Sur la réfraction et la dispersion des corps à l’état dissous C. Chéneveau To cite this version: C. Chéneveau. Sur la réfraction et la dispersion des corps à l’état dissous. Radium (Paris), 1907, 4 (7), pp.261-268. <10.1051/radium:0190700407026101>. <jpa-00242251> HAL Id: jpa-00242251 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00242251 Submitted on 1 Jan 1907 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. 261 Proportion relative des centres chargés. Quand le radium a agi sur le gaz de flamme privé de ses ions chargés pour transformer en gros ions les centres neutres qu’il contient, on peut se demander quelle proportion de centres neutres est ainsi chargée; cette proportion qui, d’après la théorie rappelée plus haut, devrait aboutir à un équilibre indépendant de la radiation à partir d’une certaine intensité de celle-ci, varie en réalité avec la distance du radium et le temps d’exposition à son action. Cela peut être expliqué par la durée probablement assez longue que mettrait l’equilibre à s’établir complètement; nous aurons l’occasion, du reste, dans un prochain article, de montrer qu’il n’est pas douteux que les rayons du radium n’agissent que pour augmenter le nombre de centres chargés quand il est au-dessous d’une certaine limite, et pour l’abaisser au contraire quand il dépasse cette liniite. L’expérience montre que la proportion chargée est toujours faible; le gaz chargé au radium, puis désélectrisé par un nouveau passage dans un condensateur, peut encore acquérir sous l’influence des rayons ionisants une conductibilité presque aussi forte que la première fois. Rapport des charges de chaque signe. On peut aussi rechercher le rapport des charges positives et négatives ainsi communiquées aux gaz ; si l’on se reporte aux formules citées plus haut, on verra que le rapport NP se calcule par Si l’on admet que les coefficients de recorobinaiA,A’, B,B’ sont proportionnels à la somme des mobilités des ions qui se combinent, on aura: son pi mobilité des !-L2 mobilité des petits ions positifs; petits ions négatifs ; mobilité des gros ions. Comme p.’ est de l’ordre du millième de u 1 et u2. on pourra écrire sensiblement : u’ Il y a donc avantage de nombre en faveur des ions de la plus grande rnobilité ; la mobilité des petits ions négatifs étant légèrement supérieure à celle des ions positifs, il devra y avoir un léger excès de gros ions négatifs, et c’est bien ce que l’on constate dans le cas des gaz de flamme. Il en est de même des ceatres neutres chargés par le radium, mais à un degré moindre, ce qui peut se comprendre si l’on songe que les gaz de la flamme se trouvent avoir été chargés à une température où la différence des mobilités des petits ions des deux beaucoup plus accentuée. reste à envisager une propriété particulièrement intéressante des centres neutres, je veux parler de leur action sur l’ionisation acquise par les gaz signes Il en est nous barbotant dans des solutions salines étendues. Ce d’une prochaine note. sujet fera l’objet Juillet 1907. dispersion Sur la réfraction et la des corps à l’état dissous Par C. [Laboratoire de physique générale CHÉNEVEAU, de l’École un Mémoire sur les Prodes solutions et cles corps clissous t. Je n’ai pas l’intention de résumer ici tout ce travail; je me contenterai, pour rester dans le cadre de ce Recueil, de développer plus particulièrement la partie de mon étude qui a trait à la disper- ’AIJ publié récemment priétés optiques 1. Ce Mémoire a été présenté à la Faculté des Sciences de comme thèse de doctorat. Juin 1907. Paris, de Physique et de Chimie de Paris.] sion des corps dissous, parce qu’il est possible de rattacher la connaissance d’une constante optique caractéristique du corps dissous à la notion d’électron. i . Je dirai brièvement ce qu’il faut entendre par constante optique d’un corps dissous : Si l’on admet que la contraction de volume, due à la solution d’un corps, entraîne, aux erreurs d’expérience près, une variation équivalentes de l’indice, on Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190700407026101 262 théoriquement