08/11/13 LAVILLE Manon L3 SNP Pr. Eusebio 8 pages

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SYSTEME NEUROSENSORIEL ET PSYCHIATRIE
Physiopathologie de la motricité
08/11/13
LAVILLE Manon L3
SNP
Pr. Eusebio
8 pages
Physiopathologie de la motricité
Plan :
A. Etapes dans l'élaboration d'un mouvement
I. Le déclenchement du mouvement
II. Le contrôle permanent
III. La coordination des actions musculaires
B. Le rôle des principales structures
C. Rappels anatomiques
D. Les ganglions de la base
E. Les cellules médullaires impliquées
I. Les motoneurones
II. Les inter-neurones
F. Fuseau neuromusculaire et retour d'information
G. Corrélation anatomo-clinique
I. Syndrome pyramidal
II. Syndrome médullaire
III.
Syndrome neurogène périphérique
IV. Autres syndromes périphériques
Introduction
La motricité ou « capacité de mouvement » est un phénomène qui intègre la notion de contraction
musculaire, et ne se limite pas à la locomotion (à savoir comment manger, respirer, parler, écrire, orienter le
regard …).
Elle impose en ce qui concerne le déplacement du corps de lutter contre la pesanteur, en même temps d'assurer
la posture, et de dérouler correctement le mouvement (marcher, courir, sauter).
Elle est modulée par la vigilance, le sommeil, l'entraînement, la fatigue, les émotions, les médicaments, les
boissons, ...
Pour se déplacer il faut donc :
- un tonus musculaire (l'effecteur)
- un ensemble de processus nerveux qui assurent l'équilibre, une succession de postures
- un ensemble de centres nerveux dont l'action coordonnée organise le mouvement depuis le signal
initiateur jusqu'au moment où le but est atteint.
Elle implique des mécanismes :
– réflexes (ex : mouvement alternatifs des membres),
– automatiques ( ex : marche, vélo) qui déclenchent, règlent les séquences,
– intentionnels (ex changement de direction, d'allure modification d'inclinaison du corps donc
d'équilibre)
Elle est conditionnée par la notion d'apprentissage : enfant/adulte.
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A. Etapes dans l'élaboration d'un mouvement
I Le déclenchement du mouvement
– provient de stimuli sensoriels (locaux, visuels, olfactifs, auditifs, vestibulaires…)
– peut être initié par une démarche intellectuelle, un besoin, une sensation de faim ou de soif, …
II Le contrôle permanent
– il est nécessaire à l’exécution correcte du mouvement
– il est assuré d'une part par un retour d'informations sensitives proprioceptives
– informent le SNC de l'état de la musculature
– informent de la position des segments des membres (important pour un déplacement les yeux fermés ou
dans le noir, encore plus en apesanteur)
– il est assuré par le cervelet qui analyse et compare les données
– le cervelet est capable de détecter et de corriger les erreurs entre programmation du mouvement et
déroulement réel de celui-ci.
III la coordination des actions musculaires
– segmentaire et inter-segmentaire (moelle) : mise en place de schémas d'actions relativement rigides
(exemple de la flexion/extension croisée nécessaire au pas)
– supra-segmentaire (encéphale) : conception, ordre du mouvement
– Exemple de la fermeture du poing qui nécessite : la contraction des fléchisseurs des doigts (muscles
agonistes), dans le même temps le relâchement des extenseurs des doigts (m.antagonistes), une
contraction des extenseurs du poignet pour éviter sa flexion (m.synergiques), et la fixation-maintien du
poignet/coude/épaule (m.fixateurs).
Seule la contraction des agonistes est volontaire
B. Le rôle des principales structures
Cortex
Il est impliqué dans les mouvements volontaires (intentionnels) qui se réalisent :
- majoritairement par activation de programmes moteurs inscrits au niveau des ganglions de la base, du tronc
cérébral, du cervelet et/ou de la moelle.
-partiellement par commande directe en court-circuitant les autres centres et mise en jeu des voies corticospinales.
Ganglions de la base
Ils n'activent pas le mouvement mais ils :
- le planifient
- règlent sa puissance et sa direction
- ont un rôle dans le timing et la coordination dans le temps pour les différents programmes moteurs
Tronc cérébral :
- lutte contre la pesanteur
- ajuste l'équilibre (noyaux vestibulaires)
- coordonne les mouvements des yeux
- commande quelques mouvements stéréotypés
Cervelet
Il est monté en dérivation du tronc cérébral il ne produit pas de mouvement mais il :
- régule de manière fine et rapide
- assure le démarrage et l’arrêt en coordination avec les informations du cortex et des ganglions de la base.
