Sur la réfraction et la dispersion des corps à l`état dissous

Sur la r´efraction et la dispersion des corps `a l’´etat
dissous
C. Ch´eneveau
To cite this version:
C. Ch´eneveau. Sur la r´efraction et la dispersion des corps `a l’´etat dissous. Radium (Paris),
1907, 4 (7), pp.261-268. <10.1051/radium:0190700407026101>.<jpa-00242251>
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261
Proportion
relative
des
centres
chargés.
Quand
le
radium
a
agi
sur
le
gaz
de
flamme
privé
de
ses
ions
chargés
pour
transformer
en
gros
ions
les
centres
neutres
qu’il
contient,
on
peut
se
demander
quelle
proportion
de
centres
neutres
est
ainsi
chargée;
cette
proportion
qui,
d’après
la
théorie
rappelée
plus
haut,
devrait
aboutir
à
un
équilibre
indépendant
de
la
radiation
à
partir
d’une
certaine
intensité
de
celle-ci,
varie
en
réalité
avec
la
distance
du
radium
et
le
temps
d’exposition
à
son
action.
Cela
peut
être
expliqué
par
la
durée
probablement
assez
longue
que
mettrait
l’equilibre
à
s’établir
complètement;
nous
aurons
l’occasion,
du
reste,
dans
un
prochain
article,
de
montrer
qu’il
n’est
pas
douteux
que
les
rayons
du
radium
n’agissent
que
pour
augmenter
le
nombre
de
centres
chargés
quand
il
est
au-dessous
d’une
certaine
limite,
et
pour
l’abaisser
au
contraire
quand
il
dépasse
cette
liniite.
L’expérience
montre
que
la
proportion
chargée
est
toujours
faible;
le
gaz
chargé
au
radium,
puis
désé-
lectrisé
par
un
nouveau
passage
dans
un
condensa-
teur,
peut
encore
acquérir
sous
l’influence
des
rayons
ionisants
une
conductibilité
presque
aussi
forte
que
la
première
fois.
Rapport
des
charges
de
chaque
signe.
On
peut
aussi
rechercher
le
rapport
des
charges
positives
et
négatives
ainsi
communiquées
aux
gaz ;
si
l’on
se
reporte
aux
formules
citées
plus
haut,
on
verra
que
le
rapport P
se
calcule
par
N
Si
l’on
admet
que
les
coefficients
de
recorobinai-
son
A,A’,
B,B’
sont
proportionnels
à
la
somme
des
mobilités
des
ions
qui
se
combinent,
on
aura:
pi
mobilité
des
petits
ions
positifs;
!-L2
mobilité
des
petits
ions
négatifs ;
u’
mobilité
des
gros
ions.
Comme p.’
est
de
l’ordre
du
millième
de
u
1 et
u2.
on
pourra
écrire
sensiblement :
Il
y
a
donc
avantage
de
nombre
en
faveur des
ions
de
la
plus
grande
rnobilité ;
la
mobilité
des
petits
ions
négatifs
étant
légèrement
supérieure
à
celle
des
ions
positifs,
il
devra
y
avoir
un
léger
excès
de
gros
ions
négatifs,
et
c’est
bien
ce
que
l’on
constate
dans
le
cas
des
gaz
de
flamme.
Il
en
est
de
même
des
ceatres
neutres
chargés
par
le
radium,
mais
à
un
degré
moindre,
ce
qui
peut
se
comprendre
si
l’on
songe
que
les
gaz
de
la
flamme
se
trouvent
avoir
été
chargés
à
une
température
la
différence
des
mobilités
des
petits
ions
des
deux
signes
est
beaucoup
plus
accentuée.
Il
nous
reste
à
envisager
une
propriété
particuliè-
rement
intéressante
des
centres
neutres,
je
veux
par-
ler
de
leur
action
sur
l’ionisation
acquise
par
les
gaz
en
barbotant
dans
des
solutions
salines
étendues.
Ce
sujet
fera
l’objet
d’une
prochaine
note.
Juillet
1907.
Sur
la
réfraction
et la
dispersion
des
corps
à
l’état
dissous
Par
C.
CHÉNEVEAU,
[Laboratoire
de
physique
générale
de
l’École
de
Physique
et
de
Chimie
de
Paris.]
