Système neurosensoriel et psychiatrie – La motricité. Bases physiopathologiques
05/11/2014
HSPERT Emilie L3
CR : MACIOW Benjamin
SNP
Pr A.Eusebio
16 pages
La motricité. Bases physiopathologiques
Introduction :
Ce qu'on appelle la motricité ou capacité de mouvement est un phénomène qui :
Intègre la notion de contraction musculaire.
Ne se limite pas à la locomotion (déplacement du corps) mais implique le déplacement de tout ou
partie du corps, ainsi on parle de motricité pour manger (amener la main à la bouche), respirer
(mouvement de la cage thoracique), parler (mouvement des muscles de la parole), écrire, orienter le
regard...
La motricité impose, en ce qui concerne le déplacement du corps, d'effectuer 2 opérations antagonistes:
lutter contre la pesanteur
d'assurer la posture (se maintenir debout), un équilibre et un contrôle du déroulement correct du
mouvement (marcher, courir, sauter...)
La motricité impose 2 phases :
une phase de stabilité posturale (équilibre)
une phase de déséquilibre (= le mouvement ) où l'on quitte la position d'équilibre.
Elle est modulée par le cycle vigilance/sommeil, l’entraînement, la fatigue, les émotions, les drogues, les
boissons, les médicaments.....
Pour se déplacer il faut donc :
Un tonus musculaire
Un ensemble de processus nerveux qui assurent :
L'équilibre
Une succession de postures
Un ensemble de centre nerveux dont l'action coordonnée organise le mouvement depuis le signal
incitateur jusqu'au moment ou le but est atteint (c'est à dire que le mouvement est fini)
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Plan :
A. Mécanisme physiopathologique du mouvement
I. Étapes dans l’élaboration d'un mouvement
II. Rôle des principales structures impliquées dans la motricité
III. Rappels anatomiques
IV. La moelle (et le mouvement réflexe)
B. Corrélations anatomo-cliniques
I. Syndrome pyramidal
II. Atteinte corticale ou sous corticale
III. Syndromes médullaires
IV. Syndromes neurogènes périphériques
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Le mouvement implique des mécanismes :
Réflexes (mouvements alternatifs des membres)
Automatiques (marche, vélo, écriture) qui déclenchent/règlent les séquences
Intentionnels (ex : changement de direction, d'allure modification d'inclinaison du corps
donc l'équilibre)
Importance de la notion d'apprentissage : les enfants n’ont pas beaucoup de mouvements intentionnels mais
surtout des mouvements réflexes (succion du nourrisson), mais avec le développement du télencéphale donc le
cortex, l'enfant développe des mouvements intentionnels en grandissant.
A. Mécanismes physiopathologiques du mouvement :
I. Étapes dans l’élaboration d'un mouvement
1. Le déclenchement du mouvement :
Le déclenchement du mouvement provient de stimuli sensoriels (externes) : locaux , visuels ,
olfactifs , auditifs, vestibulaires (déplacement en terrain accidenté ou pentu =>adaptation de la posture
pour lutter contre la pente, retrait de la main contre une plaque chaude....)
Peut être initié par une démarche intellectuelle, un besoin, une sensation de faim, de soif....
2. Le contrôle permanent:
Il est nécessaire à l’exécution correcte du mouvement.
Il est assuré :
D'une part par un retour d’informations sensitives proprioceptives, qui informent le SNC de l'état
de la musculature, qui informent de la position des segments de membres (important pour un
déplacement les yeux fermés, ou dans le noir, encore plus en apesanteur)
D'autre part, il est assuré par le cervelet qui analyse et compare les données (le cervelet reçoit les
différentes afférences sensitives pour ensuite les intégrer et les corriger).
Le cervelet est capable de détecter et de corriger en direct les erreurs de programmation du
mouvement et le déroulement réel de celui-ci (il corrige ces erreurs avant que le mouvement soit
complètement effectué et donc avant que l'on ait conscience de cette correction )
3. La coordination des actions musculaires est :
3.
Segmentaire et intersegmentaire (moelle) : mise en place de schémas d'action relativement rigides
(genre de circuits imprimés) exemple : flexion – extension croisée nécessaire ou pas.
Suprasegmentaire (encéphale ) : conception ou ordre d'un mouvement.
Par exemple, la fermeture du poing nécessite :
Contraction des fléchisseurs des doigts ( muscles agonistes)
Dans le même temps, relâchement des extenseurs des doigts (muscles antagonistes)
Contraction des extenseurs du poignet pour éviter sa flexion (muscles synergiques)
Fixation, maintient du poignet, du coude et de l'épaule en positon stable (muscles fixateurs)
=>Seule la contraction des agonistes est volontaire, les 3 autres actions ( antagonistes,
synergiques et fixateurs) sont automatiques
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II. Rôle des principales structures impliquées dans la motricité
a) Le cortex :
Il va être impliqué dans la réalisation des mouvements volontaires ou intentionnels :
majoritairement par activation de programmes moteurs (ou unité de programmes déjà existants)
inscrits au niveau des ganglions de la base , du tronc cérébral (TC), du cervelet et / ou de la moelle.