l’influence du corps disdans un scul solvant sur la propagation de la lumière, soit dans le cas où la loi de Gladstone (Recr peut trouver sous et Landolt) n Lorentz -1 d = Cte, soit dans (Lorenz) On peut en lution, n - 1 n2 - 1.1 = Cte = 2d n2 + le sont cas où la loi de applicables pp 1. effet montrer d’abord que, pour la ou g = n2-1 n2+2 est la termes, 1 , un A1= ns - 1 ou somme de deux gs = A2 = n2s-1 n2s+2 provenant du corps dissous, l’autre ne-1 n2e -1 so- ou ge = n2e+2 provenant du solvant, et ensuite que l’on peut calculer l’indice actuel du solvant dans la dissolution en supposant vraies la loi de Gladstone ou la loi de Loreniz pour les variations de l’indice avec le volume. L’influence du corps dissous sur la propagation de la lumière, ainsi déterminée par diff érence entre l’action optique connue de la solution et celle du solvant que l’on peut calculer, a été d’abord étudiée dans les dissolutions aqueuses : mais cette manière d’opérer est générale et permet également d’obtenir l’influence optique du corps dissous dans plusieurs solvants à la fois. Quelle que soit la loi reliant l’indice à la densité, cette influence optique du corps dissous, A, est sensiblement proportionnelle à la concentration C (teneur en grammes par litre de solution). proposé de donner à la constante K= A C le nom de constante optique du corps dissous. Cette constante optique, qui varie peu avec la température, du moins entre les limites restreintes de mes expériences 3, a une valeur particulière pour chaque radiation de lonJ’ai gueur d’onde déterminée. 2. Pour les sels surtout, l’influence du corps dissous sur la marche des rayons lumineux parait bien être une propriété atomique additive, indépendante de l’état d’ionisation du corps dissous 4, ne dépendant pas non plus des hydrates qui ont pu se former dans la solution 5. 1. GLADSTONE et DALE (Phil. Trans., t. CXLVIII, 1858, LORENZ (Wied. Ann.. t. XI, 1880, p. 70)..- Lo889). RENTZ (J1ïed. Ann., t. IX, 1880, p. 641). 2. Dans l’hypothèse de Clausius, g est la fraction de l’unité de volume occupée par l’ensemble des sphères élémentaires représentant les particules matérielles que renferme cette unité de volume. 5. Je viens de vérifier que, pour des écarts de température assez notables (40°), la variation de la constante, qui est assez nette, paraît due à la variation du volume, de la solution, sous l’influence de la dilatation (non publié). 4. BARY (C. R , t. CXVIII, 1894, p. 71. CHENEVEAU (C. B., p. - - CXXXVIII, 1904, p. 1485). - DIJKEN (Z. r pla. ch., t XXIV, IIALLWACHS (Hïed. Ann., t. LIII, 1894, p. 1, 1897, p. 81). t. LXVIII, 1899, p. 1). - Lff BLAXC et ROHLAND ( Z. f. Ph. ch., t. XIX, 1896, p. 261). ZECCHIXI (Gaz. chim. ilaliana, t. XXXV, 1905, p. 65) 5. CHÉNEVEAU (C. R., t. CXXXVIII, 1904, p. 1485). t. - - La constantc optique K du corps dissous dans l’eau diffère peu de la valeur obtenue lorsque le corps est en solution dans un autre solvant. J’ai montré alors que, puisque 1 ionisation agit très peu sur la réfraction du corps dissous, toute anomalie optique sera, en l’absence d’impuretés du solvant ou du corps dissous, l’indice d’une modification chimique au sein de la dissolution. (ln peut donc ainsi étudier ce qui se passe dans une solution sans l’altérer et dans les conditions même où elle se trouve 1. Enfin, si l’on définit comme pouvoir réfringent moléculaire du corps dissous le produit de sa constante optique par son poids moléculaire, et cornme pouvoir réfringent équivalent le quotient du pouvoirs réfringent moléculaire par la valence qui unit les deux ions dans la molécule ionisable, on peut énoncer les lois approchées snivantes 2 : 10 La dillérence des pouvoirs réfringents équivalents de deux sels de bases B et B’ unies a un mêmes acide, est un nombre indépendant de la nature de l’acide; ’)0 La différence des pouvoirs réfringents, équivalents de deux sels de groupes acides A et A’ unis à une même base, est un nombre indépendant de la nature de la base. Mais il n’est pas possible de déduire de ces lois d’additivité des modules pour les divers ions 3 et le fait que ces lois ne sont pas rigoureuses entraîne évidemment comme conséquence la possibilité de mettre en évidence l’action chimique dans la solution. 