été exposée surfaces d’Enriques, sans été démontré par Horikawa [N] - détail dans ramène à celle des surfaces K3 se fixe. Le théorème de Torelli dans point [H]; des versions plus agréables hypersurfaces eub-iquu de 4, Torelli vient d’être démontré par C. Voisin telle cubique avec h3’1 - h1,3 =1 ressemble X d’abord que p ver surface de M et est de formée des beaucoup à se h2’2 degré pour ce cadre trouvent dans [V]. 21 . La stratégie 1 au-dessus de cubiques lesquelles le théorème de contenant un K3); un Hodge d’une La structure de celle d’une surface K3 : le théorème de Torelli pour les surfaces étude parfaitement précédent [B2]. séminaire un [B-P-V]. et les en la situation est maintenant dont l’étude munies d’une involution a lesquelles on a [V] consiste à de p(P) , où P est plan (on utilise argument prou- l’hyper- pour cela d’amplitude et une bord permettent ensuite de conclure. au 4. Le théorème de Torelli infinitésimal Soit X l’espace une variété kählérienne compacte, de dimension de Kuranishi de duquel existe une déformation à réduire B , dédui t application (3) une on peut fixer un non trivial des B-D opérant trivialement s’identifie localement à dent. B ; les . germe Pour toutes les variétés considérées dans cet phisme Soit (B,o) d’espace analytique pointé au-dessus verselle f : x -~ B,,avec f 1(0) - X . Quitte un marquage du système local on en ° "~ X : c’est n . exposé, sur applications p X n’admet pas et d’automordu §1 au §11 coinci- l’espace S définies ici et A. BEAUVILLE Le problème immersion en de Torelli infinitésimal est la o injective. est T (B) gent autrement , Cette est application H1(X,TX) . canoniquement isomorphe à à D au point correspondant Hp’q @ désigne l’espace Q((p(x),y) = matiquement Hp ’q ) l’application de Hodge homomorphismes (p : x,y satis- (cette relation dans (r,s) ~ (q,p)) . De plus, le théorème de que l’image de T(p) est contenue ;J l’application . déduite du tenu des isomorphismes canoniques problème de Torelli infinitésimal est donc de pas toujours facile pour autant. Je vais passer note le fibre KX est auto- transversalité dans Hq+1(X,~X 1) cup-produit Le été étudié. Je tan- montre que décomposition compte est est une [Gr 1] . L’espace Griffiths (loc. cit) entraîne Z est des pour satisfaite si de Griffiths à la si s’identifie à Hom (H ,H ’ ) faisant à savoir été étudiée par Griffiths a tangent (4) l’espace où question de l’application tangente dit si canonique 03A9nX , . cohomologique; revue quelques cas nature en de la variété lisse il n’en où il a X a) Courbes Lorsque Serre à la Le non cf. X courbe, l’injectivité est une surjectivité l’application théorème de de entraîne que hyperelliptique ou [Gr 1]J ou [G-H]. de genre ~ 2 Variétés dont le fibré canonique b) Dans ce cas, T(p) est (4) Dans le cadre "variétés de de hP) en l’espace surjective si et seulement si . La démonstration est loin d’être s’identifie, polarisées" Hp’P ;on observera que cela T(p). par dualité de X est triviale, injective; mieux, l’application fait elle déjà injective : n = 2p est équivaut jj : est trivial est lorsque T(p) de naturelle l’isomorphisme 03A9n-1X~ TX KX , via considéré au §1, il faudrait remplacer par le sous-espace ne change rien en ce primitif (orthogonal qui concerne l’injectivité (651) LE PROBLÈME DE TORELLI à l’application identique dans de Cela signifie position que la Hn’0 de (c’est-à-dire les périodes des n-formes holomorphes) suffit à fournir des modules locaux pour c) X . généJtaux Les résultats les la plus généraux dont cohomologie complexes [L-P-W] et amplifiée dans [G 2] . sont assez techniques, mais mentionner dans [L-P-W] et [K] : de certains dans Supposons qu’il existe PROPOSITION.