C'est le cortex qui est le chef d'orchestre, il va activer des programmes moteurs et diriger les autres
groupes à l’origine du mouvement.
Parfois le cortex agit par commande directe en court-circuitant les autres centres : mise en jeux des
voies cortico-spinales (commande directe assez exceptionnelle s'effectue dans le cadre de mouvements
ciblés)
b) Les ganglions de la base :
Ils n'activent pas le mouvement mais ce sont des structures intégratrices situées dans la profondeur du
cerveau et reçevant des afférences de la totalité du cortex, mais également du cervelet et des noyaux
médullaires.
Ils peuvent « décomposer le mouvement ». Ils permettent de réaliser la séquentialité et l’ordre des
programmes moteurs.
Ils planifient le mouvement et enfin ils règlent sa puissance et sa direction (par exemple :différence de force
pour saisir un gobelet en plastique et un haltère)
c) Le tronc cérébral :
C'est lui le réel responsable du maintien de la posture anti-gravitaire et donc de la lutte contre l'apesanteur.
Ce sont des mécanismes réflexes, assurant le maintien en extension du membre inférieur et la rigidité du tronc.
Si atteinte du TC, perte de cette fonction de posturation donc une flexion des membres inférieures et du tronc.
Il ajuste l’équilibre par l'intermédiaire des noyaux vestibulaires (qui ont une fonction de localisation dans
l'espace, de maintien de l'équilibre de la tête et du corps dans l'espace et de détection de l’accélération)
Le TC coordonne le mouvement des yeux et également quelques mouvements stéréotypés.
d) Le cervelet :
Il est monté en dérivation du TC, il ne produit pas le mouvement.
Il régule de manière fine et rapide le mouvement
Il assure le démarrage et l'arrêt du mouvement
Permet de corriger le mouvement en réalistaion.
e) La moelle :
C'est un réseau complexe de neurones et de relais :
Responsable des réflexes.
Ou s'inscrivent des programmes élémentaires (comme la marche).
f) les muscles :
ce sont les derniers effecteurs de l'action motrice par leur contraction.
Ils vont ainsi déplacer les os auxquels ils sont attachés, en vue soit d'un mouvement soit du maintien de la
posture (contraction tonique permanente de certains groupes musculaires)
Tout ce circuit complexe se termine finalement par un seul neurone (le motoneurone ) qui va entraîner la
contraction du muscle
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Rôle des principales structures :
On a donc une seule voie finale commune : le motoneurone alpha
Pour réaliser un mouvement il y a plusieurs aspects/ éléments :
Aspect motivationnel : on part d'une idée qui naît dans le cortex associatif d'ordre supérieur =
cortex frontal , insulaire ou cingulaire.
Ex : je veux planter un clou
Élément contextuel : Où ? Quelle taille ?quel Marteau ? Ces éléments sont localisés dans le cortex
associatif sensoriel et moteur.
L’état (le contexte qui m'est propre) : Où est ma main ? Mon poignet ? Mon avant-bras ? Mon coude
mon bras mon épaule ?quel Type de matériaux.... Ces différents éléments sont intégrés dans le système
visuel et somesthésique, la moelle, cortex associatif sensoriel et moteur système vestibulaires.
Le cervelet et les ganglions de la bases reçoivent ces afférences, ils vont les intégrer et les envoyer au cortex
moteur qui exécute le mouvement
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III. Rappels anatomiques :
Voie motrice cortico- spinale: (à droite du schéma)
Soma du neurone pyramidal cortical situé dans l'aire motrice primaire, son axone va ensuite cheminer dans
l'encéphale pour atteindre le bulbe où elle va décusser (majoritairement= 90% des fibres) et descendre dans la
corne ventrale de la moelle pour faire synapse avec le motoneurone alpha, puis sortir par la racine ventrale
pour former le nerf. Celui-ci cheminera jusqu’au muscle strié.
Voie sensitives (a gauche du schéma) :
Les récepteurs périphériques (cutanés) captent l’information, transmise à l'axone du neurone sensitif (soma
dans le ganglion rachidien) va entrer par la racine dorsale de la moelle, puis le neurone va remonter et faire
synapse au niveau du bulbe où elle va par la suite décusser. Puis une 2ème synapse dans l'encéphale moyen
(thalamus) et enfin rejoindre le cortex
Pour les aire sensitives et motrices , il y existe une somatotopie corticale avec une forte représentation
somatotopique de la main et de la face et dans une moindre mesure du tronc et des membres inférieurs
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