3. Le corps dissous paraît bien se comporter, au point de vue optique, comme un gaz. On peut déduire de cette analogie que les expériences sur les solutions permettent mieux que des expériences directes de vérifier l’exactitude des lois reliant l’indice et la densité, quel que soit l’état d’un corps. En effet, le passage du corps non dissous à 1°état dissous se fait à la pression atmosphérique. Les mesures pour les deux états sont effectuées à la même température. On n’a donc pas à surmonter des difficultés comme, par excmple, celles qui se présentent lorsqu’on veut comprimer un corps dans de larges limites (on n’a pas dépassé pour un gaz une pression de 130 atmosphères), ce qu’on ne peut d’ailleurs faire sans craindre des polymérisations (action de la pression). On peut également éviter des erreurs systématiques données par ce fait qu’on devra opérer à des températures différentes pour étudier un même corps sous deux états distincts (action de la température). 1. CHÉNEVEAU (C. R., t. CXLII, 1906, p. 1520). 2. BENDER (1l’ie(l. Ann., t. XXXIX, 1890. p. 89). CHENEVEAU (C: IL, t. CXXXVIII, 1904, p. 1578).- DIJKEN (Z. f. ph. ch., t. XXIV, 1897, p. 81, etc.). 5. Il faudrait au moins connaître la valeur absolue du pouvoir réfringent de l’un d’eux, si la loi était exacte. La méthode employée pour les éléments n’aurait pas ici une signification bien précise. - 263 4. Les lois de Gladhtone est de Lorentz paraissent sensiblement équivalentes quand on considère uniquement l’action du corps dissous sur la réfraction. Si l’on compare le corps dissous au corps non dissous, on ne peut pas non plus conclure nettement à l’avantage d’une loi sur l’autre, ce qui peut s’expliquer par ce fait que, dans la formule de Lorentz, la plus grosse partie de la variation vient de celle de n - 1 , étant donné que : qui entraine : ce Si le facteur réfraction et au point de aux raies C et F1: vue de la dispersion relative K2=K1 n+1 n2+2. n+1 n2+2 reste sensiblement invariable, voit que les variations de K1 et de K, se produiront dans le même sens 1. De nouvelles expériences sur un même corps à l’état non dissous, puis dissous, seraient nécessaires pour aff rmer que la constante optique est bien la même dans les deux cas. La loi de Lorentz parait cependant plus exacte que les lois de Gladstone et de Newton si l’on tient compte de la dispersion. Ce fait présente une certaine importance parce que la dispersion est un phénomène qui varie peu avec la température et apparait alors comme plus distinct de la réfraction qu’on n’a l’habitude de le concevoir. Pour tenir compte de la dispersion, j’ai fait une comparaison entre les indices des corps dissous obtenus directement à l’aide d’une des trois lois précitées pour plusieurs raies du spectre C, D, F, et les indices que l’on obtient en les calculant, par les mêmes lois et pour les mêmes raies, à l’aide de la constante optique du corps non dissous. La comparaison entre les deux cas est faite par la considération du pouvoir dispersif moyen du corps dissous : on 5. La loi de Lorentz 5 paraît non seulement plus avantageuse dans les comparaisons que je viens de donner, mais c’est la loi qui a la signification théorique la plus précise quand on considère la dispersion comme une conséquence ou une fonction de l’absorption. En effet, cette loi peut s’établir, comme Lorentz l’a montré le premier, en s’appuyant sur la théorie élec- tromagnétique on la obtient, par exemple, les résultats suivants, pour comparaisons des trois lois, au point de vue de la 1. Dans les idées de Clausius sur les diélectriques, la loi de Lorentz entraîne la conception de particules sphériques conductrices séparées par des intervalles vides de matière. Ketteler a proposé la formule suivante n2-1 - 1 n2 + x d terminer pour chaque substance. Si x = 0, = clé., x étant à dé- n2 -1 n2 d = cte. M. SA- (J. cle l’hys., 4e série, t. VI, 1907, p. 27) a montré qu’une telle formule pouvait se démontrer en admettant