cours 4 :médecine nucléaire

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GTS503 - HIVER 2013
| COURS 4 : IMAGERIE NUCLÉAIRE
COURS 4 : MÉDECINE NUCLÉAIRE
1 INTRODUCTION
La médecine nucléaire est une branche de la radiologie qui désigne soit l’imagerie par
résonnance magnétique, soit la scintigraphie. Ce sont deux domaines très différents de
l’imagerie qui se regroupent pourtant sous le même chapitre. Pour l’imagerie par résonnance
magnétique, l’origine du nom vient du fait que ce sont des protons d’hydrogènes qui servent à
produire l’image. Pour la scintigraphie, on utilise la capacité d’un élément radioactif à se fixer
sur des cellules du corps d’où ils émettront des rayonnements qui pourront être détectés. Ce
chapitre présente ces deux méthodes.
La médecine nucléaire est une imagerie fonctionnelle. Plutôt qu’une juste information
anatomique, la médecine nucléaire produit des images qui informent sur la physiologie (donc
la fonction). C’est ce qui constitue l’intérêt de la médecine nucléaire.
2 RADIOTRACEURS
Le radiotraceur appelé aussi radiopharmaceutique, est l’association d’une molécule vectrice et
d’un marqueur radioactif. La molécule vectrice se localise sur les structures qui nous
intéressent. Le marqueur radioactif émet des rayons gamma et permet de nous renseigner sur
sa localisation. Le marqueur est un radio-isotope. Les radio-isotopes sont des atomes dont le
noyau est instable, donc radioactif. Autrement dit, il y a un excès de protons, de neutrons ou
des deux. Cette instabilité rend possible l’émission de rayons gamma qui sont ensuite détectés
là où le vecteur se sera fixé dans le corps.
Plusieurs radiotraceurs sont utilisés en médecine nucléaire. Ceux-ci varient selon les organes à
étudier :
- Le 99TC (technétium) est le radiotraceur le plus utilisé puisqu’ il a des caractéristiques
physiques presque idéales (demi-vie de 6 heures, énergie gamma moyenne (très bonne
pour traverser les tissus et très bonne pour la détecter facilement), abondance de photons
gamma (98%)). Le technétium est utilisé comme marqueur de molécules biologiquement
actives (vectrices). Si on lie le technétium à des phosphates ou à des phosphonates, on
imagera le métabolisme osseux. Si on le lie à des chélateurs tel le DTPA, on imagera la
fonction rénale ou même, si le DTPA est en forme d’aérosol, on imagera la ventilation
pulmonaire. Et finalement, si on le lie à des macro-agrégats d’albumine, on pourra imager
la perfusion pulmonaire, etc.
- Le 201TI (thallium) permet d’évaluer la perfusion sanguine myocardique
- Le 123I (iode) permet d’étudier le métabolisme de la thyroïde
- Le 67Ga (Gallium) permet d’imager la fonction de la moelle osseuse et dans la recherche
de certaines infections, lymphomes et tumeurs.
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Le 111In (indium) est utile afin d’imager la production, la migration et la réabsorption du
liquide céphalo-rachidien.
3 SCINTIGRAPHIE PLANE
La scintigraphie consiste à administrer un radio-traceur et à imager la fixation de celui-ci sur
certaines cellules. Ainsi, la scintigraphie est utilisée au niveau du cœur pour étudier la
perfusion du myocarde (flux sanguin arrivant dans le muscle cardiaque) dans l’exploration des
maladies coronaires, au niveau du poumon dans le diagnostic d’embolies pulmonaires, au
niveau de l’os dans le diagnostic de fractures, fissures, inflammations du squelette (voir figure
33), au niveau du cerveau pour étudier la perfusion de celui-ci ou même dans l’étude de
maladies dégénératives ou épileptiques, au niveau de la thyroïde pour diagnostiquer les
maladies thyroïdiennes. La scintigraphie peut être applicable au niveau exploratoire pour les
maladies des reins, du foie, des vaisseaux lymphatiques et de beaucoup d’autres organes et ce,
dépendamment du traceur que l’on utilise.