’AI
publié
récemment
un
Mémoire
sur
les
Pro-
J
priétés
optiques
des
solutions
et
cles
corps
clis-
sous t.
Je
n’ai
pas
l’intention
de
résumer
ici
tout
ce
travail;
je
me
contenterai,
pour
rester
dans
le
cadre
de
ce
Recueil,
de
développer
plus
particulière-
ment
la
partie
de
mon
étude
qui
a
trait
à
la
disper-
1.
Ce
Mémoire
a
été
présenté
à
la
Faculté
des
Sciences
de
Paris,
comme
thèse
de
doctorat.
Juin
1907.
sion
des
corps
dissous,
parce
qu’il
est
possible
de
rattacher
la
connaissance
d’une
constante
optique
ca-
ractéristique
du
corps
dissous
à
la
notion
d’électron.
i .
Je
dirai
brièvement
ce
qu’il
faut
entendre
par
constante
optique
d’un
corps
dissous :
Si
l’on
admet
que
la
contraction
de
volume,
due
à
la
solution
d’un
corps,
entraîne,
aux
erreurs
d’expé-
rience
près,
une
variation
équivalentes
de
l’indice,
on
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190700407026101
262
peut
trouver
théoriquement
l’influence
du
corps
dis-
sous
dans
un
scul
solvant
sur
la
propagation
de
la
lumière,
soit
dans
le
cas
la
loi
de
Gladstone
(Recr
et
Landolt)
n -1 d = Cte,
soit
dans
le
cas
où la
loi
de
Lorentz
(Lorenz)
n2 - 1.1 = Cte
sont
applicables 1.
n2
+
2d
=
pp
On
peut
en
effet
montrer
d’abord
que, pour
la
so-
lution, n - 1
ou
g = n2-1 n2+2
est
la
somme
de
deux
termes,
1 , un
A1= ns - 1
ou
gs = A2 = n2s-1 n2s+2
provenant
du
corps
dissous,
l’autre
ne-1
ou
n2e
-1
ge = n2e+2 provenant
du
solvant,
et
ensuite
que
l’on
peut
calculer
l’indice
actuel
du
solvant
dans
la
dissolution
en
supposant
vraies
la
loi
de
Gladstone
ou
la
loi
de
Loreniz
pour
les
variations
de
l’indice
avec
le
volume.
L’influence
du
corps
dissous
sur
la
propagation
de
la
lumière,
ainsi
déterminée
par
diff érence
entre
l’action
optique
connue
de
la
solution
et
celle
du
sol-
vant
que
l’on
peut
calculer,
a
été
d’abord
étudiée
dans
les
dissolutions
aqueuses :
mais
cette
manière
d’opérer
est
générale
et
permet
également
d’obtenir
l’influence
optique
du
corps
dissous
dans
plusieurs
solvants
à
la
fois.
Quelle
que
soit
la
loi
reliant
l’indice
à
la
densité,
cette
influence
optique
du
corps
dissous,
A,
est
sensiblement
proportionnelle à
la
concentration
C
(teneur
en
grammes
par
litre
de
solution).
J’ai
proposé
de
donner
à
la
constante
K= A C
le
nom
de
constante
optique
du
corps
dissous.
Cette
constante
optique,
qui
varie
peu
avec
la
température,
du
moins
entre
les
limites
restreintes
de
mes
expériences
3,
a
une
valeur
particulière
pour
chaque
radiation
de
lon-
gueur
d’onde
déterminée.
2.
Pour
les
sels
surtout,
l’influence
du
corps
dis-
sous
sur
la
marche
des
rayons
lumineux
parait
bien
être
une
propriété
atomique
additive,
indépendante
de
l’état
d’ionisation
du
corps
dissous 4,
ne
dépendant
pas
non
plus
des
hydrates
qui
ont
pu
se
former
dans
la
solution 5.
1.
GLADSTONE
et
DALE
(Phil.
Trans.,
t.
CXLVIII,
1858,
p.
889).
-
LORENZ
(Wied.
Ann..
t.
XI,
1880,
p.
70)..-
Lo-
RENTZ
(J1ïed.
Ann.,
t.
IX,
1880,
p.
641).
2.