- (i) -x =L Bk (ii) le pour , un I LI 1 (iii) 3 L) = Voici quelques Koszul; ne un critère fibré k >__ 1 ; sur problème ce méthode mettent en jeu été introduite a vais pas citer les énoncés Je un sur cette en précis qui important qui apparaît déjà droites L tel que X n’ a,i,t pas de composante X 0 . Tn() : Alors l’application dispose on de conséquences H de 1 (X, TX) 1,1) ~ Hom(Hn,0,Hn- est injective. résultat. ce d) Intersections complètes La proposition entraîne le théorème de Torelli infinitésimal pour toutes les PN intersections complètes dans fait dont le fibré canonique ample (L est = OX(1) l’affaire). Plus généralement, on peut projectif tordu P(eo,...,en) considérer des intersections (quotient t.(X o ,...,X ) - n (te° X ,...,ten X (cf. §5), mais on e° = e1 = et , sion 2. Ce cas . On cas proposition par X définie par dans un espace définie par (E* connaît pas de critère général le théorème de Torelli in- suivant (essentiellement dû à Usui la sous-variété de couvre par l’action de ne déduit par exemple de la finitésimal dans le 1 » de complètes X = [U 1] ) : X1 - 0 on est a de codimen- IPn . exemple les revêtements cycliques de e) Surfaces elliptiques La f : X proposition s’applique ~ 1 IP1 sans fibres multiples aux surfaces , X munies d’une fibration pourvu que pg> 2 Par contre le théorème de Torelli infinitésimal est faux deux fibres sion ?1 multiples : on peut même dans ce cas [ Ch1 ]. f) Variétés (on prend lorsque prouver que les fibres de p L elliptique f* Q (1)) = P1 f admet sont une générales Soient Y une variété (lisse, projective), et L un fibré en ou de dimen- droites ample . A. BEAUVILLE Y . Le théorème de Torelli sur j ce lisse un fibré vectoriel de rang XC dès que Torelli infinitésimal qui k r infinitésimal Y ; dès que sur satisfait par est k toute 5. Surfaces : exemples toute hypersurfa- est le théorème de grand, assez E sous-variété lisse de codimension l’ensemble d’annulation d’une section de est satisfait par est grand [G 3] . Plus généralement, soit est assez L E 8 [F] r . contre-exemples et 1980, l’étude systématique des surfaces avec petits invariants numériques quelques résultats - souvent de nature négative - sur les problèmes de Torelli global et infinitésimal pour ces surfaces. Autour de fourni a Ecartons d’abord les sur ne surface une fixe, contre-exemples stupides. Si l’on éclate on obtient une varie pas : il faut donc supposer p ~1 supposer (c’est-à-dire H (X,(E) = H . mier temps, de ce M g = K2 = Kynev [Ky] , puis avee Torelli, d’abord Enfin, 1 p par ont ici facile à décrire : est il été IP (1,2,2,3,3) . pour la surface une certaine des p : M et Dlr X est D/r [C-D] , = 1, mais K2 = 2 on point de vue du problème de [C1], [Ch1] , [T1] , [U2] . L’espa, ces surfaces peuvent être réalisées X dans 6 dans comme l’espace projectif point appartient à l’application des périodegré >__ 2 (les espaces &#x26; X de m cela lui permet de conclure que . ouvert brillante pour les guère plus Ces surfaces admettent de p une leur espace de modules sont de finie : Catanese un degré génériquement finie, mais de ce cas). De plus, certaines fibres de p ignore si certaines fibres riquement pre- sont de [U 2] . 