Figure 33. Scintigraphie pour l’exploration squelettique
Source : http://medecinenucleaire.skyrock.com/1155098554-LA-SCINTIGRAPHIE-OSSEUSE.html
4 LA GAMMA CAMERA
Pour produire une scintigraphie, on utilise un gamma caméra (appelée aussi Anger caméra en
référence à son inventeur H. Anger). La gamma caméra sert à l’acquisition des images à partir
des rayons gamma émis par le matériau radioactif.
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La caméra possède un collimateur, un détecteur de scintillation (appelé aussi détecteur de
cristal car il est fait d’un matériau de structure cristalline), plusieurs photomultiplicateurs, des
circuits logiques de position et un ordinateur pour l’analyse des données.
Le premier dispositif que les rayons gamma (en forme de photons non visibles) trouvent
lorsqu’ils sortent de l’organe/élément d’étude est le collimateur à trous parallèles, un
dispositif optique qui permet l’absorption des rayons gamma en plus de l’obtention d’un
faisceau de rayons gamma parallèles entre eux et perpendiculaires à la surface. Le collimateur
permet de déterminer l’origine des photons et la bonne localisation des rayons sur le
détecteur de scintillation. L’inconvénient majeur du collimateur est qu’il ne laisse passer
qu’une faible partie des photons (1 sur 10000 environ); la majorité disparaît dans le plomb du
collimateur. Le signal recueilli est donc souvent faible. C’est également le collimateur qui va
dans une large mesure, déterminer la résolution de la gamma-caméra (c’est-à-dire sa capacité
à distinguer deux objets proches) en fonction du diamètre des trous, de l’épaisseur de plomb
entre les trous et de la géométrie du collimateur.
Après la collimation, il y a la détection des photons avec le détecteur de scintillation. Le
détecteur fait en sorte que grâce à l’effet photoélectrique et l’effet de diffusion de Compton,
les photons qui frappent le détecteur font éjecter les électrons de ses atomes en produisant de
la lumière visible. Le processus est le suivant : lorsqu’un photon gamma interagit avec le cristal
(généralement d’iodure de sodium avec des traces de thallium), il cède son énergie au cristal
par effet photoélectrique. Le photoélectron éjecté possède une énergie suffisante pour
provoquer à son tour l’expulsion de nombreux autres électrons dans le cristal. Un photon de
fluorescence (dans le domaine bleu-ultraviolet) est émis pour chaque photoélectron expulsé.
On obtient ainsi une gerbe de photons : c’est la scintillation.
La petite quantité de lumière sortie du détecteur sera tout de suite traitée par le
photomultiplicateur dont le but est de l’amplifier. Un photomultiplicateur est une ampoule de
verre contenant principalement une photocathode, des dynodes et une anode. Lorsque les
photons de scintillation heurtent la cathode, celle-ci émet des électrons (à nouveau par effet
photoélectrique). Ces électrons sont accélérés de la photocathode vers une première dynode
du fait de l’application d’un champ électrique d’une centaine de volts entre les dynodes. Ce
champ électrique E est à l’origine d’une force F=q·E où q est la charge de l’électron. Cette force
appliquée à l’électron lui donne une accélération, F=m·a ou m est la masse de l’électron, donc
une augmentation de sa vitesse. Lorsque l’électron heurte la dynode à grande vitesse, son
énergie cinétique est suffisante pour arracher plusieurs électrons à la dynode. Ces électrons
vont à leur tour être précipités vers la dynode suivante, où ils arracheront chacun plusieurs
électrons, d’où un phénomène d’amplification.
Après l’amplification, le circuit logique de position entre en jeu. Ce circuit permettra de
déterminer la position exacte de chaque scintillation réalisée dans le détecteur.
Finalement, et grâce à l’ordinateur d’analyses de données, l’image pourra être créée.