Dans
l’hypothèse
de
Clausius,
g
est
la
fraction
de
l’unité
de
volume
occupée
par
l’ensemble
des
sphères
élémentaires
repré-
sentant
les
particules
matérielles
que
renferme
cette
unité
de
volume.
5.
Je
viens
de
vérifier
que,
pour
des
écarts
de
température
assez
notables
(40°),
la
variation
de
la
constante,
qui
est
assez
nette,
paraît
due
à
la
variation
du
volume,
de
la
solution,
sous
l’influence
de
la
dilatation
(non
publié).
4.
BARY
(C. R ,
t.
CXVIII,
1894,
p.
71.
-
CHENEVEAU
(C.
B.,
t.
CXXXVIII,
1904,
p. 1485). -
DIJKEN (Z.
r
pla.
ch.,
t
XXIV,
1897,
p.
81).
-
IIALLWACHS
(Hïed.
Ann.,
t.
LIII,
1894,
p. 1,
t.
LXVIII,
1899,
p.
1).
- Lff
BLAXC
et
ROHLAND
( Z.
f. Ph.
ch.,
t.
XIX,
1896,
p.
261).
-
ZECCHIXI
(Gaz.
chim.
ilaliana,
t.
XXXV,
1905,
p.
65)
5.
CHÉNEVEAU
(C.
R.,
t.
CXXXVIII,
1904,
p.
1485).
La
constantc
optique
K
du
corps
dissous
dans
l’eau
diffère
peu
de
la
valeur
obtenue
lorsque
le
corps
est
en
solution
dans
un
autre
solvant.
J’ai
montré
alors
que,
puisque
1 ionisation
agit
très
peu
sur
la
réfraction
du
corps
dissous,
toute
anomalie
optique
sera,
en
l’absence
d’impuretés
du
solvant
ou
du
corps
dissous,
l’indice
d’une
modification
chi-
mique
au
sein
de
la
dissolution.
(ln
peut
donc
ainsi
étudier
ce
qui
se
passe
dans
une
solution
sans
l’al-
térer
et
dans
les
conditions
même
elle
se
trouve 1.
Enfin,
si
l’on
définit
comme
pouvoir
réfringent
molé-
culaire
du
corps
dissous
le
produit
de
sa
constante
optique
par
son
poids
moléculaire,
et
cornme
pouvoir
ré-
fringent
équivalent
le
quotient
du
pouvoirs
réfringent
moléculaire
par
la
valence
qui
unit
les
deux
ions
dans
la
molécule
ionisable,
on
peut
énoncer
les
lois
appro-
chées
snivantes 2 :
10
La
dillérence
des
pouvoirs
réfringents
équiva-
lents
de
deux
sels
de
bases
B
et
B’
unies
a
un
mêmes
acide,
est
un
nombre
indépendant
de
la
nature
de
l’acide;
’)0
La
différence
des
pouvoirs
réfringents,
équiva-
lents
de
deux
sels
de
groupes
acides
A
et
A’
unis
à
une
même
base,
est
un
nombre
indépendant
de
la
nature
de
la
base.
Mais
il
n’est
pas
possible
de
déduire
de
ces
lois
d’additivité
des
modules
pour
les
divers ions
3
et
le
fait
que
ces
lois
ne
sont
pas
rigoureuses
entraîne
évidemment
comme
conséquence
la
possibilité
de
mettre
en
évidence
l’action
chimique
dans
la
solution.
3.
Le
corps
dissous
paraît
bien
se
comporter,
au
point
de
vue
optique,
comme
un
gaz.
On
peut
dé-
duire
de
cette
analogie
que
les
expériences
sur
les
so-
lutions
permettent
mieux
que
des
expériences
directes
de
vérifier
l’exactitude
des
lois
reliant
l’indice
et
la
densité,
quel
que
soit
l’état
d’un
corps.
En
effet,
le
passage
du
corps
non
dissous
à
1°état
dissous
se
fait
à
la
pression
atmosphérique.
Les
mesures
pour
les
deux
états
sont
effectuées
à
la
même
température.
On
n’a
donc
pas
à
surmonter
des
difficultés
comme,
par
excmple,
celles
qui
se
présentent
lorsqu’on
veut
comprimer
un
corps
dans
de
larges
limites
(on
n’a
pas
dépassé
pour
un
gaz
une
pression
de
130
atmo-
sphères),
ce
qu’on
ne
peut
d’ailleurs
faire
sans
craindre
des
polymérisations
(action
de
la
pression).