2 ou un du faux si et seulement si le est La situation n’est p triviale moins dans même dimension dans ont dimension 1 avee au Catanese prouve que le théorème de Torelli infinitésimal hypersurface; --> Hodge connexes. étudiées, dans toutes point variable structure de est raisonnable, intersections complètes de deux hypersurfaces ’de tordu de Hodge est un Il faut aussi X considérer que des surfaces simplement ne surfaces Les surface notre la structure de quoi sans , famille de surfaces dont la dimension ~11 [C 2] a prouvé surfaces (simplement connexes) description relativement simple i est irréductible. Là encore ([Ch 1] , [T 2] ), mais p est géné- le théorème de Torelli infinitésimal pour dense de M . fabriquer d’autres exemples de surfaces de type général pour lesquelles certaines fibres de l’application des périodes sont de dimension ~1 . Tous ces exemples ont en commun un certain "manque d’amplitude" du fibré canonique ; on ne On peut . connaît pas de contre-exemple dont le fibré canonique est D’autre part, Chakiris rant, au lieu de la a au théorème de Torelli infinitésimal pour une surface très ample. proposé structure de de remédier à Hodge de ces contre-exemples la structure de en considé- Hodge mixte (651) LE PROBLÈME DE TORELLI H 2 (X - F,TL) , de muler dans ce où cadre la désigne F for- partie fixe du système canonique. On peut infinitésimal; Usui a prouvé qu’il 1 [U3] . théorème de Torelli un g = K2 = vérifié pour les surfaces avec 6. Le théorème de Torelli générique p est La difficulté essentielle pour obtenir le théorème de Torelli global le est man- d’interprétation géométrique des structures de Hodge de poids ~2 . Vers 1978, proposait de contourner cette difficulté de la manière suivante : au lieu de chercher à récupérer la variété à partir de la seule structure de Hodge, on va se donner en plus la variation infinitésimale de cette structure. Nous allons voir que celle-ci contient beaucoup plus d’informations géométriques que la structure de Hodge elle-même, suffisamment dans certains cas pour retrouver la variété de départ. Le prix à payer est un résultat plus faible : on obtiendra seulement que l’application des périodes est génériquement injective, c’est-à-dire de degré 1 sur son image. Il faut observer toutefois qu’en l’absence d’hypothèse de propreté, une immersion injective n’est guère plus belle qu’une immersion génériquement injective... Le principe de base est fort simple. Soit pM ~ N une application rationnelle (resp. méromorphe) de variétés algébriques (resp. d’espaces analytiques) irréductibles. Soit r le rang de p au point générique de M . Notons Gr(r,T(N)) l’espace fibré au-dessus de N dont la fibre en nCN est la grassmanConsidérons le diagramme nienne des r-plans de T (N) que Griffiths . où l’application rationnelle de p* Tm(M) de même de p: sous-espace il en p(m) =p(m’) =n , p* . on elle image comprend de Tp(m) (N) effet si . en est n point général m de M v(p) est génériquement injective un point lisse de p(M) un p* est Tm, (M) - Tn(p(M)) , , p l’application des d’où v(p)(m) périodes p : m = , et si v(p)(m’) . . > D/ F .Si la variation infinitésimale de la structure de la structure de Hodge de , Hodge de X ; ainsi que le sous-espace T(p) (§4). s’agit donc de prouver que cette donnée permet de récupérer Donagi appelle le problème de Torelli variationnel. Les recherches Il le si Alors , T m (M) = v(p)(X) associe à a Prenons alors pour la donnée v(p) X : c’est ce de Griffiths que A. BEAUVILLE et de école sur ce thème, commencées Donagi [Do 1 ] : son de quable THÉORÈME.- Soit écante c.