En utilisant la gamma caméra, on peut obtenir plusieurs types d’images : des images statiques
dont la durée d’acquisition peut varier de 1 à 20 min (scintigraphie plane), des images
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dynamiques qui permettent, par exemple, de voir la circulation du traceur injecté, des
balayages du corps entier, des images tomographiques où l’enregistrement se fait autour d’un
axe en permettant une reconstruction ultérieure 3D (TEP ou TEMP), et des images
synchronisées comme celles de l’électrocardiogramme en obtenant une visualisation en
mouvement et en 3D de la contraction du cœur (imagerie hybride).
Figure 34. Photographie d’une gamma caméra.
Source : http://www.ccsb.org/upload/Image/Machines/ECAM1.JPG
5 TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE PHOTONS
La tomographie par émission de photons (TEMP), ou SPECT en anglais, est la contrepartie
tomographique de la médecine nucléaire planaire, comme la TACO est la contrepartie
tomographique des rayons X.
Dans la tomographie à émission de photons (TEMP), une caméra nucléaire (gamma caméra)
enregistre des rayons gamma émis par le patient depuis plusieurs angles différents. Ces
données de projection sont utilisées pour reconstruire des images. Les images TEMP
produisent des images de diagnostic fonctionnelles similaires aux images nucléaires planaires.
Leur nature tomographique permet au clinicien de mieux comprendre la distribution précise
de l’agent radioactif. Ce sont les mêmes isotopes radioactifs qui sont utilisés dans l’imagerie
nucléaire planaire et tomographique.
La tomographie par émission de photons est communément utilisée lorsqu’une véritable
représentation en 3D est nécessaire, c'est-à-dire, comme complément d’une quelconque
étude nucléaire (la scintigraphie n’atteint pas de bons résultats comme La TEMP). Donc elle
peut être utile pour l’obtention d’images de tumeurs, d’infections de la thyroïde, des os, du
cœur ou du cerveau.
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Figure 35. SPECT du cerveau
Source: Professeur Pierre-Olivier KOTZKI, Service de médecine nucléaire - Centre Hospitalier Gaston
Domergue, Nîmes
6 TOMOGRAPHIE PAR ÉMISSION DE POSITONS
La tomographie par émission de positons (PET en anglais) est une autre méthode d’obtention
d’images nucléaire basée sur la détection de photons mais, cette fois-ci, les photons sont créés
grâce à l’interaction entre un positon et un électron à basse énergie. Quand cela arrive, les
deux particules disparaissent sous forme de deux photons gamma.
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Figure 36. Scanner pour les tomographies par émission de positons
Source : http://www.iforum.umontreal.ca/DesNouvellesDe/2002-2003/1977.htm
Un positon est une particule de même spin et masse que l’électron mais de charge opposée,
produite pendant la désintégration de certains noyaux radioactifs (désintégration β+).
Le traceur habituellement utilisé est le 18F-fluorodésoxyglucose : fluor (18F) incorporé dans une
molécule de glucose. Le traceur se fixe aux tissus qui consomment de grandes quantités de ce
sucre, tels que les tissus cancéreux, le cœur ainsi que le cerveau. Il existe d’autres isotopes
pouvant être utilisés (oxygène (15O), azote (13N), carbone (11C), dont une caractéristique
commune est leur courte demi-vie (environ 2h). Cela oblige la présence d’un cyclotron
(appareil pour créer les isotopes) près du lieu de l’examen de scintigraphie. Autrement,
l’isotope serait désintégré avant d’être livré à l’endroit où se passe l’examen.