que les corpssont formés de lamelles conductrices séparées par des intervalles GNAC vides de matière. La loi de Gladstone est une conséquence de cette considération que le retard optique apporté à la propagation de la lumière par la matière dépend de l’épaisseur de matière traversée, c’est-à-dire du nombre de molécules et conséquemment de la densité. de la lumière. On peut aujourd’hui, 1. Les cas 1 et II se rapportent : le premier, aux indices du corps dissous obtenus d’après la constante du corps dissous ; le deuxième, aux indices du corps dissous calculés avec la constante du corps non dissous. Je dois ajouter que j’ai fait, depuis la publication de mon Mémoire,d’autres comparaisons et, actuellement, je puis dire que, sur dix corps, je n’ai pas observé d’exceptions. Je publierai prochainement ces résultats que j’essaie de rendre encore plus nombreux. 2. L’ordre de grandeur des erreurs montre que les écarts peuvent souvent être considérés comme égaux ou inférieurs à ces erreurs dans lc cas de la loi de Lorentz, alors qu’ils sont nettement supérieurs aux erreurs pour la loi de Gladstone. 3. En même temps que Lorentz, Lorentz arrivait à la même formule en admettant quc les corps étaient composés de molécules séparées par des intervalles dans lesquels la vitesse dela lumière égalait celle qu’elle a dans le vide, intervalles non influencés par les variations de température et de volume. Je signalerai ici une démonstration très simple et très rapide de la loi de Lorentz, donnée par M. G. SAGNAC (J. de Phys., 4e série, t. VI, 1907, p. 275), en s’appuyant sur les idées de Clausius et de Sir W. Thomsun relatives aux diélectriques. 264 s’appuyant aussi sur la théorie moderne de la constitution de la matière, dont les premières bases ont été posées par ,1 .-J. Thomson, donner une théorie électromagnétique de la dispersion et de l’absorption. Je vais donner un aperçu rapide de cette théorie et de ses conséquences, dont l’une sera justement la loi reliant l’indice a la densité 1. Imaginons que l’atome d’un corps transparent, à dispersion normale, est constitué par un ou plusieurs en chargés positivement, dont la masse est de grandeur de celle de l’atome, autour desquels peuvent graviter des corpuscules négatifs ou centres l’ordre de électrons dont la masse est le 1 1000e de l’atome d’hydro- On peut supposer que la lumière se propage dans le corps en mettant en vibration ces centres ou ces électrons que je désignerai sous le nom général de gène2. Pour N particules par unité de volume, la somme des momcnts ou polarisation diélectrique est Nex. La polarisation diélectrique est donc une fonction sinusoïdale du temps. Alors, d’une part, le champ lumineux X est égal au champ électrique h, augmenté d’une quantité proportionnelle à la polarisation diélectrique H est le champ magnétique normal champ électrique h (ces deux champs étant des fonctions périodique du temps) et si l’on applique les équations de relation entre ces vecteurs que fournit la théorie électroolagnétique 1, ces équations, jointes aux équations (4) et (5) ménent à la relation D’autre part, .si au particules. Toutes ces particules ne sont pas de même espèce; elles ont une période propre d’oscillation qui dépend évidemment de leur masse. 10 Considérons des particules de même espèce. Ces particules, de charge électrique e et de masse mécanique m sont à l’état de repos; elles sont écartées de leur position d’équilibre par l’action périodique de la lumière : (03C9 = 2 T V X, V, X, longueur sont attirées vitesse de la lumière dans le corps, d’onde de la radiation lumineuse). ment est cette une comme B= 1 3 et l’on déduit que, pour un corps de densité d : c’est-à-dire la loi de Lorentz. G. 2° S’il y a plusieurs espèces de particules : force propor- position par tionnelle à leur déplacement x; l’équation vers Elles dérinissant l’indice de réfraction n du milieu le rapport de la vitesse de la lumière dans le vide à la vitesse de la lumière dans le corps. Dans le cas où l’on snppose que les particules sont placées dans des cavités sphér-iques, le coefficient en du mouve- donc de la forme : On conçoit alors que ces particules, dont la période propre d’oscillation est t0o, puissent vibrer sdnchroniquement avec l’ébranlement, c’est-à-dire que la résonance établie, le déplacement des particules soit également périodique: x oe xo sin wt. On déduit des trois (3) équations précédentes : Or le déplacement x de toute charge création d’un moment électrique ex. e ment. entraîne la 1. Pour cette théorie, voir H.