On
peut
également
éviter
des
erreurs
systématiques
données
par
ce
fait
qu’on
devra
opérer
à
des
températures
dif-
férentes
pour
étudier
un
même
corps
sous
deux
états
distincts
(action
de
la
température).
1.
CHÉNEVEAU
(C.
R.,
t.
CXLII,
1906,
p.
1520).
2.
BENDER
(1l’ie(l.
Ann.,
t.
XXXIX,
1890.
p.
89).
-
CHENE-
VEAU
(C:
IL,
t.
CXXXVIII,
1904,
p.
1578).-
DIJKEN (Z.
f.
ph.
ch.,
t.
XXIV,
1897,
p.
81,
etc.).
5.
Il
faudrait
au
moins
connaître
la
valeur
absolue
du
pou-
voir
réfringent
de
l’un
d’eux,
si
la
loi
était
exacte.
La
méthode
employée
pour
les
éléments
n’aurait
pas
ici
une
signification
bien
précise.
263
4.
Les
lois
de
Gladhtone
est
de
Lorentz
paraissent
sensiblement
équivalentes
quand
on
considère
uni-
quement
l’action
du
corps
dissous
sur
la
réfraction.
Si
l’on
compare
le
corps
dissous
au
corps
non
dis-
sous,
on
ne
peut
pas
non
plus
conclure
nettement
à
l’avantage
d’une
loi
sur
l’autre,
ce
qui
peut
s’expli-
quer
par
ce
fait
que,
dans
la
formule
de
Lorentz,
la
plus
grosse
partie
de
la
variation
vient
de
celle
de n - 1 ,
étant
donné
que :
ce
qui
entraine :
K2=K1 n+1 n2+2.
Si
le
facteur
n+1 n2+2
reste
sensiblement
invariable,
on
voit
que
les
variations
de
K1
et
de
K,
se
produiront
dans
le
même
sens 1.
De
nouvelles
expériences
sur
un
même
corps
à
l’état
non
dissous,
puis
dissous,
seraient
nécessaires
pour
aff rmer
que
la
constante
optique
est
bien
la
même
dans
les
deux
cas.
La
loi
de
Lorentz
parait
cependant
plus
exacte
que
les
lois
de
Gladstone
et
de
Newton
si
l’on
tient
compte
de
la
dispersion.
Ce
fait
présente
une
certaine
impor-
tance
parce
que
la
dispersion
est
un
phénomène
qui
varie
peu
avec
la
température
et
apparait
alors
comme
plus
distinct
de
la
réfraction
qu’on
n’a
l’habitude
de
le
concevoir.
Pour
tenir
compte
de
la
dispersion,
j’ai
fait
une
comparaison
entre
les
indices
des
corps
dissous
obte-
nus
directement
à
l’aide
d’une
des
trois
lois
précitées
pour
plusieurs
raies
du
spectre
C,
D,
F,
et
les
indices
que
l’on
obtient
en
les
calculant,
par
les
mêmes
lois
et
pour
les
mêmes
raies,
à
l’aide
de
la
constante
optique
du
corps
non
dissous.
La
comparaison
entre
les
deux
cas
est
faite
par
la
considération
du
pouvoir
dispersif
moyen
du
corps
dissous :
on
obtient,
par
exemple,
les
résultats
suivants,
pour
la
comparaisons
des
trois
lois,
au
point
de
vue
de
la
1.
Dans
les
idées
de
Clausius
sur
les
diélectriques,
la
loi
de
Lorentz
entraîne
la
conception
de
particules
sphériques
conduc-
trices
séparées
par
des
intervalles
vides
de
matière.
Ketteler
a
proposé
la
formule
suivante
n2-1 - 1 n2 + x d
=
clé.,
x
étant
à
dé-
terminer
pour
chaque
substance.
Si x = 0,
n2 -1 n2 d = cte.
M.
SA-
GNAC
(J. cle
l’hys.,
4e
série,
t.
VI, 1907,
p.
27)
a
montré
qu’une
telle
formule
pouvait
se
démontrer
en
admettant
que
les
corpssont
formés
de
lamelles
conductrices
séparées
par
des
intervalles
vides
de
matière.