Une fois le traceur injecté au patient, en général par voie intraveineuse, l’atome radioactif se
désintègre en produisant des positons. Ceux-ci parcourent un trajet de quelques millimètres
dans l’organisme avant de se combiner à un électron. Les deux particules s’annihilent et
donnent naissance à l’émission simultanée de deux photons gamma en ligne droite et dans
deux directions opposées. Cette paire de photons est recueillie par la couronne de détecteurs
de la caméra à positons située autour du patient. Les différentes désintégrations (une de
chaque côté) provenant du même site sont recoupées au moyen de droites dont l’intersection
correspond à la région émettrice. Cette particularité permet d’une part de localiser très
précisément le traceur dans l’organisme et, d’autre part, elle fait de l’imagerie par
tomographie par émission de positons une méthode quantitative.
L’ensemble des données est enregistré, analysé et transformé mathématiquement. Des
algorithmes de corrections sont utilisés pour tenir compte des phénomènes de diffusion et
d’absorption des rayons gamma (photons) par les tissus. Ces opérations faites, la position du
radiotraceur au sein d’une “tranche” de quelques mm d’épaisseur de l’organe examiné est
ainsi reconstruite par ordinateur. Par combinaison de tranches successives, on peut obtenir
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des images tridimensionnelles. Par la suite, à l’aide d’un modèle mathématique, les valeurs
locales de radioactivité sont transformées en paramètres tels que le débit sanguin, la vitesse
de réaction chimique, la densité de récepteurs d’un neurotransmetteur, etc.
Les domaines d’application de la TEP sont la cancérologie, l’imagerie cérébrale et neurologie,
et la cardiologie.
7 IMAGERIE PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE (IRM)
L’IRM est une technique spectroscopique (on étudie expérimentalement le spectre d’un
phénomène physique, c’est-à-dire, la décomposition sur une échelle d’une grandeur
quelconque qui ramène à une énergie) appliquée aux particules avec un moment magnétique
de spin non nul.
7.1 LE SPIN
Le spin est une propriété quantique intrinsèque associée à une particule. On pourrait le décrire
de manière simpliste comme une rotation propre de la particule sur elle-même. Un champ
magnétique est créé par le spin, on l’appelle moment magnétique de spin. Un atome aura un
moment magnétique de spin non nul si son noyau est composé d’un nombre impair de
protons et neutrons. Dans ce cas, il se verra affecté par un champ magnétique extérieur.
7.2 LA FRÉQUENCE DE RÉSONNANCE OU DE LARMOR
La fréquence de résonnance ou de Larmor est la fréquence associée au mouvement de
rotation des spins d’un atome durant laquelle les moments magnétiques de spin se voient
entraînés vers la direction perpendiculaire de leur axe de départ.
7.3 PROCÉDURE D’APPLICATION
L’IRM consiste à modifier le moment magnétique de spin des particules à étudier en les
exposant à des champs magnétiques et à des ondes électromagnétiques à une fréquence égale
à leur fréquence de Larmor afin qu’un signal nommé de précession se produise suite au
changement de la fréquence des ondes électromagnétiques appliquées. Grâce au signal de
précession émis par les particules, on pourra faire la localisation de celles-ci et obtenir l’image
désirée.
On peut expliquer cette procédure en suivant les étapes suivantes :
1. Application d’un champ magnétique appelé B0 afin que les particules avec un moment
magnétique non nul s’orientent dans sa direction (appelée longitudinale). La grandeur de
ce champ magnétique est de quelques Teslas.
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2. Application d’une onde électromagnétique de radiofréquence oscillante à la fréquence de
Larmor. Cette fréquence est notée B1 et se situe autour de 42 Mhz/Tesla (correspondant à
la gamme des ondes radio), car en IRM on utilise principalement les atomes d’hydrogène
(très répandus dans les tissus biologiques). Or, les atomes d’hydrogène possèdent ce ratio
de fréquence de résonance. Différentes fréquences feront entrer en résonance différentes
zones.
3. Apparition du phénomène d’excitation. Écart de précession des moments magnétiques de
spin des particules vers la direction perpendiculaire à la direction longitudinale.
4. Interruption du champ oscillant (ondes radio) : les moments magnétiques qui se sont
écartés reviennent vers la direction longitudinale initiale. On peut alors mesurer (avec une
antenne réceptrice) ce mouvement de rotations des spins sous la forme de signal de
précession.