-A. LOREXTz (Arch. Néerl., Les quantités élémentaires d’électricité, 25, p. 563, 1892. P. par Abraham et Langevin, 1905, p. 430 et suivantes). Dal’DE (Lehrbiceh der Optik., 1900, p. 560; 2e édition, 1906, M. PLfB)lCK (Sit::::ungber. d. Akad Berlin, t. 24, p. 368). P. LANGEVIN (Cours professé au Collège de 1902, p. 21). France, 1905-1’)07). - L. Narwso·r (Bull. Acccd. Sc. Cr°acovie, na 4, avril 1907, p. 516). 2. Le mot de corpuscule est employé de préférence quand on considère la matière et la clarge ; le terme électron, quand on considère la charge sans son support matériel. t. - - - - B1.1, B2.2, etc..., représentant les coefficients correspondant aux actions des particules d’espèce 1, d’espèce 2 sur elles-mêmes; B1.2, B2.2, etc..., représentant les coel’ficients correspondant aux actions des particules d’espèce 1 sur celles d’espèce 2 et réciproquea) Supposons qu’il n’y ait que deux espèces de particules en présence et que les actions réciproques des particules d’une espèce sur celles de l’autre espèce soient égales B1.2 = B2.1. Dans le cas de cavités sphériques on aura : 265 étant, par exemple, l’indice d’une dissolution ou d’un mélange de densité D; ni et di sont d’une manière générale l’indice et la densité d’un corps dissous constituant. Si la Inasse totale de la dissolution est P = E pi, comme D = E di, on a : n (d, densité, P, poids moléculaire, l’, nomhre de particules agissant dans la molécule) en admettant que la bande d’absorption ou les vibrations propres dans L’infra-rouge sont produites par la ¡nasse pondérable de la rnole’cule chargée positivement. Si l’on C’est r expression de la loi des mélccnges donnée la première fois, pour les gaz, par Biot et Arago. 7. Si les actions mutuelles des particules sont nulles (B1.2 = B2.1 = 0), on arrive à une équation de la forme : calcule, d’autre part, la valeur du rapport e m des particules dont les vibrations propres dans l’ultraviolet donnent la bande d’absorption de longueur d’onde aU, on a : (p,,,, nombre de particules; Mv X4 se déduit de la courbe v et comme : expérimentale de dispersion de la substance). On trouve alors pour ce rapport des nombres variant 1,86. 107 (moyenne des meilleurs nombres trouves par Kauffniann 1, Sinion et Seitz 3 à l’aide des rayons cathodiques) et 1,50. i0B nombre déduit par Drude de la dispersion de l’hydrogène 4. Il est donc logique d’admettre que les vibrations propres dans l’ultra-violet sont dues aux électrons entre on a ünalement : Si l’on pose la somme des deux premiers termes égale ou corpuscules néyati fs. Inversement, si l’on adopte on reconnait sous cette forme générale la form2lle cle dispersion. Dans le d’une seule bande d’absorption l’infra-rouge (Xo=Xr) et d’une seule bande d’absorption dans l’ultra-violet (Xo=Xv), on sait que cette formule devient : 8. dans - cas C’est la forme que lui a donnée Helmholtz 1. Ketteler2, élant donné que X Àn remplace le 2e terme par son développement en Il arrive alors à série une en l’arrêtant au terme en X4. formule de dispersion de la forme : pour e m l’une des deux valeurs précédentes, on trouve une limite inférieure du nombre d’électrons pv. Drude a montré que la valeur de cette limite est une propriété additive des atomes ou groupes d’atomes qui forment la molécule; elle dépend de la structure chimique et est diminuée pur la présence de liaisons doubles. Elle est à peu près égale au nombre de valences de la molécule, c’est-à-dire à la somme des valences des atomes 3 . 