~6 (i.) X (iii) d = 4 , Alors (mod.4) ou d = 6 , déterminée par la variation infin tésimale En n et de Le cas et degnë (i) est effectivement Donagi) les contenter a mis voit sans exception; le on degré d remar- . On de sa structure hypersurfaces ne cas sait pas de dlmen- qu’il en est (ii) (donc échappent à la de dimension 4 canonique est trivial. exposée très clairement dans ce (cf. §3b) 0 en ~ C[Xo,...,Xn+1] et l’application de J l’idéal de les ; je vais X . Notons de (engen- X de voir de la --i 0) D’autre part Griffiths TX ~ TP|X ~ OX(d) que le [Do 2] ou F ); posons R =S/J . Il est facile canoniquement isomorphe à R d (cela résulte est . évidence des peine [Do 1] l’équation jacobien F = 0 , - on une que rentrent dans partielles H1(X,Tx) exacte [Gr 2] résultat (mod.6). pour les hypersurfaces cubiques l’anneau gradué S l’espace suite et de n de ici d’un résumé très bref. Soit dré par les dérivées que au dont le fibré La démonstration est Q9 abouti ut d (iii). Observons hypersurfaces S = n=11 l’application des périodes méthode de me de dimension n ~ 0 x (ii) pour ont n=2, d=3 ; d d~.v.~ e n + 2 ; (ii) Hodge. hypersurface lisse une [C-G], dans isomorphismes canoniques, ’ p~q: pour "r’ ~’q+~ cup-produit s’identifie à bilinéaire définie par la multiplication de l’anneau R . Pour reconstituer X , Donagi utilise seulement la variation du premier morceau non nul de la décomposition de Hodge (cela revient à fixer p = [n+1 - (n+2)/d], soit encore d). La variation infinitésimale de est la donnée du image sous-espace donnée de se l’application néaire ui : Ri -W. , (5) bilinéaire donne trois espaces vectoriels on de H1(X,TX) ; Rd x Rt (p) Wt(p) , Wd+t(p) , sait rendant commutatif le qu’il existe diagramme des cela revient donc à la Plus précisément, on application biliisomorphismes (inconnus) . et une Pour obtenir le théorème sous la forme ci-dessus il faut un ingrédient mentaire (le "lemme du symétriseur" pour toute X) qui se trouve dans supplé[Do-G]. (651) LE PROBLÈME DE TORELLI point clé de la démonstration consiste à récupérer à partir de ces données, manipulation purement algébrique et très astucieuse, l’homomorphisme Le une par S d -~ R d ~ W d (à montre alors J ; composé celui-ci F à est partir Green a de qu’on peut Le noyau de près). de à J retrouver partir de J , puis J . adapté la méthode de Donagi variété arbitraire [G 3] . Soit une automorphisme un on Y degré assez grand dans projective lisse dont le fibré aux hypersurfaces une variété de k Y . Pour en droites ample sur canonique est très ample, et soit assez grand, les hypersurfaces lisses forment un ouvert dans le système linéaire j ; notons uk le quotient de cet ouvert par le groupe des automorphismes de L un fibré L Y qui fixent plication du la classe d’isomorphisme périodes p : Mk - de L . Alors pour gJtan k 1 génériquement injective. D/r Donagi aux intersections compremière de ces généralisations plètes hypersurfaces quasi-homogènes. semble conduire à des calculs inextricables. Un cas très particulier de la seconde (hypersurfaces de degré km dans ]P(1,...,1,m)) a été traité par Saito [S] . Dans la direction opposée, Cox et Donagi [Co-D] ont observé que le théorème de Torelli Il est tentant ou (que La aux variationnel est écrire, ]P(1,1,2k,3k)) . gue et [Ch 2] , délicate; pour les surfaces par forme de sous Cependant le théorème Chakiris elliptiques sur Weierstrass, comme faux pour les surfaces l’on peut dans d’étendre la méthode de d’essayer une de Torelli a admettant des surfaces de été démontré pour une avec en sur les idées de outre une 6k surfaces par ces Piateckii-Shapiro compactification partielle section degré méthode tout-à-fait différente. La démonstration elle est basée K3 , générique 1P1 est lon- Chafarevich et de l’espace des modules. BIBLIOGRAPHIE On [A] A. ANDREOTTI - [B 1] A. BEAUVILLE - Les a theorem of Torelli, Amer. J. of Math. 80 (1958), 801-821. médiaire de singularités du diviseur l’hypersurface cubique dans Springer-Verlag Lect. Notes 947 (1982), 0398 de la jacobienne P4, Algebraic 190-208. inter- Threefolds, A. BEAUVILLE [B 2] A. 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