La
loi
de
Gladstone
est
une
conséquence
de
cette
considéra-
tion
que
le
retard
optique
apporté
à
la
propagation
de
la
lumière
par
la
matière
dépend
de
l’épaisseur
de
matière
traversée,
c’est-à-dire
du
nombre
de
molécules
et
conséquemment
de
la
densité.
réfraction
et
au
point
de
vue
de
la
dispersion
relative
aux
raies
C et
F1:
5.
La
loi
de
Lorentz 5
paraît
non
seulement
plus
avantageuse
dans
les
comparaisons
que
je
viens
de
donner,
mais
c’est
la
loi
qui
a
la
signification
théo-
rique
la
plus
précise
quand
on
considère
la
disper-
sion
comme
une
conséquence
ou
une
fonction
de
l’absorption.
En
effet,
cette
loi
peut
s’établir,
comme
Lorentz
l’a
montré
le
premier,
en
s’appuyant
sur
la
théorie
élec-
tromagnétique
de
la
lumière.
On
peut
aujourd’hui,
1.
Les
cas
1
et
II
se
rapportent :
le
premier,
aux
indices
du
corps
dissous
obtenus
d’après
la
constante
du
corps
dissous ;
le
deuxième,
aux
indices
du
corps
dissous
calculés
avec
la
constante
du
corps
non
dissous.
Je
dois
ajouter
que
j’ai
fait,
depuis
la
publication
de
mon
Mémoire,d’autres
comparaisons
et,
actuellement,
je
puis
dire
que,
sur
dix
corps,
je
n’ai
pas
observé
d’exceptions.
Je
publierai
prochainement
ces
résultats
que
j’essaie
de
rendre
encore
plus
nombreux.
2.
L’ordre
de
grandeur
des
erreurs
montre
que
les
écarts
peu-
vent
souvent
être
considérés
comme
égaux
ou
inférieurs
à
ces
erreurs
dans
lc
cas
de
la
loi
de
Lorentz,
alors
qu’ils
sont
nette-
ment
supérieurs
aux
erreurs
pour
la
loi
de
Gladstone.
3.
En
même
temps
que
Lorentz,
Lorentz
arrivait à
la
même
formule
en
admettant
quc
les
corps
étaient
composés
de
molé-
cules
séparées
par
des
intervalles
dans
lesquels
la
vitesse
dela
lumière
égalait
celle
qu’elle
a
dans
le
vide,
intervalles
non
influencés
par
les
variations
de
température
et
de volume.
Je
signalerai
ici
une
démonstration
très
simple
et
très
rapide
de
la
loi
de
Lorentz,
donnée
par
M.
G.
SAGNAC
(J.
de
Phys.,
4e
série,
t.
VI,
1907,
p.
275),
en
s’appuyant
sur
les
idées
de
Clausius
et
de
Sir
W.
Thomsun
relatives
aux
diélectriques.
264
en
s’appuyant
aussi
sur
la
théorie
moderne
de
la
constitution
de
la
matière,
dont
les
premières
bases
ont
été
posées
par
,1 .-J.
Thomson,
donner
une
théorie
électromagnétique
de
la
dispersion
et
de
l’absorption.
Je
vais
donner
un
aperçu
rapide
de
cette
théorie
et
de
ses
conséquences,
dont
l’une
sera
justement
la
loi
reliant
l’indice
a
la
densité 1.
Imaginons
que
l’atome
d’un
corps
transparent,
à
dispersion
normale,
est
constitué
par
un
ou
plusieurs
centres
chargés
positivement,
dont
la
masse
est
de
l’ordre
de
grandeur
de
celle
de
l’atome,
autour
des-
quels
peuvent
graviter
des
corpuscules
négatifs
ou
électrons
dont
la
masse
est
le 1 1000e
de
l’atome
d’hydro-
gène2.
On
peut
supposer
que
la
lumière
se
propage
dans
le
corps
en
mettant
en
vibration
ces
centres
ou
ces
électrons
que
je
désignerai
sous
le
nom
général
de
particules.
Toutes
ces
particules
ne
sont
pas
de
même
espèce;
elles
ont
une
période
propre
d’oscillation
qui
dépend
évidemment
de
leur
masse.
10
Considérons
des
particules
de
même
espèce.