10. J’ai essayé d’appliquer les considérations précédentes, tirées des formules d’Ilelmholtz ou de Ketteler, au cas d’un corps dissous. Je n’ai pas eu de bons résultats et j’ai alors pensé, en opérant par analogie, d’après les données fournies par l’expérience, que l’on pourrait remplacer avec avantage dans ces formules 1. KAUFFMANN (Gottingen Nachrichieiz, 1903, p. 90. Volume des ions d’Abraham et Langevin, p. 284 et 294). 2. Simo-N. (11-ied. Ann., t. LXIX, 1899, p. 589). 3. SEITz (Voir Drude, loc. cit.). 4. DRUDE a fait ce calcul à l’aide des expériences de KETTELER ( YYied. Aaan., t. XXY, 1887, p. 285) et de SIMON (TVied. Ann., t. LIII, 1894, p. 556) sur l’eazt; de RUBENS sur la sylvine et le sel gernme ( JVied. Ann., t. L1V, 1895, p. 476) ; de RUBENS et NICHOLS, sur le quartN (fVied. Ann.. t. LX, 1897, p. 418) ; de PASCHEN sur la fluorine (Wied. Ann., t. LIII, 1894, - 9. Drude3 a calculé le coefficient k de la formule de Ketteler. Il a trouvé la valeur - p.8’12). SIERTSEMA 1. HELbIHOLTZ. (Pogg. Ann., t. CLIV, 1875. J. de Pltys., t. IV, 2e série, 1885, p. 216. - Wied. Ann., t. XLVIII, 1895, p. p. 389). ordre de - 2. KETTELER (Wied 4izîz., t. XII, 1881, p. 481 - t. XXX, (Drude Ana2., t. des Sciences d’Amsterdam, 1902 , le rapport e grandeur (1,16. 107), par la dispersion rotatoire magné- 5. Voir à XIV, 1904, p. 677). (Académ ie trouvé pour une valeur du même m tique. 1887,p. 299). 3. DRUDE 499) a p. 330). ce sujet AcrcG (Z. f. anorg. elz., t. XXXIX, 1904, 266 de Lorentz Si l’on la valeur de n’l-1 par Ic terme de dispersion appelle de plus : n2-1 n2+2; La théorie a légitimé ce procédé empirique en mon- qu’on peut établir une nouvelle formule où entre en effet la constante optique du corps dissous. On peut, à cet effet, utiliser une méthode semblable à celle de Drude pour la loi en n2. Considérons le cas le plus général, c’est-à-dire admettons qu’il puisse y avoir plusieurs périodes propres dans l’ultra-violet. Si l’on retranche du terme qui caractérise l’influence d’un corps dissous snr la lumière, le terme représentant l’action de l’infra-rouge qui est, comme nous l’avons vu précédemment, - k/B2 (équations 7 et 8), il reste la part due aux vibrations propres ultra-violettes. Appelons ns l’indice de réfraction du corps dissous, à dispersion normale, ds la densité du corps dissous 1; la formule de Ketteler, modifiée d’après les idées de Drude et la supposition que le facteur de Lorentz doit remplacer la réfraction (n2 - 1), deviendra 2 : trant e2X2v si l’on suppose les molécules du corps 3Tm disposées dans des cavités sphérique. L’équation précédente (10) peut encore s’écrire : Dans le premier membre de l’équation, le premier représente la constante optique du corps dissous multipliée par 1000. D’ailleurs, comme on ne peut terme compter, pour la constante optique, que sur quatre décimales exacles au plus, kX2 est presque toujours négligeable dans mes expérienees, et la l’ormule (11) se réduit la plupart du temps à : Si l’on considère que deux périodes propres dans et X2 sont les longueurs d’onde des bandes d’absorption, À et )/ les longueurs d’onde des ueux radiations pour lesquelles on a déterminé les constantes optiques K et K’, on a, d’après (12) : ne l’ultra-violet,, si X1 démontre facilement que les vibrations propres dans rultrà-violct sont produites par un nombre pu â’électrons tel que : on c’est-à-dire qu’on obtient la limite inférieure du nombre d’électrons qu’on suppose agir sur la dispersion du corps dissous. 11. J’ai fait, pour un certain nombre de solutions de corps minéraux des déterminations de la dispersion en utilisant les raies du sodium et du thallium et les raies de l’hydrogène. J’ai calculé les constantes optiques caractéristiques de chaque corps et de chaque raie spectrale en employant successivement la loi de Gladstone ou celle de Lorentz. Il y a lieu de signaler tout d’abord la grande variation relative de la constante optique pour quelques corps du rouge (Hx) ou violet (Hy) ; par exemple, pour l’iodure de potassium. Cette variation peut être attribuée, dans ce cas, à la présence de l’iode dans la molécule. D’une façon générale, pour des sels ayant ou même métal, ou même radical acide, la dispersion relative croître avec le poids atomique. 