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Moelle
Il s'agit de réseaux de neurones et de relais :
- responsable des réflexes
- où s'inscrivent des programmes élémentaires (marche)
Muscles
Ce sont les effecteurs de l'action motrice (contraction) en vue d'un mouvement ou d'une posture.
Une seule voie finale commune : le motoneurone α qui part vers le muscle
MOTIVATION :
Je veux planter un clou
Centre associatif d'ordre supérieur
Ganglions de
la base
(noyaux gris)
Cortex moteur
Exécution du
mouvement
CONTEXTE :
Où ? Taille ? Rapidité ?
Centre associatif sensoriel et
moteur
Cervelet
ETAT :
Résistance du bois, position du
corps, ...
Système visuel et somesthésique,
Moelle,
Cortex associatif sensoriel et
moteur,
Système vestibulaire
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C. Rappels anatomiques
Deux neurones sont impliqués dans la voie motrice : le premier neurone moteur ou central qui part du cortex
moteur, descend dans le bulbe où il va décusser puis fait synapse dans la moelle avec le deuxième neurone
moteur.
Il existe une notion de somatotopie pour les voies sensitives et motrices dans le cortex. Un grand nombre de
neurones vont activer la face et la main.
Premier neurone moteur
On le trouve dans les aires 4 et 6 de Broadmann, dans le centre ovale, dans la capsule interne. Il passe dans les
pédoncules cérébrales au niveau des fibres géniculés inter pyramidales externes.
Les fibres du faisceau géniculé innervent les per-craniennes.
90% des fibres pyramidales décussent au niveau du bulbe, 10% gardent le même axe.
Deuxième neurone moteur
Il prend son origine dans la corne antérieure de la moelle, chemine dans la racine antérieure, puis passe par les
différents constituants du SNP.
C'est une cellule multipolaire qui reçoit des afférences pyr-corticales le plus souvent via des inter-neurones mais
également des afférences sous corticales et médullaires.
Il s'agit du dernier lieu de modification du signal envoyé au muscle également appelé la « Voie finale de
Sherrington ».
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D. Les ganglions de la base
Il s'agit des noyaux gris centraux :
- Le striatum qui est le site d'intégration d'afférences
de toutes les structures corticales composé d'une partie
haute, le noyau caudé, d'une partie basse, le palidum et
le putamen.
- Le noyau subthalamique et la substance noire sont
les sites de sortie.
Ces ganglions sont une structure de concentration des
informations où celles-ci sont filtrées pour qu'il ne
reste que l'information nécessaire à envoyer le
mouvement.
Ils sont égalements associés aux mécanismes
d'apprentissage (récompense, …).
E. Les cellules médullaires impliquées
I. Les motoneurones
Ils sont situés dans la corne antérieure de la moelle et occupent une grande surface.
Ils ont de très nombreux dendrites (milliers de contacts possibles), de gros axones myélinisés à destination des
muscles fléchisseurs ou extenseurs.
Il existe une somatotopie des motoneurones dans la corne ventrale elle-même (muscles axiaux dans la région
médiale ; muscles proximaux dans la région intermédiaire ; muscles les plus fins dans la région latérale).
motoneurones α (les plux nombreux)
Leurs axones sont myélinisés Aα (14μm), et ils ne présentent pas de synapse avant la cellule musculaire.
Ils contactent plusieurs fibres musculaires striées : de 2 à 3 jusqu'à plus de 100 selon la taille du muscle ce qui
définit l'unité motrice selon la finesse et la précision du mouvement.
Ils sont stimulés en permanence (2000st/s) par les fibres pyramidales, extra pyramidales, les inter-neurones,
d'autres motoneurones, les fibres sensitives afférentes pour les réflexes activateurs/inhibiteurs...
Ils pulsent même au repos et stimulent en permanence le muscle (notion de tonus musculaire).
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Leurs seuils de stimulation sont différents d'où des décharges asynchrones de ces différents neurones donc une
contraction musculaire continue généralement irrégulière.
Leur activité permanente tient au fait qu'ils sont la voie finale commune ainsi :
- une stimulation directe de l'axone produit une contraction brève et rapide
- une stimulation via la corne postérieure (réflexe) produit une contraction progressive et soutenue car des
décharges répétitives s'exercent sur le motoneurone.
Ils jouent un rôle de filtre en limitant les trop hautes fréquences, grâce aux périodes réfractaires, mais aussi
grâce au rétrocontrôle par les cellules de Renshaw (inter-neurones).
Deux stimulations consécutives séparées de 100msec produiront 2 contractions musculaires :
si la séparation < 100msec hypoexcitabilité
si la séparation < 1,5msec phase réfractaire absolue
– motoneurones γ (30%)
Ils sont moins nombreux, et leur axone est de 5μm.
Ils innervent les fuseaux neuro musculaires, et règlent leur tension.