7.4 LA RELAXATION LONGITUDINALE (T1)
Ce phénomène est donné lorsque les moments magnétiques retrouvent la direction du champ
statique (longitudinal) et est décrit comme la diminution du signal de précession émis par les
particules. Ce signal disparaît lorsque tous les moments magnétiques sont complètement
alignés avec cette direction. Cette relaxation est mesurée en unités de temps, et est appelée
temps de relaxation, noté comme T1. Ce temps est le temps nécessaire pour retrouver 63% de
l’aimantation longitudinale à l’équilibre.
L’équation que suit l’aimantation longitudinale après à avoir appliqué une excitation au temps
t=0 s’écrit :
()
( ) (
)
Mz(0) correspond à l’aimantation lorsque tous les spins sont alignés, dite aussi l’aimantation à
l’équilibre.
7.5 LA RELAXATION TRANSVERSALE (T2)
T2 mesure la disparition de l’aimantation transversale. C’est une aimantation qui apparait à
cause de l’agitation moléculaire. Elle a pour effet que la fréquence de Larmor n’est pas la
même que la fréquence de Larmor théorique. Par conséquent, elle fera diminuer le signal de
précession.
On peut écrire l’équation que suit l’aimantation transversale comme suit:
()
( ) (
)
Où Mt(0) est la valeur de l’aimantation lorsque l’excitation vient de se faire (t=0).
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7.6 LES TECHNOLOGIES DE L’IRM
Un appareil IRM est essentiellement un aimant qui est l’élément chargé de la production du
champ magnétique principal permanent (B0). Un bon aimant est celui qui fournit un champ
magnétique d’intensité élevée (amélioration du rapport signal sur bruit), une bonne stabilité
temporelle (champ magnétique le plus permanent possible), et une bonne homogénéité du
champ. Trois sortes d’aimants existent dans l’industrie : l’aimant permanent, l’aimant résistif
et l’aimant supraconducteur. Ce dernier est le plus répandu aujourd’hui.
Il existe deux types d’IRM, différentiés selon leur géométrie : l’IRM fermé, avec un tunnel de
60 cm de diamètre pour 1,6 mètre de long (nommé tunnel de l’aimant), et l’IRM ouvert, moins
répandu actuellement et qui est destiné aux personnes obèses, claustrophobes ou aux enfants
qui ne supportent pas de rester seuls sans bouger. Des images d’IRM fermé et ouvert sont
montrées ci-dessous.
Figure 37. Machine d’IRM fermé
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/bd/Modern_3T_MRI.JPG
Figure 38. Machine d’IRM ouvert
Source : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c9/IRM_Hitachi_geo_ouvert_profil.jpg
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Afin de sélectionner une épaisseur, un plan de coupe et d’effectuer la localisation spatiale des
signaux dans ce plan, on a besoin de bobines de gradient de champ magnétique. Ce sont des
bobines métalliques placées autour du tunnel de l’aimant. Grâce au passage d’un courant
électrique, on fait varier légèrement le champ magnétique selon les trois axes de l’espace (X, Y
ou Z).
Les antennes des bobinages de cuivre qui entourent le patient sont chargées de la réception
du signal émis par le patient en plus de la production des signaux de radiofréquence afin de
permettre la résonance de précession des protons qui se trouvent dans le champ magnétique.
On classe les antennes en trois catégories : selon leur géométrie (volumique et surfacique),
leur mode de fonctionnement (émettrice-réceptrice ou réceptrice pure) et selon l’association
ou non entre elles (linéaires, en quadrature de phase ou en réseau phasé).
Les antennes volumiques peuvent donner un diagnostic sans faire d’associations puisqu’elles
sont souvent des antennes émettrice-réceptrice d’ondes radiofréquence. L’antenne corps sert
à l’étude de régions étendues jusqu’à 50 cm de long, située à l’intérieur du tunnel de l’aimant.