12. J’ai utilisé les constantes optiques, calculées pour les divers corps, à déterminer d’après la formule (15) le nombre d’électrons qui interviennent dans le phénomène de dispersion due au corps dissous. Je donnerai les résultats numériques observés à l’aide de la loi de Lorentz en mettant également en évidence la valence v de la molécule dissoute considérée comme la somme des valences de chacun des atomes, groupes d’atomes ou ions constituant la molécule. (Voir tableau ci-contre.) 13. Les conclusions que l’on peut tirer de mon étude sont les suivantes : n2-1 1° La ne donne aucun résultat paraît -- formule il intéressant ; 2° Si l’on compare les valeurs de Ty à la valences, voit que l’on peut dire ,que la limite inférieure du Membre total d’électrons de la lnolécule qui agissent sur la réli-action et la dispersion est de l’orrlre de grandeuy de la ’l’alence de la molécule 1; on 1. ds - p D ; p gr. du corps pour 100 grammes de solution, D, densité de la solution. 2. Le coefficient de X2 dans le second terme représente k ; il faut prendre pour v la somme des valences de chacun des ions intervenant dans le corps dissous. 1. On ne s’étonnera pas de voir la limite de pv être supérieure à 2, moins le sur si v = 2, lorsqu’on premier chif’fre saura parfois que l’erreur porte après la virgule. au 267 3° Il en résulte que chaque groupe d’atomes ou ion (radical acide et métal) met en jeu, dans la niolécule saline, un nombre d’électrons également de l’ordre de grandeur de la valence de ce groupe d’atomes. La somme des valences des groupes atomiques est égale à la valence moléculaire. 1 te même les nombres des électrons intervenant dans les groupes d’atomes ont une somme qui est égale au nombre total d’électrons intervenant dans la molécule ; 40 La formule de l,orentz donne, en général, de meilleurs résultats que celle de Gladstone; elle mène à une forniule qu’on peut trouver théoriquement et vérifier assez bien. l,e fait que la loi de Gladstone donne un résultat doit être relié à ce fait que la plus grosse partie de la variations de la variation de n -1; 5° Le rapport e m = n2+2 1,86.107 donne, ieiit de liquides ; en général, de meilleurs résultats pour le calcul de Pv avec la loi de Gladstone qu’avec celle de Lorentz, pour laquelle la valeur de m- qui convient le mieux est celle tirée de la de l’hydrogène, 1,50.107; 6° Les corps en solution alcoolique donnent sensiblement les mêmes valeurs de pv qu’en solution dispersion aqueusc ; 7° Il y a toutefois des exceptions. Par exemple, S04Am2. Mais les sels d’ammonium font taujours exception. Il n’est d’ailleurs pas impossible de supposer qu’à la température ordinaire les sels ammoniacaux en dissolution sont chimiquement dissociés ou bien le nombre élevé trouvé s’explique par la complexité de AzH4. Quant aux résultats obtenus avec Al2 Cl6, ils peuvent s’expliquer très bien par ce fait que la dissolution de ce corps dans l’eau entraine une perte de chlore à l’état de H Cl et que, par suite, on a une solution complexe d’oxychlorure ; 8° Le changement de concentration ou de limites spectrales dans le spectre visible influe peu sur la limite inférieure de pv; 9° La formule 15 paraît s’appliquer non seulement aux corps dissous, mais aux corps purs solides ou 10° Ces résultats ne peuvent être évidemment considérés que comme approchés, car il faudrait opérer en se servant de raies ultra-violettes et augmenter la précision des mesures’. On conçoit la grande difficulté de tenter de telles expériences où l’absorption des rayons par le liquide dissolvant ou même par l’air peut prendre une importance actuellement encore mal con’l. D ailleurs, la loi sur laquelle je pas compte des actions mutuelles des suis appuyé particules. me ne tient 268 llue 1; il faudrait se guider de l’absorption dans la sur des études région spectre. J’ai, depuis la publication de mon sion de la lumière, mais que souvent ce sont les groupements atomiques ou ions qui peuvent ajouter leurs actions optiques variables à l’infini suivant la nature des éléments liés et le mode de liai- préalables ultra-violette du travail, appliqué de composés