Ils sont soumis à des influences centrales provenant du tronc cérébral. En effet, les noyaux du tronc vont se
projeter sur ces motoneurones.
II. Les inter-neurones
Ils sont 30 fois plus nombreux, très excitables et présentent une activité spontanée (la fréquence de décharge
peut atteindre 1500/s).
Ils reçoivent des fibres sensitives (corne postérieure) et des voies descendantes (commande automatique ou
volontaire).
Ils sont interconnectés, ont un rôle de traitement de l'information (notion de centre d'intégration) en formant des
réseaux plus ou moins organisés et ils assurent parfois des communications bilatérales et inter-segmentaires.
Ils stimulent ou inhibent les motoneurones.
– inter-neurones inhibiteurs ou cellules de Renshaw
Ils exercent une inhibition récurrente sur le motoneurone pour limiter la fréquence de décharge de celui-ci.
Ils sont stimulés par des collatérales de l'axone du motoneurone.
Ils ont également une action sur les motoneurones adjacents (amélioration du contraste, focalisation du
message, …).
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F. Fuseau neuromusculaire et retour d'information du muscle vers la moelle
Il s'agit d'une petite structure constituée de fibres musculaires de diamètre faible, plus courtes, regroupées et
encapsulées dans du tissu conjonctif (fibres intra-fusales).
Les neurones sensitifs s'enroulent autour des fibres Ia centrales du fuseau qui sont grosses et myélinisées.
Le réflexe myotatique (étirement)
Fibres 1a : étirement → contraction immédiate du muscle (voie monosynaptique en bleu)
Nb : fibres II → contraction retardée du muscle (voie polysynaptique)
Le réflexe tendineux (étirement)
Les récepteurs tendineux de Golgi vont informer les fibres sensitives Ib (voie mono-synaptique en vert) qui
cheminent dans la corne postérieure de la moelle et vont avoir une action réflexe sur le motoneurone.
G. Corrélation anatomo-clinique
Le principe de la systématisation neurologique permet de définir le niveau lésionnel.
Il existe deux neurones moteurs donc deux types d'atteintes : centrale (1er neurone) ou périphérique (2ème
neurone et/ou muscle).
I Syndrome pyramidal
Groupe de symptômes qui témoignent de l'atteinte du premier motoneurone :
- déficit moteur (peut être du à une atteinte du 1er ou 2eme neurone moteur)
- hypertonie spastique (augmentation du tonus musculaire en rapport avec une hyperexcitabilité des neurones
moteurs) observée par une résistance qui augmente au fur et à mesure du mouvement.
- réflexes ostéo-tendineux vifs, polycinétiques (plusieurs contractions musculaires), diffusés (contractions
d'autres groupes musculaires qui ne devraient pas être stimulés en temps normal).
- réflexe cutanéo-plantaire avec une extension du gros orteil (signe de Babinski) qui est pathognomonique du
syndrome pyramidal.
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Déterminer où se trouve la lésion corticale/sous corticale :
Déficit moteur au dessus du bulbe (lieu de la décussation) hémiparalysie ou hémiplégie (plégie = complète)
unilatérale/controlatérale du territoire supérieur et inférieur.
- Une atteinte corticale se traduit par une hémiparalysie/hémiplégie avec prédominance sur un ou des territoires
selon l'homonculus du cortex.
- Une atteinte sous corticale se traduit par une hémiparalysie/hémiplégie sans prédominance particulière d'une
zone par rapport a une autre. Notion de « proportionnalité ».
Il existe des signes associés différents si la lésion est corticale (altération du langage) ou sous-corticale (nerfs
craniens).
II Syndrome médullaire
Lésion bilatérale motrice (tétra/paraparésie ou parésie = incomplète) ou sensitive.
Le syndrome de l'hémi-moelle (Brown Séquard) est un déficit moteur homo-latéral avec une dissociation de
l'atteinte sensitive thermoalgique (extralemniscale) controlatérale et proprioceptive (sens lemniscale)
homolatérale.
III Syndrome neurogène périphérique
Dû à une atteinte du 2ème motoneurone :
– déficit moteur systématisé
– amyotrophie totale et hypotonie (plus de
stimulation, plus de tonus)
– abolition des réflexes ostéo-tendineux (arc
réflexe)
– fasciculations c'est à dire des contractions
spontanées des fibres musculaires qui sont
dénervées
– signes sensitifs
IV Autres syndromes périphériques
Syndrome myasthénique
Atteinte de la jonction neuro musculaire (problème de communication au niveau de la plaque motrice sans
lésions des structures) qui se caractérise par une fatigabilité (perte de la force musculaire).
Syndrome myogène
Atteinte du muscle uniquement.
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