infrastructures, la mobilisation des ressources nationales et le développement des ressources
humaines.
En 2009, face à la crise alors décrite comme le « plus grand défi pour l’économie mondiale qu’ait
connu notre génération », les dirigeants du G20 s’étaient collectivement engagés, en lançant un
cadre ambitieux pour « une croissance forte, durable et équilibrée », à apporter un soutien financier
aux populations les plus démunies et les plus vulnérables dans le monde et à s’attaquer aux paradis
fiscaux qui privent les États de recettes dont ils ont cruellement besoin.
Ce qu’Oxfam attend du G20
Pour surmonter les problèmes systémiques qui étouffent la reprise économique et entravent une
croissance durable et inclusive, le G20 doit sans plus attendre prendre les mesures suivantes :
• Mettre un frein à l’évasion fiscale, améliorer la transparence fiscale et endiguer les flux financiers
illicites qui asphyxient les économies des pays en développement.
• Investir dans des services publics de santé et d’éducation de qualité – des mécanismes de
protection sociale essentiels pour les plus démunis et les personnes basculant dans la pauvreté,
de même qu’un investissement primordial pour la productivité.
• Assurer une croissance équitable et propre à réduire les inégalités, afin que les personnes vivant
dans la pauvreté puissent en bénéficier. Les pays du G20 doivent commencer par considérer la
réduction des inégalités comme un indicateur de progrès, au même titre que la croissance du
PIB.
L’évasion fiscale
Les particuliers et les entreprises qui se soustraient à leurs obligations fiscales privent les États de
recettes dont ceux-ci ont cruellement besoin pour financer les écoles, les hôpitaux et d’autres
services publics essentiels. Les paradis fiscaux se livrent une concurrence effrénée pour attirer les
flux financiers illicites, ce qui accroît les inégalités et la pauvreté, fragilise la démocratie, fausse les
marchés, altère la régulation, entrave la croissance économique et favorise la corruption et la
criminalité dans le monde entier.
Chaque année, les pays en développement perdent des milliards de dollars qui donneraient une
impulsion essentielle à leur économie et contribueraient à réduire la pauvreté. Selon l’institut de
recherche américain Global Financial Integrity (GFI), en 2010, la fraude fiscale, la corruption et la
criminalité ont coûté 858,8 milliards de dollars aux pays en développement. Ce sont près de mille
milliards de dollars qui auraient pu être investis dans la santé, l’éducation et les infrastructures
publiques
1
.
Pour chaque dollar d’aide reçu, les pays en développement perdent près de dix dollars dans le cadre
de flux financiers illicites
2
.
En 2009, le G20 a décidé de s’attaquer à l’opacité des paradis fiscaux en négociant de nouveaux
accords de coopération et de transparence fiscale. En juin de cette année, les ministres des Finances
du G20 ont adopté le plan ambitieux de l’OCDE visant à réprimer la fraude fiscale des
multinationales
3
. Oxfam insiste pour que le G20 veille à ce que les pays pauvres prennent part à
toutes les discussions relatives aux questions fiscales et pour que les nouvelles conventions
bénéficient à tous, et pas seulement aux pays riches.
Pour mener sa tâche à bien, le G20 doit à présent adopter de nouvelles règles qui imposent aux
paradis fiscaux de communiquer des renseignements sur les capitaux entrant sur leur territoire. Les
1
http://www.gfintegrity.org/content/view/592/70/ (en anglais)
2
http://www.gfintegrity.org/content/view/149/70/ (en anglais)
3
http://www.oecd.org/fr/ctp/PlanActionBEPS.pdf