organiques dissous ou non dissous. Cette étude est loin d’être terminée, mais je puis dire que. pour des corps à fonctions simples (alcools, acides gras, etc.), elle parait assez bien vérifier la relation entre le nombre d’électrons et la valence’. Pour des fonctions plus complexes, je ne puis dire encore si la présence de liaisons doubles a une influence; ce fait, s’il existe, comme l’a déjà indiqué Drude, aurait peut-être une certaine importance pour décider de l’existence de certaines liaisons. J’ai montré que les lois d’addition ne sont pas rigoureuses pour les corps minéraux. Il en est de même en chimie organique d’après les travaux de MM. Haller et Mulll’r:5, Baüer4, Moureu5, etc. Or, d’après la signification qu’il faut donner a la valence de la molécule dissoute, on est amené à penser que, dans cette molécule, les atomes n interviennent pas toujours individuellement dans le phénomène de la réfraction et de la disper- la formule (’15) au cas son. L’expérience a déjà d’ailleurs indiqué nettement (Brühl1 et Conrady2) que, dans des groupements atomiques différents, le même atome lié de façon différente à des corps ou des groupell1ents différents n’a pas le même module optique. Ainsi pourrait-on expliquer que le pouvoir réfringent moléculaire ou la dispersion moléculaire d’un composé, calculés à partir des élthnents, sont parfois très différents de la réfraction ou de la dispersion moléculaires observées. L’influence des actions mutuelles des particules a d’ailleurs été négligée; elle ne Celle-ci peut alors d’autant plus grande que les importance prendre molécules sont plus complexes et, Ineiquement, la chirnie organique doit nous donner de nombreux exemples d’exception aux lois d’additivité. peut qu’accentuer cette difl’érence. une Juillet 1907. Sur l’ionisation des différents gaz par les rayons 03B1,03B2 et 03B3 Par R. D. KLEEMAN, [Laboratoire de Physique. Emmanuel agent ionisant traverse un gaz, l’ionisation entre deux plans parallèles distants de d.x est K 6X, où K désigne l’ionisation par centimètre cube du gaz supposé ionisé partout avec la même intensité qu’entre les deux plans. Pour obtenir K pratiquement, on abaisse assez la pression du gaz pour qu’il n’absorbe plus qu’une petite fraction de l’énergie ionisante, et alors une série de lectures avec différents gaz donne les valeurs correspondantes de K ir l’entrée de la chambre d’ionisation. Un critérium UAND un Q 1. Dans les recherches de Rubens et Nichols.et de Paschen, la longueur d’onde des vibrations propres ultra-violettes est de l’ordre de grandeur de 0cm, 1.10-5, longueur d’onde des rayons de Scliumann, absorbâmes par l’air. 2. Cette étudc est actuellement faite, non pas à l’aide d’expériences personnelles, mais (l’après les données expérimentales fournie, par de nombreux chimisies. 5. HALLEn et MULLER (C. R., t. CXXVIII, 1899, p. 1570; t. CXXIX, 1899, p. 1085). 4. BAUER. (Contribution à l’étude physico-chimique des pseudoacides. Thèse, Nancy, 1904). 5. MOUREU. (Anit. de Claintie et de Physique, 8c série, t. VII, 19U6, p. 556). College, Cambridge]. l’absorption d’énergie par le gaz est petite, est la proportionnalité de l’ionisation à la pression. Stl’ütt a fait une série d’expériences sur l’ionisation d’un grand nombre de gaz par les rayons x, B et Y. Le présent mémoire donne l’ionisation d’un grand nombre de gaz par ces rayons et les conclusions qui que ressortent des particule expériences. Considérons d’abord la u. § 1. La particule oc, comme l’ont fait voir Bragg et lileeman, ionise mieux au bout de sa course qu’au début. Nous devons donc comparer les ionisations dans différents gaz pour la même vitesse de la particule x. Six est la distance comptée sur le trajet de la particule u à partir du moment où elle entre d-ins le gaz, et L le parcours total, alors, si le rapport L est main- tenu constant d’un gaz â l’autre, la vitesse de la parti- 1. BRUHL x (Z. f. ph. ch., t. VII, 1891, p. 140, t. XVI ; 1895, p. 193, 226, 497, 512 ; t. XXII, 1897, p. 373. t. XXV, 1898, p. 577 ; t. L,1904, p.1). (Z. f. ph. cla., 2. CONRADY t. III, 1889, p. 210).