L’antenne tête (Figure 40) sert à l’exploration de l’encéphale et aussi à l’étude des extrémités.
L’antenne genou est adaptée à l’étude genou, mais aussi du pied et de la cheville.
Les antennes surfaciques, à la différence des antennes volumiques, ont besoin d’être associées
entre elles pour donner un diagnostic, car elles ne permettent que l’examen de petits champs
d’exploration. Ce sont des antennes réceptrices pures, donc elles seront toujours
accompagnées de l’antenne corps, chargée d’émettre l’impulsion de radiofréquence initiale.
Cette sorte d’antenne doit être placée par groupes afin d’optimiser et de permettre le
diagnostic. Dans le cas de l’antenne linéaire, une seule antenne surfacique est placée
parallèlement au champ magnétique B0. Elle reçoit le signal émis par le patient lorsque le
signal passe devant l’antenne. Dans les cas d’antenne en quadrature de phase, deux antennes
surfaciques sont disposées dans des plans différents autour d’une même région. Les antennes
reçoivent les signaux en les regroupant sur un même canal de traitement pour former l’image
finale. Cette méthode permet de diminuer le bruit et, par conséquent, d’augmenter la qualité
de l’image finale. La dernière association est celle en réseau phasé. Plusieurs antennes
surfaciques sont disposées côte à côte en donnant chacune individuellement des images selon
la région anatomique où elle se trouve. Des algorithmes informatiques font une combinaison
de ces images afin de former l’image finale. Avec cette méthode, on obtient d’avantage une
réduction du bruit et on atteint un large champ d’exploration. Voici, à titre d’exemple, des
images référant à une antenne surfacique et à une antenne volumique de type tête.
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Figure39. Antenne surfacique
Source : http://www.maxisciences.com/imagerie-par-r%E9sonance-magn%E9tique/tout-savoir.html
Figure 40. Antenne Tête
Source : http://www.maxisciences.com/imagerie-par-r%E9sonance-magn%E9tique/tout-savoir.html
Avec l’IRM, on peut visualiser les artères (angio – IRM), étudier le cœur (IRM cardiaque),
étudier les voies biliaires et pancréatiques (Cholangio – IRM), le fonctionnement du cerveau
(IRM fonctionnelle), les vaisseaux capillaires (IRM- paramétrique), etc.
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8 LES PROPRIÉTÉS DE L’IMAGE
8.1 CONTRASTE
Le contraste d’une image est la différence dans l’échelle de gris de l’image. Une image
uniformément grise n’a aucun contraste, alors qu’une image avec des transitions importantes
entre le noir et le blanc a un contraste élevé. Chaque modalité d’imagerie génère un contraste
basé sur les paramètres physiques du patient.
Le contraste des rayons X (radiographie, fluoroscopie, mammographie et CT) est produit par la
différence de la composition du tissu, qui affecte l’absorption locale des rayons X, ce
coefficient étant lui-même dépendant de la densité (en g/cm3) et du nombre atomique.
L’énergie des rayons X (qui est ajustée par l’opérateur) va également affecter le contraste.
Le numéro atomique effectif de l’os (Zeff=13) est plus élevé que le numéro atomique des tissus
mous (Zeff = 7) à cause de la haute concentration en calcium (Z=20) et de phosphore (Z=15).
Les os produisent dont un contraste plus élevé que les tissus mous.
Dans le CT, le contraste est plus important, à cause justement de sa nature tomographique.
C’est l’absence des structures en dehors du plan de l’image qui permettent d’améliorer le
contraste de l’image.
En médecine nucléaire (images planaires, SPECT, PET), les images sont des cartes de la
distribution spatiale des radio-isotopes des patients.
Ainsi, le contraste des images de médecine nucléaire dépend de la capacité du tissu à
concentrer les radio-isotopes. La concentration des isotopes dans les parties du corps dépend
de l’interaction entre l’agent et le corps. PET et SPECT ont un meilleur contraste que les images
planaires, puisque, comme pour le CT, il n’a pas d’interaction avec des parties en dehors du
plan de l’image.
