Service de presse de Travail.Suisse – No 17 – 24 novembre 2008 – Marché du travail
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Pour Travail.Suisse, les éléments suivants sont essentiels :
1) L’architecture réglementaire financière nationale et internationale doit être reconstruite
pour que les marchés financiers reviennent à leur utilité première : assurer un finance-
ment stable et efficace de l’outil productif dans l’économie réelle.
Or la déclaration adoptée est encore insuffisante ou formulée de façon trop floue sur ce
chapitre. Ainsi, il n’est toujours pas prévu de réglementer les hedge funds et les fonds de
capital-investissement private equity. L’idée d’établir un régime international pour une
taxation des transactions financières internationales, dont les revenus pourraient servir à
soutenir les institutions financières poursuivant un objectif de développement ou social,
n’est même pas envisagée.
2) Les gouvernements et les institutions internationales doivent établir un nouvel ordre
économique efficace, socialement juste et respectant le développement durable.
Les mesures suivantes devront être prises au niveau mondial :
a. Initier un plan de relance massif pour sortir les économies de la récession et poser les
fondations d’un retour à la création d’emplois décents. Les négociations qui se tien-
dront à Poznan en Pologne dès le début du mois de décembre pour le nouvel accord
sur le climat qui devra faire suite au Protocole de Kyoto doivent être l’occasion
d’afficher des buts de réduction de gaz à effet de serre ambitieux. Investir dans la pro-
tection du climat veut dire investir dans des programmes d’infrastructures publiques
ou de rénovation énergétiques des bâtiments qui créeront des emplois à court terme et
permettront de relancer l’économie.
b. Combattre l’explosion des inégalités de revenus qui est au cœur de cette crise. Un nou-
veau système de gouvernance économique doit permettre une croissance plus équili-
brée dans l’économie mondiale entre les régions, mais aussi entre le capital et le travail,
entre salariés à haut et à bas revenus, entre riches et pauvres.
c. Les budgets d’aide au développement des pays les moins avancés doivent être mainte-
nus au nom des objectifs de développement du millénaire.
Le mouvement syndical international a adopté une déclaration internationale
pour le
sommet de crise du G20 qui développe de façon plus approfondie ces divers éléments. Il
faut maintenant que les administrations des gouvernements qui plancheront sur la suite
concrète à donner au sommet du G20 s’en inspirent sérieusement. La voix des travailleurs
et travailleuses doit être entendue maintenant, d’autant plus que ce sont eux qui perdent
leur logement, leur emploi, leur retraite du fait de la crise du système financier dont ils ne
sont pas responsables.
Denis Torche, responsable du dossier de politique extérieure, Travail.Suisse
Voir sur le site www.tuac.org