Ce qui est vrai en revanche, c’est que la mondialisation a besoin d’un cadre réglementaire qui profite à tous - au niveau
mondial. Afin de garantir à long terme la sécurité et la prospérité, nous devons continuer de réduire l’écart de prospérité
gigantesque entre les pays riches et les pays les plus pauvres de la planète, notamment sur le continent africain. Le
Groupe des 20, qui se compose à la fois de pays industrialisés et de pays émergents, est le forum adéquat pour une telle
gouvernance mondiale. Nous n’avons pas de configuration qui soit meilleure ou plus efficace.
Durant notre présidence du G20 cette année, nous voulons approfondir la coopération avec l’Afrique. Au cœur de ce
projet : notre « Compact with Africa ». Il s’agit d’une offre de partenariat d’investissement dont l’objectif est
d’améliorer les conditions de l´´investissement privé dans les pays africains. Nous souhaitons que des organisations
internationales reconnues pour leur expertise sur l’Afrique nouent avec les pays africains intéressés et avec des
partenaires bilatéraux des partenariats étroits afin de démarcher des investisseurs privés. Cinq pays africains - la Côte
d’Ivoire, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie - nous ont déjà fait part de leur intérêt à prendre part à ce projet.
Je m´enréjouis. Bien sûr,»Compact with Africa » est une initiative de long terme et s´adresse à tous les pays africains.
La Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont élaboré une liste
conséquente de mesures et instruments.
Ces mesures sont de nature à améliorer durablement les conditions des investissements privés en Afrique. Il s’agira
avant tout de réduire le risque absolu des investissements en améliorant le contexte macroéconomique, de politique
économique et financière. Il importe, pour chaque partenariat, de mettre en place un ensemble fait sur mesure de
dispositifs permettant, au bout du compte, une percée de l’investissement privé, qui jusqu`à présent ne s´est pas
concrétisée en raison de la disparité de mesures individuelles.
Le G20 accompagnera et soutiendra politiquement ce processus. Nous voulons proposer aux pays africains une
plateforme visible leur permettant de convaincre les opérateurs privés de l’amélioration des conditions et des
possibilités d’investissement dans leurs pays. Les ministres des Finances de la Côte d’Ivoire, du Maroc, du Rwanda, du
Sénégal et de la Tunisie auront l’occasion, lors de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs de banque
centrale du G20 qui se tiendra les 17 et 18 mars à Baden Baden, de présenter leurs propositions et leurs attentes. La
grande conférence sur l’Afrique organisée par l’Allemagne dans le cadre du G20, qui se tiendra en juin à Berlin,
s’efforcera de transmettre au public une image moderne et nuancée de l’Afrique et de présenter des contenus essentiels
des initiatives d’investissement.
Bien sûr, outre notre nouveau thème central consacré à l’Afrique, nous poursuivrons aussi nos travaux sur les thèmes
récurrents du G20. Une crise mondiale comme celle que nous avons du subir en 2008/09 ne doit pas se reproduire. Par
conséquent, une réglementation cohérente et sans faille des marchés financiers demeure tout en haut de notre ordre du
jour. La capacité de résistance de l’économie mondiale face à des crises soudaines doit elle aussi être renforcée plus
encore. Afin de rendre nos pays moins vulnérables face aux chocs économiques et à même de répondre aux défis
structurels de long terme, des mesures politiquement difficiles mais nécessaires doivent être prises : les dettes doivent
être ramenées à un niveau soutenable, mais aussi les réformes structurelles nécessaires à une croissance durable et une
architecture financière internationale stable et robuste doivent etre mises en oeuvre. A Baden-Baden, nous voulons
adopter des principes visant à renforcer cette capacité de résistance des économies. Ces principes offrent aux membres
du G20 une orientation pour leurs mesures nationales de stratégie de croissance qu’ils doivent présenter chaque année.
«La mondialisation a besoin d’un cadre réglementaire qui profite à tous - au niveau mondial.»