Le contraste de l’IRM est relié tout d’abord avec la densité de protons et le phénomène de
relaxation (c’est-à-dire à quelle vitesse un groupe de protons perd l’énergie absorbée). L’IRM
produit des images proches du CT. Le type de protons dépend du tissu, et chaque tissu a aussi
une quantité plus ou moins importante de protons. Par exemple, la graisse a une
concentration importante d’hydrogène [CH3(CH2)nCOOH], donc les tissus adipeux sont plus
contrastés. On peut manipuler la visualisation d’un tissu par rapport à un autre en changeant
le temps de la séquence de radiofréquence (RF) dans le champ magnétique.
Dans les images à ultrasons, le contraste dépend des propriétés acoustiques des tissus. La
différence d’impédance acoustique entre deux tissus (densité du tissu x la vitesse du son dans
les tissus) va affecter l’amplitude du son retourné. Ainsi, aux interfaces entre deux tissus, ou la
différence d’impédance est importante, le contraste va être élevé. L’imagerie doppler peut
montrer la direction et l’amplitude du flux sanguin en analysant le changement de fréquence
dans le signal réfléchi. Là, c’est le mouvement qui est la source de contraste.
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8.2 RÉSOLUTION SPATIALE
La résolution spatiale est la capacité de différencier deux points distants l’un de l’autre. Un
système d’imagerie a une haute résolution s’il est capable de différencier deux points très
proches et une plus basse résolution s’il ne peut visualiser que de plus larges objets.
La longueur d’onde de l’énergie utilisée pour imager un objet est la limitation principale pour
la résolution spatiale. Par exemple, un microscope optique ne peut pas imager des objets plus
petits que la longueur d’onde de la lumière visible, c’est-à-dire, 500nm. La longueur d’onde des
rayons X dépend de l’énergie du rayon X, mais même une longueur d’onde importante
représente ici un 10-millionième d’un mètre. Évidemment, on est loin de la résolution spatiale
réelle d’une image par rayons X, mais ça représente la limite théorique de la résolution
spatiale des rayons X. Dans les ultrasons, c’est la longueur d’onde du son qui détermine la
résolution spatiale. À 3.5MHz, la longueur d’onde du son est de 0.5mm. À 10MHz, elle est de
0.15mm.
L’IRM présente un paradoxe à la résolution imposée par la longueur d’onde, la longueur
d’onde des ondes RF (à 1.5T, 63MHz) est de 470cm, mais la résolution spatiale est en dessous
du mm. La raison en est que la distribution spatiale des chemins de l’énergie RF n’est pas
directement utilisée pour former l’image. L’énergie RF est collectée par une large antenne. Elle
contient l’information spatiale d’un groupe de protons encodés dans son spectre de
fréquence.
Le tableau suivant donne des ordres de grandeur de résolution spatiale pour différentes
modalités d’imagerie.
Tableau 1. Tableau résumé des modalités selon la résolution
Source : JM Lina et C. Laporte [notes du cours GTS601 : Principes de l’imagerie médicale. ÈTS], 2010
p. 13
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scintigraphie
osseuse.
En
ligne.
<http://medecinenucleaire.skyrock.com/1155098554-LA-SCINTIGRAPHIE-OSSEUSE.html>.
Consulté le 27 avril 2010.
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GTS503 - HIVER 2013
| COURS 4 : IMAGERIE NUCLÉAIRE
Maxisciences.
Imagerie
par
résonance
magnétique.
En
ligne.
<http://www.maxisciences.com/imagerie-par-r%E9sonance-magn%E9tique/tout-savoir.html>.
Consulté le 27 avril 2010.
Jacob, Roger. 2010. La gestion et l’évaluation des technologies [Notes du cours GTS-813
Évaluation des technologies de la santé]. Montréal : École de Technologie Supérieure, 190 p.
p. 15
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