Ces
particules,
de
charge
électrique
e
et
de
masse
méca-
nique
m
sont
à
l’état
de
repos;
elles
sont
écartées
de
leur
position
d’équilibre
par
l’action
périodique
de
la
lumière :
(03C9 = 2 T V X,
V,
vitesse
de
la
lumière
dans
le
corps,
X,
longueur
d’onde
de
la
radiation
lumineuse).
Elles
sont
attirées
vers
cette
position
par
une
force
propor-
tionnelle à
leur
déplacement
x;
l’équation
du
mouve-
ment
est
donc
de
la
forme :
On
conçoit
alors
que
ces
particules,
dont
la
période
propre
d’oscillation
est
t0o,
puissent
vibrer
sdnchro-
niquement
avec
l’ébranlement,
c’est-à-dire
que
la
résonance
établie,
le
déplacement
des
particules
soit
également
périodique:
x oe xo
sin
wt.
(3)
On
déduit
des
trois
équations
précédentes :
Or
le
déplacement
x
de
toute
charge
e
entraîne
la
création
d’un
moment
électrique
ex.
1.
Pour
cette
théorie,
voir
H.-A.
LOREXTz
(Arch.
Néerl.,
t.
25,
p.
563,
1892.
-
Les
quantités
élémentaires
d’électricité,
par
Abraham
et
Langevin,
1905,
p.
430
et
suivantes).
-
P.
Dal’DE
(Lehrbiceh
der
Optik., 1900,
p.
560;
2e
édition,
1906,
p.
368).
-
M.
PLfB)lCK
(Sit::::ungber.
d.
Akad
Berlin,
t.
24,
1902,
p.
21).
-
P.
LANGEVIN
(Cours
professé
au
Collège
de
France,
1905-1’)07).
- L.
Narwso·r
(Bull.
Acccd.
Sc.
Cr°acovie,
na
4,
avril
1907,
p. 516).
2.
Le
mot
de
corpuscule
est
employé
de
préférence
quand
on
considère
la
matière
et
la
clarge ;
le
terme
électron,
quand
on
considère
la
charge
sans
son
support
matériel.
Pour
N
particules
par
unité
de
volume,
la
somme
des
momcnts
ou
polarisation
diélectrique
est
Nex.
La
polarisation
diélectrique
est
donc
une
fonction
sinusoï-
dale
du
temps.
Alors,
d’une
part,
le
champ
lumineux
X
est
égal
au
champ
électrique
h,
augmenté
d’une
quantité
propor-
tionnelle
à
la
polarisation
diélectrique
D’autre
part,
.si
H
est
le
champ
magnétique
normal
au
champ
électrique
h
(ces
deux
champs
étant
des
fonctions
périodique
du
temps)
et
si
l’on
applique
les
équations
de
relation
entre
ces
vecteurs
que
fournit
la
théorie
électroolagnétique 1,
ces
équations,
jointes
aux
équations
(4)
et
(5)
ménent
à
la
relation
en
dérinissant
l’indice
de
réfraction
n
du
milieu
comme
le
rapport
de
la
vitesse
de
la
lumière
dans
le
vide
à
la
vitesse
de
la
lumière
dans
le
corps.
Dans
le
cas
l’on
snppose
que
les
particules
sont
placées
dans
des
cavités
sphér-iques,
le
coefficient
B
= 1 3
et
l’on
déduit
que,
pour
un
corps
de
densité
d :
c’est-à-dire
la
loi
de
Lorentz.
G. 2°
S’il
y
a
plusieurs
espèces
de
particules :
B1.1,
B2.2,
etc...,
représentant
les
coefficients
corres-
pondant
aux
actions
des
particules
d’espèce 1,
d’es-
pèce 2
sur
elles-mêmes;
B1.2,
B2.2,
etc...,
représentant
les
coel’ficients
correspondant
aux
actions
des
parti-
cules
d’espèce 1
sur
celles
d’espèce
2
et
réciproque-
ment.
a)
Supposons
qu’il
n’y
ait
que
deux
espèces
de
particules
en
présence
et
que
les
actions
réciproques
des
particules
d’une
espèce
sur
celles
de
l’autre
espèce
soient
égales
B1.2 = B2.1.
Dans
le cas
de
cavités
sphériques
on
aura :
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